When death come to your door | SOLO

When death come to your door

302, lune 13, semaine 3 | SOLO

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Jasper était penché sur des parchemins, plusieurs bougies venaient l’éclairer de leur lumière blafarde et dansante pour sa lecture. Sa main tenait le matériau tandis que son autre main, supporter sa tête, son pouce sur sa pommette et le reste de ses doigts un peu au-dessus de sa tempe. Il réfléchissait et réaliser son devoir héritier de tenir Rougefort en l’absence de son père monter au nord. Mais le chevalier commençait à trouver le temps long. Cela faisait pratique deux lunes que son père et son frère étaient parti pour le Nord et aucune nouvelle ne lui parvenait. Ses nuits étaient agitées, courtes. Il tentait de ne pas se retourner sans cesse dans son lit afin de laisser Talia se reposer. Sa grossesse arriverait à son terme dans les prochaines semaines, il refusait de lui faire subir ses inquiétudes concernant les hommes de leur maison sans parler de la venue de l’enfant qui n’était pas pour rassurer l’homme. Serait-il prêt à être père ? A assumer ce rôle ? Il n’en savait rien...

Il était tard ce soir-là, mais le sommeil ne venait pas...Alors il travaillait pour s’occuper l’esprit et ne pas retourner dans les tourments que l’absence de nouvelles provoquer. Il aurait probablement dû être au côté de son épouse mais il n’en avait pas le cœur, il avait trop peur d’être de mauvaise compagnie ce soir-là. Il ne cilla pas quand quelques coups légers furent tapés contre la porte du bureau seigneurial. « Hum...entrez » répondit-il à mi-voix. La porte s’ouvrit sur le mestre et Jasper leva à peine les yeux vers le vieil homme qui s’avança jusqu’à lui. « Qu’il y a-t-il ? » demanda-t-il toujours plongé dans sa lecture. « Un corbeau des Piz ser. Elle vous est adressée et l’écriture de Ser Eldric est dessus. » Cette fois, le Rougefort cessa nette sa lecture et releva brusquement ses iris marons vers le mestre. « Eldric ? Les Piz ? Mais pourquoi donc ? » Le vieil homme lui tendit le bout de parchemin que l’héritier prit rapidement. Il fit sauter le cachet de cire d’un geste vif et ses yeux se mirent à lire les mots inscrits.

«Jasper, je profite de cette escale chez mon frère pour vous écrire afin que vous soyez au courant le plus rapidement possible. Cela me pèse de vous l’annoncer...Votre père ne reviendra pas du Nord, il est tombé face à nos ennemis, face à ces spectres qui se sont révélés bien réelles. Mychel est gravement blessée, il doit rester quelques temps à Winterfell avant de voyager. Jon va bien, épuiser mais vivant. Il m’a dit qu’il comptait gagner Rougefort une fois les troupes Bracken revenu à Haye Pierre. Quant à moi, je repars demain et je serais là d’ici une quinzaine. Je suis navré d’être porteur de noire nouvelle. Eldric. »

Il mit du temps pour accuser la nouvelle. Il resta interdit pendant de longues minutes. Les yeux fixés sur la lettre, le cœur battant à tout rompre dans sa poitrine, la gorge se serrant progressivement. Le mestre s’inquiéta du mutisme soudain de Jasper. « Ser ? » D’une main tremblante il tendit le bout de parchemin à l’homme qui blêmit en apprenant la nouvelle. « Toutes mes condoléances mon seigneur... » le terme utilisé par le mestre eut pour effet de réveiller le Rougefort. Ses yeux brillèrent dangereusement. « Ne m’appelez pas comme ça...je ne suis pas... » le mot resta coincer dans sa gorge. Il sentait la colère monter en lui... « Pourtant c’est que vous êtes désormais. » « NON ! » Il se leva brutalement, faisant le tour du bureau, furieux, à faire les cent pas. Il passa sa main dans ses cheveux bouclés. Non, cela ne pouvait être vrai.

« Mon... » Pris d’un excès de rage, il balaya ce qu’il se trouvait sur une partie du bureau, faisant voler bougie, parchemin et autres encriers qui s’écrasèrent sur le sol dans un grand fracas. Il posa ses mains sur le rebord du bureau. « Laissez-moi » murmura-t-il tremblant. « Mais... » tenta de protester le mestre « LAISSEZ MOI » rugit Jasper. L’homme de la citadelle déguerpit laissant le nouveau seigneur de Rougefort fort. Les mains de Jasper se crispèrent davantage sur le bois, ses jointures devinrent blanches. Soudain un sanglot franchit ses lèvres. Les larmes se mirent à couler sur ses joues râpeuses. Il s’agenouilla toujours agripper au bureau. Il posa sa tête contre le rebord laissant ses émotions sortirent à travers ses larmes et ses sanglots. Ce soir, il resterait cloitrer dans le bureau, pleurant son père. Demain, les larmes n’auraient plus leur place pour lui, il les laisserait à sa belle-mère, son épouse et au jeune Zachery. Cela lui crevait le cœur par avance de leur annoncer la funeste nouvelle.

(c) oxymort

When death come to your door

302, lune 13, semaine 3 | SOLO

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Le lendemain Jasper ouvrit les yeux, hébétée. Il avait l’impression d’avoir une gueule de bois comme rarement il en avait eu et pourtant, il n’avait pas bu une seule goutte d’alcool. La fatigue avait fini par l’emporter et il s’était endormi dans le bureau qui était désormais le sien, le dos appuyé contre le mur. Ses muscles étaient endoloris, ses yeux bouffis et brulant. Il mit quelques secondes à comprendre où il était et ce qu’il s’était passé. Il finit par se remettre debout un peu chancelant, s’étirant un peu pour délier ses muscles qui avaient été malmené durant son sommeil. Il rangea lentement le bazar qu’il avait créer la veille, le cœur lourd, le visage dénué d’expression. Il ignorait l’heure qu’il était, mais autour de lui le château commençait à vivre. Quand il eut fini, il jeta un coup d’œil par la fenêtre. Le ciel était gris, le soleil n’arrivait pas à percer à travers l’épaisse couche nuageuse, mais il ne neigeait pas. Il passa une main sur son visage, massa doucement ses yeux. Il prit une profonde inspiration et sortit du bureau, prêt à affronter le monde.

Il se rendit dans la salle à manger et y trouva Jeyne avec le petit Zachery. Talia n’était pas présente, probablement à se reposer avec sa grossesse arrivant bientôt à son terme. Il irait la voir plus tard pour lui annoncer la terrible nouvelle. Quand sa belle mère le vit, elle haussa un sourcil. « Jasper, vous avez une mine affreuse ! » En tant normale, l’homme aurait répondu par un grognement bourru. Mais rien ne franchit sa gorge. Même Zachery s’était tue, regardant son oncle qui devait visiblement faire peur à voir. La née Chyttering comprit à ce silence que quelque chose n’allait pas. « Jasper…qu’il y a-t-il ? » demanda-t-elle inquiète. Le chevalier s’approcha d’elle et posa une main sur son épaule, le visage triste. « Je suis navrée Jeyne… » Elle pâlit instantanément. « Qui ? Mychel… » Jasper secoua légèrement la tête à la négative. « Père…il ne reviendra pas… » souffla-t-il cherchant à contrôler sa voix.  Elle attrapa sa main posée sur son épaule et la serra fort entre ses doigts. La douleur qu’il ressentait était futile à côté de celle qui régnait dans son cœur. Il vit des larmes couler le long des joues de la nouvelle veuve. « Et Mychel ? » parvint-elle difficilement à articuler. « Il a été gravement blessé, il rentrera quand il sera en état de voyagé. » répondit-il simplement. Le corps de la brune fut secoué d’un sanglot qu’elle tenta de maîtriser. A côté le petit garçon les regardait sans comprendre pourquoi sa grand-mère pleurait. Alors il osa demander avec son langage d’enfant de deux ans les raisons de toutes ses émotions. Jasper libéra sa main prisonnière et s’approcha de son neveu, il s’accroupit devant lui, cherchant les bons mots pour lui faire comprendre et sans être trop brutale…Creighton et Ysilla ne lui pardonneraient pas cela. « Tu te souviens que Grand Père Horton et Oncle Mytch sont partis faire la guerre ? » L’enfant acquiesça et agita sa cuillère pour mimer l’action de combattre un ennemi imaginaire. « Oncle Mytch va revenir bientôt mais Grand Père Horton… il ne reviendra pas, il est parti rejoindre les Sept. Maintenant il va veiller sur nous depuis le ciel…» La mine de l’enfant perdit son air joueur et il eut la même tête que lorsqu’il avait vu ses parents partirent de Rougefort pour Villeivielle. D’ailleurs, il ne tarda pas à réclamer ses parents, laissant Jasper impuissant, ne sachant que faire ou quoi réagir. Ce fut Jeyne, malgré sa douleur qui se leva pour réconforter l’enfant, le prendre dans ses bras. Le chevalier se leva et les laissa, n’avalant rien. Il prit le chemin de ses appartements pour terminer le tour des mauvaises nouvelles. Ses premières heures en tant que seigneur de Rougefort n’étaient pas dès plus agréables.  

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