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maintenant ou jamais
An 291, lune 6

« Prends soin de toi », avait-t-elle dit en étreignant Roland, l’écuyer de son mari, avant qu’il ne monte sur son cheval, pour lui souhaiter bon voyage. Roland était devenu un beau jeune homme maintenant, mais c’était un lien un peu maternel que Lysa entretenait avec lui. Elle se souvenait de lui à son arrivée aux Eyriés, lorsqu’il était devenu l’écuyer de Jon. A ce moment-là, il était encore un enfant et elle venait de perdre son premier enfant, Denys, un fils mort-né. Lysa s’était occupée de Roland comme l’aurait fait une mère, car après tout, être mère était sans doute la chose qu’elle désirait le plus au monde. Elle était pourtant bien plus proche en âge du Vanbois, qui avait dix-sept ans alors qu’elle en avait vingt-cinq, plutôt que de Jon, son époux de cinquante années plus âgé qu’elle.

Après avoir salué Jon, et lui avoir souhaité bon voyage, Lysa se trouva donc en charge des Eyriés. Cela était rarement arrivé et le déplacement de Jon et Roland n’étant pas prévu pour durer longtemps, elle ne serait pas seule aux commandes très longtemps. De toute façon, elle ne l’était pas vraiment. Depuis qu’elle était arrivée aux Eyriés après la guerre, après que toute sa maison de naissance se soit ruée vers une mort certaine, elle avait toujours vu graviter à la cour de Jon des seigneurs, ses amis, aussi vieux que lui. A cheval, un des hommes de l’escorte qui s’engageaient à la suite de Lord Jon fit un signe de la main à son épouse, qui portait dans ses bras un enfant de deux ans environ. Une petite-fille.  Le regard de Lysa resta un instant bloqué sur cette image. Voilà à quoi ressemblerait Sharra, aujourd’hui, ne pouvait-elle s’empêcher de penser. Réalisant qu’elle venait de se perdre dans ses pensées, elle finit par détacher son regard de cette petite-fille alors que la cours intérieure du château se vidaient pour laisser les gens retourner à leurs tâches quotidiennes.

« Je crois que j’ai tendance à oublier que Roland a dix-sept ans. », dit-elle, alors qu’elle tournait à son tour les talons vers les portes du château. Elle s’adressait là au barde qui résidait depuis un petit moment déjà à la cour de Jon et qui n’avait sans doute pas manqué de remarquer le moment d’absence de Lysa, ni d'en comprendre l'origine. C’était pour masquer ce moment d’absence qu’elle avait lancé ce sujet, évidemment. « Il n’était qu’un petit garçon quand il est arrivé ici. », ajouta-t-elle avec un léger sourire. Et elle était tout juste une femme, à l'époque.

C’était tout naturellement qu’Elys et Lysa étaient devenu amis. Lorsqu’il était arrivé à la cour, la jolie dame du Val était plongée dans un grand chagrin, même si elle tâchait de faire bonne figure en public. Elle avait perdu un enfant, encore un, après quelques lunes de grossesses seulement. Cela survenait peu après la mort de Sharra, sa petite-fille. Rien n’avait présagé la mort de Sharra ; grossesse facile, accouchement tout aussi facile. Et pourtant, l’enfant n’avait pas survécu et le Val demeurait sans héritier. Elys avait lui aussi connu un deuil récent, Lysa l’avait appris en l’interrogeant sur son inspiration pour ses chansons. Et depuis, ils avaient souvent parlés de rien et surtout de tout. Elle était la dame du Val, c’est vrai, mais Lysa était une douce jeune femme qui n’avait jamais été très imbue de son titre. Sinon aurait-elle pu tomber amoureuse de Petyr Baelish ?
S’il était un simple chanteur et elle une dame de la noblesse, Lysa se sentait pourtant bien plus proche de lui qu’elle pouvait l’être de Jon, trop vieux et trop différent…

« Alors, avez-vous terminé d’écrire la chanson sur laquelle vous travailliez ? », lui demanda-t-elle ensuite, d'un air enjoué, alors qu'ils entraient dans le château. Malgré les épreuves, elle n'avait pas encore perdu son naturel optimiste, du moins, pas totalement...


*


@Elys
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Les Eyriés avaient ce calme étrange qu'Elys n'avait que trop peu éprouvé. Il se retrouvait entre les murs clairs, devant le spectacle merveilleux des montagnes et des cours d'eau improbable. Ici, le monde semblait mis en pause et son coeur avec. Sous le regard des Arryn, le barde offrait des chants et des sourires, tentant d'affamer le monstre du deuil roulant sous ses chairs. Mais il était affamé et plus puissant que ce qu'Elys ne serait jamais. Entre les cordes de son luth, il trouvait une unique manière de le nourrir, de calmer la bête cruelle qui ronronnait contre son derme.

Les images s'effaçaient pourtant petit à petit. Deux nuits qu'il n'avait vu les boucles blondes de Claire. Trois jours qu'il n'avait entendu son rire improbable entre les murs d'un lieu où elle n'irait finalement jamais. Le barde respira, un peu plus. Peut-être un peu trop fort. Mais d'autre iris étourdissants avaient volé la place de celle qu'il ne voulait jamais oublié. Lysa ne ressemblant en rien à la roturière qui avait autrefois partagé sa vie. Mais, dans sa douleur improbable et dans la fossette au creux de sa joue, Elys avait revu le sourire de Claire.

Il gardait le silence à l'instant, se contentant de pincer les cordes en voyant Lysa absente, offerte à la vision de son vieillard d'époux s'évanouir dans le bleu des Eyriés. Elys n'ouvrit pas la bouche, concentré sur les accords compliqués. Un arpège, différent, sonna comme une évidence à ses oreilles et il sourit à la simple musique. Voilà celui qu'il cherchait depuis des semaines, celui qu'il manquait à sa gamme tant complète.

Le barde eut une seconde de retard lorsque la dame du Val lui offrit sa pleine attention. Il se fichait bien du cavalier qui s’effaçait trop vite. Lui aussi n'était qu'une ombre. Presque tous n'avaient été que des ombres pendant des lunes. Seule Lysa et sa crinière de feu avait réussi à l'arracher aux songes dans lesquels il s'était enfoncé. Elle avait été le rayon de lumière arrachant les ombres. Il lui sourit, sans vraiment répondre à ses premiers mots, s'attardant seulement sur les sensations qui enrayaient son âme. Oui, définitivement, il pouvait dire que Lysa l'avait aidé à reprendre vie. Il était arrivé comme un beau prince, sourire charmeur volant toute la vérité de son esprit. Elle avait vu derrière les apparences et les mensonges. Et sa question, son ultime question, avait pour de bon cimenté l'amour pur que lui portait le barde.

Elle le rappela à l'ordre de son mouvement et le barde rangea son instrument, le glissant dans son dos pour mieux suivre les traces de la dame des Eyriés. Il se montrait prudent, chaque jours. Lui qui, dans les premiers instants, ne s'était montré que charme et avance envers Lysa avait rapidement compris qu'entre les murs du Val, tout se savait trop vite. Il n'avait pas voulu être chassé de cette maison. Les petites noblittes n'avaient que des conséquences mineures. Jon Arryn le jetant à la porte lui aurait rappelé d'autres souvenirs et surtout coupé pour de bon l'herbe sous le pied qu'en à ses rêves de gloire éternelles.

Elys ourla ses lèvres d'un sourire, pencha légèrement la tête sur le côté avant de répondre, enjoué :

Pas encore. Il me manque un dernier couplet mais je pense que d'ici demain je pourrai vous la présenter, si vous le désirez toujours. Garlan retrouvera bien assez vite son aimée.

Le chevalier imaginaire, inventé de toutes pièces par le barde, était devenu une poupée de chair à travers les mots du chanteur. Garlan, tel le Tyrell qui lui avait donné son nom, vivait milles aventures extraordinaires. Lysa avait été la première à le rencontrer, la première à qui Elys avait fait confiance pour confier son projet. Et il s'amusait bien assez. Faisant son deuil par la dame du chevalier, celle là même dont la description collait à la perfection au corps d'une Claire disparue.

Je crois avoir trouvé un accord que je n'avais jusqu'ici jamais utilisé. Gageons qu'il rajoutera encore plus de vie à la musique. ajouta-t-il, accompagné de son sourire amusé qui ne le quittait trop rarement en compagnie de Lysa.

Car devant la dame du Val, Elys avait fini par abandonner les sourires charmeurs. Elle semblait réceptive aux premières lueurs de leur rencontre. N'avait jamais donné suite, épouse sage et dévouée au crouton qui lui servait de mari. Elys ne s'était pas laissé décourager, revenant parfois à la charge de la belle dame esseulée. Il ne gardait pourtant ses roucoulades que pour le silence d'appartements solitaires. Jamais ici, devant les yeux de milles oiseaux malingres capables de tout répéter à un seigneur imprévisible.
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maintenant ou jamais
An 291, lune 6

« Pas encore. Il me manque un dernier couplet mais je pense que d'ici demain je pourrai vous la présenter, si vous le désirez toujours. Garlan retrouvera bien assez vite son aimée. »

« Tant mieux. Ils méritent tant d’être ensemble. », répondit Lysa, avec un léger sourire. Romantique était la jolie dame du Val, même si ces rêves d’amour sincères s’étaient brisés lorsque Petyr Baelish avait été renvoyé de Vivesaigues pour retourner chez lui, dans le Val. Du Val elle était devenue la dame, mais son premier amour n’y résidait plus désormais. La capitale avait fait de lui un homme important, ce que Lysa avait toujours su qu’il deviendrait. La jeune femme n’avait pourtant pas renoncé à ses rêves. Lorsqu’elle avait épousé Jon, la pensée lui avait traversé l’esprit qu’elle ne serait pas son épouse très longtemps. Jon Arryn était plus vieux que son propre père et aussi affreux que cela puisse sembler, elle avait imaginé, espéré même, qu’il ne lui restait plus que quelques années à vivre. Cela faisait pourtant sept années déjà qu’elle était sa femme ; Jon était vieux, certes, mais les Dieux veillaient sur sa santé, éloignant d’elle la perspective de connaître une autre vie…
« Et bien sûr que je veux vous entendre ! Comment pourrais-je ne pas vouloir vous entendre chanter ? », dit-elle, lui offrant un sourire sincère. Elys chantait admirablement et c’était toujours avec grand plaisir que la férue de musique qu’était Lysa écoutait ses compositions. La présence d’Elys aux Eyriés avait amené un vent de fraîcheur que la jeune femme qu’elle était ne pouvait qu’apprécier, d’autant plus alors qu’elle était l’épouse d’un homme aussi âgé et sérieux que Jon. Et si le cœur de Lysa souffrait grandement de ce mariage sans amour et sans enfant, la née-Tully n’en chérissait que les discussions légères et joyeuses qu’elle pouvait partager avec Elys, un ami plus qu’un serviteur, un briseur de solitude. Malgré la tentation et malgré son faible pour les artistes, Lysa avait cependant dû agir en noble dame, et en préservant l’honneur qui devait être un sien en tant qu’Arryn, car Jon avait remarqué le sourire naturellement séducteur d’Elys, et qu’il n’était pas sans connaître l' « erreur » passée de son épouse.
« Je crois avoir trouvé un accord que je n'avais jusqu'ici jamais utilisé. Gageons qu'il rajoutera encore plus de vie à la musique. », dit Elys.
« Vous me rendez bien curieuse, désormais ! », répondit Lysa, avec le sourire. Elle savait qu’Elys puisait son inspiration dans son propre vécu pour certains aspects de ses chansons. Elle se demandait d’ailleurs si le chevalier Garlan rencontrerait un jour une jeune lady qui lui ressemblait à elle, dont elle aurait été l’inspiration. Arrêtant sa marche, elle le dépassa d’un pas pour se placer devant lui, comme si elle souhaitait lui barrer le passage. « Me chanteriez-vous le début ? Juste le début ? », demanda-t-elle. Lysa n’était jamais aussi belle que lorsqu’elle était souriante, retrouvant le regard pétillant de ses toutes jeunes années. « Comme ça je connaitrais déjà quelques paroles. »,  ajouta-t-elle pour le convaincre. C’était que Lysa avait confié au chanteur, durant l’une de leurs nombreuses discussions, qu’elle aimait chanter.  La Tully était née un peu trop timide que pour le mentionner d’ordinaire, et ne s’adonnait à la chanson que lorsqu’elle était seule. D’une voix hésitante, elle avait fini par céder aux encouragements d’Elys et à entonner « La Chute de Viergétang », une chanson triste, mais bien connue de son Conflans d’origine. Lysa avait une bien jolie voix en réalité et son interprétation avait été d’autant plus belle qu’elle semblait personnelle et sincère. En effet, la chute de la famille Mouton, relatée par cette chanson, ne pouvait désormais que lui rappeler celle de sa propre maison, les Tully. La dame du Val s’était pourtant arrêtée avant la fin, trop peu sûre d’elle pour continuer. « Je n’aurais pas dû choisir cette chanson, elle est bien triste », avait-elle regretté. Mais, Elys l’avait rassurée et encouragée. Et par les mots qu’elle venait de dire, Lysa sous-entendait bien sûr un timide « comme ça je pourrais chanter un peu avec vous » qui pourrait laisser Elys soupçonneux. Vraiment, oserait-elle chanter à nouveau, alors qu’il avait dû redoubler d’encouragements pour qu’elle se lance la première fois?
Ah, si seulement Jon pouvait être longtemps loin et souvent absent…Les absences de Jon n’étaient pas fréquentes, car en tant que sa dame, Lysa avait souvent à le suivre. Mais, elles étaient toujours un soulagement…

*

@Elys : Si quelque chose ne te convient pas dans ce que je raconte, hésite pas à me contacter Wink
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Un sourire accrocha les lèvres d'Elys à la réponse de Lysa, mince murmure au creux de ses lèvres qui voulait en dire bien plus que ce qu'il soufflait devant tous. Mais elle, face aux autres, lisant si facilement dans le regard moqueur et plein de malice du barde, dans les simples émotions offertes par le bleu de ses iris. Il n'avait déjà plus besoin de parler, étonné comme il n'avait jamais pu croire de se sentir aussi proche d'une femme au sang et au rang bien plus haut que le sien ne pourrait jamais grimper. Ils s'étaient rapprochés vite, trop vite. Pas de la manière dont il l'aurait cru, aux antipodes de ses rêves les plus fous. Lui la voyait dans son lit la première fois que ses yeux avaient croisé ceux de la rousse. Mais rien d'autre que des sourires, des paroles peut-être plus basses que les autres. Rien, rien d'autre.

Il n'avait jamais vraiment abandonné. peut-être un peu plus qu'il ne le croyait au début. Mais là, alors qu'elle devenait plus joyeuse, il ne voyait aucun vices. Juste la chanson qui frémissait déjà dans son esprit et les rires qui accompagneraient les rimes.

Il fut pourtant interrompu dans ses pensées par la belle et il releva brutalement la tête, manquant la percuter. Elys était ailleurs, toujours. Dans un monde qui n'était le trop dangereux Westeros, dans des colonies bien moins abuptes et après d'Hommes bien moins cruels. Même dans un simple mouvement d'incertitude, même en quelque pauvres secondes, il était retourné au creux de ce qui le protégeait le mien. En compagnie de Lysa, lentement, il redevenait l'adolescent heureux, le rieur, le barde qu'on s'arrachait. Plus cette ombre que la mort de Claire avait jeté sur sa vie.

Il regarda la jeune femme, sourire presque moqueur au coin des lèvres, regard trop charmeur pour ne pas être amusant. Il se voulait joueur aujourd'hui, s'amusant de l'absence de Jon pour obtenir des rires bien plus véritables que ceux, étouffés, de la belle enfermée. Lysa aurait pu être une rose loin du vieillard. Elle aurait pu briller plutôt que pleurée, comblée d'un homme qu'elle aurait fini par aimer. Elys, dans un sursaut amical incongrus, avait même prié pour elle une nuit, dans le bras d'une dame de chambre. Pour qu'elle puise enfin vivre, qu'elle puisse respirer de toute ses forces de jeune fille. Les prières, comme toujours, étaient restées muettes. Et lui c'était senti bien idiot de s'être attaché à Lysa comme une Claire qui n'était plus. Il ne s'était pas ouvert de ses états d'âme. Préférait, à l'instant, lui arracher un rire véritable, une bulle d'oxygène au milieu de l'atmosphère étouffant des Eryés.

Pourquoi pas.. souffla-t-il,moue mutine sur le visage, yeux brillant des milles feux de l'amusement. Mais seulement en privée. Et ce ne sera pas gratuit Dame Arryn... Je ne suis qu'un simple barde après tout.

Ses mots auraient pu être mal interprété si ne brillait sur son visage l'immense sourire moqueur de l'homme amusé par la situation. il jouait sans chercher, sachant parfaitement que la camaraderie instaurée entre eux par c Lysa ne pouvait être mal interprétée par cette dernière. Il n'attendait rien en vérité, seulement d'éclairer son visage d'un grand sourire. Ensemble, comme deux éborgnés, ils avaient appris à se soutenir. Et Elys refusait que cette belle histoire s'arrête, encore moins alors que Jon quittait enfin les lieux.

Trouvons un endroit et je vous chanterai même tout ce que j'ai pu écrire pour le moment. En espérant que vous me suivrez.

Son sourire, complice, devient plus amusé encore. Il échappait à son esprit quand Lysa lui parlait, enfouissant tous les souvenirs mortuaires. Là, à ses côtés, il en venait même à ne plus haïr les nobles comme il avait pu le faire dans le Bief. Elle était différente. Et si elle en était capable, bien d'autre saurait le faire.

@Lysa Arryn
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maintenant ou jamais
An 291, lune 6

« Pourquoi pas.. », lui répond Elys. Un instant, ce sourire mutin qu’il arbore et ses yeux rieurs lui rappellent un peu le grand amour de sa vie. Petyr avait toujours cette façon de sourire en coin, comme s’il avait milles idées derrière la tête, qui faisait fondre Lysa. Elle aurait tant voulu être sa femme. Elle aurait tant voulu avoir pour devoir de l’aimer et le soutenir. Elle l’aurait fait mieux que personne, c’était certain, et avec tant de facilité. Comment ne pouvait-elle pas l’aimer ? Comment ne pouvait-elle pas avoir envie de le soutenir ?

« Mais seulement en privée. Et ce ne sera pas gratuit Dame Arryn... Je ne suis qu'un simple barde après tout », ajoute Elys. Lysa tâche de chasser le visage de Petyr de son esprit et de revenir à la réalité.
Lysa sait qu’il plaisante, aussi hausse-t-elle les épaules avec naturel. « Votre prix sera le mien ! », déclare-t-elle d’un air quelque peu théâtral avant de rire légèrement. Il était difficile de soupçonner que derrière la jeune femme plutôt réservée aux premiers abords qu’était Lady Arryn, il se cache une demoiselle aussi enjouée et pouvant être de si agréable compagnie. Enfin, d’agréable compagnie…Elle peut être aussi désespérément triste qu’elle peut être soudainement heureuse. Mais, cela, elle le cache bien au monde...

« Trouvons un endroit et je vous chanterai même tout ce que j'ai pu écrire pour le moment. En espérant que vous me suivrez. », dit-il d’un sourire complice.  

C’est la deuxième fois en peu de temps qu’il lui rappelle Petyr. Pas parce qu’il lui ressemblerait physiquement, non. Et cette fois, ce n’est pas non plus à cause du sourire qu’il a arboré. Elle se souvient simplement du temps qu’elle passait « en privé » avec Petyr, à Vivesaigues. Elle se souvient d’un temps bien lointain où sa sœur et elle suivaient Petyr dans le bois sacré et jouaient à s’embrasser. Sauf qu’elle n’est plus la jeune fille innocente qu’elle était autrefois. Elle a appris certaines choses, dans le sang et dans leur douleur. Elle est une dame désormais, une dame avec des responsabilités, la dame des Eyriés.

Si on peut lui trouver des airs d’adolescente lorsqu’elle discute avec le barde avec qui elle s’est liée d’amitié, elle a pourtant grandi et muri. Et s’il lui plait parfois de tenter de l’oublier en optant pour des sujets légers bien différents de la réalité de sa vie, elle n’en a pas moins vingt-cinq ans et non plus quinze.

Elle le suit mais ralentit un peu le pas. Elle prend soin de regarder un peu autour d’elle, si âme qui vive il y a ; Jon n’est pas là, mais la cour du Val ne se résume pas à Jon. Et si quelqu’un se mettait à penser quelque chose… ? Cependant, Lysa n’a pas mauvaise réputation, heureusement. Son secret, seul Jon le connait. Tant mieux. Les autres ne se méfient pas d’elle et ne la croit pas capable de…ce genre de choses. Il la voit comme l’épouse qu’elle est désormais. Famille, devoir, honneur. Une parfaite jeune Tully. Celle qui tente de donner un enfant à son mari, celle qui tente de se donner un enfant à elle, surtout.

« Cela dépend », répond-t-elle, restant raisonnable tout en gardant le sourire. « Où cela, par exemple ? », demande-t-elle. Car il y a quand même des limites. Elle ne peut pas se retrouver seule avec lui n’importe où, même si c’est tout simplement pour l’écouter chanter et chanter avec lui. Et puis, si l’on venait à avoir besoin d’elle, et à la chercher…Bon, elle n’a pas d’obligations urgentes qui l’attendent, loin de là. C’est Jon qui gère le Val, pas elle. Et il le gère assez bien pour qu’elle n’ait pas à courir de tous côtés en son absence. Mais bon…Elle est la dame du Val.
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Un nouveau sourire mutin s'échappe des lèvres d'Elys aux mots de la noble. Il en aurait éclaté de rire s'ils n'avaient été dans les couloirs des Eryes, où un simple rire pouvait faire tomber Lysa de son piedestal. Et il tenait bien trop à la jeune rousse pour la perdre de la sorte. Il le savait bien : jamais il n'oserait un mot trop fort ou trop dangereux. Si au début, Elys, fier de son physique et de ses expériences passées, c'était montré séducteur, il avait rapidement repris sa place dans la hiérarchie de Westeros. Il n'était rien d'autre qu'un roturier, eut-il la chance de chanter pour les grands. Lysa était une épouse de suzeraine, supérieure en tout. L'idée même d'une liaison entre eux pouvait avoir des répercussions terribles.

Alors, si Elys ne cachait jamais ses démons en sourire et en charme volé, il avait oublié ses premières ambitions et prenait simplement avec plaisir ce qu'on lui offrait. Sans se cacher pour quelque petites piques amusées réguliers. Après tout, il n'était qu'un homme auquel on trouvait bien vite des excuses.

Voyons Lysa, je n'aurais pas l'outrage de vous amenez dans vos appartements..

Les sous entendus moururent sur le clin d'oeil et le rire bas du barde. Il se moquait, pourtant bien assez clair. Il n'avait rien tenté avec elle, ne se le permettrait pas plus aujourd'hui. Il ne serait pas dit qu'il profiterait de l'absence de Jon. Non pas qu'il ne désirait pas la sublime créature qui lui faisait face - il aurait fallu être fou pour ne pas le faire - mais plus qu'il savait qu'elle serait d'autant plus surveillée aujourd'hui.

Je pensais plutôt aux jardins, là où les regards indiscrets pourront garder un oeil sur vous.

Il le savait. Les femmes comme Lysa n'avaient la liberté que comme mensonge. Il était un barde et chaque homme marié normalement constitué se méfiait des chanteurs tel que lui.

Il n'attendit pas la réponse de Lysa et se mit déjà en marche. De toute manière, lui aurait-elle vraiment dit non ? Elle ne le faisait que trop rarement; Il était le petit chouchou, plus encore que le petit prodige. Son sourire lui ouvrait les portes. Celles des Eryies, plus intimes, restaient pourtant fermées. Qu'importait. Il aurait bien d'autre demoiselle à la cuisse plus légère pour satisfaire son égo.

Son luth dans le dos, Elys fredonnait en marchant. Il n'engagea pas la discussion, laissant à sa dame tout le loisir d'être maitresse, pour un instant, du moment. Malgré le pouvoir, il ne le savait que trop bien. Les grandes gens étaient enchainées, plus cruellement qu'il ne le serait jamais. Cela n'enlevait rien à sa haine. N'enleverait jamais rien.

Le jardin, comme toujours, était superbe. Elys s'assit, écouta teinter chaque cordes pour s'assurer qu'elles étaient accordées à la perfection et joua, de ses doigts déliés, une légère mélodie, un rien trop mélancolique pour la bonne humeur affichée. Lui aussi mentait. De toute manière, un seul homme pouvait-il se venter d'être honnête ? Il n'en avait croisé aucun et savait que cela ne risquait pas d'arriver.

Vous êtes prête à apprendre ? Je ne suis pas le meilleur des professeur mais les paroles ne sont pas très complexes.

@Lysa Arryn
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An 291, lune 6

« Voyons Lysa, je n’aurais pas l’outrage de vous amener dans vos appartements… », répondit le chanteur quand Lysa lui demanda où il souhaitait aller. La née-Tully connaissait Elys depuis trois lunes maintenant. Ce n’était pas la première fois qu’il optait pour un humour un peu grivois en sa compagnie, lorsque Jon n’était pas là. Mais, elle fut néanmoins surprise par cette insinuation et surtout par le fait qu’il l’avait appelée Lysa et non Lady Arryn ou Lady Lysa. Une familiarité qui, en réalité, lui plaisait beaucoup… Elys était son ami, après tout. Elle sourit à la plaisanterie alors qu’elle baissait les yeux, d’un air pudique.

« Elys, voyons ! Si Jon vous entendait… », lui répondit-elle. Mais, son ton n’était pas celui d’un reproche et elle n’avait pas l’air offensée. Et pour cause ; elle ne l’était pas. Elle s’était simplement sentie obligée de répondre de la sorte. Après tout, elle était mariée et surtout, elle craignait qu’Elys ne commette la mégarde de plaisanter un jour de la sorte devant témoin…Si cela était rapporté à Jon, il n’apprécierait guère et il le renverrait sûrement. Or, Lysa ne voulait surtout pas le voir partir…

« Je pensais plutôt aux jardins, là où les regards indiscrets pourront garder un oeil sur vous. »,
dit Elys.

Les regards indiscrets. Heureusement que seul Jon connaissait son secret, sans quoi ses regards seraient d’autant plus à l’affut du moindre faux pas, ce qui ne pouvaient qu'être déplaisants...
Lysa n’avait jamais aimé être le centre d’attention. Elle n’était pas Catelyn, qui savait briller en société et sociabilisait avec aisance. Lysa était plus discrète et chérissait davantage l’intimité de conversations tranquilles. Elle regrettait le temps où elle pouvait échapper sans problème à la surveillance de sa famille ou de sa septa pour passer du temps avec celui qu’elle aimait. Comme personne ne se méfiait de lui, on ne lui imposait guère de chaperon. Elle avait connu l’illusion de la liberté, à l’époque. Libre, elle ne l’était plus du tout, désormais…

« D’accord. Les jardins seront très bien. », acquiesa Lysa. Ils s’y rendirent donc et Lysa prit place à l’extrémité d’un banc, attentive, observant Elys qui allait s’apprêter à chanter. Elle le trouvait charmant, bien sûr. Il était jeune, beau et talentueux. Il la trouvait belle, lui aussi, elle le savait. Dans ses pensées, il lui était arrivé de le voir l’embrasser. Mais, cela n’était que des rêveries de jeune fille. Et elle ne pouvait plus se permettre de penser comme une jeune fille…

« Vous êtes prête à apprendre ? Je ne suis pas le meilleur des professeur mais les paroles ne sont pas très complexes. », demanda le barde.

« Pensez-vous que je sois une si mauvaise élève ? », plaisanta Lysa, étant donné qu’il avait souligné la facilité des paroles. Elle rit légèrement. « Allez-y, jouez donc. J’ai grand hâte d’entendre la suite des aventures de Garlan », dit-elle ensuite, sourire aux lèvres.

*

@Elys
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« Pensez-vous que je sois une si mauvaise élève ? Allez-y, jouez donc. J’ai grand hâte d’entendre la suite des aventures de Garlan  »

Un nouveau sourire mutin s'arracha aux lèvres du barde. Il pouffa sans répondre, gardant le silence comme meilleur arme et comme plus beau murmure. Elle pouvait imaginer tout et n'importe quoi dans l'absence de réponses. Il lui avait pourtant dit, à tant de reprise, qu'elle était douée. Il croyait être le seul à l'avoir entendu chanter un jour, surpris que son sublime talent ne soit pas plus mis en avant. Mais Lysa était discrète, un courant d'air que seul les plus valeureux pouvaient approcher. Sa chevelure tranchait, si fort, avec son caractère. Il voyait derrière ses joues parfois rosées et son sourire. Elle était plus grande qu'elle ne le pensait et il l'imaginait capable de mille choses. Elys, plus que personne, croyait en elle.

Il se racla la gorge et ses traits se tendirent légèrement. Juste au dessus de ses yeux, une petite ride prit place. Il se concentrait. Les textes étaient nouveaux, les accords également. Si le barde s'entrainait normalement longuement avant d'offrir pour la première fois ses textes, devant capable d'arborer son éternel sourire charmeur en chantant, il ne le faisait plus devant Lysa. Même lui ne comprenait encore, comment, en si peu de temps, il avait pu fonder une véritable amitié avec cette femme. Elle était de sang bleu... Et n'avait rien à voir avec ceux qu'il haïssait si fort.

Ser Garlan dans sa force
Trouva foi et puissance
Il commença son amorce
Pour combler son absence.

Sa lime tinta
Sous les acclamations de la cour
L'acier fit crier les Septa
Mais il le faisait pour retrouver son amour.

Elle n'était plus là.
Myranda, la belle, était partie.
Il se perdit dans les entrelacs
De ses souvenirs pervertis.  


Il se tourna vers Lysa, sourcils se détendant immédiatement alors que ses doigts quittaient enfin les cordes. Il devait trouver encore un dernier couplet sur les exploits guerrier de son chevalier imaginaire. La chanson était courte, faisant seulement avancer l'histoire. Le chevalier avait fait tant de chemin pour en arriver là. Tout ça pour rien. Comme toujours dans la vie des amants. Ils ne se retrouvaient que pour se perdre à nouveau. Triste destinée que celle d'amoureux sous la plume d'un barde au coeur meurtri.

Commençons par le premier ?  

Il replaça ses doigts, attendant que les lèvres de Lysa le suivent dans un chant qui les éloignaient du monde. Là, dans les jardins, le reste n'existait plus. Elys ne s'offrait qu'à son chevalier dont il voyait si bien les traits. A rien d'autre, à l'exception unique de Lysa, en face de lui.

@Lysa Arryn
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maintenant ou jamais
An 291, lune 6

Le regard de Lysa ne quitta pas le jeune homme alors qu’il chantait. Son admiration pour les artistes avait toujours été grande. De tout temps, elle avait adoré entendre les compositions des chanteurs et écouter les sonorités cristalline qui s’échappaient de leurs luths. Mais peut-être les aimait-elle plus encore depuis son mariage. Car c’était eux qui lui permettait de s’évader dans des histoires qui lui faisait oublier la sienne. C'était eux qui offrait aux gens l’occasion de se divertir et de rêver à une autre vie…

« Il ne l’a pas retrouvée », elle ne put s’empêcher de penser avec tristesse au dernier couplet de la chanson encore incomplète. Ainsi en allait-il de la vie… N’avait-elle pas elle-même espéré, dans son malheur, pouvoir revoir Petyr, de temps à autre, lorsqu’elle était devenue dame du Val ? N’avait-elle pas espéré, d’ailleurs, pouvoir lui trouver un poste à la cour des Eyriés et convaincre Jon de l’engager ? Mais, le destin ne l’avait pas permis. Le jeune Baelish s’était très vite fait un nom à la capitale, loin, bien trop loin d'elle. Lysa ne l’avait donc jamais revu, depuis son départ aussi précipité que forcé, de Vivesaigues…

La née-Tully n’ignorait pas, bien entendu, d’où Elys tenait son inspiration dans la création de ce personnage et de son histoire d’amour avec la belle Myranda. Le jeune barde avait perdu son être aimé, une douleur à laquelle la dame du Val compatissait sincèrement, empathique. Celle qui lui avait inspiré Myranda avait eu bien de la chance, avait-elle déjà pensé. Que n’aurait-elle échangé sa vie d’épouse d’un puissant seigneur pour celle d’une simple roturière parcourant les routes avec l’homme de sa vie ? Qui qu’elle soit vraiment, "Myranda" avait eu tant de chance d’être ainsi aimée par Elys. Elle avait dû être très heureuse, une chose que Lysa lui enviait…

« Commençons par le premier ? », lui dit Elys, qui n’avait pas oublié ce que la née-Tully lui avait dit pour l’encourager à lui dévoiler sa composition avant qu’elle ne soit terminée. Il replaça ses doigts sur l’instrument et commença à jouer alors que Lysa chantait timidement. Elle avait oublié à quel point c’était difficile. Etant déjà parvenue à surmonter sa timidité pour chanter en présence d’Elys, elle avait naïvement imaginé que cela ne représenterait plus aucune difficulté cette fois-ci…Mais, ce n’était pas si simple. Sa voix était pourtant jolie, Elys lui-même le lui avait dit. Pourtant, elle n’osait pas chanter trop fort, de crainte….De crainte d’être entendue ? Ça devait être ça.

Se donnant du courage, elle tâcha de se faire moins discrète et d’augmenter un peu le volume sur le troisième vers mais arrivée à la fin du quatrième, et donc à la fin de ce couplet, elle ne put s’empêcher de rougir légèrement et baisser les yeux un instant. « Je suis désolée, ce n’était pas très bon… », dit-elle avec un sourire timide. Enfant du milieu, elle avait toujours peiné à trouver sa place. Catelyn avait été la préférée de son père, Edmure avait été l’héritier tant attendu. Entre eux, Lysa n’avait trouvé de reconnaissance que dans les yeux de Petyr. Du moins, c’était ce qu’elle avait cru…

« Il va la retrouver, dites ? », demanda-t-elle. Les chansons avaient le mérite de donner de l’espoir, parfois, à ceux qui n’en avaient plus beaucoup. Lysa ne pouvait s’empêcher de souhaiter une fin heureuse, en son for intérieur, à ce personnage fictif qu’était Garlan. Ou au moins de lui souhaiter quelques instants volés qui lui permettraient de garder l’espoir d’être un jour réuni pour de bon avec Myranda. Elle souhaitait à Elys le même bonheur. Il ne pourrait retrouver sa Myranda à lui, mais peut-être trouverait-il une femme qui lui ferait ressentir quelque chose de similaire. Quant à elle…Bientôt dix ans qu’elle était l’épouse de Jon. Elle n’aurait jamais pensé que ce mariage durerait si longtemps, que les années défileraient et que Lord Arryn triompherait d’elles, les unes après les autres…Mais, un jour, elle finirait par être bien délivrée de ce mariage. Peut-être alors aurait-elle enfin sa chance de connaître le bonheur que la vie de couple peut apporter. Un jour, si les Sept étaient cléments…

*

@Elys
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Les lèvres d'Elys s'étirèrent sur un sourire alors que Lysa commençait enfin à chanter. Il l'accompagnait de sa bonne humeur, de ses lèvres tendues sur milles encouragements. Elle chantait bien, s'aurait été faux de dire le contraire. Mais elle était encore si timide, refusant de laisser sortir le coffre qui se cachait au creux de ses poumons et qui auraient pu, dans une autre vie, lui offrir bien des dragons d'or. Mais Lysa était une dame, pas une vagabonde dansant et chantant aux côtés de son partenaire de tous les jours. Elys ne laissa rien parait de ses pensées, n'offrit aucun regard triste ou pleins de tendresses. Il se contentait de l'écouter, tout à ce rôle de professeur qu'il avait embrassé avec passion et un plaisir presque coupable.

Elle rougit au moment même où les doigts du barde quittaient son instrument et il ne put retenir un léger rire, emprunt d'humour. Il ne se moquait pas des progrès fulgurants de la jeune noble. Bien au contraire. Il riait de la voir aussi timide alors que son rang lui offrait un monde qu'elle devait croquer à pleine dent plutôt que de le fuir en baissant la tête. Lysa était dame du Val et, à sa place, Elys n'aurait eu de cesse que d'offrir les caprices les plus extravagants.

C'était très bien Lysa. Quand cesserez-vous de vous cacher ? Votre voix est très belle. Il vous manque seulement un peu de travail et surtout de prendre confiance en votre talent.  

Son sourire, mutin, pouvait en dire bien plus que ce qu'il n'exprimait vraiment. Elys avait beau arrêter de tenter la séduction de son amie, il ne pouvait tuer ses démons. Il gardait, en plus profond de lui, ses vieilles habitudes et son sourire voulait en dire plus encore que ce qu'il n'osait prononcer devant la dame du Val.

« Il va la retrouver, dites ? »,

Elys perdit son sourire, fronçant un instant les sourcils. Ses yeux quittèrent le beau visage de la rousse, se perdant sur les jardins encore vides. En son fort intérieur, Elys ne savait pas s'il voulait offrir à Garlan une belle fin. Lui n'y avait pas eu le droit. Claire surtout n'y avait pas eu le droit. Elle avait fini dans le sang, sous les cuisses d'un monstre qui lui avait arraché sa vie. Mais le barde savait, au fond, que dans ses histoires, il ne pourrait conter toute la noirceur du monde réel. Les gens voulaient rêver...

Je ne sais pas encore... Peut-être. Garlan doit encore faire ses preuves va-t-on dire avant de la revoir.   Il retrouva son sourire, en offrir un nouveau charmant, presque rêveur. Les Histoires de Garlan s'écrivent avec le temps. Je suis bien aux Eyries, peut-être que Myranda aura pu trouver elle aussi un endroit paisible où il pourra la retrouver.

Il attendit, songeur, que les mots s'infiltrent en lui. Il ne savait où aller avec ses personnages, les laissait agir comme bon leur semblait. Cela lui offrait un mystère qu'il adorait et surtout, lui permettait de ne jamais prendre de l'avance sur ses histoires.... et de ne jamais mentir sur leur futur.

Voulez vous réessayer de chanter ?

@Lysa Baelish
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An 291, lune 6


« C'était très bien Lysa. Quand cesserez-vous de vous cacher ? Votre voix est très belle. Il vous manque seulement un peu de travail et surtout de prendre confiance en votre talent. », lui dit Elys, souriant d’un air sans doute plus charmeur qu’il ne le voulait. Heureusement, Jon n’était pas là.

Lysa lui sourit timidement. Quand cesserait-elle de se cacher ? La vraie question était plutôt quelles raisons avait-elle de se montrer ? Elle était une jeune femme d’une vingtaine d’année mariée à un vieil homme plus vieux encore que son propre père. Le couple qu’il formait était ridicule et, à juste titre sans doute, les femmes qui la regardaient ne l’enviaient pas et ne l’envieraient jamais. Elle était dame du Val, oui, mais à quel prix ? C’était avec pitié qu’on la regardait.

Elle était une Tully, l’une des deux dernières à Westeros à être née avec ce nom et à n’avoir pas perdu la vie après la rébellion. Tout le monde le savait. Tout le monde savait quel triste sort avait connu sa famille. Le sort des traîtres. C’était avec pitié qu’on la regardait.

Elle était une épouse, et ce depuis huit ans, et si son ventre s’était arrondi une quinte de fois depuis le début de son mariage, elle n’avait jamais tenu un héritier vivant dans ses bras. Trois lui avaient échappés avant le terme, deux étaient morts avant de vivre. Un garçon, Denys. Une fille, Sharra. C’était avec pitié qu’on la regardait

« Je ne ne suis pas une chanteuse. », répondit Lysa en haussant les épaules avec le sourire. « Personne ne viendra jamais m’écouter chanter, ce n’est pas mon rôle. » Il y avait pourtant une sorte de mélancolie dans sa voix. Elle aurait préféré cette vie-là, s’était-elle déjà dit en regardant Elys, en l’entendant chanter sur sa défunte aimée. Myranda, qui qu’elle est été vraiment, avait eu tant de chance d’être aimée ainsi. Et il n’y avait rien que Lysa estimait au-delà de l’amour. Depuis son enfance, n’avait-elle pas cherché cela par-dessus tout ? Aimer et être aimée en retour. Le but qui lui dévorait le cœur mais qu’elle n’était jamais parvenue à atteindre.

La romantique jeune femme posa ensuite une question au barde sur le sort du héros de ses compositions.

« Je ne sais pas encore... Peut-être. Garlan doit encore faire ses preuves va-t-on dire avant de la revoir. », répondit-il avec le sourire. « Les Histoires de Garlan s'écrivent avec le temps. Je suis bien aux Eyries, peut-être que Myranda aura pu trouver elle aussi un endroit paisible où il pourra la retrouver. »

Lysa sourit sincèrement en attendant les mots d’Elys. « Je l’espère. Myranda a bien de la chance de pouvoir compter sur son chevalier servant et d’être aimée autant par lui. », répondit-elle. Il y avait un double-sens à cette phrase évidemment. C’était une manière pour Lysa de signifier à son ami, sans faire preuve d’indélicatesse au vu de son deuil difficile, que la véritable Myranda avait eu de la chance de le compter dans sa vie. Qu’elle avait donc sûrement vécu une belle vie, aimée comme elle l’avait été, malgré qu’elle s’en soit allée trop jeune. « Je suis contente que vous vous plaisIez ici, Elys. », ajouta-t-elle ensuite. « Sincèrement ». Et par ce dernier mot, elle signifiait qu’elle était heureuse qu’il soit là. Sans doute le savait-il déjà, après tout. Il lui offrait un vent de fraîcheur dans une vie qui était bien trop triste, derrière le sourire qu’elle tâchait d’afficher, depuis la naissance et la mort simultanée de Sharra. Et avec elle, la crainte immense qu’elle ne soit jamais mère, malgré son désir si fort de le devenir… Loin, très loin, était-elle, de se douter que bientôt le barde qu’elle appréciait tant repartirait pour une vie d’itinérance.
« Voulez vous réessayer de chanter ? », lui demanda Elys.

Un sourire mutin au coin des lèvres, Lysa avait tâché de répondre manière moins mélancolique que précedemment. Elle ne voulait pas gâcher le temps qu’elle passait avec son ami. Pour rien au monde. « Le devrais-je ? Les faucons ne sont pas des oiseaux chanteurs, après tout. », dit-elle. Elle n’avait pas prononcé cette parole avec une métaphore secrète derrière la tête. Et pourtant, après avoir dit cette phrase, elle réalisa qu’il y avait quelque chose de triste à cette constatation. Petyr avait modifié son emblème.  Petyr était un oiseau chanteur. Elle aurait été heureuse avec lui. Elle n’aurait pas eu besoin de se cacher…La née-Tully ne laissa pas cette triste et inopinée comparaison se marquer sur son visage. Elle demeura souriante.

Le passé était le passé…
Même s’elle ne l’avait jamais vraiment quitté, à défaut d’avoir de belles choses auxquelles se raccrocher dans le présent.

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Une moue étira les lèvres du barde à la réponse de la dame. Tout le monde aurait du venir l'écouter chanter. N'était-ce un si merveilleux talent que de charmer une foule d'une voix merveilleuse ? Elys se souvenait, à travers les ombres de ses pensées, que le Bief acceptait les demoiselles talentueuses. Il se souvenait des nobles se donnant en spectacle, s'amusant de voir les autres danser sous leur talents. Mais Lysa ne venait ni du Bief ni de l'Orage. Toute sa vie, elle avait vécu dans ce qui, pour Elys, s'apparentait plus au Nord que le Nord lui même. Elle n'avait peut-être pas connu tant de fastes que les merveilleuses fêtes de ceux qui, autrefois, avaient accueillit le barde.

Il ne répondit pas, pas à ces mots, enchainant sur d'autres sur un sourire qui détruisait la moue. Pourtant, durant une seconde, son regard s'était terni. Ce n'est pas mon rôle... Parce que lui était un bouffon, parce que lui pouvait chanter devant les uns et les autres. Sans même le faire exprès, Lysa venait de le renvoyer à la place qu'il n'aurait certainement pas du quitter. Et de briser, par la même occasion, une petite parcelle de l'orgueil du barde. Elys ne releva pas. Elys ne dit rien. Gardant, au creux de son coeur, cette petite fissure.

Il détourna finalement les yeux. De la chance... Elle avait tout sauf de la chance. Lysa avait bien compris, sans qu'Elys n'eut besoin de lui expliquer que derrière Myranda, se cachait le beau sourire de Claire. Il ne l'avait jamais aimé. Pas comme ça du moins. Il l'avait apprécié, avait découvert son corps parfois. Possédait son coeur, certainement. Mais jamais, au grand jamais, il n'avait partagé pour elle les sentiments qu'il offrait autrefois à une autre. Depuis, il était trop tombé amoureux. Jamais aussi fort.

Les mensonges lui allaient bien mieux, tout comme son sourire. La félure ne devait pas se réouvrir. Il l'avait scellé avec le matériel le plus puissant connu et il aurait rajouté une couche de chaque nouvelles découvertes s'il l'avait pu. Pourtant, sous le sang, le mortier devenait aussi fragile que liquide. Elis accrocha un sourire à ses lèvres, mensonge qui ne se verrait pas. Il était devenu un expert en art menteur. Ne se tromperait certainement pas sur la suite de ses paroles. Son sourire répondait aux mots, heureux, de la dame du Val. Il était heureux de sa présence entre ses murs. Pourtant bien moins de ce savoir encore considéré comme un simple barde. Rien d'autre. Pas l'ombre d'un sang bleuté dans ses veines. Ils lui rappelleraient toujours.

JQue je sache Lysa, vous n'êtes pas un animal. Les nobles êtes fascinant à vous prendre pour vos blasons. Ils ne sont rien d'autre que des dessins sur un emblème. Vous n'êtes pas un faucon, tout comme vous n'avez jamais été une truite. Vous êtes Lysa Arryn, une femme, une dame plus précisément. Pas un piaf. Alors si vous voulez chanter, cela ne dépends que de vous, pas d'un quelconque oiseau chasseur. 

Il accompagna ses mots d'un immense sourire. Face à d'autre, peut-être aurait-il même mérité le cachot. Mais face à Lysa, il savait pouvoir parler, réellement. En ne cachant que ses plus profonds sentiments, au détriment de la vérité. Ses pensées ne concernaient que lui. Les mensonges offraient le reste de sa vie.

@Lysa Baelish
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An 291, lune 6

« Que je sache Lysa, vous n'êtes pas un animal. Les nobles êtes fascinant à vous prendre pour vos blasons. Ils ne sont rien d'autre que des dessins sur un emblème. Vous n'êtes pas un faucon, tout comme vous n'avez jamais été une truite. Vous êtes Lysa Arryn, une femme, une dame plus précisément. Pas un piaf. Alors si vous voulez chanter, cela ne dépends que de vous, pas d'un quelconque oiseau chasseur. »

Les mots francs d’Elys eurent pour premier effet de gêner Lysa. Non pas parce qu’il sortait du carcan de simple roturier qui aurait dû être le sien mais parce qu’elle trouva qu’il avait raison et se sentit ridicule de s’identifier – ou plutôt de tenter de s’identifier – comme on attendait d’elle qu’elle le fasse, à un faucon. Elle n’avait d’Arryn que le nom et l'honneur, non, ce n’était pas ce qu’elle estimait plus que tout autre chose. Jon le savait. Il connaissait son petit secret. Et si aux prémices de son mariage, Lysa avait perçu son silence à ce sujet comme une forme de tolérance, elle avait vite compris qu’elle se trompait tout à fait...

La jolie rousse avait baissé la tête, gênée. Elle se pinça les lèvres, hésitant un instant. Il y eut un silence, durant lequel elle fit un choix ; celui de répondre avec franchise elle-aussi et non avec la distance et la pudeur qu’on attendait qu’une dame de son rang ne revête lorsqu’elle s’exprimait à un roturier. Elys était un ami. Ils ne venaient peut-être pas du même monde, mais elle l’appréciait sincèrement. Suffisamment que pour pouvoir se confier à lui.

Lorsqu’elle releva la tête, Lysa avait un air triste sur le visage. Triste mais sincère. Elle ne jouait pas la comédie. Elle n’essayait plus d’être un faucon. De toute façon, elle n’avait jamais souhaité en être un. Elle soupira doucement puis regarda Elys dans les yeux.

« Pensez-vous que j’ai choisi cette vie ? », demanda-t-elle avec une triste douceur. « Pensez-vous que j’ai choisi d’épouser Jon ? », ajouta-t-elle. Evidemment, la réponse coulait de sources. Elle n’attendait pas forcément qu’Elys la formule. « Je n’ai jamais été libre de mes choix. J’ai cru pouvoir l’être, un temps, mais j’étais naive et...La réalité m’a rattrapé. » Elle sourit en haussant les épaules, d’un air triste et courageux à la fois. L’émotion la gagnait. Elle souriait pour ne pas pleurer. Elle inspira, détourna le regard et leva à l’instant les yeux vers le ciel pour reprendre la maîtrise d’elle-même. « J’aurais aimé que mes choix dépendent de moi et mes souhaits. J’aurais aimé être libre. Parfois, il m’arrive même de souhaiter n'être point née noble… », avoua-t-elle. Elle n’avait jamais dit cela à personne. « Je sais…que j’ai une tonne de privilèges mais…quand je vous regarde, parfois je vous envie. Vous me paraissez plus libre que je ne le serais jamais. », expliqua-t-elle. N’aurait-elle pas été plus heureuse en étant l’aimée d’un chanteur et en se promenant sur les routes de Westeros avec lui qu’en étant ici, coincée au sein de ce mariage glacial qui la liait à Jon, dans cette cour où elle ne se sentait pas à sa place bien qu’elle en soit la maîtresse, loin de tout, isolée, seule, sans amour...?

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Il avait touché une zone sensible, il le voyait à son air triste. Durant une seconde, Elys eu envie de la prendre dans ses bras. Il amorça même un mouvement mais se retient bien avant que ses gestes ne dépassent ses pensées. Malgré tout, ils n'étaient du même monde. Et s'ils s'appréciaient comme des vieux amis de toujours, ils n'étaient pas pareil. Lui pouilleux, né dans la fange d'une écurie. Elle... Née  dans la soie.

Ses mots n'en furent que plus durs. Il ne les comprenait pas, quand bien même aurait-il voulu. Se rendait-elle compte de ce qu'était la vie de roturier ? Ne savait si, la nuit tombée, le lit accueillant serait la terre ou la paille. Craindre pour manger, à chaque instant. Savoir sa bourse vide et, plus que tout, ne pas pouvoir proteger les seuls qui comptaient. Claire aurait été noble qu'elle ne serait pas morte. Jamais cette ordure de bienfois n'aurait touché une fille de la noblesse. Il l'avait trop bien dit : elle appartenait à la fange et il avait seulement profité de son corps, une seconde de plus, une vie de trop.

Je ne suis pas libre vous savez Lysa...  Les mots étaient sortis d'un souffle, arrachant aux traits d'Elys toute joie. Jamais il n'avait semblé si lointain. Le barde souriait tout le temps. Le barde riait tout le temps. C'était bien ce qu'on attendait de lui n'est-ce pas ? Pourtant... Il y avait des ombres dans ses yeux clairs, des souvenirs de choses qu'il voulait oublier, enfouir sous milles tonnes de gravas. Pas plus que vous. Peut-être aurais-je la chance, un jour, de rencontrer une femme que j'aimerais assez pour l'épouser. Peut-être pourrais-je choisir. Mais face à cette liberté...    Il soupira, plongeant ses yeux dans ceux de son amie. Je comprends qu'il doit être dur pour une femme aussi vivante que vous de vivre ici. D'avoir épousé un homme vieux et trop sage. Il n'y a pas de places pour la fantasy ici. Il n'y a pas de place pour les lendemains sans questions dans le mien. 

Il accrocha un pauvre sourire à ses lèvres, penchant légèrement la tête sur le côté pour mieux observer la jolie demoiselle qui lui faisait face. Comprenait-elle vraiment les mots prononcés ? Il n'en savait rien, s'en souciait pourtant. Lysa était loin d'être idiote. Mais elle fantasmait un monde de boue et de déchets humains. Dans le sien, si elle avait été dans une autre région, au bras d'un autre homme, peut-être aurait-elle pu découvrir les fastes qu'Elys voyait en pensant à la noblesse.

C'est d'ailleurs cette liberté qui va nous séparer Lysa. Je partirai bientôt. D'ici la fin de la semaine je pense. Si j'ose, peut-être pouvez vous proposer à votre époux de vous amener à la capitale ? Je pense me rendre à Port Réal et, d'ici là, je pourrais vous raconter la fin des aventures de Garlan. 

Son sourire se fit plus vif. Il ne voulait pas penser aux horreurs et à la tristesse. Ils avaient le temps pour pleurer, lui avait eu le temps. Se morfondre ne changerait rien. Ils devaient avancer, toujours. Peut-être qu'un jour, les sept en soient témoins, Lysa aurait la chance de devenir mère. Son horizon en serait certainement bien plus éclatant.


@Lysa Baelish
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An 291, lune 6

Un instant, Lysa pensa qu’Elys allait s’approcher pour lui offrir une étreinte réconfortante. Elle aurait alors eu à le repousser, bien sûr, par craintes de ce que des regards indiscrets pourraient en dire. Mais, il ne le fit pas. D’un air plus triste, qui faisait écho à celui qu’avait revêtu Lysa, Elys répondit :

« Je ne suis pas libre vous savez Lysa... Pas plus que vous. Peut-être aurais-je la chance, un jour, de rencontrer une femme que j'aimerais assez pour l'épouser. Peut-être pourrais-je choisir. Mais face à cette liberté... Je comprends qu'il doit être dur pour une femme aussi vivante que vous de vivre ici. D'avoir épousé un homme vieux et trop sage. Il n'y a pas de places pour la fantasy ici. Il n'y a pas de place pour les lendemains sans questions dans le mien. »

Il avait ancré son regard dans le sien et un pauvre sourire s’était désormais dessiné sur son visage. Lysa baissa le regard. Elle comprenait ce qu’il voulait dire. Elle se doutait bien que la vie d’une femme du peuple était infiniment plus difficile que la sienne sur bien des points. Et néanmoins, elle aurait préféré être l’épouse d’un chanteur qu’elle aurait aimé et qui l’aurait aimée en retour que l’épouse de Jon Arryn et la dame du Val. Car, oui, elle plaçait l’amour au delà de toutes autres considérations. C’était ce vers quoi tendait toute son âme, c’était ce à quoi elle aspirait du plus profond de son être. Elle ne pouvait pas s'en empêcher, elle était ainsi faite. Comme Elys venait lui dire, il avait le droit de se marier par amour. Elle, elle ne l’avait pas. Alors oui, elle enviait ceux qui, comme lui, possédait la liberté dont elle avait le plus rêvé au monde. La réponse du barde la déçut en ce sens qu’elle le sentit incapable de la croire. De croire qu’elle comprenait, toute noble jeune femme qu’elle était, qu’elle se doutait bien de la difficulté de la vie de ceux pour qui l’argent était un problème, même si elle ne l’avait jamais vécue, et qu’elle ne la niait pas. Il venait de dire qu’elle était Lysa Arryn, une femme, avant d’être une noble dame associée à l’emblème du faucon. Et pourtant, ne témoignait-il pas ici même de son incapacité à la regarder autrement, à la considérer autrement, que comme la dame du Val, une femme riche, épouse d’un homme puissant, à mille lieues de sa réalité à lui ?
Sa réponse la déçut également parce qu'elle témoignait du fait qu'il ne la comprenait pas aussi bien qu'elle l'aurait pensé. Croyait-il vraiment que c'était parce que la cour du Val était plutôt austère, comme l'était Jon, qu'elle était malheureuse ? Pensait-il vraiment que c'était de la fantaisie qui lui manquait dans sa vie ? Elle n'était pas une jeune fille noble capricieuse, qui se languissait de bals et de pouvoir exposer ses plus belles tenues. Elle n'avait jamais été de ce genre de personnes superficielles...

Lysa ne répondit ni ne commenta. Elle aurait pu dire « vous avez la plus précieuse des libertés », ce qu’elle pensait, mais cela aurait sonné terriblement condescendant de sa part, au vu de son statut, et peut-être même naïf de surcroît…

« C'est d'ailleurs cette liberté qui va nous séparer Lysa. », dit-il ensuite. Lysa releva la tête, interloquée. Elle ne s’y attendait pas du tout. Comme elle avait déjà l’air triste depuis plusieurs minutes déjà, son expression n’eut rien de choquant mais elle recevait l’information comme un coup de poignard dans le ventre. Mais, pourquoi ? Pourquoi voulait-il partir ? Qu’avait-elle fait ? Etait-ce parce qu’elle venait de lui annoncer qu’elle enviait parfois les gens comme lui ? Etait-elle maladroite à ce point, lorsqu’elle s’autorisait la franchise ?

« Je partirai bientôt. D'ici la fin de la semaine je pense. Si j'ose, peut-être pouvez vous proposer à votre époux de vous amener à la capitale ? Je pense me rendre à Port Réal et, d'ici là, je pourrais vous raconter la fin des aventures de Garlan. », poursuivit-il.

Les sourcils froncés par la surprise alors qu’elle le regardait Lysa articula un « Pourquoi ? », dans un soupir déçu qui témoignait de son incompréhension. Elys avait de nouveau revêtu son sourire, mais pas elle. « Pourquoi voulez-vous partir alors même que vous me disiez être bien ici ? », demanda-t-elle. Ses jolis yeux bleus captèrent le regard du chanteur. L’expression de son regard était indéniablement triste et elle fut incapable de le cacher si vite. Pourquoi voulait-il partir, alors même qu’il venait de lui parler des difficultés matérielles souvent pénibles pour un roturier et qu’il n’avait pas à les subir ici, étant payé décemment ?

Elle ignora sa proposition de départ à Port-Réal en sa compagnie ; elle ne voulait pas le voir partir et elle ne comprenait pas pourquoi il le voulait soudain. De toute façon, il était impensable qu’elle demande une telle chose à Jon. Il dirait non, connaissant son erreur passée, et la jugerait silencieusement pour avoir demandé.

« Ne m’abandonnez pas… », pensait-elle. Mais ça, elle ne le dit pas…

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