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the fawn's bittersweet homecoming - shoren & shyra

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the fawn's bittersweet homecoming
An 303 lune 1, semaine 2.

Après avoir traversé le Bois-Du-Roi depuis la Capitale, où ils avaient accostés après un voyage en bateau depuis le Nord, Tavish Cafferen, qui chevauchait aux côtés de son beau-père Raymund Mertyns, put enfin voir la silhouette si familière de Bourgfaon se dessiner au loin. Avec lui, il amenait de vaillants combattants de Winterfell, ceux qui avaient eu besoin d’être soignés avant de pouvoir reprendre la route, comme cela avait été son cas. Après plusieurs lunes d’absences, surtout, Tavish Cafferen s’apprêtait enfin à rentrer chez lui…

Le chevalier leva les yeux vers le château de son enfance qui, en hauteur sur la colline, surplombait la ville. Il le regarda avec une nostalgie qu’il ne lui connaissait pas. Car ce château était celui de son père et que son père n’était plus là. Son château maintenant, il dut se forcer à se rappeler. Plus rien ne serait désormais comme avant…

Il pensa à Shoren et à l’enfant qu’elle portait. Il pensa à Shyra. Comme il lui tardait de serrer les deux femmes les plus importantes de sa vie, aussi différentes puissent-elles être, dans ses bras…Comme il redoutait, également, de voir la peine sur le visage de sa sœur. Elle savait, il pouvait en être sûr. Il ignorait qui de Shoren ou de Gyllyrios avait eu à lui annoncer la nouvelle, mais au moins ne ruinerait-il pas d’espoir en franchissant sans son père les portes de la ville…

Le convoi mené par Tavish s’approchait de plus en plus de la ville et bien sûr, le jeune seigneur redoutait ce moment. Il avait quitté Bourgfaon en simple héritier des lieux, en héritier qui ne pensait pas devenir seigneur avant un long moment car il percevait son père comme cet homme presqu’invincible qu’il lui avait semblé être. Il revenait en tant que lord, en tant que jeune seigneur, trop jeune seigneur. Comment son père avait-il vécu son retour en ville après la guerre ? Il ne lui avait jamais demandé. Il y avait tant de choses qu’il n’avait jamais pensées à lui demander…

Les bannières des faons avaient été repérées et sans surprise, le monde s’était arrêté de tourner en ville. Les gens avaient cessés leurs activités pour accueillir le convoi et pour certains, bien sûr, pour chercher du regard le mari, le fils, le frère, l’oncle ou le cousin parti en guerre. Les hommes de Bourgfaon rentrés victorieux. Ils avaient vaillamment combattus et leur seigneur était devenu un héros en tentant par trois fois de mettre un terme à cette bataille acharnée. Il y avait donc une certaine joie à les voir rentrer, certes. Mais, il y avait aussi l’absence d’Arstan, seigneur si respecté à Bourgfaon, de ce convoi victorieux. L’absence d’Arstan et celle d’autres personnes dont Tavish ne connaissait pas forcément le nom. Il y avait la victoire, oui, mais il y avait les morts qui l’avaient permises, cette victoire. Une situation douce-amère qu’Arstan avait vécue avant lui. Tavish comprit qu’il n’aurait servi à rien qu’il interroge son père sur ce fait ; le peuple a-t-il été joyeux malgré tout ? Ou était-il silencieux, en respect pour la mort de Lord Erich ? Arstan n’aurait sans doute pas pu lui répondre, car cela n’est pas une chose qui peut s’expliquer avec des mots. Cela se ressent, malheureusement, et cela se vit.

Il y avait ces chapeaux baissés sur le passage du cheval de Tavish, ces inclinaisons de tête respectueuses, qui exprimaient en silence des condoléances sincères face à la mort tragique d'un seigneur apprécié. Mais, il y avait aussi des « Bienvenue ! », scandés avec joie. Des hommes qui quittaient précipitamment le rang et allaient embrasser leurs femmes. Des enfants et des femmes qui touchaient le cheval du nouveau seigneur sur son passage et lui souhaitait bon retour. Quelques formes de bravos, scandés avec fierté face à ces hommes courageux, qui, les partisans du Maître de la Lumière le savaient, c’était pour vaincre que les ténèbres qu’ils étaient partis.

Tavish adressait des légers sourires et des mercis silencieux comme parlés.
L’émotion était forte, très forte. Et sur son chemin vers le château, le jeune homme ressenti autant de fois de la joie, comme en voyant certains de ses hommes retrouver leurs familles sur leurs passages, que de la tristesse, comme en remarquant dans la foule une épouse, dont il savait que le mari était décédé…Il tâcha de rester fort, car tel était son devoir. Il était désormais le seigneur de ces gens. Il ne pouvait pas flancher. Son père avait-il ressenti une telle émotion, lui aussi ? Son père avait-il puisé au plus profond de lui pour parvenir à continuer à répondre aux sourires, heureux de ce retour, et aux inclinaisons de tête plus tristes ?, se demanda-t-il. Le jeune homme parvint cependant à rester digne jusqu’au bout, gardant pour lui la violence de son ressenti. De toute façon, il n’avait pas le choix. Il était leur seigneur et être seigneur, son père cela lui avait bien appris, était avant tout un devoir et de lourdes responsabilités.

Sans surprise, lorsque Tavish et Raymund pénétrèrent dans la cour intérieure du château, sous le bruit du cor qui annonçait leur retour, tant de monde étaient déjà prêts à les accueillir. Il y avait Gyllyrios, Tylan et Tavish reconnut également Joanna Mertyns. Mais bien sûr, les deux personnes que le jeune seigneur désirait saluer avant toutes choses étaient son épouse et sa sœur.

Shoren.

Dès que Tavish descendit de son cheval, il se dirigea vers son épouse, la dame des lieux, Shoren, sa si belle Shoren. Il put réfléchir à d’autres façons de la saluer qu’en l’étreignant avec une sincérité qui ne nécessitait pas de mots. Son épouse, déjà enceinte après quelques lunes de mariage, et il avait été si loin d’elle…Elle lui avait tant manqué, et malgré la douleur du deuil qui était la sienne, l’embrassant sur la joue tout en l’étreignant, il remerciait R’hllor de pouvoir la retrouver et d’être enfin à ses côtés, aux côtés de son épouse et de l’enfant qu’elle portait.
Elle aurait pu durer une éternité cette étreinte, mais elle ne dura pourtant qu’un court instant, car Tavish avait également une sœur endueillée à saluer. S’écartant légèrement, le jeune homme regarda sa femme et lui sourit, si heureux de la revoir, enfin. Tavish se souvenait de sa mère, de son ventre rond et de son anxiété constante, à l’époque. Il se souvenait qu’elle guettait dans le ciel l’arrivée d’un corbeau. Il se souvenait qu’elle guettait le passage du mestre ou de Lady Cafferen. S’il venait de vivre ce que son père avait vécu avant lui, il était désolé d’avoir peut-être imposé à son épouse de connaître l’incertitude et l’angoisse dans laquelle sa mère, Ravella, à l’époque enceinte d’une petite fille de la guerre, avait été autrefois… Il posa sa main sur le ventre de son épouse, sans que ce geste n’ait quoique ce soit de déplacé. A nouveau, il n’utilisa pas de mot. C’est avec ce geste et son regard qu’il lui demandait si elle allait bien et si leur enfant allait bien. Il était désolé de ne pas avoir été là plus tôt, mais il serait présent désormais.

Et puis, il s’approcha de Shyra, cette petite fille de la guerre.

Il sentit son cœur se fendre car il savait que cela serait difficile. Il pouvait deviner à ses yeux rougis qu’elle avait sans doute versé de nombreuses larmes. Heureux de la retrouver, il ouvrit les bras pour l’accueillir dans une étreinte fraternelle comme ils en avaient le secret. Mais celle-là serait différentes de toutes les autres.
Il savait qu’elle l’était aussi, heureuse de le retrouver, mais cette étreinte était aussi étrange que l’avait été son trajet vers le château. C’était à la fois une joie immense et une infinie tristesse. Ils étaient ensembles mais ils étaient désormais orphelins de père comme de mère. Le bonheur de se revoir, ils le partageaient, mais cette douleur du deuil, ils la partageaient également et ce, plus que personne d’autres dans ce château. Le sourire de Tavish avait commencé à s’évanouir doucement, alors qu’il serrait sa sœur dans ses bras et qu’elle ne pouvait plus voir son visage.
Il le sut. Il sut que Shyra craquerait. Il le ressentit dans son être, comme il ressentait la violence de la peine que seuls eux, les enfants d’Arstan, pouvaient comprendre et qui semblait communier en silence. Ils avaient perdu un père, et quel père avait-été Arstan…

Il ne vit pas les premières larmes s’échapper des yeux de Shyra, mais il les devina. Il resserra davantage son étreinte sur sa sœur, tâchant de lui offrir le réconfort qu’il pouvait. Il croisa le regard de son épouse alors qu’il étreignait sa pauvre petite sœur. Il lui adressa un léger sourire, qui n’avait pourtant rien d’un sourire. Un de ces sourires que l’on adresse lorsqu’on chercher à se donner de la contenance et du courage. Un de ses sourires qui se veut désolé et qui existe parce qu’il n’y a pas d’autres façons, de réagir, d’exprimer sur son visage, ce qu’on cherche à exprimer dans un tel moment. Un sourire qui existe parce qu’il n’existe pas rien de mieux pour le remplacer. Un de ses sourires tristes qui n’en est pas vraiment un, mais qui essaye...

« Je suis désolé. », il murmura à l’oreille de sa sœur, le cœur serré par l’émotion. « Je suis tellement désolé... », ajouta-t-il. Les longs cheveux de Shyra cachaient désormais son visage et personne ne vit donc les larmes qui mouillèrent légèrement ses yeux à lui aussi et qu’il dut ravaler...

Ainsi voilà comment son père était devenu seigneur ; en commençant par le plus difficile.
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the fawn's bittersweet homecoming
@Tavish Cafferen  & @Shyra Storm & Shoren Cafferen
303, lune 1 semaine 2

« Death is not the greatest loss in life. The greatest loss is what dies inside us while we live. »
« Regardez, my lady. » C’est au son de la voix emplie d’espoir de sa servante que la petite chouette lève le regard de la broderie sur laquelle sa mère et elle depuis quelques temps déjà travaillent. Peut-être est-ce encore tôt pour ainsi se lancer dans la confection d’affaires pour le faon à naître, surtout lorsque le ventre de la petite chouette à peine commence à bourgeonner, mais comme la si bien résumé la mère des chouettes, faut-il bien occuper esprit et mains en ces temps incertains – car ni du faon, ni du rapace ont-elles reçues nouvelles, pas depuis que de noires ailes ont portées de bien funestes nouvelles y a-t-il près d’une lune de cela. Certes, depuis, le charlatan de Bourgfaon est-il revenu du Nord, et les cœurs des chouettes ont manqué un battement en le voyant là, juché sur son cheval à l’avant de ce qui restait des troupes des faons – sans pour autant que ne se trouvent en sa compagnie faon ou rapace. Pourtant, à peine descendu de sa monture, l’imposteur leur a-t-il transmis de plus rassurants messages, leur assurant qu’à son départ de Winterfell, faon et rapace étaient en vie. Gravement blessés, tous deux, mais en vie pas moins. Etaient. Depuis, plus aucun corvidé ne leur est-il parvenu du Nord – et déjà poussière s’accumule-t-elle sur la nouvelle, date-t-elle d’il y a plusieurs semaines. Alors ne peuvent-elles qu’espérer. Espérer que les blessures ne se soient point infectées. Espérer qu’aussi bien mère et fille pourront revoir leurs époux dans ce monde. Et ce projet de confection de vêtements et couvertures pour l’enfant dont l’existence ne se devine point encore sous les habits de sa mère, leur permet-il, ne serait-ce qu’un court instant durant, de détourner leurs esprits des craintes du présent pour les tourner vers un avenir plus heureux. Mais aujourd’hui peut-être, n’auront-elles point besoin d’une telle distraction, car dans la Janyce se reflète aujourd’hui bien plus d’espoir qu’au cours des quatre dernières lunes réunies. « Il y a des troupes en approche. » Point ne faut-il d’avantage pour que se lève la petite chouette, laissant négligemment glisser le tissus sur le sol pour se précipiter vers la fenêtre, et même l’habituellement si digne mère de chouette aujourd’hui manque de commenter un tel comportement, ne suivant que trop rapidement l’exemple de sa cadette – seulement le fait-elle avec bien plus de dignité. « Croyez-vous… » laisse-t-elle échapper, la petite chouette, le regard rivé sur les silhouettes encore lointaines. La fin de cette phrase, sombre-t-elle dans le silence, et pourtant, son sens, lui, flotte-t-il toujours dans les airs : croyez-vous que c’est réellement eux ? Lentement s’approchent-elles des portes de la ville, ces silhouettes lointaines trop lointaines pour y apercevoir leurs couleurs – et bientôt disparaissent-elles dans les ruelles. « Janyce, pourrais-tu prévenir Shyra, avant de nous rejoindre dehors ? » laisse-t-elle échapper, la chevêchette, alors que déjà, ses doigts se referment sur sa cape étendu un peu plus loin.

*   *   *   *   *   *   *   *   *   *   *   *   *   *   *   *

Le vent hivernal caresse de ses doigts gelés leurs peaux et tirent sur leurs vêtements, mais elles se tiennent là, les deux chouettes, debout dans la cour de ce château qui les a accueilli au cours des dernières lunes, zyeutant avant une palpable impatience l’arche un peu plus loin, par lequel devront parvenir à tout moment ceux qui du Nord lointain reviennent.  Et alors que déjà, les voix des habitants un peu plus loin se mêlent au son des sabots, impatience et comble sont à leur comble. D’ici peu, elles sauront. D’ici peu, seront-elles fixées si elles sont épouses ou veuves. Fille ou orpheline de père. Au fur et à mesure que les secondes s’écoulent, la respiration de la chevêchette devient-elle plus rapide, sa respiration plus superficielle. Partagée entre angoisse et espoir, elle qui pourtant est épouse et bientôt deviendra mère, se laisse-t-elle aller à un geste des plus enfantins, car inconsciemment, sa main cherche-t-elle celle de sa mère pour la serrer. Maintenant qu’anticipation et angoisse ne font plus qu’une, a-t-elle plus que jamais besoin de cette rassurante présence… et pendant un bref instant, son regard vague-t-il même en direction de Shyra, qui se tient non loin d’elles, lui adressant un sourire quelque peu crispé : durant ces dernières lunes, angoisse et solitude ont-elles comblé du moins certaines de leurs différences – et si toujours ne sont-elles peut-être pas de réelles amies, n’y a-t-il pas moins une certaine trêve entre elles. Et sur le visage de cette dernière, la petite chouette peut-elle lire les mêmes émotions qui sont siennes à ce moment. Peut-être devrait-elle lui dire quelque chose, mais quels mots peut-elle bien adresser à la Storm, elle qui espère d’ici peu voir débarquer dans la cour du château son époux, suivi de son père à elle ? Car pour la batarde de Bourgfaon, lorsqu’elle posera de nouveau yeux sur son frère, ce sera dans la certitude qu’ils sont désormais orphelins. Alors reste-t-il clos, le bec de la chevêchette, car incapable est-elle de trouver des mots qui pourront porter un quelconque réconfort à la Storm.

Mais bientôt, est-ce un hennissement qui attire de nouveau toute l’attention de la petite chouette, et pour un bref instant, son regard se pose-t-il sur la si familière silhouette de son époux. Fatigué semble-t-il, le visage d’un grave sérieux qui lui est encore inconnu – mais est-il en vie, et cette certitude dessine-t-elle un sourire sur le visage de la petite chouette. Puis rapidement, son regard vague vers les autres hommes, et lorsqu’enfin il se pose sur une silhouette légèrement en retrait derrière le faon, les lèvres de la désormais Dame de Bourgfaon d’avantage s’étirent, pourtant tremblantes sous l’émotion sous l’émotion. Depuis l’arrivée du noir messager une lune plus tôt sont-elles dans le doute, craignant plus de quatre semaines déjà l’arrivée d’autres funestes nouvelles – et même après le retour du charlatan, la crainte a-t-elle été la quotidienne compagne de la petite chouette. Après tout, ont-elle beau avoir su que la guerre, celle à laquelle quatre lunes plus tôt, elle n’a point voulu croire, a bien eu lieu, et que ni faon, ni rapace ont fait partie des victimes – mais est-il bien connu que souvent, les dangers ne prennent point fins avec le dernier coup porté lors de la bataille, mais changent-ils simplement de forme : ce ne sont alors ni dague, ni épée qui sont à craindre, mais bien plus des infections dans les entailles laissées par ces premiers. Et les Dieux savent à quel point celles-ci peuvent s’avérer dangereuses. Mais leurs prières ont été entendus. Ils sont là.

Lents, très lents semblent-être les pas du faon lorsque celui-ci enfin s'approche d'elle, et avec chaque pas, lui est-ce plus difficile encore de garder sa contenance, de conserver la dignitié attendue de la désormais épouse d'un seigneur. Depuis l'instant même où faon et rapace ont posé pieds dans la cour du château, les émotions de la petite chouette sont-elles à fleur-de-peau: les lunes d'angoisse et d'incertitude ont-elles laissées leurs traces, si bien que maintenant, ses yeux immaculé de larmes se voilent. Si grand est son soulagement, sa gratitude envers les Sept de lui ramener son père ainsi que celui de son enfant à naître, qu'elle est bien incapable de garder entièrement sa contenance. Et lorsque les bras de son chevalier s'enroulent autour de sa taille, se blottit-elle contre lui, enfouissant son visage dans les épaisses fourrures qui recouvrent les épaules de ce dernier, et cachant ainsi sourire et larmes de soulagement. Pour la seconde fois dans la journée, les mots semblent lui manquer, mais regard et sourire qu'ils échangent en mettant terme à cette tendre embrassadent certainement disent plus que ne l'auraient pu faire les mots. Qu'elle est soulagée de le savoir en vie. Heureuse qu'il soit de retour. Et tant désolée pour avoir douté de lui lorsqu'il a annoncé son départ bien des lunes plus tôt. Plus désolée encore pour la perte de son père. Mais tout cela, n'est-ce finalement ni le moment, ni le lieu pour le dire, ainsi exposés aux regards de la population de Bourgfaon. Et même si la chevêchette aurait voulu profiter de cette proximité pour glisser quelques mots sous chuchotement, le geste du faon bien rapidement coupe court à cette éventualité. Il sait. pense-t-elle, confuse, lorsque la main du désormais Seigneur vient se poser sur son ventre. Il sait... mais comment ? Après tout, n'a-t-elle point pu le prévenir, et l'arrondissement de son ventre est bien trop léger encore pour être visible sous ses vêtements. Mais rapidement, la voix du rapace saluant son épouse lui donne la réponse à sa question. Bien sûr, son père a-t-il su avant son départ, et a-t-il du informer son gendre.

Avec douceur, sa main se glisse sur celle du faon, mêlant leurs doigts au-dessus de cet espoir pour Bourgfaon qu'elle porte sous le cœur. Avec délicatesse, son pouce parcourt-il celui du faon: une caresse aussi peu visible qu'elle est lourde en sens, confirme-t-elle cet espoir qui semble luire dans le regard du faon, cet espoir de voir sa lignée perdurer. Un faon est mort - mais un autre verra le jour d'ici quelques lunes seulement. Si la Mère le veut bien.

Trop rapidement, prend-il fin, ce silencieux échange, et alors que leurs doigts se quittent et le faon se dirige vers sa soeur, le regard de la petite chouette, lui, se pose sur son père se tenant un peu plus loin, une cicatrice d'une blessure à peine guérie déformant les traits si familiers de son visage. Un bref échange de regard, voilà finalement tout ce qu'il faut pour que la petite chouette oublie une fois de plus son rôle d'épouse et de mère en devenir pour reprendre celui de fille, s'approchant de vifs pas de celui qui toujours une place si importante dans sa vie pour se jeter dans ses bras. « Que les Sept soient loués. » Jusqu'au moment même où ces bras le touchent, a-t-elle eu du mal à croire qu'il est réellement ici, si grand ont été les craintes semées dans son esprit par la mort de Ser Arstan. Les craintes qui chaque jour l’accompagnaient du lever au coucher. Celles de recevoir d'autres noires nouvelles, retardées uniquement par leur passage à Bosquebrume. Pendant un moment reste-t-elle là, blottie dans les bras de son père, avant de ne finalement regagner sa contenance. Pendant un bref instant, lève-t-elle son regard vers le faon, juste à temps pour voir le sourire forcé que ce dernier lui adresse, tout en serrant sa sœur contre lui. Un sourire qui fait naître dans le coeur de la petite chouette une certaine culpabilité : là est-elle, lèvres tremblantes face au soulagement qu'est le sien de retrouver son père à elle, alors qu'à quelques pas seulement, les faons pleurent la perte du leur. « Venez, ne restons point dans le froid. » De par ces mots, guide-t-elle ses parents vers l'intérieur, laissant au faon et à la Storm l'intimité dont certainement, ils ont besoin à ce moment là.

exunt Shoren et les Mertyns

HRP: du coup, je vous laisse discuter tous les deux, évitez de trop nous faire pleurer please  the fawn's bittersweet homecoming - shoren & shyra 1608107938



(c) DΛNDELION
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The fawn's bittersweet homecoming.
An 303, Lune 1, Semaine 2

Chaque pas qu’elle faisait était plus court, chaque pas qu’elle faisait était plus lourd. En cette douce mais très amère matinée, Shyra avait décidé de prendre l’air et d’arpenter les ruelles de Bourgfaon comme elle le faisait auparavant. Cependant, plus les secondes passaient, plus les minutes déroulaient et plus ses émotions prenaient de plus en plus le contrôle. Les larmes montant aux yeux, le visage cerné et rougi par le deuil, la bâtarde ne cessait guère de se répéter une seule et unique chose dans sa tête :
Rien ne sera plus jamais comme avant. Au cours de cette longue et dernière lune, les journées se suivaient et se répétaient pour elle et elle ne pouvait rien y changer. Elle avait beau se faire à l’horrible constat que ce qui était fait était fait mais son corps, son cœur, et son esprit refusait de l’admettre. Il était décédé… il l’était… et elle ne pouvait rien y changer… absolument rien. Si elle avait eu la possibilité de changer les rôles… de prendre sa place… elle l’aurait fait mille fois… sans hésiter une seconde. Bourgfaon avait plus besoin de lui qu’elle, @Tavish Cafferen avait plus besoin de lui qu’elle… plus rien n’avait de sens sans lui… plus rien. Sa mort pesait déjà lourd à Bourgfaon… les choses n’avaient pas le même goût, elle trouvait cette ville… sa ville bien plus sinistre. Et Tavish… ô Tavish… rien que de penser à lui ne cessait de lui briser le cœur bien plus qu’il ne l’était déjà. Dans quel état était-il à l’heure actuelle ? À quel degré pouvait-il être bouleversé ? Elle ne savait l’imaginer… déjà qu’elle était dans un état plus que critique... mais alors lui… ? Un véritable enfer… c’est ce qu’ils vivaient tous les deux à l’heure actuelle, un cauchemar. Shyra refusait de penser à cette scène qui l'horrifiait mais… chaque nuit cela venait la hanter dans ses horribles rêves. Elle avait cette affreuse image de Tavish découvrant le cadavre de leur père sans vie. Elle en dormait plus… c’était trop à subir pour elle… et R’hllor sait qu’elle en a subi des choses depuis sa naissance mais ceci était sans aucun doute l’épreuve de trop. Le pire était lorsqu’elle avait littéralement senti la vie lui être enlevé quelques temps plus tôt. Pourquoi ? Le retour d’une partie des troupes sans… Tavish. En voyant le prêtre, Gyllyrios revenir en tête des troupes sans son frère, son cœur avait lâché en croyant que le pire était arrivé. Elle avait pensé qu’il n’y avait pas un seul faon mais deux qui avaient péris… Heureusement, le prêtre de Bourgfaon l’avait vite rassuré quant à l’état de son frère et sur le fait qu’il n’était plus très loin de chez lui. Ô que Shyra voulait que son frère rentre… et vite, elle avait besoin de sa présence ici… avec elle et elle était persuadée qu’à l'inverse c’était pareil pour lui…

Shyra empruntait le chemin du temple, elle revivait les moments où elle s’y rendait avec son père. Plus jamais elle ne l’arpenterait avec lui désormais… depuis qu’elle avait appris pour la mort d’Arstan, elle ne s’était plus rendue au temple… elle pouvait même compter sur les doigts d'une main les fois où elle était sortie du château. Elle avait complètement abandonné, elle n’avait plus eu la force d’affronter l’extérieur… voir tous ces gens… ces visages… ces femmes, ces enfants qui comme elle, deviendront sois orphelin sois veuve... c’était une charge bien trop lourde pour elle. Elle avait souvent l’étiquette de la femme au grand caractère parmi les gens qui la connaissaient mais la dure réalité était qu’elle n’était pas si forte que cela en fin de compte… elle était tout simplement comme les autres, une humaine. Une dure réalité mais une réalité qu’il fallait qu’elle avale si elle voulait avancer, elle avançait certes vers l’inconnu mais il fallait néanmoins qu’elle avance tout de même. Une fois les portes du temple franchis, Shyra ne put s’empêcher de craquer et de libérer les larmes qu’elle tentait désespérément d’emprisonner. Elle s’était immédiatement assise avant que ses genoux ne rompe… elle n’avait pas fait attention à qui pouvait-être présent autour d’elle car en venant ici elle savait qu’elle serait seule… du moins, elle l’espérait. Bien que le temple lui remémorait de nombreux souvenirs avec son père, c’était le seul endroit qui l’apaisait et là où elle se sentait libre d’exprimer tous ses sentiments. Ainsi, pendant de longues minutes elle était restée dans le temple à pleurer son père à flot… cela lui faisait mal mais à la fois, ça lui permettait d’évacuer les émotions qu’elle essayait d’enfouir en elle au château. Cependant, la jeune Orageoise se fit perturber dans ses pensées par plusieurs échos de bruits venant de l’extérieur… qui émanaient de la ville. Ces bruits étaient peu communs, c’était comme si une troupe de personne approchait. Des troupes… ? Les battements de cœur de Shyra s’étaient accélérés en une poignée de secondes, était-ce… eux… ? Dans la foulée, Shyra avait monté les escaliers qui menaient vers le second étage du temple. Elle avait ensuite rapidement cherché une fenêtre qui avait une vue vers l’entrée de la ville et comme elle l’avait sentie, quelque chose se passait. Shyra n’avait pas une très bonne vue depuis son emplacement mais elle pouvait facilement distinguer que les portes de Bourgfaon étaient ouvertes et parallèlement à ce qu’elle avait cru entendre… peut-être qu’il s’agissait du retour des troupes. Tavish... ! Rien qu’à cette pensée, Shyra ne put s’empêcher d’accourir immédiatement vers le château… elle s’était tellement pressée qu’elle en avait même oublié sa cape qui lui permettait de tenir le rude froid de l’hiver. Il était là… Il était de retour… Il rentrait au château… ne cessait-elle de penser. Il fallait qu’elle soit là… qu’elle arrive... vite. Elle allait le revoir… elle allait enfin revoir l’être qui partageait les mêmes émotions qu’elle, l’homme qu’elle attendait impatiemment depuis bien trop de lunes maintenant. Elle le voulait tant en sécurité… et pour elle, il ne pouvait l'être que chez lui… à Bourgfaon auprès des siens. Ils avaient tant à se dire… bien sûr, elle ne comptait pas trop l’épuiser par sa présence car le voyage depuis le nord avait dû être si long… si angoissant et si… peinant… mais à présent, son cauchemar était fini… il pouvait compter sur elle pour ça...

Après être arrivé précipitamment au château, Shyra se tenait seule au milieu de la cour extérieure sans trop savoir ce qu’elle devait faire… avait-elle eu tort ou était-ce réellement eux… ? « Shyra… ? » se fit-elle interpeller. Cette voix familière… Shyra s’était rapidement tournée vers Janyce, le visage parsemé de questions. « J-Janyce… ? » demanda-t-elle, de basse voix. « Lady Shoren me fait vous prévenir de la rejoindre dans la cour intérieure… les troupes arrivent ! » l’informa Janyce. Cette nouvelle lui fit chaud au cœur… elle qui était dans le doute… elle pouvait être certaine désormais que son frère était là… il rentrait enfin… « Je vous suis... » lui répondit-elle avant de la suivre.
« Mais Shyra… ? Votre cape… ? » demanda Janyce. Sa cape… ? Après s’être brièvement regardé, Shyra venait enfin de se rendre compte qu’elle avait perdu sa cape lors de son trajet... mais ce n’était qu’un détail secondaire à présent…
« Au temple… je l’ai perdu au temple… mais ce n’est rien… allons… » conclut-elle en accélérant le pas vers la cour intérieure. En accédant à la cour intérieure, elle put voir Shoren qui était déjà présente avec sa mère, rapidement, elle se plaça juste derrière elles pour attendre impatiemment le retour du faon. Tout comme elle, la chouette n’arrivait pas à cacher sa crispation et c’était bien normal… pendant de nombreuses lunes elle avait été dans le suspense de savoir si le père de son enfant était toujours en vie… la guerre n’avait épargné personne. Lorsque Shoren se tourna vers elle et lui sourit, Shyra fit pareil comme pour lui témoigner son soutien. L’attente se fit longue, les minutes paraissaient interminables… la plus longue attente de sa vie. Mais le bruit du cor ne tarda plus longtemps à retentir, annonçant définitivement le retour du faon chez lui. Légèrement tremblotante sous l’émotion, Shyra avait levé les yeux du sol vers le premier cheval qui avançait plus en évidence que les autres. Après plus de quatre lunes d’attentes, il était enfin là… devant elle… par la grâce de R’hllor… il était en vie. Les larmes montèrent à nouveau aux creux de ses yeux, elle se mordit légèrement la lèvre inférieure afin de ne pas craquer… pas maintenant… pas tout de suite. Plus il s’approchait d’elle, plus son cœur se serrait… elle n’en pouvait plus… elle voulait absolument le serrer dans ses bras. Elle voulait lui confesser toute sa peine mais en même temps soulager la sienne, le revoir la rendait ivre de joie comme tout autant de tristesse… ce sentiment était un sentiment étrange… très étrange et elle ne souhaitait pas le revivre… plus jamais. Lorsque après avoir serrer dans ses bras sa femme, il vint enfin à elle, son corps ne put s’empêcher de réagir tout seul. Elle le regarda brièvement dans les yeux avant de se jeter sur lui pour l’enlacer dans ses bras, enfouissant ensuite sa tête contre son torse. Son visage… il ne lui fallut pas longtemps pour le remarquer… derrière ce visage neutre ou plutôt… ce masque, se cachait celui qui était le plus triste de tous. Il pouvait bien essayer de le cacher à sa femme, sa belle-mère et son beau-père, en un clin d’œil, elle avait tout de suite aperçu tout le malheur qu’il revêtait.
Père n’était plus, mère n’était plus. Il n’y avait plus que lui et elle. Sans qu’elle ne puisse s’en rendre compte, de chaudes larmes coulaient déjà sur ses joues. Non… non... Elle ne pouvait pas. Elle s’était promise de ne pas craquer. Mais lorsque Tavish resserra davantage son étreinte sur elle, c’était comme s’il l’encourageait à le faire alors… elle ne se pria pas pour évacuer silencieusement toute la tristesse qu’elle endurait depuis une lune. Lorsqu’elle l’entendit s’excuser, elle extirpa aussitôt sa tête de son torse pour se confronter au regard de son frère. Doucement, elle agrippa les joues de celui-ci avec ses deux paumes de mains comme pour captiver son attention.
« Ne t’excuse pas Tavish… ne t’excuse pas… » commença-t-elle, la gorge nouée. Elle essayait de lui expliquer, c’était à peine si elle arrivait à se faire comprendre mais elle devait lui dire… elle devait lui dire qu’il n’avait pas à porter cet horrible drame tout seul.
« C-ce n’est pas ta faute… d’accord… ? » lui répétait-elle, réconfortant son frère. Shyra posa à nouveau sa tête contre le torse de son frère, tout en fixant ensuite le sol d’un regard vide. Son parfum, sa présence... tout lui avait manqué chez lui… c’était bel et bien son pilier. « Je t’attendais… » laissa-t-elle doucement échapper de ses lèvres avant de fermer les yeux. Qu’est-ce qu’il lui avait manqué… Elle ne voulait plus qu’il s’éloigne si loin d’elle désormais, elle voulait qu’il reste parmi eux à Bourgfaon car c’était sans l’ombre d’un doute là où était sa place…




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the fawn's bittersweet homecoming
An 303 lune 1, semaine 2.

Les Mertyns partis, Shoren avec eux, Tavish et Shyra partagaient l’intimité de cette étreinte douloureuse, celle de deux enfants désormais orphelins.

« Ne t’excuse pas Tavish… ne t’excuse pas… » lui dit Shyra, la gorge nouée. « C-ce n’est pas ta faute… d’accord… ? », ajoute-t-elle. Mais comment peut-elle savoir ? Il n’a rien su faire. Il a vu ce qui était en train d’arriver, il a tout vu, et il n’est pas arrivé à temps pour empêcher le drame de se produire. Il ne répond pas, se contentant  d’acquiescer légèrement. Est-ce cela qu’a ressenti Arstan, lorsqu’il est rentré chez lui sans avoir pu sauver son frère et seigneur ainsi que son neveu ? Il sait qu’il n'y peut rien, du moins théoriquement, car un étrange sentiment de culpabilité lui colle cependant à la peau…

« Je t’attendais… » elle lui dit ensuite. Il esquisse un léger sourire. « C’est bon de te revoir. », il dit, sincère. Ils sont en deuils, ils ont perdus leur père…Néanmoins, ils sont ensemble, à nouveau. Il la serre à nouveau dans ses bras, plus brièvement cette fois, heureux de la retrouver. « Tu as froid. », remarque-t-il. En effet, Shyra est sortie l’accueillir, sans doute en tout hâte, dans une tenue trop légère pour cet Hiver difficile qui n’épargne aucun royaume.

« Apportez un manteau bien chaud pour ma sœur. », demande-t-il à un serviteur tout proche. Il pose ses mains sur les bras de sa sœur et lui adressant un léger sourire se met à frotter légèrement ceux-ci de ses mains afin de la réchauffer un peu. C’est un sourire désolé. Un sourire qui ne ment pas, qui ne saurait mentir sur la tristesse également ressentie en cet instant de retrouvailles. Celle du deuil, celle de l’absence d’Arstan qui aurait dû être là, lui aussi…

« Marchons », lui propose-t-il, une fois que le dit-manteau est arrivé et que Tavish a pu aider sa sœur à le revêtir. Passant un bras autour des épaules de Shyra, il l’emmène alors en direction du temple. Il sait qu’au château, bien des affaires l’attendent, qu’il a à parler avec Tylan de bien des choses, ainsi qu’avec Gyllyrios. Mais pour l’heure, il doit s’occuper de sa petite sœur. Il aurait pu l’emmener dans le bureau de son père, qui est désormais le sien. Là, ils auraient pu être certains de ne pas être dérangés. Cependant, c’est encore bien trop tôt. Il ne peut s’imaginer s’asseoir de l’autre côté de ce bureau, à la place qu'occupait son père il y a peu de temps encore. Trop de souvenir lui reviendrait à l’esprit. Il repense un instant à la voix de son père qui s’élevait contre lui, lorsqu’il apprenait la dangereuse rumeur qui circulait à son sujet depuis l’Ouest…Que ne donnerait-il pas pour l’entendre crier de cette façon, désormais. Que ne donnerait-il pas pour entendre sa voix, peu importe le ton, peu importe le contenu de ses dires.  Que ne donnerait-il pas pour le voir vivant.

Tavish sait que sa soeur va lui poser des questions sur la guerre et surtout, sur la mort de leur père. Il n’a pas encore tranché la question au sujet des réponses qu'il doit lui donner. Doit-il lui cacher des choses ? Doit-il masquer certaines vérités difficiles à entnedre…? En tout cas, il se sent incapable d’entamer lui-même ce récit, ne sachant par où commencer, et attend donc que Shyra ne lance elle-même cet épineux sujet...

@Shyra Storm the fawn's bittersweet homecoming - shoren & shyra 2414428499
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The fawn's bittersweet homecoming.
An 303, Lune 1, Semaine 2

Ils étaient tous les deux seuls, là, au milieu de la cour de Bourgfaon, seuls quelques servantes étaient restées. Shyra avait vu sur la mine de son frère qu’il se portait coupable de tout ça, de tout ce qui s’était passé durant ce terrible combat au nord. Shyra n’avait pas été là pour le voir certes, mais Shyra était persuadé qu’il avait tout donné. La brune savait que ce combat allait être des plus difficiles pour eux… et elle remerciait le maître de la lumière pour avoir gardé son frère en vie. Dans cette bataille-là, elle aurait pu tout perdre… les deux hommes qu’elle aimait le plus au monde. Un avait péri, cela la mettait dans bien des états… mais elle se devait de garder la tête haute et d’honorer son sacrifice. La mort d’Arstan n’était pas vaine, il y avait un sens derrière, un sens dur a accepté mais ils étaient obligés de le faire. Ainsi, Shyra avait à cœur de rappeler à son frère que ce n’était en rien de sa faute. R’hllor en avait voulu ainsi, @Tavish Cafferen ne pouvait rien y changer. Elle aurait tout de même voulue… elle aurait voulu lui adresser un dernier mot… partager une dernière étreinte avec lui… son odeur lui manquait déjà… sa bonté, il lui manquait Arstan, son père.

Shyra esquissa un sourire léger quand son frère lui avoua l’avoir manqué. Cela pouvait paraître rien, mais pour Shyra cela signifiait beaucoup. Elle avait eu peur… elle avait eu peur que ce drame ne change son si aimable frère… lui qui respirait tant d’innocence et de gentillesse… elle ne voulait pas le voir changer. Elle s’était posée tant de questions à son égard durant cette affreuse lune qui s’était déroulée… Mais heureusement, son frère était blessé et intact à la fois. Elle se sentit obligé de partager une dernière étreinte sincère avec lui, plus bref cette fois-ci. Elle hocha la tête lorsque son frère lui demanda si elle avait froid, prise par les émotions, elle n’avait pas fait attention et avait perdue sa cape. Par adrénaline sans doute, elle avait réussi à presque le tenir jusqu’à l’arrivée de Tavish mais son corps tremblait de plus en plus sous les serres du rude froid de l’hiver. Son frère demanda à ce qu’on lui apporte un manteau, avant de poser ses mains sur ses bras bien frêles à cause de la température. Il ne tarda pas à essayer de la réchauffer légèrement. Shyra ne put s’empêcher, c’était sa nature, elle observait attentivement chaque traits du visage de son frère et lorsqu’il lui offrit à nouveau un sourire désolé, celui lui brisa encore un peu plus le cœur. Elle se sentait impuissante, elle se sentait faible, elle sentait qu’elle ne pouvait pas réconforter son frère, qu’importe ce qu’elle disait. Ils partageaient la même douleur… non, pour Tavish qui avait vu cela devant ses yeux, cela devait être pire et elle en avait conscience. Pour cela, elle essayait de faire tout ce qui était possible pour le faire déculpabiliser, cela lui faisait si mal de le voir aussi triste… Ils allaient être deux dans cette épreuve, elle ne comptait pas le laisser tomber. Ô grand jamais.

Une fois le manteau arrivé, son frère lui proposa de marcher, ce qu’elle accepta. Se blottissant contre son frère, ils marchèrent tous les deux en direction du temple. Shyra connaissait son frère… il ne voulait pas rentrer au château… cela était sans doute trop tôt pour lui… Shyra avait eu ce sentiment lorsqu’elle avait appris pour la mort de son père. Lorsqu’elle rentrait dans une pièce, elle ne cessait d’imaginer son père dedans, comme à son habitude… c’était d’une douleur indescriptible. Le chemin vers le temple était aussi riche en souvenir… elle l’empruntait souvent avec son père… son cœur se serrait mais elle devait faire avec. Depuis une lune, Shyra pleurait Arstan mais Shyra se questionnait… Comment ? C’était sa question principale. Comment était-il mort ? Comment avait été cette affreuse bataille ? A quel point, le maître de la lumière avait-il raison et surtout, connaîtraient-ils enfin la paix ? Elle avait échangé avec son amie, Ellaria Sand. Elle ne comprenait pas tout mais… elle savait néanmoins que Dorne n’avait pas répondu à l’appel du roi… était-ce réellement un nouveau motif de guerre ? « Tavish… » commença-t-elle doucement, baissant son regard vers le sol. « C’est peut-être trop tôt pour toi… » ajouta-t-elle, relevant son regard vers lui. « J-Je tente quand même… c-comment... est-il mort… ? » continua-t-elle, alors que la simple venue du mot « mort » employé sur son père remontaient ses larmes.
« L’as-tu vu… ? Je… » n’arriva-t-elle pas à poursuivre, serrant les bras de Tavish sous la douleur que cela lui faisait au cœur. Elle avait dit l’essentielle, son frère l’avait sûrement comprise… elle n’avait pas besoin d’aller plus loin.



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