Depuis mon frère…
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Je me rendis dans les appartements de Lady Cersei. J’y étais bien, je m’y sentais en sécurité. Plus encore parce que je savais que Meliodas n’était pas loin. Je regardais le faste de l’endroit avec mal aise. Non définitivement, je n’étais pas très bien ici, j’avais hâte de retourner dans l’Ouest. Même si j’imaginais que je devais être fière de pouvoir profiter de la capitale… Jamais je n’aurais pensé pouvoir la voir en vrai. La seule chose que j’aimais ici, c’était savoir que je pourrais à un moment où un autre profiter pour voir le sanctuaire de Baelor. Je fis le tour des appartements avec un soupir en regardant la capitale couverte de neige. Étrange cet hiver… Tout était étrange… Je baissais les yeux sans rien dire de plus, observant également les tapis et mes bottes. Aujourd’hui, je portais l’épée que Ser Ashter m’avait offert. J’alternais : un jour sur deux je portais chaque épée. Ce n’était pas ici que je devais me faire remarquer. J’aimais garder ma tête sur mes épaules. Lady Cersei n’était pas là pour l’instant, alors j’attendais, j’imaginais qu’elle devait s’occuper de quelque chose.
Je sursautais quand on frappa à la porte. Je m’y dirigeai et posai la main sur la poignée avant de la tourner. Je restais figée devant la princesse Margaery Targaryen. Putain. De. Merde. Pourquoi est-ce qu’elle était là ?! Elle était toujours aussi belle, même si je devinais de la souffrance dans son regard. Depuis quand ne l’avais-je pas vu ? Trop longtemps. Si moi j’étais capable de la reconnaître, elle était-elle capable de me reconnaître. J’avais beaucoup changé. Je m’inclinais respectueusement devant elle, la princesse devait venir pour Lady Cersei.
« Altesse, en quoi puis-je vous aider ? Lady Cersei n’est pas disponible actuellement. »
Est-ce que je faisais un impair quelque part ? Je ne savais pas, et j’avais peur que cela retombe sur Lady Cersei. J’avalais ma salive discrètement. Lady Cersei allait m’étrangler…
« Je… Voulez-vous entrer malgré tout ? »
Est-ce que c'était bien ce que je faisais ? Est-ce que c'était ce qu'il fallait ?
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Depuis mon frère.
Margaery Targaryen & @Sacha
◊ ◊ ◊
Elle avait crut mourir lorsqu'on avait annoncé l'arrivée d'un corbeau venu du Nord: c'était dans l'angoisse la plus profonde, Aemon contre son coeur battant à tout rompre qu'elle avait attendu des nouvelles de son époux. Par chance, le message ne laissait pas supposé qu'Aegon ait été victime de quoi que ce soit et elle avait passé une partie de la soirée à pleurer dans sa chambre à l'idée que son mari reviendrait. Ses nerfs lâchaient après des lunes de tensions et la crainte accroché au corps de se retrouver veuve à son âge. Son amour pour Aegon l'avait poussé à bien des choses et sans lui, elle n'était pas certaine d'avoir été capable de continuer. Bien sur, il y avait Aemon à présent, mais qu'aurait été son avenir sans son prince à ses côtés ? Qui pouvaient affirmer que la disparition du dragon la rendrait plus sympathique aux yeux de sa belle-soeur ? La rendrait innocente aux yeux de son beau-père? Qu'est-ce qui empêcherait Rhaegar Targaryen de la renvoyer à Hautjardin tout en exigeant de garder Aemon à la cour ? Ces questions l'avaient hanté durant toute l'absence des hommes Targaryen et elle s'en trouvait à présent libérée. Ainsi la jeune rose semblait plus rayonnante que jamais: savoir qu'Aegon lui reviendrait bientôt et qu'ils pourraient quitter Port-Réal au plus vite, au moins le temps que se calme l'affaire la concernant, et songer à leur avenir ensemble. Le retour du prince n'était pas la seule nouvelle venue jusqu'à ses oreilles: lorsqu'on lui avait dit avoir vu les bannières rouges et ors de la maison Lannister, Margaery s'était demandé comment Lord Tywin pouvait rentrer avant le Roi sans même passer par ses terres. Mais c'était en entendant parler de la venue de la Lionne de Castral Roc qu'elle comprit combien elle s'était fourvoyée: ce n'était guère le vieux lion que l'on attendait mais bel bien la belle Cersei Lannister. Cette nouvelle avait surprit la jeune femme qui ne s'attendait pas à voir sa belle-soeur rejoindre la Capitale en cette période: ignorant ce qui la poussait à venir, elle avait décidé de se rendre auprès d'elle afin de la saluer et de mesurer le soutient que cette dernière pourrait lui apporter par sa présence au Donjon Rouge.
Ce fut dans une robe plutôt sobre, d'un bleu nuit rehaussé de fil d'argent dessinant des motifs abstrait sur le bas de ses jupes autant que sur ses manches, que la belle bieffoise quitta ses appartement. Elle n'avait eut à coeur de prendre Aemon avec elle: son fils dormait encore et elle avait chargé Alla de veiller sur son sommeil et de la faire appeler s'il y avait un problème. Et puis, elle ignorait comment Cersei la recevrait et elle ne voulait pas mêler son enfant à ce genre d'histoire: la présence du bébé risquait d'attiser d'éventuelles tensions et Margaery venait en paix. Contrairement à Leonette ou Daena, Cersei était celle avec qui elle avait eut le plus de mal à se lier: leur différence d'âge n'aidait surement pas, mais la blonde avait toujours sembler réservée face à son expansive et bruyante belle-soeur si bien que la Rose ignorait réellement quel était l'avis de la Lionne à son encontre. Elle ne s'étaient vus depuis près de deux années et si sa propre situation avait changé, elle ignorait ce qu'il en était de Cersei, toujours veuve mais désormais de retour sur les terres familiales des Lannister. Toutes ces inconnues n'aidait par Margaery à se détendre, mais elle devait garder la tête haute: le soutien de Cersei Lannister, riche et influente dame de l'Ouest, ne pourrait que lui être bénéfique pour aider la vérité à éclater et son innocence à être perçue par tous. C'était dans cet état d'esprit que Margaery frappa à la porte des appartements de la lionne, se demandant comment saluer celle qui, la dernière fois, portait encore le deuil de Loras.
Bien sur, ce ne fut la blonde qui l'accueilli mais l'une des dames de sa suite et de dame, et bien, Margaery n'était pas certaine que cela soit le qualificatif. La jeune fille qui venait d'ouvrir la porte avait, certes, des traits féminins et une longue chevelure sombre, mais elle n'avait en rien la grâce et l'élégance des femmes que l'on pouvait voir tourner autour des dames de très haute naissance. Cette dégaine ne lui était pas inconnue. Cette moue à la fois boudeuse et innocente non plus. Le regard de Margaery fut rapide, observant celle qui lui faisait face avec le sourire de circonstance qu'elle arborait dès qu'elle se trouvait en public. Soudain, elle eut l'illumination. Il n'y avait pas tant de jouvencelle armée d'une épée dans ses souvenirs. « Lady Sacha ? » dit-elle avec une surprise toute contrôlée dans la voix, employant les qualificatifs pompeux que la cour l'avait obligé à avoir. « Comme vous avez changé depuis notre dernière rencontre ! J'ai manqué de ne pas vous reconnaitre ! » Il fallait dire que Margaery ne s'intéressait que peu aux suivantes de ses belles-soeurs ou, dans le cas de Sacha, aux oisillons que Garlan avait pu prendre sous son aile. Elle préféra ne pas noter la maladresse de la jeune femme dans son accueille se contentant d'arborer une mine des plus embêtée. « Mince alors ! Moi qui espérait la saluer avant toute autre personne ! Cela ne vous embête pas ? Il me tarde de revoir ma très chère soeur. » Bien qu'elle sache que le qualificatif ne plairait sans doute pas à la blonde, tout comme il n'avait, de toute évidence, pas plus à Rhaenys Targaryen, elle ne pouvait s'empêcher une petite taquinerie innocente. « Si elle vous réprimande, je dirais que j'ai insisté. » ajouta-t-elle avec un clin d'oeil complice: après tout, on ne pouvait rien refuser à une altesse royale, fut-elle en disgrâce. « Mais peut être accepteriez vous de me tenir compagnie en attendant qu'elle puisse me recevoir ? » demanda-t-elle à Sacha avec un regard en coin et son sourire toujours grand sur ses lèvres.
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« Pas lady s’il vous plaît Altesse, je ne mérite pas ce titre et cela ne serait pas polies pour les vraies Lady. Oui… j’ai pris quelques centimètres et mes cheveux ont poussé. »
Trop. Beaucoup trop. Et je n’avais pas le droit de les couper aussi court que j’aurais aimé. Mais c’était un petit détail et je n’allais clairement pas embêter la princesse avec elle. « Très chère sœur »… Je n’étais pas sûre que ce soit une excellente idée que de nommer Lady Cersei. À part si c’était une plaisanterie entre elle ? Non, impossible. Je n’avais jamais vu lady Cersei plaisanter. C’était aussi facile de voir lady Cersei plaisanter que d’aller marcher sur la lune : impossible. Ou une Félicité méchante. Non ça collait pas dans ma tête. Mais je souris quand même à la princesse. Je haussais les épaules.
« Comme-ci quelqu’un de mon rang pourrait vous refuser quoi que ce soit. Entrez je vous en pris Altesse. »
Je m’inclinais et lui ouvris grand la porte pour l’inviter à entrer et s’installer où elle le voulait dans la pièce. Je restais surprise de sa proposition et hochai la tête.
« Si vous le souhaitez Altesse. Ça sera un plaisir. »
Je refermais la porte derrière elle en l’observant. Elle avait l’air très fatiguée, j’observais les alentours, il y avait de quoi boire, des infusions, du vin…
« Vous voulez boire ou mangez quelque chose altesse ? Asseyez-vous, ne restez pas debout. »
Je n’allais pas non plus la laisser debout des heures non plus. Et les canapés étaient là pour ça.
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Margaery Targaryen & @Sacha
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Si Margaery avait oublié le caractère de la jeune roturière, ce dernier lui fut rappelé presque aussi rapidement qu'une porte que l'on ouvre. Elle n'avait pas forcément pour habitude de mémoriser chaque visage des oisillons que Garlan ramenait à la maison -bien que cela soit utile en son temps pour s'attirer la sympathie du peuple vivant autour de Hautjardin- mais il était impossible d'oublier une fille comme Sacha. Elle se souvenait de l'avoir vu arriver dans le giron de son frère aîné: une petite fille de quelques lunes sa cadette, pas féminine pour un sous et au visage bagarreur. Étonnamment, elle n'avait nullement semblé admirative des jupes et autres bijoux porté par les dames qui l'entouraient mais ce fut Garlan qui lui expliqua les subtilités du caractère de sa protégée. Sacha voulait devenir chevalier, un titre quelque peu étrange pour une femme et bien qu'il doutait que cela soit un jour, il se plaisait à l'entrainer pour qu'elle puisse avoir les bases nécessaire à la réalisation de ses ambitions. Par la suite, c'était au service de Loras qu'elle était entrée mais ce dernier n'avait que peu échangé avec elle au sujet de la jeune fille puis, après la mort de son frère, Cersei avait décidé de la garder avec elle ... Quel choix étonnant, se disait Margaery, considérant le caractère pourtant éloigné de Sacha et de sa protectrice. « Allons, allons, vous n'avez pas changé ! Mais ne soyez pas si rabat-joie, ma chère, je ne fais que vous taquiner. » dit la bieffoise dans un rire crystallin qui laissait supposer qu'elles avaient une forme de complicité ancienne. Bien qu'il n'en soit rien, Margaery préférait sincèrement se faire des alliés parmi la suite de la Lionne: elle devait convaincre, par tous les moyens, Cersei de se lier à sa cause et de la soutenir. Si elle ne trouvait d'alliés chez les dragons, en dehors de son époux, elle comptait bien sur les alliances forgées par les Tyrell pour se tirer de ce mauvais pas et Sacha, de la même manière que sa maitresse, pourrait avoir son utilité. « Et bien, cela vous va pour le mieux. » commenta alors la princesse en désignant la chevelure plus longue et les quelques centimètres que la jeune fille avait prit depuis leur dernière rencontre. Même si elle gardait une allure plutôt bagarreuse, elle devait admettre que Cersei était parvenu à faire en sorte de la fondre dans le paysage de sa suite: une bonne chose si elle voulait retrouver sa protégée en vie avant son retour à Castral Roc. Port-Réal n'aimait pas la différence, les roturier sortant du lot. Trop de nobles tentaient de se démarquer pour se laisser supplanter par des êtres sans nom de famille.
Cependant, elle percevait le malaise de la jeune fille à des lieues a la ronde. Bien qu'elles se soient croisés quelques temps dans les couloirs de Hautjardin, la rose se devait d'admettre qu'elles ne se connaissaient pas réellement et imaginait sans peine la surprise que cela devait être de la voir débarquer de la sorte. « Par les Sept, j'ai le sentiment de vous effrayer, j'espère qu'il n'en est rien ? Lady Cersei m'en voudrait de terroriser l'une de ses protégée j'en suis certaine. Allons, Sacha, je ne vais pas vous manger. » assura-t-elle avec un sourire qui se voulait rassurant tandis que la brune s'écartait pour la laisser entrer. « Merci. » répondit-elle simplement à l'invitation, suivant Sacha vers l'intérieur des appartements préparés pour la blonde dans lequel se trouvait encore quelques malles non défaites. Elle n'écouta que d'une oreille la question de Sacha, se retournant distraitement vers elle pour lui répondre un simple « Non je vous remercie, j'ai encore quelques rondeurs à perdre après la naissance de mon fils, il ne serait pas raisonnable que je me goinfre de sucrerie à longueur de journée. » qui fut accompagné d'un nouveau rire. Sa grossesse avait eut un effet certain sur sa silhouette. Si la jeune princesse savait avoir gardé une ligne relativement fine et s'être bien remise de son accouchement, elle arborait encore quelques rondeurs au niveau des hanches et du ventre qui étaient le pur résultat des dix lunes qu'Aemon avait passé en son sein. Un poids qu'elle perdait lentement, laissant derrière lui des cicatrices blanches, discrètes mais bien présente sur la peau pâle de Margaery. Cette dernière s'assit dans un fauteuil offrant une vue sur la baie encore endormie par l'hiver. Le soleil, encore présent, laissait une trace doré dans l'eau calme, presque grise en échos au ciel couvert de ce début de journée. « Aller, venez vous installer avec moi. Vous devez avoir tout un tas de choses passionnantes à raconter depuis notre dernière rencontre. Comment se déroule votre vie à Castral Roc ? Vous ne regrettez pas trop Hautjardin et mon cher Garlan ? » demanda Margaery en désignant une place non loin d'elle et en posant son regard curieux sur la roturière.
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« La fatigue du voyage doit me rendre grognon. »
Ou comment sauver les meubles version Sacha. Par contre je ne pus que rire à sa remarque pour mes cheveux que je nouais en catogan ou queue de cheval. J’en prenais que très vaguement soin, juste histoire de s’assurer qu’ils soient propres c’était parce que Félicité insistait que j’arrivais parfois avec des nattes. Mais… je n’aimais vraiment pas les cheveux longs.
« Je déteste mes cheveux longs et si je pouvais je les garderais courts. Comme Ser Garlan. »
Là c’était une longueur parfaite pour moi. Et par les sept ! Elle avait un bon flair la petite rose, bon en même temps ça devait être aussi visible que le nez au milieu de la figure que je n’étais pas à l’aise. Je rougis jusqu’à la pointe de mes oreilles à sa remarque et eu un petit sourire gêné :
« Oh ce n’est pas vous Altesse, c’est juste… L’effet Port Réal ? Si je puis dire ? J’ai pas… l’habitude d’être dans une telle ambiance et… Je n’ai pas envie de causer du tort à Lady Cersei par ma stupidité ou quelque chose comme ça. »
S’autodénigrer c’était une bonne chose pour faire rire les autres. Et c’était un exercice que je maîtrisais particulièrement bien. Je laissais la rose entrer avant de refermer derrière elle. Je retiens de justesse un soupir de soulagement. Au moins dans cette pièce, il n’y aurait pas de petites oreilles de souris traînant partout. Face au refus de la princesse je cillais, surprise avant de la regarder avec attention, cherchant ces rondeurs indésirables. Je… n’étais pas sûre de les voir ?
« Je… suis perplexe… Je ne vois aucune rondeur en trop sur vous altesse. Vous êtes toujours aussi belle. »
Compliment certes, mais parfaitement sincère. La rose était une femme magnifique, Lady Cersei l’était également, mais dans un autre style. Je laissais la princesse s’installer en servant quand même une coupe de vin. Lady Cersei me pardonnera pour cela. Je la déposai sur le guéridon près d’elle avant de la regarder dans les yeux, un peu surprise de sa proposition, je secouais la tête.
« J’ai été assez assise pendant le voyage sur le dos de ma jument, rester debout ne me ferra pas de mal. Mais je vous remercie pour l’invitation. »
Des choses passionnantes… Alors… Je m’entraînais ? Mais à part cela, après il y avait les secrets de Lady Cersei, mais à ne pas révéler, et enfin… ser Garlan… Si, il me manquait beaucoup, mais je lui avais également beaucoup écrit. Hautjardin… Je fis une moue pensive en rajustant machinalement l’épée à ma taille avant de hausser les épaules.
« Je crains que ma vie n’ai rien de palpitant Altesse, je passe le plus clair de mon temps aux terrains d’entraînements et à part le Bal Masqué qui a eut lieu à Castral-Roc, je ne suis pas très… évènement mondain ? Si on peut dire. Alors, j’ai une vie qui se rapproche de celle de Hautjardin. Castral-roc et Haut-jardin sont deux villes très différentes, alors j’ai du mal à me dire que j’ai une préférence chacune à ses charmes différents. À Castral-roc j’ai pu voir la mer, mais Hautjardin est d’un ravissement que je n’ai jamais vu autre part. Je fais moins… tâche ? Si on peut dire à Castral-Roc. Et Ser Garlan me manque beaucoup. J’étais heureuse de le voir lors de sa venue à Castral-Roc. Je continue de lui écrire régulièrement. »
Je haussai les épaules. De toute manière je n’avais pas le choix : je suivais là ou Lady Cersei décidait d’aller. Rien de plus. Je me mordis les joues.
« Oh… je… Félicitation d’ailleurs pour votre fils. »
Je ne m’attendais nullement à le voir, même de loin, même si j’adorais les enfants. J’aurais peut-être dû prévoir un petit cadeau pour le petit prince ? Je souris quand même à la princesse, toujours debout. Je ne mentais pas en disant que j’étais restée trop longtemps assise pendant tout le voyage ! Ça faisait du bien d’être debout.
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Margaery Targaryen & @Sacha
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Margaery avait toujours été une âme taquine. Bien avant que la tiare princière ne se pose sur sa tête, elle était une jeune femme enjouée avec un perpétuel sourire et un mélodieux rire qui résonnait dans les jardins. Face à Sacha, loin des regards de la cour, elle retrouvait un peu de cette jouvencelle que la peine et les deuils avaient étouffé au fil des lunes et ne résistait pas à l'envie de titiller la jeune fille, déjà fort mal-à-l'aise. « Sans doute. J'aurais pourtant pensé que vous étiez du genre à aimer les chevauchées en pleine nature ... » répondit-elle avec un sourire en coin, mutine avant que la roturière ne poursuive d'une voix boudeuse sur son apparence physique. Bien que Margaery ne fut pas toujours d'accord avec la façon de faire de Cersei Lannister, elle devait reconnaitre que son ancienne belle-soeur avait raison: il était déjà rare qu'une fille de si basse extraction ait la chance de servir dame si bien née, alors si elle devait la laisser ressembler à une souillon, sa réputation en pâtirait surement. Si Sacha n'assumait pas sa féminité, elle demeurait une dame aux yeux du monde, et elle ne pouvait faire autrement que d'en suivre les normes. « Savez vous pourquoi Garlan garde ses cheveux éternellement court ? » demanda-t-elle innocemment, détournant le regard de la jeune fille pour le poser sur la pièce en pleine effervescence. Elle poussa un soupire avant de raconter, avec un sourire nostalgique aux lèvres. « Quand nous étions enfants, il était très porté sur les sucreries et malheureusement ... Cela se ressentait sur son tour de taille. Malgré toute sa gentillesse et sa bienveillance, les autres enfants de Hautjardin ne cessait de se moquer de lui. Lorsqu'il est devenu un homme, son ecuyage a été si éprouvant qu'il en a perdu toutes les livres de sucreries qu'il avait pu emmagasiner dans son enfance: Loras et moi parvenions à peine à le reconnaitre. » raconta-t-elle, les souvenirs encore bien vivaces dans son esprit. Garlan était une âme pure comme il y en avait peu dans ce monde. Elle se souvenait parfaitement de ce garçon potelé qui lui glissait des biscuits dans les poches quand leur grand-mère avait le dos tourné, partageant avec elle lorsqu'elle était punie, la cachant du regard de Willos lorsqu'elle faisait l'école buissonnière. Si Loras était son âme soeur, Garlan était son prince charmant. Il ne fallait qu'un regard pour que la Rose et le chevalier des Fleurs ne se comprennent, mais la princesse bieffoise savait qu'envers et contre tout, qu'importe le danger, Garlan viendrait à son secours. « Mais bien que les dieux lui ait offert une nouvelle existence dans le regard des autres, il est resté le même. Le Galant ... » ajouta-t-elle avec un nouveau sourire avant de reporter son attention sur Sacha. « Mais je m'éloigne du sujet ! A vrai dire, il est persuadé qu'avoir les cheveux longs lui grossira les traits ! Il idéalisait tant Willos, qu'il peine à voir sa propre beauté. » Ainsi, sa chevelure n'avait rien de purement pratique, il y avait aussi beaucoup de douleur, de souvenir dans ce choix. Garlan n'aurait jamais l'assurance de Loras ou Willos et derrière son armure, par delà son épée, il restait une âme fragile et sensible.
Elle ne put retenir son rire au compliment qui suivit son refus de colations. S'il était une personne dont elle n'attendait nullement ce genre de remarque, c'était bien de la petite Sacha que Garlan lui avait souvent décrit comme un chat sauvage qu'il peinait à adoucir. « Et vous, vous avez apprit la flatterie ! Mais cela vous va bien. » commenta la jeune princesse entre deux éclats. Cependant, malgré la surprise, les mots lui faisait sincèrement plaisir. « Je n'ai guère les paroles amoureuses de mon époux pour me complimenter et ... Ces derniers temps ce ne sont pas les éloges qui me suivent. » ajouta-t-elle tout en se calmant, posant une main délicate sur sa gorge découverte comme pour se rafraichir. Il était vrai que c'était plutôt les chuchotements inquiets qui la suivait, les questionnements quand à savoir si elle était, ou non, responsable du meurtre le plus ignoble que l'on pouvait envisager. Il fallait admettre, pour la jeune fille, que vivre sous le même toit que sa belle soeur n'avait rien de simple. D'autant plus que le dragon ensoleillé ne semblait guère vouloir croire en son innocence: bien qu'elle n'ait jamais publiquement, ou même de manière privée, annoncer croire à la rumeur, le comportement de Rhaenys ne laissait guère imaginer la moindre compassion de sa part. Un soutien sur lequel la belle brune ne comptait guère ayant prit son parti de ne plus chercher quelconque affection chez la princesse de sang.
Néanmoins la Rose écouta ce que la petite roturière avait a raconter sur ces dernières lunes auprès de la Lionne de Castral Roc, tiquant néanmoins sur le ressenti malheureux qui avait été le sien durant son séjour à Hautjardin. Une fois qu'elle eut fini, Margaery se pencha, prenant appuis de ses coudes sur ses cuisses pour regarder Sacha avec gravité. « Vous savez, après son mariage, et mes fiançailles, Loras et moi passions moins de temps ensemble. Mais tout comme Garlan ... Jamais il n'a fait mention de vous comme d'une tâche. » dit-elle avec une pointe de tristesse? Elle avait toujours eut le sentiment qu'hautpjardin était une cour éclairé d'art et d'acceptation. Un lieu où des gens comme Sacha, comme Loras, seraient accepté malgré tout. Bien que les préférences de son frère soient officieusement connues, tous se plaisait à parler des émois de jeunes hommes se découvrant au monde plus que par un crime que pouvait condamner les septons. « Je suis heureuse que vous ayez trouver en Castral Roc, une maison où vous sentir chez vous tout comme je suis heureuse de savoir que Lady Cersei possède une âme aussi fidèle que la votre à son service. Garlan m'a beaucoup parler de sa dernière visite à Castral Roc ... Il semblait fier de ce que vous avez accomplis depuis votre séparation. » Garlan ne disait jamais du mal de personne mais cela semblait important que la jeune fille sache combien même si elle ne s'était sentie à sa place, elle avait été respectée et apprécié dans le fief des roses. « Ce que je veux dire ... C'est que qu'importe Castral Roc ou Hautjardin, jamais mes frères n'ont songé que vous puissiez être une tâche à leur côté. » ajouta-t-elle en détournant le regard, reprenant sa place au fond du fauteuil.
La conversation dévia sur les félicitations de la petite roturière et Margaery lui offrit un sourire reconnaissance. « Oh, je vous remercie. Il se nomme Aemon. Nous voulions un nom qui lui apporterait sagesse et courage. » Après tout, aucun Aemon n'avaient jamais régner, mais tous étaient entré dans l'Histoire par leurs faits d'armes ou leur loyauté à leur maison. Elle, en tant que femme, ne pouvait s'ôter de l'esprit la tragique mais romantique légende prêtant une romance à Aemon Targaryen et sa soeur Naerys. Pauvre enfant qui avait du épouser l'aîné, Aegon l'Indigne, et avait été profondément maltraitée par ce dernier. Mais son soutien avait été son autre frère, Aemon qui, se moquant que son frère ait ou non une couronne, défendait l'honneur de leur soeur envers et contre tout. Oui, elle voulait que son fils soit ce genre d'homme. « Il ressemble énormément à son père ... Il est très beau. » fit-elle remarquer en songeant au yeux mauves de son fils, à ses fins cheveux qui tenaient plus du blanc que du blond. Oui aussi semblable à Aemon que Gaemon avait pu lui ressembler à elle. Elle eut un sourire triste alors. « Mais entre nous ... Je crois avoir espéré qu'il ressemble un peu à Loras. Il me manque tant. » La mort de son premier né et celle de son frère bien aimé commençaient à se confondre dans son esprit, dans sa tristesse. Jamais elle ne pourrait les oublier. Et peut être que tout était pour le mieux: Aemon lui faisait tourner une page, et elle espérait que cela sonne la fin de ses ennuis.
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« Chevaucher en pleine nature, est un plaisir, oui ! Mais passer des journées entières au pas à côté de carrosses… Ce n’est pas ma définition de chevaucher en pleine nature. Et même ma jument s’agaçait de ne pouvoir galoper. »
Telle maîtresse telle jument. Hélios avait un sale caractère et savait très bien le montrer, elle n’aimait pas s’ennuyer, pas du tout. Rester dans une stalle des journées durant l’agaçait profondément. Et pareil que marcher des heures à côtés de ses congénères sans pouvoir piquer un petit galop… Elle avait aussi son petit côté solitaire et asocial. Mouais ! Comme moi. Je préférais une petite blague sur mes cheveux, beaucoup trop, longs. Ils me gênaient profondément et vraiment, je n’aurais pas fait plus longs que Ser Garlan. En combat on ne risquait pas au moins de me les attraper pour me les tirer. Mais je secouais la tête :
« Non, je l’ignore. »
Je l’écoutai avec attention lorsqu’elle me parla de l’enfance de mon premier maître. J’eus un sourire attendri. Je comprenais maintenant pourquoi il savait si bien choisir les quelques pâtisseries qu’il m’offrait parfois. Et bien sûr… une personne gentille attirait des moqueries. Je serrais les poings de colères contre ces gens. Ce n’était pas amusant… Je comprenais pourquoi son entraînement que j’avais subit était si rigoureux. Je ne m’en étais jamais plains. Je hochai doucement la tête, « Le Galant »… Un nom qui lui allait si bien.
« Et ce surnom lui va si bien. Il est l’homme le plus bon que j’ai rencontré. Un vrai chevalier. Et sa bonté intérieure rejaillit sans aucune erreur possible sur ses traits. »
Un vrai chevalier… comme Ser Ashter… Mais bien que la princesse soit d’une gentillesse particulière, l’amour que j’avais pour ser Ashter… Que j’avais éprouvé, et je serais une menteuse de dire que je ne l’aimais pas encore, était secret. Et c’était ça aussi l’amour, accepter qu’une personne parte et soit heureuse avec une autre. J’espérais qu’il le fut avec son adorable épouse. Je ne pourrais que lui offrir maintenant que de l’amitié. La flatterie ? Je clignai des yeux et secouai la tête :
« Je ne dis pas un compliment s’il n’est pas sincère altesse. À quoi cela servirait-il ? Je ne maîtrise nullement cet art complexe. Je suis trop… sauvage ? »
C’était souvent l’adjectif qu’on me donnait. Sauvage… Sans aucun doute. Après tout, le monstre grattait à l’intérieur de ma tête et de mon corps, qui parfois pendant les combats prenait le dessus… Ce monstre, je le savais, on ne le dressait pas. Je l’étais toujours sauvage : je n’aimais pas qu’on me touche, j’esquivai, les robes me faisaient grincer les dents, les fêtes et la proximité trop grande de nobles m’agaçaient et m’angoissaient. C’était comme ça, j’étais ce que j’étais et je ne pourrais pas être remodeler à l’infinie. Je préférais le silence et des regards à une remarque. Mais quand je disais un compliment je le pensais. Pas de flatterie pour moi. Je plissai le nez à sa remarque et inclinai la tête, compatissante, envers la princesse. Pas d’éloge ? Je fronçai les sourcils, arrivai depuis peu… j’avais du mal à croire que… Elle était la princesse de Ser Loras…
« Quelqu’un vous cause du tort, altesse ? »
Pour Ser Loras, je pourrais bien trouver un moyen de l’aider. Influencer d’une parole ou deux… Je lui expliquai, à ses questions, ma vie. Je rougis à sa remarque avant de baisser la tête, mais la relever avec un sourire :
« Oh… je le sais bien, à leurs yeux tout allait bien. Aux yeux des autres c’était une autre histoire. »
Je haussai les épaules. Les regards… j’avais appris à vivre avec, j’avais grandi avec des regards sur moi. Maintenant je me battais sous leur regard. On s’y faisait, on les oubliait. Je rougis à sa remarque à nouveau, détournant simplement le regard, me massant la nuque, sans savoir quoi répondre. Je dansais d’un pied sur l’autre un instant avant de souffler :
« J’étais très heureuse de revoir Ser Garlan. Tout comme j’étais heureuse de vivre aux côtés de vos frères. Qu’importe que cela soit que pour de courtes lunes. »
Je lui offris mes félicitations pour son fils. Aemon. Je fouillai dans ma mémoire. Pas de roi de ce nom. Mais comme le prince avait renoncé au trône… C’était sans doute mieux. Sagesse et courage… Je hochai la tête.
« Je suis sûre qu’il les aura. »
Je n’avais jamais vu le prince. Je n’étais pas là à Lestival, et je ne me souvenais pas avoir été là lors de son tour des royaumes. Et puis, je l’aurais esquivé, de peur de faire une erreur. Je hochai la tête en douceur avant de tenter de rassurer la princesse :
« S’il possède le visage d votre époux, peut-être que l’âme de votre frère le guidera. Ainsi il ressemblera à votre époux par son physique et à votre frère par son comportement. Et peut-être que les sept vous offriront un autre fils ou une fille. Qui vous ressemblera ou lui ressemblera, à votre frère. »
Moi et les enfants. Je les aimais beaucoup, mais je n’étais pas douée avec eux. Je jouais avec les jumeaux de Lady Cersei, peut-être que je jouerais avec ceux de Félicité, mais jamais je n’aurais les miens. Les sept me l’avaient fait comprendre : ma rose fleurissait trop irrégulièrement, j’étais une guerrière. Pas une mère. Je n’aurais jamais le plaisir de tenir mon propre enfant dans mes bras. Alors je gâtais ceux des autres..