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[SOLO] It was to soon to let you go, yet it was too late to save you...

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too soon to let you go...
An 302 lune 12, semaine 2.

L’arrivée in-extremis d’un nouvel adversaire pour le roi de la nuit avait permis à Tavish de se relever et de s’écarter quelque peu pour constater la gravité de sa blessure, qui saignait beaucoup. Son père lui cria alors de trouver Gyllyrios. Ce n’était pas une mauvaise idée. Le prêtre, Tavish l’avait vu de ses yeux, était capable de faire cesser les saignements et de réduire grandement la taille d’une plaie à l’aide de ses mains. A la détermination dans le regard de son père, Tavish pouvait se douter qu’il n’allait pas s’arrêter là même s’il ne devina pas que ce dernier n’allait pas perdre un instant avant de repartir à l’assaut. Le jeune homme avait donc obéit aux ordres de son père, qui était aussi son seigneur, et cherchait à retourner auprès de Gyllyrios, afin de mieux pouvoir revenir à l’attaque face au leader de cette armée ensuite. Tentant de rejoindre l’endroit où il avait vu le prêtre pour la dernière fois, (c’était avant qu’il ne s’élance en vain au secours d’Harbois Fell), Tavish ne vit pas son père s’élancer à nouveau à la rencontre du roi de la nuit. Tout autour la guerre faisait rage, les épées s’entrechoquaient, le jeune homme ne pouvait pas garder une vision parfaite sur le roi de la nuit tout en cherchant Gyllyrios.

Il sentait l’humidité de son propre sang s’étendre sur sa peau. Il savait que sa blessure était importante, alors son regard balayait les rangs, à la recherche du prêtre. Mais alors qu’affaibli, il tentait de se frayer un chemin tout en repoussant l’ennemi mortel, il vit que le roi de la nuit affrontait un nouvel adversaire. Il eut un moment de doute, car la dernière fois qu’il avait vu son père, celui-ci était toujours posté sur sa monture. Il plissa les yeux tout en tentant d’éviter les combats pour s’approcher davantage. Et là, il n’y eu plus du doute. Cet homme, visiblement en difficulté, qui affrontait le roi de la nuit, c’était bien Arstan, son père.

Tavish savait qu’à la guerre, personne n’était à l’abri de la mort. Il le savait car enfant, il se souvenait l’incompréhension qui avait été la sienne devant l’inquiétude perpétuelle de sa mère. Jamais il n’aurait cru possible qu’Erich, Arstan ou Byron puissent ne pas revenir des combats. Pourtant, un seul des trois faons était rentré vivant à la maison. Il le savait aussi car il avait suffisamment entendu son père le lui répéter. Arstan Cafferen ne plaisantait pas au sujet de la guerre. Jamais. Mais, Arstan était son père. Et dans l’inconscient de Tavish, sans doute restait-il le guerrier invincible qu’il regardait avec admiration lorsqu’il était enfant.

Tavish changea de direction. Il sentait le sang cogner contre ses tempes, les battements de son cœur déchirer sa poitrine. Le voir en difficulté comme lui l’avait été plus tôt paraissait irréel. Son père, ce guerrier aguerri, contraint de reculer de plus en plus face à l’ennemi, lui cédant de plus en plus de terrain… C’était une vision surréaliste. Surréaliste et effrayante. Il pressa le pas, malgré la fatigue et malgré la douleur de sa blessure. Mais, au fur et à mesure que sa vision devenait plus nette, rien ne changeait. Arstan était bel et bien en train de perdre du terrain face à l’ennemi. Un instant, sa vue fut obstruée par un guerrier qui passait devant lui, mais cet instant ne dura pas suffisamment longtemps pour le priver de la terrible vision qui suivit. Le temps s’arrêta et figea Tavish sur place dans sa pénible course. Il aurait pu crier mais il en demeura muet sur le moment, tant cela lui paraissait impossible. Il venait pourtant de voir la lame glacée du roi de la nuit ressortir du corps de son père.

Le chevalier né-Storm courut, tant bien que mal, pour rejoindre son père. Mais, il ne fallut que quelques secondes pour qu’Arstan tombe à genoux, puis s’effondre dans la neige. Tavish arriva à ses côtés alors qu’il venait de tomber, face première, sur le ventre, dans la neige de Winterfell. Le jeune homme, agenouillé à côté de son père et seigneur, se précipita pour le retourner, lui qui, dans cette position, avait l’air, et c’était insupportable, d’un cadavre.

Mais, malheureusement, c’était déjà ce qu’il était.
« Père ! », l’appela-Tavish. Le regard de son père le terrifia, parce qu’il était vide. En le voyant il comprit, il comprit que c’était le regard d’un mort qui croisait le sien, mais il ne voulait pas le croire. Il releva la tête, un bref instant. Un peu plus loin, certains tentaient toujours d’anéantir le roi de la nuit. Mais pour le moment, cela n’existait pas. Il n’y avait que son père et lui, dans le froid glacial de Winterfell.

« PERE ! », cria-t-il plus fort, comme si cela pourrait le faire revenir à lui. Ses mains cherchèrent à compresser sa blessure ensanglantée, mais à quoi bon…C’était terminé. Le regard d’Arstan restait vide. « PERE ! Vous ne pouvez pas…! »

Il cherchait quelque chose à faire, désespéré par une impuissance qu’il ne voulait pas encore admettre. C’était stupide, n’est-ce pas ? Mais, il ne s’y attendait pas...

Oui, il savait qu’il mourrait peut-être cette nuit. Oui, il savait qu’ils mourraient peut-être tous les deux. Et pourtant, le petit garçon en lui devait toujours être là quelque part, incrédule, incapable d’imaginer que son père, ce héros de guerre, puisse tomber avant lui.
Ses mains paniquées quittèrent finalement la blessure d’Arstan pour vérifier les battements de son cœur. Il attendit, désespérément, de percevoir un signe vital, en vain. Et alors seulement, quand le déni fit place à la terrible réalité, un cri de désespoir franchit ses lèvres...
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An 302 lune 12, semaine 2.


« Lord Cafferen ? »
Tavish ne se reconnait pas encore dans son nom, aussi faut-il que cette appellation soit prononcée une nouvelle fois pour qu’il comprenne qu’on s’adresse à lui. C’est une jeune nordienne qui vient panser ses blessures. Il est temps pour lui de changer de pansement, apparemment. Il lui adresse un léger sourire et met ses cheveux sur le côté pour qu’ils ne la gênent pas. Un peu plus à droite et la lame glacée du roi de la nuit aurait pu lui trancher l’aorte. Un peu plus à droite et la maison Cafferen aurait disparu avec les ténèbres.
Parlant avec la nordienne qui le soignait, Tavish osa lui demander un service, celui, si elle pouvait de s’informer sur le sort d’une personne en particulier. Tandis qu’il sentait déjà son cœur se briser à l’idée de peut-être être celui qui apprendrait à sa petite sœur que leur père n’est plus, Tavish ne pu s’empêcher de penser aussi à l’autre demoiselle restée à Bourgfaon, sa jeune épouse, Shoren. Raymund Mertyns fut donc le nom que Tavish donna à la jeune demoiselle, espérant qu’elle trouvait l’information auprès d’autres orageois, et que cette information serait positive.
Et elle le fut.
Raymund était vivant, ce qui soulagea grandement Tavish, malgré la douleur de la mort de son père qui semblait encore irréaliste. La peine qu’il ressentait en ce moment, il ne la souhaitait à personne, et surtout pas à Shoren.

*

« Tavish  » C'est  son beau-père qui vient d'entrer dans la pièce, alors que la jeune nordienne vient de terminer son nouveau pansement. Lourdement, Raymund, blessé lui aussi, se laisse tomber sur une chaise non loin du lit sur lequel est allongé le nouveau Seigneur des faons.
« Ser Raymund », le salue Tavish en inclinant respectueusement la tête. La jeune nordienne venait de terminer de panser sa blessure quand Raymund arriva à son chevet. Il n’est pas encore conseillé pour Tavish de se relever, mais il se redresse néanmoins. S’il est désormais seigneur alors que Raymund n’est « que » chevalier, Tavish n’en demeure pas moins très respectueux à l’égard du père de son épouse.

 « Mes condoléances. » finit-il par laisser échapper. « Je ne peux prétendre avoir bien connu votre père, mais on dit qu’il était un brave homme – et un encore plus brave guerrier. »

« Merci, Ser. Il l’était. », répondit-il. Tavish ne connait pas encore très bien son beau-père, mais il se doute que Shoren a hérité ses principes de ses parents et que dès lors, Raymund ne doit pas forcément approuver tout ce que feu Arstan a fait dans sa vie. Ces mots ne sont donc pas anodins.
«  Je doute pouvoir vous dire quelque chose pour alléger votre peine, ou combler ne serait-ce qu’un peu le vide que votre père doit avoir laissé derrière à vos yeux – mais sachez du moins que ses actes de bravour ne seront pas oubliés. », faisant référence aux actions héroiques de son père face au roi de la nuit.
Tavish acquiese aux mots de Raymund. « Je ne peux qu’être fier d’être son fils. », répond-il. C'est pour eux qu'Arstan a pris ce risque, celui qui lui a couté la vie. Pour eux tous, pour que la mort ne l'emporte pas. Il ne peut qu'être fier et espérer être à la hauteur de son héritage, aussi, pense-t-il plus tristement, ne réalisant toujours pas qu’il est devenu seigneur, si tôt, si vite…Il ne dit rien de plus, , la douleur étant encore trop grande et la situation trop irréelle que pour parler plus longtemps du décès de son père…
« Alors travaillez dur jusqu’à ce qu’un jour, vous parvenez peut-être à croire qu’il serait fier de vous, de vous accomplissements. »
Shoren est bien la fille de son père, pense Tavish en entendant les mots de Raymund, francs et même un peu dur. Cela aurait pu le faire sourire, en d’autres circonstances. D’autres auraient pu lui répondre que son père était sans doute fier de lui, mais ce n’est pas pour cette douceur qu’opte Raymund. Tavish se contente d’acquieser, sans pour autant prendre offense de ces paroles. Il est vrai qu’il n’a encore rien accompli de grandiose, après tout.

« On conte que vous avez également fait preuve de bravoure »
« J’ai essayé. », dit Tavish. Après tout, il n’a fait qu’essayer, il n’a pas réussi à toucher le leader des armées de spectres. « Cette guerre était plus importante que toutes les autres…Mais, nous avons gagné. La vie a gagné. C’est là le principal. », ajoute-t-il, pensant qu’il aurait préféré que son père n’en paye pas le prix fort. Contrairement à ce que pense peut-être Raymund, ce n’est pas pour la gloire qu’il s’est élancé, mais pour la victoire de la vie. Loin de lui l’idée de faire de sa jeune épouse une jeune veuve...
Votre neveu, comment va-t-il ? J’ai appris que ses blessures étaient sérieuses », s’enquit ensuite Tavish.

« Michael vivra, bien que ses plaies prendront du temps à guérir. »
, lui répond-t-il.
« R’hllor en soit remercié. »,  Ses mots sont sortis plus vite que sa pensée et il n’a pas pensé à ajouter le « ou les Sept » de rigueur. Il sait que son beau-père place sa foi en les Sept, du moins il sait qu’il la « plaçait »…Car désormais, les choses ne portent-elle pas à réflexion ? Le Mertyns fronce pourtant les sourcils à l'évocation du Dieu de la Lumière. Tout cela était sans doute encore trop frais, trop irréel, comme l'est la mort du seigneur des faons pour son fils...
« Et comment vous portez-vous, Ser Tavish ? La mort semble vous avoir épargné de peu. »
« Ca va, merci. », répond-t-il. « Je vais m’en remettre. », dit-il. Il aurait pu dire qu’il devait cela au roi de la nuit, mais c’était aussi le roi de la nuit qui lui avait pris son père, aussi ne préférait-il pas repenser à son regard de glâce. Il aurait aussi pu dire que cela aurait pu etre pire et que son prêtre rouge l’avait soigné par la chaleur de ses mains. Mais, pour l’heure, il s’abstient. Pour ceux qui croyaient déjà en R’hllor, les spectres n’étaient pas une surprise. Pour les autres, toutes ces choses doivent être déjà bien difficiles à diriger. « Et vous, Ser ? Je vois que vous êtes en meilleur état que moi. »
« Une autre guerre, d’autres blessures. Je m’en remettrais. » laisse-t-il échapper, alors que d’un geste de la main, il semble chercher à balayer ce sujet sous la table. Raymund restera sans doute marqué à la joue, quand son beau-fils lui, écopera d'une longue cicatrice près de l'épaule.
« Depuis votre départ de Bourgfaon, avez-vous eu nouvelles de Shoren ? », lui demande-t-il en suite.

Tavish allait secouer légèrement la tête négativement pour accompagner sa réponse, mais sa plaie vient lui rappeler sa douloureuse présence en le brûlant alors qu’elle s’étire. Il grimace légèrement et tâche dès lors de ne plus trop bouger la tête. « Non. » est sa réponse, mais il est étonné que Raymund lui pose la question. Pourquoi en aurait-il ? Est-ce que Raymund en avait reçu pour sa part ? Cela serait étrange que Shoren lui ait écrit et non à son mari. Cela signifiait-il qu’il y avait un problème ?  Ou peut-être avait-il eu l’occasion de voir Shoren avant son départ ? Comment allait-elle ? « Vous en avez reçues ? Comment va-t-elle ? », s’empresse-t-il de demander.

Quand Raymund Mertyns, cet homme qui pourtant ne semble pas des plus réconfortants de nature, pose sa main sur l’épaule de Tavish, ce dernier redoute un instant qu’une mauvaise nouvelle soit arrêté de Bourgfaon. Mais, au contraire, ces mots sont rassurants et Tavish est bien soulagé de les entendre. Il tient à Shoren, cela se voit. Si Raymund n’apprécie pas le choix d’époux qui a été fait pour sa fille, au moins peut-il sans doute se rendre compte que Tavish est le genre d’époux à s’inquiéter du bien-être de sa femme.
« Elle va bien. » laisse-t-il échapper, ne pouvant s’empêcher de remarquer l’empressement du faon. « Hélas, les dernières nouvelles de Bourgfaon remontent d’avant mon départ. Elle semblait regretter à ne point savoir comment vous joindre. Elle est enceinte, voyez-vous. »  

Les lèvres entrouvertes, les sourcils froncés, Tavish n’en revient pas de ce qu’il vient d’entendre. Jamais il n’aurait pu s’attendre à cela. « Quoi ? », demanda-t-il, incrédule. Son père vient de mourir…Et Shoren est enceinte ? Un frisson parcoure tout son corps. Ce n’est pourtant pas de la peur qu’il ressent ou de la tristesse…Il ne sait pas vraiment ce qu’est cette émotion qu’il ressent en cet instant, mais elle est trop vive. Beaucoup trop vive. Il est un homme, un chevalier, un chevalier qui vient d’affronter la mort qui plus est mais… Et pourtant, il sent les larmes lui monter aux yeux et doit les lever un instant vers le ciel puis déglutir, pour tâcher de se reprendre.
« Sa mère s’est rendu sur votre domaine pour lui assister durant cette période qu’elle dit sensible. » , ajoute-t-il.
Au moins, n’est-elle pas seule, même s’il n’est pas auprès d’elle. « Combien de lunes ? Que dit le mestre, est ce que tout va bien ? », demande Tavish.
Raymund a déjà répondu à cette question et pourtant, maintenant qu’il vient d’apprendre que son épouse est enceinte, lui qui a perdu sa mère en couche ne peut que la poser à nouveau, sachant que toutes les grossesses ne se passent pas toujours bien. C’est donc à Shoren qu’il pense en premier, n’assimilant même pas encore qu’elle va être mère, certes, mais que cela veut aussi dire qu’il va être père lui aussi. Shoren est si jeune. Dix-sept ans, seulement. Il devrait être avec elle, il devrait être en train de la rassurer, en train de la soutenir.
Le ton de Raymund s’adoucit face à l'émotion de Tavish. « Je ne sais pas, elle n’a rien écrit à ce sujet. » . « Elle a envoyé cette missive à sa mère en lune 11. » dit-il en haussant les épaules. « Elle est jeune et forte. Elle ira bien. Et l’enfant également. »

C’est seulement après ces premières pensées pour Shoren, c’est seulement après avoir été rassuré sur son état, à nouveau,  qu’il réalise les autres implications de ce que vient de lui annoncer Raymund. Ces implications qui ont sans doute provoqués ce vif frisson d’émotion qu’il n’était pas en mesure de comprendre.

A peine devenu seigneur, il va être père.

A peine a-t-il perdu son père que c’est à son tour de remplir ce rôle.

Et son père…Son père ne connaîtra jamais son enfant à lui...

Tout à coup, c’en est trop  et portant sa main à sa bouche, Tavish ne peut retenir des larmes de s’échapper de ses yeux. « Je m’excuse. », dit-il, n’ayant aucunement envie de mettre mal à l’aise son beau-père. Il expire, tâchant de reprendre ses esprits. « Merci, de me l’avoir dit. », ajoute-t-il, sincère, l’émotion toujours très vive.

Elle est forte, oui, c’est certain. Tavish n’en doute pas. Shoren n’est pas le genre de femme à se laisser abattre facilement, et que ne peut il être fier d'elle pour ça. Elle sera une bonne mère, il le sait. Et une bonne dame de Bourgfaon. « Vous avez raison, Shoren est une jeune femme forte. Une digne Mertyns. », ose-t-il avec un léger sourire, tâchant de reprendre le dessus sur ces émotions, ne voulant pas se donner en spectacle. Certes, c’est une Cafferen que Shoren doit être désormais. Mais, il n’y pas de mal à évoquer la réputation des femmes de Bosquebrume, surtout alors que l’atmosphère a besoin d’être détendue.

« Parfois peut-être même trop pour son propre bien » laisse échapper Raymund, et pour la première fois de la journée, ses lèvres s'étirent-elles en un maigre sourire. C'est sans doute là le sourire d'un père fier de sa fille, Tavish le comprend. Il peut l'être. Tavish lui rend son sourire. Shoren. Elle lui manque, sa Shoren.
« Je devrais vous laisser vous reposer, Ser Tavish. » ajoute-t-il, préférant battre en retraite et laisser à son genre l’intimité dont ce dernier visiblement a besoin. « Que les Sept vous protègent. , dit-il, prenant congé.

Tavish ne se formalise pas de l’absence de titre seigneurial, pas plus qu’il ne se formalise de l’évocation des Sept, alors que tout désormais porte à croire que depuis le début, c’est le Maître de la Lumière qui est dans la Vérité.  « Ser ! », le retient Tavish, avant qu'il ne soit trop loin. « Le…bûcher organisé pour mon père aura lieu ce soir. Si vous souhaitez venir… », l’invite-t-il un peu maladroitement.
Un instant, le rapace s'immobilise, alors que déjà il a commencé à se diriger vers la porte. Lentement, encore ralentie par les plaies, il se tourne vers Tavish et acquiese légèrement. "J'y serais" se contente-t-il de dire. Et cela suffit amplement.

*

(Pnjisation de Raymund faite par Shoren, avec son accord Smile)
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An 303, lune 1, semaine 2.

Un héraut l’avait annoncé en matinée ; Lord Tavish serait sur la place du marché à 14h tapante pour s’adresser aux Bourgfaonais. Il aurait pu charger son héraut de transmettre les informations qu’il avait à transmettre mais non, il tenait à le faire en personne. Il était le seigneur de ces terres et de cette ville désormais. Il devait être là pour ceux qui les habitaient.

Nerveux, il l’était. Il connaissait pourtant bien le peuple de Bourgfaon, c’est vrai. Il le cotoyait depuis longtemps, ayant toujours eu un pied dans le monde de la roture et un pied dans le monde de la noblesse. Il avait mangé à la même table que certains d’entre eux, fréquentant parfois les auberges de la ville, pour y prendre un agréable repas. Il s’était battu avec d’autres, ses soldats, ses volontaires, à Winterfell. Il les connaissait et il se savait apprécié d’eux, mais malgré tout, il était nerveux. Et pour cause ; pour la première fois, il va s’adresser à eux en tant que seigneur.

Dans ce qui fut le bureau de son père et était le sien désormais, Tavish avait fait les 400 pas en s’entraînant à annoncer ses décisions. Il n’aurait point de supporter pour se rappeler de ce qu’il avait prévu de dire. Il lui fallait tâcher de ne rien oublier et de choisir les bons mots.

Le jeune seigneur descendit le premier de son cheval et s’approcha ensuite de sa dame pour l’aider à descendre à son tour. Par sa simple présence, Shoren lui était d’un grand soutien. Sans doute plus qu’elle ne pouvait l’imaginer. Sans doute plus qu’il n’aurait pu l’imaginer lui aussi. Offrant avec galanterie sa main à son épouse, ils gravirent ensemble les quelques marches de l’estrade de bois sur laquelle Tavish allait prendre place pour parler. Elle n’était pas très haute et servait d’ordinaire à accueillir les spectacles de marionnettes ou les chanteurs qui passaient par là. Avant que Shoren ne lâche sa main, pour rester légèrement en retrait derrière l’orateur, elle la serra, comme pour lui donner du courage et lui signifier qu’elle lui faisait confiance et qu’il serait très bien. Tavish lui adressa un léger sourire. Il se sentait reconnaissant que R’hllor ait mis sur sa route cette épouse. S’il avait perdu son père, sans avoir été au préalable marié à Shoren, la tâche de seigneur lui aurait paru encore plus lourde qu’elle ne l’était déjà. Avec sa femme à ses côtés, il se sentait moins seul au milieu des devoirs et responsabilités qui lui revenaient désormais. Elle aussi, héritait d’un titre bien plus tôt qu’elle ne l’avait imaginé. Certes, dame et seigneurs n’avaient pas du tout les mêmes obligations. Mais, tout de même…

« Bourgfaonais, Bourgfaonaises.
J’aurais aimé ne pas avoir à me tenir en ce jour devant vous car les guerres ne sont jamais faciles et qu’elles amènent toujours leurs lots de souffrances avec elle. Mais, en m’adressant à vous, je ne peux que me sentir fier, également. Fier de la vaillance et du courage de nos hommes, soldats ou volontaires, qui ne sera pas oubliée, ni à Winterfell, qui a vu leurs exploits, ni ici, à Bourgfaon et dans l’Orage. Fier de vous. »


Il fit une pause. Il s’apprêtait à parler de son père et cela lui était encore difficile. Il tâchait de parler d’une voix claire et assurée, pour être entendu de tous et coller à l’image de seigneur qui était la sienne. « Mon père était un grand commandant et un bon seigneur. De ceux qui placent au-dessus du reste la sécurité et le bien-être de ses gens. Je sais qu’il était apprécié et respecté de vous tous. Et c’est pourquoi j’invite tous ceux qui le désirent à rendre un dernier hommage au digne seigneur et au vaillant combattant qu’il fut, demain matin, au temple de R’hllor. A tout ceux qui travaillent sous les ordres d’autrui ; apprentis artisans, serviteurs,… Sachez que vous ne pourrez être aucunement pénalisés de votre absence à votre travail en cette matinée. Telle est ma volonté. », précisa-t-il, même s’il voyait mal qui, dans cette ville où Lord Arstan avait été si apprécié, oserait punir l’un de ses employés pour avoir assisté à cet hommage plutôt que de se trouver à son poste.

« Mon père était un grand commandant et un bon seigneur. Il est mort en héros, pour protéger Westeros des ténèbres qui la menaçaient. Bourgfaon est en deuil de l’avoir perdu. Mais, il n’est pas le seul homme brave et vaillant qui manquera désormais à notre ville... », ajouta-t-il. « Certains d’entre vous ont également combattus et se sont également illustrés par leur courage. Et certains d'entre vous ont aussi perdus des pères, des frères, des maris ou des cousins. Des hommes braves, qui ont pris la route du nord pour protéger le Royaume. Je n'oublie pas votre bravoure et je n’oublie pas leur sacrifice. », assura-t-il. Il avait en effet très vite réfléchi à la question d’hommages à rendre à son peuple. Pour lui, Arstan ne pouvait être le seul à bénéficier d’un devoir de mémoire, même s’il avait attaqué par trois fois le roi de la nuit et avait ainsi ancré son nom dans la liste des héros de Westeros, qui serait sans doute amplement vanté pour les siècles à venir, à Bourgfaon, son fief.

« Deux registres seront mis à votre disposition ; un au septuaire et un au temple rouge, afin qu’un représentant par famille puisse y inscrire le nom de leur défunt. Que ceux qui ne maîtrisent pas la pratique de l’écriture ne s’inquiètent pas ; le prêtre Gyllyrios et le septon Osmynd se tiendront à votre disposition pour vous y aider. Les noms inscrits dans les registres seront prononcés lors des cérémonies d’hommages aux vaillants Bourgfaonais tombés à la guerre. Elles auront lieu dans trois jours. La première à 10h, au septuaire. La seconde à 14h, au temple rouge. Encore une fois, nulle pression ou pénalité ne pourra être exercé ce jour par vous - commerçants, artisans, marchands, - sur vos apprentis et employés. Telle est ma volonté. », rappela-t-il.

« Enfin, et car le vide laissé par nos hommes, parfois maris, parfois pères de familles, peut apporter d’autres souffrances que celle de nos deuils. Je me tiendrais bien entendu à votre disposition les jours prochains - veuves, filles, sœurs de défunts - pour entendre vos requêtes et difficultés éventuelles. » Il ne laisserait pas mourir dans la pauvreté les femmes des soldats qui avaient combattus,  bien entendu. La situation des veuves de guerre lui était évidemment très rapidement venue à l’esprit. Il se tiendrait donc à disposition de ceux qui désormais, se verraient affectés financièrement par la guerre. Il ne l’avait pas dit, mais cela valait aussi pour les blessés graves éventuels. Il écouterait les requêtes et aviserait des solutions, des compensations qu’il pouvait accorder.

« Soyons fiers de notre ville et de nos gens. Soyez fiers, Bourgfaonais, car nous avons amplement prouvés notre vaillance et que cela ne sera pas oublié !
Nous ne sommes pas capturés ! »
, entonna-t-il pour terminer.

En entendant ces mots – la devise des siens - répétés loyalement et fièrement par ses gens, qui pour certains, souffraient aussi de la perte d'être chers -, il sentit l’émotion le gagner. Il tâcha de rester fort cependant. Il le devait. Des applaudissements se firent entendre. Son discours et sa préoccupation pour son peuple, était évidemment très bien accueillie. Il inclina légèrement la tête vers la foule, prenant poliment congé de ses gens, puis offrit son bras à son épouse pour descendre les quelques marches de l’estrade de la place du marché. Se faisant, il lui rendit son sourire. Il pensait s’en être bien sorti et voyait qu’elle partageait sa pensée.

Il devinait que ses obligations de seigneur l’accapareraient énormément les jours à venir et qu’il n’aurait que peu de temps à accorder à sa sœur, malgré le deuil qu’ils partageaient, et à son épouse, malgré tout ce qu’ils avaient à se partager. Mais, il savait que chaque soir, quand il la retrouverait dans leur chambre et qu’elle lui sourirait, une grande partie de la pression de la journée quitterait ses épaules et qu’il n’aurait aucunement à se forcer pour lui sourire en retour….
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