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Loin des yeux des grands de ce monde. ( PV Margaery Targaryen. )

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Talya de Tyrosh
Le Soleil de Tyrosh

Talya de Tyrosh

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Loin des yeux des grands de ce monde. ( PV Margaery Targaryen. ) 4
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Loin des yeux des grands de ce monde.

An 301, lune 9, semaine 4.



Margaery Targaryen & Talya de Tyrosh.



Son arrivée à Dorne remontait à une lune.

Le départ de son père, de ses frères et de son oncle, à quelques semaines.

Sa première rencontre avec d’autres grands de ce monde à quelques jours à peine.

Talya poussa un soupir à ces pensées, lisant d’un œil paresseux l’ouvrage posé à côté d’elle. Allongée sur le côté, le dos contre le dossier de la méridienne, la jeune femme tournait les pages du fin livret qui se trouvait posé là, ses pensées vagabondes d’avantage tournées vers de tristes constats qu’en direction des phrases écrites-là. Et pourtant, cette lecture ne lui était point imposée. L’étrangère avait décidé par elle-même de se procurer cet ouvrage et d’en commencer l’étude. N’était-ce pas important qu’elle se fasse à cette religion sous laquelle son union avec le Prince avait été bénie ? La réponse à cette question n’était pas des plus complexes à trouver. Malgré la clarté de cette réponse, Talya ne pouvait pas oublier aussi aisément des années de prières, sa troupe de chants et de danses dédiés à Trios et toutes les autres choses qui étaient liées à cette foi qu’elle avait toujours connu...

Avec un nouveau soupir, Talya se redressa, s’asseyant sur la méridienne. Refermant le livre d’un mouvement las, la jeune femme se leva ensuite, allant le reposer parmi sa collection d’ouvrages. L’espace de quelques instants, la jeune femme laissa divaguer son regard sur la bibliothèque, frôlant certaines des tranches du bout de ses doigts, les tapotant parfois. Parmi ces livres, de nombreux avaient été écrits en Langue Commune, une langue que la jeune Tyroshi maîtrisait sans mal, ayant de nombreuses années de pratique et d’étude à ce sujet, tandis que d’autres avaient été rédigés en Tyroshi ou dans d’autres dialectes des Cités Libres. A ce constat, la jeune femme ferma les yeux, sentant les larmes y monter. Il ne fallait pas qu’elle pleure. Il ne fallait plus qu’elle pleure. S’adapter était la clef. Elle ne devait pas l’oublier.

Sa situation n’était pas digne de l’enfer, au grand contraire. Contrairement à de nombreuses femmes en ce bas monde, elle avait eu la chance de connaître celui avec qui elle devrait lier son existence. L’entente était de mise entre eux, qui plus est. Si le contact était encore hésitant, les choses ne pouvaient qu’aller en s’arrangeant. Talya en avait la certitude. Rouvrant les yeux, la toute nouvelle Princesse de Dorne baissa sa main, serrant le poing pour en chasser les tremblements. S’adapter était la clef. Il en serait donc ainsi. Elle assassinerait ses peurs. Une par une s’il le fallait.

En cette mâtinée, ses appartements étaient fort calme. Son époux avait quitté les lieux il y a déjà quelques temps. Ne restait donc qu’elle. La jeune femme se rapprocha du bureau qui se trouvait non loin. De nombreux feuillets reposaient là, bien ordonnés. Talya s’amusa d’y remarquer des lignes rédigées en Haut Valyrien ici et là. Sans doute s’agissait-il d’un exercice effectué par le Prince Quentyn ? Fort était de constater que sa calligraphie était somme toute idéale, tout autant que sa maîtrise écrite de la langue !

Posée bien en évidence, non loin d’un encrier en corne d’éléphant, une lettre portant un sceau mauve brisé trônait. La veille, le Mestre des lieux lui avait amené la missive, lui expliquant qu’un corbeau messager en provenance de Boycitre l’avait apportée au Palais Vieux un peu plus tôt dans la journée. Il n’avait pas fallut longtemps à Talya pour reconnaître le sceau et l’écriture de Myria Dalt, une jeune femme qu’elle avait déjà côtoyé par le passé et retrouvée le jour de son mariage. Depuis, toutes deux échangeaient une correspondance soutenue. Un vrai bol d’air frais pour la jeune étrangère !

Prendre l’air. Il est vrai que cela pourrait lui faire grand bien. Shaïra et elle s’étaient déjà rendues de nombreuses fois dans les jardins que comportait le Palais Vieux. S’ils étaient bien moins  élégants et raffinés que ceux des Jardins Aquatiques, leur visite restait des plus agréables. Qui plus est, si l’hiver était là, fort était de constater que sa présence se faisait toujours moins sentir à Dorne qu’ailleurs. Néanmoins, ce n’était point une raison pour ne pas sortir couverte. Se saisissant de son himation rouge sombre qu’elle avait précautionneusement déposé sur une chaise un peu plus tôt, la jeune femme s’en enveloppa. Le tissu était plutôt fin, il est vrai. La Princesse disposait en effet de d’autres pièces de ce type, bien plus épaisses. Sans doute en userait-elle une fois la saison plus avancée.

Ajustant la longue étoffe sur ses épaules et ses bras, Talya lissa ensuite sa robe. Fluide, d’un rouge plutôt doux et agrémentée de discrètes broderies, cette dernière n’était resserrée qu’au niveau de sa taille d’une ceinture de la même teinte que l’himation ou la bande de tissu brodée d’argent qui retenait sa dense chevelure sombre. Les étoffes couleur sang avaient fait la renommée de sa Cité d’origine, il est vrai. Le rouge avait donc toujours fait partie de sa garde-robe et la jeune femme ne pouvait que s’estimer heureuse qu’il s’agisse également d’une des couleurs des Martell !

Se considérant présentable, la jeune femme quitta ses appartements. Le Palais Vieux représentait encore pour elle un véritable dédale de couloirs et de pièces. Parfois, un couloir donnait sur un atrium ou encore sur un jardin à l’herbe minutieusement entretenue. Encore fallait-elle qu’elle ne se perde pas pour arriver jusqu’à celui qu’elle désirait. Une lune, ce n’était guère suffisant pour connaître tous les recoins d’un palais, c’était un fait… Et ce même si son époux en avait fait le tour plusieurs fois avec elle pour être certaine qu’elle ne se perde pas. Aussi, mentalement, la toute nouvelle Princesse traçait son itinéraire. Tourner à droite, puis à gauche. A nouveau à droite et ainsi de suite. Si la jeune femme s’arrêtait quelques instants, ce n’était que pour reprendre sa marche tout aussi rapidement quelques instants plus tard.

« Hum... » laissa échapper la jeune femme, alors qu’elle s’était à nouveau arrêtée.

Où était-elle exactement ? Le décor lui disait quelque chose, il est vrai. Il fallut quelques instants à la jeune femme pour se rendre compte que c’était ce couloir qui menait aux appartements réservés aux invités les plus prestigieux que sa nouvelle famille pouvait accueillir. Parmi eux comptait-on aussi fréquemment des membres de la famille parfois de passage. Il semblait en effet que c’était dans les appartements de cette partie du palais que son père et le reste de sa parentèle avait séjourné, avant et peu après les festivités qui avaient menées à son installation définitive à Dorne. A cette pensée, le cœur de Talya se serra. Portant sa main au niveau de cet étau qui lui comprimait la poitrine, la jeune femme ne l’en chassa qu’en prenant une grande inspiration. A voix basse, elle chuchota :

« Tout se passera bien. Je suis chez moi à présent. Chez moi. »

Sans doute essayait-elle de se convaincre plus que de se rassurer. Chez elle… A terme, sans doute connaîtrait-elle d’avantage le Palais Vieux que la demeure qui avait entendu ses premiers cris puis ses premiers rires. Tel était le sort des femmes de ce monde… Quitter ceux qui leur étaient chers pour s’assurer de leur sécurité et de leur réussite sur le long terme. Elle ne faisait que répéter un schéma, le même schéma qui liait femmes et hommes depuis des siècles, si ce n’est des millénaires. Talya n’eut cependant pas le temps de songer d’avantage à ce constat. Quelqu’un venait dans le couloir faisant face à celui où elle se trouvait, au vu des bruits de pas qui résonnaient. La jeune femme ne pouvait qu’imaginer la personne qui se présenterait à elle. Il y a quelques jours, le Prince Aegon était en effet arrivé au Palais Vieux en compagnie de son épouse, la Princesse Margaery, rendant ainsi visite à sa famille dornienne bien qu’il n’en ait guère les traits. Les croiser ici, aussi près des appartements qui leur avaient été attribués, n’aurait rien de surprenant.

L’intuition de la jeune femme se confirma quelques instants plus tard. Aussi adressa-t-elle un sourire cordial à la Princesse Margaery quand toutes deux se retrouvèrent face à face. Les deux jeunes femmes s’étaient déjà aperçues auparavant. La première fois que Talya rencontrait certaines des têtes couronnées de ce royaume auquel elle appartenait désormais. Si les deux jeunes femmes s’étaient côtoyées, elles n’avaient pas pu énormément échanger, il est vrai. Le voyage avait été fatiguant et si le couple avait rencontré la famille Martell, du moins ses membres présents au Palais Vieux, il avait également pu profiter d’un repos amplement mérité.

« Princesse Margaery. commença Talya, en s’inclinant comme le protocole l’exigeait dans une telle situation. Je vous prie d’excuser ma présence en ces lieux sans m’être annoncée. Il semblerait que mon esprit m’ait trompée et m’ait emmenée dans un tout autre lieu que celui que je désirais. »

Talya avait ajouté un sourire contrit à sa tirade. Décidément, elle avait encore beaucoup à apprendre sur ce palais ! Et par Trios, que dire de son accent… La Princesse avait encore énormément de travail pour l’atténuer et ne pouvait qu’en être las. Si elle arrivait à le masquer en partie par moment, il arrivait encore qu’on lui demande de répéter des phrases pourtant simples. Si la Princesse ne pouvait s’en offusquer, la situation n’en restait pas moins désagréable aussi bien pour elle, que pour l’autre personne.

« Je vous prie d’excuser mon parler. commença la jeune femme, visiblement peinée, bien que conservant un sourire des plus lumineux. Si votre langue ne me pose point de difficulté, le contraire n’est pas forcément vrai. »

La jeune étrangère s’apprêtait à ajouter quelque chose lorsqu’un détail attira son attention.   Ce que la Princesse pouvait lui paraître pâle. Si la jeune femme avait un teint de porcelaine, cette pâleur ne semblait point liée à cela. A bien égards, elle lui donnait presque l’impression de souffrir du mal de mer. Que pouvait-il bien lui arriver ? Une moue aussi intriguée qu’inquiète passa sur le visage de Talya. Elle ne pouvait qu’espérer que cet état ne soit pas lié d’une manière ou d’une autre aux choses prévues par sa nouvelle famille à l’intention du couple princier. Un mal alimentaire était si vite arrivé, hélas. Aussi, sur un ton prudent, la jeune femme se risqua à faire part de ses inquiétudes.

« Votre Altesse ? Si je puis me permettre… Vous sentez-vous à votre aise ? » s’enquit la toute nouvelle princesse, visiblement inquiète.

La Princesse faisait partie de leurs invités, tout comme son époux. Aussi, la jeune femme ne pouvait que s’inquiéter réellement pour son état. Les droits de l’invité étaient ce qu’ils étaient, et même en laissant ces derniers de côté, il s’agissait de l’épouse du cousin de son époux. Aussi, son sort et sa pâleur ne pouvaient pas la laisser indifférente. Bien sûr, les deux jeunes femmes n’avaient jusque là échangé que quelques mots, des banalités et des politesses. Pour autant, la Princesse restait l’invitée de sa nouvelle famille et Talya se devait de faire en sorte de la mettre à son aise et que son séjour se passe au mieux parmi les siens.

DRACARYS


Spoiler:




L’éternité, c’est la Mer mêlée au Soleil.

Margaery Targaryen
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Margaery Targaryen

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Loin des yeux des grands de ce monde.

Margaery Targaryen & @Talya de Tyrosh

Elle se sentait au plus mal depuis leur départ d'Accalmie. Aegon avait été des plus précautionneux depuis qu'il avait remarqué le teint pâle que son épouse arborait, mais Margaery avait tenté de lui assurer que tout allait pour le mieux, que c'était sans doute le bateau qui avait raison de son estomac et qu'une fois arrivée tout irait pour le mieux. Son époux avait semblé plus apaisé par cette idée bien qu'il garda sur elle, un regard inquiet. Margaery, pour sa part, n'était pas non plus totalement convaincue par sa propre excuse: elle ne se sentait pas très bien depuis qu'ils avaient quitté Peyredragon et craignait d'être à nouveau affligée par le mal qui l'avait gardé alité à Rougefort pendant plusieurs jours. Par chance, ils avaient pu compter sur l'hospitalité de Lord Horton et la sympathie des Valois une fois annoncé que leur séjour durerait plus longtemps que prévu, et une fois remise, le couple avait quitté les terres de la maison Rougefort pour gagner Goëville puis embarquer vers le fief ancestral de la maison Targaryen. Retrouver la vue de la Néra lui avait fait oublier son mal et ce n'était que lors de son arrivée à Marée-Haute, alors qu'ils étaient auprès des Velaryon, que la jeune princesse s'était à nouveau sentie souffrante. Par chance, elle n'avait ni fièvre, ni symptôme qui aurait pu trahir ce qu'il se passait, mais elle le sentait en son fort intérieur: son manque d'appétit et sa fatigue soudaine n'avait rien de normal. L'idée même de partir chevaucher ou se délecter des fleurs que ce jeune hiver apportait avec lui ne l'enchantait guère et elle n'était d'humeur à converser avec ses cousines pendant des heures comme elle avait pu le faire jusque là. Son comportement n'alerta en rien ses dames: les jeunes Tyrell tout comme l'estimée Lady Janna n'avaient plus la force de contraindre la jeune Rose à quoi que ce soit. Son deuil l'avait changé, c'était une chose indéniable, et l'épouse Fossovoie avait en tête l'idée de laisser Margaery se rapprocher à nouveau de son mari avant de lui imposer quoi que ce soit d'autre.    

A Accalmie, les choses ne s'arrangèrent pas, et la jeune femme mit cela sur le compte d'une présence peu désirée. Lord Stannis s'était convertie à la Foi du Dieu Rouge depuis qu'une prêtresse avait sauvé la vie de sa seconde épouse et de l'enfant qu'elle portait. Mais retrouvant Desmera, devenue l'épouse de Renly, et partageant avec ce dernier, des souvenirs de Loras, elle avait réussi à échapper au regard perçant de la femme rouge. Cependant, la contrariété que provoquait en elle, les heures qu'Aegon pouvait passer avec Lord Stannis et son hérétique venue d'Essos, pouvait, selon elle, expliquer l'état dans lequel elle se trouvait et elle ne voulait pas que cela soit cause de dispute avec son bienaimé. Car Margaery n'aimait guère la conversion d'Aegon: ce n'était pas la première fois qu'il témoignait de l'intérêt pour la religion venue de l'Est, mais elle avait espéré que son retour dans la Lumière des Sept soit définitif et que la tentation de l'hérésie que représentait encore les prêtres et prêtresses rouges qui arpentaient les terres de l'Orage. Malheureusement, il n'en fut rien et elle ne pouvait que l'accepter silencieusement, évitant soigneusement les sujets religieux. Tous deux avaient trouvé un équilibre: elle continuait de prier dans les septuaires et tant qu'il ne cherchait pas à l'entrainer dans ses propres croyances, alors elle taisait son avis sur ses préférences. Bien sur, elle voulait croire aux prophéties de prince promis, mais elle préférait séparer cela de la religion.

Cependant, contre toute attente, elle ne se sentait pas mieux en quittant l'Orage et désormais prise de violentes nausées, elle ressentait le besoin de s'isoler davantage encore, prétextant fatigue et l'inconfort de la traversé pour demeurer dans ses quartiers. Lorsqu'elle posa pieds à Lancehélion, elle se sentait un peu mieux: l'air frais, le sol ferme et la chaleur du soleil lui fait du bien. L'accueil fut magnifique, digne du prince qu'Aegon était mais surtout, digne du fils de la regrettée Reine Elia. Il avait été convenu de ne quitter la capitale de Dorne pendant ce séjour: la naissance de Margaery ne se prêtant guère à une virée dans le désert dornien, tous était d'accord pour dire que passer du temps à Lancehélion était suffisant pour ce premier voyage. Ils auraient tout temps de revenir et de découvrir les beautés dornienne lorsque les années de mariage aurait fait oublier que la demoiselle venait de Hautjardin, contrée détestée parmi toute, ennemi historique de Dorne. Ses ancêtres avaient mainte fois tenté d'envahir cette région, sans toutefois parvenir à garder leur avance ou les places prises lorsqu'ils avaient constaté la désertion de leurs opposants. Cette animosité était ancrée dans leurs gênes et il avait fallut la promesse d'une couronne et la sagesse d'une future reine pour que Margaery elle même mette de coté ses propres ressentiments. Plus que Dorne, c'était envers le prince Oberyn que la jeune fille en avait longuement voulu: responsable de l'infirmité de son aîné, elle avait gardé l'image d'un homme violent et avide de sang. Les rumeurs sur la réputation de la Vipère Rouge n'avait guère aidé la bieffoise à se faire une autre opinion, mais le mariage du prince Viserys et de la princesse Arianne lui avait permit de mettre de côté les aprioris qu'elle avait pu avoir. Aegon était le neveu d'Oberyn, elle se devait d'être impartiales vis a vis de ses rancoeurs, chaleureuse envers ceux qui devenaient ses oncles et tantes par alliance. Ainsi, si le coeur de Margaery était en paix avec ses croyances précédentes, si une amitié relative existait entre l'épouse du prince héritier et la maison princière de Dorne, ce n'était pas le cas du reste de la région qui ne voyait en elle, que l'engeance de leur ennemi de toujours.

Tout fut parfait. L'accueil des Martell était au delà de ses espérances et Margaery apprécia la chaleur de Lancehélion en plein milieu d'un hiver qui, dans d'autres régions, était bien plus rude. Le repos après la traversée avait été plus que bienvenu et ce jour là, enfin, elle se sentait à peu près présentable. Après avoir partagé un instant d'intimité avec son mari dans les appartements qui leur avait été octroyés, Margaery accepta bien volontiers un bain afin de se délasser du voyage et de l'étreinte passionnelle de son aimé. Elle revêtit avec délice l'une de ses robes printanières, oubliée depuis que l'hiver avait été annoncé dans tous Westeros, mais fort à propos en cette région. Lorsqu'Aegon lui demanda ce qu'elle avait prévu tandis que lui, s'entretenait avec ses oncles, elle eut un instant d'hésitation avant d'avouer que la présence d'une nouvelle princesse à Lancehélion éveillait sa curiosité. Aegon eut un sourire malicieux tandis qu'elle accrochait à ses épaisses boucles brunes, un peigne d'or et de diamant qu'elle glissa dans le demi-chignon de sa coiffure. Il finit par partir non sans lui promettre des choses qui lui firent monter le rouge aux joues et l'avoir gratifier d'un baiser. Rêveuse, Margaery se remémora sa dernière visite ici, à l'époque où elle n'était encore que la promise d'Aegon et soupira de bien être. Elle finit par poser sa brosse sur la coiffeuse et enfila ses chaussure avant de se diriger vers la porte des appartements princier, suivie de près par Elinor et Alla. Megga, encore souffrante après le mal de mer de la traversée, était alitée, et Lady Janna avait été au regret de décliner toute proposition, craignant que son statut de Tyrell ne lui soit préjudiciable en l'absence du prince héritier. Alors que la porte se refermait sur elle et qu'elle glissait quelques mots à Alla, lui racontant son premier séjour dornien, elle fut surprise de voir des silhouettes à quelques mètres d'elles. La princesse Talya se trouvaient justement sous ses yeux et ce fut avec une révérence parfaite qu'elle fut saluée. Retournant la distinction en s'inclinant respectueusement comme on le lui avait apprit depuis le plus jeune âge, la bieffoise répondit « Votre Altesse. Ne vous excusez pas, princesse Talya, il est des fois où notre esprit vagabonde bien plus qu'on ne le souhaiterait.  » Elle eut un sourire amical et avança vers la jeune femme dont l'accent trahissait toutefois les origines de l'Est. « Toutefois, il est plaisant de croire que votre esprit, tout comme le mien, se sont concertés pour se retrouver en cet instant précis. Je disais justement à mon époux que cela aurait été une joie de partager un moment en votre compagnie.  » Si les paroles étaient avenante, Margaery se sentit soudainement obligée de forcer son sourire alors qu'elle sentait une chaleur désagréable l'envahir. Etait-ce le temps dornien ? La différence de température soudaine ? Elle se sentait soudainement en sueur, son estomac menaçant et elle dut mettre une main devant ses lèvres pour cacher la respiration haletante dont elle espérait qu'elle l'aiderait à se sentir mieux. Elle n'entendit que vaguement les excuses de la jeune femme sur son accent, craignant plutôt que le mal qui la prenait lui fasse défaut et, glissant une main derrière son dos, fit signe à Elinor. La Tyrell s'effaça discrètement tandis que la princesse des roses contenait le malaise qui naissait en elle: voilà bien un moment pour être malade ! « Je vous prie de m'excuser je ... Je me sens quelque peu mal, sauriez vous où je pourrais m'assoir éventuellement.  » Alla s'empressa d'attraper son bras pour la soutenir tandis qu'elle même retenait la violente nausée qui s'imposait à ses lèvres. Il aurait été malséant de rendre son petit déjeuner sur les jupes d'une princesse de Dorne. Bien qu'elle ne soit pas originaire de Westeros, l'insulte n'en demeurerait pas moins terrible. « Ce n'est que passager, je vous assure. Voilà plusieurs jours que je ne me sens guère dans mon état normal. Je crains que la traversée depuis Accalmie m'ait bien plus fatiguée que je ne le pensais.  » confia-t-elle alors qu'Elinor arrivait d'un pas rapide avec un innocent panier dans lequel se trouvait un linge. Margaery la foudroya du regard pour son manque de discrétion mais, en se tournant de nouveau vers la jeune Talya de Tyrosh, elle eut grand peine à retenir sa nouvelle vague nauséeuse.

(c) oxymort



(2.02)



┗ THE PRINCESS ROSE ┛
We've been living on a fault line and for a while, you were all mine. I've spent a lifetime giving you my heart I swear that I'll be yours forever : 'til forever falls apart
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Margaery Targaryen & Talya de Tyrosh.



Le sourire qu’affichait Talya s’agrandit sensiblement à la remarque de la princesse royale. Esprits ou Destin ne faisaient qu’un, à ses yeux. Le Destin avait toujours de nombreux tours dans sa manche. La jeune femme s’en était rendue compte à de nombreuses reprises. Elle s’était imaginée toute sa vie durant épouser un grand homme de Tyrosh ou d’une autre Cité Libre, afin de renforcer le pouvoir de sa propre Cité, de sa propre famille. Et la voilà ici, maintenant. La voilà ici et maintenant à Westeros, portant le titre de Princesse de Dorne et discutant avec une autre tête couronnée de ce continent. Comment aurait-elle pu imaginer qu’une pareille chose puisse se produire, elle pour qui son premier séjour à Dorne s’était soldé par un retour dans sa patrie d’origine de manière prématurée ? Le Destin s’était toujours montré joueur à son égard, bien que très prometteur également, Talya ne pouvait pas le nier.

« Oh, je ne peux qu’être ravie et flattée du fait que ma présence vous ait semblé profitable ! avoua Talya, avec un léger rire. Le Destin fait décidément bien les choses, ne trouvez-vous pas ? »

Si Talya affichait un sourire des plus lumineux, elle ne pouvait s’ôter de l’esprit le fait que l’autre jeune femme ne semblait pas dans son état normal. Si la Tyroshi avait l’habitude des climats chauds, voire chauds et humides au vu de certains des voyages qu’elle avait pu effectuer en Essos, elle ne put s’empêcher de penser qu’il s’agissait-là de la cause de ce trouble qu’elle avait cru déceler chez la Princesse Margaery ? Il est vrai que le temps des autres régions était sans doute bien différent de celui entre Dorne et Tyrosh et que le changement pouvait parfois être des plus brutaux…

La nouvelle Princesse de Dorne n’eut cependant pas le temps de se poser d’avantage de questions quant à l’état de l’autre jeune femme. Si celle-ci était on ne peut plus entourée, et semblait l’être pour le mieux qui plus est, Talya sentit son inquiétude s’amplifier en elle. Bien sûr, il y a encore quelques jours, voire quelques mois, la famille de Quentyn n’était que des mots sur des feuillets, des descriptions et quelques portraits crayonnés de temps en temps. Le prénom de Margaery était ressortit plusieurs fois lors de leur correspondance, le plus souvent en compagnie de celui de son époux, Aegon Targaryen, et cousin du Prince Quentyn. Mettre un prénom sur un visage était un fait des plus agréables. Cela ne rendait la personne en question que plus réelle encore. Et si la Princesse Margaery n’était point de son sang, ni même de celui de son époux, son bien-être la concernait, en Martell qu’elle était désormais.

« Oh, bien sûr ! L’air frais vous fera le plus grand bien ! Les jardins ne sont pas très loin et on y trouve une ombre plus que salutaire à Dorne. Vous vous sentirez mieux en quelques instants ! » assura Talya, offrant un sourire compatissant à l’autre jeune femme.

Shaïra était de santé fragile, c’était un fait connu de tous à Tyrosh. La chaleur lui pesait plus qu’elle ne pouvait lui peser. Aussi, Talya avait rapidement retrouvé les réflexes qu’elle avait pu avoir à Tyrosh lorsqu’elle se trouvait en compagnie de sa cousine. Si celle-ci appréciait les couleurs et les senteurs de leur Cité d’origine, la chaleur l’importunait plus rapidement qu’elle ne pouvait importuner Talya. Aussi fallait-il rester au plus près des fontaines et des grandes bâtisses, afin de profiter de leur ombre salvatrice. Aussi ne pouvait-elle qu’apporter son secours à la Princesse, quand bien même il s’agissait-là de son devoir avant tout. Les droits de l’hôte ne semblaient pas différer, qu’importe le lieu où l’on naissait.

« Vos excuses ne sont pas nécessaires, votre Altesse. assura Talya. Dorne est un lieu à part en Westeros et s’accoutumer à son climat n’est pas chose aisée. Concentrez-vous sur vous-même. Le chemin ne sera pas long. Je me rendais justement aux jardins. »

Talya avait ajouté sa dernière phrase sur le ton de la confidence, faisant en sorte de détendre la Princesse. La pauvre semblait pâlir de minute en minute… Si elles n’étaient pas sur la terre ferme, la jeune Tyroshi aurait parié qu’elle avait le mal de mer, un mal dont le Dieu Ivre semblait apprécier affubler les mortels, lorsque l’envie de se divertir lui prenait. Après quelques instants d’hésitation, la jeune femme finit par s’approcher, saisissant délicatement le bras libre de la Princesse, pour la soutenir.

« Votre Altesse, mon expérience de la médecine est sans doute sommaire, il est vrai mais… Si je puis me permettre… Voyez-vous, les femmes de ma famille sont autant à leur aise sur les flots que sur la terre ferme. Respirez profondément puis inspirez doucement, petit à petit. Vous ne devez pas retenir votre souffle, cela ne ferait qu’amplifier votre mal-être. Lady Alla, c’est cela ? s’enquit Talya à l’attention de l’autre jeune femme, sur un ton avenant. Les jardins ne sont pas très loin. Il nous suffira de tourner une première fois à gauche puis à droite. Le couloir nous mènera ensuite directement jusqu’aux jardins les plus proches. »

La Princesse Margaery n’avait guère besoin d’être secouée en tous sens dans l’état qui semblait être le sien. Talya remercia silencieusement Trios de lui avoir donné une si bonne mémoire des visages et de lui avoir permis de se rappeler du chemin qui lui permettrait de mener sa mission à bien. Finalement, le Destin avait bien fait de la perdre quelques instants. Le Palais-Vieux était un véritable labyrinthe et mieux valait ne point s’y perdre, plus encore dans une telle situation.

« Oh, vous parlez à une consœur dans ce cas. confia Talya, avec un sourire et dans l’espoir de changer les idées de l’autre jeune femme. Naviguer est un moyen des plus rapides de voyager, c’est un fait. Mais c’est cette vitesse qui le rend plus fatiguant encore que les chevaux. Il m’est déjà arrivé d’avoir les jambes tremblantes plusieurs jours durant, lors de mes premiers voyages, pour ne rien vous cacher ! continua la jeune Tyroshi, avec un léger rire. Il n’y a aucune honte à avoir à ce sujet. Respirez profondément et tout ira bien. Cela passera, comme vous le dites si bien. »

Alors que Talya s’apprêtait à faire signe à Lady Alla de se mettre en marche, une autre jeune femme arriva dans leur direction. Il s’agissait d’une autre des dames de compagnie de la Princesse Margaery, la jeune femme en avait la presque-certitude. Elle tenait un panier, contenant ce qui semblait être une pièce d’étoffe. La jeune Tyroshi n’eut cependant pas le temps de se poser d’avantage de questions. D’un léger signe de sa main libre, la Princesse de Dorne invita Lady Alla et la Princesse à se mettre en marche, la soutenant toujours de son côté. Le tout était d’aller vite mais pas suffisamment pour que les choses ne s’aggravent pas.

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Margaery Targaryen & @Talya de Tyrosh

Depuis quand n'avait-elle pas eu chaud de la sorte ? C'était étrange cette température en plein hiver ? Etait-ce réellement l'extérieur ? Ou cela venait-il d'elle ? Tant de question se bousculaient dans l'esprit de la bieffoise qu'elle aurait pu tourner de l'oeil tant le sentiment d'oppression la prenait au corps. Elle n'avait pas souvenir de s'être sentie si mal lors de sa dernière visite ? Pourtant, c'était encore l'été et la fièvre de la jeunesse amoureuse n'avait pas manqué d'être remarqué par son frère aîné: un intermède de joie et de fête entre deux drames, deux enterrements. Avant, la mort de son père, le deuil des Tyrell qui s'étaient légèrement enthousiasmés lors du mariage de Loras et de l'annonce de ses fiançailles avec Aegon. Après, la mort de la reine douairière, le vide laissé par cette grande dame, vestige d'un temps passé que le temps n'avait pas épargné et qui laissait dans son sillage, trois enfants orphelins  et deux petits enfants tout aussi attristé. Ainsi, Dorne gardait une couleur particulière, un gout de fête, de chaleur, une odeur épicée et exotique qui transcendaient les luttes entre les Martell et les Tyrell, entre Dorne et le Bief. Voisins ennemis s'étaient assemblées pour fêter le mariage d'un prince avec l'héritière de la famille Martell, la belle Arianne, lors de réjouissance où les préjugés avaient fait choux blanc. Alors pourquoi se sentait-elle mal aujourd'hui ? « Assurément ! Gageons que cela soit le signe d'une amitié durable entre nous.  » dit-elle à l'enthousiasme réciproque de la jeune mariée. Elle savait ce que cela était d'arriver dans une famille d'une telle importance tout en ayant longtemps songer que son avenir était ailleurs. Jamais elle n'aurait cru devenir une princesse avant de rencontrer Aegon, jamais elle n'avait envisagé un tel futur lorsqu'elle se promenait avec ses amies dans les jardins du château familial. Et pourtant ... La princesse Talya, elle, venait d'un continent bien lointain, un destin enviable et une couronne qui faisait d'elle l'une des femmes les plus influentes de Westeros. Pour sur, c'était un beau mariage. Pourtant, malgré ses déductions purement froides et factuelle, Margaery trouvait en Talya de Tyrosh quelque chose de sympathique.

Sans doute cela venait-il de la prévenance qu'elle témoigna à son égard, ne paraissant nullement gênée de la faiblesse soudaine d'une princesse royale amenée à devenir reine des Sept Couronne. Il n'y avait aucun jugement dans l'attitude que témoignait la jeune femme à son égard, seulement un soutien féminin qui laissa Margaery supposer que ce n'était pas la première fois qu'elle faisait face à ce genre de malaise. Prenant les conseils de cette nouvelle cousine par alliance très au sérieux, Margaery commença à inspirer et expirer en espérant retrouver le contrôle des nausées qui s'étaient faite grandissante, blanchissant son teint en trahissant son malaise. « Je vous remercie. Il semblerait en effet que je sois trop dépaysée par Lancehélion. J'espère que vous ne m'en tiendrez pas rigueur: nous autre bieffois jouissons, certes, d'un sang chaud, mais d'un climat bien plus tempéré, surtout en hiver.  » dit-elle d'un ton semi-amusé tandis que, toujours malade, elle reprenait ses respirations profonde à la recherche d'un mieux être qui tardait à venir. Toutefois elle devait admettre que l'ombre apportait à ses narines un peu d'air frais que ses poumons trouvaient bienvenue. Peu à peu, Margaery se détendit, sentait la pression sur son estomac se réduire également. « Quelle honte ! Quelle piètre image devez-vous avoir de moi à présent ? Je vous assure que d'ordinaire je m'assure de ne pas rendre mon déjeuner sur les jambes de mes hôtes.  » ajouta-t-elle avec un léger rire nerveux. Ça pour une première impression, elle venait de faire fort ! Manquer de vomir sur une princesse dornienne, elle était certaine que cela ne manquerait pas de lui valoir les taquineries légèrement moqueuses du prince Oberyn. Pour peu que cela soit mal interprété par les dorniens présent, elle pouvait dire adieu à la bonne entente, encore fragile, qu'elle tentait d'instaurer entre Hautjardin et Lancehélion. Elle eut un sourire un peu faible tandis que le malaise passait, lentement mais surement, grâce aux bons soins de la tyroshi. « Sans doute avez vous un meilleur pied marin que moi.  » commenta-t-elle avec une oeillade curieuse. La Rose n'aurait pu dire se sentir pleinement rétablie, mais elle avait l'assurance de pouvoir arriver à destination sans se ridiculiser davantage. « Vous disiez avoir des compétences en médecine ...  » commença-t-elle, à présent plus curieuse et bavarde que lorsque le coeur lui montait aux lèvres. « Est-ce commun en Essos d'avoir ce genre de connaissance ? Vous êtes une sorte de ... Guérisseuse ?  » demanda la princesse avec intérêt. Une tête couronnée qui n'était pas instruite que de broderie, d'art et de littérature, cela pouvait devenir infiniment plus intéressant.

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An 301, lune 9, semaine 4.



Margaery Targaryen & Talya de Tyrosh.



Aux mots de l’autre Princesse, Talya ne put qu’acquiescer. Une entente durable, voilà tout ce qu’elles pouvaient espérer. Ne faisaient-elles pas partie du même monde, désormais ? La jeune femme s’amusa à cette pensée. Être du même monde qu’une jeune femme issue d’une grande famille du Bief devenue Princesse Targaryenne… Comment aurait-elle pu s’attendre à une pareille chose, il y a encore quelques années, à l’époque où son père ne songeait pas encore à la marier ? Après la mort de sa tendre mère, Talya ne s’attendait plus à quitter Tyrosh, et ce, même pour une autre Cité Libre afin d’y bâtir son propre foyer. Et pourtant… La voilà désormais en ces lieux, à mille lieues de ce qu’elle avait pu imaginer pour son avenir lorsqu’elle était encore enfant.

« Oh, il n’y a rien de plus naturel, vous n’avez pas à vous excuser pour si peu. assura Talya, avec un léger rire. Dorne est une région particulière sur de nombreux points. Qui plus est, vous n’êtes arrivée que depuis peu. Les choses ne peuvent donc aller qu’en s’améliorant, ne pensez-vous pas ? Mais dites-moi, vous qui venez du Bief, est-ce vrai ce qu’il se raconte à son sujet ? Qu’il s’agit sans doute du grenier et du jardin de Westeros ? La jeune femme secoua légèrement la tête. Veuillez excuser ma curiosité. S’il m’a fallut apprendre de nombreuses choses avant de songer à me marier loin de la patrie de mes ancêtres, j’ai l’impression d’en découvrir de nouvelles de jour en jour ! »

Talya se souvenait encore de ces moments passés en compagnie de son plus jeune frère, penché sur ces cartes de Westeros que leur oncle avait consentit à leur prêter. Aryos s’était alors perché sur ses épaules, comme pouvait le faire un goéland sur la mat d’un navire. Il avait rit de cette curieuse manie qu’avait sa sœur de compulser autant de savoirs qui ne serviraient que peu à la Princesse qu’elle était amenée à devenir. Talya n’avait pas mal pris cette conversation qu’ils avaient alors eu. Son frère comptait trop pour elle pour qu’elle puisse penser à se disputer avec lui quelques temps avant qu’ils ne soient séparés. Aryos avait fini par comprendre son point de vue, lui semblait-il. Les étrangers avaient pour eux une image curieuse aux yeux des populations d’un lieu donné. Une image qui pouvait aussi bien les servir que leur causer le pire des sorts, faisant d’eux des boucs émissaires, si le pire se produisait. Ses connaissances n’étaient là que pour la protéger, dans les faits.

« Allons, tout cela est déjà oublié ! assura la jeune femme, avec un rire plus franc cette fois. Qui plus est… Talya jeta un regard derrière elles, comme pour s’assurer que personne n’avait pu les voir ou les entendre, avant de reporter son regard sur Margaery. Qui plus est, personne à part nous ne peut avoir conscience de ce fait. Cela sera notre secret, voilà tout. » reprit-elle, sur un ton plus bas.

Si Talya avait parfaitement conscience des normes et de l’étiquette en vigueur en Westeros, sa tante s’était d’ailleurs plusieurs fois assurée par elle-même de ses connaissances à ce sujet, son propre caractère faisait qu’elle se montrait volontiers indulgente. Le fait qu’il s’agisse d’une rencontre privée, bien qu’improvisée, ne rendait que cette idée plus prégnante encore. Qui plus est, il lui semblait que le teint de l’autre jeune femme reprenait déjà quelques couleurs. C’était là tout ce qui importait. Si la Tyroshi devenue Princesse de Dorne ne serait jamais la Princesse en titre de ces lieux, elle n’en avait pas moins gardé quelques habitudes pour ce qui était des soins et des attentions à fournir à des invités.

« Tyrosh est une Cité maritime, votre Altesse. Aux yeux des Tyroshis, la mer est l’une de nos ancêtres. Aussi y retournons-nous après notre trépas. Mais avant cela, nous y restons intimement liés toute notre vie durant. La jeune femme esquissa un sourire à cette pensée. Il nous a fallu apprendre à maîtriser ses colères afin d’y voguer sans crainte ou presque. Oh bien sûr, avoir le pied marin n’est pas inné, loin de là. De nombreuses personnes pourraient témoigner du fait que mes premiers voyages ne se sont pas déroulés sous les meilleurs auspices. Cela vient avec le temps et la pratique de la mer. Vous verrez, votre prochain voyage sur les flots se passera bien mieux que le précédent. » termina-t-elle, conservant toujours son sourire.

Talya parlait en connaissance de cause. Si elle avait plusieurs fois rendu plus que ce qu’elle avait pu ingérer à cause des secousses qui prenaient la coque du navire de son oncle, les choses s’étaient apaisées par la suite. Ce qu’elle avait du amuser le Dieu Ivre dans de tels moments. Mais Talya n’en ressentait plus la moindre gêne désormais. Son oncle, malgré le fait qu’il soit un marin des plus expérimentés, avait du essuyer les mêmes déboires dans sa jeunesse. Il lui avait fallu plusieurs voyages pour se faire aux secousses des vagues et pour savoir comment réagir en cas de tempête et il en avait été de même pour elle. Le corps avait de formidables capacités d’adaptation !

« Guérisseuse ? Je n’irai pas juste-là bien qu’il soit vrai que je dispose de quelques connaissances à ce sujet. avoua Talya, un sourire amusé aux lèvres. Voyez plutôt en moi une âme curieuse qui n’a jamais su se contenter des choses nécessaires qu’on souhaitait lui inculquer à la bonne gestion d’un foyer. »

Si son arrivée à Dorne était encore récente, Talya savait que sa présence avait étonné plus d’une personne. Certaines d’entre elles semblaient d’ailleurs avoir oublié le fait que si son parler était particulier, elle comprenait parfaitement la langue qui était parlée en ces lieux. Aussi, la jeune femme s’était rapidement rendue compte que les mystères qui entouraient Essos étaient devenus comme une ombre pour elle. Ainsi la disait-on volontiers magicienne, paraissait-il. A ce sujet, la jeune femme préférait rire. Il n’y avait rien de plus à faire. Que cela soit en Essos ou en Westeros, la Magie était sans aucun doute l’apanage des Dieux seuls désormais. D’un autre côté, ces rumeurs n’étaient sans doute pas nées de rien. Une servante avait du la voir lire l’un de ces livres d’astronomie qu’elle appréciait ou en train de préparer ces soins qu’elle s’appliquait aussi bien sur les cheveux que sur la peau. Son imagination avait fait le reste, voilà tout.

« Voyez-vous, reprit Talya toujours souriante, je suis née seule fille dans une fratrie comportant déjà trois frères plus âgés que moi. Aussi, ont-ils déteint sur moi à de nombreux sujets, au grand désespoir de certains membres de ma famille. La jeune femme rit quelques instants. D’un autre côté, mon père n’a rien fait pour les détromper. Il m’a laissée naviguer et voyager en leur compagnie à de nombreuses reprises. Si je serais sans doute incapable de mener un navire par moi-même pour ce qui est de son fonctionnement, les Dieux m’ont, semble-t-il, dotée d’un fort bon équilibre qui aurait pu me permettre de songer sérieusement à une carrière maritime si mon sexe me l’avait permis. Mais les Dieux en ont décidé autrement, comme vous pouvez le constater. De ma courte vie de marin, je n’ai conservé qu’une bonne vision nocturne, une habilité à reconnaître les créatures marines d’un regard, quelques remèdes transmis par plus avisés que moi pour combattre certains maux, un intérêt pour l’astronomie et de nombreux et doux souvenirs. »

Ainsi qu’une grande habilité pour grimper dans les cordages dès qu’elle en avait l’occasion et quelques chansons qui feraient rougir les oreilles des Septons et des Septas si les paroles quittaient ses lèvres. A ce sujet, la jeune femme préférait mettre en avant sa dextérité sur certains instruments. Il en allait de sa réputation, c’était un fait. D’un autre côté, la Tyroshi devenue Princesse de Dorne devait avouer que les apprendre en laissant traîner ses oreilles dans des lieux peu convenables pour une femme de son rang lui avait permis d’apprendre d’autres choses bien plus intéressantes. Sa curiosité était sans doute maladive aux yeux de certains mais fort était de constater qu’elle lui avait été fort utile jusqu’à aujourd’hui.

« Regardez-nous y sommes presque. Je crains que les jardins du Palais Vieux ne soient pas aussi beaux à voir que ceux que vous pouvez avoir dans le Bief mais ils ont leur charme tout de même, vous verrez. »

Bien que la sortie du couloir soit encore à plusieurs pas, Talya sentait déjà l’air frais sur sa  peau. Frais mais qui restait doux. Si l’hiver était là, il était toujours moins puissant à Dorne, semblait-il. Du moins, pour le moment. Il était impossible de savoir combien de temps il durerait ou d’avoir la moindre idée de sa réelle puissance. Mais à cet instant précis, rien ne les empêcherait de profiter d’un peu d’air frais sans pour autant en trembler et en claquer des dents.

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L’éternité, c’est la Mer mêlée au Soleil.

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La bieffoise secoua la tête négativement, bien que lentement, pour éviter la nausée de revenir. « Ne vous excusez pas d'être curieuse à propos de votre nouvelle patrie ! Je crains que peu ne se prête à vous répondre sur le Bief ici, malheureuse.  » justifia-t-elle en songeant que rares seraient ceux qui parleraient de Hautjardin et du Bief en d'élogieux terme. Le passif entre Dorne et sa région natale étaient trop profondément ancré pour qu'il disparaisse d'un claquement de doigt. Elle avait elle même tenter de se rapprocher des Martell, au nom des liens d'alliance que son mariage avec Aegon avait provoqué: fils d'Elia Martell, il était un lien indirect entre les deux royaumes autrefois en guerre. Mais en dehors de la maison princière, elle doutait que les choses se soient apaisé entre les deux royaume.  « Nous autre bieffois ne sommes guère en bon terme avec Dorne.  » admit-elle avec une grimace pour faire comprendre sa reflexion précédente. Elle soupira un instant avant de reprendre. « Mais pour vous répondre, c'est vrai. En partie. Westeros peut compter sur d'autres régions pour subvenir à ses besoins bien que ce soit dans le Bief que les terres sont les plus vastes et les plus fertiles. Une grande partie de notre économie est basée sur l'agriculture et le commerce.  » Contrairement à l'Ouest, les Tyrell ne tiraient pas leur fortune des mines mais bel et bien des très nombreuses et généreuses récoltes que ses vergers et champs offraient aux maisons du Bief. Il était même question d'une légende au sujet du fondateur de Hautjardin, Garth Main-Verte, ayant fuit Dorne où rien n'acceptait de pousser. Elle garda cependant cette anecdote pour elle, consciente qu'un rien pouvait vexer un dornien et que même si la princesse n'était guère native de Dorne, son mariage en faisait l'une des leurs. « Et au delà de la production de nourriture, il vous faudrait voir Hautjardin ... Je n'ai jamais vu de palais comparable ! Bien que Lancehélion soit propre magnifique bien sur ! Mais ... le Donjon Rouge, Corneilla, Castral Roc ou même Accalmie ... Chacune de ces forteresses possèdent ses propres caractéristiques. Nous autres Tyrell n'avons pas une rose d'or comme emblème pour rien.  » ajouta-t-elle avec une oeillade entendue. Chaque spécificité de chaque régions qu'elle avait visité jusque là se reflétait dans le château de ses suzerains. Les Eryés des Arryns, perchés à des mètres au dessus du sol dans des montagnes qu'elle n'avait pu qu'observer depuis les Portes de la Lunes, les épaisses forets du Conflans qui noyaient Corneilla dans une mer vert foncée, la rocheuse Accalmie qui donnait sur une mer déchainée ou encore l'élégante Castral Roc où tout reflétait la grandeur et la richesse de ses habitants. Dans ce genre Hautjardin était une roseraie gigantesque, un écrin floral durement entretenu mais qui témoignait de l'amour que les Tyrell avaient pour la nature et le beau.

Son sourire fatigué par les nausées impromptu, se dessina sur ses lèvres à la mention que Talya faisait d'un secret entre elles. « Et bien ... J'imagine que nos mariages respectifs font désormais de nous des cousines par alliance ? Alors disons que cela fait parti de ces accident demeurant en famille ?  » commenta-t-elle en retenant un rire. Il fallait qu'elle cesse de s'agiter dans tous les sens si elle ne voulait pas se sentir mal une fois de plus, songea-t-elle avec sévérité. Elle écouta alors, avec silence, la toute nouvelle princesse de Dorne lui parler de Tyrosh, de cette ville natale qu'elle avait du abandonner pour se marier, tout comme elle avait fait ses adieux à Hautjardin en épousant Aegon. « voilà une bien belle description que vous en faites ! Ne regrettez vous dont pas votre cité natale ?  » demanda la jeune fille une fois le monologue de 'étrangère terminé. Le mal du pays ... Comme il devait être aisé de le ressentir, comme cela devait être dur quand sa patrie était de l'autre côté du détroit et non à quelques jours de cheval. « Il est drôle de constater que dans chaque famille, il y a des traditions et des passions partagées ... Mes frères ont toujours aimé la joute: avez vous déjà vu un tournoi ?  » demanda Margaery alors qu'elle songeait aux joutes qu'elle avait pu voir enfant, au terrain sur lequel Loras et Garlan s'amusaient enfant, dans l'espoir de se faire un nom tandis qu'elle, loin de la dangerosité de ces activités, les observaient avec admiration. Il y avait également d'autre passion comme la fauconnerie ou le tir à l'arc, enseigné à des fins purement ludique, qui était apprécié de la jeune fille qui voyait dans ces arts un moyen de se rapprocher d'héroïnes d'histoire que lui comptait son aîné. « Je pouvais passer des heures à les regarder s'entrainer quand j'étais enfant bien que je ne me sois jamais rêvés à les remplacer ! Je partageais avec eux l'amour de l'équitation entre autre chose.  » poursuivit-elle avec nostalgie songeant aux longues balades à cheval qu'elle avait faite avec Loras, à ces trajets jusqu'à Villevieille où elle refusait de se laisser conduire en carrosse pour montrer ses talents de cavalière. Elle soupira à nouveau. « Aujourd'hui, mon cher Willos a bien d'autres occupations et sa jambe ne lui permet plus ce genre de chose. Garlan, lui, a des responsabilités envers sa famille et son seigneur. Quand à Loras ...  » Elle marqua un silence, ignorant si la jeune femme savait tout ceci. Si elle savait que Willos était infirme à cause de la lance du Prince Oberyn, si elle savait que Loras avait disparu. Comment le pourrait-elle, siffla une voix dans son esprit: elle n'était là que depuis quelques semaines !  « ... Loras était le meilleur d'entre nous. Un cavalier d'exception. On l'avait même surnommé le Chevalier des Fleurs.  » conclut la jeune fille avec un sourire forcé qu'elle s'efforçait de maintenir pour ne pas trahir le vide que l'absence de Loras causait en elle.

Hochant machinalement la tête, pressée de pouvoir trouver paix et repos dans des jardins digne de ce nom, elle répondit. « La beauté d'un jardin se mesure également à la compagnie qu'on y trouve. Et la votre vaut tous les jardins de Westeros je vous assure.  »

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Margaery Targaryen & Talya de Tyrosh.



Talya avait toujours été une âme curieuse. Une âme qui se complaisait parmi les livres et les érudits. Cela n’avait rendu sa conversation que plus intéressante, plus encore aux yeux des invités de marque que son père avait pu accueillir par le passé. Combien d’entre eux avaient pu s’étonner du fait qu’elle avait déjà traversé les rues de leurs Cités ? Qu’elle en connaissait les ports aussi bien que celui de Tyrosh ? Malgré ce fait, les paroles de la Bieffoise ne purent que trouver écho chez elle. Bief et Dorne ne s’étaient jamais entendus, combattant plus qu’ils ne pouvaient discuter, faisant d’avantage couler le sang que signer des paix d’encre. Venant d’une femme qui portait désormais le titre de Princesse de Dorne, bien que ses origines fussent plus lointaines, demander à parler du Bief était sans doute aussi ubuesque que si un Tyroshi s’intéressait de trop près à Myr ou à Lys…

« Hélas, je ne puis que m’en douter. avoua Talya, avec un sourire contrit. Le sang ne fait qu’appeler le sang. De tous temps, les choses ont été ainsi. A bien des égards, cette rage que peuvent partager vos terres et celle de mon époux ne peuvent que rappeler les conflits fratricides qui ont ébranlé ma pauvre Cité et ses sœurs. Nous nous apprécions autant que nous pouvons nous détester. »

Malgré ce feu ardent et sans fin qui avait été allumé il y a de cela des siècles et des siècles entre ces vertes terres du Bief et les terres rougies de Dorne, l’autre princesse consentit à lui en apprendre d’avantage sur sa région de naissance. Alors, Talya se tut, l’écoutant avec toute l’attention dont elle était pourvue. Contrairement à ce que certaines personnes pouvaient penser, Essos pouvait aussi faire preuve d’une certaine verdure, bien qu’elle ne semblait être sans aucune mesure avec les champs et les prés verdoyants du Bief.

« Les miens ne connaissent que peu le vert des plantes ou le jaune d’or de certaines céréales, pour ne rien vous cacher. Aussi ne puis-je qu’imaginer les choses que vous décrivez. commenta Talya, tout sourire. Nous ne connaissons que le bleu de l’océan, qui se mêle souvent bien volontiers à celui du ciel. La mer pourvoit à nos besoins et anime ma Cité. Elle en est le sang, la vie. Imaginez donc ! La demeure de ma famille a été construire sur un large piton rocheux qui surplombe Tyrosh. De là-haut, nous voyons tous, aussi bien la ville que les flots ! Et depuis les îles appartenant à ma Cité les plus éloignées, vous pouvez même apercevoir les côtes de Westeros par temps clair. La jeune femme se tut quelques instants, avant de reprendre, avec un petit rire. Du moins, avec un œil exercé. Il m’a fallut des mois, si ce n’est des années pour discerner Dorne du reste des rochers et bancs de sable des alentours ! »

Les Tyroshi connaissaient le Détroit comme leur propre foyer. Plusieurs fois, ses frères l’avaient donc amenée sur les petites îles qui entouraient leur si belle Cité. Pour cela, les embarcations de grande taille étaient à proscrire. Ces îlots n’étaient que rarement occupés. Les plus petits ne l’étaient que par quelques originaux, des marginaux qu’il ne faisait pas forcément bon de côtoyer. Les plus grands d’entre eux étaient cependant pourvus d’une population toute particulière de marins et de magistrats Tyroshi. Ils veillaient alors sur les cargaisons qui devaient atteindre Tyrosh en évitant tout risque de maladies venues du lointain par un principe de quarantaine.

« Pour le reste, nos régions ne semblent pas aussi différentes qu’elles en ont l’air. reprit la Tyroshi devenue Princesse de Dorne. Tout comme vous, nous vivons du commerce. Celui des teintures plus précisément. Le rouge, le bleu… Voilà des couleurs que nous apprécions ! Aussi ne pouvons-nous que rire du fait que les femmes et les hommes de Westeros préfèrent des couleurs plus banales à ce sujet ! Nous en fabriquons volontiers mais point pour notre propre usage ! »

Talya n’avait pas pu retenir un rire à cette dernière mention. Les Tyroshi vivaient de nombreuses choses. En cela, les teintures n’étaient que la partie la plus connue de leurs activités. Nombreux cadets s’engageaient volontiers dans des milices de mercenaires, une source de revenus considérables dans les faits. Leurs forgerons étaient aussi renommés dans certains domaines également. Mais le commerce des teintures ou encore d’épices étaient sans aucun doute les domaines les plus respectables de tous !

« Ne dit-on pas que les liens du mariage sont sacrés et ne peuvent en rien être brisés de ce fait ? se contenta de répondre la jeune femme, avec un sourire. Ils font et défont les familles, les choses ont toujours été ainsi. N’ayez donc aucune crainte, votre secret sera bien gardé avec moi. Nos époux partagent des liens des sangs. N’est-ce pas notre cas de ce fait ? »

Le ton de la jeune femme était doux et avenant. Il n’était pas de l’ordre du possible de mettre plus mal à son aise Margaery. Au grand contraire. Si l’autre jeune femme restait fort pâle de teint, il semblait à Talya qu’elle avait reprit quelques couleurs. Aussi, à la question de l’autre princesse, la jeune femme ne put que masquer le léger mal-être qui l’avait envahie. Talya ne pourrait que mentir si elle disait qu’elle n’avait connu que sa Cité. De ses pieds, elle avait foulé Myr et Lys tout d’abord. Puis, les voiles rouges des navires de sa famille avaient poussé son regard jusqu’à Pentos, Volantis, les Îles d’Été, Braavos également. Mais Tyrosh était et restait son foyer à cette époque. A cette époque…

« Tyrosh aura toujours une place particulière dans mon cœur, tout comme mon père, mes frères, mon oncle et ma tante. J’en garde les plus beaux et les plus doux souvenirs de mon existence mais je ne peux qu’espérer que Dorne m’en offre de nouveaux auxquels je pourrai songer dans de nombreuses années avec tout autant de nostalgie. Peut-être même que certains d’entre eux seront liés à des tournois ? A Essos, de tels divertissements ne sont que peu communs. commença Talya, visiblement songeuse. Mais tel est le lot des femmes que nous sommes. Les Dieux ont décidé que nous serions des armes à nous-seules, capables de faire la paix et la guerre entre deux familles. Les choses sont ainsi faites et la peine finit toujours par s’apaiser d’elle-même. »

Du moins, Talya ne pouvait que l’espérer. Tout comme elle ne pouvait qu’espérer le fait que Dorne ne deviendrait pas une cage dorée pour elle au final, que son mariage se révélerait heureux. Qu’elle ne regretterait pas d’avoir donné son accord à son père pour ses fiançailles puis ses épousailles avec un Prince de Dorne. Des pensées sans aucun doute naïves. En ce bas-monde, il n’y avait rien d’entièrement mauvais ou d’entièrement bon. Les Dieux en avaient décidé ainsi.

« Je ne peux que comprendre votre intérêt pour les chevaux et les choses qui ne sont que peu communément admises pour les femmes que nous sommes ! s’exclama Talya, dans un rire. Mais n’ayez aucune inquiétude ! Si je ne pouvais qu’apprécier le fait de naviguer, jamais je n’ai pu ne serait-ce que nourrir l’espoir ou l’envie de remplacer mes frères aînés ! Ils ont toujours été bien meilleurs que moi dans les domaines que mon père entrevoyait pour chacun d’entre eux. Mon frère le plus âgé se devait de naviguer au mieux parmi les hommes et les femmes de ce monde tandis que les plus jeunes n’ont trouvé leur voie que sur les flots. Et moi… Ma place est ici à présent. »

Ici, jouant le rôle qui avait été déterminé comme étant le sien de part son sexe, et ce, depuis sa naissance. Tout d’abord, elle avait été fiancée. La voilà désormais épouse. Et un jour, la jeune femme ne pouvait qu’espérer devenir mère. Telle était l’une des utilités du mariage. Talya chassa ses pensées de son esprit. Ce regard… Ce silence… La Tyroshi ne pouvait que les connaître, que les comprendre. Le deuil avait souvent de pareils effets, hélas…

« Je suis désolée pour votre frère, votre Altesse. avoua Talya, choisissant ses mots avec la plus grande des prudences. La perte de certaines personnes cause un vide qui semble sans fond pour les personnes qui leur survivent. Même les années ne peuvent pas effacer leur ancienne présence. Ils sont toujours à nos côtés, à leur manière. »

Le ton de la jeune femme s’était fait plus doux, plus compatissant, à la fin de sa tirade. Sa mère avait été l’une des personnes les plus importantes de sa vie. Sa douceur, son allure, ses mots, sa voix… Talya se souvenait encore de tout cela avec la plus grande des précisions. Le deuil avait en cela ce pouvoir. S’il était douloureux, il gravait certaines choses dans la mémoire des vivants. Une chose à la fois douloureuse et rassurante d’une bien étrange manière…

« Oh, je ne peux qu’être flattée par un tel compliment ! répondit la Tyroshi, tout sourire. Et je ne peux qu’espérer que vous n’en penserez pas autrement lorsque nous devrons nous quitter ! poursuivit-elle, dans un rire. Par ailleurs, il semblerait que nous soyons arrivées ! »

Le Palais Vieux était doté de plusieurs jardins comme celui-ci. Leur présence était des plus salvatrices, c’était un fait. En plein été, les fontaines qu’ils abritaient permettaient de rafraîchir les couloirs des alentours. En hiver, il arrivait que certaines d’entre elles soient coupées, par crainte que leur alimentation ne gèle sans doute. Guidant Margaery jusqu’à un banc de pierre tout proche, Talya l’aida ensuite à s’y installer comme il se devait. Suite à cela, la jeune femme s’assit à son tour, offrant un sourire de plus à Margaery. Ici, l’air était bien plus frais. Aussi, Talya ne pouvait qu’espérer que l’autre jeune femme retrouverait rapidement toutes ses couleurs ! La rose qu’elle était n’en serait que plus belle encore !

DRACARYS




L’éternité, c’est la Mer mêlée au Soleil.

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