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D'autres façons de vivre
Sacha • Clarysse Varnier
Semaine 2, Lune 9, an 302,

Ce matin-là, Castral-Roc jouait la musique du silence. Difficile à imaginer, lorsque l’on sait que la veille, une des plus belles fêtes que Westeros avait connu en cet hiver de l’an 302, venait d’avoir lieu, ici, entre ces immenses murs de pierres.
Parlons-en de ces murs. En comparaison avec l’architecture du Bief, Clarysse ne savait pas ce qu’elle pensait de ces murs qui imageaient bien le nom de cette forteresse de Castral-Roc. Car, oui, il était indéniable que le fief des Lannister oscillait entre admiration et frayeur. Ces murs de pierres, empêchant d’entrer même le vent de l’océan, devait être une des forteresses les plus difficiles à prendre de tout le continent. Il ne donnait pas une impression austère de guerre. Il possédait également l’élégance d’une richesse certaine et ne paraissait pas servir à simplement défendre avec une architecture belliqueuse. Cette impression de puissance et de sévérité, la place de Castral-Roc l’inspirait par sa simple présence. L’intérieur se trouvait dans la même veine : une richesse qui inspire une puissance ; bien loin de la richesse prolifique de beauté du Bief. Non pas que Castral-Roc était laid et moins décoré qu’Hautjardin ; loin de là. Des chef-d ’œuvres d’orfèvrerie et d’or témoignaient de la richesse de ce fief. Ils étaient moins de l’expansion que ce qu’avait l’habitude de démontrer le Bief. Pourtant, dans cette retenu, d’un élan de puissance, par un simple objet, une simple tapisserie, un mur immense qui retenait l’air, Castarl-Roc faisait démonstration de puissance.
Clarysse, qui avait déjà eu cette impression de monter socialement par son mariage avec Ethan Varnier, pensait ne plus avoir à subir ce sentiment d’infériorité, si désagréable à la noblesse. Pourtant, entre ces murs de la forteresse des Lannister, Clarysse se sentit une minuscule nobiliette bieffoise.

Le château dormait encore, décuvant de la fête qui avait offert monts et merveilles aux yeux de Clarysse. Elle savait que d’ici peu de temps, elle partirait pour Bulwark, accompagnant son ami -le chevalier d’Hautjardin-, sur la route difficile qu’était celle du mariage. La Bieffoise se sentait honorée et pleine de reconnaissance de pouvoir se vanter d’une amitié avec Ashter Yarwick. Elle ne pensait pas, au départ, que cette promenade bucolique dans les jardins de la place-forte des Tyrell terminerait sur une amitié basée sur le soutien réciproque. Les anciens adolescents se soutenaient, désormais, sur le chemin ardu de l’âge adulte. Pour la première fois depuis longtemps, après ce merveilleux bal plein de couleurs et de profusions, la nouvellement Varnier se sentait à sa place. Comme si, enfin, elle pouvait accepter le destin qui l’avait arraché à ses racines. Des étoiles encore plein les yeux, elle observait la cour de Castral-Roc, seule sous l’arche du péristyle.

Les de la Nouë, éduqués dans l’ascétisme pieux de la religion des Sept, avaient pour coutume de ne pas abuser des doux plaisirs qu’offraient la classe sociale des sangs bleus. Ainsi, elle se trouvait une des premières levées. Elle ignorait si son époux avait passé toute la nuit à ses côtés. De toute façon, il était rentré bien plus tard qu’elle, ce qui lui avait permis de s’endormir sans avoir à subir une de ces tentatives de reproduction. Peut-être était-ce également pour cela que Clarysse se sentait davantage de bonne humeur. Ne supportant toujours pas ces nuits aux côtés de cet homme, la Varnier avait préféré quitter le lit dès son réveil, laissant son époux se remettre de la fête. La blonde, les cheveux bouclés tombant encore en cascade dans son dos, prit une saine inspiration à l’extérieur. Réellement, elle se sentait, pour une fois, à sa place. Quelle chance d’avoir pu assister à ce bal, dans une si jolie robe, en plus !
Sa robe de jour, bleu ciel, frottait sur la pierre du péristyle alors qu’elle faisait le tour afin de faire quelques pas matinaux, profitant de l’air frais et silencieux. Couverte de son hermine, ce froid pouvait presque paraître revigorant.

Des sons humains sortirent la Bieffoise de sa méditation solitaire. Elle jeta un coup d’œil à la cour et vit quelqu’un qui profitait également de cette matinée endormie. Clarysse, prise d’un élan social de bien-être, s’avança vers l’inconnu. En s’approchant, elle se rendit compte qu’il s’agissait d’une jeune femme qui, était pourtant, pas accoutrée comme une dame. Désormais, c’était la curiosité qui poussa Clarysse à s’approcher davantage.
« B-Bonjour. » osa-t-elle lancer à sa compagne de promenade.
La silhouette de cette personne lui inspirait quelque chose de familier. Pourtant, ce qui l’intriguait pour l’instant, c’était les vêtements de cette dame.
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Le bal masqué… Mascarade jusqu’au bout, aussi bien sur mes sentiments que sur tout le reste. J’étais restée le temps minimum avant de demander la permission à Lady Cersei pour fuir dans ma chambre. J’avais presque pas mangé et je m’étais débarrassée de la robe que j’avais pliée soigneusement, pour une fois, avant de la ranger. Roulée en boule sur mon lit j’avais laissé un long soupir s’échapper de mes lèvres. Ser Ashter… Il me manquait terriblement… J’attrapais un oreiller et hurlai de toutes mes forces dedans. Je vivais un putain d’enfer. Je l’avais su. Je l’avais toujours su que jamais… Jamais il ne se passerait rien entre nous… Mais… J’étais… J’avais eu l’impression qu’on m’assassine à chaque fois. Je fermai les yeux en enfouissant mon visage dans l’oreiller. Mon corps était parcouru de tremblements parce que je retenais mes larmes et mes sanglots. Je finis par m’endormir sans savoir comment.

J’émergeai d’un sommeil agité, le calme autour de moi, dans Castral Roc, me fit lever sans bruit. Je n’avais pas spécialement envie de croiser une troupe d’écuyers bagarreurs de bon matin. Quoi que, si moi je tenais bien l’alcool, et que de toute manière je n’avais pas bu, ça devait pas être la même pour eux. Au moins le calme ambiant ce matin était idéal pour que je mette un peu d’ordre dans mes idées. Ou du moins que je m’apaise d’une manière ou d’une autre. J’enfilai mon pantalon et ma chemise avec mes bottes avant de nouer autour de ma taille mon ceinturon. Mon épée, mon poignard… C’était déjà ça.

Je sortis à pas silencieux de l’endroit. J’étais une ancienne vagabonde, marcher sans bruit, se déplacer sans se faire voir… Je ne passai bas par les cuisines, rien que de penser à un bol de gruau mon cœur se soulevait. Je n’avais vraiment pas faim ou même envie de quoi que ce soit. J’avançai à pas silencieux das les jardins de Castral-roc, observant autour de moi, j’entrapercevai parfois quelques brins d’herbe dans le brouillard qui m’entourais. Je fermai les yeux un moment, ma main tapotait machinalement le pommeau de mon arme. Je sursautai presque en entendant une voix.

Une blonde… Je cillais en l’observant avant de m’en rappeler brusquement. Clarysse Varnier. Une femme de plus dans la collection de dames du bief que j’avais pu voir. Je l’observais pendant une minute, elle ne m’avait pas reconnu ? Je m’inclinais devant elle avec politesse :

« Lady Clarysse, je vois que vous vous levez tôt. La fête vous a plus ? »

Je soutiens son regard sans rien dire, c’est moi… ou elle ne semblait pas du tout me reconnaître. Je touchai machinalement la corne de mes mains avant de glisser une mèche qui s’était échappé de ma queue de cheval derrière mon oreille.
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~ When the lights go out, and the night is falling. I’ll be standing tall, with the whole world watching. When the fight goes down, and every eye is on me. I’ll be standing strong. Watch me fight like a warrior. endlesslove. MUSIC.



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Sacha • Clarysse Varnier
Clarysse n’était pas beaucoup sortie du Bief, à l’exception de quelques excursions dans l’Orage, sur des terres assez frontalières à son fief natal. Ainsi, il était clair qu’elle n’avait pas eu l’occasion d’observer beaucoup d’étrangetés. Toujours confinée dans ce qu’elle connaissait, jamais bien loin de sa zone de confort, un rien pouvait la surprendre. Tout comme une dame portant un pantalon dans l’enceinte de Castral-Roc. Bien entendu, elle ne serait pas approchée si cette silhouette ne lui avait pas inspirée quelque chose de familier. Cette femme à l’accoutrement bizarre évoquait un souvenir lointain à la jeune Bieffoise. Après une brève observation, Clarysse en vint tout de même à la conclusion qu’elle n’avait jamais vu cette personne auparavant. Une dame portant les vêtements et les marques d’un guerrier. Non, décidemment, elle était idiote de penser connaître cette personne. Surtout qu’une dame guerrière, elle s’en serait souvenue, c’était certain. Et ce n’était pas au milieux des douces odeurs d’herbes et de fleurs d’Herbeval, d’Hautjardin ou de Villevieille qu’elle aurait pu faire la connaissance de tel personnage.

Dans l’idéal, Clarysse aurait rebroussé chemin, se rendant compte de son erreur et se disant qu’une dame déguisée en homme, pus qu’inhabituel, pourrait l’assassiner, surtout qu’elle était armée. Pourtant, quelque chose l’en empêcha : cet excentrique personnage la connaissait et l’appela par son prénom. Dans un tremblement, la Bieffoise sursauta un peu, vraiment surprise. Paralysée, seule sa main tapotait l’hermine qui recouvrait son corps menu, lui donnant un air bien plus altier qu’à l’accoutumé.
« J-Je… Nous nous connaissons ? » osa-t-elle demander, penchant la tête légèrement sur le côté, dans son interrogation. Pas très à l’aise, elle poursuivit. « Il ne me semble pas vous avoir déjà vue. »
La Bieffoise ne put s’empêcher de toiser de la tête au pied, de nouveau, la femme habillée en homme.
« Vous… Vous faites parti du château ou vous êtes une sorte de… » elle hésita, mais sa naïveté et sa crainte ne la rendaient pas forcément prudente. Bien au contraire, elle enchaînait souvent les maladresses. « vagabond ? » lança-t-elle, pour ne pas dire voleur.
Elle espérait que son bol  d’air ne lui couterait pas la vie. Elle recula sans trop sans cacher, encore une fois par quasi-balourdise, car elle se rendit compte qu’elles étaient seules dans les parages. Cela lui apprendra à aborder les gens. Cette personne, qui semblait la connaître, était peut-être venue comme messager de la mort pour l’envoyer traverser les Sept Enfers. Pourquoi quitter sa zone de confort et sa tranquillité pour se mettre dans des situations incongrues ? Elle qui commençait à sentir venir la paix…
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Je restais surprise de la réaction de la jeune femme… Quoi que… pourquoi étais-je étonnée ? Elle faisait partie de cette collection de dame pas capable de regarder la pauvreté en face sans défaillir. Je me demandais sérieusement ce que Félicité, mon petit chaton, pouvait bien lui trouver pour aimer passer du temps avec elle. J’espérais véritablement que son idéal féminin n’était pas dans cette femme ! Sinon j’allais devoir d’urgence prévenir lady Cersei. Je laissai Clarysse me détailler de haut en bas comme un vulgaire morceau de viande. Mais c’était qu’en plus elle me prenait de haut ! Je ne dis rien, continuant de soutenir son regard. Elle croyait vraiment que j’allais l’assassiner là tout de suite ? Elle semblait être prête à me tomber dans les bras. J’avais presque l’impression de voir des tremblements parcourir son corps.

Vagabond. J’aurais pu très mal le prendre, au vu de mes habits peut-être simples… mais quand même. Mais en soit je l’étais quelque part. Vagabond… j’aurais préférais le terme de messager, mais j’allais pas trop en demander à cette blondinette, déjà qu’elle avait la mémoire paresseuse. Je rassemblais mes cheveux pour les faire paraître le plus court possible.

« Oui lady Clarysse, on s’est connue à HautJardin. Je suis une amie de Félicité. »

Ça n’avait pas l’air de faire de la lumière dans les yeux de la blonde. Je tapotais machinalement mon épée avec un soupir. Je repris la parole d’une voix lasse complètement blasée de la situation :

« Sacha. Je m’appelle Sacha. Je sers Lady Cersei. »

Par pitié, si elle me faisait la morale sur ma manière de faire… Elle allait rejoindre ma troupe mentale de casse-pieds de service qui ne me laissait pas vivre ma vie… Même Lady Cersei préférait me savoir avec de la corne aux mains que dans une robe à broder ! En même temps c’était un enfer à vivre de porter une robe. Je repris la parole.

« J’ai un peu grandis, j’étais plus petite et plus mince à l’époque. Puis… j’avais les cheveux courts. »

Et je devais sans aucun doute ressembler à un garçon. Pas de bol pour elle, j’avais une bonne mémoire des visages, ce genre de chose. J’allais quand même pas lui refaire toute l’histoire. Je lâchais ma queue de cheval qui glissa à nouveau dans mon dos.
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Sacha • Clarysse Varnier
La jeune femme espérait sincèrement ne pas s’être embarquée dans une horrible situation. Non pas qu’elle avait le chic pour cela, bien au contraire. Sa volonté paresseuse la trainait à suivre les décisions des autres ou à se morfondre sur son sort. Elle espérait que cela pouvait changer. Après toutes ces femmes qui l’avaient aidée à voir au-delà de son malheur et de sa souffrance, elle leur devait bien de transformer son Enfer  en force. Beaucoup de femmes l’avaient fait avant elles et beaucoup le feront encore après. Qui ose dire que le beau sexe ne possède pas ses batailles ? Peut-être que les décisions ne semblent pas émaner d’elles et qu’elles subissent les méandres parfois fatals des politiques et décisions masculines, néanmoins, tous ces portraits de femmes fortes lui prouvaient le contraire. Pourquoi pas elle ? Ce bol  d’air qu’elle avait pris le lendemain de la fête de Castral-Roc lui avait fait ressentir au plus profond de ses entrailles cette possibilité. Elle l’exploiterait. Enfin, pour le moment, elle demeurait un peu effrayée par la travestie face à elle. Alors, elle se trouvait pusillanime, retranchée dans sa surprise, sans pouvoir dissimuler ces quelques tremblements.

« Hautjardin ? Vous étiez au mariage de Ser Loras et Lady Cersei ? »
C’était l’hypothèse la plus probable. Beaucoup de ses connaissances de Castral-Roc faisaient partie de cette myriade de gens qui se retrouvaient, bon gré mal gré, dans le Bief pour l’union de la lionne avec l’épéiste fleuri. De cette manière, elle avait rencontré Félicité, sa douce correspondante. Une jeune fille qui lui rappelait que l’insouciance pouvait résider même dans les sphères les plus janusienne de la haut-société. C’était à elle qu’elle devait sa participation à ce merveileux bal qui lui faisiat resssentir un peu de joie à être mariée à un noble tel qu’Ethan Varnier. Elle devrait la remercier. Toutes les herbes du mestre de Midburg n’avaient pas réussi à lui imposer autant de sérénité que ce bal dans l’Ouest.

Sacha… Ce nom lui sonnait, c’était bien vrai.
Pourtant, avec tous les efforts du monde, Clarysse n’arrivait pas à identifier l’étrange protagoniste devant elle. Cette familiarité onomastique ne lui servait qu’à se détendre un peu plus davantage. Elle avait cessé de tapoter et trifouiller son hermine. La dernière indication de la petite vagabonde termina d’illuminer la mémoire de la Bieffoise.

« Sacha ! Bien entendu ! » s’exclama-t-elle, sans quitter son air perplexe.
Une histoire avait remué une petite partie d’Hautjardin. Même encore après, Megga, sa cousine, avait mentionné l’étrange écuyer de Ser Loras que Lady Cersei avait quasiment imposé à son époux. Ce garçon fluet qui, pourtant, au fil des lunes, avaient gagné à la maîtrise de l’épée. La petite troupe de jeunes filles de la cour d’Hautjardin ne savait pas si elles devaient le placer dans la catégorie « beau garçon » ou « troll » des hommes de la cour. Un jeu futile et puéril de jeunes filles de cour auquel Clarysse ne participa pas : toujours trop cruche pour être dans les petites bêtises des filles de cour, ou trop naïve selon l’avis général. Se repaître d’une collection de jeunes hommes à espérer marier n’était pas du goût de l’innocente Clarysse du petit et modeste fief d’Herbeval.

Néanmoins, quelque chose ne collait pas à cette histoire. Était-ce sa mémoire qui lui faisait défaut ? La jeune femme étrange, à la corne sur les mains et à l’air guerrier, ne pouvait être le jeune écuyer de Loras Tyrell qui était… de sexe masculin. C’est pour cela que la blonde n’arrivait pas à quitter son air perplexe : toutes ces indications n’ont pas été les messagers de la vérité sur toute cette histoire.

Clarysse ouvrit la bouche, la referma, la rouvrit : ce qui lui donna un air plus béat qu’à l’accoutumé. Ce n’était pas la réaction idéale, mais la Bieffoise mit vraiment presqu’une minute à coller les bouts de mémoire qui lui restait sur le dénommé Sacha. A bien regarder, il s’agissait bien d’une femme qui se trouvait devant elle, à l’an 302, à Castral-Roc. Quel rapport avec le Sacha d’Hautjardin ?
« Sacha… L’écuyer de Ser Loras Tyrell ? » essaya-t-elle, pas encore totalement convaincue. « Mais j'ai l'impression de penser encore à quelqu’un d’autre ? »
Elle joua cartes sur table : « Un garçon… Sacha, l'écuyer est un garçon… » Pourtant, les vêtements de la dénommée Sacha lui faisaient le signal qu’elle y était, dans la vérité. « Comment est-ce possible… » souffla-t-elle.
Décidemment, quelque chose lui disait que ces retrouvailles allaient assassiner bon nombre de ses préjugés.
« Excusez-moi » termina-t-elle, en reprenant ses esprits suite à son léger choc. « Je suis confuse. Moi, je suis bien Lady Clarysse Varnier -, de la Nouë, à l'époque d'Hautjardin,- et je me rends compte que je vous offusque peut-être à ne pas vous avoir reconnue. C’est que… Vous vous doutez bien. Je ne me souvenais pas de vous de cette manière, Sacha. Quelle étonnante surprise. »
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Par les Sept ! J’avais l’impression d’avoir un poisson en face de moi ! Elle n’arrêtait pas d’ouvrir et de fermer la bouche… Et qu’elle arrête de tapoter avec suffisance son hermine ! Oh par les sept. Cela m’agaçait terriblement. Faisait-elle aussi partie de cette collection de lady qui préféraient oublier les petites gens ?! Non, Félicité aurait pas été amie avec quelqu’un d’aussi… Elle n’était pas à l’aise. Je secouai la tête en signe de dénégation. Je n’étais pas là au mariage… J’étais arrivée plus tard. Et pourtant on racontait que cela avait été une fête magnifique. C’était quoi cette intonation ? Elle était vraiment paresseuse qu’elle ne savait pas mentir. Cela crevait les yeux qu’elle n’arrivait pas à me remettre. Sacha l’écuyer de Ser Loras, ou Sacha la vagabonde, au choix. Je soupirais à sa remarque.

« Non, j’ai toujours été une fille, mais j’me f’sais passer pour un garçon. »

OH mais que ses tremblements se calment ! Je n’allais pas l’assassiner ! et puis quoi encore ?! J’avais l’impression de lui faire vivre un véritable enfer dans cette situation. Et elle avait l’air d’être prête à me tomber dans les bras. Je tendis au cas où le bras pour la retenir si elle tombait. Les Lady avaient vraiment pas une santé idéale pour ce genre de révélation. C’était vraiment une petite fleur… Je ne dis rien observant la lady qui s’excusait. J’avais bien compris qu’elle était désolée ! E souris à sa remarque, elle avait du bol que je ne sois pas susceptible. Certains étaient… Bien plus agressif. Je secouais la tête.

« Y a pas d’mal. J’ai appris pour votre mariage. Mes félicitations en espérant que vous serez heureuse. Vous voulez marcher un peu ? »

Histoire que l’herbe ne commence pas à nous pousser dessus à force de rester immobile dans les jardins. Je caressai doucement le pommeau de mon épée, d’un geste machinal. C’était presque rassurant pour moi d’avoir le poids de mon épée à mes côtés.

« La fête vous a plus du coup ? Vous avez aimé et profité ? »

Il fallait bien que je fasse la messagère pour Lady Cersei pour lui rapporter tout ce qu’on disait sur sa fête. Elle y avait passé beaucoup de temps.
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Sacha • Clarysse Varnier
Clarysse se souvenait bien de l’écuyer de Ser Loras. Très bien même. Il avait cet air suffisant et désappointé lorsqu’il venait chercher Félicité qui se promenait souvent dans les jardins avec elle. A vrai dire, l’air un peu cruche de la de la Nouë, déjà à l’époque, n’avait pas attiré les sympathies de toutes les jeunes dames de la cour. La petite troupe Tyrell atour de laquelle gravité Megga, sa cousine, était bien plus avancée dans les mœurs courtisanes et elles possédaient toutes un esprit bien plus aiguisé et fin que celui de la petite et naïve noble que représentait Clarysse. Alors, auprès de la douceur de la petite Félicité, la jeune Bieffoise trouva la place d’une sororité qu’elle n’arrivait pas à obtenir au sein des gens complexes de la cour. A chaque fois que le dénommé Sacha venait la faire mander de la part de lady Cersei, Clarysse exécutait une légère moue et tentait tant bien que mal de créer un contact avec le jeune écuyer. Chose bien trop difficile car il avait toujours semblé que le petit écuyer de l’Ouest la trouvait désagréable. Au bout d’un moment, Clarysse n’avait plus insisté, sachant que ces jours étaient comptés à Hautjardin, elle laissait ce jeune homme lui arrachait la compagnie de sa douce amie et ne lui accordait plus que des regards suffisants.

En résumé, la Bieffoise ne savait pas trop comment réagir à ces retrouvailles. La surprise de connaître le véritable sexe de l’écuyer de Ser Loras lui donnait déjà pas mal de fil à retordre. Ne pouvant encore lier toutes ces idées et souvenirs, elle prit la main tendue de la jeune Sacha comme une menace ou offense ou geste violent. En bref, elle recula d’un coup avant de se rendre compte qu’il s’agissait peut-être d’un simple geste amical, sans aucune attention d’assassiner  qui que ce soit.
Heureusement, soit Sacha n’était pas susceptible, soit elle savait dissimuler ses véritables sentiments, car elle semblait plus désabusée par la réaction de crainte excessive de la Bieffoise qu’outrée par l’affront que la peur de Clarysse venait de lui infliger. En espérant que les excuses de cette dernière suffirait à apaiser la situation et à mettre fin à l’enfer du quiproquo.

Les saintes excuses semblaient avoir cet effet positif et être messagères  d’une nouvelle paix pour cette discussion, puisque l’étrange Sacha proposa de faire quelques pas.
« Bien entendu. » répondit Clarysse, d’une voix un peu étouffée par la gêne. Ses joues étaient encore teintées de ces dernières émotions. De toute manière, elle comptait profiter de cette délicieuse et silencieuse matinée pour prendre un bol   d’air. Autant ne pas écouter ce dessein à cause d’un simple malentendu.
Les deux jeunes femmes prirent le pas. La Bieffoise suivait la jeune Sacha qui connaissait bien mieux les lieux qu’elle.
« M-Merci pour ces félicitations. Le mariage était à Midburg. Je vis désormais non loin de l’Ouest… enfin, par voie maritime. »
Se laissant guider, elle mit quelques pas à répondre à son hôte au sujet de la fête Lannister, par peur d’allonger sa collection de gaffes.
« C’était une fête superbe. » finit-elle par répondre. Elle tourna la tête vers son interlocutrice et son naturel enjoué et irréfléchi revint en galop. Sa réponse prit un ton enthousiaste. « C’est la seconde fête la plus belle que j’ai vécu de toute ma vie. Je ne savais pas où donner de la tête. Il y a dans la profusion festive de l’Ouest une puissance moins égayante qu’à Hautjardin. Mais quel incroyable témoignage de richesse et de prospérité, tout de même ! Disons que la puissance des Lannister n’est pas usurpée. »
Elle se calma un peu et baissa la tête, rougissant davantage d’avoir ouvert ainsi son cœur. Pour elle, le mariage de Lady Cersi et Ser Loras avait été la fête la plus impressionnante à laquelle elle avait assistée. Ce bal secondait cette fête de peu.
« Mon mariage a donné lieu à une fête bien plus modeste. Mais, si l’hiver passe, j’aimerais inviter Félicité à visiter Midburg. Cela donnera lieu, peut-être, à quelques modestes festivités. Je crois me souvenir que vous étiez très amie avec elle à Hautjardin. Si vous le désirez, vous pourrez ne pas être étrangère à ce projet. »
Elle adressa un petit sourire à la jeune Sacha. D’une voix innocente, elle ajouta.
« Mais tous ces rêves et ces beaux projets ne seront possibles que lorsque le soleil guérira Westeros de ce long hiver. Puissent les Sept nous accorder ces beaux jours. »
Clarysse ferma légèrement ses paupières et prit une inspiration. Le son de l’herbe un peu gelée, craquante sous leur pas, berçait leur discussion. La Bieffoise attendait avec impatience ces temps idéaux qui viendraient apaiser les cœurs. Sa pauvre interlocutrice allait assister au côté rêveur de la nouvellement Varnier. Ce côté dans la lune la trahissait bien souvent et pouvait agacer ceux qui avaient les pieds sur terre. Cette pause inspirante était typiquement ce qui définissait la jeune blonde déboussolée. Cet air frais qu’elle venait de prendre en elle semblait même avoir soulevé une interrogation qui l’habitait depuis le début de cette conservation.

« Dites-moi, Sacha, quel étrange chose que de vous savoir fille. Pourquoi vous travestir ainsi ? Je ne vous juge pas, le mariage m’a apporté la sagesse -, grâce à la Mère,- de savoir que chaque femme se bat à sa façon. Néanmoins, j’ai dû mal à accorder toute cette histoire. Comment avez-vous pu accéder à l’écuage ? »
Avec légèreté, elle changeait de sujet, se sentant, finalement, à l’aise auprès de l’ancien écuyer de Ser Loras. Étonnement, elle trouvait en Sacha un air bien plus sympathique en fille qu’en garçon.
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Mais… elle avait l’air d’un agneau privé de sa mère… Allait-elle sursauter, rougir ou être prise de tremblements dès que je faisais un pas vers elle ?! Voulait-elle vraiment croire que je souhaitasse l’assassiner ? Par les sept ! J’allais finir par croire que j’allais la faire s’évanouir et que j’allais devoir lui tapoter les joues pour qu’elle reprenne des couleurs ! J’étais quand même pas si effrayante que cela quand même ?! Je fronçai les sourcils en l’observant lorsqu’elle parla de son mariage. Je n’étais pas une experte dans la psychologie des Lady. Mais après en avoir côtoyé une certaine collection et avoir subit quelques leçons avec Lady Cersei… Cette voix… Est-ce que son mari lui faisait vivre un enfer ? Autant elle n’était pas mon amie, autant elle était celle de Félicité. Et elle ne me pardonnerait pas d’avoir laissé quelqu’un qu’elle aimait dans la souffrance. Mais elle changea vite de conversation. Je haussais les épaules à sa remarque sur les festivités. Mais je notais d’en être la messagère à Lady Cersei. Je continuais dans ce sens pour essayer de la mettre en confiance :

« J’ai passé pas mal de temps en étant vagabonde, alors je peux pas trop comparer les fêtes. Puis même, j’aime pas spécialement ça. »

Trop de monde, trop de chose… Pas à ma place. Tout simplement. Lady Cersei me trouverait sans aucun doute beaucoup trop paresseuse de ce côté-là, mais je n’aimais pas ça. Si je pouvais rester enfermer dans mon coin pendant ces festivités… Je l’aurais fait. Surtout avec ser Ashter que j’avais croisé. Mais ce n’était pas le moment de penser à ça… Je levai les yeux vers elle quand elle osa parler d’emmener Félicité loin de moi. Je serrais les dents pour ne rien dire de ma jalousie possessive.

« Je suis sûre qu’elle en sera ravie. Quant à moi, c’est Lady Cersei qui décidera. »

Je n’étais pas sûre qu’elle puisse se passer de ma présence dans sa troupe ou même que Meliodas accepte de me laisser partir d’une manière ou d’une autre. Je ne savais pas. Je souris à sa remarque, je ne pouvais que profiter des beaux jours sur Westeros, à ma mort je savais que j’étais bonne pour les sept enfers. Je baissai les yeux sur l’herbe gelée sans rien dire.

« J’espère aussi que cet hiver ne sera pas trop long… Et qu’il n’y aura pas trop de perte. Mais nous ne pouvons que prier. »

Je continuai de marcher près d’elle avant de l’observer avec attention. Croyait-elle vraiment que la vie d’une fille dans la rue était l’idéal ? Elle restait toujours aussi naïve. Je soupirais à sa remarque avant de hausser les épaules.

« C’est dangereux dans la rue d’être une fille. J’ai grandi en apprenant qu’être une fille c’était dangereux. Pour parler crûment, en étant une fille dans la rue, on finit soit pute, soit morte, soit les deux… Quant à l’écuyage… Un… coup d’bol pour faire très simple. Ser Garlan était là au bon moment au bon endroit. Il savait pas que j’étais une fille au début, après oui et il m’a gardé, puis Ser Garlan m’a confié à son frère et puis… Maintenant qu’on sait que je suis une fille… Je pourrais avoir toute la corne aux mains que j’veux, être la meilleure guerrière… Je serais jamais une chevalière ou quoi, et on me prendra toujours de haut parce qu’il me manque un truc entre les jambes. Enfin… sauf circonstances exceptionnelles. Je commence peut-être à avoir une petite réputation, mais je serais jamais reconnu ou quoi. »

Je haussai les épaules, amères de la situation. Je serais toujours mise comme inférieure aux hommes malgré tous mes efforts. Je le savais. J’observais la blonde en fronçant les sourcils.

« Lady Clarysse… Y a-t-il quelque chose avec votre mariage? La manière… Je serais pas expliqué… Est-ce qu’il … ? Enfin, si vous voulez pas en parler, je veux bien vous écouter. Et vous aider si c’est possible. »

Même si je n’étais pas chevalier… je pouvais quand même la protéger ou l’aider une minute ou deux…
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Sacha • Clarysse Varnier
Un sentiment de culpabilité envahit la Bieffoise. La sentence de Sacha lui rappelait qu’elle faisait, en quelque sorte, partie de la troupe de privilégiés qui pouvait comparer les festivités auxquelles ils assistaient. Son visage se figea légèrement dans un timide sourire qui ne semblait plus qu’être l’ombre de lui-même. La foi de la jeune fille lui faisait constamment porter un sentiment de pénitente. Les Sept les jugeaient sur leurs actions et ils ne pouvaient qu’espérer leur miséricorde afin d’échapper au Sept Enfers. Le versant culpabilisant de la religion était si présent chez le jeune Clarysse que ça en devenait même un de ses traits de caractère.

Elle tenta de ne pas montrer cette nouvelle gêne envers cette fille-garçon du peuple qu’elle tentait, tant bien que mal, d’estimer. Il est clair que d’avoir grandi et éduqué selon un certain idéal, dans une cage dorée, n’aie pas donné souvent l’occasion de se montrer l’égale de tous. Aliénée par son milieu, malgré toute sa bonne volonté, Clarysse possédait encore cette malaisance que contractait beaucoup de gens nobles à l’égard du commun. A l’inverse, elle ne se sentait pas non plus à sa place dans trop de fastes et de grandeur. Provenant d’une noblesse plutôt modeste, bien consciente de sa place, Clarysse n’était pas dotée de cette liberté d’esprit de transcender son état. C’était son amie Bieffoise, Elinor Costayne, qui savait parfaitement jouer sur les mots pour exprimer ce comportement typiquement nobiliaire qui la tenait en horreur. Quant à la nouvellement Varnier, elle était trop distraite pour avoir réfléchi sur les facteurs qui la rendait si typique d’une classe noble. Elle vivait ce panel de sentiments et de comportements au premier degré, sans se poser de question.

D’ailleurs, un autre sentiment de ne pas être à sa place pointa son nez chez la jeune Bieffoise. Cette Sacha travaillait pour la grande et éminente lady Cersei Lannister. Que pouvait-elle dire ou ne pas dire pour ne pas entacher la réputation des Varnier. Du haut de ses vingt-deux années de maladresse, la Bieffoise connaissait sa tendance à établir une collection de faux-pas, malgré sa disposition pour représenter tout ce qui avait de plus convenable. Alors, d’un mouvement plus prudent que paresseux, elle acquiesça de la tête aux paroles de Sacha, préférant ne pas parler pour l’instant. A vrai dire, il était évident qu’elle souhaitait que cet hiver ne cause pas trop de pertes à Westeros.
Enfin, elle but les paroles de la jeune Sacha sur la rue et ce qui l’a amenée à se travestir. Clarysse avait l’impression d’entendre un conte ou une épopée. Néanmoins, sa récente maturité lui faisait dire qu’à travers les silences, entre chaque événement de l’histoire, une certaine souffrance s’entendait, en filament. Devagabonde à femme de main de lady Cersei, le parcours de Sacha était atypique, mais emplein de frustration. En réalité, ce côté « hors norme » de Sacha, qui avait été perturbée à la jeune Bieffoise au début de leur entretien, força désormais son admiration et sa compassion. Alors qu’elle parlait de sa corne sur les mains, la dame regarda les mains de cette personne si différente d’elle mais qui partage son sexe. Son regard se fit plus sérieux. Elle comprenait. Elle-même subissait ce sexe qui, pourtant, la définissait. Décidemment, même si Sacha avait un bagou bien différent qu’Elinor Costayne, leur façon d’avoir perçu cette cinglante différence entre homme et femme, et de la raconter, les rapprochaient. Néanmoins, elle ne dit rien. Cela l’avait juste mis dans de meilleure disposition pour évoquer le sujet du mariage. Il est vrai qu’elle en avait peut-être trop dit, en sous-entendant que son mariage avait sonné le glas de son innocence pour l’âge adulte.

« Je ne prétends pas me faire messagère de toutes les jeunes mariées. Mais, il est vrai… » Encore un de ces tristes silences. Une auto-censure filandreuse dans cette existence qui aurait pu sembler douce et privilégiée. Si la fraternité existait et que les récits chevaleresques en regorgeaient, qu’en était-il de la sororité ? « Ne vous en faites pas. J’ai l’impression que de voir du monde et être reconnue comme lady Varnier, hier soir, dans cette soirée mondaine, m’aide davantage à faire le deuil de mon enfance en tant que de la Nouë. Je ne sais pas si on est assez préparée par le mariage. Nous avons des devoirs, mais ils semblent si cruels. Et… nous ne connaissons pas cet homme en qui on doit être obligée. Enfin, je ne sais pas, cela m’a semblé difficile. Je n’imaginais pas à tel point. Peut-être étais-je trop protégée par la vie que j’avais à Herbeval, entourée de mes trois frères. Personne ne m’avait chuchoté à l’oreille ce que nous devrons sacrifier en acceptant l’état de la Mère. Il s’agit d’une sainte épreuve que nous envoie les Sept, à nous, les femmes, j’espère la surmonter dignement. Même si c’est difficile… »
Elle respira. Elle sentait qu’elle s’était confondue en excuses, plus qu’en explication. Comment dire qu’on aurait voulu choisir son époux ? Ce n’était pas convenable. Comment dire que la Jouvencelle était assassinée dans la chambre à coucher, de façon correcte.
« Vous, Sacha, vous avez choisi de servir Ser Garlan, puis Ser Loras et désormais, Lady Cersei. Mais, si on vous imposez un époux ? Enfin, avez-vous connu, déjà, ce sentiment de ne pas pouvoir avoir le choix ? » Chercha-t-elle à exprimer, pour tenter de voir si la jeune fille-guerrière pouvait comprendre ce dont elle évoquait. La perte douloureuse de sa virginité, la violence du dépaysement…
« Je ne sais pas trop expliquer ce que j’ai ressenti. Il est clair que je chercherais toujours à éviter le péché, même si je l’ai frôlé. Comment vous dire… Votre fief vous manque-t-il ? Car, moi, j’ai l’impression que c’est cela qui m’est insupportable. »

Elle défronça les sourcils et perdit son air sérieux. Clarysse ne savait pas si Sacha pourrait vraiment comprendre cette réponse un peu vague. A vrai dire, même si aujourd’hui était une belle journée pour le mariage Varnier, d’autres avant et d’autres après, ont été et seront plus moroses. Et puis, cette femme au parcours si atypique pourrait-elle compatir cette douleur qui n’avait rien de physique ? Il s’agissait d’une préoccupation de privilégiée. Malgré sa naïveté, la Bieffoise savait qu’elle n’était pas du même monde.
« Enfin, je comprendrais que cela vous paraisse bizarre. Et puis, ce sont des considérations vaines. Les Sept nous mettent à l’épreuve et nous devons accomplir notre devoir. Malgré les sacrifices… Je suis désolée si je vous ai dérangée avec ce type de préoccupations. D’ailleurs, vous, qui semblez avoir commencé à suivre un parcours de… » Ce n’était pas chevalier le bon terme, mais elle l’utilisa. « Chevalier. » s’essaya-t-elle après avoir buté sur le mot. « Allez vous vous marier un jour ? Je vous crois un peu plus jeune que moi, peut-être que cela n’est pas le souhait de lady Cersei pour l’instant. »
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Je restais silencieuse, écoutant la lady dont la voix semblait être parcouru de tremblements. Le mariage semblait… la terrifier… Est-ce que son époux lui faisait réellement du mal ? Je tapotais machinalement mon épée. Non Sacha… si tu allais l’assassiner ou le menacer maintenant… Lady Cersei t’en voudrait. Et Félicité aussi. Clairement : je devais rester très calme et juste écouter cette dame. Par les dieux ! Était-il possible qu’elle soit un jour moins cruche ! Elle ne semblait pas avoir évolué depuis notre dernière rencontre à Hautjardin ! Et il s’en était passé des années ! Mais elle ressemblait encore à une enfant de seize ans, toute timide ou je ne sais quoi. Argh ! Le deuil de son enfance ? Et ben… Qu’est-ce que je devais dire pour ma part ? Niveau deuil j’en avais une belle collection… Enfin, ne pas se moquer, la pauvre semblait vraiment perdue dans sa vie. Trop protégé ? Ah bah ça… Je ne pouvais dire que oui ! Je hochai doucement la tête pour la rassurer.

« J’imagine que vous n’êtes pas la seule dans ce cas-là… Là peur du mariage tout cela, la réalité est différente de nos espérances… Il faut accepter que notre idéal n’est pas souvent la réalité et il faut en faire son deuil. C’est le plus long. Mais il faut l’accepter. »

Pour ma part, au vu de l’enfer que j’avais vécu… C’était difficile pour moi de faire pire… Vraiment difficile. Les cicatrices que j’avais, physiquement ou mentalement… Elles pouvaient être, ou sembler être, guéries, elles laissaient toujours des marques sur ma peau, dans mon esprit… La vie de vagabond laissait bien les marques… Je levai les yeux vers la Lady en fronçant les sourcils quand elle énuméra ma troupe de maître :

« Si j’ai choisi de servir Ser Garlan, je n’ai pas réellement choisi de servir Ser Loras, ni Lady Cersei. Et m’imposer un époux ? Ou ne pas avoir le choix ? Je doute un jour d’avoir un mari. Et ne pas avoir le choix… Oui, bien souvent… Trop souvent. »

Je ne dis rien de plus, elle n’avait pas besoin de connaître ma vie… Celle qui me conduirait tout droit en enfer… Je repris mon écoute de la jeune lady qui semblait perdue dans sa vie, dans son existence. Je me massai machinalement la tempe. Mon fief ? Elle était au courant que je n’avais pas de château ou quoi ? Où elle parlait juste du conflant ? Elle n’était pas forcément claire. Je finis par soupirer.

« C’est compliqué à dire… Le péché… est humain. Il faut bien faire de notre mieux pour pas tomber dedans, mais parfois… J’ai jamais eu vraiment d’chez moi vous savez. Mon fief… C’des gens maint’nant. C’est Lady Cersei, Meliodas, Félicité… »

Ser Ashter… Son étreinte brève, chaste, forte… Son sourire, ses cheveux blonds balayant son visage, sa manière aimable d’être avec moi, son rire, sa droiture… sa confiance en moi… Pourquoi lui avait-il plus confiance en moi que Lady Cersei ? Je ne savais pas… Il n’était pas un homme paresseux, ni même un homme capable de faire rouler une lady dans l’herbe juste pour le plaisir… Non, c’était un homme… bon… gentil… Je repris pieds dans la réalité quand la lady reprit la parole. Et bien… pour une fois, elle était la messagère du bon sens. Parfois il fallait arrêter de tortiller des hanches pour attraper la poule ! Chevalier ? Je baissais les yeux sans rien dire. Pendant un instant.

« Tout le monde à ses préoccupations. Il faut simplement trouver le nœud du problème, et le défaire, faut y aller, simplement voir le problème et le décomposer pour le résoudre. J’serais jamais chevalier… On peut pas être chevalier en étant une femme. J’pense pas me marier un jour… Lady Cersei voudra jamais, puis, y aura jamais une personne qui m’aimera vraiment, et encore moi je n’ai aucun rang, je n’ai rien à offrir. »

Je baissai les yeux à nouveau, repensant à Ser Ashter. Lui… si tout avait été différent… lui il aurait pu m’aimer librement, il aurait pu tenter quelque chose auprès de Lady Cersei… Mais dans ce monde, il n’avait pas le droit de me sourire, il n’avait pas le droit de m’enlacer paisiblement, de poser ses lèvres sur mon front, juste… passer ses doigts dans mes cheveux, il n’avait pratiquement pas le droit de s’entraîner avec moi… Je l’avais repoussé… Pour nous protéger, parce que je voulais qu’il m’oublie, qu’il soit juste… heureux avec son épouse. Qu’il soit… heureux, loin de moi. Parce que je salissais tout… Il n’aurait jamais dû m’approcher, c’était trop dangereux pour lui…
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Sacha • Clarysse Varnier
Il est clair que nous ne sommes pas tous égaux face à la souffrance. Il n’y a pas d’unités de mesure commune à tous. Certains vivront parfaitement bien leurs déracinements, leurs deuils, leurs incertitudes ou mêmes les enfers qu’ils leur incombent de traverser. Ils en ressortiront grandis, plus durs ou plus forts. D’autres doivent porter leur croix pendant un temps, afin de surmonter ces épreuves. Ils souffrent tels des vagabonds dans les tréfonds de leur propre âme. Un peu plus paresseux, ou dans un total déni, certains vont aller jusqu’à nier leurs propres malheurs, mais, souvent, il ne s’agit que d’un retardement inévitable pour une explosion, une destruction complète de tous ce qui composaient leur humanité. En résumé, chacun porte son propre fardeau et réagit différemment face à ses propres épreuves. Clarysse avait connu une dame très déprimée à Hautjardin. Pourtant, son mariage se portait bien et elle avait su donner quelques héritiers à la maison qui l’accueillait. Cette dame avait une obsession pour son physique, son poids ou même son allure. Elle cherchait constamment à atteindre un idéal de beauté dont l’accès semblait repoussé à chaque fois qu’elle s’en approchait. Cette dame en délaissait son époux, ses enfants et était alors la victime de certains quolibets. Constamment affligée et malheureuse, elle se pourrissait la vie pour ce qu’elle affirmait comme moment fondateur de son existence : Un jour, ma tante m’avait affirmée que j’étais boulotte et laide. Comment pouvait-on ne pas profiter de son bonheur ? Cette dame n’avait aucune raison d’être malheureuse. Clarysse se souvenait d’avoir peu apprécié cette dame qui se plaignait sans arrêt alors qu’elle avait encore ses parents. A ce moment-là, Clarysse croyait son malheur d’orpheline bien plus important que celui de cette dame soucieuse de son physique. Peut-être était-ce vrai… Néanmoins, elle voyait bien, par le ton de Sacha et sa façon de s’intéresser à ses problèmes d’aristocrates empourprées, que sur l’échelle des épreuves, la fille des rues avait dû en subir davantage. Comment pouvait-elle comprendre les considérations futiles d’une cérémonielle jeune fille élevée avec une cuillère d’argent à la bouche ? En réalité, Clarysse ne se sentait pas très comprise et devinait qu’il s’agissait d’un sujet où elle ne pourrait obtenir le degré de complicité qu’elle aurait pu avoir avec une jeune fille de son rang social. De plus, elle se sentait honteuse de se plaindre ainsi alors que d’autres souffraient bien plus qu’elle. Son côté pieuse et dévote faisait peser son sentiment de culpabilité. Peut-être que cette Sacha, forcée à se déguiser en homme, a déjà assassinée son innocence ou n’en a-t-elle jamais eu ? Qu’est-ce qui lui avait pris de se demander si Sacha était plus libre qu’elle, - elle qui faisait partie de cette petite troupe restreinte de nobles privilégiés ? Réellement, Clarysse se sentit honteuse.

Elle arrêta son pas de promenade en réaction aux dernières paroles de la jeune fille aux allures de garçon. Malgré sa collection grandissante de faux-pas avec Sacha, elle tenait, néanmoins, à se rattraper et à la rassurer. Surtout qu’elle percevait en cette antagoniste une forme de sincérité qu’elle n’avait pu observer que chez Ser Tavish ou même Elinor Costayne, son amie, dernière fille d’un petit lord, qui n’aspirait qu’à libérer son esprit et les illusions de cette noblesse hautaine de Westeros. Il y avait une forme d’honnêteté chez les gens qui ne grandissaient pas avec les acquis qui étaient ceux de la blonde Bieffoise. Cela avait toujours fasciné Clarysse qui avait appris, auprès de Ser Tavish notamment, à apprécier les belles choses qui sont dénuées de fastes. Pouvait-elle tenter de se faire messagère de l’espoir pour Sacha, comme Ser Tavish l’avait été pour elle alors qu’elle vivait la perte de ses parents ou une intégration difficile à Hautjardin.


« Chère Sacha… » commença-t-elle avec un ton maternel qui ressortait d’une maturité rare chez la jeune fille, pourtant si distraite et naïve habituellement. « Je vais être honnête avec vous, et peut-être que mon histoire vous donnera envie de ne pas perdre espoir en ce qui est votre pouvoir décision. »
Elle soupira. Le visage de l’huluberlue, Liane Vance, à Herbeval, qui lui disait de grandir vite et de se montrer moins naïve, avant que les hommes ne prennent toutes les décisions pour elle, lui revint à l’esprit. Clarysse fut parcourue d’un tremblement, ou était-ce un frisson dû au froid hivernal dont l’herbe craquante sous leurs pieds rappelaient le caractère glacé. Elle débuta son discours :
« Beaucoup de femmes, certaines Seigneures, certaines héritières, d’autres mères, d’autres encore, jeunes filles sans espoir d’un haut-rang, mais habitées de désir de liberté et de soif de connaissances, m’ont appris que notre condition de femme ne nous fera pas de cadeau, peu importe notre rang. Vous connaissez mon caractère effacé et obéissant. J’ai été élevée ainsi. Pourtant, je vous assure, mon âge avançant, on m’a mise en garde à maintes reprises sur les décisions qui allaient être prises pour moi. Et, je n’ai pas écouté. »
Elle tapota machinalement son hermine, comme si elle se lançait dans un aveu.
« On m’a dit que si je m’y prenais bien, je pourrais insuffler des idées qui tourneraient les têtes de ceux qui me dirigent dans une direction qui me fera subir un moindre mal. Je n’ai osé rien dire. Attendant sagement que le bonheur vienne à moi, comme s’il m’était dû et acquis. »
Elle soupira, le regard baissé, un sourire compatissant envers son ancienne elle, dessiné sur les lèvres gercées par le froid. Qu’elle avait été bien idiote et bien naïve !
« On m’a mariée à un Lord qui préfère la compagnie des banquets et des grands de ce monde plutôt que d’une humble et inintéressante jeune fille, comme moi. On ne m’avait jamais expliqué ce que j’allais devoir donner pour sceller le mariage et, le pire de tout, je ne supporte pas vivre loin de chez moi, à l’Ouest du Bief, près de cet air marin, alors que l’air des fleurs d’Herbeval me manquent terriblement. Je n’ai su me faire aucun allié ou ami à Midburg et je porte ma solitude comme si l’Aïeule en avait fait une corne d’abondance comme punition pour mon manque de jugeotte. »
Elle leva les yeux aux ciels, puis osa de nouveau fixer la jeune Sacha, dans les yeux, passant aux confidences. Confidences qu’elle n’avait même pas faites à l’innocente Félicité.
« J’aurais pu proposer à mon frère un mariage plus proche de chez moi. Demander des informations sur le caractère de mes prétendants, afin d’en choisir un moins pire… Enfin, tenter de jouer la carte du moindre mal. J’aurais pu être l’artisan de mon bonheur au lieu de me laisser aller ainsi. Et pire encore, ma chère Sacha. J’ai appris que l’homme que je convoitais, anobli et portant, désormais, un rang qui ne ferait pas disgrâce à mon nom, partageait mes sentiments. Nous aurions pu, si nous avions conjoint nos efforts, nous marier et vivre près de mes frères, près d’Herbeval. »

Elle fixait Sacha dans les yeux, comme si elle la mettait au défi de ne pas tirer de leçon de cette triste histoire.
« Il faut savoir parfois outrepasser les limites des convenances et des rangs pour apprécier la seule vie que nous accorde les Sept ici-bas. Une vie courte, davantage en hiver et dans les temps obscurs où le spectre de la guerre nous menace. Alors, ma chère Sacha, peut-être n’obtiendrez-vous pas exactement ce que vous désirez, mais vous pouvez, si vous le souhaitez, faire fis des frontières et vous servir du conseil qu’on m’a donné, mais que j’ai ignoré. Soyez maître de votre destin, même si le choix ne semble pas vous être donné. Forgez d’autres choix. »

Etrange. C’était la première fois que Clarysse racontait l’entièreté de son histoire à quelqu’un. Elle aurait pensé qu’elle l’aurait partagée à une amie ou à une femme de son rang qui lui offrirait des leçons avisées. Cependant, elle en parla à une jeune fille sans rang, aux allures de garçons, avec qui elle n’avait rien vécu. Ce bol d’air matinal qu’elle avait voulu prendre lui extirpa une épine du cœur. Est-ce que cette histoire servira à Sacha ? Ou connaissait-elle déjà le message que voulait lui faire passer Clarysse ?
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D'autres façons de vivre

Je marchais toujours près de la Lady, en silence, observant les bosquets autours de moi sans rien dire. J’avais dit ce que j’avais à dire. C’était bien à elle de prendre la parole. Elle était pleine d’une innocence que je n’avais eue… Dans mon enfance, dans cette troupe d’enfants des rues, les coups et les insultes étaient propice pour assassiner une innocente jeunesse. Je ne me plaindrais pas de ma vie, bien que je sache très bien que si j’avais survécu ce n’était que de la chance, du bol. Rien d’autre. Parce que les sept avaient veillé sur moi à leur manière. J’étais ce que j’étais et j’étais moi. Je ne connaissais personne d’autres avec un passé de vagabond comme le mien, un caractère terrible. Parfois, je ne me sentais pas à ma place… J’étais une hybride de deux mondes totalement opposée. Il y avait des jours en me regardant dans la glace je ne savais plus qui j’étais. Je voyais un reflet et pourtant ce que j’avais au fond de moi ne correspondait pas à ce que je voyais… J’étais tout et rien… Surtout rien dans ce monde. Je levais les yeux vers la lady qui venait de s’arrêter net dans l’herbe gelée des jardins de Castral Roc. Je l’observais en silence, attendant sa confession, comme-ci elle était une pécheresse et moi la septa.

Je ne dis rien en l’écoutant. Cette rengaine je savais très bien que Lady Cersei la soufflait à l’oreille de Félicité, ma petite lionne que je devais protéger. Les femmes étaient élevées pour devenir une épouse idéale qui écarterait les cuisses à leur époux et leur pondrait des dizaines d’héritiers au mépris de leur propre vie. Chacun avait son propre enfer, ou son propre paradis… Je ne savais pas. La lady en face de moi… me semblait bien paresseuse de n’avoir rien dit, de n’avoir rien tenté. Elle avait un caractère si faible… Et cela me faisait du mal de le dire parce qu’elle était une amie de Félicité. Mais même Félicité malgré sa douceur n’était pas si naïve ! Et elle se flagellait pour sa solitude. J’eus un léger tremblement de colère en l’écoutant. Comment pouvait-elle ainsi se laisser faire ! On l’avait mise en garde et elle n’avait rien voulu entendre ?!  Oh par les dieux ! Si elle se retrouvait avec les cornes de cocue sur le front cela ne serait pas étonnant ! Et pourtant j’avais de la peine pour elle ! Mais une telle mollesse était… Rah ! Cela me rendait dingue ! J’inspirais profondément avant de lui tapoter le bras.

« Lady Clarysse. J’entends bien que nous ayons toutes deux un caractère différent, des vies à l’opposée. Cependant, de ce que j’attends… j’ai presque l’impression que vous ayez abandonné votre propre vie. Je vais sans doute avoir des mots très durs, mais écoutez bien. Vous me dîtes de faire mes choix, j’en ai fait malgré tout, j’ai des choix. Si un jour j’aime un homme, je préférerais ne rien dire, ne pas lui avouer. Parce que je sais très bien que je n’aurais rien à lui apporter. Vous êtes une jeune femme intelligente, mais vous avez peur. Peur de vous affirmer, peur de montrer que vous n’êtes pas qu’un ventre à votre époux, peur d’oser parler. Et pourtant ce que vous me dîtes, il faut aussi l’appliquer à vous-même. Je m’explique, vous avez reçu une éducation que je n’aurais jamais, vous avez l’or, l’argent, la beauté… Vous avez tout. Sauf que vous vous retenez, vous avez peur qu’on vous accuse du moindre maux. Vous avez vos qualités, mais elles se cachent sous votre timidité. Vous avez une force qui ne demande qu’à éclore. »

J’inspirais profondément avant de sortir ma dague et lui montrer avec attention. Pas de geste brusques ou agressif et l’observais.

« Vous êtes un joyau, pas de doute, mais vous n’êtes pas encore taillé. Ces souffrances, gardez-les, et faites-vous en une armure, votre propre force. Vous êtes seule ? Et bien allez-vous mêmes vers les autres. Commencez par vos serviteurs, vos suivantes. Prenez la vie qu’on vous a imposé en main. Chaque victoire vous devez en être fière, mais si elle est minuscule. Avancez pas à pas, à votre rythme. L’important est d’avancer, doucement que le bourgeon que vous êtes éclore en une fleur. J’ai été élevé dans la violence, je ne comprends pas votre innocence et votre douceur, je ne sais pas ce que c’est, j’ai fait de ma peine, des coups, de la violence que j’ai subit mon bouclier et ma voix. Je suis née dans la violence ? Alors cette violence je la dominerais et j’en ferais ma force. Vous êtes née dans la douceur, conservez cette douleur et… »

Je saisis sa main et plaçai le poignard dedans, serrant ses doigts autour du manche.

« Faites-vous en une arme. Votre arme. On baisse sa garde si la personne en face semble douce, gardez cela en tête. Gardez votre douceur, et servez-vous-en pour grandir et devenir la femme forte que vous êtes. Vous êtes plus que tout ce qu’on vous ordonne d’être. Arrêtez d'abandonner avant même d'avoir essayer ! »

J’étais pas sûre qu’elle comprenne tout ce que je lui disais… Mais au moins j’étais sincère et je la poussai à se secouer. Même si j’étais sans doute pas la meilleure à ce sujet. Mais s’il fallait que je sois sa messagère de bon sens… Elle était une lady parmi tant d’autre, une lady de plus ou de moins dans la collection de celles que j’avais croisé, mais elle me posait la question : j’allais répondre et lui faire prendre conscience de sa puissance.
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Sacha • Clarysse Varnier
Si seulement Clarysse avait appris de ses erreurs… Si elle ne se laissait pas aller dans une sombre mélancolie et qu’elle tentait, comme elle le conseillait à Sacha, de se créer ses propres choix pour accéder au bonheur. Non, plutôt que ça, jusqu’à ce bal à Castral-Roc, elle se complaisait dans une mare de regret. Néanmoins, comme elle l’avait senti lors des premiers instants de cette matinée hivernale, un souffle de renouveau arrivait. Puisse Sacha entendre les paroles empathiques de l’épouse Bieffoise. Puisse Sacha ne pas s’interdire des sentiments sous prétextes que jamais ils n’aboutiront à quoique ce soit. L’honnêteté dont elle avait su faire preuve envers le faon l’amenait à considérer les Cafferen comme d’éternels alliés, malgré ce mariage impossible et ces rêves brisés. Peut-être que la voie de la guerrière de Castral-Roc ne se trouverait pas parmi les chemins de l’amour, mais il était certain qu’elle devait compter sur son cœur pour forger son destin et se créer des portes de sorties ; son cœur et sa volonté.
Du moins, c’est ce qu’en avait déduit Clarysse après ses lunes à pleurer sur son sort. Quant à Sacha, avait-elle entendu ou savait-elle déjà ?

La fille, aux allures de garçons, tapota son bras, comme un geste maladroit de réconfort. Clarysse se crispa dans un tremblement. Décidemment, son éducation bien guindée, dénuée du charme dont pouvait même faire preuve sa famille suzeraine, les Tyrell, la poussait à agrandir sa collection de bévues envers Sacha qui tentait d’être aimable. Afin de se rattraper, après ce mouvement de recul, elle se détendit et arbora un sourire. Elle espérait que Sacha prenne ce premier geste pour de la surprise. Peut-être était-elle naïve, mais Clarysse avait l’impression que Sacha et elle allaient s’apprécier davantage, maintenant que les masques étaient tombés. L’ancien écuyer de Ser Loras était une fille et Clarysse reconnaissait son péché d’inaction, de paresseuse. La Bieffoise espérait devenir amie avec celle qui avait déjà obtenue les faveurs de l’aimable Félicité.

Pourtant, peut-être parce que Clarysse avait encore l’impression de vivre dans un monde idéal, elle ne se trouvait pas d’accord avec les propos de la guerrière. Comment ne pas partager son sentiment ou ne pas avoir l’espoir d’intéresser quelqu’un parce qu’on ne lui apporte rien. Bien entendu, jamais Sacha ne pourrait prétendre à un noble. Et puis, de toutes les façons, la Bieffoise se disait que le type aristocrate ne devait pas être le style de la jeune guerrière. Alors, elle devrait espérer pouvoir contracter un beau mariage et ainsi respecter le sacrement de la Mère, comme toutes les femmes qui doivent quitter les qualités de la Jouvencelle, à moins de se faire sœur du silence ; sous peine de mériter les Sept Enfers.

Sacha sortit sa dague. Clarysse, comme hypnotisée, ne pouvait détacher son regard des mains, abîmées par la corne et habiles, de la jeune fille tenant un discours d’adulte. Alors, la Bieffoise sentit que l’ancienne vagabonde essayait de lui faire passer un message. Tout cela, tout ce qui représentait le monde dans lequel la de la Nouë avait grandi, ne pouvait s’appliquer à elle. Sacha, en dévoilant sa dague, se faisait messagère de la violence dans laquelle elle vivait. Clarysse vivait à milles lieux de tout cela. Cette fois-là, observant les gestes sûrs de la guerrière, la jeune blonde ne se sentit pas en danger et ne pensa pas que Sacha allait l’assassiner ; pas comme au tout début de cet entretien. Quelque chose les éloignait, mais un certain lien de communication les avait lié afin qu’elles puissent enfin se comprendre, malgré le fossé que creusaient leurs différences. La sagesse et la bienveillance que percevait Clarysse chez la fille de Castral-Roc la mit davantage en confiance. Elle acquiesça, un peu émue, un peu honteuse, un peu éloignée du monde de Sacha.

Par ce lien qui venait d’être crée, malgré l’incroyable incompréhension qui régnait entre les deux jeunes fills, Clarysse accepta le poignard. Jamais elle n’avait tenu d’arme blanche auparavant. Un sentiment de maladresse et de malaise l’envahit, avant de se transformer en une forme de puissance. Le regard fasciné de la Bieffoise ne pouvait se détacher de cette dague. Elle lui faisait envie. Comme si un geste, un seul et minime mouvement, pouvait supprimer tous ses ennuis. Ethan… Shoren… Elbois…
Non, pas Elbois. Et là nouvelle lady de Bourgfaon était une personne sûre et droite. Elle ne méritait aucun châtiment pour ce mariage qu’elle, non plus, n’avait pas choisi. Cette troupe de protagonistes qui s’étaient mis au travers de son chemin vers le bonheur ne méritait pas la mort. Elle était la seule à blâmer dans ce gâchis. Sa douleur deviendrait une leçon et non une vengeance. Comme le disait sagement Sacha, sa douceur pourrait devenir son arme. Mais, pourquoi ? Séduire ? Aimer ? Il n’y avait plus personne à aimer… Rendre son quotidien plus agréable ? Ethan et sa belle-famille prenait la naïveté et la légèreté de Clarysse pour de la bêtise. Ce qui était probablement à moitié vrai. Sa douceur… Une arme… Clarysse espérait s’en souvenir.

Elle fit non de la tête et recula d’un pas, rendant l’arme à son propriétaire. Le son de l’herbe craquante sous ses pieds semblaient la ramener à la réalité.
« Je ne sais pas si j’en serais capable. » lâcha-t-elle, dans son immense faiblesse et culpabilité inhérente à sa condition et à sa religion. Elle releva la tête vers la jeune fille dont les traits de dix-sept ans semblaient marqués par la douleur.
« Je ne me laisserais plus faire. Cela est certain. Je pense que ma rédemption s’obtiendra quand je n’attendrais plus passivement le bonheur dans ce mariage. Je le subis, certes. Mais, j’espère de tout cœur trouver d’autres sources de joies qui me permettront d’avancer et de ne plus me laisser abattre. Ma condition de Varnier et mon amitié avec Félicité m’a permis d’être présente à ce merveilleux bal. » Bol d’air frais dans une situation des plus oppressantes à Midburg pour la jeune fille déracinée. « Être, désormais, une Varnier, me permettra d’asseoir mon bonheur dans des relations nouvelles et de prendre soin de ceux qui ont tant su m’apporter dans chaque étape de ma vie. »
Elle esquissa un petit sourire.
« Vous semblez si jeune, Sacha. Vos paroles sont, pourtant, dignes de la sagesse de l’Aïeule. Je suis certaine que vous trouverez le bonheur. Ne vous refusez pas à votre condition de femme qui rend votre cœur si gracieux. Même s’il se cache sous la rigueur de l’entrainement auquel vous avez dû vous plier. N’oubliez jamais de l’écouter autant que votre tête, bien qu’extrêmement bien fournie pour votre âge. »
Elle pencha légèrement la tête, élargissant son sourire, se sentant heureuse d’avoir pu partager cette conversation avec ce petit bout de femme étrange.
« Je ne vous oublierez pas dans mes actions de reconnaissances. Si vous dîtes que ma douceur doit être une arme, autant qu’elle vous serve à adoucir votre vie, que je ne puis imaginer tant elle semble éloigner de mon univers. Vous êtes l’alliée de Félicité, vous êtes la mienne également. »
Clarysse eut un air un peu pensif et fit une longue pause de quelques secondes. Elle comprenait de plus en plus où voulez en venir Sacha.
« Vous savez, j’ai l’air un peu idiote, mais je pense comprendre ce que vous me décrivez. A Hautjardin, j’ai bien vu que les jeunes filles de mon rang savaient jouer des mots, de l’esprit et de la douceur que leur accordait leur condition. Je n’ai jamais été comme cela. Je considère même que c’est de l’orgueil de croire que nous pouvons obtenir tout ce qu’on veut par fourberie ou cachoterie. Néanmoins, en essayant, comme vous dites, en s’autorisant à exprimer certains désirs, cela me semble plus juste et correspondre davantage à mes principes. »
Elle baissa la tête. L’incroyable honnêteté de Clarysse ferait peut-être sa perdition ou sa valeur.
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Je retiens un grondement agacé en la voyant aussi vite baisser les bras. Mais par les Sept ?! Que lui fallait-il pour qu’elle se secoue ?! Et après elle se plaignait de vivre un enfer ?! Mais si elle ne faisait aucun effort, forcément que rien n’allait changer ! Je soupirais.

« Si vous abandonnez sans même essayer, vous n’y arriverez jamais. »

J’étais dure sans aucun doute, mais s’il fallait la secouer cette Lady, j’allais le faire ! Il fallait bien qu’elle comprenne si elle ne prenait pas sa vie en main… Personne ne le ferait pour elle. Tout ce qu’elle risquait c’était se faire assassiner. Je l’écoutais, sans rien dire, mes mains pressées l’une contre l’autre pour maîtriser un tremblement de colère. Ce qu’elle était paresseuse… Mais finalement elle semblait se secouer un peu. Et bien… Je haussais les épaules à sa remarque. La vie de vagabond devait forger l’esprit bien plus qu’on ne pourrait y penser. Refuser ma condition de femme ? Je l’avais refusé depuis le premier jour. Depuis le jour où j’avais dû me travestir pour ressembler à un homme. Pour ce monde, je ne serais jamais une femme parce que je portais une épée parce que je me battais. Parce… parce que je savais au fond de moi que jamais je ne pourrais aimer… Le seul homme que j’avais aimé…Je l’avais repoussé parce que s’il s’abaissait à mon niveau, je le salirais… Et je m’y refusais. Mon cœur, je préférais l’enfermer à double tour et oublier que j’en avais un. À vivre sans sentiments on vivait plus longtemps et on ne souffrait plus. Alors qu’importe que j’ai un cœur… Cela ne m’apportera pas le bonheur ou le paradis. L’herbe gelée craqua sous les pas de la Lady. Rester dans ses grâces et ses bienfaits. J’avais Lady Cersei pour me guider.

Mais visiblement elle ne savait pas toujours bien maîtriser le jeu des trônes. C’était ça la vérité, des coups dans le dos… Ce genre de chose. Je tapotai ma cuisse sans rien dire de plus. Je finis par hausser les épaules.

« On vit dans un monde de messe basse Lady Clarysse. Je peux comprendre que cela vous rebute. Si vous réussissez déjà à vous exprimer cela sera une première victoire. »

Elle avait été beaucoup trop choyée cet enfant… Comment n’était-elle pas morte un demie-millier de fois ? Sans doute parce qu’elle était l’épouse idéale ? Docile, silencieuse, une jolie plante verte. Je ferais bien d’en parler à Lady Cersei ! Qu’elle surveille les idées qu’elle pourrait mettre dans la tête de Félicité ! Mais bon… Félicité n’était pas une empotée, elle devait déjà savoir bien plus de chose que la petite blonde. Je finis par lâcher un petit sourire.

« Voulez-vous que je vous raccompagne à vos appartements Lady Clarysse ? »
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Sacha • Clarysse Varnier
La jeune fille de fer et d’acier cingla l’éternelle résignée.
Clarysse savait que cette jeune fille, pleine de fougue, de rage et d’une jeunesse endurcie par une vie vagabonde, ne pouvait que terminer sous une carapace infranchissable. Du moins, c’est ce dont donnait l’impression la jeune Sacha. Malgré les tentatives de la Bieffoise, rien ne laissait paraître un chemin vers le cœur de la jeune Ouestienne. Chez elle, l’innocence avait été décimée, ou pire, assassinée par l’enfant qui ne voulait plus croire en la bonté. A croire que la transparence et l’humilité, enseignement des Sept, n’apportaient pas la salvation pour tous.
Comment une jeune fille qui doit à peine atteindre les dix-huit ans, peut-elle avoir l’air si dure ?
Le monde n’avait plus les mêmes idéaux qu’à une époque, se dit la jeune Varnier. Ou alors, était-ce elle qui n’avait rien compris.
Loin de d’avoir déniché la vérité, et probablement trop paresseuse dans sa condition d’épouse pour en débattre, la fleur d’Herbeval laissa tomber ce débat. Finalement, ce lien ténu dont elle avait tenté de se saisir afin de comprendre Sacha et de, peut-être, ressortir de cette conversation en tant qu’alliée, ne pouvait être tissé. Les deux jeunes femmes, messagères de deux visions du monde distinctes, ressortiraient de cet échange seules, sans qu’aucune attache n’aie pu être fait entre elles. Finalement, c’est avec le même regard d’incompréhension qu’au début de la conversation que Clarysse dévisagea l’étrange bonhomme. Ce regard si dur qu’il avait semblé traverser l’Enfer, cette bouche si close qu’elle semblait avoir renoncé aux plaisirs de l’existence, cette silhouette si frêle, mais si saillante, qu’elle semblait constamment vouloir fuir quelque chose et, enfin, cette main pleine de corne qui tapotait incessamment son épée ou sa cuisse, comme si elle souhaitait dégainer à chaque instant. Clarysse était peut-être un peu niaise, mais elle se trouvait assez empathique pour cerner Sacha. Trop tard, peut-être… Mais, elle voyait clair dans son jeu : elle se protégeait et ne se laisserait jamais emporter par une vague d’émotions. Alors, tout comme son interlocutrice, la Bieffoise ferma son visage et acquiesça à la dernière affirmation. De toute façon, il n’y avait plus rien à débattre.
Peut-être que, sans se l’avouer, chacune d’entre elles ramèneraient quelques paroles et conseils qui avaient été échangés ici-bas, sur l’herbe gelée de Castral-Roc. Ou peut-être que cet échange resterait infécond.
« Cela est plus facile de s’exprimer entre femmes. » essaya encore d’affirmer Clarysse, tentant de faire passer ce message de sororité à la jeune fille. Elle arrivait au bout de cette collection de tentative. Elle inclina, donc, la tête, en affirmation à la proposition de Sacha.
« Merci bien, ma chère Sacha. » La blonde tourna les talons afin de prendre la direction du château. Alors que leurs pas les guidaient vers leur aurevoir, la Bieffoise ajouta : « En tout cas, merci bien pour cet échange. Je prends note de ce que vous me dites. Néanmoins, j’espère vous avoir convaincue que vous pouvez également aspirer à vos ambitions. Vous portez bien l’épée et vous m’avez convaincue en tant qu’écuyer à Hautjardin, je suis certaine que vous ferez des prouesses et que vous trouverez un équilibre entre vos allures rocambolesques et votre cœur de femme. »
Sans sourire, mais avec sérieux cette fois, elle termina :
« Nous avons une jeune amie en commun. Cette dernière, de par son père, et malgré sa filiation si impie, sera menée à servir, comme elle le peut, la famille Lannister. Elle aura besoin de figures d’espoir et d’empathie autour d’elle. Soyez un exemple digne, pour son bonheur. Je vous serais à jamais reconnaissante pour cela. »
Elle baissa la tête. Félicité était si jeune et si pure, encore. Comment imaginer que son joli minois puisse être souillé par un mariage. Union qui sera encore moins glorieuse que la sienne car, contrairement à elle, Félicité était née Hill. Son mariage ne servira qu’à profiter d’un appui financier ou d’allégeance. Et encore, si elle ne se mariait pas, elle serait envoyé pour servir une dame qui doit être surveillée par des Lannister. Décidément, par ces pensées, Clarysse se rendit compte que, malgré sa sensibilité, son inquiétude pour Félicité lui faisait voir le monde du côté obscur : tout comme Sacha. Au moins, avaient-elles ce point commun : une blonde à protéger.

Une troupe de nobles passa par-là, Clarysse reconnut quelques visages et se dit qu’elle se devait de saluer ceux qui étaient convives, comme elle. Elle ferait cela seule et rentrerait, ensuite, lorsque les mondanités seraient terminées, dans ses appartements. Elle se tourna donc vers Sacha :
« Je vais vous laisser là. Prenez soin de vous, et que l’hiver passe vite pour nous tous. »
Elle inclina la tête en signe de révérence.
« Peut-être que les Sept feront recroiser nos chemins, jeune homme. » lâcha-t-elle avec un sourire complice d’un souvenir d’Hautjardin.
Est-ce que ce bol d’air matinal avait été si infructueux que cela ?
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