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the confirmed viper and the aspiring mockingbird - oberyn martell

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the confirmed viper and the aspiring mockingbird
An 302, lune 12

Bleues. Plus de la moitié des robes qu’elle possédait étaient bleues. De ce bleu azur, typique des Arryn, avec ces douces notes de blanc...

Vingt ans depuis le jour où elle avait revêtu pour la première fois la couleur de la maison fondatrice du Val, en temps de guerre, alors qu’elle n’avait que seize ans...Si cette douce teinte s’était toujours parfaitement mariée avec ses cheveux roux et ses yeux clairs, Jon ne serait-il pas en désaccord, au fond, pour affirmer que Lysa avait porté leur devise aussi admirablement que leurs couleurs ? Elle avait fait son devoir, pourtant, que ce soit dans l’intimité ou en public. Elle n’avait jamais refusé à Jon ce qui lui revenait de droit et pas plus n'avait-elle manqué de jouer son rôle de dame du Val avec dignité et élégance, gardant pour elle le tremblement de ses propres émotions dans cette union où elle avait pourtant connu tant de naissances avortées et de deuils successifs. Mais, son propre honneur, elle ne l’avait pas protégé, elle l’avait offert. Et si dans le silence de Jon à ce sujet et dans son absence de question, Lysa avait cru voir, au début, une sorte de tolérance ou de compréhension…Il demeurait un Arryn et qui de plus prompt que les Arryn pour émettre des jugements, silencieux ou déclamés, en matière d’honneur ?

« Merci, Alys », dit Lysa, face au miroir, à sa suivante Alys Elesham qui venait de l’aider à terminer sa tenue en refermant le crochet de la parure qu’elle porterait aujourd’hui, avec toute la délicatesse qui était la sienne.

Bientôt, elle porterait du vert et non, elle ne voulait pas ajouter, même dans l’intimité de son esprit, cette formule maudite ; « si les Sept le veulent ». Car, elle ne pouvait imaginer un tel enfer que celui de perdre Petyr, après avoir déjà tant perdu. Elle ne le pouvait ni ne le voulait. C’était bien trop dur.

Rester enfermée entre les murs de ses appartements n’avait rien d’une situation idéale. Aussi, malgré les craintes qui étaient les siennes depuis son arrivée à Port-Réal déjà, et depuis le départ de Petyr plus encore, Lysa décida de sortir prendre l’air dans les jardins. Elle ne demanda pas à Alys de l’accompagner, n’estimant pas en avoir pour longtemps et souhaitant rester seule un instant.

L’Hiver bien avancé, l’herbe était terne et les fleurs avaient depuis longtemps disparus. Maudite saison. Lysa ignorait si toute la solennité avec laquelle les Stark prononçaient leurs mystérieuses devises était justifiée, mais l’hiver ne lui avait jamais été propice, en tout cas,  et celui-ci demeurait le pire de tous…

Avant même de poser le regard sur son visage, Lysa reconnut  immédiatement Oberyn Martell aux couleurs chaudes qu’il portait et que seul un dornien revêtirait en hiver. Elle lui adressa un léger sourire. Oberyn Martell et Lysa Arryn étaient peut-être aussi différents l’un de l’autre que le soleil l’était de la lune et s’ils s’étaient rencontrés dans d’autres circonstances, à un autre moment, peut-être que leur relation n’aurait pas pu être cordiale…Après tout, le prince de Dorne, provocateur comme on le connaissait, ne correspondait probablement pas, que ce soit dans sa manière de mener sa vie ou ses combats, à la définition de l’honneur tant prisé par les valois. Mais, contrairement aux préjugés que l'on aurait pu supposer, Lysa gardait un bon souvenir du prince Oberyn, qu'elle avait brièvement rencontré à Lestival.

C’était le petit Robin qui avait permis cette rencontre entre le prince de Dorne et celle qui était alors régente du Val. Le jeune seigneur avait tenu à féliciter le gagnant du tournoi, après avoir été si émerveillé par les joutes auxquels il avait assisté. Oberyn Martell avait ainsi rencontré Lord Robin sous son meilleur jour, admiratif, curieux, poli. Un garçon adorable, loin de l’enfant capricieux qu’il était bien plus souvent. Le prince de Dorne avait fait une bonne impression à Robin tout comme à Lysa et lorsqu’elle l’avait croisé pour la première peu après son arrivée à Port-Réal, elle avait perçu les condoléances qui lui avait formulées comme étant respectueuses et sincères.

« Prince Oberyn. », le salua-t-elle poliment. Ce n’était pas la première fois qu’elle le voyait depuis la mort de Robin ou depuis son arrivée à la capitale…En revanche, étant donné le peu de temps qu’elle passait hors de ses appartements, c’était probablement bel et bien la première fois qu’elle le croisait depuis le départ du Grand Argentier pour la guerre.

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Oberyn Martell
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The Widow of the Vale – Part 1


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Il s’en était passé des choses en une lune depuis son retour de Lancehélion. Si le voyage du retour fut assez long et fatigant, les événements qui suivirent ne permirent pas à Oberyn de demeurer serein. La guerre était là et elle était là où le prince de Dorne ne l’attendait pas : dans le Nord. Le Mur s’était effondré. Un ennemi impossible faisait son avancée dans les terres ouestriennes. Le Conseil tenu en semaine 3 avait bouleversé la vision du dornien et tout ce en quoi il croyait jusqu’ici. Cette main, il la voyait encore bouger. Quelle horreur. Il fallait mettre un terme à ces Spectres dont Jacaerys Velaryon avait rapporté l’étendue de leur menace. L’armée du Nord était prête, rejointe très tôt par le Conflans et l’Orage. Le roi leva son ban et toutes les régions de Westeros furent mises à contribution. Le Val, l’Ouest, le Bief et Dorne. Dorne… Le prince régnant, frère d’Oberyn, avait refusé l’appel du roi. Pourtant, il ne lui avait pas demandé de monter dans le Nord mais seulement de renforcer le Sud. Doran avait refusé. Oberyn ne savait comment réagir face à cela et nul doute qu’au retour du roi, ils en subiront les conséquences. Les armées et le roi partis, Oberyn s’efforçait tout de même de continuer sa vie à Port-Réal. L’idée de repartir à Lancehélion lui avait bien évidemment traversé l’esprit. Pourquoi rester ? La capitale ne semblait pas réussir aux Martell en période de tensions comme celle-ci. Mais Oberyn avait des devoirs envers la Couronne. Il ne pouvait se dérober à ces taches. Et il était sûr que Jon Connington ne laisserait pas filer le maître des Lois en cette période bien difficile et aux conséquences incertaines. C’était là l’atmosphère qui pesait sur le Donjon Rouge. Cette bataille contre les morts annonçait un futur flou. Ils espéraient tous le retour glorieux du roi, bien sûr, mais s’il mourrait ? Le jeune prince Aerion était trop jeune pour régner. Et au vu de son âge, cela allait ouvrir une période de régence longue. Oberyn n’était pas dupe. Les régences longues ne durent jamais le temps qu’il faudrait. Ce serait une période d’instabilité politique qui aurait de lourdes conséquences sur la stabilité des sept royaumes. Mais Oberyn ne pouvait penser à cela, pas maintenant. Il avait des choses à régler, la vie ne s’arrêtait pas, bien au contraire, elle continuait.

Si la reine était elle aussi partie de la capitale, pour Peyredragon, la princesse Rhaenys, Margaery et son fils Aemon étaient les derniers Targaryen présents dans la capitale. Et c’est surtout pour la première qu’il n’avait pas envisagé plus que ça de partir de Port-Réal. Malgré un début d’année marquée par sa confession, Oberyn aimait plus que tout sa nièce, la fille d’Elia. Il mit le temps – en plus d’une intervention de son amante, Ellaria – mais il finit par lui reparler, lui… pardonner ce geste. C’est ce à quoi il pensait tandis qu’il écrivait une lettre à son amante. Elle lui manquait terriblement ainsi que ses filles, toutes ses filles. Il avait eu la joie de retrouver Sarella, revenu à Dorne pour le mariage d’Arianne. Cela avait été une agréable surprise, réconfortante en ces temps troublés. Bien sûr, il avait également eu le droit à plusieurs entrevues avec le prince Doran. Celles-là étaient moins chaleureuses que les repas ou les moments passés avec ses filles et Ellaria. Oberyn et Doran étaient aussi opposés que complémentaires. Et les discussions qu’ils eurent les opposèrent plus qu’elles ne les réunirent. Chacun avait son point de vue, chacun était aussi borné que l’autre. Doran n’avait une nouvelle fois pas réussi à faire rester son frère à Lancehélion. Bien qu’il le désirait, il ne le pouvait. Il ne pouvait pas perdre sa place à Port-Réal. Il se devait d’être auprès du roi malgré les tensions qu’il pouvait y avoir. Poursuivant sa lettre, demandant des nouvelles des filles, d’Obara à Loreza, Oberyn repensa au refus de Doran. Cela avait marqué le prince qui ne savait quoi en penser. Il chassa néanmoins cela de son esprit et se concentra sur ce qu’il écrivait, parachevant cette longue lettre pleine d’amour mais aussi d’inquiétude. Il sortit alors de ses appartements pour se rendre à la volière pour envoyer un corbeau à Lancehélion. Toujours habillé aux couleurs du soleil, de Dorne, Oberyn tranchait avec l’atmosphère hivernale qui s’installait de plus en plus. Il affichait également son plus beau sourire, croisant des courtisanes sous le charme, des hommes admiratifs – ou jaloux, ça arrive – puis le prince croisa une personne qu’il n’aurait jamais pensé croiser en ces murs. Bien sûr, il avait eu vent de son arrivée puisqu’il siégeait au conseil au même titre que son futur mari. Lady @Lysa Arryn, née Tully.

Oberyn avait déjà eu l’occasion de croiser Lysa Arryn, il y a de cela tout juste un an. C’était lors du tournoi qui s’était déroulé à Lestival, tournoi qu’il avait par ailleurs gagné et durant lequel il avait élu Ellaria reine d’amour et de beauté. Le jeune Seigneur du Val, Robert Arryn, était alors venu le voir tout joyeux et tout content pour le féliciter des joutes. Le dornien ne put qu’adresser un large sourire et un visage amusé mais aussi reconnaissant face à ce jeune garçon. Cela l’avait également touché et il en remercia le valois humblement. Ils avaient tous trois échangé quelques mots par la suite, Oberyn rencontrant enfin la Dame du Val. C’était un souvenir heureux et agréable qu’Oberyn gardait précieusement, se rappelant alors que tout n’était pas sombre et obscur lorsqu’il s’agissait de Lysa Arryn. Cette dernière année avait été difficile pour elle, Oberyn l’imaginait bien. Le jeune Robert avait péri lors d’une attaque fer-née. Le prince avait eu l’occasion de présenter ses condoléances à la jeune dame lorsqu’ils s’étaient croisés peu de temps après son arrivée. Ce souvenir de Lestival lui revint donc à ce moment très précis où leurs regards se croisèrent et qu’elle le salua respectueusement. Oberyn s’arrêta donc dans sa course, rangea sa lettre dans une de ses poches et adressa un large sourire à la dame. Depuis cette courte rencontre près de trois semaines plus tôt, Oberyn n’avait plus jamais recroisé la dame et se doutait bien que le départ de Petyr Baelish aux côtés du roi pour Winterfell n’y était pas pour rien. Lysa devait se sentir seule sans son fiancé et loin de sa région. Oberyn en convenait, sa condition ne devait être facilement supportable mais lady Lysa semblait plus forte qu’on ne pensait. En surface du moins. Le prince ne pouvait guère prétendre la connaître aussi bien que ça, lui qui ne lui avait parlé que deux fois sur une année. Il s’arrêta alors à son niveau, adressa un signe de tête courtois en réponse à son intervention et lui répondit.

- Lady Lysa. Quel plaisir de vous voir. Je n’ai pas eu cet honneur depuis votre arrivée à la capitale.

Il hésita puis, ne voyant pas de suivante l’accompagnant, il rajouta à son attention.

- Désirez-vous vous joindre à moi ? Un peu de compagnie en ces temps bien troublés serait appréciable pour nous deux. Qu’en dîtes-vous ?


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«  Lady Lysa. Quel plaisir de vous voir. Je n’ai pas eu cet honneur depuis votre arrivée à la capitale. », la salua à son tour Oberyn Martell.

« Un honneur partagé. », lui répondit poliment Lysa. La conflanaise devenue valoise savait utiliser les politesses et c’était tout à son avantage, même si elle n’avait guère besoin de cela pour se faire apprécier. Durant sa régence dans le royaume le plus montagneux de Westeros, certains l’avaient appréciées et d’autres critiquées. Mais, en dehors du Val, elle n’était qu’une victime. Une mère qui avait perdu son enfant et tout ce qu’elle possédait des mains assassines de vagabonds sans foi ni loi. Pourtant, Lysa restait sur ses gardes car au maître du jeu, elle ne plaisait guère. Le roi Rhaegar Targaryen, elle l’avait en effet offensé lorsque le courage qui lui faisait d’ordinaire défaut avait trouvé racine dans la mort terriblement injuste de son fils. Les mots du roi avaient été clairs et à d’autres erreurs, elle n’aurait point droit. Pourtant, il la punissait déjà. Et Oberyn Martell, resté à la capitale quand Petyr lui avait été contraint de la quitter, en était un exemple personnifié. Certes, il était dornien, mais il était aussi le Maître des Lois de sa Majesté. Pourquoi emmener le Grand Argentier dans le Nord, lui dont l’utilité est bien plus grande derrière un bureau qu’au sein de troupes, quand un jouteur et un guerrier de poids comme le prince de Dorne avait reçu pour commandement de rester en arrière ? Pourquoi, sinon pour lui faire payer ses mots ? Pourquoi, sinon pour la maintenir à genoux ?
« Désirez-vous vous joindre à moi ? Un peu de compagnie en ces temps bien troublés serait appréciable pour nous deux. Qu’en dîtes-vous ? »

Des temps troublés, c’était bien le terme approprié. Elle avait pensé qu’il en était fini de ces peines. Que si elle garderait pour toujours la souffrance de la mort de Robin en elle, elle n’avait désormais plus rien à perdre qu’on puisse le retirer. C’était sans compter le départ de Petyr pour l’enfer de la guerre. Petyr, qui avait été si bon avec elle depuis le banquet aux Portes de la Lunes. Depuis son départ, les secondes étaient des minutes et les minutes étaient des heures. L’attente la torturait car elle était faite d’ignorance et d’incertitude. Qu’un messager lui annonce qu’un corbeau était arrivé de Winterfell portant le sceau de la maison Baelish, c’était tout ce qu’elle pouvait espérer. Qu’elle puisse bientôt lire qu’il se portait bien et lui reviendrait vite.

« Avec plaisir », répondit-elle à l’invitation d’Oberyn Martell, par politesse plus que par réel désir. Elle n’avait rien contre le prince de Dorne, non. C’était juste qu’elle doutait, en ce moment, de ses capacités à tenir efficacement une conversation. Après tout, nul sujet léger ne lui venait à l’esprit. Toutes ses pensées actuelles tournaient évidemment autour de ses inquiétudes concernant Petyr ou encore de l’absence, toujours terriblement difficile et pourtant indéniablement définitive, de son fils Robin. « Pourrez-vous bientôt compter sur la compagnie de votre… » Elle hésita sur le terme à employer, la situation amoureuse particulière du prince n’étant pas du tout commune dans le Val ou dans le Conflans, les deux régions où Lysa avait vécu. «…concubine et de vos filles, Prince Oberyn ? » Est-il prévu qu’elles vous rejoignent ici, à Port-Réal ? », demanda Lysa, pour lancer la discussion. Elle savait que les deux dernières filles de la Vipère Rouge avaient à peu près l’âge de Robin. Cela lui faisait toujours quelque chose de penser à d'autres enfants de l'âge de son fils. Eux grandiraient quand lui resterait pour toujours un enfant...

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The Widow of the Vale – Part 2


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Le Val d’Arryn. Oberyn n’y avait jamais mis les pieds, pas une seul fois. Cela lui revenait d’un coup d’un seul. Il ne s’était jamais rendu dans le Val. Il avait probablement frôlé les frontières ou passer son chemin, notamment pour se rendre au tournoi d’Harrenhal – et encore – mais jamais il n’avait visité les Eyriés par exemple ou Chênes-en-Fer ou vu les Montagnes qui jonchaient la région. Bien sûr, il connaissait les familles de nom à l’instar des Arryn, des Vanbois, des Royce, des Rougefort, les grandes familles qui peuplaient le Val. Ainsi, bien avant leur rencontre à Lestival l’année passée, il avait déjà entendu parler de lady Lysa Arryn, née Tully. Il ne prétendait pas non plus bien la connaître mais il n’était pas anodin d’en apprendre sur les familles suzeraines par colportage. C’est via les dires apportés çà et là qu’Oberyn avait connaissance des différentes pertes que la dame avait subi dans sa vie jusqu’à l’ultime perte de son fils, le seigneur Robert Arryn alors qu’il n’était qu’un enfant. Sauvagement assassiné sous ses yeux par ces vagabonds de fer-nés. Oberyn les avait en horreur. Si on pouvait lui reprocher ses mœurs peu légères, il était indéniable que la barbarie fer-née était pire que cela. Tout cela lui revint en mémoire alors que son regard se posait sur elle, attendant ainsi une réponse à sa proposition. Il s’attendait à ce qu’elle refuse et il comprendrait complètement. Ils ne se connaissaient pas après tout, étaient tout juste des connaissances nobles qui s’étaient croisés deux-trois fois à l’occasion. Ils n’étaient pas amis et avaient probablement peu de sujets en commun à discuter. Seulement le prince avait eu de la peine pour la dame. Malgré tout ce qui pouvait se dire, cette femme avait perdu son mari, son fils – parmi tant d’autres… – et par conséquent ses titres et terres. Elle était bien loin de chez elle la fille d’Hoster Tully et Oberyn était le mieux placé – ou l’un des mieux placés à l’instar d’autres gens loin de leur fief natal – pour comprendre le ressenti de la conflanaise qui devait se sentir bien seule dans cette immense ville.

Elle accepta, avec plaisir. Oberyn afficha alors un large sourire à lady Lysa et l’invita à la suivre, se laissant alors guider par la promenade qu’il entreprenait en charmante compagnie. Il aurait bien le temps d’envoyer sa lettre plus tard. Quelques secondes de silences s’étaient tout de même installées entre eux. Le dornien et la conflanaise avaient en effet peu de points en commun, le prince en était conscient mais cela ne les empêchait pas de discuter. Et c’est la dame qui entreprit de débuter la conversation, demandant au prince si son amante – il avait senti l’hésitation sur le terme « concubine » - et ses filles le rejoindraient à Port-Réal. Il en était hors de question bien évidemment. Elles étaient plus en sécurité à Lancehélion mais Oberyn ne s’offusqua guère de la question. Elle était plutôt légitime, d’autant que du point de vue de Lysa, on pourrait penser que ses filles le suivent partout il allait, à l’instar de son amante qui, jusqu’à il n’y a pas si longtemps, parcourait encore les couloirs du Donjon Rouge avec lui. Il regardait droit devant lui, se calant sur les pas de son interlocutrice. Il pensa à Ellaria, à ses filles, à Lancehélion. Il avait quitté le cœur lourd son foyer pour revenir auprès du roi. Il avait quitté la chaleur et le calme de Dorne pour retrouver l’agitation et les inquiétudes du royaume. Et ce n’était pas peu dire puisqu’à peine arrivé, il fallait déjà qu’il se remette au travail. Sans oublier cette fameuse réunion du conseil il y a deux semaines qui changea totalement la vision de l’avenir. Cette guerre qui se passait dans le Nord allait avoir de lourdes répercussions sur les royaumes de Westeros. Si Oberyn avait eu la chance de ne pas faire partie de ceux qui devaient aller dans le Nord, il en était tout autre pour le Grand Argentier, Petyr Baelish. Et cela avait dû grandement peiner Lysa. Il pouvait aisément le comprendre. Portant un léger regard vers elle, accompagné d’un sourire amical, il répondit en toute honnêteté.

- Je ne vous cache pas que ce serait agréable de les avoir à mes côtés à la capitale comme j’avais ma petite dernière Loreza l’an passé.

Il marqua une courte pause le temps de quelques pas puis reprit aussitôt.

- Mais je les préfère à Lancehélion, pour leur sécurité.

Des Dorniens à Port-Réal avec les tensions actuelles, Oberyn disait non. Lui prenait le risque car il avait des responsabilités et il savait très bien que Jon ne le laisserait sûrement pas partir, mais ses filles et son amante, il était hors de question qu’elles mettent les pieds à la capitale pour l’instant. Oberyn préférait demeurer seul même s’il ne l’était jamais vraiment. Pensant à la jeune femme qui se tenait à ses côtés, il ne pouvait décemment pas lui poser la même question. Cela serait déplacé, surtout que le prince savait pertinemment que les seules personnes présentes pour Lysa devaient probablement être ses suivantes. Il pensa là alors ce pauvre Petyr Baelish présent à Winterfell. Il ne se faisait pas complètement du souci pour lui, il savait bien comment était le Grand Argentier mais le Nord ne semblait pas un endroit sûr en ce moment et on n’était jamais à l’abri du rien. Le prince de Dorne espérait du moins en son for intérieur que le fiancé de Lysa revienne sain et sauf – et pas uniquement parce qu’il possède des maisons fortement appréciées par le dornien. Se faisant plus sérieux, cette fois, il surenchérit avec une question à son encontre.

- Et vous, dîtes-moi, comment vous portez-vous ? La capitale n’a pas encore eu raison de vous, j’espère ?

Il se permit tout de même une note d’humour, soulignant le caractère très mouvementé de Port-Réal et son effet fourmilière où même dans le Donjon Rouge, la vie semblait se dérouler en accélérer. Il espérait que cela la ferait au moins sourire, si ce n’est l’amuser sur le moment. Il redirigea son regard droit devant lui, attendant alors une réponse, il l’espérait, sincère et honnête.


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« Je ne vous cache pas que ce serait agréable de les avoir à mes côtés à la capitale comme j’avais ma petite dernière Loreza l’an passé. Mais je les préfère à Lancehélion, pour leur sécurité. », avait-il répondu. Que cela signifiait-il exactement ? Lysa se demanda si Oberyn Martell faisait uniquement référence à la géographie des plus enviables de Dorne dans le cadre politique actuelle, où une menace faisait rage au Nord, ou si le Maître des Lois commençait à s’interroger sur les retombées de l’inaction de son frère dans les futures relation entre la couronne targaryenne et la principauté dornienne. Après tout, le prince Doran était bien le seul des hommes les plus importants de Westeros à ne point avoir mobilisé ses troupes.
« Je comprends », se contenta de répondre Lysa, ne connaissant point encore le prince Oberyn pour lui demander plus de précision. Sa décision concernant sa famille était de toute évidence la plus sage et ce n’était pas certainement pas la précédente dame du Val qui lui dirait le contraire.

« Et vous, dîtes-moi, comment vous portez-vous ? La capitale n’a pas encore eu raison de vous, j’espère ? », lui demanda le dornien. Sa question avait été posée sur le ton de l’humour, Lysa l’avait heureusement bien compris. Pourtant, la conflanaise devenue valoise peinait encore à imaginer sa vie à la capitale. Pour une dame qui avait vécu près de vingt ans dans le calme, la sécurité et la sérénité des montagnes valoises, où elle avait été la maîtresse de maison,  déménager dans la demeure des dragons constituait un immense changement. La veuve Arryn n’imaginait cependant pas non plus de futur ailleurs car son avenir était là où se trouvait Petyr…
« Oh et bien…La capitale constitue un très grand changement pour moi, je ne vous le cache pas. », commença-t-elle, tout en marchant. Un léger sourire s’était dessiné sur son visage afin de répondre à cette plaisanterie enjouée mais les propos de celle qui fut régente du Val trouvaient en réalité racine dans des considérations plus sérieuses, sa vie future sous le regard permanent de Rhaegar Targaryen lui faisant bien évidemment peur. Ne pourraient-ils pas repartir dans le Val, une fois mariés ? Le fief de Petyr était bien modeste, elle le savait. Mais, ils pourraient y être heureux. Heureux et en sécurité. Cependant, la née-Tully savait aussi que le poste de Grand Argentier était cher à son futur époux et qu’après toutes ces années de vie et d’ascension à la capitale, il n’était probablement pas dans ses plans de rentrer chez lui… « J’essaie de m’y faire mais…C’est plus difficile sans Lord Baelish. » Personne n’ignorait que Lysa Arryn et Petyr Baelish avaient grandis ensemble. Pourtant, en public, Lysa parlait de lui en employant son titre, bien respectueusement, et non par son prénom. Elle ne le désignerait jamais sous le sobriquet de Littlefinger, que Petyr devait à l’origine à Edmure, le frère de Lysa. Heureusement, certes, étant donné qu’il s’agissait de son fiancé mais pour sa part, elle ne l’avait jamais appelé ainsi. A Vivesaigues, tout le monde avait trouvé ce surnom fort amusant. Lysa, elle, ne s’était pas moquée de Petyr, au contraire…
« Il avait commencé à me faire visiter le Donjon Rouge, à m’aider à prendre mes repères ici et puis…La guerre est arrivée si vite. », poursuivit-elle. Elle avait sourit légèrement en prononçant sa première phrase et avait prononcé la seconde dans un soupir. Cela devait être vrai pour tout le monde ; après tout, la guerre arrive toujours trop vite et est toujours inattendue. En quelques mots tout à fait sincères, le portrait que dressait Lysa de Petyr était des plus flatteurs. Un seigneur sans enfants qui épousait une veuve trentenaire qui avait tout perdu, c’était déjà quelque chose. Mais, en plus, Petyr dans sa grande bienveillance, se serait soucié de son intégration à Port-Réal, se montrant des plus charmants avec sa future épouse…Si le Grand Argentier comptait sur Lysa pour s’offrir la plus douce des réputations, il avait indéniablement misé sur la bonne personne. « Je suis inquiète pour lui. », ajouta-t-elle, répondant ainsi à la première question du prince de Dorne. Elle ne se morfondait pas, non. Elle ne connaissait pas assez le prince de Dorne pour se laisser envahir par la tristesse face à lui. Et puis, elle avait déjà bien assez pleuré sur son départ, dans l'intimité de ses appartements, que pour ne point pouvoir rester digne en public. C'était donc sur le ton d'une digne affirmation qu'elle avait prononcé cette phrase...mais d'une digne affirmation sincère. « Vous devez le savoir, je suppose ; son domaine de prédilection n’est point la maîtrise des armes…. » Les chances de Petyr s'il devait prendre l'épée pour aider son roi ou pour se défendre n'était pas celles d'un Stannis Baratheon ou d'un Tywin Lannister, cela était certain. Après tout, Oberyn Martell siégeait au conseil restreint tout comme Petyr et leurs postes respectifs, maître des lois et grand argentier, devaient leur avoir valu de discuter à de nombreuses reprises. Lysa avait prononcé ces derniers mots avec respect, encore une fois, les choisissant tout naturellement et sans avoir besoin d’y réfléchir vraiment de sorte à ce qu’ils ne soient point rabaissant pour son fiancé. Quel homme bon devait être Petyr Baelish pour avoir mérité le respect de la précédente dame du Val…Quel homme bon.


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The Widow of the Vale – Part 3


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Port-Réal était une ville aux milles mystères et milles découvertes. Cet amas de personnes, cette fourmilière incessante, place centrale du royaume des Targaryen, était l’un des joyaux de la Couronne. Si les odeurs et les grandes disparités pouvaient rebuter, Port-Réal demeurait néanmoins une place forte où il faisait bon d’y être. Le prince Oberyn préférait Lancehélion, c’était évident mais il en convenait que la capitale pouvait attirer. Être présent ici permettait de gravir les échelons si on avait de la chance et si on était noble, cela va sans dire. Un vagabond ne pouvait guère espérer grand-chose. Pour Oberyn, cela lui permettait de servir les intérêts de Dorne et aussi, de temps à autres, de découvrir les plaisirs inavoués – ou avoués dans son cas – dans la rue de la soie. Malheureusement, le prince n’y mettait que très rarement les pieds dernièrement. Son amante, avec qui il partageait ce genre de plaisir, résidait de nouveau à Lancehélion avec leurs filles, pour leur sécurité à toutes. Il y allait cependant, de temps à autre pour passer du temps avec une jeune fille. Mais, on ne peut pas dire que le prince soit réellement porté sur la chose ces temps-ci. Il reporta son attention sur les dires de la jeune dame qui déclarait que la capitale était un grand changement pour elle. Il ne pouvait que l’approuver. Lysa Arryn avait vécu jusqu’ici dans le Val. C’était clairement autre chose, une autre ambiance qu’ici. Puis, il fallait dire qu’elle avait tout perdu et qu’elle était sur le point de se marier à Petyr Baelish. Sans se préoccuper réellement de ce-dernier, Oberyn savait les méfiances qui l’entouraient. Petyr était un sacré personnage qui avait eu le don d’amuser le maître des Lois. Sa relation avec lui est plutôt cordiale. Il n’irait pas jusqu’à s’en faire un ami mais il ne pouvait pas dire qu’il n’appréciait pas les invitations de Lord Baelish dans une de ses maisons pour son plus grand plaisir. Cela arriva plusieurs fois même.

Mais voilà. Petyr Baelish n’est plus à la capitale. Il est parti, sur ordre du roi, avec ce-dernier et les troupes en direction du Nord. Oberyn comprenait alors toute l’inquiétude de Lysa, elle qui semblait être attachée à son fiancé. Sur le moment, il voulut lui proposer de poursuivre cette visite mais le prince se retint. Non pas qu’il ne veuille pas mais il n’était pas sûr d’en avoir le temps. Car si la guerre faisait rage dans le Nord, ici, à Port-Réal, les affaires politiques n’étaient pas en pause, comme le leur avait rappelé la Main du roi. Aussi, bien qu’il prenait du temps en ce moment-même, il n’était pas sûr de pouvoir en prendre pour ce genre de visite. Lysa était une femme fière. Cela se voyait et Oberyn le ressentait dans ses mots. Elle était inquiète pour Petyr et cela ne pouvait que se comprendre tout comme il était inquiet pour son neveu, Aegon parti à la guerre avec son père. Si Aegon était plus apte au maniement des armes, le prince en convenait que cela n’était guère le domaine de prédilection de Petyr. Le Grand Argentier était loin d’être un paresseux mais il était plus doué avec les mots qu’avec ses mains – du moins pour se battre. Il s’était demandé par ailleurs pourquoi le roi souhaitait absolument Petyr avec lui mais la réponse à cette question était plus qu’évidente. On ne peut pas dire que le roi soit d’une santé de fer depuis bien des lunes. Cela se voyait à chaque conseil tenu et le pire étant celui ayant eu lieu il y a deux semaines. La fatigue s’était abattue sur le Dragon. La tension présente dans le royaume, les nouvelles du Mur rapportées par ser Jacaerys. Tout cela pesait sur son esprit. Il se méfiait de tout et de tout le monde. C’était là sans doute les raisons pour lesquelles il avait emmené Petyr. Si Oberyn compatissait envers Lysa, il était bien heureux de ne pas avoir eu le même traitement de faveur, d’autant que son très cher frère, profitant de l’herbe des Jardins Aquatiques ou de Lancehélion, avait refusé de répondre à l’appel du roi.

- Je ne peux vous donner tort. Ce cher Petyr est plus habile avec les mots qu’avec les armes, j’en conviens.

C’était avec légèreté qu’il avait prononcé ces mots, ce laissant même aller à quelques familiarités en ne mentionnant pas le titre de Petyr qui demeurant au premier abord un seigneur valois, chef de sa maison, qu’importe son importance et sa grandeur. Oberyn ne jugeait pas cela. Il avait de l’estime pour le Grand Argentier tout comme il devait en avoir pour le dornien. Il ne savait que dire d’autres, ne voulant pas faire miroiter des choses. Néanmoins, Oberyn était sûr que Petyr demeurerait en retrait, dans le château et non en premier ligne avec le roi. Comme elle venait de le souligner elle-même, Petyr n’était pas un combattant. Le roi n’était pas fou – pas encore – pour envoyer à la mort son Grand Argentier. Mais il est vrai que la décision du Targaryen pouvait ne pas ou mal être compris par la conflanaise. Quel intérêt Rhaegar avait d’avoir Petyr près de lui si ce n’est pour le surveiller de près ? Oberyn s’en moquait bien. En toute honnêteté, il avait d’autres problèmes plus importants que cela. Mais par respect pour la dame, comprenant ses inquiétudes, compatissant à sa solitude à la capitale, il tenta de la rassurer du mieux qu’il pouvait et toujours avec ce sourire si caractéristique de sa personne.

- Ne vous en faites pas – ou, dans l’idéal le moins possible – lady Lysa. Je suis sûr que Petyr ne se trouvera pas dans les rangs mais bien dans le château.

Que pouvait-il dire de plus ? Rien puisqu’il n’en savait rien. Alors il continua la marche, regarder devant lui, sans un mot de plus qui pourrait trahir son ignorance ou ses doutes quant à la présence du valois dans le Nord alors qu’il aurait été plus utile à la capitale. Ses pensées se dirigèrent alors vers Dorne. Il règlera des choses avec Doran plus tard. Sur le moment, il voulait que son esprit s’apaise, pensant alors à ses filles et à Ellaria, sa douce amante.


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« Je ne peux vous donner tort. Ce cher Petyr est plus habile avec les mots qu’avec les armes, j’en conviens », avait répondu le dornien. Bien sûr qu'il le savait. Tout le monde le savait. Savait-il aussi pourquoi Petyr avait-il été envoyé là-bas ? S'en doutait-il ? Il fallait tout de même reconnaître que ce choix était étrange et qu'il suscitait facilement des interrogations. Alors, l'avait-il deviné ? Lysa n'en avait aucune idée. Mais s'il savait, ne penserait-il pas qu'un roi était bien cruel  pour agir ainsi ?

De ce que Lysa avait pu constater pour l’instant, la réputation de son fiancé était meilleure à Port-Réal que dans le Val, où ses activités lucratives notamment lui valaient des critiques.
« Ne vous en faites pas – ou, dans l’idéal le moins possible – lady Lysa. Je suis sûr que Petyr ne se trouvera pas dans les rangs mais bien dans le château. »
« Oui, vous avez raison...», consentit Lysa. « Que les Sept le protègent. », ajouta-t-elle, presque rituellement et pensive à la fois. Lysa n’était pas une grande croyante ; elle n'avait jamais été dévote et sa foi s’était de toute façon effritée au fil de la succession de malheurs qu’elle avait eu à affronter. Les Sept n’avaient qu’une place triviale dans sa vie actuelle, pour ne point dire inexistante. Pourtant, cette formule religieuse n’aurait pas être prononcé avec plus de sincérité. « Et protègent les troupes de sa Majesté », ajouta-t-elle à nouveau. Il ne faudrait pas que l’on pense qu’elle oublie de prier pour son roi. Même si, de toute évidence, elle n’adressait aucune prière visant à réclamer la sécurité de Rhaegar Targaryen...

En réalité, la forte probabilité que Petyr se trouverait, au moment des affrontements, entre les murs du château de Winterfell, ne suffisait pas à rassurer Lysa. Après tout, comment pouvaient-ils savoir comment les choses se dérouleraient vraiment là-bas ? Avec la mobilisation de tant de troupes, se déplaçant des cornes côtières du Val comme jardins fleuris de la capitale, il ne pouvait y avoir de doutes quant au sérieux de la menace. Pourtant, ce qu’il se disait au sujet de la nature des ennemis qu’affronteraient les armées venues du Sud lui faisait froid dans le dos...Et ces dires là ne reposaient guère sur le néant, ce qui aurait été pourtant bien plus rassurant. Après avoir observé de ses yeux des dragons voler dans le ciel, les certitudes de Lysa s’étaient déjà vues bouleversées. Ces créatures, que l’on croyait pourtant disparues à jamais, existaient de nouveaux...Et à son arrivée à Port-Réal, elle était encore loin d’avoir tout entendu. Le plus fou était ce que l’on racontait depuis peu. Ces histoires terrifiantes, d’ennemis déjà emportés par la mort qui se relevaient. Depuis le nord, les sept enfers se déchaînaient apparemment sur Westeros…Alors, comment ne pas s’inquiéter face à tout cela ? En gardant un pied dans le mensonge, sans doute. En se rassurant soi-même, en se voilant la face…C’était parfois la meilleure protection.

Mais, ça ne fonctionnait malheureusement que pour de très courts instants. La terrible réalité finissait toujours par refaire surface, pour ce qui était de ses craintes au sujet de la sécurité de Petyr comme pour ce qui était de la disparition aussi brutale que définitive de Robin. Elle pouvait tâcher de se réfugier dans le déni un instant…Mais tout autour d’elle lui rappelait à quel point son monde avait changé. Et ce n’était que lorsqu’elle émergeait d’un paresseux sommeil, qu’il lui arrivait de se croire, l’ombre d’une minute, toujours régente du Val et mère d’un jeune seigneur. Et puis, sa partie consciente reprenait le dessus sur son subconscient, sa vision devenait plus nette, elle reconnaissait ses nouveaux appartements de Port-Réal et alors, c’était au tour des vagabonds armés de haches d’envahir son esprit dès lors éveillé…

« Vous êtes-vous acclimatés facilement à la vie à la capitale, prince Oberyn ? », demanda Lysa, préférant changer de sujet pour l’instant. Elle aurait pu demander au prince  s’il connaissait bien Petyr. Cela semblait être le cas, puisqu’il le désignait par son prénom et puisqu’ils se côtoyaient tout de même fréquemment grâce à leurs postes respectifs. Autant Lysa n’aimait point entendre les gens parler de Petyr en terme peu flatteur, comme l’avait fait Anya Vanbois au lendemain du banquet dans le Val, autant elle savait qu’elle se plairait à entendre des anecdotes de travail à son sujet. Cela lui permettrait sans doute de se sentir plus proche de lui, après que le destin leur est donné tant de temps à rattraper. Mais, la précédente dame du Val ne se sentait guère capable d’évoquer à nouveau son fiancé sans risquer de laisser transparaître sa très grande inquiétude. Et encore une fois, Oberyn et elle ne se connaissaient pas si bien…

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A Dornish Prince in King’s Landing – Part 1


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Oberyn Martell se souvenait parfaitement de son arrivée à la capitale. Ce n’était pas la première fois qu’il y mettait les pieds mais c’était la fois où il prenait place dans les appartements qu’on lui avait attribué. C’était il y a maintenant trois ans et six lunes, lorsque le roi le nomma au Conseil restreint. Cela avait été bien sûr un honneur pour le prince de Dorne. Il ne pouvait le nier. Dommage que cela soit l’année où sa fille Nymeria fut sauvagement assassinée par son vagabond d’amant. Cela ne permit pas à Oberyn d’apprécier la capitale qui avait déjà vu sa sœur y mourir quelques années plus tôt. Son chagrin avait été grand mais il n’avait pas eu sa place dans la tâche qui l’incombait à ce moment-là. Il fit avec, par défaut et non pas choix. Les lunes passèrent, les années passèrent. Il fut nommé à une nouvelle charge au début de l’année 301, celle du maître des lois. Encore un honneur et une preuve de plus de la confiance de Rhaegar. Pourtant les tensions entre la Couronne et Dorne devenaient de plus en plus palpable, et encore plus dans le contexte actuel qui n’était guère idéal. Oberyn avait donc dû se faire à la vie à Port-Réal, au Donjon Rouge. Connaissances, amis, ennemis, méfiances, confiances, amusements, divertissements. Tout. Oberyn avait tout exploré durant ces trois années. Il avait eu le temps bien que les responsabilités qu’il avait le tenait assez occupé. C’est en rentrant au conseil qu’il fit la rencontre du futur mari de Lysa : lord Petyr Baelish.

Au premier regard, Oberyn fut complètement intrigué. Il cerna bien difficilement le personnage à la fois mystérieux, intriguant et… envoûtant. Sans pour autant devenir de grands amis, les deux hommes s’appréciaient à leur juste valeur. Mais la jeune conflanaise, valoise depuis bien des années maintenant, semblait ne pas vouloir épiloguer sur le sujet de son fiancé et en cela, Oberyn la comprenait parfaitement. Ne voulant guère insister, loin de lui l’idée d’offenser une dame, quelle qu’elle soit, Oberyn accueillit la question de lady Lysa avec un large sourire et un regard vers l’environnement dans lequel il se trouvait. Trois ans qu’il était ici. Il avait eu le temps de s’acclimater, c’était certain. Malgré des débuts difficiles, il ne pouvait décemment pas déclarer que la capitale était une ville où il était compliqué de vivre. Bien au contraire, il convenait parfaitement que la vie ici, était pas mal si l’on n’avait pas peur du mouvement, de cet effet fourmilière et surtout de certaines odeurs. Si le Donjon Rouge semblait être épargné, certains quartiers de la ville, dans lesquelles Oberyn se rendait parfois, il valait mieux avoir sur soi, un bout de tissu qu’il fallait aromatiser au préalable. Mais c’était comme toute ville. Il y avait des avantages et des inconvénients. Se laissant bercer par divers souvenirs qu’il avait de la capitale, Oberyn faisait mine de réfléchir, arborant un sourire, comme toujours. C’était une qualité – parfois vu comme un défaut pour certains – qu’il avait. Il souriait tout le temps – ou presque. Cela avait tendance à apaiser quelque peu le climat. Après tout, un sourire était une caractéristique joyeuse la plupart du temps. Pour le dornien, ça l’était en tout cas.

- Facilement n’est pas le mot que j’aurai choisi, pour être tout à fait franc avec vous. Mais, alors que je me suis installé ici au milieu de l’année 299, je dirai qu’à la fin de cette même année, j’étais acclimaté à la capitale.

Menant toujours la marche, ses pensées se dirigèrent alors vers Ellaria. S’il avait pu tenir après la mort de Nymeria, s’il avait pu s’acclimater à Port-Réal, c’était bien grâce à elle. Il l’aimait tellement, cette dure épreuve les avait rapproché et confirmé au prince que c’était elle la femme de sa vie, son amour, son Soleil. Portant quelques regards envers la dame, il poursuivit ainsi.

- J’espère néanmoins que, malgré le contexte, vous vous y ferez également de votre côté.

C’est ce qu’il pouvait lui souhaiter de mieux. Mais il n’était pas dupe. L’absence de Petyr et le contexte bien troublé ne facilitaient guère une acclimatation à Port-Réal. Lady Lysa, Oberyn se le demandait, devait se sentir bien seule. La reine était partie à Peyredragon, son fiancé dans le Nord. Connaissait-elle d’autres personnes ici ? La princesse Rhaenys ? La princesse Margaery ? Le prince dornien n’était pas au fait des relations et connaissances de l’ex-dame du Val. Aussi, prévenant et bienveillant, il lui proposa alors avec la plus grande sincérité.

- Dans tous les cas, lady Lysa, si vous avez besoin de quoique ce soit, n’hésitez pas. Je reste à votre disposition, du mieux que je pourrai.

Il ne fallait en pas oublier sa tache de maître des lois et membre du Conseil Restreint. Mais, s’il pouvait apporter un peu d’aide et de compagnie à lady Lysa alors, pourquoi il ne le ferait pas.


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«  Facilement n’est pas le mot que j’aurai choisi, pour être tout à fait franc avec vous. Mais, alors que je me suis installé ici au milieu de l’année 299, je dirai qu’à la fin de cette même année, j’étais acclimaté à la capitale. J’espère néanmoins que, malgré le contexte, vous vous y ferez également de votre côté. »

Oberyn Martell prétendait avoir eu besoin d’une demi-année pour s’acclimater à la capitale. Et pourtant, il était originaire de Lancehélion, la capitale de la principauté de Dorne, qui ne devait pas être si différente de Port-Réal en de nombreux points. De plus, il semblait de ceux qui n’accordaient point d’attention aux regards des autres et à l’opinion que les gens se faisaient de lui. Après toute cette collection de longues années passées entre rochers et montagnes, dans l’isolé royaume du Val que l’on disait le plus sûr au monde, Lysa se retrouvait au sein de la plus grande ville des Sept Couronnes. Après avoir été dame d’un royaume et régente au nom de son fils, elle vivait également désormais à la cour d’un autre, là où elle n’était plus en charge de rien et où sa parole n’avait plus force de loi, à part sur ses propres serviteurs. Exposée directement, elle l’était, au regard suspicieux du roi. Exposée directement, également, aux jugements des gens de la cour…
Combien de temps lui faudrait-il pour s’acclimater, à elle, quand il avait déjà fallu plus de six lunes au prince de Dorne ?...

Après tout, elle avait été l’une des femmes les plus puissantes de Westeros et bien sûr, au fond, elle avait affectionné ce pouvoir. Mais, son plus grand souhait n’était point de le retrouver. Si cela avait été le cas, sans doute aurait-elle accepté d’épouser un autre homme que celui auquel elle était désormais fiancée. Un valois plus âgé, probablement, dont elle aurait été la troisième ou la quatrième épouse, seigneur d’une grande forteresse et porteur d’un prestigieux nom. Mais, elle avait dit oui à Petyr, un homme qui avait su s’élever certes mais dont le château n’était qu’une simple tour. Et pourtant, c’était bien là qu’elle rêvait de s’établir. Loin de tout ce monde, de ces regards dont on ne sait s’il faut se méfier ou non, loin de ce roi qui reviendrait un jour et lui rappellerait par sa simple présence l’épée de Damoclès qui demeurait désormais en permanence au-dessus de sa tête…Loin des jugements derrière les regards. Loin de tout. « Retournons dans le Val », désirait-elle tant dire à Petyr une fois qu’ils seraient mariés. Ils seraient bien mieux loin d’ici, cachés de la cruauté du monde…

Lysa se contenta d’acquiescer aux paroles du prince de Dorne, lui adressant un léger sourire qui le remerciait silencieusement. Ce dernier n'aurait sans doute pas de mal à deviner que Lysa n'avait rien d'une femme confiante quant à son intégration dans ce nouveau lieu de vie....
S’acclimater lui serait difficile, oui, elle le savait. Port-Réal n’était pas un endroit pour elle…mais Petyr était un homme pour elle, et là résidait toute la difficulté.

« Dans tous les cas, lady Lysa, si vous avez besoin de quoique ce soit, n’hésitez pas. Je reste à votre disposition, du mieux que je pourrai. » . Ces mots semblaient sincères, peut-être n’étaient-ils cependant que polis.« Je vous remercie, c'est très aimable à vous », répondit la précédente dame du Val.  

Pensive, Lysa ralentit doucement sa marche. La née-Tully était arrivée il y a peu de temps à Port-Réal,  cela signifiait qu’elle se trouvait encore au milieu d’étrangers à cette cour. Elle était arrivée il y a peu de temps et elle n’était officiellement plus personne. Le nom de feu son époux, qu’elle portait toujours, inspirait certes le respect, de même que la tragédie qu’elle avait vécu, mais de Lord Baelish en revanche elle n’était point encore l’épouse, seulement la fiancée. Elle n’appartenait officiellement à nulles maisons, à nulles familles et personne n’accourerait prioritairement vers elle pour la mettre courant des derniers corbeaux reçus concernant le roi ou les armées royales. Oberyn Martell, tout dornien qu’il était, était maître des lois et siégeait au conseil restreint. Il était en première loge à la réception des nouvelles. Aussi, suite à ces aimables paroles, pensa-t-elle qu'un service qu'il pourrait lui rendre et qui ne lui coûterait rien, serait de répondre à de simples questions que la veuve Arryn se posait évidemment. « Savez-vous où ils en sont ? Sont-ils proches de Winterfell maintenant ? », demanda Lysa en regardant le prince du sud. Elle faisait évidemment référence aux armées royales.

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A Dornish Prince in King’s Landing – Part 2


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Même si le prince avait réussi à s’acclimater à la capitale, sa maison demeurait Lancehélion, bien évidemment. C’était là qu’il était né quatre décennies plus tôt. C’était là qu’il avait grandi, élevé par sa mère, joué avec Elia, connu ses premières expériences amoureuses et, plus encore, sexuelles. Il avait vécu tant de choses là-bas. C’était la capitale de Dorne, le fief des Martell depuis bien longtemps. Il était donc normal qu’il préfère Lancehélion à Port-Réal. Et pour Oberyn, elles n’étaient guère comparables. Cela lui manquait terriblement depuis trois ans maintenant, depuis qu’il était rentré au Conseil du roi. Si jusqu’à cette année, Ellaria était à ses côtés, en soutien par sa présence, par ses mots, par tous les moments qu’ils avaient partagés ensemble aboutissant même à une victoire du couple à Lestival – Oberyn vainqueur des joutes et Ellaria élue reine de beauté par celui-ci. Mais désormais, son amante, son Soleil n’était plus à la capitale. Il avait préféré la renvoyer, ainsi que leur fille Loreza, à Dorne pour sa propre sécurité. Il était donc seul à la capitale et cela lui rappela sa sœur. Elia avait également été seule lorsqu’elle se maria avec Rhaegar, loin de Dorne, loin d’Oberyn, loin de sa famille. Il espérait néanmoins, malgré les tragédies que purent vivre les Dorniens à Port-Réal – Elia Martell y mourut en 285 puis Nymeria Sand fut assassinée en 299 – qu’il ne finirait pas sa vie à la capitale. Il se voyait mourir vieux, à Lancehélion aux côtés de son amante, la joie de vivre, le bonheur, le soleil. N’était-ce là pas ce que tout le monde souhaitait comme mort ? Sans doute. En attendant, Oberyn devait faire face comme tout le monde à la situation actuelle. Il avait quelques semaines pour penser à tout ce désordre. Tant que le roi est dans le Nord, il avait le temps de préparer son retour et probablement les réponses aux questions que le roi exigerait de lui, notamment face au refus de Doran. Quel idiot...

Perdu dans ses pensées, Oberyn revint vers Lysa qui était pour le moins, une compagnie fort agréable. Il était ravi de faire enfin plus amples connaissances avec elle. Jouant la carte de la sincérité, il lui proposa son aide, clamant demeurer à sa disposition en cas de besoin, ce à quoi elle répondit avec amabilité. Après tout, entre étrangers de la capitale, ils pouvaient se soutenir. Lady Lysa faisait désormais partie de la cour royale en qualité de fiancée du Grand Argentier et bien évidemment veuve Arryn, nom qui lui donnait encore du prestige malgré la mort de Jon et Robert. Oberyn avait un profond respect pour l’ex-régente du Val. Après les horreurs qu’elle avait vécues, cela ne devait être guère facile. Oberyn pouvait la comprendre. Il avait perdu une enfant lui aussi, il savait ce que c’était bien qu’il n’est pas assisté au drame, contrairement à Lysa. Pauvre femme. Oberyn le plaignait. Si le prince n’avait aucune opinion sur le mariage futur entre Petyr et elle, il déplorait le fait qu’elle doive résider à la capitale. Après tout ça, elle ne devait avoir qu’une envie, s’installer loin de tout le tumulte ouestrien et vivre sa vie tranquille. Il se demandait bien dans quel état d’esprit elle pouvait se trouver même si la réponse semblait évidente. Cette femme avait tout perdu. Les Tully, sa famille de naissance, et les Arryn, sa famille d’épouse, n’étaient plus. Elle s’était vue perdre son mari, son fils et par conséquent son titre, son fief et son pouvoir. Et elle tenait encore debout. Lady Lysa était une femme forte, Oberyn n’en doutait pas et était presque admiratif. S’adaptant à sa marche, il croisa son regard et lui sourit tandis qu’elle lui demandait à propos des troupes quant à savoir si elles étaient proches de Winterfell. Oberyn réfléchit quelques instants puis, toujours souriant, lui répondit.

- Nous n’avons pas encore eu la nouvelle de leur arrivée – si tant est que nous l’aurons – mais j’imagine qu’ils ne sont guère loin de Winterfell s’ils ne sont pas déjà arrivés.

Les troupes du roi étaient parties la semaine passée et ne devraient pas tarder à rejoindre les armées nordiennes, orageoises et conflanaises. En y repensant, Oberyn n’était pas mécontent de ne pas devoir y aller. S’il ne faisait aucun doute maintenant qu’il était un bon combattant, cette guerre faisait froid dans le dos. Cette histoire de Spectres inquiétait Oberyn, comme tous ceux qui apprenaient au fur et à mesure la nouvelle. Cette bataille allait être décisive et si le prince ne doutait aucunement de la victoire de Rhaegar et ses troupes, c’était l’après-guerre qui l’inquiétait déjà. Il était bien difficile d’imaginer quelle réaction pourrait avoir le roi à son retour tellement son esprit était déjà instable. Il n’osait imaginer ce qu’ils allaient vivre dans le Nord mais cela en marquerait plus d’un. Il comptait bien évidemment sur la présence de la garde royale, du fidèle et vaillant Barristan Selmy mais également de son neveu, Aegon, pour bien entourer le roi et mener la victoire avec lui. Car malgré tout, Oberyn souhaitait la victoire de Rhaegar et non sa mort. Ce ne serait pas dans l’intérêt de Dorne. Et cela rendait le refus de Doran bien compliqué à assimiler. Mais, il verrait cela en temps voulu. Pour l’instant, il n’y avait pas grand-chose à faire si ce n’est continuer de gérer le royaume avec le Grand Mestre, la Main du Roi et les membres du Conseil encore présents. Et Oberyn en convenait, probablement comme Lysa mais d’autres raisons, que l’absence de Petyr à la capitale était bien regrettable.

- Nous vivons des temps bien inquiétants...

La phrase d’Oberyn était sortie d’elle-même comme une pensée dite à voix haute. Mais d’un côté, cela reflétait la réalité. Depuis Lestival et depuis bien avant, la situation en Westeros était tendue. Quand est-ce qu’elle ne l’était pas ? se disait-il. Et voilà qu’un ennemi surgit d’au-delà du Mur et fait se réunir quasiment tout Westeros. Bel exploit qui ne mettait qu’en suspens tout ce qui pouvait se tramer dans l’ombre. Oberyn se le disait tous les jours mais se le dit de nouveau, à ce moment-là même. Il ne savait pas pourquoi mais il le ressentait au fond de lui. Il aurait dû rester à Lancehélion.


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Le prince de Dorne n’était visiblement pas plus au courant de la situation des troupes royales que Lady Lysa ne l’était. La veuve de Jon Arryn se alors rendit compte que de toute évidence, peu importe ce qu’Oberyn aurait pu lui répondre, cela n’aurait pas été rassurant. On pouvait certes souhaiter qu’ils soient déjà à Winterfell, de sorte à ce que la guerre se termine vite et que la vie puisse reprendre son cours. Mais, d’autre part, les savoirs à Winterfell n’avait rien de rassurant. Les savoir à Winterfell, c’était aussi les savoir proche du danger. Le savoir proche du danger.

Oh, elle ne s’inquiétait pas que pour Petyr. Elle connaissait une petite collection de personnes présentes à Winterfell. Alors certes, il y avait bien sûr Catelyn, sa sœur, la dame des lieux. Mais, après ce qu’elle leur avait fait, à elle et à Robin, Lysa ne pouvait s’empêcher de se sentir emplie de rancœur lorsqu’elle pensait à sa sœur. Catelyn ne lui avait même pas écrit, à la mort de son fils. Elle ne lui avait même pas adressé le moindre mot

Lysa savait également son ami de longue date Andar Royce à la guerre, de même que les deux frères de celui-ci, Robar et Waymar. Elle espérait sincèrement que les hommes de Roche-aux-Runes sortiraient de ce conflit sain et sauf. Il y avait également Roland, écuyer de feu son époux, qu’elle avait connu alors qu’il n’était encore qu’un garçon, et dont elle s’était occupée comme une mère l’aurait fait alors qu’elle n’avait point encore de fils à elle…
Mais en dépit des longues années de séparation, Lysa mentirait en disant que ce n’était pas à la sécurité de Petyr, son désormais fiancé, son avenir, qu’elle pensait en premier. Maintenant qu’ils s’étaient retrouvés, elle ne voulait surtout pas le perdre.

« Nous vivons des temps bien inquiétants... », déclara le dornien, visiblement pensif.

Bien sûr, c’était le cas de le dire. Des dragons dans le ciel, des ennemis  «  plus morts que vifs »…Tout cela était terriblement effrayant. Lysa avait entendu ce qui se disait, bien sûr, mais pour tenir le coup, pour ne pas sombrer dans la folie, elle ne pouvait qu’essayer de ne point y penser, de s’auto-persuader que tout allait à s’arranger. Car tout ne pouvait pas toujours être pire, n’est ce pas ? C’était ce qu’elle tâchait de se dire pour ne pas s’effondrer. Cette guerre serait gagnée et Petyr lui reviendrait car elle ne pouvait pas encore perdre quelqu’un. Mais, à plusieurs reprises sur une journée, elle pouvait sentir de légers tremblements s’emparer de ses mains et son rythme cardiaque augmenter soudainement lorsque la peur s’emparer d’elle.

Inquiétante, leur situation à l’un comme l’autre, l’était aussi. Lysa se demandait en effet, comme beaucoup sans doute, quelle serait la réaction du roi face à l’inaction de Dorne. A la place d’Oberyn, elle n’aurait pas perdu une seconde et aurait fui la capitale. Pourtant, le Maître des Lois était resté à son poste. Certes, c’était son devoir. Mais, tout de même…
« Oui, très inquiétants… », répondit simplement Lysa. Elle se sentait incapable d’évoquer les rumeurs de spectres hostiles dans le nord. Cela l’effrayait rien que d’y penser.
Se sentant peu à l’aise à l’idée de parler de toutes ces choses aussi étonnantes qu’inquiétantes qui se passaient en ce moment, elle n’ajouta rien d’autre pendant un instant, arpentant les jardins en silence. Elle se demanda si en disant ce mot « inquiétant », Oberyn Martell ne pensait pas seulement à la guerre mais aussi à la prétendue folie du roi, qui pouvait faire craindre son retour à une partie de sa cour plutôt que l’espérer. Cependant, elle était loin d’être assez proche du prince pour pouvoir lui demander s’il avait des craintes au sujet de la réaction royale face à la décision de son frère ou sur l’état mental de sa Majesté.

« Je ne vais pas vous dérober plus de votre temps, prince Oberyn. », déclara finalement la née-Tully. « Mais, je vous remercie pour cette promenade, c’était agréable de discuter avec vous. », ajouta-t-elle avec un sourire poli. Après une révérence de rigueur, la précédente dame du Val souhaita une bonne journée au dornien, le laissant à ses occupations et prenant le chemin du retour vers ses appartements, où sans doute, ses craintes ne tarderaient pas à refaire surface…mais à l’abri des regards.

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