death is coming - avec Aubelia Locke

Il venait de regarder les chevaux conduisant son épouse à Fort-Terreur quitter le campement. Malgré la mauvaise nouvelle concernant les Marcheurs Blancs, Ramsay voyant en la grossesse de sa femme un signe que tout irait bien. Les Anciens dieux n’auraient jamais aidé Geneva à être enceinte, si c’est pour que la Mort les foudroies sur son passage. Après son départ, Ramsay passa en revu ses troupes, il se rendit auprès de l’infirmerie de fortune où mestre et femmes s’activaient pour panser les plaies. Pour le moment, il n’y aurait pas de combat. Les priorités de Bolton étaient ailleurs et pour cela il devait préserver ses troupes. Si ces vagabonds de sauvageons venaient trop prêt de leur camp, ils mourraient. Mais de son côté, il n’irait pas conduire ses soldats vers une mort stupide alors que l’Enfer allait bientôt se déverser sur eux. Depuis l’arrivée du corbeau messager de Tour Ombreuse, Ramsay remettait en place chaque pièce du puzzle. Si les sauvageons se rendaient vers le sud, ce n’était pas pour trouver une terre idéale, où ils pourraient couler des jours heureux en pillant et massacrant la population de Westeros, mais c’était bien pour fuir un danger. Ils étaient des lâches, des paresseux, au lieu de protéger leur terre, ils avaient préféré la fuir. Lui n’agirait pas ainsi. Il n’irait pas chercher une herbe plus verdoyante ailleurs, il se battrait. On ne le verrait pas étreint par le tremblement en raison de la peur. Le Nord était sien et s’il voulait en obtenir le contrôle total, il allait devoir se battre pour lui. En plus, son héritier était maintenant en route, pour ne pas le perdre, il devrait le protéger, même si cela devait aller jusqu’à assassiner la Mort.
Après la revue de ses troupes, Ramsay retourna dans sa tente et il lut de nouveau le parchemin provenant de Tour Ombreuse. Il tapota sur la table en bois, observant chacun des mots avec une grande attention. Le reste de la journée s’écoula ainsi, entre solitude, demande de ses hommes et réflexion. Une stratégie devait être adopté rapidement et Ramsay hésitait encore à se jeter dans la gueule du loup en se rendant immédiatement à Winterfell. Est-ce que ses ennemis profiteraient de son arrivée pour lui demander des comptes sur Lonlac et la mort de Maege Mormont. Cela serait stupide de leur part, mais Robb Stark n’était pas avare pour compléter sa collection d’absurdité, une de plus ou de moins. Le jeune loup saurait-il faire face à la situation ? Cela Ramsay n’en était pas certain, il lui paraissait bien faible et pourtant, le suzerain du Nord allait devoir agir rapidement avant que la grande Faucheuse ne vienne à eux. Ce genre de bataille méritait une grande préparation et tout bon homme de guerre devait avoir recours à la stratégie.
Une fois la journée écoulait, Ramsay rejoignit ses hommes les plus importants avec qui il banquetta. L’un d’eux avait tué à la chasse un magnifique cerf aux cornes tellement imposante qu’il voulait en faire un trophée. Malgré l’humeur légère du moment, le seigneur de Fort-Terreur resta sombre et ne décrocha pas un mot. Il mangea peu, alors que d’habitude il avait grand appétit et il se contenta de manger un peu de viande et une soupe bien garni présentée dans un bol. Quand il eut fini de manger, il se leva et se pencha vers Aubelia Locke.

“ Rejoignez-moi dans ma tente dès que cela sera plus calme, j’ai à vous parler.” L’homme quitta les lieux et retourna dans sa tente. Il écrivit quelques lettres à destination de Fort-Terreur, en ce qui concernait la défense et l’intendance des lieux, puis il les confia à Damon qui devait se charger de les faire envoyer par corbeau.
Quand Aubelia arriva, l’homme était à sa table de travail, contemplant ses cartes, tout en buvant de la bière dans une chope.

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Ramsay apprenait que la mort déferler sur le Nord et dans un même temps il découvrait son épouse enceinte. Le moment ne pouvait pas être le moins idéal et pourtant il allait devoir s’en contenter et s’approprier de ces deux nouvelles. Il avait été sombre, parlant à personne lors du repas. Il avait mangé peu dans les différents bols, puis il était reparti dans sa tente, tout en demandant à lady Aubelia de venir l’y retrouver.

“ Oui lady Aubelia. Comme vous avez pu le voir, mon épouse a quitté le campement un peu plus tôt. Quelque chose de grave est en train d’arriver dans le Nord et je préfère que vous l’appreniez de moi plutôt que d’un autre.” Il tendit à la belle brune la lettre qu’il connaissait désormais par coeur.
Ramsay attendit que la jeune femme lise la lettre et avant qu’elle ne puisse dire quelque chose, il reprit la parole.
“ Je vous demanderais d’informer personne. Pour le moment ma décision n’est pas encore prise. Mais ne vous inquiétez pas, j’informerais le ban une fois ma décision prise quant à la conduite que nous allons suivre.” Il tapota sur le bureau et il se leva pour aller prendre une coupe et la remplir de bière. L’alcool n’était pas fort, mais il aidait à se réchauffer par cet hiver qui devenait de plus en plus rude. Ramsay savait qu’il allait devoir vite prendre sa décision, puisque conduire ses troupes à travers les chemins enneigés ne serait guère évident. Voilà pourquoi il avait donné une petite escorte à lady Geneva. Au moins, sa femme ne serait pas ralentie et même si elle croisait la route des sauvageons, elle aurait de grandes chances de s’en sortir. Walton était un excellent guerrier, qui avait su faire ses preuves. Il n’hésiterait pas à assassiner quiconque viendrait à mettre en danger sa femme.
Ramsay chassa bien vite la pensée de sa femme et de son futur héritier à naître. Il observait la belle Aubelia Locke et l’invita à venir s’asseoir près de lui.
“ Votre grand-père aura sûrement reçu le même message. Comme vous pouvez le voir, tout est logique désormais. Les sauvageons passent le mur, fuient leurs terres, parce qu’ils quittent l’Enfer. Pour le moment, ils ne seront plus notre priorité, nous allons préserver nos hommes et nous préparer à une toute autre guerre. Celle-ci sera bien plus dangereuse et inconnue que ce que nous avons affrontés jusqu’à maintenant.” Il continua de détailler sa table de travail, là où s’étendait toutes ses cartes. Pour le moment, Ramsay n’avait aucune stratégie, seulement des interrogations.

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La Longue Nuit provoquait encore des tremblements chez les plus anciens qui se plaisaient à en conter le récit. Ils ne l’avaient pas connu, mais lors des veillées nocturnes, ils aimaient faire peur aux esprits les plus jeunes et même si ce n’était guère l’idéal pour s’endormir, tous aimaient écouter ces messagers du passé. La Longue Nuit était méconnue de tous, mais comment ne pas ignorer ces spectres qui ont pénétré dans Westeros, semant hiver et morts sur leurs passages. Cela faisait des milliers d’années qu’elle avait eu lieux, pourtant aucun nordien ignorait de quoi il en résultait, même Ramsay Bolton qui n’avait jamais été impressionnable étant petit.
Lady Aubelia avait elle aussi entendu parlé de ces créatures. Cela n’étonna pas du tout Ramsay, la belle brune avait le Nord dans le sang, elle ne pouvait donc ignorer ses mythes et ses légendes.

“ Oui, on pourrait penser à une plaisanterie, mais le message est clair et tous les signes sont là. L’hiver, les sauvageons, bientôt nous allons devoir faire face à une menace qui risque de tous nous dépasser.” Et cette menace pourrait bien faire de leur vie un Enfer. Comment allaient-ils en sortir ? Le monde des hommes allait-il pouvoir perdurer ? Ramsay n’était plus sûr de rien. Et comme Aubelia le lui demandait, lui aussi s’interrogeait sur la marche à suivre. Que faire ? Il avait des troupes à portée de main, mais où allait-il les conduire ? Au Nord ou au Sud ? Ou encore au-delà du Nord ?

“ C’est une question que je me pose encore. Mais ne vous inquiétez pas, vous serez l’une des premières à être mise au courant, une fois ma décision prise.” Il tapota sur la table de son bureau, tout en regardant la jeune femme face à lui.
Toutefois, maintenant que la belle brune avait appris la nouvelle, Ramsay voulait passer à d’autres sujets plus légers. En effet, lady Aubelia l’avait beaucoup impressionné dernièrement en menant les troupes de sa famille. Elle ne prenait pas peur en voyant des hommes en assassiner d’autres. Elle n’avait pas fuis à la vue du bain de sang qu’il avait provoqué et c’était quelque chose d'appréciable et d’admirable pour une femme. Il était amusant de voir à quel point la brune était différente de son épouse Geneva. La blonde avait elle aussi montré des capacités louables en soignant les blessés et Ramsay avait grandement apprécié cela chez elle. Deux femmes différentes et aux qualités que le seigneur de Fort-Terreur appréciait beaucoup.

“ Vous faites preuve de beaucoup de qualité en une telle situation. Vous savez mener des hommes. Votre grand-père doit montrer beaucoup de fierté à votre sujet.” Complimenta Ramsay qui orientait volontairement la conversation ailleurs.

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Le déshonneur pouvait être là et le fait d’inviter la jeune lady dans sa tante pouvait faire rompre son alliance avec la famille Locke; Cependant, Ramsay était bien au-dessus de cela. Il avait déjà déshonorer de nombreuses jeunes filles et Aubelia ne serait pas la première ni la dernière. Même s’il conversait avec la jeune femme, lui dévoilant le contenu du parchemin apportait par le corbeau messager, ses intentions primaires étaient claires. Lady Bolton était partie, la place à ses côtés pour la nuit était vacante et Ramsay comptait bien la remplir. Toutefois, pour le moment, Ramsay n’avait pas l’intention de se comporter avec la rudesse d’un vagabond. Le sujet évoqué était sérieux, mais il ne passerait pas toute la nuit dessus.

“ Nous ne pouvons ignorer la Mort, surtout quand elle sème l’Enfer sur son passage. Vous joindre à moi et une logique imparable, tout comme mon ban risque de se joindre à celui de mon ennemi.” Il se pencha un peu plus sur la table et tapota son bois. “ A ce jour nous n’avons plus d’ennemis, si ce n’est la mort. Mais sachez lady Aubelia que je n’oublie pas mes premières ambitions. Après cette guerre, nous cueillerons ce que la Mort a bien voulu laisser en foulant le sol du Nord.” Non, il n’était pas prêt à oublier son principal objectif, pas alors qu’il venait de se faire un nouvel ami. Tout ce qu’il espérait, c’était que cette guerre ne l’achève pas trop vite, le laissant assassiner ses ennemis comme il ne souhaitait. La Mort sera beaucoup trop belle pour les Stark, surtout quand il connaîtrait la souffrance et la machiavélique stratégie de Ramsay Bolton.

Il clos en cet instant le sujet sur les Marcheurs Blancs. Ramsay devait prendre sa décision seule. Il avait consulté son épouse avant son départ, jugeant qu’un avis féminin pouvait lui être utile. Il avait désormais la certitude que les Locke allait le suivre. Maintenant le choix de la marche à suivre lui revenait.
Pour passer à un autre sujet, qui le conduirait là où Ramsay le souhaitait, il complimenta la belle Aubelia sur ses qualités de chef de guerre. Bien que les femmes n’étaient pas au-dessus des hommes en ce qui concernait l’art du combat, Ramsay ne pouvait nier qu’elle ne savait pas y faire.
De son compliment, il en retira une rougeur sur les joues de la jeune femme, ce qui le fit sourire. Il savait déjà Aubelia sous son charme. Sa résistance serait que brève.

“ Votre grand-père est un homme sage, qui sait reconnaître la valeur d’un homme. Nous manquons malheureusement de beaucoup d’hommes comme lui dans le Nord.” Répondit Ramsay face au compliment qu’Aubelia venait de lui dire. “ Je ne doute pas qu’il saura s’en sortir face aux Manderly qui risquent de faire des difficultés en voyant vos bannières à côté des miennes. Mais ne vous inquiétez pas pour ceci, je conseillerai votre faire sur la marche à suivre.” Ajouta Ramsay tout en souriant mystérieusement. Lord Locke avait su manoeuvrer pour que ses troupes soient auprès de celles de Ramsay, mais la guerre qui se profilait allait réunir toutes les armées, donc les Locke feraient face de nouveau aux Manderly. Cela sera très certainement intéressant d’être spectateur de cette confrontation et même si Ramsay resterait à distance, il conseillerait Benjen Locke pour qu’il puisse s’en sortir au mieux. Il espérait seulement que celui-ci ne soit pas paresseux ni trop couard dans ses décisions.
“ Lord Locke a bien fait de se détourner de ces admirateurs des Stark. En plus ils ne sont même pas de vrais nordiens. Quel malheur cela doit être de devoir leur prêter allégeance.” Continua Ramsay tout en continuant d’agiter le couteau dans la plaie. Il n’aimait pas les Manderly et il serait curieux d’entendre l’avis de la belle brune les concernant.

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Leurs ennemis étaient omniprésents et Ramsay savait très bien qu’on ne pouvait pas se fier en tout le monde. Dans un camp, un espion pouvait très bien se cacher. Dans un clan, l’un de vos proches pourraient vous tuer dans votre sommeil. Ramsay savait de quoi il parlait puisqu’il avait été le loup qui avait assassiné son demi-frère et son propre père. Il était une ordure de la pire espèce, sa collection de méfaits était importante et pourtant, il se trouvait bien mieux que tous ces Stark et ces Manderly. Lui avait le Nord dans le sang, ce qui n’était certainement pas leur cas. Combien avait le corps secouait de tremblements quand ils sortaient dehors ? Certainement beaucoup. Lui ne craignait pas le froid, la neige coulait dans ses veines et c’était pour cela qu’il aimait tant son Nord.

“ Indignes du Nord, oui ils le sont. Parce qu’ils n’ont pas su le préserver. Eddard Stark a laissé son héritier être éduqué dans le Sud, ce qui le rend tout bonnement illégitime de gouverner le Nord. Mais mon père n’a pas servi les Stark, il a toujours servi ses propres intérêts tout en tâchant de garder des rapports courtois avec tous. Il a préservé notre position, sans voir grand. Mais moi je vois grand, comme vous vous doutez.” Ramsay était flatté du changement d’alliance Locke. Avoir des troupes en plus, aux côtés des siennes lui assurait une position idéale et cela pourrait donner des idées à d’autres seigneurs qui pourraient voir à Fort Terreur de l’herbe beaucoup plus verte qu’à Winterfell. Cependant, Ramsay se méfiait de tous ses paresseux et vagabonds sans fortune. Une fois aux côtés de Ramsay, pourraient-ils vouloir une position encore plus enviable. Pourraient-ils vouloir le Nord, comme lui le désirait si ardemment.

“ Des rois…” Souffla Ramsay face à ce rappel de la part d’Aubelia. Les Locke avaient été des souverains autrefois, tout comme les Bolton. Toutefois, ils n’étaient plus rien. Ils n’étaient qu’une maison mineure, alors que les Bolton avaient encore de la puissance. Ramsay réfléchissait
La jeune femme s’était rapprochée de lui, évoquant le fait qu’elle préférait choisir ses propres chaînes. Ramsay eut un rictus. Il tapota ses doigts sur un meuble. Crispé. Les humeurs de Ramsay étaient souvent changeantes et cette fois-ci, c’était Aubelia qui allait faire les frais de cela.

“ Même mes chiens n’apprécient pas leurs chaînes. Qu’est-ce qui me garantit que vous ne tenterez pas de les rompre un jour. Cherchant ailleurs une alliance plus profitable.” Il se rapprocha de la belle brune et lui attrapa son menton, ancrant son regard sombre dans le sien. “ Je ne porterais pas les cornes que vous allez infliger aux Manderly.” Il serra un peu plus le menton de la jeune femme. “ Votre grand-père sait beaucoup de choses de moi. Il se montre enjoué à mon égard, mais il sait que ma position est précaire. Il voit les vents tourner en ma faveur, mais qu’est-ce qui me garantit qu’un jour, il ne viendra pas à me trahir.” Les yeux de Ramsay se faisaient de plus en plus menaçant, comme si l’Enfer allait en jaillir. Pourtant, il lâcha sa prise. Il se recula et il alla s’asseoir dans un fauteuil, non loin du feu.

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Ramsay ne faisait guère confiance en ceux qui l’entouraient. Il avait appris d’expérience que n’importe qui pouvait tromper et lui le premier. Roose Bolton lui avait fait confiance pendant plusieurs années. Lui son fils, son bâtard, qui était devenu son héritier et enfin son fils reconnu. Ramsay lui avait planté de nombreux coups de poignard dans le dos. Il avait tué Eddard Stark, le mettant en difficulté. Il avait aussi assassiné Domeric pour prendre sa place d’héritier. Enfin, une fois légitimé, il n’avait pas perdu de temps, il l’avait éliminé purement et simplement. Les portes de Fort-Terreur se sont alors ouvertes pour lui et enfin il s’était senti à sa juste place. Le complot, c’était l’idéal et c’est en voyant son propre comportement que Ramsay se disait qu’on ne pouvait faire confiance en personne. Ses troupes étaient dehors, mais leur faisait-il vraiment confiance ? Elles étaient là, exaltées par ses victoires passées, mais Ramsay se doutait qu’au moindre revers, ils auraient le corps couvert de tremblements et ils l’abandonneraient. Ramsay avait tout, mais s’il venait à perdre il serait réduit au rang d’un vagabond, voilà pourquoi il calculait tout. Voilà pourquoi il ne pouvait accorder entièrement sa confiance.

“ La confiance n’est qu’une chimère ma chère Aubelia. Je fais confiance qu’en ma propre personne. C’est ainsi que je survie. De même, vous ne devriez pas avoir une confiance aveugle en ma personne. Jamais. Nous sommes alliés, mais gardez dans un coin de votre esprit que je peux être imprévisible. Pour ma cause, je serais capable de n’importe quoi.” Il eut un sourire narquois pour la jeune femme. Il tapota sur le fauteuil dans lequel elle se trouvait et il lâcha sa prise. Aubelia avait tendance à oublier qu’il n’était pas un saint et ce soir il voulait lui rappeler. Il n’était pas de ces paresseux. Il n’était pas un mouton, un suiveur. Il était le loup. la bête portant des cornes. Le monstre débarquant des Enfers. Toutefois, il ne pouvait pas lui en vouloir, la brune était encore jeune, ambitieuse, elle pouvait très bien se brûler les ailes à trop en vouloir, mais Ramsay l’aiderait à rester dans le droit chemin.
Elle se rapprocha de lui et se lança dans un monologue pour défendre ardemment les intérêts de sa famille. Selon Aubelia, son père aurait très bien pu la marier à un Manderly ou un Stark s’il avait voulu faire une alliance prolifique. Il aurait pu, mais il croyait en Ramsay qui partageait ses valeurs. Aubelia utilisait les bons mots. La jeune femme était prêt à jurer sur sa vie pour montrer à quel point sa famille tenait à cette alliance. Elle s’arrêta, semblant avoir usé toute sa collection d’argument ayant pour but de convaincre Ramsay.
Ramsay se retourna vers elle. Aubelia savait défendre une cause et elle en aurait certainement besoin face aux Manderly quand ils devront répondre de leur changement d’alliance.
“ Vous êtes intelligente Aubelia. Vous gâchez vos talents actuellement, mais vous êtes encore jeune, vous avez encore beaucoup à apprendre.” Comme il l’avait vu pour Myranda, sous l’herbe et la terre se cachait un joyaux qui demandait qu’à briller de tout son éclat. Aubelia était une Locke, elle aurait toujours à coeur les ambitions de sa famille, mais elle devait voir plus loin. Les Locke étaient des rois déchus, des sujets des Manderly. Ils ont perdu de leur superbe et ils ne la retrouveraient jamais. En restant cantonné à cette place de lady, elle perdait son temps. Elle valait mieux que cela.
“ Vous devrez faire des sacrifices pour atteindre les sommets. Il se peut même que vous deviez trahir vos proches, comme moi j’ai trahi mon père. Personne ne vous aidera, vous serez seule, mais c’est ainsi que l’on devient fort. Votre grand-père a sûrement des projets pour vous. Vous êtes une femme, il va vouloir vous marier pour ses valeurs.” Il s’arrêta quelque seconde, soulignant le devoir des femmes envers leur famille, jouant les messagers de mauvais augures. “ Après la guerre qui nous attend, vous ferez certainement partie des prochaines alliances maritales de votre famille, tout comme votre frère.” Il combla à nouveau la distance entre lui et elle. “ Avez-vous envie de sacrifier votre vie. Votre dignité dans un mariage qui ne vous rendra pas grâce.” Il parlait sur un ton doucereux et il caressa la joue de la jeune femme. L’homme imprévisible, qui avait dévoilé ses menaces, avait disparu, laissant place à un homme bien différent, beaucoup plus doux, mais qui n’en restait pas moins dangereux.

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Aubelia Locke était dans sa tente, chose plus que inconvenante pour une jeune femme de son rang, mais Ramsay se moquait bien des convenances et il savait que c’était la même chose pour Aubelia. Elle était là, elle avait soif d’apprendre et d’être avec lui et Ramsay serait ravi de l’instruire.

“ Qui d’autre serait le plus à même à vous apprendre ? “ Il répondit à la question de la jeune femme par une autre tout en soulignant que lui serait le plus approprié à façonner la belle brune pour lui permettre d’être encore plus. Aubelia Locke n’était qu’aux prémices de sa vie. Elle n’avait que connu sa famille, elle avait appris d’eux, mais ce n’était pas assez. Selon Ramsay, elle gâchait son potentiel. Cependant, heureusement pour la belle brune, il était là. Avec lui, elle ne perdrait pas son temps.
Oui, comme elle le suggéra, il aurait pu aller la chercher après la conquête de Lonlac. Il aurait pu demander sa main. Toutefois, cela n’aurait pas été dans la stratégie de Ramsay Bolton. En épousant Geneva, il possédait Lonlac, il en était le maître légitime à travers elle. S’il ne l’avait pas épousé, ses voisins auraient pu lui contester cette prise. Même si Lonlac n’était rien. Il était une première place. Une ouverture vers d’autres horizons.
Ramsay avait deviné ce que sous entendait là Aubelia. Oui elle avait tout pour être une épouse idéale, mais Ramsay Bolton aimait torturer. En aurait-il fait de même avec Aubelia ? Certainement. A la moindre erreur de sa part, il aurait pu lui faire du mal comme il l’avait fait avec Geneva. Elle avait perdu leur enfant à naître, il lui avait tué les siens. Il l’avait violé, torturé, parce qu’elle était une faible femme sans aucun répondant. Cela lui plaisait de briser la pureté et l’innocence même. Quand il voyait Aubelia Locke, Ramsay voyait une femme bien différente et il ne pouvait pas se contenter d’en faire seulement une épouse qu’il aimerait martyriser.

“ Mais n’ai-je pas gagné ce soir ? Puisque vous êtes là dans ma tente.” Il eut un sourire sarcastique, mais ne se moquait nullement de la jeune femme qui était si proche de lui et qui avait posé ses mains contre son torse. Ramsay savait que la porte était ouverte et il comptait bien si engouffrer. Aubelia lui avait échappé durant son séjour à Fort-Terreur, cela ne serait pas le cas cette nuit.
“ Vous savez très bien que Geneva n’est nul autre qu’un jouet entre mes mains. Une poupée que je prends plaisir à faire souffrir, tout simplement parce qu’elle est ma femme. Cette place ne vous ferez nullement rêver si vous saviez ce que je lui fais vivre. Elle n’est qu’une pouliche bonne à porter mon héritier et c’est pour cela que je l’ai renvoyé à Fort-Terreur plus tôt dans la journée. Elle porte mon enfant, mais il n’est guère l’heure de parler de ma femme, surtout quand je vous ais seule, rien que pour moi. Ce que j’ai à vous proposer ? Une vie pleine de liberté à mes côtés, à nuire aux Stark, à conquérir des terres. Je pourrais même vous offrir un château. Si vous désirez celui des Manderly, il sera votre. Je me réserve bien entendu Winterfell, mais pour le reste, nous obtiendrons ce que nous désirons.” Il garda sa main sur la joue de la jeune femme et il posa ses lèvres sur les siennes, l’embrassant avec fougue, sans aucune douceur. Une fois le baiser terminé, il reprit.
“ L’unique chose que je vous demande, c’est de ne point me décevoir.” C’était là l’unique condition. Ce même pacte Myranda et tous ses hommes l’avaient signé et il comptait bien en faire de même avec la jeune femme face à lui.

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