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When the snows fall and the white winds blow {Marianne}

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When the snows fall and the white winds blow

« Corneilla | 302, lune 11, fin semaine 3 »

La nouvelle venait de tomber. Froide. Dure. Violente. Lucas avait tout de suite vu sur le visage de son frère quelque chose se transformer alors qu’il s’apprêtait à la partager avec lui. La naissance de Tysha avait rapporté un peu de lumière et d’espoir dans l’enceinte de Corneilla depuis quelques lunes, mais il était difficile d’ignorer le départ des volontaires conflanais pour le Nord. Il persistait un étrange sentiment d’inconfort et de doute. Comme si tout le monde savait qu’il ne s’agissait que de patienter quelques semaines avant qu’une autre sombre nouvelle ne tombe. Et lorsque Lucas était entré dans le bureau de son frère, qui était jadis celui de leur père, il avait tout de suite compris que l’heure était justement arrivée. Même si le Nerbosc avait ressenti jusqu’au plus profond de ses os que quelque chose de grave allait arriver, encore, le détail de la nouvelle le pris tout de même par surprise. Parce que s’il savait qu’il devait s’attendre à quelque chose, il n’était pas parvenu à imaginer ce quelque chose. Et c’était plus grave encore que ce qu’il n’aurait jamais pu imaginer. Et sa décision était évidemment prise. Pas de gaieté de coeur loin de là, mais il savait que c’était ce qu’il devait faire. Il n’aurait pas été capable de regarder son reflet ou de vivre avec lui même s’il n’avait pas fait ce choix là. Il redoutait cependant déjà la peine et la détresse que cela provoquerait chez son épouse. Alors que ses pas le ramenait doucement jusqu’à leurs appartements, il réfléchissait à la meilleure façon de lui annoncer cela. Il savait que jamais Marianne ne le retiendrait ou lui reprocherait son choix, son coeur était bien trop pur et noble pour cela, mais cela n’enlevait rien à la douleur de la séparation et à la crainte que l’au revoir à venir ne se transforme en adieu.

Arrivé devant la porte de ses appartements, Lucas s’arrêta un instant. La main sur le bois épais, il prit quelques minutes, fermant les yeux, pour respirer profondément. Lorsqu’il se sentit prêt, du moins autant qu’il pouvait espérer l’être dans une telle situation, il actionna la poignée pour pénétrer dans la pièce. Son visage affichait un sourire calme, mais il savait que son épouse saurait lire au travers de son masque. On n’apprenait pas la chute du Mur et l’avancée de la mort sur les terres humaines sans en porter des traces. Il lui offrit néanmoins une extension supplémentaire, sans rien dire, pour s’approcher silencieusement du berceau disposé à côté de l’âtre chaleureux. Tysha dormait paisiblement. Ses poings durement fermés s’étaient échappés de sa couverture pour encadrer son doux visage aux joues rebondies. Il eut soudainement une folle envie de la prendre dans ses bras et de la serrer contre lui. Il n’en revenait toujours pas qu’un si petit-être soit capable de lui faire ressentir des choses si fortes et de lui donner tant de courage et d’énergie. Cette réflexion l’amena à repenser à ses parents l’espace de quelques secondes, et leurs sept enfants, se demandant s’il y avait là un lien. Mais le chevalier des Corneilles se retint de déranger leur fille, ne voulant pas perturber son repos. Il se contenta donc de venir poser sa main, doigts écartés, sur son abdomen. C’était aussi pour elle qu’il y allait. Sinon quel genre de père était-il ? Lucas prolongea le contact quelques secondes, avant de retirer sa main. Il osa effleurer ses sourcils déjà froncés du bout de l’index, avant de se retourner vers Marianne. “Elle est si belle.” dit-il tout doucement en s’approchant d’elle. “Comme sa mère.” ajouta-t-il en enlaçant justement cette dernière pour s’imprégner d’elle toute entière.

Là encore, il tint à faire durer l’étreinte quelques minutes avant de s’écarter légèrement, non sans avoir capturé ses lèvres le temps d’un baiser. “Peut-on parler quelques instants ? C’est assez sérieux…” Il n’énonçait rien de surprenant, qu’une évidence si l’on prenait le temps d’analyser un peu son comportement. Il ne savait pas si Tysha dormait depuis peu ou non, s’ils pouvaient discuter de cela à côté d’elle ou si Marianne préférait qu’ils se mettent à l’écart. Le temps que Marianne ne prenne sa décision, son regard se promena un instant dans la pièce où le couple avait commencé à rassembler et organiser leurs affaires en prévision d’un prochain retour à Castel-Bois. Cela allait bientôt faire une année qu’il avait quitté la demeure des Harlton et pas beaucoup moins pour son épouse, seulement, l’assassinat de Tytos avait chamboulé tout leur programme et ils avaient finalement dû attendre que Tysha soit assez âgée pour supporter le trajet au coeur de l’hiver. Sauf que voilà, c’était une autre nouvelle qui bousculait tout encore une fois. “Brynden vient de recevoir un courrier de Robb. La situation est au plus mal Marianne. Une partie du Mur vient de s’effrondrer et ce ne sont plus des sauvageons qui pénètrent sur les terres nordiennes…” Il ne put retenir un soupir et ne parvint pas à conserver son regard dans les émeraudes de son épouse, bien qu’il relevait son bras pour poser sa main sur l’épaule de la Harlton. “Brynden a levé le ban, pour de bon cette fois-ci.” prononça-t-il d’une traite finalement, avant de ne plus en avoir le courage.
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When the snows fall and the white winds blow

« Corneilla | 302, lune 11, fin semaine 3 »

Si l’arrivée de Tysha se dévoilait comme une aubaine dans le cœur de la jeune fille. L’atmosphère, elle, n’en demeurait que plus humble. Les réjouissances et bonheur laissaient peu à peu place à la morosité, ponctuée par blanc immaculé et son épais manteau. Le silence s’abattait alentour, ne laissait plus aucune trace à ce que la vie était à même d’offrir. Le printemps n’en devenait que plus éloigné, enclin à rester absent durant plusieurs lunes encore. Et ce, jusqu’à ce qu’il ne se décide à combattre cette froideur silencieuse. Néanmoins, l’espoir préservait ses droits. Se déclinait sous ses formes les plus pures alors que la vie abritait encore quelques élans joyeux et honorifiques. Il ne suffisait que d’un regard en direction du berceau à Marianne, pour recouvrer ses propres encouragements, pour affirmer que sa fille connaîtrait aussi bien le printemps que l’été. Parce qu’elle méritait ce droit, parce qu’elle représentait cette génération future pour laquelle Westeros n’avait d’autre choix que de s’ouvrir à elle, à eux. Cette génération apprendrait surement de leurs enfances pour mieux appréhender les évènements et ainsi décupler ce même espoir pour le transmettre à leurs tours. L’immaculé n’engendrait en rien l’obscur mais laissait dans ses traces de nouvelles lumières desquelles la force de tout un chacun savait s’extraire. Beaucoup s’alliaient pour assurer la prévenance des autres. Les groupes se formaient à vue d’œil, prouvant que la noblesse était à même d’accorder des délais notoires pour une meilleure survie des plus faibles. Le pain se partageait, du moins, il s’agissait là d’une vision de la part du Seigneur de Castel-Bois. Elle, qui, absente depuis de très nombreuses lunes, savait pertinemment que Roadney accordait des vivres à ceux dans le besoin. Ce dernier avait eu son aval, alors qu’il lui rapportait des nouvelles de son foyer. Et Marianne se plaisait à croire qu’elle n’était pas la seule à agir sous cette gouverne. Et elle espérait transmettre cette même vision à sa fille, qui, dormait paisiblement depuis plusieurs minutes à présent. A chaque fois que ses yeux pouvaient la croiser, son sourire n’en devenait que plus grand, émerveillé par ce petit être en devenir. Son espoir, celui de Lucas, était leur plus belle réussite. Toutefois, elle n’en n’oubliait pas le père de Tysha. Pas alors qu’elle apprenait à le découvrir sous les revêtements de ce rôle de père et qu’elle n’avait de cesse de l’admirer à chaque occasion qui lui était permise de les regarder tous les deux. Si le nourrisson avait su insuffler une dose supplémentaire dans le cœur de la jeune fille, il avait apporté un renouveau dans celui du jeune homme. Une chose que Marianne était incapable de décrire, mais qui lui montrait combien les étoiles, pourtant absentes les nuits, se dégageaient naturellement des yeux de son chevalier et percées jusque dans son cœur. La joie donnait lieu de s’être implantée naturellement dans son âme et pour cela, la jeune fille était prête à se battre pour lui permettre de le préserver. Tout ce qu’elle lui avait souhaité, elle pouvait le constater dès lors qu’il franchissait la porte de leurs appartements et qu’il venait retrouver leur fille. Preuve supplémentaire, qui, n’avait de cesse de l’induire vers cette volonté d’espoir. Ils le touchaient tous les deux du bout des doigts, le partageaient grâce à leur amour et formaient cette famille qu’ils avaient depuis longtemps désiré. Aimante, confiante, unie, tous deux savaient qu’elle grandirait probablement dans l’avenir et puiserait de ce même espoir pour se tourner vers l’avenir.

Et pourtant, à peine la lourdeur de la porte s’était-elle refermée au passage de Lucas, que Marianne compris que le grave s’abattait sur eux. Le silence venait tout juste de pénétrer les appartements alors que la jeune fille répondait au sourire de son époux avec sincérité. Elle le connaissait, aujourd’hui, assez pour savoir qu’une nouvelle l’avait ébranlé et qu’il se terrait dans ses retranchements pour l’instant. Cette attitude se ponctua par la détermination dans laquelle il se précipita jusque vers le berceau de leur fille pour venir l’admirer une fois encore. Sans dire mot, Marianne admira simplement cette habitude et les couvrit tous deux de ce même sourire protecteur qu’elle avait pris pour coutume d’offrir à chaque fois qu’elle pouvait les regarder. Son cœur chantait cette même mélodie apaisante, vivifiante qu’elle avait pu apprendre depuis que sa vie se confondait avec celle de son chevalier. Elle l’aimait comme jamais elle n’avait pu ressentir une telle émotion. Et pour toujours, son cœur saurait répondre à ses appels pour venir le soutenir, et demeurer présente à ses côtés. Ses émeraudes vinrent à partager ce ressenti dans les yeux verts de son époux. Fières de le retrouver, déterminée à lui assurer tout son soutien nécessaire dans ce doute qui paraissait l’ébranler. Ses bras ne tardèrent pas à préserver l’étreinte qu’il lui accordait après les compliments qu’il venait tout juste de leur délivrer. « Parce qu’elle a pris le charisme de son père. » partagea-t-elle dans un chuchotement proche de son oreille alors qu’elle chérissait pour quelques secondes de plus leur étreinte. Naturellement, ses yeux se fermèrent, désireux de capturer cet instant d’apaisement pour le chérir un peu plus encore. Leurs lèvres ne tardèrent pas à se retrouver pour ainsi capturer cet amour et lui permettre de préserver encore un peu de cette bulle qu’ils créaient à deux.  Jusqu’à ce que la gravité ne rattrape le visage de son époux et les emmène tous deux sur ce chemin de l’inquiétude.

Marianne reconnut aussitôt les ombres dans les yeux de Lucas. Le doute derrière lequel il lui dévoilait combien la gravité de la situation paraissait lui échapper. Il n’avait pas besoin de lui spécifier du sérieux de la discussion à venir, tant elle était à même de le déceler aussi bien dans son regard que dans les réactions de replis qu’il commençait, malgré lui, à adopter. « Viens. » rétorqua-t-elle alors qu’à son tour l’inquiétude imprégnait son visage. Tysha était un nourrisson, certes, les mots ne lui délivraient aucune information pour l’heure, pourtant la jeune fille avait décelé la capacité de l’enfant à reconnaître les tons employés. Et aux vues du regard de Lucas, il n’était pas nécessaire qu’elle entende et qu’elle ne se réveille pour crier. Ses doigts ne tardèrent pas à enlacer ceux de son époux afin de leur permettre d’effectuer quelques pas en avant et s’isoler un peu. Désireuse de l’encourager dans sa démarche qui lui paraissait difficile, la jeune fille garda ses doigts ainsi tout de long de la révélation qu’il lui confiait. Son cœur lui donna l’impression de s’abattre jusque dans son estomac au moment où les mots prirent leurs sens et où le message lui apprenait la gravité de la situation. Aucun son ne sortit d’entre ses lèvres alors qu’elle apprenait la chute du Mur, mais surtout le passage d’autre chose que des sauvageons. Surement parut-elle vraiment pâle à son époux devant ses révélations et alors qu’il lui apprenait la levée du ban de Brynden, Marianne sentit soudainement un malaise la gagner. Ses oreilles se mirent à siffler plus que de raison, alors que la chaleur se dégageait de son estomac et remontait jusque dans sa tête. « Je dois m’asseoir… » lâcha-t-elle tout en sentant ses jambes se dérober sous son poids. Il lui fallait quelques minutes pour se remettre, ou du moins pour intégrer toutes les informations que Lucas venait de lui communiquer aussi vite. Ses mains se mettaient à trembler, tout comme sa mâchoire, qui n’arrivait plus à articuler des mots.  Ses pensées se bousculaient dans sa tête, se dirigeant vers le Nord, ce Mur qu’elle n’avait jamais vu mais dont elle en connaissait la finalité. Et puis, tout s’assombrissait pour l’amener vers la menace, vers les départs. L’angoisse la gagna, la faisant alors suffoquer à mesure qu’elle comprenait le dernier aveu de son époux. Il n’avait pas besoin de le lui dire, elle savait qu’il en ferait parti. Sa main libre remonta jusque sur sa bouche, plaquant les sanglots qu’elle désirait retenir. Et pourtant ses yeux, ne purent que chercher du réconfort dans le regard de Lucas, ils s’embuaient de larmes alors qu’elle se mordait la lèvre pour ne pas lui infliger sa faiblesse. Il lui fallait de la force, mais pour l’heure, seule l’angoisse lui échappait sans qu’elle ne puisse la contrôler.

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When the snows fall and the white winds blow

« Corneilla | 302, lune 11, fin semaine 3 »

Depuis l’arrivée de Tysha dans sa vie, Lucas avait été moins prompt aux crises d’angoisses et aux cauchemars. D’avoir vu Marianne frôler la mort afin de lui offrir le cadeau de la vie avait été un passage marquant, autant que son séjour sur les Îles de Fer. Son épouse avait été épuisée par l’épreuve et il n’avait eu d’autres choix que de prendre sur lui pour être le parent dont leur petite avait besoin le temps que sa belle Marianne retrouve ses forces. Tysha Harlton ne lui laissait finalement plus guère le temps de se morfondre sur lui même et sa seule possibilité avait été d’avancer. Deux lunes et demi que cela était arrivé et il lui semblait que c’était suffisamment long pour se réjouir de cette amélioration. Il avait passé la dernière semain à se dire qu’il lui fallait absolument écrire à Myrielle pour se confier sur cela, la rassurer après lui avoir tenu un discours franc, moyennement encourageant. Cela ne venait pas contredire ce qu’il lui avait avoué, simplement compléter. Il n’était toujours pas redevenu le Lucas léger et drôle à tout bout de champ qu’il avait été avant cette guerre. Il avait fait ce deuil de ce Nerbosc là. Et quand bien même aurait-il retrouvé goût à l’humour, le contexte politique actuel ne permettait guère d’en être certain. Mais la naissance de Tysha lui avait montré qu’il y avait des choses plus fortes que ses angoisses, ce dont il était venu à douter. Il était certain à présent que pour son amie Lannister également il pouvait y avoir une salvation, qu’elle vienne par un enfant ou autre chose. Et il lui souhaitait de le connaître.

Et même si c’était le coeur lourd qu’il s’avançait vers son épouse pour lui annoncer la noire nouvelle, il se sentait plus fort que l’année passée, prêt à tenir son rôle dans cette famille, pour les Nerbosc comme pour les Harlton. Parce que l’amour de Marianne pour lui était assez fort et que Tysha n’avait de cesse de le lui rappeler. “J’espère surtout qu’elle aura mon sens de l’humour.” répondit-il plus légèrement, bien que le ton de sa voix restait grave. Oh il y avait tant de choses qu’il souhaitait déjà pour Tysha. Il voulait qu’elle puisse grandir en bonne santé, entourée de gens qui n’auraient que son bonheur à coeur, avec un Conflans en paix et prospère comme Tytos y avait toujours travaillé. Il souhaitait l’entendre commencer à rire, la voir faire ses premiers pas, sa première promenade sur un poney, sa première course avec un cerceau, sa première escalade du chêne de Castel-Bois que Marianne aimait tant, les reflets d’un soleil chaud, pris dans sa chevelure tressée et ornée des fleurs que Marianne aurait trouvées. Il espérait sincèrement qu’il aurait le temps de découvrir toutes ces choses là. Mais s’il ne pouvait pas y assister, il donnerait tout de lui pour que ces moments finissent par exister, même si cela signifiait dire au revoir à Marianne et lancer son cheval en direction du Nord derrière son frère. Et c’est tout cette certitude et tout cet amour qu’il tenta de communiquer au travers de son baiser et de son étreinte. L’espace de quelques secondes, il regretta d’avoir ce nuage noir au dessus de leur tête, parce que sans cela, il aurait cherché à prolonger sa caresse, à retrouver pleinement son épouse, mais l’atmosphère ne s’y prêtait certainement pas, sans compter que l’image de Marianne en bord de l’évanouissement n’avait de cesse de revenir le hanter chaque fois qu’il se mettait à la désirer.

Il ne chercha pas à sourire lorsque les doigts de la Harlton se nouèrent aux siens pour l’entraîner dans le calme de la chambre adjacente. Moins de trois lunes que Tysha était de ce monde, il y avait peu de chances pour que l’héritière de Castel-Bois ne comprenne l’étendue de la discussion que ses parents allaient avoir, néanmoins Lucas était de l’avis de son épouse. S’ils étaient triste à côté d’elle, elle le sentirait et ils voulaient bien lui épargner cela. Alors une fois à l’écart, le Nerbosc ne tourna pas autour du pot, incapable de prétendre alors qu’il avait besoin de se montrer honnête avec son épouse. Peut-être était-il pressé de trouver son pardon et sa compréhension, songea-t-il tout à coup. Il savait qu’il faisait la bonne chose pour leur région, mais il savait à quel point cela laisserait sa femme démunie et angoissée, même si c’était nullement ce qu’il souhaitait. Il avait besoin de partir en sachant qu’elle le soutenait dans sa quête de justice et de défense des Sept Couronnes. Il avait plus que besoin de savoir que son coeur lui appartenait toujours même lorsqu’il ferait marche vers Winterfell. Mais il ne s’était pas attendu à ce que la nouvelle ne l’ébranle de la sorte. Son adrénaline avait prit le relais quelques minutes seulement après l’annonce de Brynden, étouffant sa peur dans un coin de son esprit. Mais les choses étaient différentes pour sa bien-aimée et il ne le réalisait que maintenant. “Marianne !” dit-il avec précipitation alors qu’elle se sentait défaillir. Ses doigts se serrèrent un peu plus fort autour des siens et sa main libre vint la retenir par la taille pour lui éviter de s'effondrer. “Viens.” Doucement, il la dirigea vers le bord du lit afin de soulager ses jambes soudainement frêles. Il se mit à genoux par terre face à elle, ses mains toujours accrochées à elle de part et d’autre. Sa gorge s’était serrée, coupable de provoquer un tel désarroi chez celle qu’il aimait et admirait tant. “Je suis désolé, je dois y aller… Il en va  de la survie des Sept Couronnes.” prononça-t-il avec difficulté, à demi-mots, baissant la tête. Il savait que cela, elle l’avait déjà compris, mais il avait besoin de le dire clairement. Il savait qu’il lui faisait plus de mal encore, mais il s’obstinait à travailler son honnêteté et sa transparence avec elle. Mais la tristesse de Marianne était communicative et ses yeux s’embrumèrent à leurs tours. Il vint poser son front sur celui de son épouse comme à leur habitude, silencieusement. Il sanglota légèrement quelques minutes à son contact avant de lâcher prise pour complètement l’étreindre. “Cela ne change absolument rien à mon amour pour toi ou pour Tysha, d’accord. Bien au contraire.” parvint-il à ajouter, comme pour s’excuser.
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When the snows fall and the white winds blow

« Corneilla | 302, lune 11, fin semaine 3 »

Le bonheur l’emplissait à chaque fois que les occasions les réunissaient. Et incapable de le dissimuler, la jeune fille souriait plus que de raison, laissant ainsi son cœur transposait son amour entier pour l’homme qu’elle admirait. Ses ardeurs ne pouvaient se résoudre à se retenir alors qu’elle cherchait le moindre contact avec Lucas. Depuis la naissance de leur fille, quelque chose l’avait changé. Marianne n’était pas à même de pouvoir mettre un mot sur cela, néanmoins, elle savait que la petite Tysha apportait beaucoup avec elle que ce soit pour elle que pour son époux. Et cela l’emplissait d’une joie incommensurable capable de lui donner à nouveau cet espoir qu’elle pensait estomper derrière ces épais nuages cotonneux. Et pourtant, l’ombre planait depuis quelques temps, une noirceur encore insoupçonnée mais qui se dessinait sur les traits travaillés de Lucas. Mais désireuse de profiter, la jeune fille s’était tue, tant elle savait que son chevalier saurait lui avouer les raisons de ses tourments en temps voulu. Leur confiance avait su dépasser les non-dits, détruire les barrières qui auraient pu les séparer à tout jamais. Et l’épouse se sentait fière du chemin parcouru de son aimé. Il lui avait tant prouvé de sa bravoure et son courage qu’il lui paraissait aujourd’hui impossible de mettre à mal ces derniers. A l’image de ces hommes illustres prompts à être des modèles, Marianne était certaine qu’un jour Lucas serait érigé sous les mêmes augures. Parce qu’il restait fidèle à lui-même, désireux de protéger un monde empli de paix et prospère pour tout un chacun. Ses idéaux s’accordaient avec les siens comme s’ils s’étaient toujours partagés, comme s’ils n’avaient pas eu besoin de se connaître pour que ces derniers s’interpellent. Et ainsi ils formaient à jamais une véritable famille. Ce foyer qu’ils avaient tant convoité depuis des lunes et qui se reflétait aujourd’hui dans leurs yeux comme une véritable aubaine et elle l’était. Peu importait les tracas alentours, Marianne avait pu constater du pouvoir qu’insufflait Tysha sur son père à chaque fois qu’il l’apercevait. En ce moment précis, alors qu’il la détaillait avec ce regard paternel, il lui semblait percevoir cet amour omniprésent. Se permit-elle alors de participer à cela, de venir émettre des hypothèses alors que les commentaires l’encourager à sourire de plus belle. Néanmoins, ses lèvres se refermaient doucement devant le ton entendu. Grave, il renvoyait à ces tracas dont elle n’avait pas encore l’envergure. Et sans crier gare, la jeune fille se permit de rapprocher la distance pour qu’ils se retrouvent. Elle ne releva pas la remarque, se contentant de lui insuffler ses propres forces aux travers ces délicatesses qu’ils s’adonnaient. L’étreinte ne fut qu’une occasion supplémentaire de lui rappeler sa présence, son soutien, mais surtout l’amour qu’elle lui donnait sans retenue. Il lui semblait d’ailleurs en ressentir les mêmes effets, signe que son esprit se tourmentait gravement. Et une part de son cœur commençait déjà à s’inquiéter de son attitude. La gravité devait en être redoutable pour qu’il la serre de cette façon, pour qu’il veuille imprégner son odeur aussi fortement. La dernière fois qu’il avait eu ce geste pour elle se rappelait à elle comme un souvenir à peine vécu et l’était-il d’ailleurs puisqu’il la transposait au moment où ses forces l’avaient quitté. A ce moment où, l’espoir lui était apparu comme abandonné, comme oublié à tout jamais et sans lequel elle était incapable d’y arriver. Mais ce dernier avait su lui insuffler, sous l’image de Lucas, un véritable courage pour permettre la bonne survie de leur petite Tysha et la sienne. Aujourd’hui, elle sentait qu’elle se devait de revêtir cette même image pour lui. Pour l’accompagner dans ce tourment et lui tendre la main pour mieux s’en extirper.

D’ailleurs ses doigts ne tardèrent pas à se confondre aux siens pour l’entraîner vers une intimité qui leur serait propre. Et alors que les quelques pas les rapprochaient de cette révélation fatidique, la jeune fille cherchait à le rassurer sur sa présence du mieux qu’elle le pouvait. En lui accordant toute son attention, en continuant d’admirer ses yeux verts pour lui insuffler le courage suffisant. De toujours, la Seigneur de Castel-Bois était définie comme étant forte, disposant d’une bienveillance encourageante et aujourd’hui ne dérogeait pas à la règle. Sa patience prouvait combien, elle préférait lui accorder le temps nécessaire plutôt que l’inciter malgré lui vers des tournures qu’il n’aurait pas envisagé. Lucas méritait le meilleur et pour cela, Marianne décrocherait les étoiles pour les lui offrir. Mais la nouvelle lui parut abrupte, froide, et d’une noirceur sans nom. La jeune fille eut l’impression de dévaler les hauteurs d’une falaise et s’abattre violemment contre la roche gelée au moment où la conscience lui dévoilait la gravité de la situation. Son cœur s’était arrêté, ses jambes vacillaient sous son poids et sa tête lui donna l’impression de perdre toute notion de réalité. L’obscur s’abattait à nouveau sur eux et elle n’y était pas préparée. Heureusement, la bienveillance de son époux l’entraîna vers un repos. Sa mâchoire tremblait sous l’effet de l’émotion tantôt apeurée, tantôt désolée et ses yeux ne purent retenir bien longtemps les perles argentées qui s’immisçaient sans retenues. Les pensées se succédaient les uns aux autres à un rythme effréné, mêlant à la fois les états de ces pauvres gens, la dureté de la guerre à venir mais surtout l’absence de Lucas. Son cœur lui donnait l’impression de s’ouvrir, de lui échapper et de se tordre dans tous les sens alors qu’elle entendait combien son époux avait besoin de ses encouragements. « Je sais… » ne parvint-elle à balbutier dans un premier temps alors qu’il lui confirmait son devoir de se rendre dans le Nord en compagnie du ban levé par son frère. Mais entre le savoir et s’y confronter réellement, les donnes n’étaient pas les mêmes. « Je sais… » répétait-elle plus pour elle que pour Lucas alors que sa main venait caresser doucement sa joue, alors que ses lèvres frémissaient sous l’impulsion de la prise de conscience.

« Je t’aime aussi et rien ne pourra le changer. Rien… » Ses mains s’empressèrent de serrer son dos pour le lui rappeler mais surtout pour se rassurer de sa présence. Elle en avait besoin, comme elle avait besoin qu’il la serre de cette manière pour quelques secondes supplémentaires, pour taire ses sanglots. Elle tentait pourtant de se contenir, mais la gravité était telle qu’elle n’y parvenait pas. « C’est ton devoir d’y aller. » parvint-elle pourtant à articuler tout en déglutissant pour taire son désarroi. Lucas avait besoin de courage et pas de lamentations. Et même si son cœur se tordait de cette douleur, elle ne pouvait se résoudre à demeurer égoïste. « Ces pauvres gens ont besoin de toi, ils ont besoin de protection et de savoir qu’on les défendra. » Doucement, la jeune fille se reculait de l’étreinte de son époux et parlait ouvertement tout en laissant ses yeux posés sur l’un des boutons de sa chemise. Elle se pinça les lèvres une première fois puis une deuxième avant de déglutir une fois de plus et réussir à placer ses émeraudes rougies dans ses yeux verts. « Tu es celui qu’ils espèrent, Lucas. Tu es celui que j’espèrerai toute ma vie. » Ses confidences l’emportaient vers ce désir de le serrer à son tour contre elle mais avant de réaliser cette étreinte, la jeune fille ne pu retenir ses lèvres de se déposer sur son front. Même si ces dernières restaient frémissantes, il n’en restait pas moins qu’elle s’empressait de l’étreindre contre elle pour lui prouver de la sincérité de ses dires, voire de sa bénédiction. « Combien de temps avons-nous devant nous ? » Sa voix trahissait encore un peu sa tristesse, pourtant Marianne désirait simplement profiter de ce temps qu’ils avaient. De cet espoir qu’ils seraient à même de se partager et s’offrir l’un et l’autre pour ainsi se le rappeler dans les moments les plus sombres. « Je serai toujours à tes côtés, même si je ne suis pas là physiquement sache qu’il ne se passera pas une heure sans que mes pensées t’accompagnent et te soutiennent. Il n’y aura pas un jour sans que mes prières te soient destinées, sans que Tysha n’entende des éloges de son père. » Des baisers accompagnaient ses dires à mesure qu’elle les lui délivrait alors que son étreinte serrait un peu plus fort celui qui aurait pour toujours son cœur et son âme.

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When the snows fall and the white winds blow

« Corneilla | 302, lune 11, fin semaine 3 »

Lucas vint cueillir une larme du bout de son pouce sur la joue de son épouse. Ses machoires se serrèrent douloureusement. Il ne supportait plus de faire souffrir Marianne depuis qu’il avait pris conscience de ses actions. Il se sentait démunie face au désarroi qu’il avait provoqué chez elle. Mais il savait qu’il ne pouvait plus revenir en arrière. Et même si cela avait été envisageable, Marianne aurait pu ressentir un soulagement sur le moment, mais il savait que cela les condamnait sur le plus long terme. Il voulait être capable de se regarder dans un miroir sans avoir honte. Cela avait été longtemps impossible après son retour des Îles de Fer, alors il ne voulait plus reproduire les mêmes erreurs. Trop de gens entraient dans la balance maintenant qu’il avait renoué avec ses responsabilités. “Je veux que tu saches qu’il ne s’agit pas d’une fuite de ma part.” Il avait parlé doucement, glissant délicatement son pouce sous le menton de Marianne pour l’inviter à le regarder droit dans les yeux. Il avait déjà fuit par le passé. Son enrôlement pour le tournoi de Lestival était une illustration parfaite de ce comportement, mais cette fois-ci c’était différent, même si les conséquences risquaient de faire souffrir la belle brune de la même manière. Il espérait simplement qu’elle pourrait trouver une once de réconfort dans cette vérité. “Je compte bien honorer chacune des promesses que nous nous sommes faites.” C’était il y a un peu plus de deux ans et pourtant cela lui semblait bien plus lointain. Mais comme il l’avait promis à Liane entre autre, il avait renoué avec les racines mêmes de leur mariage et il ne parvenait pas à imaginer un futur où cela serait à nouveau compromis. Il avait appris de ses erreurs, il en était certain.

Il sentit son coeur battre un peu plus fort alors que les mots de Marianne lui confirmait son amour. Ses doigts la serrèrent un peu plus et un sourire heureux apparut quelques secondes sur son visage avant qu’il ne se laisse aller à l’étreinte provoquée par son épouse. Il lui lâcha la main pour pouvoir l’enserrer entre ses bras, écartant ses doigts pour donner plus de force à ses mains. Son nez vint se perdre dans sa nuque et il inspira profondément, réconforté par l’odeur familière. “C’est mon devoir de vous protéger.” Précisa-t-il, par dessus son épaule. Il n’aimait pas que son devoir l’amène loin des deux femmes de sa vie, mais ça n’était pas tant son besoin d’épauler son frère ou d’aider un nordien qu’il ne connaissait pas, que sa volonté de voir les siens évoluer dans un monde en paix, libre. Il voulait que Tysha puisse goûter l’agréable chaleur d’un soleil estival sur sa peau. Et si l’on en croyait leurs voisins nordiens, cela serait impossible si la mort s’était bien relevée au-delà du Mur. Sentant son épouse commencer à reculer, il desserra l’emprise de ses bras mais ne fit pas de réels efforts pour se détacher d’elle. Ils restèrent donc on ne peut plus proche malgré la fin de l’étreinte. Ses doigts revinrent se lier autour de ceux de son épouse, tandis que son autre main avait glissé sur le haut de sa cuisse, la caressant de manière réconfortante. Ses yeux se fermèrent et il échappa un soupir triste alors qu’elle venait déposer un baiser sur son front. “Et toi tu dépasses tout ce dont j’avais rêvé même dans mes moments les plus fous.” avoua-t-il avec un tendre sourire cette fois-ci. Il se savait chanceux. Il l’avait oublié par le passé mais on ne l’y reprendrait plus.

Sa mine heureuse eut vite fait de s’évanouir cependant alors que la voix de Marianne s’élevait à nouveau pour le questionner sur le départ. Il ne put retenir une grimace. “Quelques jours tout au plus. Avec l’appel des volontaires, toutes les maisons étaient déjà sur le qui-vive.” Il secoua légèrement le visage, déçu de la mettre au pied du mur de la sorte. Mais encore une fois, Marianne se fit plus forte que jamais et s’empressa de le réconforter en lui promettant toutes ses prières. Il vint poser ses lèvres sur les siennes quelques secondes pour l’en remercier. “Tu es toujours avec moi depuis ce voyage vers Harrenhal. Cela ne changera jamais. Je sais que tu es forte Marianne, plus forte que quiconque ne l’imagine, mais il est normal d’avoir peur aujourd’hui. Je ne veux pas que tu t’empêches de ressentir ce que tu ressens parce que tu ne veux pas me causer de peine, d’accord ?” Il savait à quel point elle faisait passer tout le monde avant elle, mais il avait besoin de savoir qu’elle penserait à elle aussi. Puis ses lèvres vinrent à nouveau capturer les siennes et la main qu’il avait posée sur sa cuisse remonta jusqu’à trouver sa taille pour s’y accrocher tandis qu’il renouait avec l’étreinte du moment précédent. Il s’efforçait à ne pas songer aux effets concrets de la séparation, à tout ce qui allait lui manquait tandis qu’il serait loin de chez eux.
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When the snows fall and the white winds blow

« Corneilla | 302, lune 11, fin semaine 3 »

Les gestes engendraient l’apaisement, lui conféraient de cette force immuable par laquelle tout apparaissait comme victorieux et possible. La séparation à venir devenait, cependant, de plus en plus palpable, ravivant l’effroi duquel la crainte et l’angoisse se mêlaient l’un à l’autre sans se faire attendre. Le monde avait besoin d’âmes généreuses, de cœurs vaillants prêts à imposer un idéal duquel l’espoir était à même de vaincre tout le reste. La vie se devait de surmonter la mort pour ainsi permettre au bonheur de perdurer pour les autres. Car là était le véritable enjeu de cette guerre. Celui d’apporter un peu de la vie passée au futur pour accorder aux générations futures un havre de paix. La vision était peut-être un peu trop utopique sur l’instant, mais la jeune fille n’avait rien trouvé d’autre pour essayer de vaincre ses torpeurs suite à la nouvelle. Lucas allait lui être enlevé pour participer à ce meilleur. Et une part d’elle n’avait de cesse que de croire en son retour, de l’accompagner aux travers ses mots, ces souvenirs qu’ils avaient construits et vécus ensemble pour lui conférer de ce courage qu’il méritait tant. Son chevalier allait déterminer l’avenir de Westeros, l’avenir de leur petite fille, qui était encore bien trop innocente pour comprendre la gravité du sujet et de la situation. Alors les soupirs essayaient de s’apaiser, s’amenuir de manière à n’entrevoir que le meilleur. Mais pourtant l’envergure était telle que son cœur peinait à retenir ses soubresauts de tristesse. Ses craintes se fondaient à chaque instant et ce, même si elle essayait de les combattre. Lucas méritait de la force, du courage, de l’engouement pour ce rôle qu’il allait remplir avec bravoure. Mais pour l’heure, Marianne sentait son cœur se serrer plus que de raison, lui échapper en quelque sorte pour se morfondre dans les ombres qu’elle avait déjà côtoyé par le passé. Alors oui, les larmes lui échappaient, formaient des sillons lumineux sur ses joues aussi blanches que la neige extérieure. Mais elle les combattait pour autant, pour Lucas, pour ce jeune homme qui essayait de la rassurer sur ses intentions. Qui lui indiquait ce courage si vaillant qui l’animait pour cette quête et lui renvoyait l’image d’une bravoure sans précédent. « Je sais… » répétait-elle pour la troisième fois. Ses émeraudes vinrent se figer dans ce vert si envoutant, dans ce regard si tendre et si attentionné qu’elle avait aujourd’hui l’impression de ne pas le mériter. Parce qu’elle était en train de faillir, parce qu’elle ne devait pas agir de la sorte, parce qu’elle se devait de le soutenir. Et c’est ce qu’elle commençait déjà à réaliser alors que sa main libre remontait sur celle de son époux pour venir caresser ses doigts. Elle avait besoin de ce contact, comme elle avait besoin de sentir sa présence en ce moment même. Et lorsque ses confidences lui rappelèrent de ces souvenirs auxquels elle s’attachait déjà, Marianne se mit à sourire faiblement. La tristesse encore intacte, ce geste se voulait désireux de prouver à l’homme de sa vie combien elle croyait en lui, combien son cœur répondait à ses appels et continuerait de le faire pour toute une vie entière. « Tu es et resteras à jamais mon espoir. » lui répondit-elle au moment où l’évocation de leurs promesses communes furent abordées. Les souvenirs venaient à se juxtaposer les uns sur les autres, lui conférant de ces bribes desquelles jaillissaient des instants qu’ils avaient pu vivre ensemble. Et bien sûr, le tournoi d’Harrenhal lui revenait en mémoire, lui rappelait combien le chemin qu’ils venaient de parcourir main dans la main avait été une aubaine pour cette direction commune. Jamais plus elle ne voulait le perdre de cette manière, jamais plus elle ne désirait le voir se perdre lui-même dans des idées qui l’isolaient du reste. Lucas méritait tant, il méritait tout et elle savait que ses dires étaient véridiques. « Tu les honores en restant qui tu es et cela, je n’en ai jamais douté mon amour. » Ce rappel lui réchauffait le cœur et elle espérait qu’il en soit de même pour l’homme qu’elle aimait.

D’ailleurs ses confidences l’entraînèrent vers ces mêmes révélations. Lui rapportant sans aucune retenue combien son amour pour lui était sincère et intègre. Lucas était l’homme de la vie de Marianne, son âme sœur toute entière pour qui tout les sacrifices méritaient d’être engendré pour le sauver. Ce fut dans cette optique mais surtout pour le rassurer sur le fait qu’elle acceptait sa décision et qu’elle la respectait qu’elle lui confiait cela. Tout comme ses gestes vinrent à s’effectuer naturellement pour capturer un peu plus cet instant, pour rassurer son cœur sur cette complicité et intimité qu’ils partageaient ensemble. Car ensemble, ils étaient à même de tout surmonter. Ensemble, ils pouvaient croire en cet avenir meilleur et c’est ensemble qu’ils parviendraient à entrevoir leur retrouvaille. L’étreinte ne tarda pas à réchauffer le cœur de la jeune fille, qui, cherchait à tout prix à maintenir ce lien si vital. Ressentir sa chaleur contre son corps, reconnaître les formes qui épousaient les siennes, tout ceci participait à cet élan de bien être qu’elle recherchait pour mieux se réconforter. Ses yeux se fermèrent au moment où elle ressentit le souffle de son époux contre son cou, et déjà son cœur lui donnait l’impression de s’apaiser au moment où leurs élans de courage se confondaient naturellement. « Je t’aime. » lui confia t-elle une fois de plus au moment où Lucas lui révélait que son devoir était de les protéger à Tysha et elle. Une confession qui prouvait encore combien elle respectait et acceptait ce devoir, combien elle était prête à y faire face pour qu’il puisse trouver la force nécessaire pour affronter la menace. Ce fut d’ailleurs cette participation supplémentaire qui permit au cœur de l’épouse de s’apaiser un peu plus et d’oser laisser la force construire ses encouragements à venir. Telle une bénédiction qu’elle lui confiait, Marianne se mit à songer à ces pauvres gens, qui, attendaient inlassablement, des aides venues de toute part pour assurer leur survie. Elle ne pouvait être égoïste devant ce fait et connaissait le cœur de Lucas pour savoir qu’il envisageait la même vision de son côté. Aussi fondait-elle ses espoirs sous l’effet de ses confidences, de ses encouragements qui prouvaient combien elle croyait en lui. Elle lui avait déjà dis et le lui répéterait autant de fois que nécessaire, il était son espoir, sa raison de vivre, mais surtout ce soleil qui parvenait à dissiper les nuages pour que ses rayons baignent de sa bienveillance tout ce qu’ils touchaient. Front contre front, iris avec iris, la jeune fille ne pu retenir plus longtemps sa main libre de venir caresser la nuque de son époux alors que ses doigts serraient toujours les siens. Leurs forces se retrouvaient, se mêlaient d’une certaine manière pour ainsi accorder à leur amour l’occasion de s’apaiser pour un instant de plus. Les joues de la jeune fille, encore émaciées par les traces de ses larmes, se mirent doucement à rougir devant les confidences de son époux. Et ses lèvres se pincèrent pour dissimuler ce sourire timide. « Voyez dans quel trouble vous me plongez, Ser Lucas. » Elle ne savait si l’humour serait bien accueillie, néanmoins elle osait en faire une tentative pour ainsi lui rappeler combien elle l’aimait à son tour. D’autant plus que cela leur faisait du bien, du moins, cela parvenait à réduire considérablement la torpeur de son âme alors qu’ils se retrouvaient tout simplement.

Mais la gravité la reprit au moment où la réalité lui intima le délai qu’il leur restait. Et déjà une inspiration chargée de cette douleur à venir imprégna ses poumons avant que la question ne lui échappe. Quelques jours. La réponse sembla tomber comme le son du tocsin que l’on entendait dans de funeste occasion. Elle lui glaçait le sang et la ramenait vers l’ombre ne serait-ce que pour quelques secondes. Ses lèvres se pincèrent l’une sur l’autre, avant qu’elle ne déglutisse avec difficulté. Le départ était vraiment rapproché et pour tout avouer, elle n’avait pas été informé de cet appel aux volontaires avant cela. « Très bien. » parvint-elle à balbutier doucement tout en fixant ce même bouton du haut de la chemise de son époux. Ses dents lui donnèrent l’impression de s’entrechoquer quelquefois, cependant, elle parvint à se reprendre. Pour Lucas, pour son âme sœur, pour son chevalier qui méritait tout ses encouragements et non ses tristesses et apitoiements, Marianne arrivait à se reprendre. Et elle le lui prouva en fondant sur lui toutes ses pensées, toutes ses prières qu’elle n’hésiterait pas à répéter encore et encore. Tout comme, elle continuerait de confier à leur fille toutes les prouesses et aventures de son père. Et de ses confidences naissaient les tendresses dans lesquelles elle avait besoin de le retrouver. Leurs baisers scellaient un peu plus la force de ses dires, si bien qu’elle ne voulait plus que cela s’arrête. Et lorsque Lucas lui confia ses assurances concernant sa présence, Marianne se mit à sourire à nouveau. Doucement, ses caresses continuaient sur la nuque de son époux avant qu’elles ne s’arrêtent devant ce droit qu’il lui accordait. « Je suis terrifiée… » finit-elle par lui avouer parce qu’il le lui demandait mais surtout parce qu’il méritait de connaître également le fond de ses pensées. Plus jamais, ils ne laisseraient les non-dits avoir raison d’eux et même si cela fendait le cœur de Marianne, elle comprenait que Lucas avait besoin d’elle tout comme elle avait besoin de lui. « … et je suis en colère. Pas contre toi, surtout pas contre toi mais contre le Mal qui rôde… » Elle inspirait doucement, avec beaucoup de retenue pour taire l’effroi, pour se concentrer uniquement sur ce qu’il venait de lui demander. « … L’espoir doit vaincre ce désespoir et à chaque fois que nous nous y tenons, une menace bien plus grande arrive et engendre des fléaux qui nous dépassent de plus en plus. Et j’ai peur… j’ai peur de ne pas réussir à voir la lumière à force de… Je veux me battre moi aussi… Je veux participer à la survie de notre fille, à celle de toutes ces générations futures qui auront droit au meilleur. Mais comment puis-je y parvenir si l’ombre nous assaille et nous isole ? » Doucement, la jeune fille se reculait pour ainsi inviter son époux à la rejoindre sur le lit. « Serre moi fort, Lucas. Promets-moi de nous revenir, de me revenir. Ainsi, je le sais, je parviendrai à garder mon espoir intact et à l’offrir à tous. » Son ton l’implorait, alors qu’elle cherchait le réconfort entre ses bras, contre son corps, de manière à pouvoir retrouver cette chaleur qui lui permettait de croire en du meilleur.

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« Corneilla | 302, lune 11, fin semaine 3 »

Face à tant de compréhension de la part de son épouse, Lucas sentit son coeur fondre doucement. Il ne la méritait pas, mais cela il ne l’apprenait pas, il l’avait su dès l’instant où il avait senti son regard sur elle changer, commençant à nourrir l’espoir que peut-être, elle pourrait un jour retourner une forme de sentiments similaires à son égard. Il était chanceux qu’elle ait dit oui à sa demande en mariage, chanceux qu’elle l’ait accepté de bon coeur, qu’elle l’ait attendue pendant sa captivité pour finalement supporter tous ses tourments, encore aujourd’hui. N’y tenant plus, sa bouche vint retrouver les lèvres délicates de son épouse alors qu’il la serrait encore un peu plus fort contre lui. Il ne se sentait jamais aussi vivant que lorsqu’elle lui déclarait son amour et sa confiance de la sorte. Dans ces moments, il se sentait invincible et il savait qu’il en aurait besoin pour les semaines à venir. Il donna tout ce qu’il était en mesure de donner durant leur étreinte et pris tout ce que Marianne avait à lui offrir. Il rêvait d’un monde où il pourrait la serrer dans ses bras sans jamais se questionner sur la prochaine bataille à mener, mais ça n’était pas une réalité, alors il ne chérissait que plus ces moments là, la chaleur de son épouse contre lui, la délicatesse de ses doigts sur son dos, le parfum de ses cheveux. “Et je t’aime un peu plus encore.” lui-dit alors que sa voix trahissait le sourire qu’elle ne pouvait voir par dessus son épaule. Il s’était finalement légèrement écarté, tout juste ce qui était nécessaire pour pouvoir appuyer son front contre le sien comme ils aimaient tant le faire, noyant son regard dans ses émeraudes, n’ayant qu’à chuchoter pour se faire entendre, tandis que ses doigts continuaient leurs caresses aimantes. “Je pourrais vous retourner la même constatation Lady Harlton. Chaque fois que vous me faites part de vos sentiments, que vos lèvres se posent sur les miennes, vous savez que je ne peux plus répondre de rien.” confia-t-il, toujours avec ce même sourire. Il n’en revenait pas d’avoir envie de plaisanter en ces moments sombres et pourtant… Il serait parti dans quelques jours pour ne peut-être jamais la revoir. Au delà des larmes et des coeurs fendus, il avait aussi besoin de ces sourires, de ses sourires à elle, de voir ses yeux rieurs, ses joues rosées. C’étaient ces images là qu’il voulait emporter avec lui jusqu’au Nord. C’était à ces bons souvenirs là qu’il voulait se raccrocher et il n’était jamais trop tard pour en créer de nouveaux. Il n’y en aurait jamais trop, sa captivité à Pyk le lui avait bien appris.

Cependant, cela n’empêchait pas qu’à côté de cela, le couple se devait d’avoir un certain nombre de discussions sérieuses. Et rapidement Marianne mis le doigt dessus en l’interrogeant sur le temps qu’il leur restait à passer ensemble. L’aveu en coûta au chevaler, craignant de ne retrouver la brillance causée par les larmes dans les yeux de sa chère et tendre. Mais au contraire, Marianne resta forte, se contentant d’acquieser sans contester ou se laisser aller à une hystérie. Parce qu’elle n’était pas ce genre de femmes et il le savait parfaitement. C’est pour cette raison qu’il lui rappela son droit à être triste. Il savait qu’elle tenait à rester forte et digne mais il tenait à lui rappeler qu’elle avait aussi le droit de faiblir parfois et que personne ne lui en voudrait. Le Nerbosc sentit parfaitement qu’il venait d’ouvrir une porte et fut soulagé de voir que son épouse acceptait de la passer. Il se tint silencieux pour l’écouter, l’encourageant d’un tendre sourire. Ses doigts quittèrent sa cuisse pour commencer à caresser sa joue alors qu’elle reconnaissait sa terreur. Il hochait doucement le visage pour signifier qu’il l’entendait. Le discours de Marianne faisait écho à ses propres ressentis et il vit à quel point ses doutes ne lui était pas étranger. Dans une symbiose parfaite, il commençait à se relever au moment où Marianne se décalait pour lui laisser la place de s’asseoir à côté d’elle au bout de ce lit qui était le leur à Corneilla. “Merci d’avoir accepté de partager tes doutes avec moi.” souffla-t-il en approchant son visage du sien pour à nouveau l’embrasser. Il lui semblait reconnaître ce désespoir qui l’avait envahi à Lestival, lorsque craignant de tout perdre il s’était raccroché comme jamais à l’amour de la courageuse Harlton. Probablement que ce ressenti existait aussi chez cette dernière puisqu’elle l’inviter à la serrer une nouvelle fois contre lui. Légèrement fébrile, chamboulé par le complexe cocktail d’émotions qui l’avait envahi, il passa ses bras autour de Marianne pour la serrer une nouvelle fois contre lui, aussi fort qu’il le pouvait, yeux fermés alors qu’il lui communiquait tout son amour et ce qui lui restait de courage. “S’il y a quelque chose que tu m’as appris ces dernières années ma douce Marianne, c’est que le soleil revient toujours chasser les ombres. Nous devons jamais cesser de lutter, parce que nous avons la chance de pouvoir le faire ensemble et notre amour nous rend plus fort.” Il le disait aussi bien pour elle que pour lui. Il avait besoin de se rappeler de ce que cela faisait que d’être rempli d’espoirs à nouveau. Il recula une nouvelle fois pour à nouveau pouvoir la regarder droit dans les yeux. “Et tu te bats déjà. Tu participes à la survie de notre fille et de notre région chaque jour. Par toute l’aide que tu apportes à tout le monde, tout le soutien dont tu es capable. Tu t’es battue comme la plus furieuse des guerrières pour lui donner la vie et je n’ai jamais été aussi fier de toi.” Emballé par sa propre déclaration d’amour à sa femme, il captura une nouvelle fois ses lèvres avec passion, alors qu’une main venait caresser sa nuque et la racine de ses cheveux, l’autre s’attardait sur la taille fille de la Harlton. Depuis l’accouchement il avait toujours réussi à faire taire son désir pour elle, soucieux de sa protection, mais le contexte lui rendait à présent la chose impossible.

Il parvint pourtant à profiter d’une seconde de lucidité pour s’écarter de son épouse, le souffle court, le sang palpitant dans chacunes des veines de son corps, les joues rougies par la passion et la chaleur des caresses de son épouse. “J’ai… j’ai encore deux services à te demander, s’il te plait.” Il venait déjà de lui demander de se dévoiler entièrement et il avait encore d’autres choses à lui dire. Il ne voulait pas oublier. Il prit quelques secondes pour retrouver son souffle. “Je sais que tu souhaites plus que tout retrouver ta maison et présenter Tysha à notre famille de Castel-Bois. Je ne t’en empêcherais pas évidemment…” Même si la savoir à Corneilla aurait été plus que rassurant, il comprenait son besoin de rentrer chez elle et le respectait. “Mais promets-moi que si les choses se corsent ici, pour une raison ou pour une autre… tu n’hésiteras pas à revenir ici, pour plus de sécurité ?” Il inclina la tête en avant, cherchant son consentement. Lucas se passa une main sur le visage, comme pour effacer les dernières traces de son trouble puis repris. “J’aimerais, si tu le peux, que tu contactes Lady Liane. Je m’inquiète beaucoup pour elle depuis la mort de son père. Elle n’a jamais répondu à un seul de mes corbeaux… Même ser Desmond m’a écrit pour me partager ses craintes à son égard. Elle a invité Jonos Bracken chez elle pour le mariage de sa soeur, en nous laissant de côté. Si les choses n’avaient pas été telles qu’elles ont été à Corneilla ces dernières lunes je me serais déplacé directement pour tirer tout cela au clair…” Lucas laissa la suite de sa phrase en suspens. Si Tytos n’avait pas été assassiné, si Marianne n’avait pas été sur le point d’accoucher, si les nouvelles de la Garde de Nuit n’avaient pas été si alarmantes. Malheureusement pour la Dame de Bel Accueil, ou heureusement peut-être, l’émissaire du Conflans avait eu toutes sortes de préoccupations qui l’avait tenu loin d’elle. Mais le doute se faisait de plus en plus réel dans le coeur du Nerbosc. Il ne voulait pas croire que Liane serait capable de trahir les Nerbosc, de le trahir lui. C’était si loin de ce dont ils avaient discuté lors de leur promenade dans les jardins de Bel-Accueil au retour de Lestival. Et pourtant, il était bien placé pour savoir que le décès d’un parent pouvait changer bien des choses. Il espérait au moins que la douceur et la gentillesse de Marianne pourrait permettre de mettre en lumière le fond du problème. Et évoquer ce sujet avait au moins eu pour bénéfice de tempérer ses ardeurs vis à vis de son épouse.
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« Corneilla | 302, lune 11, fin semaine 3 »

Malgré l’envergure, malgré l’épreuve, malgré l’angoisse et la crainte, l’Amour parvenait à prendre le dessus. Fidèle à ses mœurs, cette bonté permettait de rapprocher leurs cœurs sous la forme la plus sincère : à savoir cette tendresse qu’ils s’adonnaient l’un et l’autre. Les rapprochant sous ses élans les plus délicats, les enveloppant de cette aura si bienséante qu’ils parvenaient ainsi à figer le temps de quelques minutes. Marianne espérait que ces dernières se déclineraient en heures voire même en journées tant cela l’apaisait. L’appréhension demeurait, certes, elle le demeurerait à jamais, néanmoins la compréhension dans laquelle ils s’entretenaient et s’isolaient du reste lui rappelait combien leur union était une force à part entière. Une entité bien ancrée dans son être qui n’avait de cesse de lui prouver combien son soutien resterait pour toujours intact. Car cela était une primordialité, un dessein pour lequel la jeune fille était prête à se battre quotidiennement afin de sauver l’âme de son chevalier. Lucas méritait ce qu’il y avait de meilleur en ce bas monde, et elle aspirait à le lui offrir encore et encore jusqu’à ce qu’elle n’existe plus. Alors ainsi serrée de cette manière, enroulée dans cette tendresse enivrante et vivifiante, l’épouse retrouvait des idéaux desquels ses croyances n’en devenaient que plus omniprésentes. Oui, elle l’aimait plus que tout au monde et bien plus que ce dont il l’envisageait. Lucas n’avait de cesse que de l’honorer à chacune de leurs retrouvailles qu’elles soient de longues ou courtes durées, lui renvoyait l’image même de l’espoir dans lequel courage et honneur se jumelaient sans vergogne pour remplir un monde de bonté. Elle le lui avait avoué et était prête à réitérer ses mots : il représentait son espoir. Celui d’un monde où l’ombre n’avait plus sa place et où les rayons du soleil baignaient de leur innocence son cœur pour toujours. Il était sa chaleur à part entière, son raccord avec ce qu’il y avait de meilleur en Westeros et elle espérait que leur étreinte parviendrait à le lui prouver une fois de plus. Son cœur s’envola, lui prodiguant un peu plus de ce souffle chaleureux et envoutant au moment où il lui fit part de ses propres émotions. Jamais, elle n’aurait cru recevoir autant d’amour, jamais elle n’aurait envisagé un monde si apaisant et pourtant, il le lui offrait dès qu’ils se retrouvaient. Alors elle puisait ses propres courages dans les forces qu’il lui confiait et découvrait un peu de cet humour qui les baignait un peu plus dans cet apaisement certain. Leurs sourires se répondaient sans aucune retenue, prouvant combien cette relation de complicité et de confiance leur était une réelle délivrance. Une aubaine à part entière qui, elle le lui souhaitait, serait un pilier dans les moments les plus difficiles auxquels il serait confronté. Ses joues ne devenaient que plus rosies par ses dires, son cœur répondait à chacun de ses appels en chantant contre sa poitrine. Et déjà ses lèvres ne purent se retenir plus longtemps de venir capturer les siennes devant les encouragements que le chevalier lui avait glissés subtilement. Marianne ressentait le besoin de préserver ce goût sur les siennes, de les inscrire un peu plus encore dans sa mémoire et par extension son cœur pour veiller à recouvrer son courage pleinement. Elle en avait besoin, et elle comprenait par ses réponses que Lucas partageait exactement les mêmes requêtes que les siennes.

Mais bien vite, la gravité les frappa à nouveau. Leur rappelant que malgré cette tendresse, les doutes et craintes se mêlaient dans une volonté d’être rassurés. Et bientôt, le délai lui fut informé. Trop court. Trop rapproché. Voici les premières pensées que la jeune fille ressentit au moment où son époux lui révéla la vérité. Un poids ne tarda pas à s’abattre dans son estomac néanmoins, Marianne désirait maintenir sa force intacte pour Lucas. Pour ce courage qu’il lui dévoilait par sa stoïcité devant l’envergure de la gravité, pour cette bravoure dont il devrait recourir dans de brefs délais afin de sauver l’humanité entière. Car au-delà de ces pauvres gens qui attendaient une aide, il y avait tout le reste. Westeros entier était menacé et Marianne trouvait les gestes nobles. Dignes de dévoiler au reste combien ils avaient raison d’y croire, combien la paix était importante afin de participer à la survie de tous. Une part d’elle, pour l’heure dissimulée, dégageait une fierté certaine quant à ce mouvement de masse qui s’organisait pour les sauver tous. Cependant, elle n’avait toutefois pas encore trouvé le recul nécessaire pour l’envisager pleinement. Aussi, et sans retenue, s’était-elle confiée sur ses propres ressentis. De l’effroi la saisissait quant à l’avenir de son époux, de sa famille, de son ami, de sa région, du monde tout entier. Mais ce qui prévalait n’était autre que cette colère retenue, qu’elle exerçait contre le Mal de manière générale. Ses incompréhensions la menaient vers ce questionnement simple duquel personne ne pouvait y répondre : pourquoi ? Pourquoi n’avaient-ils pas droit – de manière générale – à préserver le Bien ? Les Dieux qu’ils soient Sept ou Anciens avaient-ils décidé de punir l’humanité des vilénies qu’elle engendrait ? Marianne concevait qu’il fallait toujours se battre pour maintenir la paix et que les plus ambitieux étaient des freins à tout ce qu’ils s’efforçaient de construire. Néanmoins, sa colère restait présente alors qu’elle n’aspirait qu’au meilleur pour les autres. Et par ses gestes, Lucas l’encourageait à se dévoiler davantage. Encouragée par son sourire attentionné, ainsi que ses douces caresses, Marianne finit par lui dévoiler ses propres craintes quant à l’avenir. Quant à ce désespoir dont elle craignait le retour et qui l’empêcherait d’y croire à nouveau. Elle ne voulait en rien le perdre, et pourtant, elle se sentait vulnérable. Leur fille méritait une mère courageuse, capable de lui souffler des mots à même de raviver ses espoirs en devenir. Mais face à tant de menace, la jeune fille craignait de ne pouvoir remplir à bien sa mission, tout comme elle craignait ne pas réussir à soutenir ceux qui en avaient besoin. Délivrée de ses pensées, l’épouse sentit que ses mots retrouvaient probablement un certain écho dans le cœur de son chevalier. Il lui semblait le reconnaître dans le baiser qu’il lui donnait après ses remerciements. Et comme pour appuyer sa gratitude, Marianne préservait ses doigts dans les siens pour les serrer tendrement. Une fois de plus, elle avait besoin de sentir sa présence, de pouvoir se rassurer parce qu’il était là. Ses yeux ne tardèrent pas à se fermer alors qu’il répondait à son appel et qu’il l’encerclait tendrement de ses bras. Réfugiant son nez au niveau de sa clavicule, la jeune fille inspira doucement afin d’imprégner un peu plus son odeur dans son cœur, de trouver ce courage qu’elle désirait maintenir intact pour l’accompagner à jamais et ce même s’ils n’étaient pas ensemble physiquement. Son cœur s’éveilla à nouveau alors qu’il lui rappelait des mots dans lesquels se renfermaient ses aspirations les plus profondes. Lui faisant ouvrir doucement ses yeux, afin de redresser dans cette même délicatesse son port de tête pour l’admirer. Chacune de ses paroles étaient une vérité. Le soleil revenait toujours et leur amour les rendait plus forts. Ainsi parvenaient-ils à vaincre n’importe quel démon et leur passé le leur prouvait. Touchée par cette véracité et inscrivant cette évidence dans son cœur, la jeune fille releva sa main pour venir caresser doucement la mâchoire du jeune homme. Son regard n’en exprimait que sa tendresse la plus pure et son amour le plus intact alors qu’elle l’invitait à rapprocher les quelques millimètres de distance pour que ses lèvres goutent une nouvelle fois aux siennes. Dans ce baiser aussi délicat que possible, elle désirait lui transmettre la gratitude qui l’emplissait face à ses encouragements. Et bien vite, ses émeraudes brillantes vinrent trouver refuge dans le vert si envoûtant qu’il lui offrait. Un mince sourire commença à naître sur l’embrasure de ses lèvres au moment où il lui rappelait combien elle était courageuse à sa manière et combien leur fille était combattive également. Naturellement, ses yeux le quittèrent l’espace de quelques secondes à peine pour protéger le berceau un peu plus loin avant de revenir trouver refuge dans le regard de son époux. Son sourire n’en devint que plus gênée au moment où Lucas lui révélait sa fierté la concernant. « Comme tu viens de l’avancer, c’est notre amour qui nous rend plus fort. » Ses croyances essayaient de percer son cœur, lui intimant ce même ton chargé de tendresse. « Sache que je continuerai à être cette guerrière pour toi. » lui confia t-elle avant de laisser son désir répondre aux appels de son chevalier. Passionnée dans l’échange qu’il lui partageait, Marianne ressentit la chaleur s’étendre de son cœur jusque dans les moindres parcelles de son corps. Envoutée par l’ivresse de son époux, elle plaçait ses mains au niveau de son torse pour saisir délicatement quelques pans de sa chemise afin de rapprocher cette distance qu’elle jugeait trop éloignée.

Toutefois, le sérieux parvint à reprendre le dessus pour quelques temps encore. Désireux de rassurer leurs cœurs, à bout de souffle, la jeune fille rougies par l’ivresse, arrêta ses élans tout en laissant ses mains à leurs places au moment où Lucas lui fit part d’une requête nouvelle. Intriguée par ses volontés, Marianne relâcha doucement son emprise et s’enquit de hocher rapidement de la tête à l’affirmative. Attentive, elle ne put s’empêcher de sourire au moment où son chevalier lui rappelait Castel-Bois et son désir de présenter leur fille. Son sourire n’en devint d’ailleurs que plus grand devant l’évocation de notre famille et déjà sa hâte devait s’inscrire dans son regard quant à cette volonté de les retrouver. Hélas, leur plan était compromis, puisque Lucas ne les accompagnerait pas. Un voile de tristesse revint derechef à cette pensée, tempéré par son désir de rassurer son époux quant à son inquiétude les concernant. « Il est vrai que je suis impatiente de retourner chez nous et de leur présenter Tysha. » commença t-elle tout en laissant son regard rassurer celui de Lucas. « Je te promets de mettre tout en œuvre pour la protéger. Et si par aventure, il faille la faire revenir à Corneilla, je le ferai. » Ses glissaient pour remonter et ainsi trouver refuge au niveau de sa nuque pour la lui caresser et lui prouver de la sincérité de ses promesses. « Quant à moi, je te promets de tout mettre en œuvre pour permettre à notre fille d’avoir sa mère pour l’accompagner sur tout un pan de son existence. » Elle espérait le rassurer sur ses intentions, sur le fait qu’elle ferait attention de manière à se sauver également dans l’éventualité où le fléau s’abattrait. « Mes croyances vous accompagneront tous et je sais au fond de mon cœur, que vous en sortirez victorieux. Que vous nous conférerait un monde meilleur où la vie triomphera sur la mort. » Comme il le lui avait rappelé toute à l’heure, elle était à même de voir de la lumière au-delà de l’ombre menaçante. Et elle espérait lui conférer sa force et ses croyances pour ainsi le rassurer. Son sourire demeurait encourageant à son tour, désireux d’appuyer la gratitude de toute à l’heure mais surtout de lui prouver qu’il pouvait compter sur elle. Et puis sa deuxième volonté ne tarda pas à être confiée. C’est alors que Marianne pu apprendre quelques nouveautés concernant la meilleure amie de son époux. Elle était, certes, au fait de la perte tragique du Seigneur de Bel-Accueil et tenait particulièrement à faire part de ses condoléances à leur amie commune. Cependant, la jeune fille découvrait les approches entre la maison Vance et la maison Bracken. Instinctivement, ses sourcils se froncèrent, gage de son incompréhension devant ce comportement. Et furent d’autant plus appuyés au moment où Lucas lui livrait le fait qu’aucun Nerbosc n’avait été convié au mariage de sa sœur. « Comment cela se peut ? » laissa t-elle sa stupéfaction s’échapper devant les inquiétudes de Lucas, qui, aurait tenu à dénouer toutes ces incertitudes au clair par lui-même. Comment sa meilleure amie n’avait-elle pu répondre à ses corbeaux ? Marianne se sentait abasourdie par un tel comportement et comprenait l’ampleur inquiet que cela générait dans le cœur de son époux. « Je veux bien admettre que le deuil l’aurait isolée, mais je ne comprends pas qu’il puisse l’amener à t’ignorer, ni toi ni ta famille. » Et cela était fortement étrange… Surtout lorsque l’on connaissait l’histoire qui unissait Liane Vance à la famille Nerbosc. « Ser Desmond t’as révélé des pistes face à un tel changement ? » l’interrogea t-elle. Et dans sa hâte, Marianne en oubliait la promesse que Lucas espérait d’elle. Cela lui revint en mémoire et déjà, elle s’empressait de caresser à nouveau la nuque de son époux pour appuyer sa promesse à venir. « Si tu me le permets, dès lors que je prendrai la route pour rejoindre Castel-Bois, je ferai un détour par Bel-Accueil pour prendre des nouvelles de notre amie. Et sitôt réalisé, je t’enverrai un corbeau pour te retracer les moindres détails de notre entrevue. » Et c’est ce qu’elle ferait. Parce qu’il était hors de question que leur amitié soit mise en péril tout comme il était hors de question que son chevalier parte livrée bataille dans l’incertitude. Toutefois, la jeune fille ne put s’empêcher de raisonner quant au caractère de lady Liane et voulu rassurer Lucas du mieux qu’elle le pouvait. « Même si je sais déjà que nous serons bien accueillis et qu’elle sera fière de voir la fille de son meilleur ami. Liane a toujours tenu à te rendre heureux, peut-être son comportement n’est-il que le reflet de son désir de s’isoler pour ne pas infliger les peines de sa perte ? » Il ne pouvait en être que de cet ordre, parce que leur dernière conversation avait prouvé à Marianne combien Liane était fière du chemin parcouru de Lucas. Et c’est en désirant voir le meilleur de cela, que la jeune fille finit par capturer le regard de son époux afin d’y glisser une assurance supplémentaire. « Puis-je te demander une promesse à mon tour ? » Elle espérait que ses intentions puissent apaiser un peu les tourments du chevalier et déjà ses deux mains rejoignaient les siennes pour les lui serrer avec encouragements. « Reprends Vérité avec toi, laisse ton frère et Andar veiller sur toi. Ainsi je saurai que tout ira pour le mieux et que vos courages se répondront en échos pour nous défendre à tous. » Ses yeux exprimaient une véritable sincérité ainsi qu’un honneur qu’elle désirait lui partager. Parce qu’elle savait au fond de son cœur que son chevalier livrerait bataille avec une ferveur sans nom et que cette fois, il reviendrait. Ou du moins, prierait-elle les Dieux quels qu’ils soient pour que sa volonté devienne une réalité.

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When the snows fall and the white winds blow

« Corneilla | 302, lune 11, fin semaine 3 »

Face aux craintes de son épouse, Lucas n’avait eu d’autres solutions que de lui servir ses propres remèdes pour les temps difficiles. Marianne était toujours celle qui soutenait son prochain, se montrait forte pour tout le monde et n’avait de cesse de voir le meilleur en chacun et en chaque journée pour continuer à aller de l’avant. Mais le Nerbosc savait à quel point cela pouvait être épuisant de devoir être cette personne emplie d’espoir et de distribuer ainsi sa force sans compter à ses proches. Alors non, l’émissaire ne s’était pas privé de rappeler à sa belle Marianne ce qu’elle lui avait elle-même appris au fil des années. Et sentant son épouse se détendre dans ses bras, voyant la lumière revenir dans son regard, la tendresse émanant du bout de ses doigts sur sa peau, il sut qu’il avait réussi et lui offrit un sourire soulagé. Plus que les mots, elle continua à le lui dire silencieusement, goûtant à nouveau à ses lèvres. Doucement, ses mains reprirent les caresses dans son dos alors qu’il voyait l’ombre d’un sourire revenir illuminer le visage de son épouse. Ce fut à son tour de venir déposer un baiser de plus sur ses lèvres alors qu’elle confirmait ce qu’il avait avançait quelques instants plutôt sur la force qu’il tirait de leur amour. C’est elle qui le lui avait enseigné, à un moment où il pensait que tout était perdu, y compris leur amour. C’était un enseignement qu’il n’oublierait jamais, il se l’était promis depuis cette nuit froide à Lestival. “Je n’en doute pas une seconde.” répondit-il en un souffle alors que leur étreinte reprenait, plus forte, plus passionnée encore que l’instant d’avant.

Le Nerbosc dû finalement lutter de toute sa volonté pour ne pas céder à son envie de rapprochement avec Marianne, alors que tout son corps n’avait de cesse de tendre vers elle, pour l’éteindre plus encore, la serrer encore plus fort contre lui. Et il sentait Marianne réceptive de l’autre côté, allant à sa rencontre, devinant chacune de ses intentions avant même qu’il ne les sache lui-même. Tout autant de signes qui prouvaient qu’ils formaient véritablement un couple uni, cherchant à se retrouver avant d’être contraint de ses éparer. Malheureusement, Lucas demeurait encore marqué par la lutte qu’avait été l’accouchement de Marianne et il craignait de remettre sa vie en danger. A cela s’ajouter deux sujets particulièrement importants que l’émissaire du Conflans souhaitait aborder avec son épouse avant de quitter Corneilla. Il craignait qu’en laissant son désir s’exprimer jusqu’au bout, il en perdrait le souvenir ou l’opportunité. C’est finalement à bout de souffle qu’il évoqua son voyage jusqu’à Castel-Bois et son propre départ de Corneilla. La réponse que lui offrit Marianne lui mit un peu de baume au coeur. Evidemment il ne doutait pas que son épouse ait les meilleurs intérêts de leur fille à coeur. Jamais il ne pourrait en douter. Il craignait simplement que Marianne ait l’impression d’abandonner ses gens en revenant à Corneilla et que cela ne repousse juste le moment fatidique un temps trop tard. “Tu fais une mère exceptionnelle Marianne. Je le vois déjà.” répondit-il simplement en glissant ses doigts affectueusement dans sa nuque. Il voulait simplement qu’elle ne craigne pas de se faire passer avant d’autres, pour le bien et la survie de leur famille. “Je suis heureux de savoir que cette conviction ne t’avait jamais vraiment abandonné malgré tes doutes.” ajouta-t-il ensuite en la regardant tendrement. Il se retint de l’embrasser à nouveau, craignant que cela ne l’écarte du dernier sujet qu’il voulait aborder, tout aussi important.

Cela faisait à présent quelques semaines que Lucas nourrissait de sérieuses inquiétudes au sujet de Liane Vance. Il n’avait cependant pas eu le temps de faire quoi que ce soit à ce propos hormis écrire quelques corbeaux à son amie et prier les Anciens pour une réponse. Mais cela n’avait visiblement pas suffit puisque chaque fois que le Nerbosc avait interrogé le mestre, nulle lettre ne lui avait été adressée depuis Bel-Accueil. Le chevalier n’appréciait pas quitter sa région de la sorte, avec autant de doutes, de questionnements et d’inquiétudes pour la Vance, mais il n’avait cependant d’autres choix. Mais ça n’était pas une raison pour ne rien faire de plus et c’était pour cette raison qu’il confiait le relais à Marianne. Il avait toute confiance en elle et à sa capacité à ramener les gens qu’elle aimait sur le chemin de la lumière, les détournant des ombres. Si c’était ce qui arrivait avec Liane, alors elle serait finalement mieux placée que lui et sa pauvre patience. Lucas avait toujours était le Nerbosc prêt à enterrer la hache de guerre avec les Bracken, il s’était même lié d’amitié avec Barbara. Mais l’assassinat de Tytos par Harry avait jeté du sel sur une plaie douloureuse. Et que le père du traître soit convié pour des festivités à Bel-Accueil là où les Nerbosc n’avaient reçues aucune invitation… Non, Lucas ne saurait se montrer aussi compréhensif que sa belle Marianne. Cependant ses révélations ne manquèrent pas de surprendre cette dernière au plus haut point. Il secoua la tête, le visage fermé. “Non, ser Desmond semble aussi perdu que moi. D’ailleurs, je le soupçonne de ne m’écrire que parce que je représentais la dernière solution. Fut un temps où il était jaloux de mon amitié avec Liane, lorsqu’il n’était pas encore son époux.” expliqua-t-il la mine contrariée. Il releva ses yeux verts pour trouver les émeraudes de son épouse alors que ses mâchoires se serraient. Il n’aimait pas l’idée que sa femme et leur fille ne reste plus longtemps dans le froid que nécessaire, cet hiver n’avait rien de similaire à ses prédécesseurs. “Je ne l’autorise que si tu me promets de ne pas t’attarder plus que de raison ?” finit-il par dire. Oh, il n’interdirait jamais quoi que ce soit à son épouse, il n’était personne pour lui dicter son comportement, mais c’était sa façon d’exprimer son inquiétude dans cette situation. Il avait bien vu que la belle conflanaise avait pris ce sujet à coeur à présent et il ne pourrait pas la faire changer d’avis s’il le voulait. Le sérieux habitait toujours son visage alors que Marianne cherchait des explications au comportement du nouveau seigneur de Bel-Accueil. Lucas ne put retenir une grimace. “J’espère de tout coeur que tu as raison et qu’il ne s’agit que de cela…” commença-t-il avant de lâcher un soupir. “C’est que tu ne sais pas tout… Lorsque le mariage de mon frère avec la princesse a été annoncé, Liane a débarqué ici, prête à demander des comptes à mon frère. Ce n’est qu’à cette occasion que j’ai appris qu’elle s’était mise en tête depuis des années d’obtenir cette place pour elle. Elle a eu des mots très durs pour Daenerys. Aujourd’hui tout cela est censé être derrière nous. Mais ce jour là j’ai vu une facette de mon amie que je n’avais jamais soupçonnée jusque là, capable de manipulation et de déceptions…” avoua-t-il. Il n’en avait jamais parlé à Marianne jusqu’à maintenant, bien trop heureux que laisser cet événement dans le passé. Mais c’était à cause de cet épisode là entre eux qu’ils ne pouvaient s’empêcher d’imaginer le pire. Et il lui semblait primordial que Marianne ait l’ensemble du tableau si elle devait voir Liane prochainement. “Oh comme j’espère qu’il ne s’agit là que de sa façon de gérer son deuil et que de vouloir me l’épargner…” conclut-il avec émotions.

Enfin les mâchoires du chevalier se desserrèrent et l’orage se calma peu à peu dans son esprit lorsque ce fut au tour de Marianne de lui demander un service. Sa contrariété laissa place à la curiosité alors que son coeur s’apaisait doucement, désireux de satisfaire la demande de son épouse à son tour. “Évidemment, je t’écoute.” dit-il avec un sourire. Mais ses sourcils se froncèrent bien vite en entendant ce que Marianne attendait de lui. “Tu… tu es certaine ? C’est ton épée Marianne, celle de ta famille. Tu pourrais en avoir besoin sur la route… Je n’ai aucun problème à te promettre de m’appuyer sur Brynden et Andar au besoin mais…” Ses lèvres se pincèrent. Non il ne voulait pas la lui enlever de son voyage sans y réfléchir à deux fois au moins.
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« Corneilla | 302, lune 11, fin semaine 3 »

Les doutes avaient ce don de pouvoir s’envoler dès lors que leurs cœurs se parlaient. Fidèles à des valeurs communes, ils n’avaient de cesse de se répondre les mêmes messages dans lesquels l’espoir tenait une place primordiale sur tout le reste. Ce dernier n’avait de cesse de se consolider encore et encore alors que les enseignements portaient par l’un comme par l’autre détenaient de cette force protectrice pour ainsi apaiser leurs ardeurs. Famille. Ce terme résonnait encore dans son esprit alors qu’elle dévisageait tendrement les divers traits encourageants de son époux. Cette appellation aussi banale soit-elle détenue un réel pouvoir d’apaisement sur elle, une appartenance selon laquelle son amour répondait volontiers pour s’accroître de plus belle et ainsi trouver refuge dans le cœur de son chevalier. Parce que oui, ils étaient depuis plus de deux ans aujourd’hui une famille selon elle. L’une de cette véritable grâce à laquelle sa place était une vérité à part entière, mais surtout l’une de celle où se tourner vers l’avenir était devenu une évidence à part entière. Et cet avenir ne pouvait se construire sans leurs espoirs communs. Sans cette relation dans laquelle ils s’adonnaient encore et encore afin de s’encourager mutuellement. Et tout cela n’avait pu se construire sans la détermination et la bienveillance de son Lucas. Sans ses élans de protection et de sincérité qu’ils s’attachaient ensemble à toujours chérir. Pour une fois de plus, le jeune homme lui témoignait de ses courages, les confier de cette vérité qu’ils partageaient depuis le début pour oser croire en l’avenir. Oui, Marianne demeurerait fidèle à ses comportements, oui, la jeune fille résisterait à l’ombre pour préserver son espoir et ainsi l’offrir à tout un chacun. Parce que de son côté, son chevalier et époux combattait pour tous, pour cette paix qui avait droit à sa préservation, mais surtout pour cet espoir d’un monde meilleur. A peine s’étaient-ils confiés sur leurs ressentis mutuels, que déjà Marianne ne pu s’empêcher de retrouver ses bras. Cette sérénité dans laquelle, il lui était possible de tout affronter. Leur tendresse se répondaient toujours dans cette douceur infinie, dans ce bien être qui emportait le doute ne serait-ce que pour quelques secondes à peine afin de leur laisser le droit d’être eux. Mari et femme, chevalier et dame, mais surtout amants véritables dont l’Amour était à même de vaincre le moindre mal. Parce que ce qu’ils avaient vécu avait réussi à renforcer l’envergure de leurs sentiments, la sincérité qu’ils n’avaient jamais dissimulée. Leurs cœurs savaient, depuis plusieurs lunes, se parlaient mais surtout ils avaient appris à se connaître entièrement sans en craindre quoi que ce soit. Marianne avait l’impression de recouvrer entièrement ses forces au moment où les encouragements de son époux trouvaient leurs places dans son cœur. Et elle espérait parvenir à faire de même pour lui. Parce qu’il était celui qui méritait tous les encouragements, celui qui avait besoin de trouver le sens propre des émotions qui le submergeait dès lors qu’ils fondaient leur foyer. Et une part de la jeune fille osait croire en cela alors que tous les deux s’étreignaient dans cette tendresse sans précédent.  L’une de celle vivifiante dans laquelle l’assurance de se revoir perçait par-delà toutes les angoisses. Même si, l’envergure persistait quant à la menace à peine annoncée, Marianne osait croire, dans les étreintes de Lucas, que tout irait pour le mieux ou du moins que les Dieux aussi bien Anciens que les Sept lui rendraient son époux. Parce qu’ils avaient assez soufferts et qu’ils avaient le droit de pouvoir profiter simplement de la vie qu’ils envisageaient ensemble. Une naïveté qui lui révélait combien leur séparation lui serait difficile au moment fatidique. Néanmoins, désireuse de délaisser cet épisode au temps où il devrait se dérouler, la jeune fille profitait simplement.

Ses gestes naturels lui revenaient à mesure que leur idylle se retrouvait de manière intacte. A peine quittait-il ses lèvres, qu’elle ne pouvait se retenir de venir les capturer pour quelques instants de plus, pour quelques douceurs supplémentaires. Leurs caresses leurs revenaient elles-aussi, à même de leur rappeler combien leurs natures avaient besoin de réconfort. Celui là-même capable de participer aux fondations de ce courage infaillible. Ainsi accueillait-elle chacune des douceurs donnaient par son chevalier, les chérissait-elle avec une tendresse sans précédent pour lui en rendre au centuple. Ce chemin les entraînait doucement vers cet état d’ivresse dans lequel tous deux se retrouveraient bientôt. Tant ils avaient besoin de cela aussi pour s’encourager, pour se rappeler l’un à l’autre, mais surtout afin de pouvoir perpétuer cet espoir pour lequel ils se battaient. Pourtant, l’effet s’arrêtait doucement, s’estompait pour laisser place à cette volonté de se réassurer à nouveau sur d’autres sujets. Réceptive à ce dessein, la jeune fille ne tardait pas à répondre honnêtement alors que son époux lui rappelait combien sa vie lui était considérée. De cela, Marianne n’en avait jamais douté et jamais elle ne laisserait partir Lucas avec un tel doute dans ses pensées. Aussi s’enquérait-elle de le lui rappeler en lui confirmant combien leur fille lui était importante. Jamais, elle ne pourrait laisser Tysha dans une situation qui la mettrait en danger. Et déjà, la nouvelle mère songeait aux effets du froid sur leur pauvre petite dès lors que le voyage vers Castel-Bois se mettrait en route. Tout comme son père, Tysha représentait l’espoir de Marianne, ce pilier vers un monde meilleur dans lequel le petit nourrisson trouverait sa place et laisserait entendre ses valeurs. Elle y plaçait déjà l’intégralité de ses espoirs en plus de ceux qu’elle accordait déjà à son chevalier. Tous deux devenaient de véritables piliers pour elle, au point que son sourire ne tardait pas à se confondre avec celui de son époux afin de lui témoigner de la véracité de ses volontés. Il lui semblait d’ailleurs reconnaître de cette lueur d’apaisement à cet instant. De cette brillance, qui lui rappelait les étoiles, dès lors qu’elle fixait ses yeux verts. Lucas lui conférait un peu plus de courage, un peu plus de volonté d’y croire sans même sans rendre compte. « Il est rare de m’occulter complètement de mes intentions premières. » rétorquait-elle en souriant, amenant un instant d’humour, qui permettrait d’apaiser un peu plus les tourments du cœur de son époux. « Surtout lorsqu’il s’agit de toi et maintenant de notre enfant. » rajoutait-elle tout en serrant un peu plus leur étreinte et en apposant un baiser sur le front de son chevalier. Elle espérait du fond de son cœur qu’il trouve dans ses gestes, dans ses réponses, le baume capable de panser ses plaies et éloigner voire effacer complètement ses doutes la concernant. Mais bientôt l’ombre reprit de ses droits et commença à assombrir le regard de son époux pour un autre sujet. Liane l’évitait ou du moins semblait-elle le faire à l’ensemble de la famille Nerbosc. Curieuse, mais surtout volontaire afin de trouver des raisons de ce nouveau comportement, la jeune fille ne tarda pas à entrevoir l’envergure dans laquelle la dame de Bel-Accueil plongeait son époux. Lucas s’inquiétait véritablement à ce sujet. Ses témoignages n’avaient de cesse que de le prouver, tout comme ils révélaient combien il cherchait les raisons d’une telle distance. « Je n’ose imaginer dans quel désarroi il doit se trouver… Lui as-tu déjà donné des conseils ? T’a-t-il rapporté quelques-unes de ses nouvelles habitudes qui prouvent à quel point elle a changé ? » Déjà ses émeraudes cherchaient des réponses dans les verts amande de son époux, désireuses de lui montrer combien ce sujet la touchait elle aussi. Et bientôt, Marianne s’instigua de cette mission de vouloir rendre hommage à l’amitié qui unissait Lucas à Liane. D’ailleurs, ses intentions le lui prouvaient sans aucune retenue alors qu’elle prévoyait déjà un passage au sein du domaine de la meilleure amie de son époux afin de rétablir une situation qui leur échappait. Elle ne pouvait y voir que cette raison valable que celle du deuil. L’isolement était bien souvent un allié derrière lequel l’on pouvait s’enfermer, pensant à tort, que ce dernier nous permettrait d’affronter le reste. Marianne y avait cru pendant un temps, jusqu’à ce qu’elle prenne conscience de son erreur. Aussi s’intimait-elle ce désir de le montrer à Liane. De lui rappeler combien les amis et proches étaient ceux qui pourraient l’aider au mieux à affronter cette noirceur. Toutefois, elle préférait attendre l’acceptation de son époux à ce sujet. Le savoir parti pour la guerre, ainsi tourmenté, veillait à l’inquiéter elle-même. Lucas méritait tous les encouragements et non pas cet état duquel naîtrait probablement le doute. « Si et je dis bien si, je ressens la moindre menace, je te promets de ne pas y rester plus d’une nuit. » Néanmoins, la jeune fille ne pouvait croire en cela. Liane Vance était leur amie, cela lui paraissait étranger que d’oser envisager une quelconque menace émanant de sa part. Pas alors qu’elle se souvenait très bien de leur dernière conversation toutes les deux. Echangeant des sourires, s’apprenant des nouvelles derrière lesquelles le bonheur pouvait se ressentir aussi bien qu’accorder une véritable chaleur dans leurs cœurs. Non, Marianne ne pouvait croire que les intentions de la dame de Bel Accueil furent ainsi mauvaises à leu encontre. Cela ne pouvait venir que du deuil qui l’aveuglait. Et sans se faire attendre, la jeune fille venait de le confier à son époux dans cette volonté d’apaisement. Mais pour une fois de plus, les révélations qu’elle apprenait vinrent à lui faire froncer ses sourcils en guise d’incompréhension. « Liane convoitait Brynden ? » lâcha t-elle par réflexe alors qu’elle continuait à replacer les divers éléments fournis pour essayer de comprendre. C’est alors qu’elle se mit à réfléchir sur tout le reste depuis. Sur les agissements de Liane sur la Princesse Argentée, son désir de se rapprocher d’elle. Marianne avait toujours cru qu’il s’agissait là d’une volonté d’intégrer son Altesse, de lui prouver de sa place au sein du Conflans afin de lui assurer fidélité et protection comme elle avait tenté de le faire de son côté. « Elle a cherché à vous manipuler ? Aussi bien toi que ton frère ou la Princesse ? » préférait-elle lui demander pour ne pas tirer de conclusion trop hâtive. « Cela me paraît si… invraisemblable venant de Liane. Mais, je prends en considération ce que tu viens de m’avouer et veillerai à prendre garde à ce qu’elle pourra me dire. » Ainsi, elle espérait rassurer Lucas une fois de plus quant aux précautions qu’elle prendrait. Mais elle voulait croire que la bonté existait encore derrière cela. Elle essaierait de la lui montrer si jamais elle percevait son absence. De cela, son époux n’aurait pas à en douter, Marianne veillerait à tout mettre en œuvre pour lui rapporter sa meilleure amie. « L’ombre occulte parfois bien plus que ce que nous le pensons. Il suffit d’un rayon de soleil pour en prendre conscience et ainsi se rappeler combien le chemin sera difficile, mais la destination véritable et sincère. » Un sourire ne tarda pas à venir s’installer sur le coin de ses lèvres, alors que sa main serrait la sienne. « Tu me l’as appris et je suis certaine que Liane a besoin qu’on lui apprenne à son tour. » Doucement, Marianne attirait son époux vers elle afin de l’étreindre tendrement, pour lui prouver qu’il avait le droit d’y croire. Qu’il pouvait se reposer un peu afin de calmer ses ardeurs parce qu’il méritait ce moment d’accalmie. Marianne mettrait tout en œuvre pour ramener la bienséance et espérait du fond de son cœur que cela soit suffisant pour rassurer son Amour.

C’est alors qu’elle envisageait à son tour de lui demander quelques services. Et que, soucieuse, de sa bonne protection, elle laissa ses aspirations prendre le dessus afin de lui prouver combien elle tenait à lui. Il représentait son tout, son entièreté, et le savoir en compagnie de son aîné ainsi que de son meilleur ami tendait à l’apaiser quelque peu. Néanmoins, et face à cette menace inconnue pour l’heure, elle ne pouvait songer à le laisser partir sans sa lame Valyrienne. Vérité l’avait déjà accompagné pour venir jusqu’à Corneilla, aussi, envisageait-elle que ce compagnon pouvait continuer sa route aux côtés de son époux pour le Nord également. Bien entendu, sa réaction, encore empourprée de son angoisse passée, teinta sa voix d’une légère colère. Chose à quoi, Marianne rétorqua simplement en apposant son doigt sur ses lèvres. « Chut ! » commença-t-elle doucement à lui induire afin de continuer à le calmer. « Lucas, cela va faire un peu plus de deux ans que tu es ma famille. De fait, tu as droit autant que moi à garder Vérité pour qu’elle t’apporte un soutien supplémentaire. Je sais que tu crains pour notre santé, pour notre retour, mais nous savons tous deux que celui qui a le plus besoin de protection c’est toi. On ne sait pas quelle menace gronde là où tu vas et les livres confèrent une capacité à ces lames. » Son ton demeurait toujours aussi calme, désireux de lui prouver à quel point cela lui tenait à cœur et permettrait de soulager ses propres craintes. « Je ne sais exactement ce dont il en retourne exactement, mais j’ose croire qu’elle te confèrera une sécurité supplémentaire dont nous n’avons pas besoin ici. » Petit à petit son doigt glissait des lèvres de son époux afin que sa main vienne prendre place au niveau de sa joue pour débuter des caresses attendries. « Où que tu ailles, tu emportes toujours mon cœur avec toi. Alors de grâce pour Tysha et pour moi, reprends Vérité pour ce combat. Continue d’être notre famille, parce qu’on a toutes les deux besoin de toi. » lui avouait-elle avec une émotion intense aussi bien dans le son de sa voix que dans son regard. Son cœur battait à tout rompre contre sa poitrine, chantant encore des louanges dans lesquelles son époux détenait son âme à tout jamais.

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« Corneilla | 302, lune 11, fin semaine 3 »

Lucas parvint à affirmer sa volonté plutôt que son désir, calmant la passion que son épouse lui suscitait en cette instant, alors qu’il venait de lui annoncer son prochain départ, désireux que certains sujets soient abordés platement avant qu’il ne puisse complètement s’oublier si elle le voulait également. Sa volonté était cependant mise à rude épreuve puisque chacune des réponse de Marianne lui tirait un sourire un peu plus fier que le précédent et la seule réponse qu’il voulait lui faire se trouvait au bout de ses lèvres et ne se dévoilait que lorsqu’il pouvait les poser sur les siennes. Il ferma les yeux, inclinant la tête légèrement pour faciliter la tâche à sa belle Harlton alors que celle-ci venait déposer un baiser sur son front. Sa main remonta aussitôt pour s’accrocher à la rondeur de sa hanche et la tirant un peu plus contre lui. “Je crois que tu ne sais pas à quel point je t’aime, tendre Marianne, et à quel point tu me rends la tâche compliqué de rester sérieux en cet instant.” dit-il finalement, un sourire en coin alors qu’il relevait ses yeux verts dans les siens plus clairs et plus beaux encore.

Mais le Nerbosc parvint à évoquer le sujet de Liane et il lui sembla que la chambre s’était soudainement assombrie, autant que son esprit, pollué par des nuages de doutes, chaque fois qu’il pensait à elle depuis le corbeau de Desmond. Il hocha doucement la tête aux paroles de Marianne, compatissant également au désarroi du chevalier Mallister, avant de grimacer lorsqu’elle l’interrogea sur ses propres actions. “Non, malheureusement l’échange n’est pas allé bien plus loin depuis. Lui et moi ne sommes pas si proches. Je lui ai promis de contacter Liane en toute bienveillance et c’est ce que j’ai fait, je l’en ai informé. Je lui ai promis que nous tirerions cela au clair, que je ferais de mon mieux pour l’aider à la tirer de là, mais comme tu le sais, lui comme moi sommes attendus ailleurs maintenant. Je sens qu’il s’est passé quelque chose, parce que ce revirement soudain ne lui ressemble pas. Mais je ne sais pas quoi. Il est mieux placé que moi pour le savoir et cela ne semble pas être le cas pourtant, ou il ne m’en a rien dit en tout cas…” expliqua-t-il, alors que son regard s’était perdu dans la chambre, son esprit tentant toujours de tirer cela au clair. Il était tiraillé entre son envie sincère de venir en aide à son amie et pourtant ce doute qui était revenu l’habiter, lui remémorant l’épisode lourd qu’il avait pourtant réussi à mettre derrière eux. Du moins jusqu’à aujourd’hui. Il n’était pas aisé pour lui de mettre Marianne au milieu de cette affaire, au dernier moment, mais il avait une totale confiance en son épouse et savait qu’elle se débrouillerait mieux que lui de toute manière. Il serra sa main doucement alors qu’elle lui promettait de ne pas s’éterniser là-bas si elle ne s’y sentait pas la bienvenue. A la surprise de Marianne, Lucas ne put retenir un rire amer. “Ca n’est pas tant Brynden qu’elle convoitait que la place qui lui est associé. Elle n’avait justement aucun sentiment pour lui, mais elle se comportait presque comme si elle en avait fut un temps, avant son long voyage au travers les Sept Couronnes. Il n’y avait nul sincérité là, simplement son désir de siéger à Corneilla.” expliqua-t-il sur un ton amer, comme si chacun des mots qu’il employait le dégoûtait. “Mais elle m’a promis que c’était derrière elle. Et son mariage avec Desmond puis sa maternité semblaient l’avoir vraiment transformée. Et si la mort de son père l’avait transformée en tout autre chose encore ?” Cette fois-ci c’était la peine qui trahissait dans son intonation, alors qu’il relevait un regard triste vers Marianne. Et que pouvait être cette nouvelle facette de la Vance ? Il craignait déjà le pire malheureusement même s’il était difficile de le reconnaître puisque cela lui donnait l’impression d’avoir déjà renoncé, abandonné. “Non, à priori, sa relation avec Daenerys aujourd’hui est sincère, une façon pour elle de rattraper l’insulte qu’elle lui avait faite à l’époque. Même si la Princesse n’en sait rien.” expliqua-t-il à son épouse. C’était aussi ce qu’il avait craint en entendant à leur retour de Lestival que Liane comptait venir à Corneilla plus tôt pour passer du temps avec elle. Mais peut-être que son goût du pouvoir n’avait pas été anodin finalement, même s’il ne lui avait pas semblé que Daenerys s’en était plainte une seule fois, mais en même temps, il n’était pas le mieux placé pour le savoir non plus. Malgré le choc des révélations, Marianne ne perdait pas encore espoir, et ses paroles confortèrent Lucas dans sa décision. Il prit les mains de son épouse au creux des siennes, puis les serra chaleureusement. Il se pencha pour déposer un baiser sur son front, puis recula tout juste pour lui répondre. “Tu sais que ma confiance en toi est totale Marianne. S’il y a bien une lumière qui pourra faire la différence, c’est la tienne. C’est pourquoi, même s’il ne me plait pas de te mettre au milieu de tout cela, sans crier gare, je sais que tu feras ce qu’il faut et comme il le faut surtout.” Il hocha doucement son visage barbu par la positive avant de trouver ses lèvres pour y déposer un baiser réconfortant. Il se poserait évidemment bien des questions pendant son absence, mais ses doutes ne toucheraient pas son épouse. Et il s’en sentait plus léger finalement.

Marianne à son tour profita de l’occasion pour faire promettre quelques choses à son époux et celui-ci s’y plia sans protester, bien trop heureux que de rendre la pareille à son épouse. Néanmoins il se montra plus réservé sur le prêt que voulait à nouveau lui faire la Harlton de Vérité. Mais la belle brune aux yeux verts ne voulut pas l’entendre une seconde et son doigt posé sur ses lèvres pour l’intimer au silence lui fit dessiner un discret sourire derrière celui-ci. Il n’ajouta rien cependant, laissant son épouse continuer à s’adresser à lui de ce ton convaincu qui lui réchauffait le coeur. Peu à peu son doigt glissa sur sa joue, alors que son geste se transformait en caresse. Le sourire de Lucas se fit plus net et il vint poser sa propre main par-dessus les doigts fins de Marianne pour maintenir le tendre contact sur son visage, inclinant légèrement sa tête. “Que veux-tu que je réponde à cela, hormis oui, sans risquer de passer pour le plus ingrat des maris, lorsque j’ai la chance divine de t’avoir pour épouse.” dit-il finalement sur un ton amusé, secouant doucement son visage. Il capitulait. Puis il se pencha à nouveau vers elle, capturant ses lèvres en retrouvant la passion de leur précédente étreinte. “Je ne vous décevrais pas.” glissa-t-il entre deux baisers, alors qu’il faisait délicatement basculer Marianne sur son dos. “Est-ce qu’il faut aller voir Tysha, ou on a quelques minutes devant nous ?” demanda-t-il finalement, le coeur battant, prenant un peu de recul. Il offrait sa dernière porte de sortie à la Harlton, parce que si elle répondait favorablement à ses caresses et ses baisers, il savait pertinemment qu’il s’y abandonnerait et que plus rien ne pourrait l’arrêter.
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« Corneilla | 302, lune 11, fin semaine 3 »

La crainte, même si elle persistait, se réduisait à mesure que la confiance et la chaleur de son époux lui apprenaient combien l’espoir ne serait pas vain. L’angoisse se taisait à mesure que leurs caresses leur permettaient de se retrouver dans une tendresse partagée. Lucas n’avait de cesse que de lui prouver combien cette lumière qu’il lui avait confié depuis le début était somme toute la plus belle des choses qui ait pu lui arriver dans son existence. La guidant aux travers n’importe quel obstacle, la jeune fille se sentait un peu plus à même de pouvoir lui offrir sa force à chaque minute qui s’écoulaient. Son sourire grandissait alors que son cœur répondait toujours en échos à chacun des appels qu’il lui paraissait recevoir. Plongeant ses émeraudes dans ses yeux verts, désireuse d’y insuffler à son tour ce même courage qu’il savait lui offrir sans retenue, Marianne se perdait dans ses tendresses et désirait plus que tout en profiter pour toujours. Tout comme elle n’avait de cesse de lui exprimer l’envergure de ses espoirs et ses soutiens face aux épreuves qu’il aurait à affronter. Ainsi lui prouvait-elle que ses élans courageux ne seraient jamais vains et trouveraient toujours réponses dans ses actes. Tel le pilier soutenant une pièce maîtresse dans l’architecture d’un foyer, Marianne n’avait de cesse que de remplir ce rôle pour Lucas. Une place qu’elle chérissait et dont elle lui espérait trouver le repos suffisant pour ainsi recouvrer ses forces. Peut-être l’avait-il retrouvé d’ailleurs, puisqu’il lui semblait apercevoir dans son regard de cette même fougue qu’elle lui reconnaissait comme étant une vérité sans pareille. Leurs regards se répondaient silencieusement, alors que leurs gestes leurs prouvaient combien leur union était unique et riche de tout. Ce tout qui les transportait dans cet espace qu’ils avaient su construire tout les deux au fil des années et qui leur prouvait encore combien leur complicité était unique et véritable. La jeune fille se perdait un peu plus dans le regard de son chevalier, laissait son cœur répondre sans même en retenir la moindre note, tant la mélodie lui était vivifiante et éternelle. Elle avait besoin de Lucas en cet instant, tout comme lui avait également besoin d’elle. Et c’est ainsi que leurs sourires se répondaient en échos. Fiers et forts de cet Amour dans lequel ils s’adonnaient toujours et y puisaient de véritables forces pour affronter le reste. L’ombre s’estompait toujours dans ces instants précis, et pour une fois de plus, ils venaient de l’éloigner au-delà de la pièce, voire même de Corneilla pour se laisser bercer dans cette aura de lumière et de quiétude qu’ils ne trouvaient que lorsqu’ils étaient ensemble. « Je pense le savoir puisque je t’aime de la même manière. » Sa voix chuchotait ses sentiments alors que ses caresses prouvaient de la véracité du chant de son cœur. Leurs sourires prouvaient un peu plus cet élan enchanteur, et Marianne ne put s’empêcher de serrer son Amour un peu plus contre elle avant de laisser ses yeux se perdre à nouveau dans les siens. Tous deux avaient besoin de ces instants, de ce courage qu’ils s’adonnaient mutuellement pour apaiser les tourments à venir.

Cependant, l’ombre jaillit à nouveau derrière l’un des recoins des appartements du chevalier et laissait l’amertume s’installer telle une vilénie sur les traits inquiets de son époux. Les révélations eurent tôt fait de rassembler la curiosité de la jeune fille, qui n’hésita pas à interroger le jeune homme quant aux aspirations de sa meilleure amie. Marianne n’aurait jamais cru entendre pareils mots, recueillir pareille information concernant l’actuelle Seigneur de Bel-Accueil. Leur dernière conversation lui avait prouvé combien la bonté de Liane était sincère, surtout devant les quelques révélations entendues à son sujet. Elle lui avait confié désirer un avenir certain aussi bien pour sa petite Diana que pour son enfant à naître, trouver en Desmond un soutien véritable et un amour fidèle, mais surtout, elle lui avait témoigné sa présence quant à la suzeraineté des Nerbosc, lui apparaissant comme un soutien respectueux et honorable pour l’avenir. Et pourtant, les mots utilisaient par son époux lui rapportaient un comportement des plus étranges voire dangereux quant à un désir de vouloir s’effacer. Et désireuse de vouloir apaiser les tourments de son chevalier concernant ce sujet, Marianne cherchait déjà quelques orientations pour émettre des hypothèses quant à ce changement soudain. Mais aux vues des confidences dévoilées plus tôt, elle comprenait que Ser Desmond ne soit pas allé plus loin dans les détails. Même si, elle savait que Lucas avait tout fait pour rassurer le jeune homme quant à leur amitié sincère, il n’en restait pas moins qu’elle connaissait assez ledit Desmond pour savoir que sa jalousie ne devait certainement pas être apaisée intégralement. Attristée par la nouvelle, la jeune fille laissa échapper un soupir de cet augure. « Tu as fais ce qui était juste, Lucas. Ne te blâme pas si il n’a pas désiré te répondre plus en détail. » tenta t-elle de le rassurer alors que son esprit revenait sur les confidences à peines entendues. Marianne émettait ses propres hypothèses sur ce « quelque chose ». Après tout, Liane venait tout juste de perdre l’un des modèles si ce n’était LE modèle de son existence : à savoir son père. Et la jeune fille comprenait très bien les blessures que cela engendrait. Lucas venait lui aussi de perdre celui qui représentait un modèle parfait de son existence. « Même si je ne suis pas toi et même si je ne représente en rien votre amitié à Liane et toi, sache que je mettrai tout en œuvre pour lui rappeler que tu seras là après… Que tu ne l’abandonneras pas, je ferai tout pour le lui rappeler. » Sa promesse s’alliait de ses gestes alors que ses mains cherchaient à serrer davantage les siennes pour ainsi ramener son regard vers elle. Prête à se battre pour préserver l’amitié qui les unissait tous les deux, Marianne ne désirait plus voir le désarroi tirailler l’esprit de son époux. Il méritait tant de belles choses, tant de vie et d’espoir, que cette nouvelle mission lui insufflait un certain courage pour la réaliser au mieux. Tout comme, elle lui promettait de ne pas s’éterniser plus que de raison dans l’éventualité où elle sentirait le danger planer au-dessus de leur petite fille. Souriant pour ainsi appuyer un peu plus ses intentions et lui prouver de sa sincérité à ce sujet, ce même sourire finit par s’évanouir pour laisser place à une stupeur quant à la convoitise entendue. En effet, jamais Marianne n’aurait cru que Liane de Bel-Accueil avait des regards de cet ordre en direction de Brynden. Tout comme, il ne lui avait semblé n’avoir entendu aucune révélation de cet ordre venant de son meilleur ami. Aussi, ses yeux prouvaient de sa véritable surprise et n’eurent de cesse que de devenir de plus en plus ronds devant les véritables raisons de cette jalousie à l’égard de la Princesse Argentée. Ainsi, la Seigneur de Bel-Accueil se révélait-elle telle une ambitieuse des plus aguerries. « Je la savais ambitieuse, mais pas à ce point… » commentait-elle dans sa surprise avant d’appréhender le reste. Rassurée d’entendre qu’elle avait promis à son meilleur ami que tout était derrière elle à présent, Marianne recouvra de sa conscience pour admettre que le trépas du Seigneur Karyl avait profondément bouleversé leur amie commune.  Il ne pouvait s’agir que de cela, puisque ses changements notoires et inquiétants ne se réalisèrent qu’à ce moment précis. « La douleur nous confronte aux devants de nos démons. Nous en sommes, malheureusement, les parfaits exemples. Et je ne doute pas que la force de Liane parvienne à l’extirper de tout ceci. Il lui faudra du temps et des rappels plus ou moins rapprochés de ses proches afin de l’aider à les affronter. » Parce qu’eux-mêmes étaient passés par là. Si eux étaient parvenus à affronter tout cela, à éloigner l’ombre, Marianne savait au fond d’elle que Liane avait assez de force pour réussir à son tour. Certes, sa fierté était bien marquée, et elle était certaine qu’il s’agissait de là de son plus gros défaut pour oser affronter le mal. Néanmoins, grâce à la présence des siens, grâce au soutien de Lucas et d’elle si elle le lui demandait, la jeune fille était prête à placer ses espoirs vers un meilleur pour Liane. D’ailleurs l’avait-elle prouvé dans ses comportements auprès de la Princesse. Si elle y était parvenue une fois, la Seigneur de Castel-Bois n’hésiterait pas à lui rappeler qu’elle était en mesure de les affronter une fois de plus. Parce qu’elle n’était et ne serait jamais seule. Serrant un peu plus les mains de son époux dans les siennes, la jeune fille espérait que ce geste puisse apaiser ses doutes et ses tourments. Tout comme, elle désirait plus que tout lui faire honneur en tenant à éclaircir tout ceci le plus vite possible. Son sourire réapparut sans se faire attendre au moment où Lucas lui témoignait de sa véritable confiance. Son cœur retrouva bien rapidement ses ardeurs devant ses révélations et ses attentes. « Je mettrai tout en œuvre pour te rappeler à elle et pour l’aider à se sentir mieux. » lui confiait-elle à son tour en désirant y croire. Parce que l’espoir n’était jamais vain et une part d’elle désirait plus que tout le prouver à Liane. Pour Lucas, Marianne était capable de déplacer des montagnes, chasser les nuages et affronter la nuit. Parce qu’il ne pouvait en être autrement face à son cœur si pur et si honnête qu’elle avait appris à aimer et qu’elle chérissait plus que tout au monde. Leurs lèvres scellèrent cette promesse qu’ils se firent et déjà Marianne se rassura de voir une once de légèreté s’installer dans le regard de son chevalier.

Cela leur permit de ramener leur complicité et leur amour. Au point où Marianne se laissa guider quant à la promesse qu’elle désirait qu’il lui fasse à son tour. Soucieuse de sa survie, de sa santé, de sa protection et de son retour, la jeune fille n’hésita pas plus longuement en lui demandant de prendre Vérité avec lui. Héritage de sa famille, elle lui rappelait qu’il en faisait également parti aujourd’hui et se trouva rapidement rassurée en reconnaissant le sourire discret sur ses lèvres. Ses yeux avaient cet effet de l’enivrer au point qu’ils étaient capables de lui faire perdre le fil de ses pensées. Mais pourtant, elle parvint à garder le cap cette fois et se trouva rassurer par la réponse qu’il lui fournit. « Merci. » se contenta-t-elle de répondre sur ce même ton amoureux, amusé, mais surtout rassuré quant à son acceptation. Et déjà leurs caresses reprenaient là où ils avaient su s’arrêter plus tôt pour les rapprocher et les plonger à nouveau dans cette tendresse infinie de laquelle elle ne pouvait se passer. Son sourire grandissait alors qu’elle se laissait basculer et ses lèvres ne tardèrent pas à trouver leur foyer sur les siennes dans cet échange empli d’un amour véritable. « Tu ne nous décevras jamais. » glissa t-elle entre deux baisers alors que ses mains retrouvaient leurs caresses au niveau du visage du chevalier et de son dos. Désireuse de s’adonner complètement au désir qu’ils partageaient, à la chaleur qui les enveloppait, Marianne répondait à chacune de ses caresses jusqu’à ce que la question ne soulève légèrement sa tête afin que son regard retrouve le berceau de leur petite fille. « Je pense qu’elle dort encore… » rougi par son désir, le visage de Marianne finit par retrouver l’attention de son chevalier pour l’inciter à se réfugier à nouveau vers elle. « … on a un peu de temps devant nous. » Un rire lui échappait alors que son corps répondait à chacune des caresses, désireuse de partager un peu plus pour les quelques minutes à venir.

***

Plusieurs jours s’étaient écoulés depuis cette conversation. Des jours durant lesquels, les sujets de conversation allaient forcément vers le prochain départ de Lucas en direction du Nord. Comme l’ensemble des bannerets de Brynden, Marianne avait répondu à son appel et avait rappeler ses hommes pour les placer sous le commandement de son époux. Ainsi leur prouvait-elle à tous de sa dévotion, de son désir de protection, mais surtout de cet élan d’espoir pour un avenir meilleur. Elle leur plaçait l’intégralité de ce dernier entre leurs mains, même si elle en gardait un peu pour rassurer rapidement Lucas au sujet de sa meilleure amie. La vitesse à laquelle les enchaînements se succédèrent les uns aux autres lui paraissait déroutant pour ne pas dire déstabilisant. Et déjà Lucas devait s’en aller vers le Nord. Le cœur serré, Marianne tentait tant bien que mal de retenir ses larmes, néanmoins ses yeux la trahissaient et dévoilaient des vagues larmoyantes à chaque instant. « Promets-moi de ne pas prendre de risque inutile s’il te plaît. » sa voix se perdait dans les aigues parce qu’elle retenait cette vague d’émotion de l’entraîner vers le désarroi. Lucas ne méritait en aucun cas ses pleurs, ses craintes, il lui fallait son courage pour affronter tout ce qui allait se confronter à lui. Il lui fallait sa force pour oser voir le meilleur, il lui fallait son espoir pour croire en tout ce qu’il allait commettre. « Reviens-nous mon Amour. Puissent les Sept et les Anciens t’accorder ainsi qu’à ton frère et tous ces braves hommes leurs clémences pour vous offrir le privilège de nous revenir vivants. » Elle tremblait de ses retenues, sa main libre serrait de plus en plus fort sa main alors qu’elle inscrivait plus que de raison les traits de son visage dans son esprit. « Où que tu sois, sache que tu emportes toujours mon cœur avec toi. » lui avoua t-elle avant d’échanger un baiser passionné. Pendant quelques secondes, la jeune fille ne put retenir ses élans et finit par apposer son front sur celui de son époux tout en gardant ses yeux fermés. Tysha dans ses bras, la petite fille pleurait pour elle alors qu’elle se laissait berner par tout ce flot d’émotions. « Tu reviendras pour la bercer quand elle pleurera. » rajoutait-elle alors qu’elle espérait de tout son être de la véracité de ses attentes. Elle voulait y croire. Il reviendrait et toute cette menace serait terminée. Peut-être était-elle naïve de ces pensées, néanmoins, elle n’aurait de cesse de le croire encore et encore à chaque fois qu’elle regarderait l’horizon dans l’espoir de reconnaître le retour des troupes. Dans l’espoir de le voir au loin revenir sur son cheval et les retrouver toutes les deux. « Pas un jour ne se passera sans que je ne surveille l’horizon pour guetter ton retour. » lui avoua t-elle avant de finalement le laisser partir pour répondre des impératifs qu’il fallait qu’il remplisse avant le départ. Ce départ qui lui arracha le cœur et qui l’incita à prier encore et encore pour que rien n’arrive à cet homme qui détenait son tout.


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Lucas échappa un léger rire, alors que son front venait se poser sur celui de son épouse comme ils aimaient tant le faire. Dire que l’année passée, à la même période, il se trouvait incapable de communiquer avec elle, incapable de s’ouvrir sur ce qu’il ressentait vraiment. Il voyait pertinemment la différence et les améliorations chez lui et dans sa gestion des angoisses depuis qu’il se reposait sur Marianne plutôt que de la repousser. Il était plus qu’heureux de savoir que Marianne lui avait pardonné son sale caractère de cette époque et que leur amour restait fort et solide. Si la suite de leur échange si fit plus sombre alors que Lucas se confiait sur les inquiétudes qu’il avait vis à vis de son amie de Bel-Accueil, la dévotion et la bienveillance de son épouse lui rendit un doux sourire. Il avait une totale confiance en elle et ses élans conciliateurs ne faisaient que le rassurer sur ce fait là. Il ne put s’empêcher de déposer un court baisser affectueux sur ses lèvres pour tout réponse. “Brynden ne sait rien de tout cela. Je n’en avais parlé à personne jusqu’à aujourd’hui.” précisa-t-il finalement alors que Marianne exprimait sa surprise face aux révélations de Lucas. “Si je me serais acquitté d’une telle tâche sans le moindre effort il y a quelques années de cela, tu sais à quel point ce qu’il s’est passé après Salvemer m’a changé.” répondit-il ensuite alors que son visage se refermait. Il avait encore du mal à parler ouvertement des Îles de Fer, des Fer-nés, de sa captivité ou de sa geôle. Il trouvait d’autres façons de se faire comprendre sans pour autant appeler un chat, un chat. Si la part d’ombre de Lucas s’était faite plus petite depuis ces dernières lunes, il n’en demeurait pas moins qu’il n’avait plus autant de lumière à faire rayonner qu’avant. Peut-être qu’un jour il la retrouverait. Il avait après tout promis à Myrielle de chercher cette partie manquante de lui et de ne pas tirer un trait définitif dessus… Mais cela ne changeait en rien que son destin l’amenait tout droit à Winterfell et qu’il n’aurait pas la patience nécessaire pour son amie en cette période. À nouveau ses lèvres se posèrent avec douceur sur celles de Marianne qui démontrait une motivation sans pareil. Il avait conscience de la chance que lui avait donné les Anciens et les Sept lorsqu’ils avaient accepté qu’elle ne se retourne sur lui après son deuil. À cette pensée, il ne put s’empêcher de se rapprocher pour la serrer dans ses bras. “Et je ne serais que fierté pour toi lorsque je reviendrais.” souffla-t-il à son oreille. Il n’eut donc pas le coeur à lui refuser la simple promesse qu’elle demandait de lui, même s’il aurait préféré savoir l’arme avec elle plutôt que dans son fourreau à lui. Il plaisanta doucement sur la bonté dont elle faisait preuve et du modèle d’époux qu’il voulait être. Puis son amour pour elle et son besoin de la retrouver avant qu’ils ne se perdent se fit plus fort que tous les doutes et les craintes qu’il possédait. Il fit basculer son épouse sur le dos et laissa son coeur parler pour lui alors qu’elle lui confirmait que Tysha dormait toujours, retrouvant sa femme comme il ne l’avait pas eu pour lui depuis de longues lunes.

* * *

L’heure des adieux étaient arrivés et Lucas était étrangement calme. Il voulait que Marianne puisse se reposer sur lui pour une fois, qu’elle conserve une image de lui assuré, partant au combat, qu’elle s’y rattache pour ses prières et son espoir. Il se rapprocha d’elle, posant une nouvelle fois son front contre le sien alors que ses doigts se nouer à ceux de sa main libre pour les caresser affectueusement. Il finit par lui relever la main sur son torse à lui, pour qu’elle puisse prendre appui sur son coeur. “Aucun risque inutile, promis.” répondit-il avec calme en hochant tout juste la tête, Tysha serrée entre eux. Il se détacha quelques minutes seulement pour se pencher et déposer un baiser sur le front de leur fille, caressant délicatement sa tête couverte qui s’agitait, secouée par les pleurs. “Je vous porte avec moi jusque là-bas, vous serez ma force et c’est pour cela que je vous reviendrais.” Il embrassa à nouveau son épouse puis il fut temps pour lui de se détourner. Ses doigts restèrent accrochés aux siens aussi longtemps qu’il le put, tout comme son regard demeura fixé dans les émeraudes de Marianne, jusqu’à ce qu’il n’ait d’autre choix que de tourner la tête pour avancer. Il soupira profondément pour évacuer le trop-plein d’émotions et ne pas céder à sa peine. Il devait rester calme. “Allons-y.” souffla-t-il finalement à Gareth qui l’accompagnait à Winterfell avec son récent statut de chevalier.
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