Loin des yeux, près du coeur FT Lysa Arryn

Ma très chère Lysa,

J'ose espérer que votre voyage jusqu'à Port-Réal s'est bien déroulé, j'ai la sensation cela fait une éternité que nous ne nous sommes pas revus, alors que c'était pourtant hier au banquet. Beaucoup de choses se déroulent au Val et dans notre famille, comme d'habitude. Tout de même une bonne nouvelle, mes trois enfants se portent bien, inconscients du monde qui les entoure, j'envie parfois cette innocence.

Vous n'êtes pas sans savoir que mon petit frère, Waymar s'est enrôlé pour la Garde de la Nuit, ce dernier est en première ligne face au danger du Mur. Mes prières l'accompagnent et pourtant je crains encore pour sa sécurité. Les Sauvageons ont traversé le Mur, menaçant les premiers forts donc celui de Châteaunoir. Afin d'endiguer la menace, Robar et moi-même allons nous rendre dans le Nord avec notre armée. Nous ne pouvons nous résigner à abandonner notre petit frère. Ne soyez donc pas inquiète si mes missives se sont de moins en moins fréquentes durant ces mois, je serais sur la route.

Le mariage de Robar et Rhaenys est un échec criant, pour nous tous et y compris pour eux. Je suis désolé de voir mon frère aussi malheureux, moi qui ne pensais qu'à la stabilité de ma maison. Nul ne sait ce qui adviendra de leur union par la suite, une séparation serait réellement malvenue en ces temps compliqués. Selon vous, dois-je intervenir ? Jouer un rôle de médiateur pour les pousser tous les deux à communiquer ? Je doute malheureusement qu'il existe un remède miracle.

Quant à vous, quel est votre programme à Port-Réal ? Comment se porte Lord Baelish ? J'ose espérer que vos nouvelles seront plus réjouissantes. Je me languis de vous lire ma très chère Lysa.

Votre ami dévoué,
Andar Royce.

Très cher Andar,

Le temps m’a paru bien long à moi aussi depuis notre dernière rencontre. Il faut dire qu’il s’écoule lentement lorsque l’on se trouve sur les routes par ce froid. C’était la première fois que je voyageais à nouveau depuis la mort de mon Robin, et ce ne fut pas sans me rappeler de douloureux souvenirs, comme vous pouvez vous en douter. Mais, mon voyage jusqu’à Port-Réal s’est déroulé sans encombres et je suis soulagée d’être enfin arrivée à destination.

Je suis contente de lire que vos enfants se portent bien. Leur innocence est précieuse, je partage votre avis. Cela peut paraître quelque peu poncif de répéter cette maxime bien connue de tous, mais elle est pourtant bien vraie ; ils grandissent trop vite.

Cette invasion de sauvageons qui déferlent sur nous est un malheur de plus qui s'abat sur notre royaume. D’abord, les fer-nés, et maintenant, ces brutes primitives. Westeros est véritablement en proie à la barbarie...
Je me souviens bien de votre petit frère Waymar. Je me joins à vos prières, espèrant qu’il demeure en sécurité. Nous pouvons être fiers des hommes, qui, comme lui, se sont engagés volontairement dans la Garde pour défendre corps et âmes la frontière nord de notre royaume. Je comprends la décision que votre frère Robar et vous avez prise de le rejoindre avec votre armée et je dois dire qu’elle ne m’étonne pas ; on reconnait là le courage des chevaliers du Val, qui ne manque pas à la famille Royce. Mes pensées vont accompagnent, ainsi que vos frères et votre armée. Je ne doute pas de la victoire des armées du royaume, bien formée et honorables. Je prie simplement pour que cette victoire de la civilité sur l’incivilité et de l’humanité sur la barbarie soit rapide. Que le Guerrier soit avec vous.

Il est en effet difficile de ne pas remarquer que ce mariage ne satisfait guère les deux parties. J’ignore si vous pourriez améliorer la situation en les encourageant à communiquer.  Je ne connais pas suffisamment la Princesse pour pouvoir prédire si votre intervention serait profitable ou non à ce mariage. Nous pouvons toujours espérer qu’à défaut d’amour, une forme de respect mutuel se développe au sein de ce couple. L’arrivée d’enfants à tendance à y contribuer de manière non-négligeable, permettant aux époux d’avoir au moins un intérêt commun en la matière de l’éducation de leur enfant et de son bien-être. Il est bien dommage que la Princesse Rhaenys ait perdu son bébé, si proche du terme en plus… Le remède pourrait venir d’une autre grossesse, à mon humble avis, mais cela ne dépend dès lors que des deux intéressés.

Quant à moi, voilà seulement deux jours que je suis arrivée à la capitale. Je tente de prendre mes marques dans mes nouveaux appartements mais pour sûr, après avoir vécu tant d’années dans le calme du Val, une grande cité comme Port-Réal constitue un changement de taille. J’ai prévu de demander une entrevue à sa Majesté afin de le remercier pour son hospitalité qui me permet  de rester auprès de Lord Baelish, durant les préparations de notre mariage. Il se dit que le roi Rhaegar a trouvé l’accueil valois plutôt froid. Après tout, nombreux sont les valois qui demeurent marqués par l’attaque qui a visé mon fils et qui n’avaient par conséquent point le cœur à la fête. J’ose espérer que malgré cela, cet entretien entre sa Majesté et moi se passera aux mieux. Lorsque le rangement de toutes mes affaires sera terminé, je pourrais également commencer à préparer l’organisation de mon mariage, prévu pour dans cinq lunes. Quant à Lord Baelish, il se porte très bien, je vous remercie. Il m’a offert un accueil chaleureux à mon arrivée et je ne doute pas qu’il m’aidera à prendre mes marques dans ce château qu’il connait si bien.

Je vous souhaite un trajet sans encombre jusqu’au Nord et que les Sept veillent sur vous et vos hommes,

Votre amie de toujours,
Lady Lysa Arryn.

Très chère Lysa,

Bien entendu que je suis conscient de la douleur qui vous étreint encore lorsque vous voyagez, j’ai grandement pensé à vous lors de ces jours. Le froid n’arrange rien et est bien arrivé sur nos terres, la neige ne devrait plus tarder. Je suis rassuré de savoir que tout s’est parfaitement bien déroulé, vous êtes désormais auprès de votre fiancé, bien entourée et loin de la fraicheur du Val.

Vous avez bien raison, nous n’avons guère le temps de voir nos enfants grandir ! Les années se déroulent vite, mais cette innocence, je tends à la préserver le plus possible. Il ne faudrait pas qu’ils prennent en maturité hâtivement.

Westeros ne sera jamais en paix tant que les Hommes y vivront je le crains. Votre soutien m’est précieux, nous nous battrons auprès de nos frères d’armes pour vous protéger de la barbarie des sauvageons et aussi pour retrouver Waymar. Son état m’inquiète énormément car il est en première ligne. Je ne promets pas que la lutte soit rapide, la guerre ne l’est jamais vraiment. Je vous tiendrais informée tant bien que mal, ne vous inquiétez pas si mes réponses sont moins fréquentes. Je suis soulagé de vous savoir loin de tout cela ma chère amie.

Ce mariage me paraissait être une aubaine d’allier notre famille à celle du Roi, je crains que mon intervention ne ferait qu’envenimer les choses. Tout comme vous, j’espère qu’une forme de respect mutuel les lierait tous les deux mais ce n’est pas prêt d’arriver. La Princesse a fait une grave erreur, je ne peux vous en dire plus par écrit, ce genre d’information sensible ne se divulgue que de vive voix. Tout comme vous, je partage l’espoir d’une autre grossesse qui pourrait apaiser un peu leur relation. Seul le temps nous le dira.

La frénésie de Port-Réal est bien différente de notre région, c’est évident ! Mes pensées vous accompagnent, que votre entrevue avec le Roi soit un succès et que son jugement concernant le Val sera plus positif. Le Roi n’est pas rancunier, il sait être compréhensif. Je me languis d’avoir votre retour concernant cette entrevue qui je l'espère se déroulera bien.
Je suis également navré de ne pas pouvoir être présent lors de votre mariage, j’aurais aimé vous accompagner en ce jour si heureux pour vous.

Que les Sept veillent également sur vous ma très chère amie,
Prenez soin de vous,
Andar Royce.

HRP:

Très cher Andar,

J’avais prévu de vous écrire un peu plus tôt pour vous tenir informé de mon entrevue avec le Roi mais elle n’a finalement pas eu lieu. Cette dernière semaine, en effet, le roi Rhaegar n’a pratiquement pas siégé sur son trône, visiblement très occupé. Je l’ai toutefois croisé brièvement au détour d’un couloir et l’ait remercié pour son hospitalité. Cela s’est passé sans encombre, mais ensuite tout s’est enchaîné très vite…

A l’heure où je vous écris, sans doute le savez-vous déjà, mais le roi a convoqué ses troupes. Au Nord, la situation a l'air plus critique encore qu'on le pensait, pour que le roi lui-même décide de quitter la capitale et de mobiliser ses hommes.

J'en reviens au Roi, qui - par les Dieux je le réalise encore à peine ! - a ordonné à Petyr de le suivre là-bas, dans le Nord…
Vous connaissez Petyr - bien sûr, je sais que vous n’avez jamais été très proches tous les deux lorsque nous étions enfants mais - vous savez, comme moi je le sais et comme le Roi le sait aussi, que Petyr a toujours été un homme d’esprit et n’a jamais été un homme de guerre ! Ne parait-il pas évident que le Grand Argentier serait bien plus utile ici à la Capitale, avec les autres membres du Conseil, qu’à la guerre, un domaine dans lequel il n’a point de prédilection ? Gérer les comptes de la Couronne peut très bien se faire à distance du Roi, même en temps de conflit... Vous me disiez dans votre précédente lettre que vous ne pensiez pas le roi rancunier, mais j’ignore ce que je dois penser de cela…Pourquoi ? Pourquoi doit-il emmener Petyr avec lui alors que même le Prince Oberyn Martell, dont la maîtrise des armes ne fait aucun doute pour personne, fait partie de ceux qu'il a demandé à voir rester à Port-Réal !?

Je manque de mots pour exprimer mon inquiétude quant à ce qui se trame dans notre Royaume,  comme je manque de mots pour vous exprimer mon inquiétude pour Petyr... Je profite d’ailleurs qu’il soit occupé pour prendre la plume et vous répondre car je tâche évidemment de lui tenir  compagnie autant que possible avant son départ. Il s’est montré si charmant et bienveillant avec moi depuis mon arrivée à Port-Réal, si vous saviez…Je ne me sens tellement pas la force de le voir partir là-bas…

J’ignore si vous recevrez ma lettre ou si vous avez déjà pris la route pour le Nord. Que le Guerrier vous guide, vos hommes, votre fratrie et vous, dans cette guerre qui semble plus dangereuse encore que ce que nous pensions…

Votre amie sincère,

Lady Lysa.





Concernant le RP : L'écriture de Lysa dans cette lettre sera visiblement nerveuse et moins soignée que dans la précédente missive. Il peut y avoir des tâches d'encre par endroit, du fait d'avoir trop longtemps laissé la plume contre le parchemin, ne trouvant pas les mots au sujet du cas de Petyr.
Evidemment, Lysa ne rebondit pas sur le sujet de Rhaenys car elle pense que cela n'est pas prudent. Elle n'accuse pas non plus Rhaegar de quoi que ce soit, se contentant d'écrire son incompréhension et son inquiétude, mais la phrase où elle mentionne le fait qu'Andar lui avait dit qu'il ne pensait pas le roi rancunier peut faire comprendre au Royce que Lysa se demande si Rhaegar agit comme cela envers Petyr pour se venger des événements du banquet du Val.

HRP : Moi aussi je m'excuse de mon retard ^^ Je devais jouer l'entretien avec Rhaegar mais ça a été annulé, voilà pourquoi je n'ai pas répondu plus tôt ^^

Très chère Lysa,

Je suis navré d'avoir répondu aussi tardivement, vous n'êtes pas sans savoir que le voyage ne m'a pas permis de vous répondre. La bataille de Winterfell fut éprouvante mais fort heureusement, la famille Royce n'a subi aucune perte, Waymar et Robar sont sains et saufs, je me l'étais promis. Robar fut blessé gravement au bras, quant à moi, ce fut ma jambe. J'ai la désagréable sensation d'être devenu infirme, incapable de marcher sans une canne ou sans boiter, je n'ai plus rien du jeune écuyer que vous aviez connu. C'est pour cela que nous avons mis tant de temps à revenir à Roches-Aux-Runes. Mais le principal est que nous soyons tous en vie ! Lord Horton Rougefort est tombé. Une perte colossale pour le Val car il était un homme bon, un chef de famille respecté et aimé. Puissent les Sept prendre soin de lui dans l'autre monde.

Votre inquiétude concernant Petyr me paraît tout à fait légitime, Lord Baelish n'est pas un guerrier, c'est pour cela qu'il resta dans l'enceinte du château durant la bataille. Dans très peu de temps, il sera très vite de retour auprès de vous, si ce n'est pas déjà le cas. Je n'ose imaginer les dernières semaines angoissantes que vous avez dû passer en songeant à ce qui se tramait dans le Nord. Malheureusement, j'ai peur que le pire ne soit pas derrière-nous, mais devant. Vous avez probablement dû entendre le retour de Viserys Targaryen qui s'est illustré lors de la bataille sur son dragon. Ce n'est pas anodin et cela n'annonce rien de bon. Faîtes attention à vous, en ces temps troublés.

En plus de cette lettre, vous trouverez le présent que vous m'aviez confectionné à Vivesaigues, je vous le prête afin de vous montrer que malgré la distance, je suis toujours votre allié et ami. Puisse ce cadeau vous accompagner et vous rappeler que notre amitié est toujours là. Je compte sur vous pour me le rendre en main propre la prochaine fois que nous nous verrons que ce soit à Port-Réal ou dans le Val.

Prenez soin de vous,
Votre fidèle ami,
Andar Royce.

Mon cher Andar,

Qu’il est rassurant de recevoir cette lettre portant votre sceau et de lire vos mots. Quel soulagement d'apprendre que vous comme vos frères soyez sortis sains et saufs de cet enfer de glâce. Je suis désolée d’apprendre que vous ayez été blessé, mais comme vous le dites, le plus important est que vous soyez toujours des nôtres, ainsi que vos frères.

Une bien triste nouvelle pour Lord Horton et pour les Rougeforts…C’était en effet un seigneur aimé et respecté. J’imagine le chagrin que doit être celui de sa famille. Qu’il repose en paix dans l’autre monde, c’est tout ce que nous pouvons lui souhaiter désormais…

Petyr est en effet déjà rentré auprès de moi, mais il a été gravement blessé lui aussi, bien qu’il soit, comme vous me le dites, resté dans l’enceinte du château. Lorsque ces créatures terribles ont franchis les remparts du château, Petyr s’est interposé pour protéger les deux jeunes fils de Catelyn. Sans lui, peut-être seraient-ils morts à l’heure actuelle. Sûrement, devrais-je plutôt dire. J’ai failli le perdre et je ne peux donc qu’être davantage reconnaissante de l’avoir à mes côtés. Sans avoir les aptitudes militaires d’autres seigneurs, il n’a pourtant pas hésité à faire preuve de courage pour protéger de faibles enfants. J’en viens souvent à me dire qu’il est trop bien pour moi, mon cher Andar. Les gens, surtout dans le Val, ne le connaissent que trop mal…

Notre mariage, d’ailleurs, est maintenu à la date à laquelle nous avions initialement pensé. Ce sera un mariage en petit comité en sans prétentions bien sûr, mais cela me ferait grand plaisir de pouvoir vous compter parmi nous. Je comprendrais toutefois que vous ayez besoin de repos et ne puissiez faire le déplacement…En tout cas, sachez que toute votre famille est conviée à être de nôtres et que nous serions heureux de vous y voir.

Evidemment, j’ai appris le retour du frère du roi en Westeros. Cela est sujet de biens des conversations à Port-Réal. Je vous remercie de votre sollicitude et vous renvoie votre conseil, mon cher Andar. Nous vivons des temps bien troublés...J’aurais espéré que cette guerre si particulière signe la fin des inquiétudes mais force est de constater que ce n’est pas le cas…

Votre geste me va droit au cœur. Vous l’avez donc conservé si soigneusement, après toutes ces années ! C'est vrai, cela ne m'étonne pas ; vous sembliez l'apprécier lorsque je vous en ai fais cadeau. Mais, cela me touche. Il est étrange de si dire que ce présent provient d’une époque si calme et innocente, qui semble si lointaine et parfois même irréelle, n'est-il pas ? Puisse-t-elle revenir bientôt, cette époque. Que vos enfants au moins connaissent le temps béni de l’innocence que nous avons un jour connu nous aussi…

Mes amitiés à votre épouse et à votre frère,

Prenez bien soin de vous,

Votre amie sincère,

Lysa Arryn.