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[FB] La Bâtarde, le Mestre & le Tournoi

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La Bâtarde, le Mestre & le Tournoi

La naissance n’écrit jamais rien quand la vie est la véritable encre



Mestre Alaric & Shyra Storm

An 301, Lune 12, Semaine 2

C’était une splendide journée pour un aussi grand et attendu tournoi. Ils étaient venus de tous bords de Westeros, afin d’observer un des plus grands tournois de ces dernières décennies, ou de tenter d’acquérir gloire, richesse, et peut-être un beau parti en brillant devant ces dames et demoiselles, et le Roi en personne qui était venu dans la demeure estivale de sa famille qu’il avait fait reconstruire.

Les gradins étaient bondés, le soleil éclairant un superbe ciel bleu, et le tournoi avait été lancé, les premières joutes commençant sous les vivats et acclamations du public, qu’il s’agisse des tribunes des nobles, ou des zones réservées aux simples roturiers.

Le Mestre Alaric lui, n’en entendait que les échos. Il était arrivé en ces lieux un jour avant, en accompagnant son seigneur, Messire Penrose ainsi que son fils aîné, tout deux avides de quérir ne serait-ce qu’une once de gloire au sein de ce tournoi où bien grand monde avait été convié, et en effet venu. Entre le Roi, des nobles de longues et prestigieuses lignées et grands et braves chevaliers de tout bord, une communauté hétéroclite temporaire et assez unique s’était formée à Lestival pour le temps du tournoi. Le Mestre fut d’ailleurs amusé d’apprendre la présence d’une vieille connaissance de sa part, la Vipère Rouge, qui bataillait parmi tant d’autres participants dans l’espoir de devenir le vainqueur ultime du tournoi.

Mais Alaric n’était pas ici pour le tournoi, il l’était pour son seigneur et le fils aîné de celui-ci. Mais le fils était parti s’entraîner dans son coin en solitaire comme à son habitude, et le seigneur avait congédié son Mestre quand il avait décidé de s’offrir les services d’une plantureuse dame de joie. Après tout, ce n'était pas ce qui manquait parmi les vastes étendues du campement installé pour accueillir tous ces nobles et chevaliers ! Se retrouvant à voguer à travers toutes ces tentes, sans rien avoir à faire, Alaric le reconnaissait, il avait eut peur qu’une de ces dames de joie ne cherche à l’aborder, ou pire, qu’un individu mal intentionné ne lui cherche des ennuis ! Mais cela serait étonnant. Alaric était dressé comme à son habitude, une tenue sobre et humble, son petit chapeau si distinctif bien installé sur la tête, et sa chaîne de Mestre à peine dissimulée sous sa tunique.

C’est finalement une occupation bienvenue qui lui permit de se sentir utile et à ne plus rester tel un fantôme errant parmi le vaste campement. Une tente médicale avait été installée en amont des champs de joutes, assez proche pour entendre en écho le spectacle en cours, et assez loin pour être invisible des regards indiscrets et du gros de la foule. Plusieurs blessés s’y trouvaient déjà, des malheureux vaincus des premières joutes, surtout des chevaliers inconnus ou nobles très mineurs. C’était connu, on commençait par le bas du panier, pour finir par le haut. Ils ne servaient que de mise en bouche, à échauffer le public, les yeux et les oreilles, avant de passer aux choses sérieuses, aux vrais maîtres de la lance et cavalerie.

Le temps lui était vite passé dans la tente. Les blessés étaient étonnement dignes, et malgré quelques belles blessures, faisant preuve de silence et endurance à la douleur, et les quelques personnes assignées à soigner ces blessés avaient acceptés l’aide du Mestre Alaric en un instant, permettant à ce dernier de revenir -selon lui- au devoir premier des Mestres : soigner ceux en souffrance. Il se surpris d'ailleurs comme à chaque fois de voir à quel vitesse le temps pouvait passer quand il était affairé à soigner, et cela sans qu'il ne s'en aperçoive.

C’est en prenant une pause, lavant avec un chiffon ses mains et avant-bras teintés de rouge, que le Mestre vit une inconnue approcher. Durant une seconde, il crut à l’arrivée -ô drame !- d’une dame de joie, mais un coup d’oeil supplémentaire suffit au Mestre pour voir que la jeune femme -il ne lui donnait pas plus de vingt années et plus que quinze- était dignement habillée, et possédait une allure en nette opposition des dames de joies qu’il avait pu observer lors de son arrivée puis errance dans le camp.

C’est l’observant avec curiosité qu’il vît qu’elle approcha de la tente, mais sans spécifiquement la viser, comme si elle était perdue...errante elle aussi ? C’est quand elle passa à côté de lui, à peine le remarquant, qu’il se permit de l’interpeller avec une voix amicale, un petit sourire et un léger mouvement de main pour attirer son regard, gardant le chiffon taché de sang dans l’autre :

- Ma Dame ? Ma Dame, êtes vous perdue ? Avez vous besoin d’aide ?

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La Bâtarde, le Mestre & le Tournoi
An 301, lune 12,  semaine 2.

La journée était belle, le tournoi battait à son plein, les nobles de tous Westeros étaient réunis. Le tournoi de Lestival, c’était un grand tournoi organisé, très attendu. Plusieurs nobles voulaient tenter de s’acquérir des richesses, de la gloire et de la renommée. Le Roi en personne s’était présenté à Lestival, ce qui rendait l’évènement davantage prestigieux. La famille Cafferen était présente à ce tournoi, non pas en tant que jouteur mais bien en tant que spectateur. Les gradins étaient pleins, le soleil régnait sur les terres de Lestival, la bonne humeur était présente. C’était la première fois de sa vie que Shyra avait l’occasion de se rendre dans un évènement aussi dense. Elle en était émerveillée, elle qui n’avait jusque-là jamais pu se rendre dans les quatre coins de Westeros comme elle le souhaitait. Shyra découvrait également les cinq autres peuples vivant dans le continent, on pouvait vraiment y croiser de tout : Des Nordiens, des Valois, des Dorniens, des membres de la Couronne, des Conflanais. C’était l’ultime occasion pour elle d’en savoir plus sur ces peuples, elles les admiraient presque tous. Lorsque les joutes avaient débuté, elle s’était placée près de son frère et de son père dans une place assise afin d’y admirer les nombreux combats qui se déroulaient dans l’arène. Dans sa tête, la bâtarde avait déjà fait une liste de lieux à découvrir ici à Lestival, elle y avait bien évidemment demandé la permission de son père pour se déplacer. Shyra vivait l’événement à fond, lorsque ses jouteurs préférés combattaient, elles les encourageaient à fond, se mêlant aux applaudissements du public bien qu’elle se faisait parfois discrète pour ne pas attirer l’attention sur elle, elle qui restait une bâtarde. Naturellement, elle n’aurait pas hésité à ignorer les critiques de la noblesse westerosi, cependant à l’instant présent, elle se devait de ne pas attirer les foudres sur le nom de sa famille. Pour cet événement, la bâtarde avait un but clair, elle se devait de récolter le maximum de connaissance sur le tournoi de Lestival, la curiosité ne cessait de l’envahir, elle qui restait souvent cloitré dans son fief natal à Bourgfaon. Profitant d’un temps de pause entre les joutes, Shyra avait fait signe à son père et son frère qu’elle allait s’éloigner un temps afin de parcourir les coulisses de Lestival, pour y admirer les recoins.

Son premier objectif était d’aller consulter les immenses tentes où pouvait reposer les blessés des joutes. Elle ne voulait pas se recueillir auprès d’un des jouteurs, non cela aurait pu être mal perçu, Shyra voulait uniquement se renseigner sur les techniques de soin des plus grands mestres de Westeros. Au fond d’elle, la bâtarde avait toujours été attirée par ce qui pouvait toucher le corps humain, les nombreuses faiblesses que le corps pouvait cacher, les blessures qui pouvaient être fatales pour un homme où encore, le soin. Etant une femme et en plus de cela une bâtarde, Shyra ne pouvait pas y suivre de formation, elle pouvait apprendre que les premiers soins. Traumatisée par la tentative d’empoisonnement de son ex-belle-mère sur son frère, Shyra s’était dit qu’en apprendre plus aujourd’hui en rencontrant un mestre pourrait lui être bénéfique. C’est ainsi qu’elle n’avait pas hésité à prendre le pas afin de tenter de trouver les tentes où était soignés les blessés des joutes. Shyra avait du mal à trouver son chemin, elle n’était pas perdue mais ne connaissait point les divers emplacements de Lestival. Elle n’hésitait pas à demander d’une manière douce aux roturiers et aux nobles qu’elle croisait son chemin afin de se rendre dans ces fameuses tentes le plus rapidement possible. Les joutes n’allaient pas tarder à reprendre, elle fallait donc qu’elle se dépêche pour assister aux seconds tours, la bâtarde ne voulait en aucun cas y rater un seul morceau alors elle accéléra le pas. Au loin, elle y avait perçu des tentes, la bâtarde avait légèrement plissé les yeux afin d’essayer d’y reconnaître la tente médicale. Shyra marchait de manière assez aléatoire et par conséquent ne faisait pratiquement pas attention aux personnes qui l’entouraient. Cependant, la bâtarde s’était fait interpellé par une voix non familière, automatiquement celle-ci s’était tourné vers la silhouette qui s’adressait à elle, joignant ses mains d’une manière polie. Elle avait rapidement détaillé l’homme qui l’avait interpellé, il s’agissait de quelqu’un qui pouvait s’apparenter de première vue à un mestre. D’ailleurs, il avait l’air sympathique alors elle n’avait pas hésité à s’incliner respectueusement tout en lui rendant un sourire. Celui-ci lui avait demandé si elle était perdue, bien qu’elle ne l’était pas vraiment elle s’était empressée de sauter sur l’occasion se présentant à elle, s’approchant d’un pas de l’homme à l’allure d’un mestre. « Non je ne suis point perdue, il me faudrait juste quelques renseignements… » avait-elle commencer, d’une tonalité de voix hésitante. « Etes-vous mestre ? Est-ce bien-là la tente des jouteurs blessés ? » avait-elle conclu en interrogeant le monsieur face à elle, l'espoir naissant.


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La Bâtarde, le Mestre & le Tournoi

La naissance n’écrit jamais rien quand la vie est la véritable encre



Mestre Alaric & Shyra Storm

La Dame sembla remarquer l’interpellement du Mestre et s’approcha alors de lui, venant s’incliner à sa grande surprise avant qu'elle ne lui adresse la parole. Maintenant qu’elle était plus proche de lui, le Mestre pouvait bien plus aisément observer de plus près cette jeune Dame qui semblait a premier égard perdue. Elle ne devait pas avoir plus de la vingtaine d’années, elle possédait des traits fins et concis, un visage harmonieux et un corps bien structuré appuyé par une tenue dont l’origine laissait guère de doutes sur son statut, ou du moins sa richesse. Alaric en était certain, il avait affaire ici à une jeune et jolie Dame de la noblesse. Ce qui rendait son inclination envers lui d’autant plus troublante et intrigante.

Oh, cela lui fît plaisir bien évidemment, mais d’habitude les nobles présentaient leurs remerciements par la parole, et non par les gestes. Peut-être était-ce là sa jeunesse qui parlait à cette Dame ? Ou bien le Mestre s’était-il trompé et elle était une roturière fort bien habillée et jolie ? Il fallut que la voix de la jeune Dame lui parvienne pour que le vieux Mestre sorte de ses pensées et focalise à nouveau son attention sur le monde réel. Il réfléchis seulement deux petites secondes avant de répondre, sur un ton des plus cordial et amical possible :

- Point perdue dites-vous ? Pourtant, vous ne me sembliez pas avoir l’air d’être plus familière des lieux que je le suis moi-même ! Il se permit alors de sourire et rigoler légèrement, surtout pour mettre la jeune Dame à l’aise. Et pour vous répondre, oui effectivement, il m’est bien donné que je soit Mestre, ma chaîne bien complète en témoigne si vous avez le moindre doute ! Et c’est également bien la tente des blessés, enfin, ceux qui n’auraient pas une tente personnelle qui soit suffisante ou équipée pour les soigner efficacement. Vous cherchez l’un de vos parents qui a concouru peut-être ?

Le Mestre sembla alors réaliser quelque chose et se prit de surprise, se frappant d’un coup de la paume de la main droite le front, laissant voir le sang séché sur ses mains.

- Mais quel étourdi je fais ! Pardonnez-moi ma Dame, l’idée de me présenter ne m’est point venue correctement. Je suis le Mestre Alaric, attitré à la maison Penrose, à votre service également, ma Dame.

Il s’inclina alors très respectueusement, bras longs du corps et regard dirigé vers le sol, ne se relevant que lorsque la jeune Dame aura prit la parole.

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La Bâtarde, le Mestre & le Tournoi
An 301, lune 12,  semaine 2.

L’homme qui l’avait précédemment interpellé avait l’allure d’un de ces hommes aux profondes connaissances. Shyra n’avait connu que ceux de Bourgfaon mais la personne qui était en face d’elle leur ressemblait fortement. La Storm se méfiait tout de même, alors elle avait ainsi pris le temps d’analyser minutieusement l’homme âgé qu’elle avait devant elle. C’est ainsi après qu’il eut lui proposer son aide que la pression s’était rapidement relâché chez la jeune femme. Elle avait trouvé ce monsieur plutôt sympathique à première vue, alors elle légèrement incliné en guise de respect. Pour Shyra ce geste était normal, bien qu’on pouvait facilement croire que la jeune femme était une dame, ce n’était pas le cas, il s’agissait d’une bâtarde. Ainsi, elle n’était hiérarchiquement au-dessus d’aucun noble, ici lors du Tournoi de Lestival, il en sortait à chaque ruelle. Pour ainsi éviter tout malentendu, Shyra faisait preuve d’énormément de politesse et de respect avec toutes les personnes qu’elle croisait qui pouvait s’apparenter à quelqu’un d’important. La jeunesse de Shyra se voyait, elle n’était jusqu’il y a très peu de temps, pas habitué à interagir avec des nobles. Après s’être redressé et rendu un charmant sourire à l’homme, elle ne tarda pas à répondre à sa question, affirmant qu’elle n’était pas perdue tout en lui demandant des renseignements et sa position. Il était important pour Shyra de connaître le statut du monsieur, elle qui avait tant cherchée pour rencontrer un autre mestre que ceux de Bourgfaon, voila peut-être qu’il y en avait un juste devant elle ! Shyra s’était rapidement rendu compte qu’elle avait sorti l’homme de ses pensées, alors elle avait rapidement pris une mine désolée, après tout elle ne voulait point déranger. La bâtarde s’était rapidement joint au rire de l’homme qui venait de lui répondre, il n’avait pas tort sur ce point, elle ne connaissait pas les lieux mais étant toujours dans l’enceinte du tournoi elle pensait retrouver son chemin rapidement grâce aux indications. « Il est vrai que je connais peu cet endroit je vous l’accorde ! » avait-elle simplement répondu, affichant un sourire sincère sur son visage.

Finalement, ses doutes s’étaient avérés réelles, il s’agissait bien d’un mestre qu’elle avait en face d’elle. Le visage de Shyra exprimait un réel ouf de soulagement, ainsi allait-il peut-être pouvoir combler la curiosité de la jeune femme par son savoir ? La brune l’espérait. « Non, je… » Alors que Shyra allait répondre à la seconde question du mestre, celui-ci l’avait rapidement interrompu en se rattrapant afin de se présenter à la jeune femme. Il s’était alors excusé, tout en s’inclinant respectueusement, le regard vers le sol. L’attitude du mestre avait réellement surpris la jeune femme qui n’était point habitué à recevoir de tels politesses. De part son statut elle se devait d’indiquer à l’homme qu’il n’était pas nécessaire d’agir d’une telle façon, elle craignait que cela fasse scandale si un noble qui connaissait son identité voyait cette scène. Shyra avait alors esquissé un sourire gêné, elle ne savait réellement pas comment réagir face à cette situation peu banale. « C-Ce n’est point grave ! Je vous en prie, redressez-vous… » avait-elle débuté, la gêne pouvant clairement se faire entendre dans sa voix. « Je… Je suis Shyra ! Shyra Storm, fille du Lord Arstan Cafferen. » avait-elle conclu en espérant faire comprendre son réel statut au mestre, elle avait compris qu’il pensait qu’elle était une noble lorsqu’il l’avait appelé « Ma dame » Pleine d’appréhension, Shyra jouait avec ses mains, déviant son regard du mestre pour ne pas lire la surprise - possiblement du jugement - sur le visage de celui-ci. La Storm redoutait de faire fuir l’homme, comme beaucoup de nobles avaient l’habitude de faire lorsqu’ils entendaient le nom de famille de la jeune femme. Généralement, elle n'en avait cure de leur réaction, mais à l'instant Shyra voyait en ce mestre son unique opportunité d'approfondir ses connaissances.

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La Bâtarde, le Mestre & le Tournoi

La naissance n’écrit jamais rien quand la vie est la véritable encre



Mestre Alaric & Shyra Storm

Le Mestre fut surpris. La jeune femme face à lui était rapidement passée d’une jolie petite brindille un peu perdue mais curieuse, à une jeune femme sans doutes gênée et mal à l’aise, à en témoigner par son regard fuyant et le tic avec ses mains, que le Mestre connaissait ici que trop bien, pour l’avoir lui-même eut quand il avait commencé ses études à la Citadelle il y a déjà bien des années. Ou quand il parlait à des femmes, ironiquement !

Visiblement, à la conclusion logique, cela était lié à son statut. Car la jeune Dame venait de s’annoncer. Ainsi, elle était la fille du seigneur Cafferen, héritière de sang d’une noble maisonnée de l’Orage, celle du faon. Alaric avait entendu parler de lui, il faut dire que la légitimation de son fils aîné et bâtard avait fait son bout de chemin dans les terres de l’Orage, et le seigneur Penrose avait assez rigolé là-dessus à pleine gorgée pour que le Mestre note l’information dans son esprit.

Ainsi, elle était donc la sœur de l’héritier légitimé de Bourgfaon. Ce qui faisait sens, vu que un très grand nombre de maisons orageoises avaient fait le déplacement jusqu’au tournoi de Lestival ! Ce qu’il ne comprenait pas en revanche, était l'attitude qu’avait adoptée la jeune “Storm” à son égard quand elle s’était annoncée. Cela était sans doutes lié à son statut de son bâtarde, mais le Mestre ne comprit pas. Il n’était point quelconque noble ou personne à même de juger ! Diantre ! Lui même était né-paysan, la plus basse de toutes les couches sociales de Westeros ! Il n’était clairement pas à même que de jauger la jeune femme lui faisant face uniquement sur son statut d’être née hors-mariage, et cela avait été le cas, et bien, il aurait été un sacré hypocrite avec beaucoup de touquet !

D’ailleurs, voyant son malaise, le Mestre sourit et toujours avec la même voix tendre et contrôlée, émit ses pensées à haut, afin de rassurer la jeune femme :

- Enchanté Dame Shyra, tout le plaisir est pour moi ! J’ai entendu parler de vous et de votre frère. J’ose supposer que votre père et frère sont ici pour participer au tournoi ? Je n’ai point encore vu leur blason flotter au vent où eut écho de leur présence en joute, mais vu le nombre de tentes qui s’accumulent dans tous les sens, ce n’est pas faute d’avoir essayé, juré sur la barbe du Conclave !

Il se permit alors un petit rire, s’amusant effectivement de la taille incroyable -et d’aucun dirait disproportionné- du tournoi et des participants venus des quatre coins de Westeros, et aussi afin de détendre la jeune Dame Shyra qu’il sentait toujours un peu gênée.

- Mais et bien ! Il me semble que juste avant, vous clamiez rechercher des renseignements Dame Shyra, et bien donc, si je puis vous aider en ma qualité d’humble Mestre, je vous en prie, je suis à votre service, n’hésitez pas !

Après tout, en sa qualité de Mestre, cela était le sens même de sa vie, et il faisait cela avec grand plaisir !

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La Bâtarde, le Mestre & le Tournoi
An 301, lune 12,  semaine 2.

Shyra savait, elle l’avait vécu énormément de fois pour anticiper la réaction de certaines personnes lorsqu’elle se présentait.
Semi-roturière, les nobles passaient vite leurs chemins, comme s’ils n’avaient guère du temps à perdre avec une femme de ce statut social. La jeune femme avait l’habitude, elle avait appris à s’en amuser, affichant un sourire amusé lorsqu’elle les faisait fuir.
Elle se sentait clairement plus intelligente qu’eux, ils avaient un orgueil mal placer, cela les rendaient plus laids et idiots. Heureusement, tous n’étaient pas aussi abrutis, elle pensait notamment à sa charmante amie, Heida Fell. Paradoxalement, elle l’avait sauvée lorsqu’elle était plus jeune d’une tentative de viol, orchestré par un de ces nobles qui voulait tant lui nuire. Depuis, elles avaient fait connaissance et avaient grandi ensemble en devant inséparable. Shyra ne connaissait pas la réelle provenance du Mestre Alaric, elle ne connaissait pas sa mentalité peut-être était-il un de ses nobles qui avait courageusement choisi la voie de devenir mestre ? La jeune femme avait pris peur qu’un scénario identique se déroule. C’était difficilement envisageable mais ça restait largement possible.
Alors ça embêtait l’Orageoise, elle qui d’habitude passait outre les réactions. Cette fois-ci c’était légèrement différent, il s’agissait d’un mestre et ceux des autres régions étaient très réputées. Sa curiosité avait pris le dessus, elle ne voulait pas le laisser lui échapper. Elle n’était pas certaine de voir d’autres mestres, peut-être celui devant elle était le plus compétant de tous ? Elle avait beaucoup de questions à lui poser.
Poliment elle avait relevé la tête, le regard hésitant, détaillant le visage du mestre. Shyra continuait de jouer avec ses mains, l’air d’attendre une quelconque réaction de sa part.

Un léger sourire s’était naturellement formé sur son visage lorsqu’elle put voir le faciès de celui-ci se détendre à nouveau alors qu’il avait pris la parole. Elle prêtait une oreille très attentive aux élocutions du Mestre Alaric, s’approchant légèrement de lui pour diminuer l’assez grande distance qu’il y avait entre eux.
Ah ? Alors comme ça il avait entendu parler de son frère ? C’était certainement dû à la récente légitimation de Tavish, la nouvelle avait dû faire le tour de l’Orage, non… même du royaume !
Le sourire de Shyra s’était élargit lorsque le Mestre avait parlé de son frère, lorsqu’on parlait de lui la jeune brune avait toujours bonne mine car généralement on ne lui en disait que du bien.
« Malheureusement non, mon père ainsi que mon frère ne participent pas au tournoi, ils sont comme moi à la place de spectateur. » commença-t-elle tout sourire, sa voie s’était clairement apaisée, elle paraissait rassurée. Les signes de stress de Shyra avaient complètement disparu alors qu’elle s’était permise de rejoindre le mestre dans son rire, d’une manière complice.
« Des renseignements ? J’avais presque oublié ! Hm… » déclara-t-elle, l’air de réfléchir.
C’était le moment souhaité mais il était bien plus difficile d’aborder ses questions qu’elle ne l’avait imaginé. Elle en avait des tonnes, sur sa formation, sur son histoire, sur ses connaissances…
L’Orageoise voulait clairement tout apprendre du fameux mestre, après tout elle en avait éperdument cherché un pour assouvir sa curiosité.
Sachant que cela allait peut-être prendre un certain temps, Shyra se tourna vers un banc qui était présent à quelques pas d’eux, invitant poliment le mestre à venir s’y asseoir. Elle n’allait quand même pas laisser ce courageux monsieur rester debout alors qu’elle prenait de son temps.
Après s’être assied à quelques mètres du Mestre, Shyra porta son attention sur certains colliers - des médaillons ? - qu’avaient le mestre, plissant des yeux en les analysant.
« Pourriez-vous me dire… qu’est-ce que c’est ? » demanda-t-elle simplement, orientant ses iris brunes vers ceux d’Alaric. Elle était prête à sagement l’écouter, gardant un sourire aux lèvres.


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La naissance n’écrit jamais rien quand la vie est la véritable encre



Mestre Alaric & Shyra Storm

Ce fut avec le sourire que le Mestre vit son interlocutrice se détendre à son contact et légèrement se rapprocher. C’était un bon signe qu’il l’avait mise en confiance, et c’est ce qu’il espérait ! Il ne mordait pas après tout, et à vrai dire, le Mestre n’avait jamais connu aucun de ses semblables faire de même ! Cela n’était absolument pas leur rôle après tout ! Peut-être était-ce de voir qu’il n’avait guère tenu compte en rigueur de son statut de bâtarde ? Après tout, Alaric, de tout homme, était sans doutes l’un de moins à être légitime pour la juger. Car a vrai dire, en un sens, Dame Shyra lui faisant face était de meilleur stature sociale que lui ! Pas difficile cependant, quand on était un né-paysan, issu du niveau le plus bas de la société westerosi.

La surprise put cependant se lire sur son visage quand il apprit que son frère et père, respectivement seigneur et nouvellement désigné héritier de la maison Cafferen, ne participaient pas au tournoi. Oh, ils avaient sûrement leurs raisons propres, et cela n’était de toute manière pas du ressort des affaires du simple Mestre qu’il était, même si la curiosité le piquait. Et puis ce tournoi avait dors et déjà assez de compétiteurs comme ça !

C’est de pas légers et simples que le Mestre suivit son interlocutrice et vint se poser sur un banc, prenant enfin un peu de temps pour souffler après les derniers temps qu’il avait passé à soigner les blessés du tournoi. Ces événements, bien spectaculaires, pouvaient être parfois extrêmement violents ! Il suffisait de voir les blessures et séquelles de certains pour dire que même le meilleur des chevaliers n’était pas à l’abri d’un mauvais sort en participant au tournoi...voir même à l’abri de la mort. Les mains encore couvertes de sang à peine séché témoignait de cette réalité et du travail que lui et les autres Mestres se devaient de remplir pour le bien de leurs seigneurs et d’autrui.

Quand vint la question sur ses maillons, cela surprit en un premier temps le Mestre, surprise pouvant être vue avec ses rides se tirant et ses yeux s’écarquillant. En voilà et bien donc, une étrange question ! Les Mestres étaient connus de partout en Westeros, au service de chaque maisonnée que comptait le continent, mais aussi de tous ceux dans le besoin, s’ils le pouvaient. Et la Dame Shyra lui faisant face venait de la maison Cafferen, et quand bien même bâtarde de son état, il semblait bien incongru qu’elle n’est aucune idée ne serait-ce qu’à la signification globale de ces maillons...mais soit ! Alaric était un Mestre, et son rôle était d’apprendre, d’enseigner et de transmettre !

- Ceux-ci ? Ses doigts vinrent soulever légèrement le devant de sa chaîne afin de mieux les présenter à son interlocutrice. Ce sont les maillons formant ma chaîne, Dame Shyra. La preuve formelle et irréfutable que je suis un Mestre, ayant accompli sa formation dans la Citadelle et donc au service d’une maisonnée m'ayant été désignée, dans ce cas-ci la maison Penrose. Voyez-vous, chaque maillon représente un domaine dont j’ai appris la maîtrise, et donc je peux me targuer de posséder suffisamment de connaissances pour pouvoir enseigner et transmettre ce savoir. Du moins, en théorie !

Il eut alors un rire sincère. Car en effet, bien menteur serait le Mestre -ou même personne quelconque- que de prétendre à la science infuse, que cela soit de manière globale ou alors dans un simple domaine. Lui-même, encore aujourd’hui, et après une vie déjà plus qu’admirablement longue selon les standards de sa condition de naissance, continuait d’apprendre, de découvrir et de s’émerveiller devant ce que ce monde si vaste avait à proposer de toujours neuf, de toujours si exceptionnel.

- Comme vous pouvez le voir, Dame Shyra, chaque maillon est fait d’un métal différent, chacun représentant un domaine particulier. Par exemple, celui-ci, en cuivre, représente pour faire simple l’Histoire. Sa connaissance et sa transcription. Il y a aussi celui d’or rouge -mon tout premier-, qui est dédié à l’agriculture, rappel de mes humbles origines de né-paysan. Et puis…

Faisant légèrement tourner sa chaîne, il présenta alors à la bâtarde un maillon se différenciant clairement des autres d’un éclat singulier et d’un aspect presque...mystique.

- Ma petite fierté. Un maillon d’acier valyrien pur. Représentation des “grands mystères” comme le nomme le Conclave, tout ce qui touche à la magie, aux savoirs oubliés et incompris. Au mysticisme de ce monde.

Un large sourire se dessina alors sur le visage ridé du Mestre, témoignant de la petite fierté qu’il éprouvait à la possession d’un pourtant si simple et humble objet, qu’il avait mit des années à acquérir.

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La Bâtarde, le Mestre & le tournoi
An 301, Lune 12, Semaine 2

Si Shyra respectait entièrement les hommes qui joutaient, elle respectait moins la violence de ces affrontements. La bâtarde de Bourgfaon n’en avait encore jamais vu jusqu’à aujourd’hui mais elle n’en était clairement pas fan. Ce qu’elle préférait ici à Lestival, c’était plutôt l’ambiance qui y régnait. Aujourd’hui, elle avait eu l’occasion de faire plusieurs découvertes, de se laisser aller librement à l’exploration de nouvelles terres et de nouvelles cultures. Ce tournoi avait attiré les peuples des sept couronnes réunis, même les Nordiens étaient présents, c’était pour ainsi dire. Alors, quand les pauses des combats avaient lieu, elle s’écartait seul ou avec sa meilleure amie, Heida Fell. Cette fois-ci elle avait décidé de s’égarer seul et de partir à la rencontre d’un mestre étranger. Après plusieurs minutes de cherche, elle était tombée sur l’agréable homme qu’elle avait actuellement en face d’elle. Le Mestre Alaric. Elle avait vraiment eu du bol. Courtois et aimable, elle avait rapidement fait sa connaissance et c’est ainsi qu’elle avait commencé à lui poser quelques questions. Shyra était une jeune fille plutôt curieuse, elle voulait connaître l’expérience de ce mestre étranger et en apprendre plus, elle avait un réel désir d’approfondir ses connaissances sur le monde. Cela avait du bénéfice, au moins elle pourrait narguer son grand-frère en lui partageant des faits qui lui sont inconnus et se vanter d’avoir plus de connaissances que lui. Elle en riait d’avance. Innocemment, elle lui avait posé une question sur ses médaillons. Ce qui avait apparemment surpris le mestre. Shyra se demandait bien pourquoi alors, elle avait pris le temps d’écouter son interlocuteur.

C’est alors, qu’un sourire amusé venait de se former sur son visage. Bien évidemment, l’orageoise savait que chaque mestres de Westeros possédait chacun des médaillons visant à prouver que c’était bel et bien des mestres. Cependant, elle le reconnaissait, sa question n’avait pas été claire. En réalité, Shyra demandait quels étaient les domaines que maîtrisait le mestre Alaric. Puis, un de ses médaillons lui était particulièrement inconnu… un médaillon assez différent des autres. « Oh, je vous prie de me pardonner, ma question n’avait pas été claire. Bien évidemment, je sais ce que représente vos médaillons, je demandais principalement quels étaient vos domaines ? » demanda-t-elle en approchant légèrement son visage pour les identifier chacun. Elle leva rapidement les yeux d’un air intéressé vers le mestre, qui commença à les détailler. « Oh ? L’histoire ? » laissa-t-elle échapper doucement de ses lèvres, plissant des yeux pour mieux détailler le cuivre. Celui-ci intéressait bien la jeune femme, celle-ci était une véritable adoratrice de l’histoire, surtout celle de sa contrée.
Elle tourna rapidement les yeux vers celui-ci d’or rouge. Celui-ci était particulièrement beau, ainsi c’était son premier médaillon ? Il avait dû certainement travailler très dur pour les acquérir, elle lui vouait davantage un énorme respect pour cela. Il vint très rapidement à montrer celui qui se différenciait clairement des autres médaillons, c’était celui qui intéressait nettement plus Shyra.
Sa beauté et son éclat étaient clairement unique, elle n’avait jamais vu de métal pareil.
« En acier valyrien ? Vraiment ? » demanda-t-elle surprise par les élocutions d’Alaric. Elle ne doutait pas de la véracité des propos du mestre, mais sa déclaration était-elle que Shyra ne put s’empêcher de lui poser cette question rhétorique. Un sourire venait clairement de se dessiner sur le visage de la jeune femme. Elle avait réellement bien fait de s’écarter de son groupe pour venir à la rencontre d’un mestre. Par chance, elle était certainement tombée sur celui avec le plus de connaissances et de mérites. Elle était vraiment ravie de le rencontrer, elle remerciait intérieurement le maître de la lumière pour cela. « J’imagine que peu de personnes ont eu le mérite d’acquérir ce bien parmi-vous ? Cela fait vraiment de vous, un mestre unique ! » répliqua-t-elle avec un léger sourire sur le visage. Ces mots avaient pour but de complimenter @Grand Mestre Alaric, elle faisait honneur au travail et au courage qu’il avait dû avoir pour ressortir de sa formation avec de tels artefacts.



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La Bâtarde, le Mestre & le Tournoi

La naissance n’écrit jamais rien quand la vie est la véritable encre



Mestre Alaric & Shyra Storm

C’est avec toujours un large sourire que le Mestre secoua la tête, l’air un peu gêné par les propos de la jeune femme :

- Oh je vous prie voyons Dame Shyra ! Nul besoin de me distinguer tant que cela ! Certes, le maillon d’acier valyrien est rare parmi les membres de l’Ordre, et très peu sont ceux qui peuvent se vanter d’en avoir un...ou du moins de s’y intéresser de prime abord !

Il eut un rire jovial alors qu’un retentissement de la foule s’entendit au loin, signe que les joutes continuaient de plus belle en cette première journée de tournoi. Un tournoi si vaste...on en avait plus vu depuis celui organisé avant la Rébellion de Robert...mais heureusement cette fois les circonstances étaient plus tranquilles, apaisées, avec un roi juste et bien appuyé, et pas fou, arbitraire et cruel à souhait. Un temps qu’il avait connu -certes de loin mais tout le Royaume en souffrait- et dont il était content d’être débarrassé.

Son attention se reporta alors à nouveau sur la jeune orageoise, se faisant violence pour ne pas se perdre encore une fois dans ses esprits :

- Mais en un sens, l’on peut dire que vous avez raison...chaque Mestre est unique ! Comme chaque personne ! Comme chaque Dame, Chevalier, Prince, Princesse ou Roi ! Vous même êtes unique Dame Shyra, telle que vous êtes en ce moment même ! Et vous le serez toujours !

Il dit cela tout en gardant son grand sourire sincère, son attention se portant alors sur le fameux maillon d’acier valyrien qu’il prit entre ses mains ridées, ses yeux pétillants légèrement, son sourire se faisant encore plus fort.

- Saviez-vous qu’ils étaient forgés sur-mesure, à chaque fois ? C’est...je dois bien l’admettre, une de mes rares fiertés dans la vie que d’avoir un tel objet. Même si loin de moi l’idée de pouvoir prétendre la devant vous que je pourrais faire apparaître des fantômes ou faire éclore des œufs de dragons, hahaha !

Après ce nouveau rire, il finit par se calmer, et s’inclina alors devant la jeune femme, comme s’il le faisait face à une vraie dame noble :

- Vos mots sont sincères et touchant, et je vous remercie Dame Shyra. Une telle curiosité à votre âge, fait toujours plaisir à voir ! Si seulement certains pouvaient prendre exemple sur vous…

L’image de Cortnay, fils aîné du seigneur Penrose, vint alors en tête au Mestre. Un jeune homme doué et travailleur, mais bien plus porté sur la bagarre, les contes épiques et les frivolités de la vie que le savoir pur et dur. Mais bon. Il devait faire avec de toute manière, car tel était son devoir de Mestre.

-...Ils bénéficieraient de “bonnes graines” comme l’on dit dans le Bief ! Il se redressa alors. Enfin ! Ai-je satisfait votre curiosité, Dame Shyra ? Puis-je autre chose pour vous ? Il prit alors un air plus pensif, se massant son menton couvert par sa longue barbe blanche. Bien étrange pour chercher des renseignements quand j’y pense. Ne devriez-vous pas être avec votre père ou votre frère, au moins ? Le tournoi vous ennui tant que ça ?

Ses dernières paroles s’accompagnèrent d’un petit rire jovial, le Mestre comprenant parfaitement que voir à longueur de temps des hommes en armures briser des lances encore et encore pouvait être -pour certains- d’un ennui plus que mortel et que fuir les tribunes étaient une vraie bouffée d’air frais. D’autant que les alentours du champ de joute étaient emplie de vie, une vraie fourmilière ! Une vision qui faisait plaisir à voir pour le Mestre, sous ce grand et magnifique ciel bleu.

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La Bâtarde, le Mestre & le tournoi
An 301, Lune 12, Semaine 2

« Oh, vous n’appréciez guère ? Pourtant c’est clairement un honneur non ? De posséder ce prestigieux anneau valyrien ! » demanda-t-elle de manière rhétorique en connaissant d’avance la réponse. Elle avait baissé les yeux vers l’anneau du mestre qui était fait du fameux métal rare. Il était évident que cet anneau se différenciait des autres, il était finement mieux travaillé et l’éclat de celui-ci était bien plus lumineux. Rapidement, elle partagea un rire complice avec le mestre, relevant les yeux vers ce dernier. Le brouhaha de la foule ne manqua pas d’attirer à nouveau l’attention de Shyra, les batailles avaient repris, elle était en retard sur ce qu’elle avait prévu de faire et même si la violence des combats la mettait parfois mal à l’aise, elle ne pouvait manquer les combats au risque d’inquiéter son frère, son père et même sa meilleure amie Heida Fell. Shyra espérait qu’ils ne remarqueront pas son absence, pour pas qu’ils ne s'inquiètent inutilement. De toute façon, il n’y avait pas de raison de s’inquiéter. Le tournoi se déroulait paisiblement, il n’y avait pas cette fameuse tension d’il y a 18 ans qu’on lui a sans cesse répété depuis sa tendre enfance. Cette atmosphère pleine de méfiance, de doute, de complot qui planait il y a 18 ans n’était point au tournoi de Lestival et cela était bien mieux comme ça. Shyra sentait qu’elle pouvait faire confiance à presque tous les individus qu’elle croisait, ils respiraient la bienveillance pour la plupart alors il n’y avait pas à s’affoler si elle était en retard de seulement quelques minutes.

Toujours dans ses pensées, elle y avait été sortie par la voix du mestre qui l’interpella. Rapidement, elle avait ancré ses yeux ambrés dans celui-ci pour l’écouter pleinement. Elle ne put s’empêcher de rougir légèrement face aux compliments du mestre avant d’afficher un léger sourire. Quand elle disait qu’ils respiraient tous la bienveillance, elle ne se trompait pas ! « Être unique, c’est ce qu’il y a de plus important pour avoir sa propre image. Vos propos me flattent vraiment @Grand Mestre Alaric, sachez qu’ils me vont droit au cœur ! » répliqua-t-elle, conquise par la gentillesse de l’homme en face de lui. Lorsqu’elle vit le mestre reprendre l’anneau entre ses doigts et l’admirer fièrement, elle ne put s’empêcher d’élargir son sourire davantage. L’homme en face d’elle représentait l’innocence et la pureté complète ! Elle ne lui souhaitait que du bien, cette vision qu’elle avait en ce moment, celle d’un homme fier de son accomplissement ne pouvait que forcer son respect envers lui. « Ils sont tous fabriqués sur mesure ? En y réfléchissant, il est vrai que cela est logique vu la rareté que représente l’acier valyrien ! Mais si vous auriez eu la compétence de faire de telles choses comme éclore un œuf de dragon devant moi, je vous aurai supplié de m’en faire apparaître un ! » blagua-t-elle, riant légèrement sur la fin de phrase. Tout cela n’était que rêve d’enfant mais il est clair qu’elle aurait fortement aimé posséder un dragon, elle ne s’imaginait pas faire toutes ces choses atroces qu’on fait les précédents possesseurs de dragon qu’on lui a raconté dans son enfance mais elle l’aurait plutôt utilisé pour faire le bien autour de ses proches, protéger son père et son frère de tout danger et visiter tout Westeros à dos de dragon ! Hélas, cela ne sera jamais possible car elle ne possède pas d’œuf et seules ceux capables de dresser les dragons jusque ce jour ont toujours été les Targaryens ! Shyra ne put s’empêcher à nouveau de partager un rire complice avec le mestre, elle se calma rapidement en écoutant le mestre à nouveau prendre la parole. « Non, non, non ! Veuillez ne pas réellement me prendre pour exemple mon mestre, je suis très honoré par vos compliments mais disons que ma curiosité est nourrie par le fait que je ne puisse pas souvent sortir de ma ville d’origine après tout… je ne suis ni un homme, ni lady, ni chevalier, ni héritière, ni seigneuresse… mais une bâtarde ! » se permit-elle de plaisanter sur son statut. Il était essentiel de rappeler son origine, elle l’assumait amplement et ne le cacher guère, si quelqu’un avait un problème, que cette personne aille voir Arstan Cafferen !

Elle hocha rapidement la tête lorsque le mestre lui avait demandé si jamais il avait pu répondre à ses questions, il l’avait remarquablement fait ! « Bien évidemment Mestre Alaric ! J’aurai d’autres questions mais je crains que mon père et mon frère ne s’inquiètent de mon absence… » réfléchit-elle une première fois avant d’apporter une autre affirmation dans la foulée. « Non ! Il me faut ces réponses, tant pis si je me fais légèrement gronder, au moins j’aurai satisfait ma curiosité ! » ajouta-t-elle en souriant pleinement au mestre. « Mmh, continuons sur l’acier Valyrien ? Les Valyriens laissent tellement de mystère… peut-être en savez-vous beaucoup ? » continua-t-elle en interrogeant le mestre du regard. « Par quoi êtes-vous passé à la citadelle pour avoir le mérite d’acquérir cet acier ? Vu qu’il est si rare à obtenir, l’apprentissage devait être corsé j’imagine ? Sur quoi sont basés vos apprentissages pour obtenir cet anneau... » Shyra se mit légèrement à hésiter sur sa phrase, en effet ses connaissances ne lui permettaient pas encore de savoir comment les mystères Valyriens sont étudiés à la citadelle pour obtenir cet anneau. « Les grands mystères » comme l’avait évoqué le Mestre était particulièrement vague pour Shyra. « Autrement dit, quels sont les mystères, la magie et les savoirs oubliés que vous étudiez à la citadelle ? Vous voulez parler des dragons, des armes Valyriennes, de la magie Valyrienne où… quelque chose que je ne sais pas encore ? » demanda-t-elle, sérieuse et prête à l’écoute. Peut-être en demandait-elle trop mais Shyra était comme ça, lorsqu’elle était lancée dans une idée, il était difficile de l’arrêter ! Elle ne put s’empêcher d’avoir un léger rire gêné lorsque le mestre évoqua que c’était un moyen bien étrange de chercher des renseignements, en effet, elle ne savait pas comment s’y prendre alors elle avait laissé son instinct prendre le dessus. « Je ne savais pas comment m’y prendre alors… je me suis laissé guidé par le destin et on peut dire qu’il a bien fait les choses ! En ce moment-même si… je devrais être avec mon père et mon frère mais le tournoi en soi n’est pas ce que je préfère le plus… je préfère l’ambiance qui s’y dégage, voir les peuples que je n’ai pas l’habitude de rencontrer comme… les Nordiens ou encore les Dorniens ! Peut-être suis-je la seule qui préfère l’ambiance extérieure d’ailleurs… » dit-elle en étant évasive sur sa fin de phrase. Elle espérait ne pas se faire remarquer, d’habitude, elle n’y aurait pas fait attention mais son frère lui avait à nouveau rappelé de bien se tenir alors si une mauvaise rumeur éclatait par sa faute, elle avait peur de faire un scandale sur le nom de famille de son frère !



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La Bâtarde, le Mestre & le Tournoi

La naissance n’écrit jamais rien quand la vie est la véritable encre



Mestre Alaric & Shyra Storm

Le Mestre Alaric ne put s’empêcher de se faire la réflexion que quand la jeunesse s’exprimait, c’était souvent synonymes de grandes envolées, souvent appuyées par de nombreuses exclamations et une impatience naturelle. C’était leur âge après tout, et la jeune Shyra Storm en faisait bien la démonstration ! Oh, cela n’ennuyait nullement Alaric, bien au contraire ! Discuter était toujours une chance et un plaisir, surtout si cela pouvait être constructif et qu’il pouvait aider son interlocuteur, et à l’occasion son interlocutrice.

Cette dernière semblait bien gênée par les propos du Mestre, qui étaient pourtant pensés du début à la fin. Après tout, il était lui-même issu du plus bas de la société de Westeros, plus bas encore que la jeune dame Shyra qui elle au moins, possédait du sang noble ! Il garda son sourire quand elle le remercia, n’osant l’interrompre même s’il en était un peu gêné. A croire que la jeune Storm n’avait pas eut droit à beaucoup d’amour et de considération...ce qui semblait normal d’un côté, de par son statut, mais qui semblait aussi pas autant à plaindre, car son père, le seigneur Arstan Cafferen, était connu pour son attachement à ses deux enfants né hors-mariage, et malheur à celui qui osait dire la moindre remarque sur eux en sa présence !

A la question sur son anneau, le Mestre répondit avec le sourire toujours présent :

- Bien sûr que cela est un honneur ! Des années et années de travail récompensés dûment !

Puis son éclat de rire accompagna celui de la jeune Storm quand elle mentionna les dragons. Et oui, même lui, Mestre ayant passé des décennies à la Citadelle et possédant le rare anneau d’acier valyrien, ne pouvait prétendre à faire un tel miracle ! Encore fallait-il qu’il possède un oeuf...et bonne chance pour en trouver un en ces temps ! Dans son enfance, la famille Targaryen en possédait encore, mais après le tragédie de Lestival...cela était ironique, étant donné qu’après plus de quarante années, là où était né Sa Majesté en personne, se tenait ce tournoi ! “Quelle chose étrange que de pouvoir vivre aussi longtemps”, pensa le Mestre.

C’est quand son interlocutrice mentionna son statut de bâtarde que le Mestre sorti de ses pensées, et répondit presque aussitôt, toujours avec le sourire :

- Peut-être Dame Shyra, mais vous êtes la fille du seigneur Arstan Cafferen. Vous n’êtes donc pas n’importe qu’elle bâtarde !

Vint ensuite l’hésitation de la née Storm, puis finalement son déluge de questions, que le Mestre encaissa sans broncher. Après tout, il avait l’habitude, c’était même son travail, le rôle de toute sa vie, que de donner des réponses ! Ainsi, quand elle eut finit, le Mestre se permit-il de répondre tranquillement à chacune de ses questions :

- En effet, les Valyriens nous ont laissés bien des mystères, qui ne seront sans doutes jamais résolus. C’est ce qu’on nous apprends à la Citadelle, c’est le même l’exercice final avant d’obtenir notre chaîne : que certains mystères, certaines questions, ne peuvent être résolues, et qu’il faut les laisser ainsi. Pour obtenir ce maillon, et bien ma foi, pour être totalement honnête, il m’aura fallu des années et des années de travail comme dit plus tôt ! Mais je ne regrette pas, tout cela a été fructifiant pour mon esprit, et ce maillon en est la belle preuve. L’apprentissage lui est...complexe, et je ne saurais vous le dire autrement que cela est passé par beaucoup de lecture, vraiment beaucoup !

Il laissa une brève pause avant de reprendre, pour être sûr qu’elle puisse suivre :

- Les grands mystères sont ce genre de choses oui. Pas forcément des savoirs “oubliés”, mais plutôt des choses que la science des Mestres ne parvient pas à expliquer, et qu’elle cherche à déchiffrer, ou tout du moins comprendre. Cela est bien vaste, vous pouvez me croire, bien plus que se cantonnant à l’ancienne Valyria seule !

Il eut un petit rire, se rappelant toutes les difficultés du monde qu’il avait eut à s’initier, il y a longtemps, à ces fameux “grands mystères”.

- Il est vrai que de tels événements sont rares. Vous avez bien raison que d’avoir cette vision Dame Shyra ! En profiter, chacun à sa façon, est la meilleure des choses. Tous n’aiment pas la brutalité des joutes et je vous comprend, surtout quand on voit comment certains peuvent finir !

Il accompagna la fin de sa phrase d’un geste des mains, encore rougies par le sang des blessés qu’il avait eue à traiter. Après, c’était le début du tournoi, donc les choses ne faisaient que commencer, et son propre seigneur, Endrick Penrose, ne commencerait les joutes que le lendemain, il avait donc le temps de s’occuper et de rendre service.

- Enfin, malgré tout, et pardonnez moi Dame Shyra si cela peut vous sembler déplacer, mais soyez prudente, d’accord ? Ce genre d’événement est vaste, et n’attire nullement que des seigneurs et nobles de naissance, ou encore de preux chevaliers. Donc, quoi qu’il arrive, faites attention, je vous en prie.

Oh, Alaric était plutôt confiant quant à ce tournoi et sa sécurité, mais on était jamais assez prudent, surtout pour une jeune femme comme Shyra, dans un environnement avec -comme elle venait de le mentionner- autant de personnes, venant de nombreux horizons.

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La Bâtarde, le Mestre & le tournoi
An 301, Lune 12, Semaine 2

« Eh bah… ! Je n’imagine pas tout le travail que vous avez dû faire pour en arriver là, cher Mestre ! Vous pouvez être fier de vous et de vos exploits… moi je sais que je n’aurais jamais pu ! » déclara-t-elle, riant de son autodérision. Malgré les apparences, Shyra était une femme qui avait toujours eu du mal concernant l’apprentissage lorsqu’elle était enfant. Elle n’écoutait guère longtemps son mestre et prenait beaucoup de temps pour apprendre. Elle se souvient d’un jour où son père s’était attelé à la tâche mais voyant sa fille adorée perdre patience, il la libéra et la chouchouta juste après ! Cette petite anecdote faisait sourire intérieurement l’orageoise, elle l’admet, elle n’était pas toujours facile envers ses proches même avec son grand-frère Tavish qui en avait lui aussi bavé jusque-là ! Bien sûr, elle n’était pas méchante… c’est juste qu’elle aimait beaucoup taquiner… c’est ce qui faisait particulièrement sa personnalité et jamais elle ne changera ! Après un éclat de rire commun, Shyra avait orienté le sujet de la conversation vers les dragons, qu’elle aurait été fascinée si celui-ci avait eu les capacités de faire apparaître l’un deux ou bien ne serait-ce même qu’un œuf !

Bien évidemment celle-ci blaguait, elle savait que cela n’était guère dans les capacités du mestre bien qu’il soit décoré en ce moment-même d’un maillon en acier Valyrien ! Tout ceci n’était que rêve et fantasmes lointains, puis… même si elle était dotée d’un dragon qu’aurait-pu-t-elle en faire ? Elle n’était qu’une bâtarde et les dragons attirent la convoitise, des convoitises obscures pour certains… cela ne l’aurait que mis en danger. De plus, se connaissant, elle était dans l’incapacité de tuer… c’était quelque chose qui la troublait et qu’elle ne pouvait pas faire… derrière son fort caractère se cachait finalement une fille bien plus innocente en fin de compte. Rapidement, les élocutions du @Grand Mestre Alaric avaient interpellé Shyra, il ne cessait de la complimenter mais… elle ne méritait pas tant de compliments ! D’ailleurs, si son frère avait été là, elle était pratiquement sûre qu’il aurait blagué dessus… elle le connaissait par cœur ! Elle avait argumenté, défendant le fait que sa curiosité avait surtout été nourrie par le fait qu’elle était une bâtarde et qu’elle n’avait pas toujours eu la possibilité de découvrir d’autres lieux mis à part sa ville d’origine Bourgfaon. Bien évidemment, elle avait déjà fait bien des villes de l’Orage grâce à son frère qui était émissaire ! Il lui rappelait toujours d’ailleurs à chacun de ses voyages avec elle qu’elle devait se tenir à carreau devant les nobles… qu’elle ne devait pas trop se faire remarquer… chose à quoi elle promettait toujours de respecter. Parfois elle avait eu envie d’interagir, de se laisser porter par ce qu’elle avait sur le cœur de dire mais elle ne pouvait pas, au risque de mêler son frère à des ennuies dont il n’avait pas besoin. Elle prenait donc sur elle et mettait son mal en patience et lorsqu’elle se retrouvait seule avec son frère, lui dévoilait tout ce qu’elle avait à dire. Il lui expliquait que c’était comme ça dans le monde de la noblesse qu’il fallait souvent agir par diplomatie, chose qu’elle comprenait et ne comprenait pas à la fois… ce monde était parfois si incompréhensible... !

Le Mestre parvint encore à lui faire décrocher un sourire, il savait employer les bons mots pour la ravir… il n’avait pas tort… elle n’était pas n’importe quelle bâtarde mais la bâtarde d’un seigneur et père qui la reconnaissait et lui offrait tout ce dont elle avait besoin. Le Mestre Alaric lui demanda ensuite si cela était tout et s’il avait bien répondu à ses questions, chose qu’il avait parfaitement fait alors elle n’hésita pas à lui dire. Cependant, elle avait bien d’autres questions mais le temps pressait et son père ainsi que son frère risquaient de commencer à s’inquiéter pour elle. Après avoir réfléchi un instant, elle s’était décidée et au risque de se faire disputer par son père, elle allait nourrir sa curiosité… le Mestre Alaric était sa seule chance de le faire ! Rapidement, elle posa une salve de questions au Mestre, certes sans s’en rendre compte d’ailleurs !
« Oops ! » s’étonna-t-elle, mettant aussitôt sa main sur sa bouche. Elle venait de se rendre compte après coup de la tonne de question qu’elle venait de poser au mestre, elle était pressée alors elle n’avait pas fait attention aux bonnes manières… elle espérait néanmoins qu’il n’y avait pas fait attention.

Apparemment, il n’y avait pas fait attention parce qu’il commença tranquillement à répondre à ses questions, aussitôt elle enleva la main de sa bouche, l’écoutant attentivement. Elle n’y perdait pas une miette ! Les élocutions du Mestre étaient fort intéressantes, il lui expliquait le travail acharné qu’il avait fait à la citadelle pour avoir ce médaillon et qu’il avait du passé par beaucoup de lecture ! « Les Valyriens… ces hommes et femmes si intriguant et charismatiques pour la plupart… » commença-t-elle, l’air de réfléchir.
« Vous rappelez-vous combien d’années l’apprentissage vous a pris ? » demanda-t-elle simplement, affichant un nouveau sourire au visage. Rapidement, Shyra arqua un sourcil quant aux nouvelles élocutions du mestre. Shyra le savait déjà mais il confirmait les théories : Ainsi d’autres mystères hormis ceux des Valyrien planaient sur ce monde ? Les mestres de Westeros, enfin celui qu’elle possède à Bourgfaon ne cesse de lui parler uniquement des valyrien mais il fait aucun doute qu’il n’a pas autant de savoir sur la magie et les mystères que le Mestre Alaric ! Cela était fort intéressant et ce qui était sûr c’était que Shyra n’allait pas se contenter uniquement des réponses du Mestre Alaric, une fois rentré à Bourgfaon.. lorsqu’elle aurait du temps elle n’attendra pas longtemps pour fourrer son nez dans les livres concernant cette civilisation venant d’Essos.

Shyra répondit ensuite au mestre concernant sa présence ici et non avec son père, elle expliquait que les joutes n’étaient pas ce qu’elle aimait le plus et qu’elle en préférait l’ambiance extérieure… les peuples des diverses régions qu’elle adorait regarder et qu’elle n’avait pas souvent l’occasion de voir tels que les Nordiens ou même les Dorniens ! Le Mestre avait aussitôt soutenu ses propos concernant la brutalité des joutes, ils étaient d’accord sur ce fait-là, certains pouvaient mal finir et Shyra ne voulait pas être là si jamais cela venait à se passer. La mine de Shyra s’était aussitôt tirée à la vue du sang présent sur les mains du Mestre, elle n’y avait pas fait attention plus tôt mais maintenant il était évident que c’était du sang d’homme blessé… ! Néanmoins, encore légèrement dans ses pensées, Shyra s’y fit sortir par Alaric qui semblait la mettre en garde à sa plus grande surprise.

Cela n’était guère déplacé au contraire, elle trouvait ça bienveillant de sa part mais celle-ci avait été légèrement troublé par la phrase de celui-ci… Elle ne l’avait pas vu venir… se pouvait-il qu’il y avait au sein même du tournoi des personnes avec des intentions obscures ? Cela lui faisait froid dans le dos, pour sûr que si c’était un homme qui s’en prenait à elle, elle ne pourrait pas se défendre… cela lui rappelle la fois où elle avait été sauvée aux griffes d’un noble par son amie Heida, bien plus expérimenté au combat qu’elle. Elle était d’ailleurs présente à ce tournoi, mais elle n’était pas son garde personnelle ! Alors comme lui avait conseillé le Mestre… il fallait qu’elle fasse très attention ! « Je... me pensais fort en sécurité ici avec la présence de tous ces valeureux chevaliers, seigneurs et nobles... mais c’est entendu, je ferai très attention à l’avenir, je vous le promets ! » affirma-t-elle avec un sourire sincère, hochant aussitôt la tête. Si elle avait su, elle ne serait pas partie précipitamment et aurait demandé à son père au moins un homme de confiance pour rester avec elle…



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