We all dream of things we cannot have [Daenerys]

We all dream of things we cannot have

Brynden Nerbosc & @Daenerys Targaryen

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L'annonce avait été faite. D'ici quelques jours, Brynden quitterait Corneilla pour le Nord avec, derrière lui, les hommes du ban ayant répondu à l'appel du suzerain. C'était la première fois qu'il partait sans à la bataille sans son père mais il était certain, au fond de lui, que Tytos aurait fait le même choix. L'appel de Robb Stark ne concernait pas seulement la multitude de sauvageons cherchant à franchir le mur, s'installant dans les zones reculés du Nord en attendant de trouver mieux. Il y avait autre chose, d'après ce qu'il avait comprit. Les préparatifs battaient le plein: il leur fallait agir vite, partir au plus tôt pour rallier Winterfell et le Mur, aider les maison frontalière, combattre l'ennemi. Il avait gardé un visage sombre tout au long de la semaine passé mais maintenant qu'il avait prit sa décision, fait son annonce et se préparait au départ, il se sentait plus apaisé: les choses étaient en marche et seuls les dieux savaient ce qu'il adviendrait d'eux. Bien qu'il s'inquiéta pour ses hommes, pour le Conflans, il ne se faisait guère de soucis pour lui même. Pas encore. Il ne réalisait pas vraiment ce qu'il se passait, songeant qu'il en serait autrement une fois que la silhouette du château serait derrière lui, Lucas à ses côtés, en direction pour la forteresse des Stark. Et ce rappel, il l'avait dès qu'entrait dans son champ de vision, le tout jeune couple de son frère: l'épouse d'Hoster, Sansa, lui rappelait par sa seule présence l'alliance conclue entre leurs familles. Il espérait toutefois que son absence ne durerait pas longtemps: certaines réponses l'inquiétait quand à l'honnêteté de certains bannerets et l'histoire avec Harry Rivers avait ranimé la rancoeur qu'il éprouvait envers les Bracken. Il était quasiment certain que Jonos Bracken ne se joindrait pas aux hommes montant au Nord, et les dieux savaient qu'on ne pouvait faire confiance à cet homme.

C'était sur ces pensées que Brynden quitta son bureau, lieu de son exil quotidien depuis que les corbeaux avaient commencé à affluer en masse. Loin d'être seul, il voyait défiler un tas de conseillers venant apporter leurs lumières sur les affaires que le jeune trentenaire avait désormais à gérer. Qui de s'occuper des réserves du château durant l'hiver, qui de venir apporter un éclaircissement sur les préparatifs du départ sans compter les régulières visites du mestre pour ses migraines et le relevé des missives quotidiennes. La valse ne cessait qu'à la nuit tombant, chaque jour plus tôt, le libérant de la présence de tous ces hommes pour lui offrir quelques instants de répit. Ce jour là, la nuit était tombée, comme à son habitude, en plein milieu de l'après-midi. Le si long Eté qu'ils avaient vécus lui donnait l'impression, faussée par l'obscurité, qu'il était déjà tard dans la nuit. Les bougies éclairaient son chemin jusqu'à ses appartements où il se rendit pour se changer avant le diner. Retirant sa chemise, il laça la nouvelle avant d'enfiler à nouveau les couches de velours et de fils d'or qui constituait sa veste. Quittant la chambre, il trouva Daenerys, profitant de l'intimité de leurs appartements. La convocation du ban, la présence de Lucas et Marianne tout juste parents, et d'un tas de nobliaux du Conflans, rendait Corneilla vibrante. Il lui semblait presque revivre le mariage d'Hoster où de nombreuses familles avaient fait le déplacement pour l'occasion. Il comprenait donc une éventuelle envie de s'isoler.  « Daenerys ?  » l'interpella-t-il avec douceur. « Tout va bien ?  » demanda Brynden tout en terminant de boutonner les manches de sa chemise sous sa veste. Depuis la conversation qu'ils avaient eut, leur relation s'était apaisée. Ils ne ressemblaient guère aux autres couples Nerbosc du château, mais ils s'étaient suffisamment rapprochés pour qu'il cesse de redouter l'effrayer en lui adressant la parole. Quelque part, il lui semblait qu'elle avait soudainement muri, quittant ses airs d'enfant terrifié pour arborer une forme de fierté que lui imposait son nouveau rang de suzeraine. Il avait de quoi se réjouir: il avait craint que l'absence de Mormont ne la précipite dans la panique et la solitude mais l'agitation de Corneilla ne lui avait pas donné cette impression. Il espérait juste que ce ne soit justement pas le cas et qu'il se soit laissé absorbé sans remarqué le mal-être que l'absence de son protecteur lui coutait.

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Brynden Nerbosc & @Daenerys Targaryen

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Alors qu'elle quittait l'obscurité encadrant la fenêtre, Brynden prit un instant pour la contempler. Du haut de ses dix huit années, elle avait toujours cette aura de pureté et d'innocence qui l'avait marqué lors de leur première rencontre. Jamais ce jour là, il n'aurait pu prédire la suite des évènements: charmé par sa fragilité, il avait tenté de se montrer sous son meilleur jours mais sa maladresse naturelle était revenue plus rapidement qu'il ne l'aurait souhaité, braquant la jeune femme dont la réaction avait été immédiate. Un rejet. Pur et simple. Il s'était longtemps flagellé pour cela: Daenerys n'était pas une femme comme les autres, c'était la précieuse princesse de Peyredragon, une fleur délicate cachée derrière d'épais buissons parsemés de ronces. Et lui s'était conduit comme un rustre, l'inondant de ce qu'il avait pensé bon pour la réconforter dans son deuil. Lui aussi avait perdu une mère après tout. Mais, à la différence de l'argenté, il avait toujours son père, Tytos, il avait des liens forts avec les siens, il était mieux armé face à la cruauté de la vie. Etait-ce sa terrible erreur qui les avait conduit sur la voie d'un mariage compliqué ? Car il n'y avait d'autre mots: il ne pouvait se dire malheureux, être l'époux d'une femme si belle et si bien née était un privilège, mais la distance que la princesse s'évertuait à mettre entre eux empêchait toute tentative de rapprochement, et donc, toute possibilité d'union heureuse. Même dans la vie, dans la naissance de leurs enfants, ils n'avaient été sur la même longueur d'onde. Pourquoi avait-il fallut que ce soit la mort, l'ombre sinistre d'un destin tragique qui leur soit bénéfique. Ou du moins plus bénéfique que les lunes passées à partager un même quotidien. La mort de Tytos l'avait dévasté. Et, à son plus grand étonnement, c'était elle qui était venue vers lui. A sa manière. Cette discussion à coeur ouvert, le début d'une nouvelle ère ? Ils s'étaient promis honnêteté, franchise et Brynden mettait un point d'honneur à faire un peu plus attention à elle, à ne pas la laisser se renfermer dans son cocon, à l'écouter.

Il leva un sourcil, surpris d'un non si direct de sa part et s'approcha, la laissant poursuivre dans l'espoir qu'elle en dise davantage. Qu'est-ce qui la perturbait ainsi ? L'absence de Ser Jorah ? Le brouhaha incessant des conflanais qui ne cessaient d'affluer vers Corneilla ? Ou son départ prochain pour Winterfell ? Il n'osa trop y songer, de peur de, lui même, céder au léger tiraillement qui s'emparait de son coeur à l'idée de ne jamais en revenir. Son départ avait posé le problème de la protection du lieux, de sa continuité en l'absence de son seigneur. Partant avec Lucas, il ignorait si Daenerys aurait les épaules assez large pour l'exercice d'une suzeraineté solitaire et, même s'il espérait un retour rapide, il ne voulait pas qu'elle soit dépassée par la tâche. Aussi avait-il confié à Hoster le soin de l'aider: son cadet connaissait bien Corneilla, leurs bannerets, le Conflans. Il serait amené à diriger Vivesaigues un jour, à être son propre seigneur: c'était le moment ou jamais de prouver de quoi il était capable. Oui, Brynden espérait qu'en son absence, toute sa famille collabore en bonne intelligence, soudée. Car s'il ne revenait pas ... Non ! Il préférait ne pas y penser. « Qu'est-ce qui te tracasse ?  » lui proposa-t-il en gardant une voix douce, lui offrant une main pour l'inviter à venir s'assoir avec lui sur l'un des fauteuil meublant la pièce. « Tout va bien se passer.  » tenta-t-il alors avec un léger sourire visant à l'aider à se détendre. « Ce n'est pas la première fois que Corneilla se vide des Nerbosc et de ses combattants.  » Il préféra toutefois éviter de mentionner les deux rebellions. Dans la première, il avait tout de même fait parti du clan adverse, celui opposé à la couronne et il n'y avait eut que la sagesse de Tytos pour épargner leur vie quand les Tully avaient décidé de marcher sur Port-Réal.

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Brynden Nerbosc & @Daenerys Targaryen

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Le visage de Brynden s'assombrit. Une fois de plus, ils n'étaient pas sur la même longueur d'onde: ils avaient beau faire tous les efforts du monde, il lui semblait toujours s'adresser à elle avec maladresse. Il ne put alors que lui offrir un regard attristé. « Pardonne-moi. Loin de moi l'envie de te faire passer pour quelqu'un de naïf.  » dit-il tout en se détournant d'elle pour gagner un fauteuil dans lequel il s'installa. Il ne savait par où commencer car il ne savait ce qui l'effrayait le plus. De toute évidence, elle même peinait à mettre des mots sur ses angoisses et Brynden se demanda s'il ne s'agissait pas là de la peur même de la guerre et non de cette guerre en particulier. Il hocha la tête, songeant aux fameuses batailles qui avaient tant couté à la princesse argentée. Dans le sillage de son existence s'élevait un monceau de tombe. A commencer par celles de sa propre familles. Aerys, le Roi Fou, n'avait rien d'un monarque juste et d'un époux généreux, mais elle restait sa fille. Elle même avait vu la mort de près lors de la naissance des jumeaux ... Il prit sa tête entre ses mains avant de la relever vers elle.  « L'absence de Ser Jorah te pèse, c'est cela ? T'as-t-il dit s'il désirait se rendre à Winterfell ou rentrer à Corneilla ?  » demanda le trentenaire tout en invitant la jeune fille à le rejoindre. Il savait combien le Mormont comptait pour elle, combien elle devait attendre son retour. Lui n'avait pas d'avis sur la question: Mormont faisait parti des bagages de Daenerys: c'était le Roi en personne qui l'avait mis au service de la princesse, et autant lui pouvait être maladroit, autant l'ours s'était rapidement attiré les faveurs de l'argenté. Il ignorait ce que le chevalier gracié faisait ... Mais parfois, il l'enviait presque. Dès qu'il ouvrait la bouche, il semblait lui dire des choses blessantes, malhabiles, ou tout bêtement inintéressantes. Même lorsqu'il se voulait rassurant, il ne parvenait qu'à la braquer davantage. Mais, conformément à ce dont ils avaient conclut, elle ne lui tournait pas le dos pour fuir. Elle demeurait là, toujours mélancolique, dans son attitude, mais là.

Brynden soupira. Que pouvait-il dire ? Assurer qu'il reviendrait, que tous reviendraient et qu'ils n'auraient aucune perte ? Elle s'en ficherait davantage: Daenerys n'était pas une idiote, elle venait déjà de lui demander de lui faire remarquer qu'il infantilisait, ce ne serait que la provoquer. Lui dire que, d'après les corbeaux,  ce qu'il s'apprêtait à affronter n'était pas une armée ordinaire et qu'il ignorait totalement leur chance d'en revenir ? Il ne voulait pas la voir se jeter de la plus haute tour du château de dépit. « Je ... Ne peux rien promettre. Je ne suis pas un dieu. Et je ne voudrais pas m'attirer le mauvais oeil mais ... J'essaierai de rentrer ou du moins de te renvoyer Lucas.  » dit-il avec le sursaut d'un rire nerveux, tentant un humour sombre en lien avec ce qu'elle avait dit plus tôt. Oui. La dernière fois, Lucas n'était pas revenu. Mais les fer-nés avaient besoin d'otages pour soutenir leur désir ambitieux d'indépendance. Qu'est-ce qui les attendait cette fois ? Que pouvait vouloir les sauvageons en dehors de la liberté et la sureté au sud du Mur ? Et si ce qu'on disait était vrai ... Que pouvait vouloir d'Autres choses ? Brynden n'était pas à l'aise avec l'inconnu qui entourait l'identité de la menace nordienne, il n'aimait pas ne pas savoir ce qui l'attendait. Et il allait devoir affronter cela seul, sans la sagesse de son père pour le guider, lui dire quoi faire. Il regarda Daenerys et ses pupilles sombres se teintèrent de tristesse. Il n'y avait pa que la guerre qui était cruelle. La paix pouvait l'être bien plus. Elle avait perdu une mère par la cruauté du temps mais un frère pour conserver la paix du Roi et lui avait perdu son père. Et pourquoi ? Parce qu'un maudit bâtard avait décidé de faire du zèle auprès de son géniteur ? La pensée de Tytos l'avait attristé, mais celle d'Harry avait éveillé sa colère, lui permettant de retrouver contenance et de ne pas fondre en mièvrerie. « Blague à part, tu ne seras pas seule. Hoster veillera à ce que les affaires se poursuivent au mieux et je pense pouvoir assurer que Lady Marianne te viendra en aide si tu as besoin de quoi que ce soit.  » Il avait toute confiance en son cadet: Hoster était amené à diriger son propre château, cela serait un bon exercice et il ne pouvait laisser à Daenerys la charge de Corneilla seule. Elle n'était pas prête. Pas plus qu'il n'avait eut le sentiment de l'être lorsque Tytos avait rejoint les dieux. Il espérait de tout coeur qu'elle trouve la force d'assumer son rôle de suzeraine, de mère, d'épouse d'un seigneur d'importance. Mais il ne pouvait le lui imposer. Daenerys n'était pas une femme que l'on pouvait ainsi diriger. Il espérait qu'en son absence, et soulagée des responsabilités incombant à un suzerain, elle trouve le temps et la capacité de prendre confiance en elle, en son rôle. Mais il aurait été déjà très heureux de la voir se rapprocher des enfants, que ce soit les leurs, ou le reste de la fratrie. Il voulut lui demander, de veiller sur les plus jeunes en son absence ... Mais elle aurait déjà tant à faire. Peut être Marianne parviendrait-elle à lui montrer la voie d'une manière plus douce ?  « La guerre n'est jamais appréciable. Tout ce que nous pouvons faire, c'est prier pour le retour de ceux que l'on aime. Et pour que ce soit la dernière ...  » dit-il alors, soudainement philosophique. Il se demanda alors si Daenerys prierait pour lui ? Si elle joindrait son nom à celui des Targaryen qui prendraient la route pour Winterfell ... Avaient-ils renoué suffisamment pour qu'il puisse lui manquer, ne serait-ce qu'un peu ? Il se recula, s'adossant contre l'assise du fauteuil et ses yeux se perdirent dans le vide. « Tu te souviens de la rébellion des fer-nés ? Pas la dernière, celle d'il y a ... Un peu plus de dix ans ? Vivais-tu à Peyredragon ou à Port-Réal à cette époque ?  » demanda-t-il alors, par pure curiosité alors que ses souvenirs le ramenait à cette bataille précise. Elle était trop jeune pour avoir un souvenir de celle du Baratheon et des lunes qui avaient suivies, mais celle ci avait eu lieu durant son enfance. Etait-ce cela qui l'angoissait autant, ou est-ce juste le fait d'être née en tant de guerre qui l'y rendait particulièrement sensible ?

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Brynden Nerbosc & @Daenerys Targaryen

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 Il écouta les précisions que la princesse argentée offrait sur le choix de Ser Jorah, intrigué autant que surpris. « Il désire se battre avec les nordiens ?  » demanda-t-il sans réellement attendre de réponses. Il peinait à croire que l'ours en disgrâce auprès des siens préfère demeurer dans le Nord sans avoir une bonne raison. Il songea alors à la pile de papier, lettres et demandes en tout genre qu'il n'avait eut le temps de consulter. Sans doute le Mormont lui avait, à lui aussi, signifié son désir d'attendre les armées sudistes à Winterfell sans qu'il n'ait encore eut le temps d'en prendre connaissance. Il garda sur son épouse, un regard quelque peu peiné: il comprenait mieux que personne le sentiment d'être abandonné, laissé seul sans la figure paternelle et protectrice qui avait veillé sur les jeunes années et les pires cauchemars. Il se souvenait du jour où Jorah Mormont était venu l'entretenir de son désir de retourner pour un bref séjour, sur son ile natale. Brynden en avait d'abord était surpris: il ne connaissait de son histoire que ce que l'on voulait bien dire, la traque d'Eddard Stark, l'exil vers Essos et le retour en grâce auprès du Roi Targaryen avec la mission suprême de veiller à la sécurité de la soeur du souverain. « Et bien j'imagine qu'il doit prendre la chose très au sérieux ... Daenerys, je doute que Ser Jorah refuserait de revenir auprès de vous s'il n'avait pas de bonne raison.  » tenta-t-il, ressentant au fond de son être, cette pression qui ne le quittait plus depuis qu'il avait convoqué le ban. Tant de pression sur ses épaules, tant de craintes entourant le nouveau pouvoir qui était désormais sien. Et s'il avait prit une mauvaise décision ? Et s'il se montrait un piètre meneur d'homme ? Et s'il ne revenait jamais ? Il ne parvenait à s'ôter de l'esprit les terribles interrogations qui étaient siennes et que la nouvelle du choix du Mormont ne faisait qu'amplifier. S'il disparaissait ... Daenerys deviendrait la régente de Duncan, dirigeant Corneilla et le Conflans jusqu'à la majorité de leur fils. Et cette perspective l'effrayait: l'argentée serait-elle prête ? Ne le maudirait-elle pas de l'avoir ainsi laissé avec cette charge qu'il lui faudrait, d'une manière ou d'une autre assumer un jour ? Car bien que les travaux de Vivesaigues soient fortement ralentit par l'hiver, bien qu'il connaissait l'affection que Lady Marianne avait pour sa famille ... Marianne comme Hoster ne resteraient pas éternellement. Il s'en voulait soudainement. Il se sentait coupable de la laisser seule avec tant d'incertitude. Coupable que les années qu'ils avaient passé ensemble ne lui ai pas permis de s'affirmer comme il l'avait espéré et qu'elle demeura, à cause de sa maladresse, la demoiselle qu'il avait rencontré lors de son premier séjour ici. Et malgré tout, cette guerre, c'était aussi pour elle qu'il s'y rendait. Il s'agissait de son devoir envers le Conflans, envers Corneilla, envers l'alliance que Lucas avait noué avec les Stark ... Mais il se rendait à Winterfell pour le bien de sa famille, pour que Duncan et Betha puissent grandir en paix, pour que Daenerys n'ait plus à se ronger les sangs, pour que Lucas puisse enfin profiter du calme de la vie conjugale. « Nous y allons tous avec le désir de voir la menace n'aller plus au Sud que Winterfell ... Il a d'autant plus de raison que vous vous portez une affection sincère.  » ajouta-t-il avec un sourire. Il voulu prendre sa main, mais se reteint, craignant de se montrer trop familier, trop oppressant alors même qu'elle faisait l'effort de s'ouvrir à sa personne.

Il tenta de cacher son désappointement, ignorant si son refus était de la simple politesse à l'égard de Lady Marianne ou si la Harlton n'avait les faveurs de l'argentée. Il haussa les épaules avec un léger sourire: Daenerys était suffisamment âgée pour prendre ses propres décisions: cela faisait partis de leur accord, il tentait de ne pas la brusquer tout en la considérant, à juste titre, comme une femme adulte, et elle prenait plus à coeur ses responsabilités. « Comme tu le désire ... Mais si jamais tu as besoin de conseils, elle ne refusera jamais de venir en aide à sa suzeraine.  » l'informa-t-il malgré tout, décidant de faire confiance au jugement que la jeune dragonne pouvait avoir de la situation. Il espérait que tout ce passe bien: Hoster lui avait assuré qu'il prendrait grand soin de Daenerys et des enfants, mais Brynden craignait d'y blesser son épouse. Il ne pouvait cependant pas s'empêcher d'y songer. Auparavant, il n'avait pas eut cette pression d'une épouse attendant son retour sans guide, sans Tytos pour lui assurer que tout se passerait bien. Lorsqu'il quitterait Corneilla, elle serait seule. Réellement. Les regards se poseraient sur elle et bien qu'Hoster se lèverait en bouclier de sa belle-soeur, mais ce serait, elle, en définitive, qui serait l'image du Conflans en son absence. « Nous sommes tous de la même famille à présent ... Que deviendrions nous si nous ne pouvions pas compter les uns sur les autres ...  » ajouta-t-il d'une voix basse et songeuse. Il n'y avait pas que pour Corneilla qu'il s'inquiétait. Mais, une fois encore, il voulait la préserver: que pouvait-elle faire de ses peurs, de ses propres questionnements ? Elle avait déjà bien assez à faire avec les siens, et ils n'avaient jamais été à ce point proches qu'il livre l'intégralité de ses pensées. Pour sur qu'elle serait terrorisée dans le cas contraire ! Les pensées d'un homme partant à la guerre était rarement enthousiaste. Il n'y avait que les jeunes chevaliers ignorant tout des champs de batailles et désireux de faire leurs preuves qui partait avec le sourire et la certitude de la victoire. Toutefois, il se pencha vers elle, tendant sa main dans un désir inconscient de contact physique pour réchauffer son propre coeur.  « Je suis certain que tout se passera bien.  » dit-il pour accompagner son geste. IL ne cherchait pas tant à la rassurer elle, qu'à lui donner l'opportunité de le rassurer lui. En cet instant, il aurait aimé qu'elle ait l'aplomb de sa nièce, qu'elle soit la force que sa propre mère avait été pour Tytos pendant toutes ces années.

C'était avec une curiosité sincère qu'il lui avait posé la question, s'interrogeant sur la manière dont elle percevait la guerre, cherchant à comprendre ce qui pouvait tant la traumatiser pour qu'elle se retrouve ainsi. Etait-ce juste l'absence de Ser Jorah ? Etait-ce la guerre ? Etait-ce autre chose. Il hochait la tête, le regard dans le vide en essayant d'imaginer le quotidien de cette petite princesse qu'on avait installé à Peyredragon pour la protéger du monde. « J'ai entendu dire que Peyredragon était une forteresse sombre et lugubre pourtant tu en parle toujours comme d'un véritable chez toi. Ça devait pourtant être moins ... Hospitalier que Port-Réal non ?  » Il n'avait jamais posé les yeux sur le château des Targaryen. Il n'en connaissait que les rumeurs que se passaient les soldats et les chevaliers dans les rangs des armées Tully pendant la guerre: il y avait de tout et de rien. De la simple description de ces murs noirs aux plus impressionnants récits annonçant un château à l'allure d'un corps de dragon que les montagnes et volcans avoisinant rendaient terrifiant. Mais dans la multitude de chose qu'il avait pu entendre, il se doutait bien qu'il devait y avoir un bon nombre d'idioties et de légendes ... Mais cela avait été sa maison pendant des années. Et s'il devait ne jamais revenir, il voulait lui laisser au moins le souvenir d'une bonne soirée: s'intéresser à elle, à son enfance, à ses souvenirs plutôt que de ressasser ses propres idées sombres ne pouvaient être qu'un bon début après tout ?

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Brynden Nerbosc & @Daenerys Targaryen

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Brynden entendait la déception de la jeune femme: il n'avait jamais été particulièrement proche de Ser Jorah, dont l'histoire de la disgrâce était bien connues des régions du nord de Westeros, mais ne s'était pas non plus montré désagréable à son égard. Après tout, le Mormont n'était pas au service des Nerbosc mais bien de la couronne, et des dragons. Aussi, la pensée que Daenerys évoquait sur le devoir de l'Ours n'était pas dépourvu de bon sens. Lorsqu'il avait fuit vers Essos, abandonnant   sa famille et son titre pour échapper à la justice d'Eddard Stark, il avait rompu tout lien avec l'Ile aux Ours et la grâce du Roi l'obligeait à présent envers la soeur de ce dernier. Toutefois, il était bien placé pour savoir que les liens du sang pouvaient se révéler d'une force rare. Il ignorait ce qu'il s'était dit entre Ser Jorah et ses cousines lorsque ses dernières étaient venues à Corneilla, mais il ne doutait pas que la nouvelle du décès de sa tante ait profondément marqué le nordien. « Je lui en toucherais un mot lorsque je le verrais, si tu le désire. Mais en définitive, c'est à ton service qu'il se trouve ... A son retour, ce sera à toi de le lui rappeler.  » dit-il posément tout en croisant ses jambes pour plus de confort. Il n'était pas certain que Daenerys voudrait qu'il intervienne, mais si quelque chose la dérangeait, il faudrait dans cas qu'elle agisse d'elle même, un geste qu'il ne la pensait pas encore capable de faire. Se montrer autoritaire ne lui ressemblait pas, et il l'imaginait mal hausser le ton contre son garde du corps et plus proche ami, s'il pouvait parler ainsi. Cependant, une part de Brynden en était certaine, si cette histoire avait réellement l'importance que Daenerys lui prêtait, alors cela ne s'arrêterait pas à leur retour. « Après tout, cela fait plus de deux lunes qu'il est parti ...  » conclut-il en se demandant s'il n'aurait pas du imposer à l'Ours de revenir une fois les corbeaux des Stark arrivés à Corneilla pour appeler à l'aide.  Tout comme son épouse, il comprenait le désir légitime de se battre pour sa maison et son honneur, mais son devoir était auprès de l'argentée et s'il avait eut idée de la peine que son absence causait à la dragonne, peut être aurait-il réagit différemment. Une part de lui tenta de se rassurer, arguant que même avec toute la bonne volonté du monde, le Mormont ne serait pas arrivé à Corneilla à temps, cependant, Brynden savait qu'il aurait sans doute été plus serein de le savoir près de Daenerys à son départ. Si la jeune femme acceptait de s'ouvrir, sans doute aurait-elle remarquer toute l'affection qu'ils étaient près à lui donner: Hoster était un jeune homme d'une sensibilité rare et d'une grande intelligence, Lucas était le genre de personne qui pouvait faire sourire quelqu'un et lui ... Lui ne demandait qu'à être un bon époux. Néanmoins, il percevait toujours cette barrière entre eux, et même si la jeune femme faisait des efforts depuis quelques temps, il la sentait toujours renfermée sur elle même.

Le Conflanais remarqua immédiatement que ses croyances avaient surpris l'argentée: il fallait dire qu'il n'avait jamais eut l'occasion de s'y rendre en personne et n'avait pu entendre que les récits de voyageurs décrivant Peyredragon comme une forteresse, sombre et sinistre, rappelant le passé guerrier de la maison au dragon tricéphale. Il en avait donc l'image d'une forteresse sombre, bâtie à flan de montagne ou plutôt à flan de volcan et que l'on disait hanté par des figure tel qu'Aegon le conquérant ou Rhaenyra la reine des six mois. Pourtant Daenerys semblait y voir une toute autre bâtisse que celle qu'on lui avait décrite. « Je t'accorde que la Capitale est quelque peu ...  » Il chercha son mot sans toutefois y parvenir. Clinquante ? Pleine de monde ? Il souffla amusé dans quelque chose qui ressemblait presque à un éclat de rire compatissant. « Je n'y étais guère à l'aise non plus.  » finit-il par reconnaitre. Cependant Tytos ne lui avait jamais laissé le choix d'apprécier ou non l'endroit où il séjournait: avec, en tête, l'idée que son fils était désormais héritier du Conflans, Tytos lui avait inculqué une éducation sérieuse et une certaine maitrise de ses émotions. Cela n'avait donc rien d'étonnant que Brynden paraisse taciturne, plus calme ou plus sombre que son frère. De plus, ses rares visites à Port-Réal avait été ponctué par des évènements peu réjouissant: il gardait en tête sa visite après le décès de celle qui allait devenir sa belle-mère, laissant sa promise dans une tristesse insoutenables, désormais orpheline et seule. Par la suite, ses visites avaient été dans le cadres des mariages royaux, mais les sentiments de Daenerys à son égard sonnait comme un tâche sur le tableau de réjouissance que tous partageait. « J'espère qu'un jour tu auras ce même discours pour Corneilla même si je sais qu'une cour de suzerain a malgré tout son lot de comploteur et de courtisans.  » dit-il alors, espérant encore qu'elle se plaise à considérer le château comme sa demeure, le Conflans comme son peuple.

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Brynden Nerbosc & @Daenerys Targaryen

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Il avait, un instant, crut possible qu'elle hausse le ton, qu'elle fasse entendre sa voix face à la deception que l'absence de Ser Jorah, prolongée en raison de la guerre, provoquait en elle, mais il semblait qu'il n'en fut rien. Le constat décourageait quelque peu Brynden qui, bien que constatant les efforts que son épouse mettait à vouloir bien faire, songeait au chemin qu'il lui restait encore à parcourir. Fragile Daenerys, telle une poupée qui était malmenée par le monde. L'absence de son protecteur l'avait bouleversé mais peut être pas suffisamment pour qu'elle fasse entendre ses sentiments au concerné, pour lui faire part du désarroi dans lequel il l'avait laissé pendant plusieurs semaines. Dans ce contexte, Brynden avait également la sensation de faillir à son devoir: bien que le couple ne forme nullement un duo uni, aimant et complice, il avait une certaine tendresse pour elle, il ne pouvait nier sa beauté et sa grâce bien qu'il eut regretté son tempérament fuyant et leur évidente incapacité à se parler et à se comprendre. Voir la manière dont elle cherchait à s'impliquer dans son nouveau rôle, la manière dont elle prenait sur elle pour aller au delà de ses limites, pour vaincre ses craintes et sortir de sa zone de confort forçait le respect. Le jeune suzerain avait à coeur de l'épauler dans cet effort qu'elle faisait et son départ prochain ne faisait que renforcer le sentiment de culpabilité qu'il ressentait à son égard. Après avoir été laissé ici panser Jorah, c'était à son tour de partir vers Winterfell et il craignait que cette absence ne forge un nouveau fossé entre eux. S'il avait tout confiance en la capacité d'Hoster à gérer les affaires courantes pendant son séjour nordien, il aurait préféré savoir son épouse entouré par une figure protectrice qu'elle reconnaissait comme telle plutôt que de l'abandonner à la seule compagnie de ses dames ... Que se passerait-il s'il ne revenait pas ? Que ferait-elle si, si jeune, elle endossait le noir du veuvage sans possibilité de retourner vers les siens puisque mère de l'héritier de la maison Nerbosc ? Son regard retrouva la parcelle sombre qui ne le quittait plus depuis quelques jours et, détournant les yeux vers la cheminée crépitante, il songea au retour, s'il y en avait un.   « Si nous revenons, je gage qu'il n'aura à coeur de t'abandonner à nouveau. J'ignore ce qu'il s'est passé sur l'Ile aux Ours, mais je tacherai de lui rappeler que son devoir est à ton endroit.  » dit-il sobrement. Il avait crut comprendre que les relations entre le chevalier et sa famille de sang n'étaient pas des plus simples et lorsqu'il avait témoigné so désir et l'urgence de se rendre dans son fief natal, Brynden n'avait eu à coeur de protéger. Après tout, Jorah Mormont n'était pas sous ses ordres et si Daenerys avait donner son aval ... Mais à présent, tous devait aller de l'avant et une fois la bataille gagnée, il espérait bien revoir le chevalier auprès de sa maitresse et non en goguette à l'autre bout du royaume.

Le brun eut toutefois un sourire en l'entendant parler de Corneilla. Même s'il lui était peut être difficile de s'y sentir chez elle, l'idée qu'elle puisse apprécier y vivre plutôt que de demeurer dans l'antre des dragons lui réchauffa le coeur. Incarnation de sa nouvelle existence, Conrneilla devait surement lui rappeler les souvenirs triste de l'années de leurs fiançailles au contraire de la forteresse de Peyredragon qui conservait les souvenirs d'une enfance préservée. On vint alors le demander et s'excusant auprès de l'argentée d'un signe de tête, il prit tout de même le temps de se retourner, l'observant un instant se lever à son tour et lui offrit un sourire qui lui en arracha également un. « Je ferai en sorte de revenir vite. Et, si tu le désire, alors nous tacherons de rendre ce château plus à ton gout pour que tu t'y sente chez toi. Tu es la Dame du Conflans, tu es la maitresse de ces lieux.  » lui dit-il avec douceur. Bien qu'il lui ait ôté la pression de l'intendance du Conflans en son absence, il espérait que cette perspective lui permettrait d'envisager l'avenir sous un jour moins sombre. Lui même ne pouvait éternellement porter le deuil de son père et il devait s'imposer comme le nouveau visage du Conflans. Un visage qui, loin d'être seul, était soutenu des siens, de ses frères, de ses alliés. Un visage qu'il voulait accompagné du sien.

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