Le Deal du moment :
Cartes Pokémon 151 : où trouver le ...
Voir le deal


[FB] God gave justice to men only at the cost of fighting

Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 

Gorn & Jorah Mormont
An 302, lune 7, semaine 3



Corneilla s’était peu à peu vidée. Toutes les délégations avaient fini par repartir pour leur fiefs respectifs. Et la vie avait reprit son cours, paisible, ou du moins autant qu’elle pouvait l’être compte tenu des derniers événements. Le deuil était sur eux, mais le monde continuait de tourner.

Il avait fallu à Jorah de se réhabituer au silence, et à la solitude, ce qui ne lui était pas très difficile. On ne perdait pas ses vielles habitudes si facilement. A vrai dire, il préférait encore cela. La Princesse aussi allait bien, aussi bien qu’elle pouvait aller. Il s’était attendu à la voir se renfermer pour ne plus jamais pouvoir l’atteindre. Il s’était trompé. Il ignorait quel en était la raison mais quelque chose semblait l’avoir apaisé. Légèrement. Elle semblait à même de faire face, ce qu’il n’aurait pas parié quelques semaines plus tôt, s’en voulant de ce fait d’avoir douté d’elle. Il se demandait si ses rencontres avec Lady Vance y étaient pour quelque chose, bien que cette dernière soit repartie pour Bel-Acceuil et ne donnait plus de nouvelles depuis peu. Ou bien sans doute la prévenance de ses Dames, et sa propre présence, suffisait-elle cette fois-ci à donner courage à la Targaryen. Il l’ignorait. Peu importe, l’important était de la voir faire face en tant que suzeraine du Conflans.

Et fort heureusement car le procès était imminent. L’attente du Seigneur de la Haye-Pierre avait été longue. Mais Jonos Bracken était arrivé quelques jours plus tôt. Toutefois, le Bouclier-lige de la Princesse royale avait, quant à lui, d’autres préoccupations. Si son dévouement à sa protégée demeurait inflexible, et que la présence à Corneilla d’ennemi historique de la Maison Nerbosc le poussait à se montrer plus prudent encore qu’à son habitude, son esprit était pourtant ailleurs. Lui aussi portait le deuil, bien que personne à Corneilla n’en ait véritablement connaissance. En effet, le décès de Maege Mormont lui était parvenu par corbeaux la semaine précédente. Il peinait encore à y croire tant cette réalité lui semblait impossible. Pourtant, les Anciens leur avait arraché l’Ourse inébranlable, et Jorah savait qu’il n’y croirait réellement que lorsqu’il serait rentré sur l’Île-aux-Ours pour constater son absence de ses yeux. Il savait également que son retour ne pouvait plus attendre, à présent que les siens se regroupaient pour honorer la mémoire de leur Seigneur. Il n’en avait pourtant pas encore parlé avec Lord Brynden, bien que la Princesse Argentée ait prit connaissance de sa perte. Il attendait la fin du procès pour cela et se résignerait à le faire avant si celui-ci devait s’éterniser. En attendant, l’activité restait la meilleure façon de s’occuper l’esprit.

Il avait profité d’un réveil matinal, faisant suite à une nuit agitée, pour sortir s’entraîner dans la cour. Il ne croisa que domestiques et servants, en cette heure précoce, tous affairés à débuter leurs besognes quotidiennes. Il put même assister à la relève de la garde. L’obscurité demeurerait encore un moment avant que le soleil ne se montre mais s’affairer à la lueur des torches n’était pas un problème pour lui, cela constituait même un enjeu intéressant. Il les alluma une à une. De plus, il ne craignait pas le froid et il abandonna sa cape fourrée à même le sol, demeurant vêtu d’une simple veste matelassée. Il ne disposait d’aucun adversaire, mais cela importait peu. Ainsi commença son entraînement habituel.

Il était plus question de garder la forme que d’affiner sa technique, cependant. A presque cinquante ans, il n’était plus temps de se reposer sur ses lauriers et il le savait. Il se devait de conserver cette forme physique qui lui avait valu ses exploits et sa place. Dégainant son épée, il jeta son fourreau sur ses affaires, vida son esprit et débuta ses enchaînements. Mouvements d’épée, travail de jambes et déplacements, d’abord à un rythme lent pour s’échauffer puis progressivement plus rapide, il puisait dans ses ressources pour maintenir son souffle et ses forces, tout en accordant toujours plus de vitesse à ses gestes, plus de puissance à ces coups. L’endurance, voilà ce sur quoi il avait toujours compté, maintenant plus encore qu’autrefois.

Alors qu’il achevait son enchaînement, une silhouette tapie dans l’ombre sur sa droite attira son attention et le déconcentra dans sa tâche. Un homme se trouvait là. Baissant son épée, il entreprit d’attraper l’outre qu’il avait emporté avec lui, et laissé prêt de sa cape. Portant le goulot à ses lèvres, il prit le temps de parler avant de se désaltérer :

« Comptez-vous demeurer caché dans votre coin jusqu’à ce que le jour se lève et que l'on vous remarque ? »

Nul doute que cet homme ne lui était pas familier. Il connaissait chaque garde du domaine, ouvrant conjointement avec eux depuis de nombreuses lunes, à présent. Aucun d’eux ne serait resté ainsi à l’observer sans se montrer. Était-ce un domestique dont il n’aurait pas souvenir ? Un nouveau ? Que ferait-il là alors qu’une tâche l’attendait sûrement quelque part ? Pour Jorah, cela ne pouvait signifier qu’une seule chose, c’était un étranger au domaine Nerbosc. Un étranger bien matinal …


- code by lilie -
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
C’était sa première visite au Val Nerbosc. Certes l’endroit ne valait pas Haut-Jardin ou Port Réal. Il méritait tout de même le coup d’œil. Des champs resplendissants, une forteresse imposante. La maison Nerbosc n’était pas à plaindre.

Pourtant cette prospérité passa en second plan chez Gorn. Son esprit se focalisa sur le bois sacré dans la cour avec son barral. C’était la première fois que Gorn en voyait un de ses yeux. Et ce spectacle était loin de lui plaire.

Il le ressentait comme une sorte d’intrus, de passé primitif n’ayant pas sa place dans cette construction. Un septon ou un mestre aurait sans doute fournit un raisonnement plus aboutit. Le ressentiment de Gorn lui restait purement viscéral.

Toutefois il était un soldat. Par conséquent il sut mettre son aversion de coté et faire son devoir. Celui-ci consistait à servir d’escorte avec d’autres confrères à Jonos Bracken venu assister au procès. Le patriarche de la famille Bracken au sein du château des Nersboc ! Même Gorn qui n’était pas avide de commérage, connaissait l’antagonisme entre ces deux familles.

La visite fut donc placée sous le signe de la tension. Curieusement ce n’était pas pour déplaire à Gorn. Les regards provocateurs, les doigts tâtant les pommeaux des épées, les bousculades officiellement involontaires.... tout cela lui donnait de quoi s’occuper l’esprit.

Malgré tout le conflit larvé n’en devint pas un autre ouvert. Au fond de lui-même Gorn était déçu. Le fracas de l’acier et le bruit des os brisés lui manquaient. La seconde invasion des fer-nés lui paraissait bien loin à présent.

Il se contint tout de même. Car Gorn demeurait discipliné. De plus il n’éprouvait la même répugnance envers les soldats de Nersboc qu’avec les fer-nés. Certains d’entre eux s’étaient juste fourvoyés dans de mauvaises croyances.

Bref ça n’aurait dû être qu’un déplacement anodin dans l’existence de Gorn. Sauf qu’il n’était pas tout à fait un soldat ordinaire. Les sept en personne l’avaient choisi.  Alors que le séjour touchait à sa fin, il ne se relâchait pas contrairement à ses camarades.

Comme tous les autres jours de son existence, il se leva aux aurores et débuta par le plus important : la prière. Après avoir louer chacun des sept pour ses bienfaits, Gorn prit sa claymore et quitta ses quartiers.

L’envie de faire chanter son arme était si grande, qu’il remarqua à peine la présence des serviteurs matinaux sur son chemin. Seul le bois sacré le sortit un court instant de ses pensées. Il aurait bien aimé recevoir un signe comme une hache ou une torche oubliée. Ainsi il aurait eu un prétexte pour s’en prendre à cet endroit. Mais aucune manifestation divine ne s’était présentée jusqu’ici.

Il alla donc s’entrainer dans la cour. Sa méthode était à la fois simple et dure. Gorn n’était pas un noble. Par conséquent il n’avait jamais disposé de cours particuliers ou d’un maitre d’arme. Feinte, combinaison... aucun de ces termes ne lui était familier.

Il préférait donc se reposer sur ce qu’il connaissait. Il répétait inlassablement les mêmes frappes de base en mettant tout son cœur de chacune d’entre elles. Sur un champ de bataille chaque seconde comptait. Il valait donc mieux que le premier coup soit mortel, afin d’enchainer sur le prochain d’adversaire.

Le cycle allait se répéter encore une fois jusqu’à ce que la sueur souille complètement son pourpoint, et que ses bras demandent grâce.

Cette habitude que même le froid ou la pluie n’était parvenu à perturber, le fut enfin. Un souffle régulier et maitrisé. Des brassements d’air suivant le même rythme. Aucun doute possible. Quelqu’un avait décidé de s’entrainer également.

Bien qu’il soit en territoire étranger Gorn ressentit cette présence comme une intrusion . Cette sensation le poussa à s’approcher discrètement. Une fois la distance réduite il reconnut son copieur.

Ce n’était pas un simple soldat. Gorn l’avait aperçu au coté de la princesse targaryenne mariée à Brynden Nerbosc. Il n’était pas en mesure d’en dire plus à son sujet. Ne faisant preuve d’aucune animosité, Gorn n’avait pas tellement insisté à son propos.

A présent il en allait différemment. Cet homme offrait un spectacle de qualité. Gorn s’avança toujours dissimulé comme un adolescent espionnant une femme se baignant nue. D’ailleurs le plaisir éprouvé s’y rapprochait.

Les mouvements étaient parfaits. Le bassin d’abord, les bras ensuite. L’élan nécessaire à la puissance sans être trop ample. Ce vétéran connaissait son affaire, mais pas seulement. Ce n’était pas dans sa manière de bouger. Il s’agissait plus d’une impression. Cet homme n’était pas un simple bretteur et jouteur. Il avait connu les champs de bataille.

Gorn le percevait un peu à l’instar d’un animal reconnaissant un membre de son espèce. Puis vint la fausse note, la rature, la mauvaise réplique. Le vieux guerrier cessa son entrainement pour se désaltérer mais pas seulement.

Ses paroles sortirent Gorn de son espèce de torpeur. Il aurait pu s’excuser, trouver un prétexte au sujet de sa présence, ou tout simplement dire la vérité.

Au lieu de cela il sortit de l’ombre indifférent au fait d’avoir été démasqué.

« Je voudrais m’entrainer avec vous. »

C’était venu naturellement sans la moindre réflexion. L’incongruité de la situation échappa à son auteur. On ne proposait pas de but en blanc de croiser le fer même amicalement surtout à quelqu’un qu’on venait d’espionner.

Que voulez-vous ? Il faisait face à un véritabe homme de guerre. Et la guerre en question lui manquait tellement.
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 

Gorn & Jorah Mormont
An 302, lune 7, semaine 3



Haussant un sourcil à ses mots, Jorah abaissa son outre et observa le nouveau venu de la tête au pied. Pour sûr, il ne connaissait nullement cet homme. Sans doute l’avait-il croisé sans le remarquer ? Il put se montrer quelque peu distrait. Était-il un homme du Bracken ? Probablement, estima-t-il. Un soldat Nerbosc lui aurait été présenté, ou au moins aurait-il fait tache dans cette marée de visages habituels. Non, ce rouquin ne lui était nullement familier. Il l’observa avec plus d’attention, cherchant à découvrir ce qu’il pouvait bien faire là. Instinctivement, sa méfiance s’éveillait.

Qui se lèverait ainsi aux aurores, à part les domestiques ou les individus contraint aux insomnies tel que lui, si ce n’est ceux qui ne s’étaient pas couchés ? Prenait-il un bon bol d’air dans le but de désoualer ? Pourtant, au vue de son aspect, il écarta cette idée. A moins que cette nuit fut particulièrement agitée, il avait plus l’aspect d’un soldat en sueur, son épée à la main, que d’un vagabond revenant de la taverne. A moins qu’il ne fut là pour l’assassiner, mais alors était-il un messager de la mort fort peu discret -ou peu habile ?- pour lui proposer un entraînement dans ce but. Et pour quel dessin ? Quelle menace représentait-il pour en venir à de telle extrémité ? Aucune. Il n’était là que pour protéger la Princesse, il ne représentait un danger pour personne en ce lieu. Néanmoins, si cet homme était là pour elle, la nouvelle suzeraine du Conflans, le mettre hors d’état de nuire serait la meilleure solution qu’il aurait de l’atteindre. Elle ne sortait jamais de ses appartement sans qu’il ne fut dans son sillage. Après tout, la méfiance semblait de mise alors que Lord Tytos avait été empoisonné par le fils du Bracken en personne. Son regard se fit plus perçant, tentant de deviner les intentions de l’homme d’un air circonspect. Il envisagea cette idée un instant, gardant le silence, avant de finalement afficher un rictus amusé en reprenant de l’eau à son outre avant de la rejeter là ou il l’avait prise, quelque part sur l’herbe enneigée. Cet homme ne l’effrayait en rien et il se faisait probablement des idées.

« Vous comportez-vous toujours de la sorte avec les inconnus ? » demanda-t-il pour toute réponse alors qu’il s’approchait, tapotant son épée contre sa jambe, « Ou destinez-vous l’espionnage qu’à quelques personnes triées sur le volet, pour lesquels vous pourriez avoir quelques … intérêts ? »

Il entendait pas là une mission, rien de plus. Il se savait méfiant à l’extrême parfois, mais il ne pouvait s’empêcher de spéculer. Cet homme affichait un comportement bien étrange, de quoi nourrir quelques soupçons, et son expérience lui soufflait la prudence. Il avait une belle collection de souvenirs et d’exemples à ce sujet, notamment en Essos, les individus au comportement inhabituel présageaient rarement de bonne intentions à l’égard de leurs interlocuteurs. De plus, les Nerbosc et les Bracken étaient des ennemis séculaires et le Chevalier voyait d’un mauvais œil l’arrivée de ces derniers à Corneilla. A tord, sans doute, il ne s’agissait là que du procès imminent du Rivers. Pourtant, quelques hommes des troupes du Bracken étaient venus avec lui et ils auraient été idiot de ne pas se montrer circonspect. Sans parler du temps qu’il leur avait fallu pour rejoindre le fief de leur suzerain alors qu’ils se savaient attendu. Jorah, quant à lui, s’était promis de demeurer sur le qui-vive. Un Bouclier-lige idéal ne se montrait jamais trop confiant, car tel était son rôle que de s’inquiéter de la sécurité de sa protégée à la place de cette dernière, envisageant tous les scénarios, afin qu’elle puisse ainsi évoluer en toute confiance et sans crainte qu’il ne lui arrive quelque chose. Même s’il la savait anxieuse, il espérait lui éviter l’enfer en la déchargeant d’un maximum de préoccupation.

Se stoppant face au soldat, il continua de le toiser d’un air sévère. Quelque chose de louche se dégageait de cet homme sans qu’il ne puisse dire quoi. Une aura le ramenant à l’époque de ses pérégrinations en Essos, sauvage et inquiétante. Il n’avait pas confiance.

« Que voulez-vous ? » l’interrogea-t-il de nouveau.

A son tour de se montrer peu courtois. Il avait bien conscience de n’avoir aucunement répondu à la demande du jeune soldat. Toutefois, il ne le ferait que lorsqu’il aurait les réponses à certaines de ses interrogations. Son instinct lui dictait de prendre garde et il s'y était toujours montré attentif.


- code by lilie -
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
Gorn sortit progressivement de son délire. Tout d’abord il y eut l’attitude de Jorah. Elle correspondait clairement à celle d’un homme prêt à combattre. Cela réveilla en quelque sorte l’instinct professionnel de Gorn, et le replongea dans la réalité.

Ensuite il y eut les paroles. Le soldat réalisa d’abord l’étrangeté de son propre comportement, puis la méfiance croissante de son interlocuteur.

L’éventualité d’un affrontement réel commençait à se profiler. Habituellement Gorn ne reculait pas face à un combat. Ce fut donc l’exception. Quelle en était la cause ?

Son adversaire potentiel était dangereux. Bien que Gorn en ait pleinement conscience, ça ne le rebutait pas. Seul un esprit raisonnable était sujet à la peur. Or ce n’était pas le cas de Gorn. En revanche il disposait d’une morale obtue certes mais existante.

Par conséquent s’il n’aurait pas hésité à affronter une quinzaine d’ hommes d’arme, se battre avec une personne n’étant pas un ennemi clairement désigné le gênait.

Alors il prit la moue d’un enfant entrain de se faire réprimer, et s’expliqua. Du moins il tenta de le faire.

« Je suis juste venu m’entrainer. Et... comme je vous ai vu, je me suis dis que peut-être...»

Une nouvelle réflexion lui vint à l’esprit. C’était à propos de cette rivalité voir haine séculaire entre les corbeaux et les chevaux. Or l’homme lui faisant face était lié aux corbeaux, tout comme lui aux chevaux.

Finalement leur combat était peut-être voulu par le destin ?

Pourtant Gorn demeurait hésitant. Certes lui aussi observait Jorah sans toutefois se mettre en garde. La raison le démangeait encore du fait de la situation, qui ferait de lui en cas de victoire un meurtrier, et attiserait encore la haine entre les deux clans tout comme le bâtard de son maitre.

Ensuite cet homme ne correspondait pas à l’ennemi tel qu’il le voyait. Visiblement c’était un honnête guerrier des sept couronnes tout comme lui. Malgré tout du sang allait peut-être couler. Gorn voulait au moins bien faire les choses. Il reprit la parole cette fois avec bien plus de solennité.

« Je n’agis jamais dans l’ombre. J’ai toujours combattu face à face au grand soleil. »

Quoiqu’il advienne, Gorn serait comporté avec franchise. En tous cas c’est ce que sa tirade pompeuse était censée révéler.

Ôté d’un poids Gorn redevint songeur. Lui qui avait tant côtoyé la mort sur les champs de bataille, il la rencontrait de nouveau en temps de paix et dans son propre pays. Jusqu’ici Gorn avait toujours cru que le Guerrier était son guide. Finalement peut-être était-ce l’Etranger ?

Après tout la mort l’avait embrassé plusieurs fois. Que se soit au guet d’un fleuve encore enfant ou sur un navire en direction de Pyk.

Après l’enthousiasme, la gêne, et la gravité, vint la passivité. Gorn attendait l’air morne une réaction de l’autre guerrier. Même si elle aboutirait sur un combat à mort, il l’accepterait. Car les sept l’avaient voulu.
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 

Gorn & Jorah Mormont
An 302, lune 7, semaine 3



Le comportement de cet homme était définitivement des plus étrange. Voilà maintenant qu’il affichait une expression bien enfantine, tel un enfant qu’il viendrait de gronder ! S’était-il enfin rendu compte de l’étrangeté de ses réactions ? Jorah continua de le regarder d’un air circonspect. Mais qui était donc que cet étrange énergumène ? Venu s’entraîner, qu’il disait. Un soldat, donc. Un coup d’œil à sa claymore au côté corrobora cet argument. Il ne s’était donc pas trompé.

Comprenant visiblement qu’il avait éveillé la méfiance de l’Ours déchu, et sous l’accusation d’espionnage, le rouquin se justifia. Jorah eut un sourire désabusé. Un homme d’honneur, c’est cela ? Bien entendu. Tous les hommes se disaient guidés par l’honneur. Peu l’était réellement. Quant à lui, il en avait rencontré peu dégageant l’aura étrange qui définissait les tueurs. A n’en pas douter, cet homme possédait cette aura. Face à face, immobiles dans leurs observation respective, on pouvait voir danser les ombres des flammes sur leur peau. Ces dernières faisaient brillait les yeux de l’homme d’une étrange lueur, accentuant la méfiance immédiate qu’il avait inspiré au Chevalier. Il entreprit finalement de regarder tout autour d’eux, levant finalement les yeux vers l’étendue obscure les surplombant, avant de reporter son regard sur le visage soudain morne du rouquin.

« Peu de soleil ici, jeune soldat. » ironisa-t-il, mettant en lumière l’attitude circonspect qu’il avait eu quelques secondes plus tôt en contradiction les termes qu’il venait d’employer.

Bien que son discours soit censé le rassurer sur ses intentions, il ne le fut pas. Jorah ne doutait pas un instant de se montrer que trop méfiant. Mais il n’était pas dans un bon jour et son humeur s’en faisait ressentir. De plus, rien ne l’amenait à se montrer aimable avec cet individu et la façon dont il s’était présenté à lui ne justifiait aucunement qu’il y soit obligé. Il aurait cependant été fâcheux de déclencher un incident avec un membre de la maisonnée Bracken. S’il l’était bien, comme il le devinait. Détachant finalement son regard du jeune homme, il se détourna de lui, coupant court à cet échange de regard assez tendu. Il s’éloigna de quelque pas, jouant avec son épée qu’il fit tournoyer entre ses doigts avant de lui faire face de nouveau.

« Vous êtes donc à la solde du Seigneur de la Haye-Pierre ? » l’interrogea-t-il d’un air détaché, « Une bien étrange réunion que celle-là, n’est-ce pas ? »

Il faisait un effort pour engager la conversation. Et bien qu’il aurait préféré demeurer seul après une nuit pareille, messagère de cauchemars étrangement vivaces, il entreprit de passer outre son ressentiment. En effet, la tension était palpable au sein du domaine depuis l’arrivée de Lord Jonos et il ne s’agirait pas d’y participer. De plus, il était curieux de connaître l’avis d’un membre de la maison rivale des Nerbosc à ce sujet. Si les nobles se devaient de conserver les apparences, maintenant ainsi la paix relative entre les Maisons, il était plus facile aux soldats de s’exprimer. Lui-même avait le sang bleu mais il n’était ici que le protecteur de la Princesse, n’étant plus Seigneur d’où que se soit depuis bien longtemps, et partageait donc le quotidien des hommes chargés de la protection du domaine. Ces derniers, pour la plupart, faisait montre de respect à son égard. La majorité de leurs échanges demeuraient malgré tout des plus cordiaux et détendus. Il espérait bien profiter de cela en cet instant.

« Les événements récents ont bousculés le quotidien de nos deux maisonnées. » poursuivit-il sur le ton de la conversation, « Lord Jonos doit être un Seigneur fort occupé. J’imagine que ses projets ont été dérangés par ce procès. »

Il est vrai que n’ayant pas prit la peine de venir de lui-même lors des noces du cadet Nerbosc et ayant prit son temps pour se rendre à Corneilla pour le procès de son fils bâtard, très probablement responsable du meurtre de son Suzerain -à en croire son comportement révélateur lorsqu’il fut accusé par lord Tytos lui-même-, il y avait là de quoi faire jaser. Une question était dans tous les esprits : qu’est-ce qui avait prit autant de temps au Seigneur cheval pour se présenter à la famille Suzeraine ? Et Jorah ne dérogeait pas à la règle.


- code by lilie -
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
L’ironie dépassa quelque peu Gorn. En fait c’est plutôt son usage, qui l’interloquait. La situation était censée être sérieuse. Et Gorn était du genre rigide.

L’attitude de Jorah continua de le troubler. Il ne le fixait plus comme auparavant. Gorn avait-t-il cessé d’être une menace potentiel ? Pourquoi Jorah n’avait-il pas rengainé dans ce cas ?

Ensuite il fit la conversation. Gorn confirma son affectation d’un simple hochement de tête tant elle était évidente.

Puis la dite conversation prit progressivement une tournure politique. Exactement le genre de domaine, qui ennuyait Gorn. Toutefois il se demandait si son maitre n’était pas visé par les propos de Jorah. Par conséquent en vassal fidèle il prit la défense de son suzerain.

« Lord Jonos est toujours occupé du fait de son dévouement envers ses gens et son fief. »

Les propos n’étaient si serviles qu’on pourrait le croire. Gorn voyait sincèrement son maitre comme quelqu’un de dévoué et travailleur.

« Et il ne fuira pas ses responsabilités à cause de ce procès. »

Cette dernière phrase troubla son auteur. Certes le respectable seigneur de la maison Bracken n’était forcément pas partie prenante dans cet assassinat. D’un autre coté le procès serait-il impartial ? Et si les Nerbosc décidaient de régler cette rivalité séculaire autrement que par les armes ?

Gorn connaissait que vaguement cette famille, qui n’avait d’ailleurs pas particulièrement mauvaise réputation.

C’est alors que ses préjugés religieux remontèrent chez le soldat conflanais. On pouvait s’attendre à tout de la part de païens.

« Une condamnation pourrait aussi concerner Lord Jonos ! »

Un mélange de crainte et de dégoût accompagnaient ces paroles.

Cette soudaine paranoïa égalisait le manque de subtilité de Gorn. Comme quoi tout demeurait possible à Westeros.

Suite à cette déclaration le soldat reporta son attention sur son interlocuteur. Cette révélation de sa part était tout de même étrange. Où voulait-il venir ? Gorn commença à le regard d’un œil méfiant. La situation s’inversait.
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 

Gorn & Jorah Mormont
An 302, lune 7, semaine 3



Cette conversation mit soudain le jeune homme sur la défensive. Son comportement, jusque là bien étrange aux yeux du Nordien, apparu soudain dès plus clair. Prenant instinctivement la défense de son Seigneur, il renseigna Jorah sur sa loyauté. Et cette dernière semblait tout acquise au Bracken. Il eut un petit sourire en coin, tant l’ironie de cette situation lui apparu presque amusante, alors même que son humeur le poussait à moins de patience et de courtoisie qu’il avait coutume de faire preuve. Un parfait petit soldat Bracken, venu à lui pour il ne savait quel raison, et qui défendrait visiblement l’honneur de son Seigneur-cheval avec ardeur. Continuant de jouer avec son épée, tout en demeurant face à son interlocuteur, il lui adressa un léger signe de tête en signe d’assentiment.

« Bien entendu, Lord Jonos ne saurait bafouer l’autorité légitime de ses Suzerains. »

Cela avait été dit avec une air d’innocence, mais surtout pour en mesurer l’impact sur le jeune rouquin. Pourtant, les rouages de son esprit lui étaient définitivement étrangers car le Chevalier ne vit pas venir l’affirmation suivante. Cette dernière claqua comme un reproche et il en resta un instant interdit. La méfiance et le dégoût suintait de chacun de ses mots. Tant et si bien qu’il se sentit comme agressé. Etait-il en train de sous-entendre ce qu’il croyait, comme cela, sans même essayer d’en dissimuler le sens ? Soudainement, ils se regardèrent en chien de faïence, à cela prêt que Jorah n’était désormais plus le seul à montrer ouvertement sa méfiance. Celle du jeune soldat était perceptible et celle de Jorah s’en trouva ravivé aussi sec.

Ainsi avait-il joué le jeu de l’imbécile, n’est-ce pas ? Lui qui s’était finalement cru paranoïaque quant aux intentions du rouquin commençait à revoir son jugement à nouveau. Etait-il venu s’entraîner tel qu’il le prétendait, ou sa mission était-elle tout autre ? Décidément, quelque chose chez ce gars ne lui disait rien qui vaille. Jorah se pensait le seul à vouloir sonder l’autre mais apparemment, le soldat tentait à son tour d’en apprendre sur le camp adverse. Dans quel but, il l’ignorait bien. Il en vint à se demander, comme tous à Corneilla, si cet assassinat était réellement le résultat d’une initiative personnelle du Rivers. Après tout, Lord Jonos avait peut-être tardé à venir dans le but de préparer sa défense, dans le cas où son implication était finalement des plus réelles … Etait-ce donc cela qui circulait chez les Bracken ? Une haine telle, qu’il auraient pu fomentés le meurtre de leur Suzerain, sacrifiant alors la liberté d’un des membres de leur Maison pour y parvenir. Une perfidie tellement exacerbée qu’ils iraient jusqu’à envoyer leurs hommes de main sonder l’opinion publique, récolter les informations, peut-être même s’attaquer à d’autres membres de la Maison Nerbosc ?

Mais alors pourquoi se montrer soudainement si transparent ? Cela échappait totalement au Chevalier. Aussi se contenta-t-il d’une réponse succincte, soudain méfiant à l’extrême.

« Une condamnation n’aura lieu que si le coupable est reconnu comme tel lors du procès. », il fit une pause pour le dévisager avant de poursuivre, « Lord Jonos n’a rien à craindre s’il n’a rien à cacher. »

Une vérité que cela. Pourtant, au fond de lui, Jorah doutait de l’innocence du bâtard Bracken. Mais qu’en était-il du Seigneur-cheval ? Certes, ce meurtre n’avait que peu de sens d’un regard extérieur. Il avait été soudain, brutal, surprenant. Et à moins qu’il n’ait définitivement perdu l’esprit, qu’apportait ce geste au Rivers aujourd’hui ? Un emprisonnement prolongé et peut-être la mort au bout. Espérait-il  naïvement ne pas être identifié comme responsable ? Pourtant, d’un point de vue politique, c’était une carte à jouer, fragilisant ainsi la famille Suzeraine. Harry Rivers espérait-il l’approbation de son Seigneur père ? Une récompense pour avoir éliminé un ennemi centenaire à sa famille ? Ou était-il directement sous ses ordres ? C’était là bien toute la question. Une question dont Jorah doutait d’obtenir la réponse par cet homme face à lui. Et si ce dernier espérait obtenir de lui un aveu des intentions des Nerbosc envers son Seigneur, il se mettait le doigt dans l’oeil jusqu’au coude. Il ne s’était pas adressé à la bonne personne.


- code by lilie -
Contenu sponsorisé


Informations
Personnage
Badges


   
#