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If even the Vale is not safe anymore, then nowhere is. - avec Robar.

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If even the Vale is not safe anymore, then nowhere is.
An 302,  lune 8, semaine 3

Lorsque Petyr lui avait annoncé la nouvelle, Lysa avait souri comme une femme amoureuse, soulagée et heureuse. Comme la jeune Lysa qu’elle avait été avait souri, emplie de joie, quand son père lui avait donné sa bénédiction, uniquement pour la trahir ensuite en l’empoisonnant avec du thé.

Mais, si Lysa était toujours amoureuse, elle n’était plus une jeune fille. Le pouvoir était passé par là et il l’avait séduite autant que réconfortée. Dépourvue de lui, l’ancienne dame du Val se sentait tout de même amère ; il y a deux lunes de cela, elle aurait pu épouser qui elle voulait sans en informer qui que ce soit. Aujourd’hui, elle ne contrôlait plus rien. C’était ce qu’il lui manquait le plus à propos du pouvoir ; cette sensation de contrôle et de sécurité qu’il procurait. Là, elle était comme jetée dans la fosse aux lions, dépourvue de son précieux bouclier. Avec ce précieux titre de dame du Val, c’était également une grande partie de son assurance qui s’en était allée et elle détestait ce sentiment de vulnérabilité.
Heureusement, Petyr et à ses côtés, elle se sentait protégée…Enfin, jusqu’à un certain point.

Plus tôt dans la journée, la née-Tully avait écouté Lord Baelish lui expliquer comment se dérouleraient les choses. Il allait informer le roi lorsqu’ils seraient rentrés à Port-Réal. Et lorsque les choses seraient rendues officielles, elle pourrait l’y rejoindre.
Le rejoindre, à Port-Réal...Elle digérait seulement cette information.

Bien sûr, c’était évident ; Petyr était le Grand Argentier du Roi, c’était évidemment à la capitale qu’elle vivrait désormais sa vie si elle l’épousait. A moins de partir seule pour Baelish Keep, mais ça non, pas question ; c’était à ses côtés qu’elle voulait être.

C’était peut-être idiot au fond, mais elle n’y avait même pas encore songé avant que Petyr ne lui parle. Elle avait dit oui sans réfléchir aux détails qui ne l’intéressaient finalement que très peu. Cette demande si longtemps espérée et ce mariage si longtemps désiré avaient occupés toutes ses pensées, et pourtant, les images mentales qui avaient occupés son esprit ne lui avaient montré que Petyr et elle. C’était comme si elle s’était imaginée vivant seule avec lui, sans personne d’autre pour les déranger. Comme si le monde autour avait complètement disparu de ces préoccupations. Elle n’avait pas pensé aux gens qui les entoureraient, aux gens sur qui elle n’avait plus aucun contrôle. Aux gens qui pourraient gâcher leur bonheur.

Toutes ces années isolée dans le Val, Lysa avait été protégée des autres par le pouvoir de Jon, puis par le sien. Qu’importe ce que les gens pouvaient bien penser d’elle au fond…Elle n’avait de comptes à rendre qu’à très peu de mondes. Elle était la dame de Val.
Et maintenant…Vivre à Port-Réal voudrait dire vivre à la cour du roi Rhaegar. Un homme qui, par sa propre imprudence, se méfiait déjà d’elle. Elle vivrait entre les mêmes murs que ceux qui avaient le pouvoir sur elle. Ils pourraient l’observer, la surveiller. Elle n’aurait aucun droit à l’erreur.

Sauf si elle avait besoin de plus de temps pour quitter le Val, ce qu’il pouvait comprendre…, avait ajouté Petyr.
Et là, le « non » avait franchi ses lèvres dans la seconde. Elle n’excellait décidément pas dans le contrôle de ses émotions. Par les Sept, il fallait qu’elle apprenne. Depuis la mort de Robyn, elle était bien obligée. Mais, il y avait aussi des moments où elle se disait qu’elle n’en avait rien à faire, après tout. Des moments comme cette entrevue avec le roi, à la suite de laquelle elle avait amèrement regretté d’avoir parlé ainsi. Maintenant qu’elle n’était plus la dame du Val et qu’elle allait épouser Petyr, il fallait vraiment qu’elle apprenne à contrôler ses émotions, autrement comment pourrait-elle vivre à la capitale, sous l’œil méfiant de Rhaegar Targaryen ?

C’était décidément chez lui qu’elle aurait préféré le rejoindre. A Baelish Keep, là où ils régneraient en maître et où ils seraient plus en sécurité, loin des gens... Pas dans cette fosse aux lions qu’était la capitale. Mais, elle préférait être n’importe où avec lui plutôt qu’où elle voulait, sans lui…

Dans les couloirs du château, Lysa songeait à cette vie à la capitale qui s’annonçait pour elle, touteen marchant vers ses appartements, lorsqu’elle croisa un visage familier.
« Ser Robar », le salua-t-elle avec un léger sourire poli. La veuve de Jon Arryn se demanda si le chevalier avait lui aussi eu à affronter un entretien glaçant avec le roi Rhaegar qui l’avait fait mander durant le banquet…

*

@Robar Royce
Robar Royce
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Robar Royce & @Lysa Arryn

La forteresse des Portes de la Lune n'avait rien du faste quelque peu tape à l'oeil des Eryés. Située bien plus près du sol que l'ancestral château de la Maison Arryn, elle accueillait la maison suzeraine lors des années hivernales, rendant le ravitaillement des cuisines bien plus simples et pratiques qu'au sommet de la montagne de la Lune où s'élevait leur demeure habituelle. Aménagée pour être plus confortable au quotidien, l'usage militaire de cette forteresse transparaissait toutefois dans chaque élément sur lequel Robar posait les yeux. Un cadre qui aurait du le mettre à l'aise, lui qui s'était enfermé dans son rôle de chevalier du Val en garnison à Froideseaux avant que son sang noble ne le rappelle ici pour le jour de gloire d'Harry l'héritier. Pourtant, malgré sa joie de revoir les siens, d'autres visages connus, de quitter son affectation austère à la surveille des Doigts pour faire la fête ne parvenait à lui faire oublier la royale présence des Targaryen en ces lieux. Le Roi, venus saluer la nouvelle maison suzeraine n'était pas venu seul: accompagné du cauchemar vivant de Robar, il lui avait fallut en plus prendre sur lui lorsqu'elle était apparue dans la salle de réception, s'exposant à son regard en même temps que Maddy. Enfer et Paradis réunit en une même place, deux femmes à qui il n'avait pas parlé depuis bien longtemps et qu'il n'aurait pas été sage d'aborder en privé en cette soirée de fête. Les dieux seuls savaient comment il aurait pu réagir au contact de celle censée être son épouse. Quand à Maddy, la présence même de Rhaenys l'empêchait d'avoir pour elle les questions qu'il rêvait de lui posé depuis qu'elle avait fuit Roches-aux-Runes au prétexte d'obligation sur son île. La frustration avait atteint son paroxysme lorsque le Hardi de la Garde Royal vint le chercher sur ordre du Roi, l'emmenant face à la table d'honneur où siégeait Rhaegar Targaryen en bonne compagnie. Entouré d'Harrold et de sa grand-mère Anya, il avait demandé à le voir, lors d'un entretien privé qui aurait lieu le lendemain.

S'il s'était inquiété du sujet que pouvait vouloir aborder le Roi, il n'avait pas été surpris par l'accueil glacial qui lui avait été offert: il savait combien Rhaegar Targaryen aimait sa fille, sans doute n'avait-il pas apprécié de le voir ainsi l'ignorer dans une soirée mondaine et ce, bien que personne n'en ai fait la moindre remarque. L'entretien s'était toutefois poursuivit sur une note bien plus positive et chargée de confidence d'homme à homme. En quittant les appartements royaux, il s'était senti libéré d'un énorme poids car bien qu'il ait compris le pardon accordé par un père à sa fille, il n'avait guère était pointé du doigt pour la séparation qui avait eut lieu suite aux agissements de la princesse. Un poids pas totalement ôté toutefois: il avait sa parole. Il avait promit de rendre visite à Rhaenys, d'avoir un semblant de discussion, d'explication avec elle. Et cette idée, bien qu'il n'ait pu la refuser à ce beau-père qui déposait sa couronne le temps d'une conversation pour parler d'égal à égal, lui donnait froid dans le dos. Il s'était forcé à ne pas la regarder pendant le banquet. Alors être seul avec elle ... Le pouvait-il vraiment ? Il retournait vers les appartements accordé à la maison Royce pendant leur séjour, désireux d'aborder le sujet brulant de sa visite à Rhaenys avec Andar, d'avoir son avis, ses conseils, avant de lui faire une demande bien étrange. Il ne pourrait être en paix en fuyant toute sa vie, en se cachant dans le Val. Car bien qu'il aima les plaines et les montagnes de sa région natale, il lui fallait aller de l'avant. C'était ce qu'il avait retenu de sa rencontre avec le Roi. Il fallait qu'il tourne la page plutôt que de ruminer sa rancoeur. ET cela commencerait par accorder son pardon à son épouse. Chose qu'il ne pouvait faire entouré de ses neveux, songeant à son propre enfant qui devrait se trouver parmi eux. Il voulait rejoindre le Bief, rejoindre Ysilla. Voilà bien longtemps qu'il n'avait pas vu sa soeur, et son état de santé préoccupant l'avait conduite à la Citadelle. Il devait être auprès d'elle, pour la soutenir, pour soutenir Creighton. De là bas, il pourrait réfléchir plus calmement. Il songeait à la manière d'aborder ce sujet avec son frère lorsqu'il tomba sur Lysa Arryn. Elle avait fait sensation en arrivant dans sa robe noire, rappelant silencieusement que son deuil avait conduit à la fête. Pourtant, loin d'arborer la mine sombre qu'elle avait au banquet, elle semblait plus apaisée. Un état qu'il mit sur le compte de l'absence de regard braqué sur elle. Celle qui avait vu l'extinction de deux maisons suzeraines devait sans doute mal vivre les bruits de couloir la concernant. Et il n'aurait pu le lui reprocher. « Lady Lysa.  » dit-il en se penchant pour la saluer avec la politesse due au rang qu'elle occupait jusqu'alors. Bien qu'elle ne soit plus la Dame du Val, Robar peinait à la voir différemment que comme celle qui avait régné sur le Val pendant des années. « J'ose espérer que vous avez pu prendre un peu de repos ? Vous sembliez particulièrement épuisée au banquet, ma dame.  » Sa préoccupation était sincère, trouvant écho dans les questions que le petit groupe de dames autour d'Alys Royce avait commencé à poser. Qu'allait-elle devenir maintenant ? Elle n'avait plus de fils, plus de mari, plus de famille ... Sans doute était-ce pour cela qu'Harrold n'avait pas chercher à se débarrasser de sa présence: après des années de mariage et de vie dans le Val, retourner dans son ancienne maison n'était envisageable. Vivesaigues n'était qu'un champ de ruine, et c'était la jeune Sansa Stark, sa nièce, qui y règnerait prochainement avait-il entendu dire. Des travaux de restauration du château Tully avait été entrepris, mais c'était Corneilla le lieu de centralisation du pouvoir du Conflans désormais. Alors que ferait-elle ? Elle pourrait rejoindre sa soeur, Lady Catelyn, à WIntefell, avait-il évoqué lors de la soirée, mais il doutait que le climat du Nord convienne à celle qui avait été la maitresse d'un royaume aussi vaste que le leur. Aller auprès de sa nièce ? Le problème serait le même. Elle ne serait jamais maitresse en sa maison. Et Robar doutait que les hommes se bousculent pour demander sa main. Une veuve dont la fertilité était plus qu'aléatoire et dont seul un enfant, chétif de surcroît, avait survécu. Il avait de la peine pour elle et sans doute se serait-il proposé s'il n'avait pas été déjà marié. Pas que Lysa Arryn aiguise son intérêt, mais savoir une noble dame de son genre réduite à demander l'aumône de ceux qui avait été ses vassaux lui serrait le coeur.  

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Lorsqu’elle était devenue dame du Val, à l’âge de seize, Robar Royce n’était qu’un petit garçon. Lysa, elle, était une resplendissante jeune femme aux cheveux roux siégeant aux côtés de Jon Arryn à la gouvernance du Val. Le jeune Robar n’avait connu qu’une seule dame du Val ; elle. Aujourd’hui encore, il faisait partie des rares personnes qui semblaient poser sur elle un regard inchangé. Lors du banquet d’ailleurs, il s’était adressé à elle avec le même respect que celui qu’il lui portait du vivant de Jon ou de Robin. Sa sollicitude l’avait touchée. Certains se montraient sensibles à son sort en apparence, mais se réjouissaient sans doute de l’ascension du jeune homme fait qu’était Harold Hardyng à la tête du Val. Mais pour ce qui était de Robar, Lysa ne mettait pas sa sincérité en doute.

Il y avait des zones d’ombres pourtant. L’épouse de feu Jon Arryn avait connu à plusieurs reprises le drame des fausses couches, et pire encore, celui des enfants morts-nés. Lysa ne pouvait pas dire qu’elle n’avait pas été soutenue dans ces épreuves par Jon et la Mère sait à quel point un peu de soutien n’est point du luxe lorsqu’une femme est confrontée à un tel drame.

Cependant, elle ne pouvait imaginer le jeune Royce abandonnant son épouse suite à cette épreuve. Pour Lady Lysa, cette histoire n’était pas claire. Son amitié allait certes plus naturellement vers les Royce, dont la fidélité envers les Arryn avait été sans faille, que vers les Targaryens, et cela pouvait sans doute obstruer son jugement. Après tout, Andar Royce, le frère aîné de Robar, l’avait connue à une époque de sa vie dont il restait peu de témoins. Ensemble, ils partageaient encore le souvenir de ce temps où Vivesaigues n’était point une ruine et l’affection pour feu ceux qui l’habitèrent. Néanmoins, la précédente dame du Val était bien placée pour savoir qu’une femme peut avoir de nombreux secrets et que certaines vérités, dans le milieu qui est le leur, sont parfois bien protégées et cachées... Cette fausse couche, ce départ précipité du chevalier valois...Tout cela semblait tourner autour d'un secret.

Le sourire de la conflanaise de naissance s’élargit quelque peu devant la déférence de Ser Robar à son égard. Ces derniers temps, devenue invitée dans cette demeure qui avait vu passer son terre son époux et son fils, Lysa n’était pas d’humeur très sociable. Depuis l’arrivée des Hardyng, elle avait passé le plus clair de son temps isolée. Et cela pouvait largement se comprendre ; comme si ce n’était pas assez dur de perdre ce qui lui restait de famille, elle perdait sa maison et la voyait se remplir d’étrangers et d’ennemis. Pourtant, le visage de Robar était un visage qu’elle était heureuse de voir. Ce n’était pas là un visage hostile.

« J'ose espérer que vous avez pu prendre un peu de repos ? Vous sembliez particulièrement épuisée au banquet, ma dame. »

La lady aux cheveux roux acquiesa légèrement, avec une grâce naturelle. Parfois d’humeur changeante, il était arrivé, c’est vrai, qu’une fois au pouvoir dans le Val, Lysa avait envoyé paître l’étiquette. Après tout, dirigeante du Val, ne pouvait-elle pas décider de ne point tremper dans les politesses hypocrites face à ceux de ses vassaux ou sujets qui ne la respectaient point assez à son gout ? Mais, Lysa restait une noble dame qui savait se montrer gracieuse. Son rôle, après tout, elle l’avait joué des années. Fille de seigneur, femme de seigneur. En dehors des excès de colère ou d’émotion qui parfois, pouvait lui faire perdre ses moyens, Lysa savait faire preuve d’élégance et de noblesse.

« Votre sollicitude me touche, Ser Robar. Il est vrai que je n’étais pas très enchantée à l’idée d’assister à ce banquet, j’imagine que vous comprenez pourquoi…Mais désormais, je suis soulagée qu’il soit derrière nous. », répondit-elle, avec un léger sourire qui se voulait rassurant. Un avenir nouveau se dessinait après tout pour Lysa. Le banquet avait été une épreuve mais il avait eu le mérite d’amener un vieil ami auprès d’elle. Un vieil ami, un ancien amour, une proposition...

« Et vous, Ser ? C’était la première fois que vous revoyiez sa Majesté depuis votre départ de la capitale, si je ne me trompe pas ? » Lysa avait cru observé une sorte d'inquiétude se dessiner lorsque Ser Robar avait été averti du fait que Rhaegar le demandait, durant le banquet. Elle baissa le volume de sa voix ; ils étaient bel et bien seuls, elle pouvait parler librement et à vrai dire, ne comptait rien dire de dangereux. Mais tout de même, pour parler de Rhaegar, elle préférait prendre ses précautions. «  J’ose espérer que le roi n’a pas été trop…dur envers vous ? », s’enquit-elle. Sa sollicitude était sincère. Elle avait elle-même vécu un entretien pour le moins…angoissant avec le roi, juste avant le banquet. Ser Robar n’avait peut-être pas été habité par l’impétuosité qui avait été la sienne lorsqu’elle avait reçu les « condoléances » de sa Majesté. Mais tout de même, il était l’époux de la princesse, princesse qu’il avait laissée derrière lui…Il se pouvait que leur discussion ait été comme qui dirait, « salée »…
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Robar Royce & @Lysa Arryn

Il était étrange de se dire que cette femme, qui depuis aussi loin qu'il s'en souvienne avait toujours été à la tête du Val, s'en trouvait aujourd'hui exclue. Que cela devait être affreux de voir s'éteindre les deux maisons dont on avait porté le nom: Tully, tout d'abord, avec l'extinction des siens suite à la guerre, royale punition pour le sac de Port-Réal. Arryn, ensuite, avec la mort de son époux Jon, puis celle de son unique enfant. Que de malheur s'abattent sur cette pauvre femme qui avait, aux yeux de Robar, toujours son étincelante autorité. Elle n'était peut être plus la suzeraine, mais elle resterait à jamais importante dans sa vie, elle qui avait veillé tant d'années, dans l'ombre de Jon, sur le Val, qui avait maintes fois vanté le courage des chevaliers du Val et flatter leur fierté. Pauvre et solitaire Lysa Arryn. Quand à lui, il ne parvenait pas à retenir la révérence réservé à sa suzeraine, posant un genoux à terre lorsqu'il prononça son nom, ne se relevant qu'en entendant le sien. Son inquiétude fut rassuré par l'assurance que son épuisement était due à l'éprouvante raison de la tenue d'un tel banquet. Une chose qu'il pouvait aisément comprendre, lui même ayant songer que la fête avait un aspect morbide, célébrant l'arrivée d'un nouveau seigneur grâce à la mort de l'enfant qui avait jusque là ce pouvoir. Harrold avait beau être un comparse d'arme qu'il estimait, il n'avait encore avec lui, ce rapport seigneurial qu'avaient jusqu'alors imposer les Arryn, entre respect du à un suzerain et proximité d'un seigneur envers un banneret fidèle. Oui, Harrold avec toutes les qualités et le lignage à hériter du titre, mais il était, aux yeux de Robar, davantage le chevalier du Val qu'il croisait dans la Cour de Chênes-en-Fer et le protégé de sa grand-mère que son seigneur. « J'imagine, oui.  » répondit-il d'un ton attristé. Bien que cela aurait été malpolie de faire la fête dans ce château où Harrold l'avait invité à demeurer, sans la laisser prendre part aux réjouissances, Robar trouvait cela maladroit que d'avoir convié Lysa Arryn. Peut être même un peu cruel. Il doutait qu'Harrold se soit amusé de la mort d'un enfant, mais il semblait juste, aux yeux du Royce, de laisser à l'ancienne maitresse des lieux, la possibilité de s'effacer avec grâce et dignité sans être le sujet du voyeurisme de ses anciens bannerets.  « J'ose espérer, toutefois, que Ser ... Pardonnez moi, Lord Hardyng, vous traite avec les plus grands égards.  » Il butait toujours sur le nouveau titre d'Harrold. Cela viendrait en son temps ... Et il doutait que le blond s'en offusque pour l'instant. Tant de chose se déroulaient aux portes de la Lune, et lui même avait tant à penser.

Son regard quitta la rousse pour rencontrer le sol. Ainsi sa convocation n'était pas passé inaperçue: sa famille, les gens l'entourant et même Lysa Arryn avait remarqué Barristan Selmy lui ordonnant de rejoindre le souverain incessamment sous peu. Il hocha la tête, l'esprit ailleurs, se remémorant la rencontre qui avait eut lieu un peu plus tôt, ignorant encore quoi en penser. Il ne parvenait à se livrer totalement, ni à Andar, ni à personne d'autre. Son frère avait bien d'autres soucis à s'occuper, Waymar était au Mur dans sa nouvelle famille, Ysilla à Villevieille entre les mains des mestres ... Il n'allait tout de même pas faire part de ses doute à Rhaenys ! « En effet, ma dame. Je doute que le Roi ait été insensible à l'accueil plutôt froid qu'il a reçut lors du banquet. Nous sommes tous encore sous le choc de ... Ce qu'il s'est passé pour avoir le coeur à la fête.  » dit-il avec un sourire crispé: les premiers mots de cet entretien royal n'avait rien eut de très agréable et Robar avait eut beau défendre sa région comme il ne pouvait, il doutait d'avoir fait changer d'avis le souverain. « Cependant, je doute que sa Majesté m'ait invité pour discuter du déroulement du banquet. Ce n'est guère le chevalier du Val qu'il a convoqué mais bel et bien son gendre.  » avoua-t-il avec lassitude, poussant un nouveau soupire tout en haussant les épaules d'un air passablement impuissant. Que pouvait-il dire de plus ? Son histoire avec Rhaenys nécessitait l'intervention du Roi en personne ! Mais cette conversation avait eut le mérite de le réconcilier avec son image du monarque. Restait à voir ce qu'il adviendrait de son couple.

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Qu’il avait été étrange d’assister à ce banquet et de ne y point se tenir assise à la place seigneuriale, en bout de table, comme cela avait le cas pendant des années aux côtés de Jon d’abord, puis aux côtés de son fils ensuite, tandis qu’elle occupait la place de régente.

Qu’il était étrange de ne plus voir l’étendard bleu des Arryn décorer les murs en temps de banquet. Les couleurs sanguinolentes des Hardyng se mariaient si mal avec la Porte de la Lune. Il faut dire que le bleu avait toujours été la couleur parfaite pour les seigneurs du Val ; bleu comme le ciel, que touchent les montagnes. Ce rouge…Ça n’allait pas avec la Porte de la Lune et ça n’irait pas non plus avec les Eyriés. C’était un mauvais alliage. Un alliage qui n’aurait pas dû advenir.

« J'ose espérer, toutefois, que Ser ... Pardonnez moi, Lord Hardyng, vous traite avec les plus grands égards.  »
Lysa avait toujours éprouvé de la méfiance quant à ce jeune homme que l’on avait nommé, depuis la mort de Jon, Harry l’Héritier. Déjà avant cela, Harry Hardyng avait eu conscience de sa position précieuse dans la lignée Arryn, Lysa en était persuadée. Alors, lorsque Robin, enfant chétif, avait pris la place de son défunt père, faisant d’Harold son héritier…Lysa l’avait perçu comme une menace. Il convoitait le poste de seigneur du Val, c’était certain. Et qu’il lui avait été pénible d’entendre certains comparer Harold au défunt Lord Jon, ou même de souligner leur ressemblance physique, Harold étant blond comme Jon le fut dans son jeune âge…Désormais, Harold régnait en maître et elle était de trop dans cette demeure qui n’était plus la sienne. Hardyng la traitait comme il se devait de la traiter pour ne point heurter ceux qui longtemps, avaient été fidèles aux Arryn, tout en s’arrangeant pour lui rappeler son statut d’invitée. Il lui permettait de rester là, certes, mais de toute façon, cela aurait nui à sa réputation de s’y opposer… Alors, disons qu’Harold Hardyng ne la traitait pas « mal » mais il ne la traitait pas non plus « bien ». Il attendait avec impatience son départ tandis que ce statut d’invité devenait également trop pesant pour elle.

« Nous ne nous parlons pas beaucoup à vrai dire, au vu de…l’incongruité de la situation. Il est bien étrange de devenir une invitée dans ce qui a été un foyer... » C’était ici, à la Porte de la Lune, qu’elle avait rejoint Jon à la fin de la guerre. C’était ici également, qu’elle l’avait enterré et qu’elle avait enterré son fils…Et désormais, elle n’y était plus chez elle.

« En effet, ma dame. Je doute que le Roi ait été insensible à l'accueil plutôt froid qu'il a reçu lors du banquet. Nous sommes tous encore sous le choc de ... Ce qu'il s'est passé pour avoir le coeur à la fête. »
Ce qu’il s’est passé. Dans son esprit, Lysa revit une fraction des secondes les plus horribles de sa vie. La porte du carrosse qui s’ouvre, alors qu’elle serre Robin contre elle. Elle tenta de chasser cette image de ces pensées pour ne pas assister à nouveau, mentalement, à la suite.

« Il aurait dû s’y attendre, pourtant, ne pensez-vous pas ? », répondit-elle alors.
Lysa n’y était point encore habituée. Régente du Val, sa liberté d’expression avait été plus grande. Femme de pouvoir, elle avait connu peu de personnes en mesure de pouvoir la blâmer pour exprimer sa pensée et bien sûr, elle avait aimé la sécurité que cela lui procurait. Mais désormais, elle devait faire attention, elle le savait. Bon, elle n’avait rien dit de très grave certes, et elle doutait que le jeune Royce aille conter leur conversation à droite et à gauche, mais tout de même…Il n’était pas seulement un valois, il était aussi le beau-fils du roi. Il allait vraiment falloir qu’elle fasse plus attention, désormais. Il allait falloir qu’elle s’habitue à n’être plus qu’un sujet dans la fosse aux dragons.

« Ce que je veux dire, c’est que Jon était apprécié et mon petit Robin aussi... » Qu’il était pénible de prononcer le nom de Robin au passé. Parfois, Lysa se réveillait en oubliant un instant la vérité. Elle pensait à Robin, elle pensait à aller le voir dans sa chambre pour lui choisir ses vêtements de seigneurs du jour. Puis, émergeant davantage des bras de Morphée, elle se rappelait de ce qu’elle ne pourrait jamais oublier. Et à chaque fois, cela la heurtait comme la lame aiguisée d’un poignard que l’on reçoit en plein cœur. Ces matins-là, elle revivait le déni des premiers jours de son deuil. Mais, comment pourrait-elle se loger dans ce déni très longtemps, alors qu’Harold Hardyng siégeait à la place de Robin ?
Elle avait beaucoup dormi, ces derniers temps, suite à la mort de son fils. Ou du moins, elle avait passé des journées entières à le chercher, le sommeil qu’elle ne parvenait pas quotidiennement à trouver la nuit. Elle le cherchait dans l’espoir de retourner un instant dans ce monde où Robin existait toujours. Parfois, elle revivait au contraire les derniers et horribles instants de l’existence de son petit garçon et alors, elle fuyait le sommeil aussi férocement qu’elle le pouvait tâchant de s’occuper l’esprit. Mais, il y avait aussi ces rêves où Robin existait toujours. Ceux où elle pouvait respirer son odeur, caresser ses cheveux, l’embrasser sur le front et lui lire ces histoires de chevalerie qu’il aimait tant. Elle avait voulu dormir pour toujours, c’est vrai. Elle s’était vue en pensée retirer ses chaussures, poser doucement un pied et puis l’autre sur le marbre glacé du balcon de sa désormais chambre d’invitée. Elle s’était vue avancer d’un nouveau pas, d’un pas dans le vide, d’un pas vers Robin. Et disparaître d’un seul coup. Qu’est ce qui l’en avait empêché finalement ? Un attachement outrancier à l’espoir ? Ou un manque de courage ? Peut-être les deux. Le suicide ; on dit que cela est pour les lâches, mais ne faut-il pas des tripes pour aller s’écraser contre la roche pointue des montagnes, des centaines de mètres plus bas ?...
"...Sans compter que de nombreuses familles ont également vu leurs gens souffrir de toutes ces incursions. Il était tout de même prévisible que les valois n’aient pas le cœur à la fête...J’espère qu’il ne nous le reprochera pas. », expliqua-t-elle plus clairement pour éviter toute mauvaise interprétation (ou plutôt très juste interprétation) suite à sa réponse un peu abrupte.

Le roi ne l’avait cependant pas convié pour discuter du banquet, expliqua Robar. De cela, Lysa s’en était doutée. « Cependant, le gendre de sa Majesté est bel et bien un chevalier du Val… », dit elle avec le sourire celle qui fut la régente de ce royaume montagneux. Elle prononça les mots « chevaliers du Val » comme un compliment. Après tout, les qualités de ces derniers, notamment en matière d’honneur et de loyauté, étaient vantées à travers tout Westeros. Lysa avait dit cela comme avec humour et elle aurait pu terminer sa phrase en disant « cela aussi, j’espère qu’il ne vous le reprochera pas ». Mais, d’une certaine manière c’était sous-entendu ; qui mieux que les Valois, de naissance ou de mariage, pour plaisanter sur le fait que le Val était une meilleure région que les Terres de la Couronne ? «…qui devra reprendre le chemin du sud à nouveau, si je devine bien ? », poursuivit-elle plus sérieusement. Sans doute Rhaegar Targaryen avait-il exigé de Robar qu’il rentre à Port-Réal. Du moins, c’était une possibilité. Lysa se demanda si le jeune Royce s’était attendu à une autre réaction de sa part ; il serait légitime qu’il se demande pourquoi la dame du Val ne supposait pas que le Roi voulait le réprimander pour son départ précipité après la fausse couche de son épouse et pourquoi, elle qui avait connus ces malheurs là à plusieurs reprises, ne semblait pas le juger…

Il se faisait que Lady Arryn était bien placée pour savoir que certaines fausses couches renferment des secrets. Non seulement elle n’imaginait point Robar quitter la capitale sans raison après un tel événement mais en plus, pour avoir eu un aperçu de la colère de Rhaegar Targaryen, elle pouvait désormais en être sûre ; Ser Robar devait avoir de bonnes raisons d’avoir fui ainsi. Autrement, le Roi l’aurait rappelé bien plus tôt et l’aurait regardé sans doute, avec un regard bien plus dur et menaçant que celui-là…
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Robar Royce & @Lysa Arryn

Il n'osait pas imaginer ce qu'elle devait vivre: outre les malheurs s'abattant sur sa personne, il se doutait que le tempérament d'Harry n'avait pas du être évident pour lady Lysa, même du vivant de Lord Jon. Alors voir ce fils, qu'elle avait porté et mis au monde, éloignant le Hardyng du titre de suzerain du Val, périr et assister à la mise à l'honneur d'un nouveau seigneur ne devait pas être chose aisée. La présence du Roi ne devait en rien aider: après tout, aucun Targaryen ne s'était déplacé pour la mort de Lord Jon ! Le Prince Aegon était allé dans le Nord après la mort de Lord Stark, même si les circonstances étaient plus à la joie, ils avaient rendus visite aux Tyrell, endeuillé par la perte de Lord Tyrell. Même les Nerbosc de Corneilla avait vu la visite de la Rhaenys. lady Lysa songeait-elle à cela, elle aussi ? Vivait-elle ce banquet comme une injustice envers son propre enfant ? Il ne se risquerait pas à poser la question, mais il se doutait que l'idée avait pu germer dans la tête de certains compatriote dont la mine morose avait accueilli le banquet royal. Il hocha la tête, une mine neutre s'installant sur son visage. « C'est une chose que je peux aisément deviner. Et bien, si jamais la compagnie de Lord Harrold ou de ma chère grand-mère vous devenait insupportable, nous serions tous heureux de recevoir votre douce présence à Roche-aux-Runes. Notre demeure est moins confortable que les Eryés, mais vous y serez toujours la bienvenue, tout comme feu votre époux l'était de son vivant.  » l'assura-t-il avec un sourire. Il savait combien Andar admirait Lord Jon. La compassion du vieux seigneur, sa présence lors de la cérémonie en l'honneur de leur père, sa bienveillance ... Jon Arryn ne serait pas oublié des Royce, tout comme Robar n'oublierait pas le destin tragique de ce pauvre Robin dont le seul tort avait été d'être un enfant fragile ayant accédé trop vite à un titre le mettant en danger. Se doutant de l'étrangeté que cela devait être pour l'ancienne suzeraine que de vivre ici en compagnie de Harrold Hardyng, il avait voulu lui proposer une échappatoire, un moyen de se retourner dignement pour songer à son avenir sans avoir sous les yeux, ce lieu où elle avait vécut tant d'année devenir la maison d'un autre. De là, elle pourrait décider quoi faire de sa vie: se remarier dans le Val, à l'un des riches seigneurs veufs ou célibataire, rejoindre sa soeur dans le Nord, à Winterfell pour y démarrer une nouvelle vie, ou retrouver le Conflans en se rapprochant de sa nièce à Corneilla. Une décision lourde qui nécessitait du calme, et surtout, de pouvoir faire son deuil de sa vie, de son fils, de son statut.

La conversation se détourna vers le Roi, sa convocation des plus remarquée durant le banquet, et l'entretien qui s'en était suivit. Il manqua de glousser à la remarque de la rousse, comprenant parfaitement ce qu'elle voulait dire, mais la retenue était de mise. Les murs avaient des oreilles, surtout lorsque la famille royale se trouvaient dans les alentours, et il avait déjà suffisamment de problème avec les dragons ! « Je ne suis guère un roi et je n'aurai la prétention de dire comprendre ce qui traverse l'esprit de notre souverain. Mais entre savoir quelque chose et le constater ... Le fossé peut être bien plus douloureux pour l'égo qu'on ne le pense.  » Rhaegar Targaryen n'était plus le prince adulé qui faisait tourner les têtes de toutes les nobles célibataires, ou non, des environs. C'était un homme usé par le temps, les soucis, une couronne dont le poids était bien lourd et qui avait été éprouvé par bien des évènements. Il songea au procès du prince Viserys, à l'annonce, choc, de son héritier, aux actes ignobles de sa fille bienaimée ... Une part de lui ne pouvait que compatir: lui non plus n'était pas gâté par les dieux. Mais tout éprouvé qu'il soit, il était un Roi et ses décisions avaient des conséquences: l'indépendance accordée aux fer-nés, cette confiance idiote en un peuple qui n'avait ni parole, ni honneur, avait couté la vie à bien trop d'entre eux. « Mais je rejoins vos prières. J'espère qu'il saura penser à des sujets plus importants pour le royaume qu'une réception dont le ton était maladroit. Nous autres ne sommes guère habitués à un faste de cour.  » ajouta-t-il, se souvenant alors des tremblements du monarque, de son regard parfois piquant, parfois chaleureux. Il préférait mettre cela sur la différence de leurs cours respectives: tout aussi splendide que soit les Eryés, Port-Réal était autrement plus fastueux. Et il préférait voir la chose ainsi que de les envisager en danger pour avoir vexé l'égo royal.

Mais une fois de plus, Lysa Arryn visait juste. Ses mots, d'apparence hésitants, rappelait les dernières paroles du Roi à son encontre: son désir de le voir plus souvent à Port-Réal, comme on pouvait l'attendre de l'époux d'une princesse, tout comme le fait qu'il ne ferait rien pour demander une annulation. Les époux avaient beau vivre séparés depuis des lunes, le Roi n'avait pas l'intention de faire quoi que ce soit pour les libérer de leurs serments et, par sa parole, il s'était engagé à, au moins, rétablir le contact avec la princesse. Y arriverait-il ? C'était une autre histoire. « Je serai toujours fidèle à ma région, ma dame, je puis vous en assurer. Ainsi qu'à la noble maitresse que vous avez été.  » lui affirma-t-il avec un sourire enjôleur avant de retrouver son sérieux pour évoquer, brièvement, l'affaire qui le concernait. Il doutait que les actes de Rhaenys aient quitté le cercle des quelques personnes présentes à Port-Réal lors de sa confession: Rhaegar y aurait veillé. Bien sur, lui même n'avait pu cacher cela à Andar et Alys, à Ysilla, ayant plus que jamais besoin des siens dans l'épreuve qu'il traversait. Et malgré toute l'admiration qu'il avait pour Lysa Arryn, ils ne se connaissaient pas assez pour qu'il entre dans le détail. Il se contenta donc de quelques mots hésitants.« Et bien ... Les affaires de couple sont bien étrange ma foi ...  » Elle devait bien comprendre cela après tout ... N'avait-elle pas été marié à un homme de plusieurs décennies sont aîné ? N'avait-elle pas vécut les joies et peine de la vie conjugale ? Il soupira, devant se rendre à l'évidence que ses séjours à Port-Réal n'étaient pas derrière lui comme il l'espérait. Qu'importe qu'il se réconcilie avec Rhaenys: ce ne serait qu'un confort pour leur avenir commun mais le Roi avait été bien clair sur le sujet, sa présence était souhaite à un rythme régulier. Bien qu'il n'ait nullement l'intention de s'y installer, Roches-aux-Runes et Port-Réal n'étaient pas si éloignées pour un cavalier aguerri, mais il regrettait d'ors et déjà la vie paisible dans le Val qu'il désirait si ardemment. « Je crains que vos suppositions ne soient exactes: mon cher beau-père m'a rappelé combien il était important pour un couple d'apparaitre uni. Mais je pense que nous savons tous que mon coeur appartient à jamais au Val.  » Comme tous les chevaliers du Val, au demeurant. Robar était fidèle aux siens, au Val avant la Couronne: un lien fort unissait les chevaliers du Val, renforçant celui qu'il avait avec ceux qui, en plus, partageaient son sang. « Quand à la princesse, mon épouse ne semble guère se faire à notre climat. Il semblerait que nos montagnes ne plaisent guère à la santé de Targaryen.  » Une manière détournée d'expliquer leur séparation. Après tout, ce n'était pas mentir, Rhaenys n'avait jamais considéré Roches-aux-Runes comme un foyer et n'avait pas hésité à sauter sur l'opportunité de retourner à la capitale. Ce n'était pas le premier mariage entre Valois et Targaryen de l'histoire des Sept Couronnes, c'était une fois de plus les Royce qui avaient été choisit pour cette union et, comme pour lui aujourd'hui, il doutait que Rhea Royce se soit particulièrement épanouie auprès de son époux valyrien. Une mariage infertile plus de deux ans avant eux qui s'était soldé par des sobriquets des plus humiliants pour son ancêtre et une bataille d'héritage après la mort de la Dame. C'était les Arryn qui avaient sauvé Roches-aux-Runes des griffes de lord Culpucier. Arryn et Royce. Avec lady Lysa comme seule survivante de cette maison ancestrale, qui viendrait à leur secours à présent ?

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An 302,  lune 8, semaine 3

La proposition de Robar fit apparaître un sourire sincère sur le visage de celle qui fut dame du Val de longues années durant. Lysa ne désirait pas s’imposer chez d’autres personnes. Certes, Lord Andar était un ami très cher, qu’elle connaissait depuis Vivesaigues, et elle ne doutait pas que l’accueil que lui réserverait le seigneur des lieux tout comme son jeune frère Robar serait des plus bienveillants. Cependant, Lady Lysa avait été habituée à être maîtresse des lieux dans lesquels elle résidait et vivre sous la tutelle de quelqu’un d’autre ne semblait guère fait pour elle. Et pourtant, en devenant Lady Baelish comme elle l’avait accepté, c’était à Port-Réal qu’elle résiderait si elle souhaitait rester à proximité de son époux.  Une perspective qui ne la réjouissait guère, mais son attachement à Petyr était trop fort pour qu’elle se décide à résider seule sur ce qui deviendraient ses nouvelles terres, sur les côtes valoises.

« Je vous remercie, Ser Robar. C’est très aimable à vous de me le proposer. », répondit Lysa. Ayant discuté avec Petyr plus tôt dans la journée, après que ce dernier soit allé rencontrer Harold Hardyng pour lui demander son accord afin de l’épouser, la née-Tully savait qu’elle n’aurait guère besoin d’emménager à Roches-aux-Runes ou sur les terres d’autres seigneurs qui accepteraient sa noble présence. Cependant, il était encore trop tôt pour l’annoncer à Ser Robar étant donné que le roi lui-même n’était pas encore au courant de ces fiançailles nouvelles entre l’éternel célibataire qu’était son Grand Argentier et la veuve dépouillée qu’était la précédente dame du Val.

Qu’est ce qui pouvait traverser l’esprit d’un roi ? Lysa, pour sa part, pouvait le deviner. Devenue régente du Val à la mort de Jon au nom de son très jeune et très fragile fils unique, elle avait pris pleinement conscience du poids énorme représenté par le devoir politique. Le roi Rhaegar avait peur. Peur pour son règne, peur de la trahison. Elle le savait car elle avait connu cette peur. Elle le savait et pourtant, lorsque le plus grand suzerain des Sept Couronnes s’était présenté à elle afin de lui offrir ses condoléances, Lysa n’avait pensé qu’à Robin. Et désormais, le roi avait toutes les raisons de se méfier d’elle…

Elle se contenta d’acquieser aux paroles de Ser Robar, sans y répondre. Ils ne pouvaient que l’espérer, certes. Quant à elle, plus qu’espérer, elle devait se préparer à vivre sous le regard d’un roi méfiant dans cet endroit peu sécurisant qu’était la capitale.

Lorsque Lysa mentionna la qualité de chevalier du Val de Ser Robar, celui-ci lui assura qu’il serait toujours fidèle à sa région ainsi qu’à elle-même qui en avait été la maîtresse. La veuve Arryn n’avait pas entendu de tels témoignages de respect et de loyauté depuis un moment. Cela la toucha et elle rendit son sourire au jeune chevalier. Il avait des défauts certes. On lui connaissait une réputation de séducteur, notamment. Cependant, Lysa Arryn ne put s’empêcher de penser que Rhaenys Targaryen avait de la chance d’être mariée à un jeune homme comme lui. Mais, elle ne pouvait non plus ignorer la véracité d’un dicton bien connu ; «  le cœur a ses raisons, que la raison ignore… »

« Je n’en doute pas Ser, je n’en doute pas. », avait-elle dit avec le sourire.

La dame du Val ne s’était pas trompée en imaginant qu’il était attendu que Robar Royce, parti si précipitamment des Terres de la Couronne pour rejoindre ses terres d’origines, retourne vivre auprès de son épouse au sein du Donjon Rouge. D’une certaine manière, cela avait quelque chose de rassurant. Cela signifiait que Petyr ne serait pas le seul visage familier qu’elle retrouverait à la cour. D’un autre côté, il y avait quelque chose d’inquiétant dans ce rejet apparent qu’inspirait Port-Réal à un jeune chevalier aussi sympathique et sociable que Ser Robar. Cela ne pouvait que confirmer cette crainte que nourrissait Lysa, que la cour ne soit rien d’autre qu’une cage dorée où le moindre faux pas était très vite connue de tous.

« Je vois bien que cette nouvelle ne vous réjouis pas, vous m’en voyez donc désolée Ser.»,
dit Lysa lorsque Robar lui confirma qu’il devrait repartir vers le Sud. « Comment est-ce, de vivre à la capitale ? », osa-t-elle lui demander, plus intriguée par sa réponse qu’il ne pouvait l’imaginer puisqu’elle s’apprêtait elle-même à y vivre.
Elle trouva ensuite que le moment était opportun pour qu’elle revienne sur ces difficultés qui existent bien souvent dans un couple créé de toutes pièces pour satisfaire des raisons politiques. Et par la même occasion, sur un autre sujet, étroitement lié et qui jusqu’alors, n’avait pas eu l’occasion d’être abordé…

« Le mariage apporte son lot de difficulté, Ser Robar. Sur cela, je ne peux que vous rejoindre, malheureusement. Cependant, certains événements ont tendance à rajouter des obstacles, d’autres à y remédier ou du moins à permettre aux époux de se rapprocher. »,
commença-t-elle. « Je n’ai pas encore eu l’occasion de vous présenter mes condoléances et mon soutien pour la perte de votre enfant, Ser. Sachez que je compatis sincèrement à votre peine… », dit Lysa, empathique et honnête. En effet, n’ayant croisé Ser Robar que brièvement lors du banquet, elle n’avait pas pu aborder le sujet. La dame du Val n’émit aucun jugement ni ne posa de question sur le départ précipité du jeune homme vers le Val après la fausse couche de son épouse. Elle enchaîna : « Comme vous le savez, Jon et moi avons connu cette peine à plusieurs reprises. Et pourtant, nous avons fini par avoir un enfant et… » Elle dut prendre une nouvelle inspiration pour poursuivre, étant donné que cet enfant dont elle parlait n’était plus là aujourd’hui. Qu’il était difficile de parler de Robin au passé… «…cela a été un véritable cadeau, pour Jon comme pour moi. », dit-elle. « Je ne peux que vous souhaiter de connaître bientôt cette joie avec votre épouse, Ser. », formula-t-elle, trouvant en elle la force d’adresser un léger sourire à Robar. La joie qui avait suivi la naissance de son enfant avait été la plus grande qu’elle ait connu de sa vie. Mais, ce souvenir joyeux était désormais terni car la peine qui avait suivi la mort de ce dernier, cette peine que nul parent ne devrait connaître, avait été la plus grande et la plus terrible que Lysa avait vécu…


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Robar Royce
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Robar Royce & @Lysa Arryn

Les politesses laissèrent place à de plus importants sujets et Robar eut beaucoup de mal à rester évasif sur ce que concernait le contenu de sa conversation avec Rhaegar Targaryen. Outre le secret entourant la confession de Rhaenys, il n'oubliait pas qu'elle n'était plus suzeraine du Val, aussi étrange cela puisse paraitre. Et bien qu'il aurait été maladroitement strétagique de parler à sa suzeraine, il ignorait ce vers quoi Lysa Arryn se dirigeait à présent. S'il avait apprit une chose à Port-Réal, c'était à se méfier, à ne faire confiance qu'en de rares personnes. De la à dire qu'il n'avait confiance en la jeune rousse, cela aurait été bien hâté, mais malgré la fidélité du Royce à son ancienne maitresse et tout le respect qu'il avait pour elle, ils ne se connaissaient pas réellement. Aussi garda-t-il pour lui le pourquoi du comment, le besoin impérieux du Roi de savoir quel était les intention de l'époux de cette enfant qui lui avait causé tant de soucis en début d'année. Il en aurait fait de même à sa place: comment ne pas se demander si l'accueil glacial du Val était du à des ressentiments envers la couronne, au triste sort du jeune Robyn Arryn ou au confidence que Robar aurait pu faire à ses proches alliés ? Comment s'assurer que sa couronne, déjà fragilisé par la renonciation d'un héritier parvenu à l'âge adulte, ne risquait rien avec cette affaire qui pouvait avoir de dramatique conséquence ? Car après tout, la mort du jeune Arryn pouvait éveiller les craintes de tout parents: la mort des enfants était cruelle, mais loin d'être exceptionnelle durant les hivers westerosi. Et si le froid, la faim et la maladie de les emportait pas, alors la dague d'un ennemi pouvait se charger de la besogne.

Bien loin des sombres pensées du chevalier, Lysa Arryn poursuivait ses propres propos et l'interrogea sur la vie à la Capitale. Muet durant quelques instants, Robar chercha les mots justes afin de décrire l'univers de cette cour royale si différente de celle du Val. « Hum ... Voilà une très bonne question. Différent et similaire j'imagine. Il va de soit que le paysage n'est le même: Port-Réal peut offrir de merveilleuse vision lorsque le soleil se couche sur la baie de la Néra. Mais si vous tournez votre regard de l'autre côté ... Je crains que la cité et les odeurs provenant du Culpucier ne mettent à mal votre nez délicat.  » Les bas-fond pouvaient être aussi lugubres et morbides que le palais était grandiose. Dans cette ville ou misère et luxe se côtoyait, il était difficile de demeurer indifférents et autant certains tentaient de détourner le regard des mères implorant quelques pièces pour nourrir leurs enfants, ou des bambins faisant les poches des passant, autant d'autre excellait dans l'art de la charité. Il se souvenait des quelques lunes passés avant son mariage et de la cohue charitable que la présence d'une nouvelle princesse avait engendré. Margaery Tyrell et ses oeuvres envers les plus démunis ... Combien de nobles de la cour avait tenté de reproduire ses descentes dans le Culpucier afin de s'attirer les bonnes grâces de la couronne ? S'éclaircissant la gorge, il reprit. « Bien sur, il n'y a rien de cela au Donjon Rouge. Le château de Sa Majesté est d'une splendeur sans pareille, ou peut être que ... Seuls les Lannister sont capables de pareilles richesses ? Toujours est-il que pour les gens n'ayant connu que de vastes étendues à perte de vue, Port-Réal est indéniablement un choc. Et même la cour du Val, je suis navré de le dire, fait pâle figure en comparaison de celle de la Capitale.  » Il eut un sourire complice: il était certain que la difficulté d'accès aux Eryés était à la fois son pus grand atout et sa pire faiblesse en terme diplomatique. Le château ancestral des Arryn avait beau être imprenable avec une vue à couper le souffle sur les montagnes du Val, il fallait avoir l'envie de s'y rendre pour supporter la montée jusqu'à son sommet. Robar hocha les épaules. « C'est comme dans tout nouvel endroit: il a son lot d'avantages et de désagréments. Si je doute que vous puissiez apprécier les ... Commences des bas quartiers, je suis certain que vous seriez éblouie par la beauté des marchandises que l'on peut trouver lorsque l'on côtoie des marchands de tous horizons.  » Véritable carrefour des cultures, Port-Réal offrait une variété de mets, de tissus et de joyaux unique dans tous Westeros. Les marchands de tous horizons venaient jusque là pour y vendre leurs plus belles trouvailles, leurs plus riches fabrications. Des bateaux de Tyrosh, Volantis, Lys ou Braavos accostaient dans son port, des commerçants de Dorne, du Bief ou des îles alentours venaient pour se faire connaitre et la capitale était le seul endroit où l'on pouvait trouver de tout. Vin de la Treille, joyaux d'Asshaï, soie d'Essos faisaient couler l'or des plus nobles dames avides de mode et d'originalité. Il eut un petit rire. « Mais même pour quelqu'un comme moi, qui fait preuve d'un peu trop de vanité, je me dois de l'avouer, il m'est parfois vital de revenir dans le Val: cette déferlante de fêtes et d'exposition de richesse et de pouvoirs ... Cela aurait de quoi donner le tournis à n'importe quel fou.  » assura le blond en hocha la tête, le regard dans le vide, s'approuvant lui même.  

Aussi agréable que fut cet intervalle, la conversation reprit son cours lorsque la rousse évoquait la difficulté des liens conjugaux. Robar observa attentivement son visage: elle n'était pas si vieille, contrairement à Lord Jon, il se doutait que, sur d'autres points, leur union n'avait pas du être évidente. D'autant plus qu'elle avait collectionné les enfants morts jeunes et les fausses couches. « Sur ce point, je ne peux que me fier à votre expérience, je le crains. Nous ne sommes pas mariés depuis si longtemps que cela, la princesse et moi.  » Pas même deux années. Ils leur avait fallut moins de deux ans pour se déchirer. S'il n'avait pas été en présence d'une si noble dame, il en aurait soupiré de dépit. Les mots de l'ancienne suzeraine ne s'arrêtèrent pas aux conseils et, pour la première fois depuis des lunes, on lui accordait des condoléances pour la mort de son enfant. « Je vous remercie, ma dame.  » dit-il sobrement, encore surprit d'entendre de pareil mot à son égard. Son visage s'obscurcit cependant quelque peu. « Le mestre qui est resté auprès de mon épouse durant le drame et ... La fièvre qui s'en suivit a put me dire ... C'était un petit garçon.  » expliqua-t-il tout en sentant l'émotion remuer en son fort intérieur. « Et bien ... Puissent les dieux vous entendre, Lady Arryn. Nous ne sommes après tout que les instruments de leur volonté.  »

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« Hum ... Voilà une très bonne question. Différent et similaire j'imagine. Il va de soit que le paysage n'est le même: Port-Réal peut offrir de merveilleuse vision lorsque le soleil se couche sur la baie de la Néra. Mais si vous tournez votre regard de l'autre côté ... Je crains que la cité et les odeurs provenant du Culpucier ne mettent à mal votre nez délicat. »  

Lysa écouta Ser Robar lui décrire Port-Réal. Il évoqua notamment les odeurs désagréables provenant des quartiers les plus pauvres de la ville. Certes, du haut des Eyriés, les Arryn ne pouvaient pas être très proche du peuple du Val et ce peuple-là, de toute évidence, était bien loin de s’agglutiner dans des petits espaces comme les couronniens le faisaient. "Aussi haute que l’honneur" disait la devise de la maison autrefois suzeraine du Val, mais finalement très loin des réalités... Lysa n’avait en effet que très peu cotoyé le peuple valois. En dehors des trajets diplomatiques, la dame du Val n’avait pu vraiment rencontrer du peuple, du haut de sa tour d’ivoire, que des serviteurs et des domestiques. Cependant, ce n’était pas le voisinage avec les roturiers qu’elle craignait, ni les odeurs que ces derniers pourraient dégager. Après tout, Lysa avait envisagé de laisser tomber titres et privilèges, adolescente, lorsqu’elle avait découvert qu’elle portait un bâtard en son sein. C’était son plus grand secret ; elle avait porté un enfant avant de se marier, celui de Petyr. Ceux qui savaient étaient désormais décédés et le père de cet enfant avorté, lui, demeurait pour l’heure dans l’ignorance. C'était donc un secret dont elle seule avait connaissance.
La dame du Val s’était déjà demandé ce qu’aurait été sa vie si elle avait fui Vivesaigues, enceinte d’un enfant illégitime. Mais, elle ne le saurait jamais vraiment…

« Le château de Sa Majesté est d'une splendeur sans pareille, ou peut être que ... Seuls les Lannister sont capables de pareilles richesses ? »,
avait poursuivi Robar. Et cela rappela à Lysa une autre vie qui aurait pu être la sienne. Elle avait été promise au Régicide un temps, avant qu’il n’abandonne son titre et puis ne commette le crime qui lui avait valu ce surnom. Elle aurait peut-être pu l’aimer, ce Jaime Lannister. Du moins, elle aurait fait de son mieux pour y parvenir. A l’époque, elle ne demandait que cela, n’est-ce pas ? Mais, elle peinait tout de même à s’imaginer en dame de la maison des riches lions. Le Val était finalement le royaume qui lui convenait sans doute le mieux. Une région calme et sécurisante, du moins c’est ce qu’elle avait été jusqu’à récemment... Lady Lysa regrettait cependant de ne pas avoir quitté le Conflans pour rejoindre la maison Baelish, sur la côte, mais plutôt pour rejoindre la maison suzerain de ce sécurisant Val, et son vieux seigneur Jon, qui lui, en tout cas, n’avait jamais été un homme pour elle…

Elle se souvenait de ce fameux jour où Jon lui avait parlé distraitement à table de la nomination du « si jeune » Petyr Baelish à la cour du roi Rhaegar. « Oh, alors il vivra là-bas maintenant ? A la capitale ? », avait-demandé Lysa. Depuis son ascension au poste de Lady, elle avait rêvé du jour où pour l’occasion de l’un ou l’autre banquet, Petyr Baelish foulerait les marches des Eyriés et qu’elle le reverrait enfin. Elle n’avait point posé d’autres questions ensuite, ne voulant pas attirer les soupçons de son époux ; Jon n’avait jamais demandé qui l’avait mise enceinte et Lysa préférait ne pas lui dévoiler d’indice sur ce point. Cette histoire n’appartenait qu’à elle, à elle et à Petyr. Mais, elle avait pleuré de longues heures ce soir-là, de très longues heures...

« Et même la cour du Val, je suis navré de le dire, fait pâle figure en comparaison de celle de la Capitale. », avoua Robar.
« Oh, ne vous excusez pas, Ser. Je ne doute pas de la flamboyance de la cour du Donjon Rouge. Mais, je dois avouer qu'à mes yeux, les cours plus intimistes ont leurs charmes aussi. », répondit-elle.

Les marchandises...Lysa était maintenant trop âgée pour attacher de l’importance
à la taille de sa garde-robe ou aux nombres de ses parures. Déjà plus jeune, quand bien même eut-elle été la plus belle femme des Sept Couronnes, dans ses robes bleues ciels et ses diadèmes de saphir, c’était aux côtés d’un vieil homme qu’elle siégeait ; elle n’avait donc rien que d’autres femmes pourraient lui envier.

« Mais même pour quelqu'un comme moi, qui fait preuve d'un peu trop de vanité, je me dois de l'avouer, il m'est parfois vital de revenir dans le Val: cette déferlante de fêtes et d'exposition de richesse et de pouvoirs ... Cela aurait de quoi donner le tournis à n'importe quel fou.  », expliqua Robar.

Et Lysa en profita pour rebondir avec naturel, étant donné que ce que le tableau que le chevalier valois lui avait dressé de la capitale ne répondait pas vraiment à sa question… Mais comment aurait-il pu deviner ce que Lysa voulait savoir ? Après tout, sa question semblait anodine, c’était ainsi qu’elle l’avait voulue, et personne, en dehors de Petyr, d’Harold Hardyng et d’elle-même, ne savait qu’elle déménagerait prochainement pour la capitale.

« Je vous comprends tout à fait », répondit Lysa. « Est-ce vraiment possible d’ailleurs de se sentir chez soi lorsqu’on est entouré d’autant de personnes ? », demanda-t-elle, de manière tout aussi anodine que précédemment. Elle aurait aimé savoir plus exactement s’il était possible selon Robar de se sentir chez soi lorsqu’on est sur la surveillance permanente d’un souverain, mais évidemment, une telle question était tout à fait exclue.

Lorsque la conversation quitta la capitale pour rejoindre le mariage du frère d'Andar Royce et de la princesse Targaryenne, le chevalier répondit humblement :

« Sur ce point, je ne peux que me fier à votre expérience, je le crains. Nous ne sommes pas mariés depuis si longtemps que cela, la princesse et moi.  »

Et en effet, Lysa avait été mariée à Jon pas moins de dix-sept longues années. C’était toute sa jeunesse qu’elle avait été contrainte d’offrir à Lord Arryn, dans un mariage qui n’avait été que trop long… Ils avaient eu un fils, au moins. Un fils qui n’était désormais plus de ce monde... D’ailleurs, Lysa choisit ce moment pour présenter ses condoléances à Ser Robar pour sa propre perte.

« Je vous remercie, ma dame. Le mestre qui est resté auprès de mon épouse durant le drame et ... La fièvre qui s'en suivit a pu me dire ... C'était un petit garçon.  », lui confia-t-il.

« Oh… », fit Lysa, sincèrement désolée. « Vous auriez été un très bon père pour lui… », dit-elle. « Et vous le serez, un jour, pour les autres enfants que les Dieux vous donneront. », ajouta-t-elle afin de ne point finir sur une note négative. Après tout, Ser Robar aurait certainement d’autres enfants, il était encore bien jeune.
« Et bien ... Puissent les dieux vous entendre, Lady Arryn. Nous ne sommes après tout que les instruments de leur volonté.  »

Lady Lysa sourit légèrement à celui qui fut autrefois un de ses loyaux sujets alors que des pas semblaient se rapprocher d’eux dans ce dédale de couloir. Lorsqu’elle avait mentionné les « enfants que les Dieux lui donneraient » plus tôt, c’était par habitude et parce que c’était ainsi que les choses  étaient dites en ce bas monde. Mais, si vraiment ils n’étaient tous que des instruments de la volonté des Dieux, alors les Dieux avaient été bien trop cruels envers elle pour mériter sa piété. Où étaient-ils, les Dieux, ce fameux jour d’hiver où des cris sauvages avaient retentis sur les côtes, brisant la sérénité sacrée du Val ? Où étaient-ils pour protéger les humbles croyants innocents contre la barbarie hérétique fer-née ? « Les dieux méritent peut-être bien de mourir, eux aussi. », pensa Lysa.

Elle se contenta de sourire poliment à Ser Robar, sans rien ajouter. Son regard quitta cependant un instant le chevalier valois. Ces pas que l’on entendait, c’était ceux de deux hommes qui avançaient en discutant. L’un d’eux ; Lord Baelish. A proximité de Ser Robar et de Lady Lysa, les deux hommes adressèrent évidemment leurs salutations aux deux valois mais surtout à la précédente dame du Val  sans pour autant interrompre la conversation. Les plus attentifs auraient alors remarqués que lorsqu’elle répondit par un signe de tête poli au salut respectueux de celui qui avait grandi avec elle à Vivesaigues, son sourire s’élargit quelque peu et son regard s'illumina. Dans la complicité secrète de leurs fiançailles, Lady Lysa veilla cependant à ne pas s’attarder sur cet homme en qui elle désirait croire. « Bientôt », pensa-t-elle. Bientôt, ils seraient ensemble…
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