La fin d'un temps

# Ven 29 Nov - 9:42

AN 302, LUNE 9, SEMAINE 4 - CASTRAL-ROC @Ashter Yarwyck & Tyrion Lannister

LA FIN D'UN TEMPS

Nous l’avions tous observé s’en retourner à Port-Réal, chaudement habillés, nos capes et manteaux mis à rude épreuve par le vent froid du Nord qui soufflait sur le Roc. Les adieux furent brefs, et aussi glaciaux que le climat gris et froid de l’hiver. Mots formels échangés sur un ton tout aussi formel, nous avions plus l’impression d’être des sujets de l’Ouest que ses enfants, ma sœur et moi. Lord Tywin ne s’était pas montré plus chaleureux avec ses petits-enfants d’ailleurs, ni même avec son frère ou sa belle-fille. Egal à lui-même, il avait enfourché son cheval, nous avait adressé un dernier regard, à ma sœur et moi, qui avait tout du « ne me décevez pas » puis il avait fait pivoter son destrier blanc et avait passé la porte de la cour intérieure. Le Lion quittait le Roc pour s’en retourner dans l’antre des Dragons. Quant à nous autres, nous nous retrouvions à nos occupations habituelles. A ceci près qu’elles avaient changé pour moi.

Si j’avais parlé pour Cersei lors de notre confrontation commune avec notre père et qu’elle m’avait rendu la pareille, il sembla à père que mon bon comportement sur la durée avait su enfin porter ses fruits car il me fut confier la tâche d’administrer les finances de l’Ouest. Je devins donc une sorte de Grand-Argentier de l’Ouest et mes journées, autrefois rythmées par la lecture, l’oisiveté, les longues conversations avec Dame mon épouse ou mes heures passées assis par terre à jouer avec mes enfants, avaient désormais un nouveau rythme. Je me levais, je mangeais puis j’allais dans mon bureau pour y passer le plus clair de ma journée à tenir un énorme et ô combien lourd livre de comptes, à calculer nos réserves d’or, envisager combien nous pouvions investir et combien nous pouvions prêter à nos sujets de l’Ouest, voire même d’ailleurs, pour leurs propres travaux. S’en suivait aussi des journées à recevoir de futurs emprunteurs ou nos débiteurs, venus pour nous rembourser tout ou partie de leur prêt ou requérant un report pour le remboursement de leurs dettes, invoquant une maladie, la naissance d’un enfant ou tout simplement les rudesses de l’hiver. Si je ne me trouvais pas avec ces gens-là ni mon postérieur fermement ancré sur ma chaise devant mon bureau, c’était dans celui de mon cher oncle que je me trouvais, à lui faire le rapport de nos finances, nos prêts en cours, les rentrées d’argent reçus, nos prêts en attente. A moi seul, j’étais devenu une petite banque ambulante et si, au départ, j’étais rempli de fierté d’être enfin reconnu par mon père pour ma juste valeur, j’en vins rapidement à être totalement exténué par l’ampleur de la tâche. Le soir venu, c’est à peine si j’avais encore la force d’échanger avec mon épouse. Je dînais léger, allais embrasser mes enfants puis m’effondrais sur le lit, n’entendant même plus mon épouse m’y rejoindre. Et ainsi de suite, jour après jour. Aujourd’hui, ce nouveau rythme commence enfin à avoir moins de conséquences sur mon épuisement, une semaine après ma nomination.

Refermant avec fracas le livre de comptes, je me fis glisser à terre depuis les hauteurs de la chaise de mon bureau et, ramassant les parchemins à envoyer par corbeau - cinq en tout soigneusement enroulés et frappés du sceau Lannister - je mis manteau, cape et gants et ouvris la porte, me dirigeant vers la roukerie. Sur le chemin, je croisais un jeune garde auquel je confiais les missives avec l’ordre de les faire envoyer ce jour puis, comme la journée était clémente et que j’avais terminé mes tâches de ce jour, je voulus m’offrir une petite promenade dans le Jardin de Pierre lorsque, au détour d’un couloir, je faillis entrer en collision avec Ser Ashter Yarwyck. Surpris par cette rencontre fortuite, je fis un pas en arrière et lui lançais :

Par les Sept, Ser Ashter ! Savez-vous que bousculer et faire tomber un Nain porte malheur ?! Avec votre mariage approchant, ce n’est pas ce qu’il vous faut et je crains fort d’être totalement impuissant pour conjurer ce mauvais sort !

(c) crackle bones

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# Lun 16 Déc - 19:21

The Shy Knight

- Brave to death ! -

L’Ouest lui avait terriblement manqué. Ashter avait quitté sa terre natale pendant six lunes. Ce n’était guère plus long que son voyage dans le Bief mais beaucoup de choses avait changé depuis. Son retour il y a deux semaines sonnait l’heure de la vérité. Pendant des semaines, Ashter faisait face à ses sentiments, à ses doutes, à ses peurs et fuyait ses responsabilités. À Corneilla, il avait eu une grande discussion avec Lady Walda concernant son mariage et Sacha. Cela l’avait beaucoup aidé pour prendre du recul. Sa décision de renoncer à la femme qu’il aimait fut confirmée à la suite d’une discussion avec Lady Clarysse à Bourgfaon. Il se devait d’être honnête avec lui-même, avec Sacha, avec Melleah. Le retour était donc très tendu, Ashter était perdu dans ses pensées. Il se souvint d’un moment même où il n’entendit pas Lady Walda l’appeler alors qu’elle se trouvait à côté. Le jeune chevalier était perturbé et étourdi depuis son retour. Sacha et lui s’étaient confrontés et il n’avait pas eu les mots qu’il aurait voulu avoir. Elle avait senti ce qu’il voulait lui dire et avait anticipé. L’ouestien s’était alors retrouvé seul, non loin de l’écurie, Sacha s’éloignant petit à petit. C’était mieux ainsi, il fallait qu’il renonce à elle. C’était la seule solution possible, la seule issue. Il le savait et devait l’accepter. Après quoi, lors du bal, il croisa son regard. Elle était si belle dans sa robe. Il ne la reconnut que bien trop tard mais il gardait en mémoire cette image.

Malheureusement, les pensées d’Ashter se défirent rapidement de Sacha puisqu’une lettre lui parvint sur le chemin du retour vers Castral Roc, lettre dont il prit de nouveau connaissance en rangeant ses affaires. Son père était malade. Sa mère était inquiète quant aux semaines à venir. La sœur d’Ashter, qui avait écrit cette lettre, sommait Ashter de venir à Bulwark le plus vite possible. Elle lui annonça également la fixation de la date du mariage avec Melleah au troisième jour de la quatrième semaine de la prochaine lune (la dixième de l’an 302). C’était une nouvelle avancée vers sa vie d’héritier de Bulwark. Son mariage était fixé. Il allait bientôt rentrer à Bulwark. En prenant connaissance de toutes ces informations, le chevalier finit par se dire qu’il fallait qu’il s’entretienne avec Lord Tyrion et Lady Walda ou au moins l’un des deux. Les jours passèrent, Ashter se perdait dans ses pensées et n’avait toujours pas parlé avec Tyrion ou même Walda de son père malade ainsi que de son mariage imminent. Cela faisait maintenant deux semaines qu’il était de retour et il se décida enfin à aller à la rencontre de Tyrion qui devait être bien occupé avec sa nouvelle charge. C’est en rentrant d’une promenade à cheval avec Beren qu’il se décida, poussé par ce-dernier qui ne cessait de lui rappeler qu’il devait prendre ses responsabilités, d’autant que la date approchait. Une lune, c’était court et la sœur d’Ashter lui avait demandé de venir un peu plus tôt que le mariage.

Quittant Beren qui retournait vers ses quartiers, Ashter, plongé dans ses pensées, s’engouffra dans les couloirs infinis de Castral Roc. Il ne fit pas attention aux gens qu’ils croisaient et espérait par ailleurs ne pas croiser Sacha. Il ne voulait absolument pas la croiser, il préférait à ce stade croiser Lady Cersei ou Lord Tywin mais pas Sacha. Il pensa également à Melleah. Avec tout cela, il ne savait même pas si elle était toujours à Castral Roc depuis leur entrevue il y a quelques jours. Il se torturait l’esprit, se souvenant une discussion avec une jeune bieffoise, en se demandant s’il fallait être honnête jusqu’au bout ou bien ne rien dire concernant Sacha. Après tout, il ne s’était rien passé. Juste des regards. Juste des sentiments interdits. Juste… un amour impossible qui ne prit aucune forme. Ashter ne trahissait pas son honneur. Il avait, certes, eu des sentiments pour cette jeune fille mais il savait que c’était Melleah qu’il devait épouser. Finalement, personne ne lui demandait de l’aimer. Il se devait de l’épouser, unissant ainsi leurs deux familles. Il se devait de faire des enfants, assurant ainsi la lignée des Yarwyck et donner un héritier à la famille, étant lui-même le dernier homme de la famille. Il se devait de suivre la voie que lui avait tracé son père depuis deux ans maintenant. Plongé dans tout ce méli-mélo de pensées qui se croisaient, qui s’entrechoquaient, Ashter ne vit pas arriver Tyrion au détour d’un couloir et les deux ouestiens faillirent se rentrer dedans.

- Par les Sept, Ser Ashter ! Savez-vous que bousculer et faire tomber un Nain porte malheur ?! Avec votre mariage approchant, ce n’est pas ce qu’il vous faut et je crains fort d’être totalement impuissant pour conjurer ce mauvais sort !

Rouge comme une tomate, Ashter ne savait plus où se mettre. Il voyait le bon côté des choses. Il se rendait auprès de Tyrion et finalement c’est Tyrion qui venait à lui, certes pas exprès apparemment. Ashter se confondit en excuse et espérait que le Lannister ne tiendrait pas rigueur de son étourdissement.

- Pardonnez-moi, Lord Tyrion. Je ne vous avais pas vu.

C’est à ce moment que la voix de Beren lui revint en tête et que le « mariage » que Tyrion venait de prononcer lui rappelèrent qu’il devait s’entretenir avec l’héritier de l’Ouest. Cette affaire devait être réglé assez rapidement, Ashter devait se préparer au départ. Se reculant lui aussi de quelques pas, il se tint droit, regarda Tyrion dans les yeux, se calma intérieurement avant de reprendre.

- J’allais justement venir à votre rencontre. J’aurai besoin de vous parler de quelque chose...

Ashter était timide de nature, surtout devant des personnes imposantes comme Tyrion. Certes, tout le monde s’accordait à dire – lui le premier – que morphologiquement parlant, il n’en imposait guère mais plus par sa prestance, son parler franc et son ton décalé. Puis par son titre et sa fonction. Tyrion était l’héritier de l’Ouest, le fils de Tywin Lannister. Cela n’était pas rien et impressionnait quelque peu Ashter. Toujours le rouge aux joues, Ashter s’empressa de finir sa phrase, ne voulant pas paraître désobligeant envers Tyrion.

- … enfin… si vous n’êtes pas pressé ou occupé ou attendu… ailleurs…

Ashter ne devait être clairement pas une priorité pour Tyrion mais l’arrivée de son mariage, la maladie de son père étaient tout de même deux choses dont ils devaient parler tous les deux. En tant qu’épée-lige de la femme de Tyrion, Walda, Ashter se devait de référer ses demandes à l’un ou à l’autre, notamment lorsqu’il s’agit de partir loin de Walda qu’il était censé protéger. Quoiqu’il en soit, Ashter espérait que Tyrion soit prompt à lui parler maintenant. Cela libérerait Ashter d’un poids qu’il se trainait depuis deux semaines déjà.

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# Sam 28 Déc - 17:38

AN 302, LUNE 9, SEMAINE 4 - CASTRAL-ROC @Ashter Yarwyck & Tyrion Lannister

LA FIN D'UN TEMPS

On pense souvent à tort qu’un chevalier est nécessairement fort, courageux et dénué de toute forme de timidité. Pour beaucoup c’est en effet vrai. Pour ceux qui restent, je les départagerais en deux catégories ; ceux qui savent dissimuler leurs émotions derrière leur armure, et ceux qui sont trop honnêtes, trop entiers pour y parvenir. Ser Ashter était de ceux-là. Doué lorsqu’il s’agissait de prendre l’épée, son caractère timide, presque effacé, nous faisant parfois oublié qu’il est là, serait pour beaucoup un obstacle à sa condition de chevalier…Pas pour moi et c’est justement pour son caractère, couplé à ses aptitudes chevaleresques, qu’il fut choisi pour accompagner ma lumineuse Dame, pour être le bouclier que je ne pourrais jamais être pour elle…autrement que par mes mots ou mes richesses. Parfois, seule l’épée est en mesure de régler un conflit ; aussi je me suis senti de suite rassuré lorsque Ser Ashter de la maison Yarwyck, entra au service de Lady Walda.

Toujours présent dans tous nos déplacements, toujours présent même lorsque nous demeurions à Castral-Roc, sa présence était devenue pour nous un repère, une habitude. Mais il arrivait aussi que nous le rencontrions soudainement, sans l’attendre ni même penser le croiser, tant Castral-Roc est vaste, de même que toutes les demeures qui nous furent données de voir et de visiter, exceptée Bourgfaon, la plus humble entre Corneilla et Lestival. Et ce fut le cas aujourd’hui, moi me rendant aux Jardins de Pierre et lui…où allait-il ? Je l’ignorais mais en tout cas, il semblait bien accaparé par ses pensées pour manquer de me renverser. Ma petite plaisanterie eut pour effet de le mettre encore plus mal à l’aise alors que j’escomptais l’effet inverse :

Tout va bien Ser, rassurez-vous je n’ai rien, rétorquais-je pour le rassurer, évitant de plaisanter sur le fait que ma taille limitée explique qu’il ne m’ait pas vu. Vraiment ? repris-je tandis qu’il me disait vouloir justement venir me voir. Le hasard fait bien les choses on dirait.

Je mis mes mains derrière mon dos et fis deux pas en arrière pour éviter d’avoir à me tordre le cou en raison de sa stature bien plus haute que la mienne : Le hasard et la chance, à moins que les Sept n’aient quelque chose à voir dans tout ceci. Il se trouve que mes tâches de ce jour sont terminées. J’allais m’octroyer une promenade dans les Jardins de Pierre. C’est un beau jour d’hiver, fis-je remarquer en avisant le ciel. Autant en profitant avant que le vent et la neige ne reviennent. Accompagnez-moi donc Ser ! Ainsi pourrons-nous discuter comme vous le souhaitiez et j’aurais ma promenade. Nous sommes tous deux gagnants !

Puis de ma main droite, je désignais le chemin descendant vers les Jardins de Pierre, l’invitant donc à me suivre tandis que je faisais le premier pas dans cette direction :

Quelque chose vous préoccupe, Ser ? m’enquis-je poliment.

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# Dim 29 Déc - 22:36

The Announcement of Ashter Yarwyck – Part 1

- Brave to death ! -

Ashter Yarwyck ne savait vraiment plus où se mettre alors que Tyrion Lannister, lui, ironisait sur la situation. Le jeune chevalier était trop impressionné et respectueux envers l’héritier de l’ouest pour rigoler. Il était, de plus, anxieux par rapport aux nouvelles qu’il aurait dû lui rapporter depuis plusieurs jours déjà. Le jeune blond se confondait en excuse. Tyrion le rassura et le chevalier voyait bien à l’expression de ce-dernier que tout allait bien. Le stress et l’angoisse le bouffaient. C’était incroyable qu’un chevalier si courageux soit si vite affaibli par le stress. Il fallait qu’il parle à Tyrion. Tyrion était devant lui. Il n’y avait donc là pas de problème apparent. Ashter sut se détendre quelque peu et clama à son interlocuteur qu’il était justement sur le point de se rendre auprès de lui. Comme le Lannister le disait, le hasard faisait bien les choses, à moins que cela ne soit une intervention des Sept mettant Tyrion sur la route du chevalier. Quoiqu’il en soit, le jeune blond en convint que cela tombait plutôt bien de croiser Tyrion au détour d’un couloir. Il espérait juste que celui-ci ne soit pas trop occupé par sa nouvelle charge à Castral Roc. Ashter n’osait plus rien dire mais il semblerait que Tyrion soit libre comme l’air comme il venait de le répliquer. Il invita même le chevalier à le suivre pour sa promenade dans les Jardins de Pierre. Il est vrai que le temps était plutôt favorable à la promenade. L’ouestien suivit donc le jeune héritier qui lui montrait la voie. Calmant son stress, faisant redescendre le rouge de ses joues, Ashter se terrait un peu dans son silence mais Tyrion enchaîna aussitôt, ravivant la conversation avec une question.

- Quelque chose vous préoccupe, Ser ?

Quelque chose. Quelqu’un. Pleins de choses préoccupaient le jeune Ashter Yarwyck à un mois de son mariage. Il n’osait poser son regard sur Tyrion et se concentrait sur le chemin qu’ils suivaient en direction des Jardins. Mais il n’était pas venu vers Tyrion pour se confier sur ses doutes, ses tourments. Il les chassa donc de sa tête et ne garda en tête que les annonces qu’il devait faire ainsi que la demande qui les accompagnait. Il s’éclaircit la gorge, sourit nerveusement et se lança tout simplement. Après tout, Tyrion Lannister, aussi impressionnant soit-il, ne l’avait jamais mangé. Il lui avait fait l’honneur l’an passé de devenir l’épée-lige de lady Walda. Il avait mis en lui toute sa confiance pour protéger sa femme et ses enfants. Cela était un honneur pour Ashter qui en remerciait les Sept chaque jour. La compagnie du couple et de leurs enfants était si agréable pour l’ouestien. Il se plaisait vraiment et vivait plus librement depuis qu’il séjournait à Castral Roc, proche de ceux pour qui il travaillait. Cela le déstressa quelque peu et il put enfin ouvrir la bouche et sortir les mots qui peinaient à venir quelques minutes plus tôt.

- Je ne sais par où commencer. Tout d’abord, je tiens à m’excuser, j’aurai dû vous entretenir de ces nouvelles bien plus tôt...

Il s’interrompit. Il voyait déjà ce qui se profilait. Il allait se lancer dans des excuses de trois heures, balancer ce qu’il devait dire en deux secondes et oublier la moitié des choses pour lesquelles il était venu voir Tyrion. Il prit alors une grande respiration, regarda droit devant lui, souffla puis reprit plus calmement.

- J’ai reçu une lettre de ma sœur, Alerah, lors de notre retour. Elle m’a annoncé que notre père était très souffrant et qu’il requérait ma présence à Bulwark dès que possible.

Voilà qui était une première chose de dite. Weslar Yarwyck, malade. Cela était bizarre dans la bouche d’Ashter. Il ne laissa rien paraître mais il se sentait triste. Malgré le peu de considération de son père, il n’ne demeurait pas moins son père et il l’aimait et faisait tout pour qu’il soit fier de lui. Bon, l’épisode Sacha serait à mettre de côté mais Ashter se disait que Weslar avait réussi son coup en tentant de l’éloigner de la conflanaise en le faisant se fiancer à Melleah Payne et le faisant rentrer au service de lady Walda, qui n’était clairement pas amie avec lady Cersei. Il laissa à Tyrion quelques secondes pour assimiler l’information et il enchaîna.

- Et par conséquent, il a décidé à ce que le mariage se tienne le plus tôt possible mais pour laisser aux invités le temps de se rendre à Bulwark, il l’a programmé dans une lune.

An 302, lune10, semaine 4. C’était donc la date du mariage d’Ashter Yarwyck à la charmante Melleah Payne. Ainsi, les deux ouestiens se mariaient un an et cinq lunes après leurs fiançailles. Sur le coup, Ashter se posa la question idiote de savoir si ce laps de temps était réglementaire ou complètement démesuré, d’autant qu’il ne rencontra Melleah que quatre lunes après l’arrangement des fiançailles. Ce n’est clairement pas de cette façon qu’il avait imaginé le mariage mais soit. Ashter laissa là aussi le temps à Tyrion d’assimiler l’information et fit silence, gardant sa demande – déjà sous entendue – pour plus tard, lorsque l’héritier de l’Ouest aurait réagi à ces deux annonces qu’Ashter aurait vraiment dû faire plus tôt.

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# Mer 29 Jan - 18:32

La fin d'un temps

@Ashter Yarwyck & Tyrion Lannister

« Of course we are. Just because I pay you for your services doesn’t diminish our friendship. »

Les mains jointes dans mon dos, les premiers mots d’Aster Yarwyck, après que je l’eus questionné sur ses préoccupations, me laissèrent perplexe. Le jeune homme m’avait toujours effectivement semblé sur la réserve, mais après tout ce temps passé à nos côtés, la douceur de Walda et la joyeuse compagnie de nos quatre lionceaux lui avaient montré que, malgré le nom que nous portions, nous n’étions pas si terribles que cela! Nous restions humains, malgré notre opulente richesse ou le titre qui serait un jour le miens. Avec nos derniers voyages, à Lestival, Corneilla ou plus récemment Bourgfaon, j’avais pu mieux apercevoir l’homme derrière la timidité. Et je m’étais d’autant plus réjoui de l’avoir choisi comme épée-lige pour mon épouse, tant sa compagnie nous était devenue agréable à tous les deux. Il avait cette capacité d’être toujours là, discrètement, à deux ou trois pas derrière nous, sachant se faire oublier tout comme se montrant présent lorsque nous en éprouvions le besoin. Et avec les longs trajets que nous avions fait, à travers l’Orage et le Conflans, je me félicitais d’avoir dans mon escorte un homme de sa trempe. Alors l’entendre si troublé, commençant sa prise de parole par des excuses…Cela me laissait présager de mauvaises nouvelles à venir. Mais pour qui? Pour lui? Pour moi? pour Walda? Je n’allais sans doute pas tarder à le savoir:

Quelles nouvelles Ser? m’enquis-je en relevant la tête vers sa haute stature sur ma droite.

Le chevalier prit une profonde inspiration et se lança, sans toutefois me rendre mon regard, braquant plutôt le sien droit devant lui. La nouvelle qu’il m’annonça était en effet plutôt pessimiste, à l’entendre. Visiblement, sa soeur évoquait un état de santé alarmant de leur seigneur et père, Lord Weslar; état qui requérait sa présence à son fief natal le plus tôt possible.

Oh vous m’en voyez navré Ser, répondis-je, sincère. Lord Weslar a toujours été doté d’une santé de fer pourtant. L’hiver se serait-il montré plus rude qu’on ne le pense sur votre père?

Je baissais la tête, contemplant le chemin qui nous menait aux Jardins de Pierre, et laissais échapper un soupir face à cette apparente fatalité qu’évoquait Ashter:

J’espère que ce n’est rien de grave…

Je m’imaginais aisément qu’en tant que son fils et héritier, Ashter Yarwyck voudrait s’absenter quelques temps pour se rendre à Bulwark, au chevet de son père, ce qui était tout à fait compréhensible. Je m’apprêtais à lui dire que, s’il le voulait, il était libre de s’absenter dès le lendemain de son poste et de Castral-Roc, si cela pouvait lui permettre d’arriver le plus tôt possible à Bulwark et passer encore du temps avec le malade, dont l’état semblait assez grave au demeurant. Mais je n’eus pas le temps de formuler ces mots car il enchaîna sur ce qui devait être également dans la lettre reçue de Lady Alerah: l’avancement de la date de son mariage avec Lady Melleah Payne…à la prochaine Lune. Nous venions à peine de passez l’arche de fer agrémenté de détails dorés annonçant l’entrée dans les Jardins de Pierre que je commençais à deviner la raison principale de cet entretien et le fait qu’il ne soit pas à son aise en m’annonçant toutes ces nouveautés. Je ramenais mes mains le long de mon corps. Ma main droite, gantée de cuir, passa sur ma barbe, geste qui m’était devenu coutumier de faire lorsque j’étais en proie à la réflexion. Finalement, je marquais un temps d’arrêt et redressais la tête vers lui après avoir laissé échappé un léger « Je vois… » à voix basse:

Je suppose donc que vous allez partir sans délai…Et qu’il y a fort peu de chances que je vous revois à Castral-Roc au poste que vous occupez actuellement Ser Ashter. Aurais-je tort?

(c) DΛND ELION

HRP:

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# Mar 25 Fév - 15:26

The Announcement of Ashter Yarwyck – Part 2

- Brave to death ! -

Des pensées se bousculaient dans la tête d’Ashter. Il se remémorait cette fameuse lettre qui l’avait tant chamboulé. Son père n’était pas le meilleur des pères mais c’était son père et il l’aimait. Malgré les disputes, les remontrances, les ignorances, les mépris, Ashter aimait son père et le savoir à l’article de la mort lui était insupportable. Il n’avait nul doute sur le fait que Tyrion allait lui permettre de se rendre auprès de son père mais au vu de l’inquiétude de sa sœur, il savait que son père n’en avait plus pour très longtemps. Et si Weslar venait à mourir alors Ashter deviendrait seigneur et ne pourrait ainsi pas revenir à Castral Roc au service de Walda. C’était inévitable et il le pressentait. Heureusement, Tyrion semblait compatir au jeune chevalier qui apprécia la sincérité de l’ouestien. Il avait toujours pu compter sur cette sincérité depuis qu’il était au service de Walda. Le couple avait toujours été très agréable avec lui et lui montraient tout le respect qu’il méritait. Il les avait suivis jusqu’à Corneilla où il brilla un temps lors de cette magnifique journée qui finit en meurtre puis à Bourgfaon pour le premier mariage sous R’hllor qui fascinait Ashter. Mais que les Sept se rassurent, le chevalier leur demeurait fidèle.

- Oh vous m’en voyez navré Ser. Lord Weslar a toujours été doté d’une santé de fer pourtant. L’hiver se serait-il montré plus rude qu’on ne le pense sur votre père?

Le regard baissé, avançant machinalement, suivant le pas de Tyrion, Ashter se perdait dans les méandres de son esprit. La question rhétorique du jeune Lord avait eu l’effet d’un choc pour l’ouestien. Son père était donc vulnérable. Pour la première fois de sa vie, et bien qu’il ait vécu la mort de son frère deux années plus tôt, Ashter venait de comprendre que son père, Weslar Yarwyck, cet homme si vaillant et si fort, fils du courageux Brennard Yarwyck, allait mourir, pouvait mourir d’une minute à l’autre. Comme le soulignait Tyrion, Weslar avait toujours été fort et d’une santé incroyablement bonne. Cela en était fort surprenant. Ashter commença alors à penser que les Sept le mettaient de nouveau à l’épreuve. Il avait renoncé à la femme qu’il aimait pour une qu’on lui avait imposé. Mais au fond de son cœur, il le savait, il lui était difficile d’oublier Sacha. Et cela, les Sept le savaient. Perdu dans ses pensées folles, comme si les dieux le punissaient pour aimer, Ashter revint à la réalité lorsque Tyrion brisa de nouveau le silence.

- J’espère que ce n’est rien de grave…

- Je l’espère également…

Mais il en doutait. Weslar ne tombait jamais malade. Et pour qu’il veuille que son fils rentre le plus tôt possible, hormis pour des questions de mariage, c’est que cela devait être pris au sérieux. Ils étaient à peine arrivés aux jardins lorsqu’Ashter lui dit pour le mariage, la deuxième annonce qui pesait lourd sur Ashter. Il s’y pliait car il devait se marier à Melleah Payne, afin de garantir aux Yarwyck une pérennité dans le temps mais il appréhendait et pas uniquement à cause de son histoire avec Sacha. Il avait toujours appréhendé son mariage. Il aurait bien voulu voir celui de son frère aîné s’il n’était pas mort de la peste au retour du Bief. Cela lui aurait permis de mieux appréhender la chose. Quoiqu’il en soit, les annonces étaient faites et leurs conséquences fortement sous-entendues. Ashter ne savait plus trop où se mettre. C’était son devoir d’être auprès de son père mais il se sentait coupable de mettre Tyrion et par conséquent Walda devant le fait accompli alors que cela faisait bien deux semaines qu’il avait la lettre en sa possession. Mais ce qui est fait n’est plus à refaire. Le chevalier espérait juste que Tyrion ne lui en veuille pas trop.

- Je suppose donc que vous allez partir sans délai…Et qu’il y a fort peu de chances que je vous revois à Castral-Roc au poste que vous occupez actuellement Ser Ashter. Aurais-je tort ?

Ashter laissa s’installer un petit silence le temps de sa réflexion, le temps qu’il accepte l’idée que la fin arrivait. Il devait quitter les services de lady Walda. Pourquoi ? Eh bien parce qu’il allait se marier mais surtout, les deux ouestiens étaient conscients que la maladie de Weslar pourrait avoir raison de lui et qu’Ashter risquerait dans les semaines à venir de devenir seigneur de Bulwark. Et un seigneur ne peut être bouclier-lige. Il a déjà assez à s’occuper de son fief. Ashter allait devoir voler de ses propres ailes. Relevant la tête, gardant une stature droite, il finit par répondre à Tyrion.

- J’en ai bien peur…

Il marqua une pause, sa nervosité prenant l’ascendant sur son corps. Pourquoi était-il aussi nerveux ? Il ne comprenait pas lui-même. Malgré le mariage ou la maladie de Weslar, rien ne devrait le rendre aussi nerveux, cela en était perturbant. Ashter n’avait pas l’habitude. Il savait que Tyrion était bon et compréhensif avec lui. Il ne devait avoir peur de cela. Mais le jeune chevalier se voilait la face. Ce n’étaient pas ces annonces qui lui faisaient peur mais bien les conséquences qu’engendreraient la mort de Weslar. Il n’était pas préparé à être seigneur. Si l’idée du mariage avec Melleah avait fait son chemin et qu’il l’acceptait mieux qu’il y a de cela, un an, l’idée de devenir le seigneur l’angoissait au plus haut point. Avant de reprendre, il alla s’asseoir au premier petit banc installé dans les jardins.

- Pardonnez-moi… Je ne dors guère beaucoup ces derniers temps. Et vous parler de ces nouvelles me rend quelque peu nerveux.

Il leva alors les yeux vers Tyrion, implorant indirectement sa sagesse et quelques conseils comme il savait si bien faire.

- Je ne suis pas prêt à cela… Je ne m’en sens pas capable...

Ces mots lui étaient sortis naturellement de la bouche. Comme plongé dans un mauvais rêve, il les avait craché par réflexe, comme un appel au secours lancé au jeune Lion. Il était encore jeune (22 ans passés) et ne s’attendait pas à devenir seigneur si tôt. Certes, Weslar n’était pas encore mort mais l’annonce de sa sœur sonnait tout comme. Il avait peur, redoutait cela bien plus que ce mariage. Ce n’était clairement pas une bonne année pour Ashter Yarwyck. Si les lunes 3 à 9 ont pu être agréables grâce eux voyages dans le Conflans pour l’Orage, le reste de l’année fut pleine de doutes, d’incertitudes et d’inquiétudes quant à l’avenir du jeune homme. C’est dans ces moments-là que le chevalier maudissait son frère Arthur. S’il n’était pas mort, il n’aurait rien eu à s’inquiéter de tout cela. Le cadet n’était bon qu’à être marié à un bon parti et devait prier pour que le frère aîné engendre des enfants pour être tranquille. Mais Ashter n’avait pas pu espérer cela. Arthur était mort prématurément à l’aube de ses fiançailles. Baissant alors le regard, le rouge montant aux joues, le chevalier se laissa aller à la panique.

- Si mon père meurt maintenant… Je ne sais pas ce que je ferai... Je ferai un bien piètre seigneur… Ne pensez-vous pas que je suis trop jeune pour cela ?

Mais où était donc le chevalier vaillant jusqu’à la mort..?

#999999 : Ashter Yarwyck
#ff0000 : Tyrion Lannister

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# Mer 11 Mar - 12:18

La fin d'un temps

@Ashter Yarwyck & Tyrion Lannister

« Of course we are. Just because I pay you for your services doesn’t diminish our friendship. »

Je n’avais encore jamais vu le bouclier-lige de mon épouse dans un état pareil. Certes, nous nous étions tous deux habitués à son naturel discret, légèrement en retrait, parfois même effacé, mais lorsqu’il était question de protection ou de faire son devoir, rien ni personne n’aurait pu se mettre en travers de son chemin. Or dans la situation présente, il semblait que tout courage, toute volonté, avait décidé de l’abandonner à son sort, le laissant face à ce qui était devenu presque une certitude ; son rôle dans la vie, la sienne comme la nôtre, allait changer. Adaptant son rythme au mien, nous entrâmes dans les Jardins de Pierre, jardins quasiment déserts depuis que l’hiver avait pris ses aises sur le Roc. Au son de sa voix, je comprenais qu’il s’inquiétait beaucoup pour la santé de son père que nous tous avions toujours connu vaillant et fort. Il est vrai que ce brusque changement d’état de santé était propice aux questionnements. Comment un homme, qui n’avait pour ainsi dire presque jamais connu la maladie, était soudain acculé par elle ? Se vengeait-elle de toutes ces années où il fut épargné ? Voilà un cas qui sans doute, devait aussi interroger le Mestre de la famille et j’aurais presque été moi-même curieux de savoir ce qui avait pu causer pareille affliction. Mais là n’était pas mon rôle et tout ce qui m’était désormais permit de savoir, était que le père de Ser Ashter Yarwyck était sur le point de rencontrer les Sept pour la première et aussi la dernière fois de sa vie et que le jeune homme allait non seulement être propulsé à la tête de sa maison mais aussi devant l’autel et le Septon, aux côtés de sa future épouse. Connaissant maintenant bien la personnalité de Ser Ashter, je commençais aussi à comprendre pourquoi il était dans un état pareil. N’importe qui aurait été atterré par tous ces brutaux changements et tracas.

Il tenta de garder aussi longtemps que possible un port digne mais le poids de tous ses soucis était devenu trop lourd pour ses épaules et je le vis s’asseoir sur un banc, vaincu par les émotions et l’angoisse de cet avenir qui s’offrait à lui plus tôt que prévu. Pour ma part, je restais debout devant lui, soulagé de ne plus avoir à lever la tête pour observer son visage et rencontrer son regard. Ainsi étions-nous à hauteur égale. Le chevalier peinait à mettre des mots sur ce qu’il ressentait, aussi préférais-je le laisser parler lorsque soudain son esprit parvenait à former un discours cohérent sur ses états d’âme. Quelque part, j’étais presque heureux et moi-même touché par cette confiance qu’il plaçait en moi pour s’ouvrir ainsi devant son futur Seigneur et Suzerain comme un ami l’aurait fait devant un autre. Plus que le mariage en lui-même, c’était la proximité de cette échéance d’accéder au titre et aux responsabilités incombant à un Seigneur qui semblait vraiment l’inquiéter.

Je vois, répondis-je finalement, le regard baissé vers les petites pierres du sentier traversant les Jardins de Pierre. Vous avez peur…

Puis je relevais la tête et tentais de trouver son regard :

C’est bien, fis-je avec un sourire encourageant.

Je me hissais sur le banc de pierre, à sa gauche et frissonnais à son contact glacial sur mon postérieur, pourtant bien couvert par mon long manteau ainsi que ma cape par-dessus mes vêtements.

Seul un parfait idiot doublé d’un homme sans la moindre considération pour son père, verrait l’échéance de la seigneurie avec impatience et une certaine joie, repris-je en contemplant la vue des jardins qui s’offrait face à moi. Vous aimez votre père, c’est un homme bon, un homme de valeurs…mais en aucun cas un homme immortel, déclarais-je en tournant la tête vers la droite pour le regarder. Voyez-vous Ser Ashter, je pense que personne n’est véritablement prêt à avoir un jour un tel rôle. On aura beau s’y préparer et avoir reçu la meilleure éducation qu’il soit, lorsque nous y sommes confrontés, tout d’un coup, la vision, souvent idéalisée, que nous avions de ce rôle s’en trouve bien changé et cela que nous ayons vingt ou quarante ans.

Je tentais de trouver les mots justes pour l’encourager : Je vais vous dire ce que vous ferez Ser, si votre père meurt. Vous vous rendrez à Bulwark et prendrez sa suite, honorant ainsi son œuvre et sa mémoire du mieux que vous le pourrez, parce que tel est votre rôle premier. Avant d’être le bouclier-lige de mon épouse, vous êtes, par la force des choses, l’héritier de la Maison Bulwark et en tant que votre Seigneur et futur Suzerain, je n’aurais d’autres choix que de vous laisser partir. Telle sera également la décision du Seigneur mon père car bien que vous soyez sous mes ordres, il appartiendra à Lord Tywin de vous congédier…et vous remercier pour tous les services que vous nous avez rendus, à Lady Walda comme à moi-même.

Qu’il était difficile de tenir pareil discours lorsqu’en son for intérieur, l’on commence déjà à redouter l’absence que causera le départ du futur Seigneur de Bulwark…

(c) DΛND ELION

Date d'inscription : 22/04/2019

# Lun 16 Mar - 13:15

Reassurance

- Brave to death ! -

- Vous avez peur…

Ainsi, c’était donc la peur qui terrassait Ashter de la sorte. Le chevalier porta son regard sur Tyrion. Son futur Suzerain lui sourit et lui dit que cela était bien. Bien ? Avoir peur. Perdre tout courage et toute vaillance. Ashter était quelque peu surpris mais la suite du discours allait vite le rassurer et le réconforter. Depuis près d’un an, Tyrion était devenu bien plus que l’héritier de l’Ouest auquel il obéissait. Même si le respect était le fondement de leur relation, une amitié semblait être née au cours des lunes. Il s’était toujours montré bon avec le chevalier ouestien et il le lui rendait bien. Il prenait très à cœur sa charge de bouclier-lige et faisait honneur au couple. Il appréciait Walda tout autant que Tyrion et se voyait déjà les servir encore des années. Mais le destin en avait décidé autrement. Après tout, il était l’héritier de Bulwark et sur le point de se marier. Beaucoup de changements. Trop de changements. Ashter en avait véritablement l’esprit embrouillé. Mais c’était sans compter l’expérience et les précieux conseils de Tyrion. C’est ce qu’il appréciait chez lui, son pragmatisme et son honnêteté. Pour Ashter, il avait toutes les qualités pour devenir un bon Suzerain de l’Ouest. Et c’est ce qu’il allait devenir après Lord Tywin. Comme Ashter, Tyrion avait cette destinée tracée devant lui, il n’avait juste qu’à suivre le chemin.

- Seul un parfait idiot doublé d’un homme sans la moindre considération pour son père, verrait l’échéance de la seigneurie avec impatience et une certaine joie.

Ashter ne pouvait qu’être d’accord et il écoutait avec attention Tyrion. Levant le regard vers les jardins de Castral Roc, il ne loupait aucune parole de son interlocuteur, conscient que ses précieux conseils et son réconfort seraient probablement les derniers qu’il recevait avant son départ pour Bulwark. Cela l’angoissait et à la fois le réjouissait. Après tout, il allait retrouver sa famille. Il n’avait pas vu son père, sa mère et sa sœur depuis plusieurs lunes déjà. Ses voyages à Corneilla puis à Bourgfaon l’avaient éloigné de sa vie à Castral Roc et de sa famille. Ce n’était certes pas la première fois mais il avait vécu bien des choses depuis son retour du Bief et il était nostalgique de cette période où il se confiait tout le temps à sa sœur et voyait très souvent sa mère.

- Vous aimez votre père, c’est un homme bon, un homme de valeurs…mais en aucun cas un homme immortel.

- Il est vrai…

Weslar Yarwyck n’était pas le meilleur père du monde. Mais il demeurait le père d’Ashter et le seigneur de Bulwark. Le chevalier ne s’était fait aucune illusion. Weslar avait toujours préféré Arthur à lui et ce même depuis son retour du Bief. Il lui en voulait. C’était parfois visible. Pourtant, il semblait avoir changé. C’est que sa sœur semblait dire dans les nombreuses lettres qu’ils s’envoyaient depuis sa nomination. Peut-être qu’à son retour, affaibli par la maladie, proche des portes de la mort, il reconnaitrait enfin la valeur de son fils, ce fils qui endossa le rôle d’héritier alors qu’il n’en voulait pas, ce fils qui lui obéissait, qui voulait le rendre fier et qui n’avait rien en retour. Leurs regards se croisèrent de nouveau et Ashter sentit toute la bienveillance que Tyrion pouvait lui porter.

- Voyez-vous Ser Ashter, je pense que personne n’est véritablement prêt à avoir un jour un tel rôle. On aura beau s’y préparer et avoir reçu la meilleure éducation qu’il soit, lorsque nous y sommes confrontés, tout d’un coup, la vision, souvent idéalisée, que nous avions de ce rôle s’en trouve bien changé et cela que nous ayons vingt ou quarante ans.

Que pouvait-il dire face à cela ? Il savait au fond de lui que Tyrion avait raison. Il était angoissé à l’idée de rentrer, de se marier, de porter sur les épaules toutes les responsabilités et le poids de celles-ci. Il n’y pouvait rien mais Tyrion avait raison. Il y a bien une différence entre ce que l’on imagine et ce qui arrive vraiment. Ashter se sentait déjà un peu mieux. Parler lui avait toujours fait du bien. Cela l’étonnait que ça soit avec Tyrion cette fois et non Beren ou Alerah. Mais cela lui allait. Tyrion était un homme attentif, bienveillant et sympathique. Si les Yarwyck demeuraient loyaux aux Lannister depuis bien des décennies, Ashter s’était fait le vœu de demeurer loyal envers Tyrion Lannister, Héritier et futur Seigneur de l’Ouest.

-Je vais vous dire ce que vous ferez Ser, si votre père meurt. Vous vous rendrez à Bulwark et prendrez sa suite, honorant ainsi son œuvre et sa mémoire du mieux que vous le pourrez, parce que tel est votre rôle premier. Avant d’être le bouclier-lige de mon épouse, vous êtes, par la force des choses, l’héritier de la Maison Bulwark et en tant que votre Seigneur et futur Suzerain, je n’aurais d’autres choix que de vous laisser partir. Telle sera également la décision du Seigneur mon père car bien que vous soyez sous mes ordres, il appartiendra à Lord Tywin de vous congédier…et vous remercier pour tous les services que vous nous avez rendus, à Lady Walda comme à moi-même.

Ashter afficha un faible sourire. À la fois apaisé, nostalgique et ému, il acquiesçait le moindre mot de Tyrion. Il devait prendre la place qu’il lui était destiné. Les Sept l’avaient ainsi voulu et il n’avait d’autres choix que de suivre ce chemin. Bien sûr, et ce malgré le passé, il honorerait son père. Il l’aimait, voulait qu’il soit fier de lui autant qu’il était fier d’Arthur. C’était sa volonté mais surtout son devoir. La suite lui plaisait moins, il ne pouvait le nier. Être au service de Tyrion et Walda avait été une opportunité incroyable pour le jeune Yarwyck. Il avait pris cette fonction avec honneur et était présent à chaque instant pour répondre à leurs besoins, et notamment ceux de lady Walda particulièrement puisqu’il était attaché à son service. Avoir été son bouclier-lige était une expérience qu’il aurait renouvelé avec joie. Il s’était trouvé une réelle amie, une confidente. Certes, elle ne remplaçait pas sa sœur Alerah pour qui il avait une profonde affection mais il avait pu être proche d’elle tout en gardant la distance qui était de mise entre une dame et son chevalier. Portant son regard sur Tyrion, il brisa enfin le silence qui s’était installé. Ses pensées l’accablaient et un temps de réflexion et de reprise de calme s’étaient imposés à lui. Il sourit néanmoins et paraissait plus apaisé que quelques minutes plus tôt où il avait cédé à la panique.

- C’est ce qui va me manquer quand je partirai de Castral Roc...

Il laissa planer un peu de suspens, accentuant son sourire puis portant son regard vers l’immensité de ces beaux jardins où les gens venaient se ressourcer, se balader, respirer, prendre l’air frais, réfléchir, oublier, penser ou simplement rêver. Cela allait lui manquer oui mais ce n’était pas le plus important.

- Être au service de lady Walda et au votre va me manquer. Vous avez été si bons, si généreux, si bienveillants avec moi. L’année qui vient de passer m’aura permis de grandir, de mûrir, de mieux comprendre ma place dans ce monde, cette société, dans ma famille même.

Une nouvelle pause dans sa réponse, moins dramatique. Il était… ému ? C’était une chose rare pour Ashter. Il se laissait rarement aller sur ses émotions mais il comprenait qu’une aventure, qu’un chapitre de son histoire se terminait bientôt permettant à un autre de s’ouvrir et, espérons-le pour lui, sur de bons auspices. Il poursuivit alors.

- Je ne sais pas comment vous remercier pour tout ce que vous m’avez apporté, lady Walda et vous. Par ailleurs...

Ashter se tourna alors vers Tyrion. Une idée venait de lui apparaître soudainement, chose à laquelle il avait pensé mais avec ses inquiétudes, cela lui était sorti de la tête.

- J’espère pouvoir vous compter parmi les invités à mon mariage ? Vous êtes, lady Walda et vous, bien évidemment invités.

#999999 : Ashter Yarwyck
#ff0000 : Tyrion Lannister

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# Lun 6 Avr - 12:17

La fin d'un temps

@Ashter Yarwyck & Tyrion Lannister

« Of course we are. Just because I pay you for your services doesn’t diminish our friendship. »

Le chevalier resta impassible et silencieux à mes côtés. Il écoutait, l’expression de son visage passant de l’émotion à la nostalgie de ce temps à présent révolu et dont il se rendait compte, à mesure que je parlais. Mais il prenait aussi la mesure du sens qui se cachait dans mes propos, et c’est surtout ceci que j’appréciais, presque plus encore que l’oreille attentive qu’il me prêtait. Après tout, il était dans son bon droit de m’écouter mais de penser différemment, même s’il choisissait de taire la divergence de ses pensées par rapport aux miennes. J’étais certes son futur Suzerain mais je n’avais aucune emprise sur la liberté de pensée des hommes ; une chose que certains nobles Seigneurs semblent ignorer, ou plutôt oublier. Quoi qu’il en soit, je compris que Ser Ashter Yarwyck était de ceux qui écoutaient et savaient ensuite tirer les bonnes conclusions. Après que j’eus terminé de lui montrer que, aussi douloureux sera-t-il pour moi de le laisser partir tout comme pour Lady Walda, et de trouver un remplaçant à la hauteur des services qu’il nous rendit, sa place et ses responsabilités se trouvaient désormais à Bulwark plus qu’à Castral-Roc, un silence s’installa entre nous. Seul le vent, qui par intermittence régulière, faisait frissonner les arbustes encore pourvus de feuilles dans les Jardins de Pierre, et les bruits de conversation que nous entendions au loin en provenance de ceux qui se promenaient dans les Jardins, nous tinrent compagnie. Il y aurait eu encore de nombreux sujets à aborder concernant sa position actuelle et future tout comme le vide que son absence causera auprès de nous, qui nous étions tant habitués à sa présence discrète mais néanmoins quotidienne et efficace. Mais, à son expression et son attitude, je préférais garder le silence et le laisser digérer le sens de mes paroles, sens qu’il comprit parfaitement.

Je me tournais vers lui lorsqu’il prit à son tour la parole, d’abord de façon assez énigmatique avant de venir compléter ses propos. Ce fut cette fois à moi d’écouter, bien que je ne puisse réprimer un léger sourire à son compliment à notre égard, à Walda ainsi qu’à moi-même. L’émotion était bien présente dans sa voix, et cela eut un effet contagieux sur moi, m’ouvrant les yeux sur ce que je pensais réellement de cet homme assis à mes côtés. Je ne l’avais toujours considéré que comme un chevalier de noble lignée, un homme paisible, mais non moins doué dans n’importe quel domaine que doit connaître un chevalier, toujours de bonne volonté et prêt à rendre service. Mais il était plus que cela. Je fus alors sûr que Walda, dans sa gentillesse, dû elle le voir bien avant moi. Ser Ashter n’était pas uniquement son bouclier-lige, ni l’ombre tranquille qui nous suivit sur les Terres de l’Ouest, à Lestival, Corneilla ou à Bourgfaon. Il était devenu, au fil des jours et des Lunes, notre ami.

Vous ne pouviez rester éternellement à notre service Ser Ashter ; pas après ce qui toucha votre frère et vous propulsa, vous, héritier de Lord Weslar. Vous n’êtes pas qu’un simple chevalier et vous n’êtes plus un bouclier-lige. Vous êtes un Seigneur…ainsi qu’un ami, avais-je rajouté avec un sourire bienveillant. Vous n’êtes nullement tenu de nous remercier. C’est plutôt nous qui vous êtes redevables pour nous avoir si bien servi tout ce temps. Je suis sûr que Dame mon épouse partage mon avis et mettrais même ma main à couper qu’elle a préparé un présent pour vous, pour vous remercier !

Cela ressemblerait bien à Walda mais il me fallait, en revanche, décevoir Ashter en refusant son invitation :

Oh..fis-je ne sachant comment lui annoncer que je ne pourrais venir. Ser je regrette… Mes nouvelles responsabilités m’empêchent d’entreprendre un quelconque voyage, même pour me rendre à Bulwark, pourtant pas si éloigné que cela du Roc, et même si cela concerne un ami. Je crains fort de devoir vous décevoir sur ce point et veuillez me croire, car c’est bien à contrecœur que je me vois obliger de décliner votre invitation.

Si un Lannister devait être présent à Bulwark pour l’occasion, il ne pourrait alors s’agir que de mon cousin, Daven. Mais pourquoi s’y rendrait-il, si ce n’est pour me représenter ? Et sachant à quel point nous nous apprécions tous deux, le refus de sa part était couru d’avance, tout Emissaire de l’Ouest qu’il soit.

(c) DΛND ELION

Date d'inscription : 22/04/2019

# Dim 12 Avr - 13:10

Friendship in the West

- Brave to death ! -

S’il y avait bien une chose qu’Ashter allait regretter à Castral Roc, c’était @Tyrion Lannister et Walda Lannister. Le futur Suzerain de l’Ouest et son épouse avaient été si bienveillants envers lui. Jamais il ne pourrait oublier cela et il demeurerait loyal envers eux jusqu’à sa mort, inculquant à ses futurs enfants la loyauté et la fidélité envers les Lannister comme il était de coutume chez les Yarwyck. Ashter regarda alors Tyrion tout en lui expliquant les choses qu’il allait lui manquer, tout en le remerciant pour tout. C’est à Castral Roc qu’il avait grandi, compris l’étendue de ses responsabilités, mûri et devenu un homme. Malheureusement, c’est aussi là qu’il avait fauté. Pas fauté complètement mais si la raison allait faire de lui l’époux de Melleah Payne, son cœur avait jeté son dévolu sur une autre femme. Et au vu de son entrevue avec lady Cersei, il ne faisait guère bon pour lui de trop rester à Castral Roc. Il ne voulait guère attirer plus encore les foudres de la Lionne. Mais il garda cela de côté et se concentra sur les dires de Tyrion. Il fallait en effet être réaliste. Ashter ne pouvait pas rester indéfiniment aux services de lady Walda mais il ne s’attendait pas à ce que cette aventure merveilleuse et enrichissante s’achève si vite. Il apprécia les mots réconfortants et gentils de Tyrion Lannister. Gardant un sourire affiché sur son visage, aussi sincère soit-il, il écoutait avec attention comme il faisait toujours. Malheureusement, ce n’était guère une bonne nouvelle que Tyrion annonçait là au jeune chevalier. Il ne pouvait pas se rendre à Bulwark pour le mariage. Ses nouvelles responsabilités l’en empêchaient. En cela, Ashter ne pouvait que comprendre et s’empressa de rassurer l’ouestien.

- Oh, ce n’est pas grave. Rassurez-vous, je comprends tout à fait. Je serai donc obligé de revenir auprès de vous pour vous raconter ce fameux jour.

Une petite touche d’ironie ne faisait jamais de mal surtout quand l’émotion était sur le point de prendre le dessus. C’était la fin. La fin d’un temps. Et Ashter était à la fois attristé et heureux. Attristé car il s’était attaché à Walda. Elle était devenue une confidente et il était devenu un ami pour elle, pour eux. Se repassant les mots de Tyrion en tête, heureux d’être considéré comme un ami et pas uniquement un bouclier-lige, Ashter était aussi heureux car de nouvelles choses l’attendaient. Il s’y était préparé et, malgré ses pensées parfois imbibées de doutes, il était prêt à assumer ses responsabilités à Bulwark en tant qu’époux et possiblement en tant que seigneur et chef de la famille Yarwyck. Ashter sentit alors un poids en moins sur ses épaules. Il avait craint la réaction de Tyrion mais finalement, c’était plutôt l’officialisation de la chose qu’il craignait. Tyrion n’était pas dupe, il savait bien que l’héritier de Bulwark ne pouvait pas rester indéfiniment à Castral Roc. Ashter faisait donc face à ses peurs, petit à petit. Il le fallait. Il ne pouvait plus reculer. Il ne le pouvait pas d’ailleurs. C’est alors qu’une pensée enfouie refit surface tandis que son regard était porté sur jeune Lannister. Il ne savait pas s’il devait lui en parler mais d’un autre côté, il semblerait que cette conversation soit l’occasion de parler de tout ce qui pouvait traverser son esprit. Tyrion était toujours à l’écoute du chevalier, Ashter en avait de nombreux exemples. Mais étant dans les jardins, un lieu public, Ashter regarda d’abord autour d’eux si personne de compromettant était en train d’écouter. Et pour plus de sécurité, il parlerait plus bas. Il ne voulait pas que ce qu’il allait dire revienne aux oreilles de l’intéressée. S’éclaircissant la gorge, Ashter, le regard de nouveau sur Tyrion, passa à un nouvel aveu.

- Je ne sais pas trop comment dire cela… mais… je crois m’être attiré les foudres de votre sœur, lady Cersei.

S’interrompant, plongé dans ses pensées, Ashter revoyait alors la Lionne et son garde du corps face à lui ce fameux soir. S’il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même, ayant malheureusement jeté son dévolu sur la protégée de la dame, Ashter espérait que cela n’aurait pas de répercussions sur Tyrion ou Walda. Cela était son problème, certes, mais il était au service du couple et tout ce qui le touchait pouvait servir ou au contraire nuire à celui-ci et il était hors de question que cela se passe comme cela. Il ne voulait donc pas que cela leur retombe dessus par sa faute et c’est pour cela que le jeune chevalier voulait en toucher deux mots à Tyrion. Il ne savait guère si celui-ci était au courant de cette entrevue nocturne dont le Yarwyck allait sûrement se rappeler encore longtemps. Que lady Cersei se rassure, Ashter allait bien partir mais on ne peut pas dire qu’il ait été très stratège ce soir-là face à une Lannister clairement en colère et haineuse. Si la courtoisie avait été de mise, il ne fait nul doute que lady Cersei ait mal pris le comportement du chevalier tandis que celui-ci tentait vainement de se défendre voire même de s’excuser, ce qu’il réitéra mais cette fois auprès de Tyrion.

- Je ne voudrai pas que cela ait des répercussions sur lady Walda ou vous par ma faute. Je m’en excuse...

Pouvait-il vraiment lui expliquer le pourquoi du comment ? Ashter ne le souhaitait pas vraiment ou seulement s’il le lui demandait. En tout cas, il se sentait bien bête maintenant avec toute cette histoire qui n’aurait de cesse de le poursuivre encore et encore alors qu’il avait renoncé à cette fille, s’était promis d’être bon et honnête pour Melleah et de faire de ce mariage une réussite.

#999999 : Ashter Yarwyck

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# Sam 9 Mai - 15:17

La fin d'un temps

@Ashter Yarwyck & Tyrion Lannister

« Of course we are. Just because I pay you for your services doesn’t diminish our friendship. »

Désolé, c’est le mot qui résumait parfaitement ma pensée tout comme mon attitude envers l’invitation de Ser Ashter Yarwyck. J’aurais pourtant adoré assister à son union avec Lady Melleah Payne, une jeune femme charmante, discrète certes, mais lorsqu’on la connait un peu mieux, sa discrétion fait d’elle une personne remarquable et il m’a toujours été très agréable de discuter en sa compagnie. J’étais donc on ne peut plus heureux pour lui. Peut-être cette prise de responsabilités était violente et inattendue, du moins pas aussi tôt dans sa vie, mais il serait accompagné et dignement soutenu par une femme qui serait une épouse parfaite. De cela, je n’en doutais absolument pas.

Mais j’y compte bien Ser ! renchéris-je à sa promesse de revenir au Roc et de me conter son mariage et les festivités qui s’en suivirent jusque dans les moindres détails. En avez-vous parlé à Lady Walda? Elle a certes elle aussi de nouvelles responsabilités ici, en plus d’être la mère de quatre enfants ! Mais je ne m’opposerais pas à ce qu’elle se rende à Bulwark. Je n’aurais pas de plus digne représentante que Dame mon épouse pour excuser mon absence.

Ce voyage ne sera peut-être pas du goût de Cersei, surtout si je devais ensuite plaider auprès de ma soeur pour qu’elle consente à laisser aussi un peu plus de place à mon épouse à ses côtés pour gérer l’immense domaine que représente Castral-Roc. Peu importe; depuis le temps, j’étais devenu maître dans l’art de « gérer » le tempérament de ma Lionne de soeur!

Les Jardins de Pierres étaient paisibles. Peu de monde s’y promenait depuis l’arrivée de l’Hiver. Cela me faisait du bien, ce calme, cette conversation tranquille et sans arrière-pensée dans ce lieu qui avait mon affection après une dure journée passée le nez au-dessus d’une multitude de parchemins couverts de chiffres. Je me permis même de fermer les yeux quelques secondes, profitant totalement de ce que la tranquillité des Jardins de Pierres avaient à m’offrir. Lorsque je les rouvris et que je me tournais légèrement de côté pour contempler mon ami et futur Lord Yarwyck, Seigneur de Bulwark, je le trouvais soudain étrangement préoccupé. Mes sourcils se froncèrent et je suivis même son regard, scrutant les alentours comme pour s’assurer que nous étions bel et bien seuls et que nulle oreille indiscrète ne nous écoutait. Je voulus lui demander si tout allait bien mais le jeune chevalier me devança, m’exprimant alors ses inquiétudes au sujet de…ma soeur ! Tiens donc…pensais-je. Pourquoi cela ne m’étonne-t-il qu’à moitié? Plus encore, toujours parlant à voix basse, le voilà qui craignait désormais que son ou ses actes, quels qu’ils soient, ou ses dires, n’aient de répercussions sur moi ou sur mon épouse. Ceci acheva d’attiser non pas ma curiosité, mais mon inquiétude:

Comment cela? lui demandais-je en imitant sa façon de parler à voix basse. Y-a-t-il quelque chose que j’ignore encore à votre sujet et qu’il conviendrait que je sache avant votre départ?

Cersei pouvait être particulièrement méchante et mauvaise. Cela, je le savais et l’avais appris à mes dépends depuis bien longtemps. Je me doutais bien qu’elle ne devait guère apprécier de voir un homme comme lui constamment dans notre sillage, à Walda et moi. Mais n’avait-elle pas, elle aussi, sa propre garde? Elle n’avait donc rien à jalouser à ce niveau ! Et puis, Ser Ashter avait toujours eu un comportement exemplaire en toute circonstance et avec quiconque, que ce soit à Castral-Roc, Lestival ou Bourgfaon. Ni moi, ni Walda, ni quiconque d’autre n’eut jamais à se plaindre de lui. Alors si Cersei se mit dans cet état, ce n’était pas juste par caprice ou pour je ne sais quelle petite crise de sa part. Elle devait sûrement avoir une bonne raison pour lui en vouloir, ce qui acheva de me laisser perplexe face aux paroles du chevalier.

Ser Ashter, dîtes-moi ce que vous avez fait ou dit pour que ma soeur vous en veuille à ce point. Elle peut être mauvaise, c’est vrai. Mais depuis que vous êtes à mon service, je n’ai jamais vu chez elle rien qui puisse me faire penser qu’elle n’appréciait guère votre présence. Et vous pouvez me croire, en ce qui concerne Lady Cersei, je suis devenu maître en la matière ! Allons…Je veux savoir, l’encourageais-je, encouragement qui, il est vrai, aurait presque pu passer pour un ultime ordre de ma part envers l’ancien bouclier-lige de mon épouse…

(c) DΛND ELION

Date d'inscription : 22/04/2019

# Sam 9 Mai - 18:02

Secrets in the garden (Tyrion's Version)

- Brave to death ! -

Aux mots de @Tyrion Lannister, Ashter tilta en effet qu’il n’en avait pas parlé à lady Walda. Ces derniers temps, il avait vraiment la tête ailleurs. Depuis son retour même, Ashter était perturbé, en proie au doute et à l’inquiétude. Son entrevue avec Melleah l’avait fortement angoissé en plus de ranimer sa culpabilité. Il en avait ainsi oublié de faire mention de tout cela à lady Walda même si, tout comme son mari, elle se doutait bien que le mariage approchait et que viendrait l’heure des adieux. Ashter sourit brièvement avant de préciser.

- Je dois justement la voir tout à l’heure. Je ne manquerai pas de lui en toucher deux mots.

Un silence s’installa alors entre les deux ouestiens, un silence des plus agréables. Ils profitèrent de l’air des jardins, du calme qu’ils offraient. Si Tyrion semblait apprécier le moment, Ashter lui était en pleine réflexion. Ces derniers jours n’avaient pas été très glorieux. Tout d’abord, la « rupture » avec Sacha, puis l’entrevue avec Melleah et enfin celle avec Cersei, la pire. Elle s’était si mal passée qu’Ashter n’avait qu’une hâte, c’était de prendre son cheval et galoper à tout vitesse jusqu’à Bulwark. Il ruminait cela depuis plusieurs jours et il se disait, maintenant qu’il était avec Tyrion, qu’il devrait être au courant. Surtout que le jeune chevalier avait peur des répercussions. Il ne voulait pas que Tyrion et Walda en pâtissent. Aussi, d’une voix plus basse pour éviter que les gens potentiellement présents ne les entendent, il introduisit sa confidence, clamant à Tyrion qu’il s’était probablement attiré les foudres de lady Cersei. Il rajouta aussitôt qu’il ne voulait qu’en aucun cas, cela leur fasse défaut. Cela aurait été la cerise sur le gâteau. Il se souvenait alors de cette entrevue quelques jours plus tôt tandis que Tyrion lui demandait plus d’explications. Il se souvenait de son regard noir, haineux, son visage fermé, sa colère, sa haine. Meliodas était là, lui aussi, et sur ordre de la Lionne, il l’avait frappé au visage. Cela pouvait sans doute être encore perceptible. Plongé dans ses souvenirs horribles, Ashter ne pouvait plus faire machine arrière. Il devait dire la vérité à Tyrion. Il se rappela alors les confidences faites dans les jardins de Corneilla à lady Walda. Le voilà de nouveau dans des jardins, à Castral Roc mais avec Tyrion désormais. Il lui devait des explications alors, reprenant son calme, portant son regard sur le Lannister, il lui répondit.

- Je me suis mis dans une situation qui m’a quelque peu échappé. J’ose espérer que vous garderez ça pour vous, Tyrion...

Sa voix traduisait une peur bien perceptible. Il était obligé de tout lui dire mais il ne voulait pas que cela sorte de ces jardins tout comme il avait confié ce secret à lady Walda. Avant de reprendre, il pensa ainsi que plus ça allait, plus ce secret était connu de beaucoup trop de gens. Cela devait s’arrêter. Cela aurait dû s’arrêter mais c’était sans compter l’obstination de Cersei Lannister. Ashter ne quitta pas des yeux l’ouestien et quand il fut assuré que Tyrion ne dirait rien, il continua.

- J’imagine que vous connaissez Sacha, la protégée de lady Cersei. Eh bien… au cours des lunes qui précédèrent notre départ pour Corneilla, on va dire que nous nous sommes quelque peu rapprochés. Soyez rassurés de suite, il ne s’est jamais rien passé entre nous. Je suis assez fou d’être tombé amoureux mais pas suicidaire au point d’aller plus loin…

Il s’interrompit une nouvelle fois, fuyant alors le regard de Tyrion. Il se sentait honteux à chaque fois qu’il y pensait et qu’il en parlait. Quel idiot ! Ce jour-là, dans la cour du château, il aurait mieux fallu qu’il se pète une jambe. Depuis, il n’avait fait que s’enfoncer dans une situation qui, aujourd’hui, lui retombait clairement dessus. Il n’en voulait ni ne blâmait Sacha. Ce n’était pas sa faute mais uniquement la sienne. Il s’en voulait de lui avoir fait subir cela et maintenant, il récoltait ce qu’il avait semé. Il poursuivit alors sur le même ton, regardant de temps à autre autour d’eux. Il se sentait constamment surveiller et il ne serait pas étonné de l’être. Elle le lui avait clairement fait comprendre.

- À notre retour de Bourgfaon, il était clair que renoncer à cette jeune fille était la seule solution. Seulement… votre sœur semble avoir appris bien des choses au cours des dernières lunes. C’est ainsi qu’elle m’a convoqué l’autre soir et m’a clairement fait comprendre le fond de sa pensée et ce qu’elle attendait de moi par rapport à cette situation…

Situation qui n’en était plus une. Ashter et Sacha ne se voyaient plus. Elle l’avait devancé et c’était elle qui avait mis fin à leur… relation ? L’ouestien ne savait pas comment appeler cela. Rien ne s’était passé entre eux, rien de plus qu’une admiration, que des sentiments naissants et évoluant au fil des lunes. Leur amour était impossible et Ashter devait y renoncer. Il pensait ainsi mettre cette page de son histoire derrière lui. Mais les Sept le mettaient de nouveau à l’épreuve. Il l’acceptait. Il assumait les conséquences de ses actes et c’est pourquoi il avait tenu tête à Cersei mais il ne voulait pas que cela ait des répercussions sur Tyrion et Walda. Cela serait purement injuste. Les joues rouges, le regard fuyant, le jeune homme ne savait une nouvelle fois plus où se mettre face à cet aveu. Tyrion devait être probablement déçu alors que leur collaboration avait été si parfaite jusqu’ici. Quelle image allait-il avoir du chevalier après ça..?

#999999 : Ashter Yarwyck

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# Jeu 28 Mai - 15:33

La fin d'un temps

@Ashter Yarwyck & Tyrion Lannister

« Of course we are. Just because I pay you for your services doesn’t diminish our friendship. »

J’acquiesçais doucement de la tête en entendant Ser Ashter m’apprendre qu’il avait justement prévu de la voir, une fois que nous en aurons tous deux terminés. Cela allait de soi ; mieux valait que l’invitation et l’annonce de son départ de son service vienne du premier concerné plutôt que de son époux. Non pas que Walda ne puisse le prendre mal - une bonne âme comme elle en était-elle seulement capable ? - mais la démarche serait plus honnête, plus sincère et, sans doute, mieux acceptée si elle venait de son bouclier-lige que de son époux. En tout cas, je me plaisais à le croire, même si j’imaginais déjà Walda les yeux humides de larmes lorsqu’elle apprendra la nouvelle. Il me faudra trouver quelqu’un pour le remplacer, et rapidement. Or Ser Ashter Yarwyck avait mis la barre si haute en termes de la qualité de ses services qu’il nous sera très difficile, si ce n’est pas impossible, de ne pas comparer constamment son remplaçant à ce que fut son prédécesseur…du moins dans un premier temps. Ensuite, les jours et les habitudes feront le reste, mais nous ne pourrons certes pas l’oublier de sitôt.

Le silence et le calme qui s’en suivit me fit du bien, et je goûtais avec plaisir cette sorte d’apaisement qui m’enveloppait toujours en ces lieux tandis que loin en contrebas des Jardins de Pierre, contre les rochers du Roc, se fracassaient avec force les vagues de la mer. Ce calme sembla propice aux confidences et révélations, dont une qui, de toute évidence, brûlait les lèvres et l’esprit du chevalier et futur seigneur de Bulwark. Il commença alors à se confier, un début que j’encourageais, d’autant plus en apprenant que ma tendre et douce sœur s’y trouvait mêlée. Je me penchais légèrement en avant, joignis mes doigts entre eux, reposant mes mains sur mes cuisses et écoutais.

J’imagine que vous connaissez Sacha, la protégée de lady Cersei. Eh bien… au cours des lunes qui précédèrent notre départ pour Corneilla, on va dire que nous nous sommes quelque peu rapprochés. Soyez rassurés de suite, il ne s’est jamais rien passé entre nous. Je suis assez fou d’être tombé amoureux mais pas suicidaire au point d’aller plus loin…

Un sourire entendu apparu sur mon visage. Je connaissais en effet la jeune fille. Très douée à l’épée, je ne doutais pas qu’avec le temps, elle allait se forger une réputation de guerrière qui dépasserait un jour les murs du Roc et, pourquoi pas, les frontières de l’Ouest. Mais je n’avais guère de rapports avec elle. Sacha était aux ordres de Cersei et, bien que je n’aie jamais eu à me plaindre d’elle, je préférais garder les proches de ma sœur loin de moi. Mais je pouvais comprendre ce qui avait attiré le regard du chevalier assis à mes côtés :

Une jeune femme qui sait se battre, et plus que bien d’après ce que j’ai vu et entendu d’elle. Dans un monde d’hommes qui plus est. Je pense que vous n’êtes pas le seul à avoir été hypnotisé par cette exception dans votre domaine ! Et de ce que j’en comprends, cela semblait être réciproque. Poursuivez, l’encourageais-je en le voyant fuir mon regard.

À notre retour de Bourgfaon, il était clair que renoncer à cette jeune fille était la seule solution. Seulement… votre sœur semble avoir appris bien des choses au cours des dernières lunes. C’est ainsi qu’elle m’a convoqué l’autre soir et m’a clairement fait comprendre le fond de sa pensée et ce qu’elle attendait de moi par rapport à cette situation…

L’air grave, je hochais la tête, comprenant soudain les conséquences de leur idylle, si je pouvais qualifier leur histoire ainsi. Ils avaient été proches, certes. Je ne tenais pas à savoir jusqu’à quel point ils l’avaient été. Le plus important de cette histoire avait été qu’un homme comme lui puisse s’amouracher d’une jeune fille comme Sacha. Cela aurait été n’importe quelle autre jeune fille, il n’y aurait rien eu de plus à dire. Après tout, il n’était pas encore marié ; qui pourrait donc le blâmer d’avoir osé espéré - ou même avoir - une relation avec une autre femme que sa promise ? Mais voilà, Sacha appartenait en quelque sorte à Cersei. Et en cela, je savais que ma sœur pouvait se montrer extrêmement possessive et, pour qu’elle se mette dans un état pareil, je devinais qu’elle devait avoir beaucoup plus d’affection pour Sacha qu’elle ne voulait bien en montrer.

Je vois, fis-je à voix basse. Je crois que vous avez eu votre compte avec elle, et je le déplore. Il ne fait pas bon être dans les mauvaises grâces de ma sœur et en cela, je ne peux malheureusement guère vous aider plus, si ce n’est vous dire de ne pas vous inquiétez pour moi, ou pour Lady Walda. Croyez-moi, Lady Cersei a bien d’autres sujets et motifs pour s’en prendre à nous que ce que vous avez bien pu faire à cette jeune fille. Ne me le dîtes pas si vous n’en avez pas le coeur ; c’est votre vie et vous n’êtes plus à notre service de toute manière. Dîtes-moi seulement si, comme je me plais à le croire, vous avez conservé avec elle une attitude noble et honorable. Le reste m’importe peu mon ami.

En disant cela, j’espérais le rassurer sur mes pensées à son sujet. Il allait nous quitter avec les foudres de Cersei ; inutile qu’il ait, en plus de ce lourd handicap, notre déception à mon épouse et moi-même.

(c) DΛND ELION

Date d'inscription : 22/04/2019

# Dim 31 Mai - 16:36

End of a Time

- Brave to death ! -

Ashter Yarwyck s’était efforcé depuis son retour du Bief de paraître comme un chevalier et héritier exemplaire. Si les responsabilités ne lui allaient pas, si le mariage le rebutait, si la relation avec son père était conflictuelle, il ne convenait tout de même qu’en tant qu’héritier de Bulwark et chevalier de l’Ouest, il se devait, ne serait-ce que pour lui, se montrer à la hauteur de ses titres et fonctions. Mais voilà que cette affaire avec Sacha prenait des allures d’affaires d’état alors qu’elle n’en était pas une. Il se morfondait déjà assez comme cela sans qu’il en faille en rajouter. C’est ce qu’avait décidé de faire lady Cersei alors qu’Ashter semblait vouloir racheter ses fautes en renonçant à la jeune conflanaise et faisant tout pour tourner son attention vers sa promise. Les Sept le mettaient à l’épreuve et il payait le prix de sa naïveté et sa bêtise. Il avait alors trouvé en Walda une oreille plus qu’attentive durant leur voyage à travers le Conflans puis l’Orage mais cette fois, c’était Tyrion, l’héritier de l’Ouest, qui était cette oreille. Ashter put alors confirmer une nouvelle fois la sympathie que le couple avait pour lui. Il ne leur en remercierait jamais assez pour cela et pour tout ce qu’ils avaient fait pour lui. Pas une seconde, le Lannister n’eut un jugement envers le chevalier. Il clamait même que cela ne le regardait pas même si le chevalier se doutait qu’il espérait que rien ne se soit passé, ce qu’il venait de lui préciser. Ashter était tombé amoureux et voilà tout. Il ne songeait aucunement à porter atteinte à l’honneur de Sacha ou le sien. Il était chaste et ce depuis toujours, ce n’était pas maintenant qu’il commencerait. Tyrion se montra rassurant et Ashter fut quelque peu soulagé. La dernière chose qu’il voulait avant son départ, c’était de décevoir Tyrion et Walda ou de leur porter défaut.

- Je vous le confirme plutôt deux fois qu’une, messire. Que ce soit depuis notre rencontre l’année passée ou depuis notre retour de l’Orage, je n’ai eu, à son égard, aucun geste déplacé. J’éprouve, pour Sacha, le plus grand des respects, tout comme envers votre sœur, par ailleurs...

Malgré la catastrophique entrevue qui se déroula la semaine précédente, Ashter respectait énormément lady Cersei. Après tout, avec le recul, n’avait-elle pas raison ? Son comportement avait pu être mal interprété et si le chevalier savait qu’il n’avait rien à se reprocher, peut-être qu’il devait tout de même se remettre en question. Si devant elle, il avait voulu paraître fort, il en convenait qu’elle lui avait ravivé ce doute en lui en plus d’une culpabilité incessante. Mais là encore, la présence et les mots de Tyrion avaient fait son affaire et le rassuraient énormément. Il espérait que ses confidences le demeurent et qu’il pourrait remettre les pieds à Castral Roc sans avoir à se soucier de chaque recoin du château. Il laissa alors planer le silence, profitant de l’air frais, presque froid de cet hiver. Les Jardins de Pierre étaient un endroit merveilleux. Ashter y venait de temps en temps. Cela lui permettait de s’évader même si ces dernières semaines, il restait énormément dans ses appartements ou bien auprès de lady Walda quand celle-ci en avait besoin. La sagesse de Tyrion allait véritablement lui manquer. Néanmoins, Ashter espérait qu’un jour l’héritier de l’Ouest pourrait à nouveau l’accueillir à Castral Roc ou inversement, qu’il vienne à Bulwark. Mais cela ne serait sûrement pas pour tout suite. Chacun avait des affaires urgentes et importantes à s’occuper. Par ailleurs, il sentait que le moment était probablement venu pour lui de prendre congé. Il ne voulait guère abuser du temps précieux de Tyrion. Le chevalier avait toujours joué la carte de la sincérité avec Tyrion et sa femme. C’était la force de leur relation depuis maintenant dix lunes. Dix lunes. Que le temps passe vite. Plongé dans ses pensées les plus profondes, Ashter comprit qu’il vivait là les derniers instants du chapitre qu’il écrivait depuis son arrivée à Castral Roc. Une page s’achevait, une autre allait commencer.

- Vos mots me rassurent, Tyrion. Je me sens gêné par cette affaire que je veux le plus vite possible mettre derrière moi. Je n’ai jamais eu la volonté de faire du mal à qui que ce soit. J’espère qu’un jour, lady Cersei atténuera sa colère à mon encontre…

Naïf. Une personne extérieure et qui connaitrait la véritable Cersei pourrait-elle en vouloir à ce jeune chevalier ? Il voyait le bon en chacun des personnes qu’il croisait. La colère l’avait envahi certes mais parfois il se disait que lady Cersei ne faisait que protéger Sacha. Était-ce un mal ? Les mots qu’elle avait eus envers lui avaient été durs et il lui en voulait atrocement. S’il avait pu déverser sa colère sur ce Meliodas – en réponse à sa droite bien placée – il l’aurait fait mais Ashter n’était pas comme si ou alors il devrait l‘être ? En tout cas, après cette entrevue, il était bien retourné entre le doute, la culpabilité, la colère et tous ces sentiments qui se mélangeaient. Rentrer à Bulwark allait finalement être plus bénéfique qu’il ne l’aurait pensé. Loin de Sacha, loin de Cersei, loin de Méliodas. Il allait pouvoir se concentrer pleinement sur son mariage. Il le devait. Il l’avait promis à Melleah. Il devait s’y tenir.

- Le temps passe… Je ne voudrais pas vous retenir plus que de raison, Tyrion… Déjà que je vous ai interrompu…

Ashter marqua une courte pause puis poursuivit en regardant Tyrion dans les yeux. Il ne voulait pas le quitter de la sorte, toujours dans cette optique d’être serviable et présent.

- Je ne vais pas abuser plus de votre temps. À moins que vous n’ayez quelques ordres à me donner ? Avez-vous besoin de quelque chose avant que je ne me rende auprès de votre épouse afin de lui annoncer les nouvelles que je vous ai rapporté à l’instant ?

Ashter afficha un sourire timide mais sincère. Tyrion et Walda allaient grandement lui manquer et cela le peinait beaucoup. Mais ainsi va la vie. Il allait se marier, entreprendre une nouvelle étape de sa vie. Il savait qu’un jour ou l’autre, il deviendrait également Seigneur de Bulwark. C’était là, le début d’une nouvelle aventure et la fin d’un temps.

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# Lun 22 Juin - 12:30

La fin d'un temps

@Ashter Yarwyck & Tyrion Lannister

Ainsi dont, la dernière page de l’histoire de Ser Ashter Yarwyck à nos côtés en tant que bouclier-lige de mon épouse était arrivée à son terme. Ensemble, assis là sur ce banc froid dans les Jardins de Pierre, nous avions lu les dernières phrases, les derniers mots de ce chapitre avant de passer au suivant. Et quel était-ce ? Pour nous, ce sera celui de retourner à nos occupations quotidiennes, sans l’ombre de ce chevalier. Pour ce dernier, ce sera celui de rentrer chez lui et d’écrire la suite de son histoire en tant qu’héritier, futur Seigneur de Bulwark et futur époux de Lady Melleah Payne, mais sans avoir nos silhouettes, à Walda et à moi, constamment dans son champ de vision. Sensation étrange que cela et avec ce qu’il venait de me confier, je ne saurais dire qui de nous je devais plaindre le plus et pourquoi ; lui pour avoir attisé sans le vouloir la colère de ma chère sœur, ou nous qui restions sur place, sans sa présence, à devoir potentiellement subir les conséquences de la tempête qu’avait innocemment déclenché le jeune homme. Ce dernier m’assura qu’il n’eut pourtant jamais aucun geste ni comportement déplacé envers la jeune Sacha et je le croyais volontiers. Ashter Yarwyck n’avait rien du menteur et pour preuve ultime ; il alla se confier de lui-même à ma sœur au sujet de Sacha alors que les choses en sont toujours restées à des sentiments non assouvis des deux côtés :

Je vous crois Ser Ashter, je vous crois, répétais-je d’une voix douce pour l’assurer que venant de moi, il n’aurait aucun souci à se faire.

J’espère qu’un jour, lady Cersei atténuera sa colère à mon encontre…, avait-il rajouté, ce à quoi je répondis en soupirant :

De cela, j’en suis malheureusement bien moins sûr et optimiste que vous, j’en ai peur.

C’était simple ; Cersei m’en voulait toujours d’être venu au monde et d’avoir tué sa mère, notre mère. Je ne l’avais pourtant pas choisi et si je pouvais changer quelque chose à mon passé, ce sera certainement cela : venir au monde sans que cela coûte la vie de Lady Joanna Lannister. Mais je ne le pouvais pas ; nul ne le pouvait. Il me fallait donc vivre avec cette sourde colère de ma sœur et Ashter Yarwyck allait devoir probablement faire de même pendant un temps indéterminé. Aussi n’avais-je rien de plus à rajouter que de lui offrir un triste sourire compatissant tandis que la lumière du jour commençait déjà à décliner et le vent à se refroidir plus encore, me faisant soudain frissonner.

Le temps passe… Je ne voudrais pas vous retenir plus que de raison, Tyrion… Déjà que je vous ai interrompu…

Ce n’est rien voyons, rétorquais-je en ayant un geste vague de la main droite, de celui qui chasse une excuse qui n’a pas lieu d’être étant donné qu’aucun mal n’a été fait.

Je ne vais pas abuser plus de votre temps. À moins que vous n’ayez quelques ordres à me donner ? Avez-vous besoin de quelque chose avant que je ne me rende auprès de votre épouse afin de lui annoncer les nouvelles que je vous ai rapportées à l’instant ?

Je réfléchis un instant, me tournant légèrement de côté pour pouvoir le voir. Excepté parler de tout ceci à Lady Walda ainsi que de l’inviter à Bulwark pour son mariage à venir, je ne voyais rien de plus à rajouter ou à lui ordonner de faire quand soudain une pensée me vint et, posant ma main sur son épaule en un geste amical, je déclarais :

Voici mon dernier ordre à votre encontre Ser Ashter, mon dernier ordre à vous en tant que bouclier-lige de mon épouse. Promettez-moi de ne jamais changer ; même une fois marié et arrivé à la tête de votre maison. Promettez-moi de rester tel que vous êtes aujourd’hui et je vous promets en retour mon amitié infaillible jusqu’au jour où vous, ou moi, rendrons notre dernier souffle.

Promesse ou ordre, je n’aurais su le dire mais c’était ainsi que je voulais que notre entretien se termine, j’imagine…

(c) DΛND ELION

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