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The past cannot be changed | Tavish

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It is not in the stars
to hold our destiny
Bourgfaon, 302, Lune 9, début semaine 1

« The past cannot be changed. The future is yet in our power. »
Avec délicatesses, ils se faufilent sous les plumes, les doigts de la chevêchette, grattant en douceur le dos de celle qui, depuis plusieurs années déjà, est son compagnon quotidien. 'Une autre prisonnière dans une cage dorée' songe-t-elle, dans un élan de mélancolie, elle qui il y a si peu de temps encore, est dévenue la dame de Bourgfaon. Certes, n'a-t-elle point à se plaindre per se, la chevêchette qui, contrairement à sa blanche compagne, peut encore sentir les glaciales caresses du vent hivernal sur sa peau. Et avec chaque jour touchant à sa fin, la chevêchette peut sentir grandir l'impatience de la Dame Blanche. Même aujourd'hui, pourtant perchée sur le bras de sa propriétaire, cette dernière semble presque léthargique. « Tu sais bien que si je le pouvais, je te laisserais sortir. » Une fois de plus, les doigts de la chevêchette parcourent le plumage de son amie ailée, mais cette fois-ci, ses attentions ne sont récompensées uniquement d'un léger hululement accompagné d'un impatient claquement de bec. « Je ne peux pas te perdre, pas toi aussi. » murmure-t-elle, alors que d'une ombre, son regard se voile. « Ça me manque aussi, tu sais. » ajoute-t-elle d'une voix rauque, teintée d'émotions. 'Ca' bien sûr réfère au doux nid qu'est celles des chouettes au Bois-la-Pluie. Quatre semaines déjà se sont écoulées depuis qu'elle a du faire ses au-revoir à sa famille. Plus encore depuis la dernière fois que son regard s'est posé sur ces forêts embrumées qui l'ont vu naître. Un futile moment, l'espace d'un clignement d'yeux comparé au futur qui l'attend ici, et pourtant... pourtant, elle ne peut s'empêcher d'espérer chaque matin qu'en ouvrant les yeux, ce serait à Bosquebrume et non pas à Bourgfaon qu'elle se trouverait. Mais chaque matin ne porte avec lui que déception. Ce n'est pour autant pas que l'on la traite mal chez les faons, non, on la traite avec tout le respect que peut espérer recevoir une dame de ces lieux - du moins, certains membres de la famille mis à part - et l'héritier des faons se montre même avenant avec elle. Pourtant, a-t-elle bien cru que la dispute qu'a été la leur suite aux révélations de cette outrageuse rumeurs circulant au sujet de ce dernier, aurait définitivement mis fin aux attentions du faon - surtout lorsqu'elle a réalisé que, tout ce temps durant, elle a sans doute fait tord à ce dernier. Tant de mal a-t-elle eu à croire les paroles de Tavish au sujet de Lady Alyssa - après tout, n'est-il point trop aisé de mal parler d'une défunte, qui n'est plus en mesure de se défendre ? Et pourtant, ce récit ne lui a point laissé de repos - jusqu'à ce que Janyce ne finisse par lui confirmer ces funestes accusations.

Pinçant ses lèvres, elle continue de laisser ses doigts parcourir le soyeux plumage de sa compagne blanche, la chevêchette, trouvant dans ce geste si familier du moins une assurance légère. Si nouveau est encore pour elle ce rôle qu'elle occupe désormais. Celui de dame de la maison. D'épouse. Et même après quatre semaines de mariage se sent-elle encore perdue, elle qui encore est bien plus chouette que faon. Et comme si ces nouveaux devoirs ne sont point assez déroutant déjà, s'y ajoute également le fait que, toujours, elle ignore comment se comporter face à ce récent époux. Bien sûr, elle aurait pu commencer par s'excuser, par lui dire qu'elle s'est trompée à son sujet - mais sa fierté lie sa langue, l'empêchant de faire un tel aveu. Même si depuis cette houleuse conversation, près de trois semaines déjà se sont écoulées. Trois semaines durant lesquelles les lèvres de la chevêchette sont restées closes à ce sujet, lorsqu'en compagnie du faon. Pourtant, son comportement, lui, a bien changé à l'égard de ce dernier: peut-être n'a-t-elle point changé du tout au tout, mais après l'avoir évité des jours durant, elle a doucement tenté un, peut-être point rapprochement, mais du moins un retour à la normale. Et à sa surprise, si le faon lui en a voulu pour toutes ses accusations, alors a-t-il voilé ce mécontentement sous un masque de bienséance, redevenant peu à peu l'homme avenant des premiers jours de leur mariage. A la différence près que, cette fois-ci, la chevêchette s'efforce à ne point remettre en doute chacune de ses paroles, et chacun de ses gestes. Peut-être est-il a ses yeux encore un inconnu, et pour ce a-t-elle bien du mal encore à lui accorder sa confiance, mais du moins, ne lui prête-t-elle plus - systématiquement - d'autres intentions que celles qu'il décide d'exprimer. Un petit pas pour leur vie commune, et un grand effort pour la chevêchette. Et à l'évocation de vie commune, c'est un tout autre sujet qui vient à l'esprit de la chevêchette. Un sujet qui, pour l'espace de quelques secondes ou minutes du moins, parvient de chasser cette mélancolie à laquelle elle est proie, la dame de Bourgfaon. Il y a si peu de temps seulement que le passage de son amie Melara est parvenue à dessiner sur ses lèvres un sourire heureux - et peut-être parviendra à bientôt de nouveau à lui faire oublier le mal du pays, l'a-t-elle invité à son mariage qui serait célébré à la fin de l'année. Et si un tel événement ne la ferait point passer par Bois-la-Pluie, du moins lui permettra-t-il d'échanger une fois de plus avec son amie - mais pour cela, faut-il encore que le faon accepte d'entreprendre un tel voyage alors que l'hiver déjà les tient dans ses griffes. Encore faut-il qu'elle lui demande - une tache qu'elle repousse depuis quelques jours déjà. Et même aujourd'hui, n'est-elle point sûre de trouver le courage de parler de cela au faon. « Allez viens ma belle, sortons un peu. » Fermant ses doigts fermement autour des jets, la chevêchette se dirige vers la porte. Trop longtemps déjà Syrax est elle restée enfermée à l'intérieur, le temps de s'habituer à cet environnement nouveau. Et si la chevêchette ne peut la laisser librement voler,  craignant qu'en la libérant, la chouette ne prenne l'envol pour du bon, elle peut du moins l'amener à l'air frais.

Et alors que l'accueil glacial du vent hivernal qui les heurte à peine ont-elle posé pied dans la cours du château fait tressaillir la chevêchette, la petite chouette perchée sur son bras, elle, semble bien en tirer une énergie nouvelle, hululant et frappant de ses ailes, tant désireuse d'enfin goutter à cette liberté dont elle a tant besoin. « Bientôt ma belle. Bientôt. Je te le promets. » Avec douceur, la chevêchette caresse son compagnon à plumes, une mélancolie certaine dans sa voie. Syrrax, elle retrouverait sa liberté, elle. Et pour l'espace d'un court instant, se tâte-t-elle même, la chevêchette de lâcher son amie, malgré ses doutes, malgré ses craintes... mais cette décision, potentiellement si lourde de conséquence, elle sera repoussée cette fois-ci, car le crissement de la neige annonce-t-il qu'elle n'est plus seule. Et lorsque la rapace devenue faon détourne son regard du ciel hivernal, c'est sur son époux que son regard se pose. « Tavish. » Un prénom qui toujours a du mal à franchir ses lèvres, ainsi dénudé de toute titre ou marque de politesse - mais n'est-ce point là une appelation à laquelle il est grand temps qu'elle s'y fasse ? « Je souhaitais faire prendre l'air à Syrrax. » enchaîne-t-elle, comme pour justifier sa présence dans la Cour du château. « Mais... peut-être pourriez-vous marcher avec moi, si vous avez un moment à m'accorder ? Il y a une chose dont j'aimerais m'entretenir avec vous. » Le cœur de la chevêchette bat des plus forts. Comment peut-elle lui formuler cette demande ? Et que ferait-elle s'il refusait ? Certes, lui a-t-il promis à Bosquebrume qu'il ne s'opposerait point à ce qu'elle rende visite à sa famille si elle en ressentait le besoin - mais allait-il également accepter qu'elle se rendre sur les terres de la Couronne pour assister au mariage de son amie ? Surtout que lors de la visite de cette dernière, la chevêchette n'a-t-elle point pu s'empêcher de remarquer l'attitude plutôt froide du faon face à Lady Melara - poli, certes, mais plus distante qu'à son habitude, lui a-t-il semblé. « Vous vous souvenez certainement de mon amie, Lady Melara, qui était notre invitée il y a seulement quelques jours ? Il se trouve qu'elle s'apprête à épouser Ser Godric Manning des Noirport avant la fin de l'année. Et elle m'a... nous a invité à fêter cette union avec elle. » Pendant un court instant, la chevêchette pause, hésitante. « C'est une amie qui m'est chère depuis des années déjà, et j'aimerais être à ses côtés lors de cette étape importante dans sa vie. Je sais que ce voyage ne sera point aisé avec l'hiver qui nous entoure... mais Lord Tyrion et son épouse ont entrepris un voyage plus long encore pour venir assister au vôtre... » Doucement, elle tourne sa tête vers le faon, la chevêchette, tentant de ne point avoir l'air trop suppliante quand elle plonge son regard dans celui de son époux. Si les choses peut-être vont un peu mieux entre eux, elle a pourtant toujours l'impression de se trouver face à un étranger, dont elle a encore bien du mal à juger les réactions.

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The past cannot be changed.
An 302, Lune 9, semaine 1

Les jours avaient passés depuis que Tavish et Shoren avaient discutés de la rumeur l’accusant d’avoir eu une liaison avec Walda et du drame passé avec Lady Alyssa. Au début, Shoren s’était montrée distante et Tavish avait préféré s’abstenir de revenir à la charge et laisser ses informations faire leurs chemins dans l’esprit de son épouse. De plus, l’orageois avait été blessé par le manque de confiance que Shoren lui avait témoigné lors de leur discussion, de même que par son mépris, très virulent par moment. Non seulement la née-Mertyns avait mis en doute son honnêteté lorsqu’il lui avait expliqué que les rumeurs dont il faisait les objets étaient fausses, mais en plus, elle s’était montrée bien plus candide que Tavish l’avait imaginé. En effet, Shoren peinait à croire qu’une sœur puisse maudire son frère, qu’une dame du noble famille puisse inventer des ragots sans fondements, ou que le simple fait que Tavish soit né Storm suffise pour en faire la cible parfaite pour les complots.

Bien sûr, cela avait blessé mais aussi inquiété le jeune homme ; comment pourrait-il faire de ce mariage une réussite si Shoren le percevait ainsi et était prête à faire davantage confiance à des inconnus qu’à lui-même ? Mais tout en attendant que les choses se tassent, le chevalier avait tenté de garder espoir. Le comportement de Shoren pouvait peut-être s’expliquer par ce qui lui avait été rapporté par sa sœur. Autrement dit, les choses pourraient peut-être changer dans le bon sens désormais, c’est ce qu’il s’était dit…Entre temps, Tavish avait donc ontinué à se montrer avenant envers son épouse, tout en lui laissant l’espace dont elle avait besoin pour réfléchir. Et cela semblait porter ses fruits ; Shoren était désormais moins méfiante qu’autrefois.

Ces derniers jours, Tavish avait cependant surtout passé son temps avec sa sœur. La présence de Lady Melara à Bourgfaon avait forcé Tavish à faire bonne figure mais aussi à laisser à Shoren et Melara leur espace. Le jeune homme savait que les deux femmes étaient amies et il y avait déjà eu suffisamment de discussions compliquées au sein du couple pour que Tavish lui dise ce qu’il pensait de Melara ou pour que sa sœur et lui s’amusent à la provoquer. Depuis son mariage, Shoren avait dû s’habituer un vivre dans un endroit étranger, entourée d’étrangers. Le jeune marié comprenait que pour elle, revoir une amie d’autrefois serait une bouffée d’air frais dans ce monde encore trop inconnu. Il avait dès lors veillé à ne gâcher ça d’aucune manière, ce qui signifiait aussi veiller sur Shyra et la forcer à garder sa langue bien liée. A table, tandis qu’Arstan, Tavish et Shyra avaient surtout discutés avec Lady Lanna Cole, qui partageait leur foi en R’hllor, Shoren et Melara avaient discutés entre elles.

Maintenant que les Cole avaient repris la route, Tavish pouvait souffler. Tout s’était passé sans drames. Bon, bien sûr, s’il avait souri en voyant son épouse sourire elle aussi, heureuse d’accueillir son amie, il espérait que Melara n’avait pas réussi à lui insuffler de nouveaux préjugés à son égard car il savait très bien ce que la fille d’exilés pensait de lui.
Ce matin-là, Tavish discutait avec des soldats de la maison lorsqu’il aperçut son épouse et son curieux animal de compagnie. Le jeune homme la regarda et lui adressa un sourire. Elle s’approcha alors pour le saluer et lui demanda s’ils pouvaient marcher ensemble.

« Bien sûr »,
accepta-t-il. « Pensez-vous que Syrrax est désormais prête à voler ? », lui demanda-t-il, montrant son intérêt pour le précieux compagnon de son épouse.
« Alors, de quoi voulez-vous me parler ? », lui demanda-t-il ensuite. Shoren lui appris alors que Lady Melara les avait invité à son mariage avec Godric Manning. Bien sûr, Tavish ne se méprenait pas, il se doutait que l’invitée était Shoren et qu’il n’était que l’accompagnant. Le jeune homme aurait pu s’en douter, cependant il fut malgré tout pris de court et ne sut comment réagir. Shoren avait-elle réalisé que Melara ne l’appréciait pas du tout ? Avaient-elles parlés de lui ensemble ? Tavish se souvenait aussi de la jeune Zhoe Manning, qui serait évidemment présente à ce mariage. Après sa légitimation, Tavish avait tapé dans l’œil de la jeune sœur de Godric Manning. Et s’il avait repoussé ses avances avec délicatesse, ne voulant guère se mettre Ser Arys à dos, il ignorait comment la demoiselle réagirait en le revoyant. Décidément, le monde était bien trop petit que pour gérer un mariage en douceur et laisser à la confiance le temps de s’installer en paix…

« J’ai bien votre sourire lorsque Lady Melara était des nôtres et cela m’a fait plaisir de vous voir heureuse de retrouver une amie. Bien sûr, si cela est important pour vous, nous irons», déclara-t-il avec le sourire. « Quand exactement aura lieu cette union ? » Même s’il n’appréciait guère Melara, Tavish saurait se comporter en gentleman à ce mariage, comme il l’avait fait lorsqu’elle était à Bourgfaon.

« Cependant, puis-je vous poser une question ? Au cas où votre amie ne vous l’a pas dit, sachez qu’elle ne m’apprécie guère…Et je dois être honnête avec vous, j’ai moi-même du mal à voir ce que vous appréciez chez elle. Que lui trouvez-vous ? », demanda Tavish.
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Bourgfaon, 302, Lune 9, début semaine 1

« The past cannot be changed. The future is yet in our power. »
Délicatement incline-t-elle sa tête, la chevêchette, tel une silencieuse salutation aux gardes qui jusqu'ici tenaient compagnie au faon. Au bout d'un mois passé dans cette fausse ville des faons, commence-t-elle doucement à trouver une certaine familiarité dans les visages des divers employés du château - et pourtant, à cet instant précis, est-elle incapable de se souvenir des noms de ces hommes. Peut-être devrait-elle le demander à Janyce plus tard dans la journée ? Depuis le franchissement de ces horribles flammes plus d'un mois auparavant, la servante s'est montrée être un soutien certain pour la nouvelle Dame de Bourgfaon, lui aidant, si ce n'est point à se sentir chez elle, du moins à ne point se sentir - trop - dépassée par tous ces visages inconnus. Mais malgré les efforts de la servante de lui aider à trouver ses marques dans cette environnement nouveau, la chevêchette se sent plus que jamais déracinée. La visite de Melara a pour elle été telle une bouffée d'air frais, une distraction bienvenue qui, pour un court instant, lui a fait oublier ce mal de pays qui alourdit son cœur. Une attitude qui n'est point digne de la future Dame de Bourgfaon, elle en est bien consciente la chevêchette, et pourtant est-elle bien incapable de se défaire de cette tristesse qu'engendre la séparation de sa famille et du nid douillet des chouettes, lorsqu'en échange, elle est désormais entourée d'étrangers aux valeurs si différentes des siennes. Et peut-être que cette impression de n'être qu'une étrangère dans un étrange lieu n'est-elle pour la chevêchette qu'une raison de plus de souhaiter se rendre au mariage de son amie: ainsi, non seulement pourra-t-elle soutenir cette dernière dans ce qui certainement est un des plus importants jours dans la vie de cette dernière, mais en plus pourra-t-elle être une fois de plus au sein de ses semblables. Mais sans doute n'est-ce point une bonne idée que d'entamer directement ce sujet qu'elle sait épineux, en vue de la tension régnant entre Melara et le faon lors du passage de cette première. Et même l'héritier de Bourgfaon semble du même avis, entame-t-il cet échange de politesse.

« J'espère ne point vous avoir interrompu dans votre discussion. » finit-elle par répondre, ignorant la question du faon - dans un premier temps du moins. « Si cela était important, nous pouvons également parler à un moment qui vous siéra d'avantage. » Peut-être même qu'une infime partie d'elle se trouve même être déçue d'entendre la négation du faon à ce sujet, car au fond, craint-elle qu'il refuse la requête qu'elle souhaite faire... mais avec le faon marchant toujours à ses côtés, elle finit par revenir à la question qu'il lui a posé plus tôt, et qu'elle a choisi d'ignorer pour s'assurer d'abord ne point avoir gêné le faon dans ses taches quotidiennes. « Pour revenir à votre question concernant Syrrax: je crois qu'il est encore trop tôt pour la laisser faire son premier vol en ce nouvel environnement. Si on la lâche trop tôt, elle risque de chercher à retourner à son ancienne maison. » Délicatement, la chevêchette passe une main dans le plumage de son amie ailée, avant d'ajouter d'une bien plus petite voix, tel une honteuse confidence : « Sans doute est-ce égoïste de ma part, car tel toutes les chouettes, elle supporte bien mal d'être enfermée - mais je ne supporterais pas de la perdre. » Pas elle aussi. Aux yeux du faon, peut-être Syrrax n'est-elle qu'un étrange animal de compagnie, mais pour la chevêchette, cette dernière est une précieuse compagne, plus même, la seule chose lui restant de Bosquebrume et surtout un constant rappel à ses origines. « Je désirais seulement qu'elle puisse au moins sentir le vent frais dans ses plumes. » Bientôt, elle la laisserait voler - mais pas encore. Pas aujourd'hui.

Du moins sur ce sujet, le jeunes mariés de Bourgfaon semblent-ils parvenir à ne point faire resurgir la dispute qu'a été la leur plusieurs semaines auparavant. Depuis, les tensions se sont lentement apaisées entre les jeunes mariés, sans que pour autant, ils se soient considérablement rapprochés - et pourtant, n'est-il certainement que trop palpable que chacun de son côté tente de faire des efforts. Ces efforts pourtant ne peuvent voiler une seule vérité: aujourd'hui encore, ils se connaissent bien mal. Et comme preuve: tant la chevêchette a-t-elle redouté que le faon refuse un aussi long voyage en plein hiver, uniquement pour se rendre au mariage d'une femme qu'il n'apprécie guère, accepte sans même que la chevêchette n'ait eu besoin de l'en convaincre. Et cette affirmation, si rapidement prononcée, suffit pour dessiner un rare sourire sur le visage de la petite chouette.

« Cela est important pour moi - Lady Melara a été une chère amie depuis plusieurs années déjà, et cela signifierait beaucoup pour moi d'être à ses côtés en ce jour important. Alors, merci. Merci beaucoup. » Déjà une fois dans le passé a-t-elle tourné le dos à son amie lorsque certainement cette dernière aurait eu grand besoin de soutien, et si peut-être colère et déception étaient justifiées, cette tromperie qui tant l'a horrifié n'a finalement point été celle de Melara. Ce rôle lui a été imposé par son entourage - et pour l'honneur de sa famille, elle s'est tue, oeuvrant dans l'ombre pour aider cette dernière. Et comment la chevêchette pourrait-elle lui en vouloir pour avoir cherché à redorer l'honneur de sa famille ? Quoiqu'il en soit, cette fois-ci du moins, elle est bien décidée, la cadette des chouettes, à ne point laisser tomber une fois de plus son amie. « Le mariage aura lieu en fin de lune treize. » Cela leur laissait donc amplement le temps de préparer un tel déplacement.

Mais devant la critique du faon, bien rapidement, il s'efface, le sourire de la chevêchette - et rapidement, les lèvres jusqu'ici étirées un sourire, se pincent. Que pense-t-il donc, à ainsi demander justifications sur ses fréquentations ? Certes, en son époux, peut-il lui demander de ne point voir Melara si cela lui chante - mais à quoi s'attend-il au juste ? Tant de relations du faon sont incompréhensibles aux yeux de la chevêchette, à commencer par cet amour illimité qu'il semble porter à cette gamine menteuse et gâtée qu'est la bâtarde. « Cela ne m'a point échappé que vous n'avez point une haute opinion d'elle. » Ni Melara de Tavish, d'ailleurs, comme il vient de si pertinement le remarquer. Et en parlant désormais du faon, a-t-elle bien du mal à tenir la froideur en dehors de sa voix. Comment peut-il juger ainsi une Dame comme Melara ? « Vous pouvez me poser une telle question, mais sachez que je n'apprécie point vous entrendre parlez de mon amie. Ni d'avoir à justifier mes amitiés devant vous. J'ose espérer que cela ne deviendra point là une habitude? » Va-t-il donc lui demander de justifier chacune de ses amitiés ? Car dans ce cas, ils vont avoir un problème certain, car la chevêchette ne compte nullement lui porter telles justifications. « Mais si vous avez besoin de le savoir, j'apprécie, et même admire, son caractère raffiné et son esprit affûté. » ajoute-t-elle sur un ton qu'elle espère poli, et qui pourtant ne laisse que peu de doutes possibles qu'elle ne compte point en donner autres justifications.


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An 302, Lune 9, semaine 1

Tavish regarda l’animal de son épouse qui semblait le dévisager. Voilà pourtant un moment que cette chouette voyait le visage de celui qui était devenu l’époux de Shoren Mertyns. Mais, les chouettes ont souvent l’air de vous dévisager après tout…Alors, il n’y a pas de quoi s’en formaliser, pensa le jeune faon avec humour.

Lorsque  Shoren parla des chouettes qui ne sont pas friandes de captivité, Tavish se demanda si elle pensait également à son propre cas en prononçant ses mots. Bien sûr, la née-Mertyns n’était pas otage à Bourgfaon et elle n’était point non plus retenue prisonnière dans une cage ou dans une chambre fermée à double-tour…Mais, elle se retrouvait loin de chez elle, obligée de résider dans un endroit où elle n’avait pas choisi d’élire domicile. Tavish acquiesça. « Je comprends. Sans doute avez-vous raison de ne pas prendre ce risque pour l’instant, après tout, vous connaissez Syrrax bien mieux que moi. », répondit Tavish qui ne savait d’ailleurs sur les chouettes que ce que Shoren avait pu lui dire. Il se demandait si Syrrax s’envolerait vraiment vers Bosquebrume si Shoren lui permettait de prendre l’air ; après tout, la chouette devait forcément s’être attachée à sa jeune maîtresse. Mais, il n’était pas connaisseur en la matière et faisait donc confiance au jugement avisé de son épouse. Le jeune homme en savait bien plus sur les chiens, étant donné le métier de son grand-père maternel. Et si Rain était le fidèle compagnion de sa sœur Shyra, Tavish pouvait pour sûr prédire les comportements de cet animal qu’il connaissait presque par cœur.  Mais, Rain n’était pas difficile à comprendre…C’était un bon chien, dont le plus grand vice était sans doute sa gloutonnerie.

Le sourire qui se dessina sur le visage de Shoren lorsque Tavish lui répondit sans hésitation qu’ils pourraient prendre la route, si cela était important pour elle, fut communicatif. Le jeune homme sourit à son tour, content de voir son épouse positivement surprise par son approbation rapide. Il faut dire que Tavish n’avait pas pu ignorer la difficulté d’adaptation de son épouse à son nouvel environnement. Shoren n’en parlait pas mais cela se devinait ; Bosquebrume lui manquait beaucoup. Or, lorsque Melara Cole avait été des leurs, la née-Mertyns avait été bien plus souriante qu’à son habitude. Revoir cette amie d’avant son mariage lui avait fait grand bien et même si Tavish n’appréciait guère l’amie en question, il n’oubliait pas de penser au bien-être de la nouvelle dame des lieux. Quant au voyage, il n’y avait pas trop d’inquiétude à se faire. Noirport n’était pas si loin, surtout pour quelqu’un comme lui, qui avait voyagé jusqu’à Castral-Roc. Avec l’Hiver, il fallait bien sûr voyager prudemment et s’armer face au froid mais leur destination n’était pas si nordique…Si Melara se mariait à Winterfell, certes Tavish y aurait repensé à deux fois avant de dire oui. Mais ici, dans le Sud…Qui restait prudent ne risquait pas grand-chose.

« Bien. Nous aurons donc largement le temps de nous préparer à ce voyage, cela ne posera pas de problème. », répondit-il.
Lorsque Tavish interrogea Shoren à propos de son amie Melara, son sourire disparut. « Vous pouvez me poser une telle question, mais sachez que je n'apprécie point vous entendre parlez de mon amie. Ni d'avoir à justifier mes amitiés devant vous. J'ose espérer que cela ne deviendra point là une habitude? »
Ces derniers jours, Shoren s’était pourtant montrée moins méfiante…Tavish tenta cependant de ne pas tirer de conclusions hâtives et de ne pas être trop déçu par cette question. Après tout, il n’était pas son époux depuis longtemps et il était légitime qu’elle se demande s’il lui interdirait de fréquenter certaines personnes. Cependant, l’inquiétude naissait en lui quant à la déception évidente qu’il pourrait ressentir s’il s’avérait qu’à nouveau, Shoren préfère se laisse influencer par l’opinion de son amie Melara à son sujet plutôt que d’observer ses attentions à son égard. De même, Tavish se devait de penser à la maison Cafferen et à son prestige, c’était là son devoir en tant qu’héritier. Or, si Shoren se mettait à aller dans le sens de Melara et à oser critiquer Lord Arstan ou lui-même, qui était désormais son époux, cela serait évidemment une grande désillusion…Et un problème.
« J’espère que vous n’appréciez pas non plus d’entendre votre amie parler de moi, dans ce cas. », répondit-il tout d’abord, sur un ton humoristique mais porteur d’une certaine vérité malgré tout. C'était son côté cynique, commun à son ami Tyrion, qui le rattrapait.« Rassurez-vous, je ne cherche pas là à exercer une quelconque instigation sur vos amitiés. Mais, je vous avoue que sachant que ce que Lady Melara pense de mon père, de moi-même et des gens de la condition de ma sœur, je… », Tavish s’arrêta, cherchant ses mots. C’était délicat. Il n’avait pas reparlé à Shoren de ce qu’elle avait pensé de lui sur la seule base du jugement d’une amie de sa sœur. Il ne savait pas non plus comment lui dire qu’en tant que couple marié, il attendait évidemment que l’un et l’autre se défende mutuellement ou du moins, ne se rabaisse pas l’un l’autre. Une jeune femme comme Shoren, pour qui la famille était une chose sacrée, devait avoir pleinement conscience de cela. Mais, Tavish doutait qu’elle considère déjà les Cafferen comme sa famille…Et évidemment, s’il l’entendait donner raison à Melara à son sujet à Noirport, cela blesserait son optimisme endurant quant à l’avenir de leur mariage.

« Non, laissez. », abandonna-t-il, estimant qu’il était peut-être préférable de ne rien dire et de simplement voir comme les choses se passeraient et d’espérer qu’elles se passent aux mieux. Il lui montrait qu’il lui accordait sa confiance en acceptant de se rendre à ce mariage avec elle, en sachant pertinemment que Lady Melara ne l’appréciait guère, et il espérait qu’elle s’en montrerait digne. « Avez-vous déjà pensé à un présent que nous pourrions apporter aux futurs mariés ? », demanda-t-il, changeant ainsi de sujet.
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Bourgfaon, 302, Lune 9, début semaine 1

« The past cannot be changed. The future is yet in our power. »
Elle fait des efforts la chevêchette, tente d’effacer de sa mémoire ces a priori qui y ont été semés par l’aînée des chouettes bien des lunes auparavant. Elle cherche à mettre cela derrière elle, et ne point laisser une défunte guider ses actions. Mais le fait que, malgré une certaine intimité partagée dans leur chambre conjugale, ils restent encore deux étrangers, cela même toute la bonne volonté nouvellement trouvée de la chevêchette ne saurait y remédier. Beau a-t-elle tenté d’oublier ce portrait que l’on lui a fait du faon, de cet home à double-face, et de ne point continuer à remettre en question chacune de ses paroles ou actions, mais cela ne signifie point pour autant qu’elle boit chacune de ses paroles. De la réponse du faon, elle croit percevoir, voilà d’un humour certain, que sa propre réponse à elle, n’a point du plaire à ce dernier. Mais à quoi s’est-il attendu ? Qu’elle se taise et le laisse ainsi critiquer son amie ? Ou même que, maintenant qu’ils sont mariés, elle doive justifier chacune de ses amitiés ? Sans doute est-ce là l’évidence qu’ils se connaissent que trop peu encore qui parle : après tout, n’est-ce point extrêmement mal la connaître que de croire qu’elle se permettrait de mal parler de celui qui, aux yeux du monde, est son époux ? Le nom duquel est devenu sien - et un jour, si les Sept le veulent-,  deviendra également celui de ses enfants. Alors comment pourrait-elle le traîner dans la boue comme le faon semble le suggérer ? Ou même qu’elle reste sans agir si une autre personne le fait devant elle – même si cette personne se trouve être son amie ? Non, une famille se doit de montrer front uni – tel a été l’enseignement de la Grande Chouette. Et si encore aujourd’hui, la chevêchette se sent bien plus chouette que faon, elle sait ce que le devoir exige d’elle – et l’insinuation du faon bien que prononcée sur un ton se voulant humoristique la blesse.

« Non, je le l’apprécie pas. » réplique-t-elle, la chevêchette blessée. Et encore moins apprécie-t-elle l’insinuation que cela pourrait être le cas. « Mais je vous remercie pour votre confiance. »

Ne peut-elle pas s’empêcher d’ajouter, bien que le sarcasme dans sa voix soit bien moins marqué qu’elle ne le voudrait. Sans doute n’est-elle point dans la meilleure des positions pour ainsi se plaindre d’un manque de confiance, après tout, les rôles ont-ils été inversés il y a peu encore – lorsqu’elle le jugeait elle aussi, sans le connaitre, se basant uniquement sur des récits qui lui ont été conté. Mais si ces paroles de la part du faon la blessent, c’est parce que ces dernières remettent en doute ces qualités auxquelles elle tient le plus : son honneur et sa fierté.  Et pourtant, devant cette confession avortée du faon, de l’expression d’une peine certaine que ce dernier semble éprouver face à la vérité de sa naissance, ne peut-elle point s’empêcher de s’adoucir du moins un peu. Pour un court instant, s’arrête-t-elle, pour mieux faire face à son époux.

« Peut-être nous connaissons encore mal, Tavish, mais si je puis vous assurer que je sais mieux que de me laisser aller à de telles paroles dans votre dos. Nous portons le même nom désormais, et je ne compte point le déshonorer. »

Du moins, là où le faon et son père sont concernés – car elle ne risque point d’étendre une telle promesse pour y inclure la bâtarde. Mais de cette première partie du moins, concernant le faon lui-même, ce dernier ne peut-il donc point s’en douter ? Malgré les a priori qu’elle a pu avoir à son sujet, malgré les craintes qu’il a éveillé en elle, n’a-t-elle point toujours cherché d’assumer au mieux son rôle d’épouse et de dame des lieux ? Sans parler qu’une insinuation telle qu’il la fait, le faon, est également faire déshonneur à Melara : la chevêchette n’a peut-être pas de doutes sur l’opinion de la Cole, la partage-t-elle en partie, mais elle est confidente que son amie désormais réfléchirait deux fois avant de prononcer de tels jugements à voix haute, insulterait-elle également par association la chevêchette. Reprenant ce qui a débuté telle une courte promenade dans la Cour du château, la plus jeune des chouettes ne peut s’empêcher de rappeler à l’hériter du faon un conseil que ce dernier lui a donné quelques semaines auparavant :

« Vous m’avez conseillé de m’habituer à vos origines – pas qu’elle y soit parvenue, mais ce point, elle ne semble point être la seule, en vue de paroles du faon, ou plutôt, de ce qu’il passe sous silence. – mais peut-être est-ce là quelque chose sur quoi nous devons tous deux travailler finalement. Car ce que vous semblez reprocher à Lady Melara par insinuation, toute la noblesse de l'Orage est susceptible de le penser. »

Elle tente, la chevêchette, de formuler cela avec douceur, mais cela est un fait : Melara ne sera jamais seule à ne point apprécier les origines du faon, ou même la présence de la bâtarde des faons. La chevêchette elle-même n’apprécie point les origines de son désormais époux, et ne va pas prétendre le contraire – qui sait, peut-être parviendra-t-elle à voiler cette avis devant les yeux du monde, mais elle ne compte point mentir de ce fait au faon. Lui qui, la dernière fois que ce sujet a été abordé, semblait si sur de lui, aujourd'hui semble bien plus vulnérable - et d'une certaine manière, cela intrigue la chevêchette. Le faon, elle le voit chaque jour depuis bien des semaines désormais, mais est-ce normalement la face de preux chevalier qu'il lui montre: prévenant et agréable. Ce côté plus vulnérable, plus vrai d'une certaine manière, car n'est-il point la preuve d'un certain effort à son égard, c'est bien la première fois qu'elle le voit. Mais la nouveauté qu'a ce côté-là aux yeux de la chevêchette est-elle également la raison pour laquelle elle n'ose insister sur ce sujet - d'autant qu'elle ignore bien quoi dire de plus. Après tout, ne juge-t-elle point elle aussi sur ce sans de roturier qui parcourt ses veines ? Alors est-elle heureuse d'embrasser le changement de sujet proposé par le faon, qui tente de ramener la discussion à son point de départ : le mariage de Melara.


« A vrai dire, je l'ignore encore. » répond-elle, aussi pensive que gênée à cette idée. Tant a-t-elle pensé aux arguments cherchant à convaincre Tavish d'entreprendre ce voyage jusqu'aux Terres de la Couronne, qu'elle n'a point vraiment réfléchi à ce qui serait s'il venait à accepter. « Lady Melara a toujours été une bonne amie, et je voudrais trouver un cadeau qui reflète cela - mais pour l'instant je n'arrive point à trouver une idée qui me plaise. »

Et devant cet aveu, pour un bref instant, la voix de son amie résonne dans son esprit 'Les hommes sont sensibles à la flatterie, ils aiment se sentir utile et cela peut donner du pouvoir à une épouse, même si ça n’est pas sincère, ils ne sont pas obligés de le savoir…' Certes, ne cherche-t-elle point à séduire le faon, mais elle tente de faire un effort. Tente d'au moins combler une part de cette distance entre eux. Après tout, sont-ils désormais obligés à passer le restant de leurs vies ensemble, alors peut-être peuvent-il du moins tenter de trouver un juste-milieu où ils ne seront point uniquement des étrangers ? Alors pourquoi ne pas chercher à mettre en pratique un des conseils de Melara, en demandant au faon son aide ?

« Peut-être... commence-t-elle, hésitante, avant de lever ses yeux pour regarder le faon.... pouvez-vous m'aider à trouver une idée ? »

Et pourtant, à peine ces paroles ont-elle franchies les lèvres de la chevêchette qu'elle les regrette déjà. Décidement, minauderies et autres ne sont point pour elle: voilà qu'elle cherche un début de rapprochement en demandant au faon de l'aide à trouver un cadeau pour le mariage d'une femme qu'il n'apprécie guère... Peut-être ferait-elle mieux d'oublier ce genre de jeux, car visiblement, elle n'en a pas la carrure. Et puis, à quoi bon de toute manière? Le faon dans le passé a été des plus clairs sur le fait qu'il ne semble point l'apprécier de cette manière là - alors autant oublier ces stupides tentatives.

« Je... je suis désolée. Je n'aurais pas du vous demander cela. Je sais que vous n'appréciez point Lady Melara, alors certainement vous n'avez point envie de réfléchir à un cadeau pour elle. »


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The past cannot be changed.
An 302, Lune 9, semaine 1

Entendre Shoren lui confirmer qu’elle n’appréciait guère que son amie Melara parle en mal de lui le rassura. La née-Mertyns semblait cependant déçue qu’il puisse avoir imaginé le contraire. Pourtant, au vu de l’importance qu’accordait Shoren à la famille, il est vrai que Tavish s’était dit qu’elle ne serait sûrement pas du genre à salir le nom qui était désormais le sien. Mais, ils ne se connaissaient encore que très peu…Et sur certains points, Tavish n’était pas sûr de pouvoir prédire les réactions de Shoren.

D’ailleurs, alors qu’il aurait prédit un comportement plus froid de la part de Shoren après qu’elle l’ait sarcastiquement remercié pour sa confiance, la jeune femme s’adoucit et les mots qu’elle employa eurent pour conséquence de rassurer l’héritier de Bourgfaon, car ils paraissaient très sincères. Un léger sourire se dessina sur son visage, soulagé de ne pas avoir à craindre que son épouse n’abîme davantage la réputation des Cafferen, à laquelle il devait désormais attentivement veiller en tant qu’héritier.

« Rassurez-vous, j’ai bien conscience de cela. »,
lui répondit Tavish lorsque Shoren ajouta que ce que Melara pouvait penser, le reste de l’Orage était également susceptible de le croire. Tavish était en effet bien au courant de ce que les gens pouvaient penser à la simple évocation de son ancien patronyme. Il savait qu’au moindre faux pas, ses origines pouvaient être pointées du doigt et que les ragots ne cesseraient pas de sitôt à son sujet. Il savait qu’il devrait donc veiller d’autant plus, en tant que seigneur, à conserver une réputation intacte pour ne pas leur rajouter de sujets de conversations le concernant et surtout à se montrer diplomate, comme il apprenait déjà à le faire depuis plusieurs années avec sa charge d’émissaire. « Tant que vous avez conscience du fait que les gens peuvent être très « mauvaises langues » lorsqu’ils parlent de quelqu’un qu’ils estiment être finalement « un parvenu »…Le reste, j’y suis déjà bien habitué. », expliqua-t-il. « Je n’ai pas le dessein illusoire de transformer la pensée de tous ou d’empêcher les gens de raconter des mensonges. Ce que j’espère simplement, c’est que vous ne ferez pas davantage confiance à ce qu’il peut se dire de moi qu’à ce que vous voyez de moi. Et je ne dis pas là que les gens mentent sans arrêts et qu’ils ne disent rien de vrai à mon sujet, je ne prétends pas être sans défaut…Mais, je vous ai promis l’honnêteté. Et j’espère que si un jour, quelqu’un vous dit quelque chose à mon sujet qui vous inquiète, vous m’accorderez votre confiance et viendrez m’en parler, afin que je puisse confirmer ou infirmer, ou tout simplement m’expliquer. », termina-t-il. Il n’avait pas une once de reproche dans sa voix. Il n’était nullement en train de penser au passé et au fait que Shoren l’avait beaucoup jugé sur ce que sa sœur lui avait raconté à son sujet. Il pensait à l’avenir et à ce mariage qu’il espérait faire fonctionner.

Tavish dirigea ensuite la conversation sur le mariage de Lady Melara et le présent qu’ils pourraient amener à cette occasion. Posant son regard sur lui, Shoren lui demanda s’il avait une idée. La plupart du temps, lorsqu’ils se parlaient, Shoren le regardait peu. Fuyante, comme elle l’avait parfois été, elle préférait souvent regarder devant elle ou fixer un point  du décor qui l’entourait. Tavish, lui, cherchait souvent son regard. Il cherchait à ce qu’ils apprennent davantage à se connaître, à ce qu’ils créent du lien ensemble. Et ne dit-on pas que les yeux sont les miroirs de l’âme ? En cet instant et comme cela était déjà arrivé plusieurs fois lorsque Shoren avait posé son regard sur lui, Tavish se dit que son épouse avait de jolis yeux. Pensant à cela, il ne répondit pas tout de suite et Shoren interpréta sans doute cette absence de réponse comme négative.

« Oh mais non, cela ne me dérange pas ! », la rassura-t-il. « Peut-être devriez-vous simplement réfléchir à ce que vous avez le plus aimé recevoir comme cadeau à notre mariage ? Ou  encore à ce que vous auriez souhaité recevoir ? », proposa Tavish. « Et pour ce qui est de son futur époux, j’imagine que Lady Melara vous a un peu parlé de lui ? Est-il davantage un homme de livres ou un homme de guerre ? », questionna-t-il afin d’aider Shoren dans cette recherche d’idée. Ces questions lui permettraient aussi d’apprendre ce que Shoren appréciait comme cadeau, ce qui n’était pas sans utilité. En effet, depuis leur mariage, Tavish réfléchissait au présent idéal pour faire plaisir à sa dame. Préférait-elle une robe, une parure, une broche ? Lui poser la question aurait cependant gâché la surprise…Mais, s’il n’irait pas jusqu’à en remercier Lady Melara pour ce prétexte, ce sujet de mariage à venir lui permettrait parfaitement de débusquer des informations tout en aidant Shoren dans ce choix de présent.
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It is not in the stars
to hold our destiny
Bourgfaon, 302, Lune 9, début semaine 1

« The past cannot be changed. The future is yet in our power. »
Une fois de plus, elle pince les lèvres, la chevêchette, sans même réellement se rendre compte: une habitude devenue tic depuis son arrivée à Bourgfaon, semble-t-il. Mais comment pourrait-elle rester impassible là, à voir le faon remettre en question ce qui à ses yeux, est une des plus sacrées des valeurs ? Oh, certes revient-il rapidement sur ses paroles, prétendant avoir conscience que jamais elle ne se comporterait d'une aussi indigne manière - mais si cela est réellement le cas, alors pourquoi l'a-t-il ne serait-ce qu'insinué une telle chose ? Certes, n'a-t-elle point une bien haute opinion du statut de ce faon aux armes si récemment ressoudées - et en cela rejoint-elle de toute évidence le point de vue de son amie. Mais elle sait mieux que de montrer son opinion à ce sujet en dehors des murs de Bourgfaon, ou en dehors du cercle restreint des Cafferen et Mertyns. Du moins, lorsque le faon est concerné. Lui, elle l'a défendu même devant son amie - en revanche, la petite batarde se croyant princesse des lieux, cela est un bien autre sujet. Après tout, ni porte-t-elle le nom de Cafferen, ni mérite-t-elle son respect. Mais voilà bien un point qu'elle ne préfère point évoquer devant le faon, vu comme ce dernier tend à idolâtrer cette arrogante petite menteuse. Non, elle a bien compris la chevêchette qu'entre les murs, cette bâtarde est reine - une preuve vivante qui chaque jour lui rappelle les différences de valeurs existant entre elle et le reste des Cafferens. Et est-ce là même sans parler de cet horreur architectural qu'est ce temple se dressant non loin du château, ou cet air de fouine qu'orne le visage de ce charlatan de rouge vêtu qui prétend lire ses instructions dans les flammes. Des différences si grandes que parfois la chevêchette se demande si un jour elle parviendra à se sentir à l'aise dans ce repère des faons qui, officiellement est désormais aussi sa maison - mais qui ne semble point tenir la comparaison avec Bosquebrume. Même les paysages environnants sont si différents, si plats, si... ennuyeux. Et comme si cela n'est point assez, l'insinuation du faon vient de souligner une fois de plus qu'ici, si loin de son nid, elle n'est finalement qu'une étrangère. Une étrangère à laquelle on ne fait point confiance lorsque l'honneur familial est concerné - ou comment est-elle censée interpréter ces paroles du faon? Certes, a-t-elle longtemps cultivé ces doutes semés dans son esprit par les confidences des chouettes, se montrant des plus méfiantes envers l'héritier des faons - jusqu'à ce que toutes ces craintes, tous ces doutes, n'implosent il y a quelques semaines seulement lorsque ce dernier a évoqué cette humiliante rumeur relatant batifolages entre faon et lionne. Mis ce jour-là, ce sont certainement d'autres confidences qui bien d'avantage ont secoué l'esprit de la chevêchette, menaçant de faire effondrer l'image que cette dernière avait à ce moment de son époux. Et pourtant, a-t-il fallu plusieurs jours et une petite enquête pour que la chevêchette n'accorde poids à ces paroles du faon. Qu'elle ne voie plus en lui le manipulateur sans scrupules qu'a décrit la défunte amie de sa soeur. Depuis, elle tente de faire des efforts envers le faon. Tente de se montrer moins distante. Et tente même de lui accorder sa confiance - mais elle ne peut changer du tout au tout. Elle ne peut même point lui dire que, sur ce point là du moins, elle lui croit. Ou même qu'elle est désolée de s'être ainsi laissée influencer par des paroles venues d'outre-tombe, pour ainsi dire. De s'être laissée ainsi monter contre le faon de par une personne qu'elle n'a pourtant jamais connue. Mais cela, la chevêchette est trop fière pour l'avouer - même maintenant. Même lorsque, une fois de plus, ce sujet semble revenir sur le tapis. Certes, pas une once d'accusation ne persiste dans la voix du faon, et pourtant, elle ne peut s'empêcher de voir dans les paroles de ce dernier une allusion à ce malheureux chapitre premier de leur mariage.

« Je tenterais d'agir ainsi, cela, je puis vous le promettre. » finit-elle par répondre, après un court moment de silence. 'Je veux vous croire' sont les autres paroles qui lui passent l'esprit, sans pour autant jamais franchir sa langue. Tout comme 'j'aimerais vous faire confiance' - mais la vérité est que, malgré cette première lune en tant que mariés, le faon demeure pour elle un inconnu. Quand à ce qu'il lui demande - le passé a bien montré à la chevêchette que cela peut être bien plus compliqué que le faon ne semble l'imaginer, d'ainsi demander explication. Après tout, comment aurait-elle pu lui demander s'il est le manipulateur que l'on lui a décrit, et surtout, comment aurait-elle pu croire à la réponse qu'il aurait pu lui donner ? « Mais peut-être pour cela devrions-nous déjà apprendre à nous faire confiance mutuellement. » ajoute-t-elle d'une douce voix. « Je suis consciente que vous avez cherché à me rendre plus facile ma nouvelle vie - cherche-t-elle à expliquer - et pour cela, je vous suis reconnaissante. Mais je crains avoir besoin de plus de temps encore avant d'être en mesure de vous accorder ce degré de confiance que vous souhaiter. Surtout après ces débuts pour le moins... délicats. Tout comme vous semblez avoir besoin d'avantage de temps pour apprendre à me faire assez confiance du moins pour ne point craindre ce que je peux dire derrière votre dos à votre sujet. »

Ils ne sont point plus que deux étrangers qu'ont liés les caprices des Dieux, et qui désormais cherchent timidement à se découvrir - timidement du moins pour la chevêchette mélancolique qui, malgré cette constante impression de ne point être à sa place, cherche à maintenir une certaine dignité. A ces nouvelles responsabilités, l'a-t-on préparé toute sa vie - mais jamais ne l'a-t-on prévenu à quel point il est difficile de quitter son nid et les siens. Ici, si loin de Bois-la-pluie, si loin de la vie qu'elle a autrefois connue, la petite chouette se sent privée de ses ailes, échouée dans une vie dans laquelle elle ne semble point avoir sa place. Certes, ce n'est pas que l'on la traite mal ici, bien au contraire même... seulement, ce n'est point sa maison. Ici, parfois elle a l'impression d'étouffer - si bien que le passage de son amie a été telle une bouffée d'air frais. Mais malgré le départ bien trop rapide de cette dernière, du moins peut-elle se raccrocher à l'idée que d'ici quelques lunes seulement, elle pourra de nouveau voir ses amies - et surtout, retrouver le réconfort d'une cérémonie à la lueur des Sept. Et à vrai dire, que ce dernier point justement est une des raisons, en plus du long voyage, pourquoi elle a craint que le faon refuserait de la laisser s'y rendre. Jamais n'a-t-elle pensé qu'il serait si facilement obtenu, son consentement - au point qu'elle n'a pour l'instant point encore à ce qui pourtant est une évidence : le cadeau pour les futurs mariés. Et sur ce point du moins, le faon semble faire preuve d'un esprit des plus pratiques.

« Hmm... il y en a eu tellement qu'il m'est bien difficile de choisir. » ajoute-t-elle, songeuse. Certes, a-t-il été des plus modeste leur mariage, devant un relativement petit comité seulement, et pourtant ont-ils reçus bien plus de cadeaux que Shoren a jusqu'ici vu réuni en un seul endroit. « Les étoffes précieuses qui nous ont été offertes sont sublimes, tout comme les fils d'or et d'argents qui les ont accompagné. Et c'est sans même parler de ces magnifiques fourrures... » De toute évidence, ont-ils été gâtés par leurs invités - et pourtant, si ces cadeaux sont certes magnifiques et ont su faire briller les yeux de la petite chouette, ne sont-ils point personnels. « Mais j'aimerais lui trouver un cadeau plus personnel. » Parce qu'entre étoffes et fourrures, nombreux seraient certainement les invités à porter de tels présents. Mais encore faut-il qu'elle trouve une bonne idée pour cela - et qu'elle parvienne à trouver quelque chose de réalisable à Bourgfaon... et voilà une bien autre difficulté, car connait-elle encore bien mal ce fief qui, un jour, deviendra également le sien. « Y a-t-il une chose pour laquelle Bourgfaon est particulièrement réputé ? Du moins, mis à part de cette cervoise que vous avez déjà évoqué lors de notre première rencontre ? Peut-être pourrais-je commander un cadeau auprès d'un artisan local, mais j'avoue encore ignorer vers qui je pourrais me tourner. » Et qui sait, peut-être en ayant du moins une idée de ce qui serait faisable, pourrait-elle trouver meilleure inspiration pour le cadeau de son amie ? « Je ne connais point Ser Godric, mais selon ce que j'ai pu tirer de la description de Lady Melara, c'est qu'il semble être un homme très charmant, qui malgré son titre de chevalier semble être bien plus d'une âme aventurière et belliqueuse. Je crois qu'une fois le mariage célébré, ils souhaitent voyager... » Un récit dont la faible longueur ne trahit que trop bien le manque de connaissance qu'a la chevêchette au sujet du futur marié. Certes, sait-elle d'avantages de choses encore à son sujet, mais cela sont-ils là des confessions faites par son amie, bien plus sur le ressentie de cette dernière. Et celles-ci, la petite chouette ne risque-t-elle point de les répéter. « Mais je crains que cela ne nous avance point. »

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The past cannot be changed.
An 302, Lune 9, semaine 1

La réponse de son épouse fit sourire le jeune faon. Il était heureux de l’entendre se montrer de bonne volonté, en lui disant qu’elle tenterait d’agir comme il l’avait suggéré. Si elle n’avait pas employé le mot promesse et qu’elle avait simplement parlé d’essai, Tavish ne doutait pas de sa sincérité en cet instant. Mieux valait qu’elle lui dise qu’elle s’engager à essayer en étant honnête plutôt qu’elle lui mente en certifiant qu’elle le ferait pour sûr.

Cela faisait également longtemps que l’héritier de Bourgfaon espérait entendre de Shoren une parole qui lui montrerait qu’elle remarquait ses efforts et ses attentions et qu’elle les appréciait. Son vœu fut exaucé lorsque la nouvelle dame des lieux lui expliqua être reconnaissante pour les efforts qu’il avait entrepris afin de l’aider à se sentir ici chez elle.

« Je comprends. Notre mariage est en effet encore assez nouveau, pour vous comme pour moi. », acquiesça-t-il. Ayant été témoin du manque d’attention de son père à l’égard de Lady Alyssa durant leur mariage, Tavish faisait très attention à ne point reproduire la même erreur. Il espérait cependant qu’en se faisant, il ne donnait pas l’impression à Shoren qu’il essayait de précipiter les choses entre eux. Il comprenait tout à fait son besoin de temps et le respectait.

Laissant le temps au temps en ce qui concernaient leur mariage, Tavish et Shoren discutèrent ensuite du présent qu’ils pourraient amener à Noirport pour le mariage de Lady Melara. Shoren expliqua qu’elle avait apprécié bien des cadeaux reçus à l’occasion de leur propre mariage mais qu’elle souhaitait offrir quelque chose de plus personnel à son amie. La née-Mertyns se demanda alors s’ils pourraient trouver pour Melara un cadeau typique de Bourgfaon. Cette idée plut à Tavish et il devait avouer qu’il ne s’y était point attendu. Etant donné la nostalgie qu’il devinait chez Shoren à l’égard de Bosquebrume et sa difficulté à s’acclimater à son nouveau chez-elle, le jeune homme n’avait pas imaginé qu’elle puisse désirer offrir à son amie un présent typique des lieux. C’était d’ailleurs pourquoi il ne l’avait pas lui-même proposé. Cette proposition toucha quelque peu le chevalier orageois car d’une certaine manière, cela témoignait d’un pas en avant que Shoren faisait vers ce fief dont elle serait un jour la Lady.

« Ne me dites pas que je ne vous aie encore jamais parlé de la réputation des ébénistes de Bourgfaon ? », s’étonna Tavish avec le sourire. Il développa : « Comme vous le savez, notre proximité avec le Bois-du-Roi nous donne un avantage dans le commerce du bois mais également dans celui de ses dérivés. » Il poursuivit : « Nous avons de très talentueux ébénistes à Bourgfaon, qui reçoivent des commandes d’un peu partout. J’ai d’ailleurs moi-même choisi de faire appel à l’un d’eux pour le cadeau que j’ai apporté à Lord Tyrion lorsqu’il m’a invité à Castral-Roc et il l’a temps apprécié qu’il a tenu à rencontrer l’artisan qui en était à l’origine, ce qu’il a fait d’ailleurs, quelques jours avant notre mariage, lorsque je lui ai fait visiter la ville. », expliqua Tavish.
« Je voulais moi aussi apporter un présent particulier à Lord Tyrion pour le remercier de son invitation dans l’Ouest. Je voulais à la fois quelque chose qui lui serait utile et qui lui montrerait également que je le connaissais bien. Et comme je ne pouvais pas lui faire goûter la cervoise de Bourgfaon, je me suis dit que l’idéal serait que ce présent soit également un produit typique d’ici. Comme Lord Tyrion est un féru de lecture, j’ai fait réaliser pour lui un serre-livre en bois sculpté de lions. », poursuivit-il. « Vous me dites que ser Godric et Lady Melara aimerez voyager et lorsque l’on se déplace, on a bien évidemment besoin de coffres pour transporter ses affaires… Que pensez-vous d’un coffre personnalisé, en bois sculpté ? », proposa Tavish. C’était également un coffre de grande valeur, prestigieusement orné de rubis, que le jeune homme avait amené au roi Rhaegar pour le remercier de la légitimation qu’il avait octroyée. Bien sûr, ce coffre là, au vu de sa valeur, n’était point destiné au transport. Mais, le roi avait également apprécié le talent de l’ébéniste. Et pour ce qui était du côté personnel recherché, toutes sortes de dessins pouvaient être imaginés pour orner un tel objet.
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Bourgfaon, 302, Lune 9, début semaine 1

« The past cannot be changed. The future is yet in our power. »
En en léger, et surtout fatigué, sourire elles s'étirent, les lèvres de la chevêchette. Encore a-t-elle du mal à prévoir les réactions du faon, au point que là, pensait-elle que point il n'apprécierait son refus de faire cette promesse qu'il semble espérer d'elle - et pourtant, le sourire que ce dernier lui adresse semble prouver le contraire. Prouver peut-être même qu'il apprécie l'honnêteté plus que les promesses faites dans le vent, comme si souvent il se plait à le répéter. A moins que...  à moins que ce sourire qu'elle a pris pour l'expression d'une certaine entente n'est en réalité que symbole de moquerie ? Certes, cela ne semble point entièrement coller à l'image qu'elle a pu se faire du faon durant cette dernière lune, la chevêchette... mais elle ne peut le dire avec certitude, ayant encore tant de mal à prévoir les réactions de celui dont désormais elle porte le nom. Après tout, n'a-t-elle point pensé il y a quelques minutes seulement que ce dernier n'accepterait point si facilement sa demande que de se rendre au mariage de son amie ? Mais comme l'a souligné le faon, le mariage qu'est le leur est encore des plus récents, si bien que sans cesse doivent-ils encore faire des efforts. Sans cesse doivent-ils du moins tenter à se montrer patients en apprenant à  jauger les réactions de l'autre. Un exercice dans lequel la chevêchette a failli durant lors des tout débuts de leur union, alors encore bien trop influencée par les doutes qu'a semé dans son esprit la chouette aînée. Si récente est-elle, leur union, et pourtant, est-elle si consciente déjà de ces regards qui déjà se posent sur son ventre, espérant y voir un signe annonciateur d'une nouvelle génération de faons, une génération qui saurait consolider l'héritage si brinquebalant des Cafferen. Mais à l'heure actuelle, la chevêchette sait déjà que de tels espoirs sont vains pour cette lune-ci également - pas que cela ne soit d'une grande surprise: après tout, point ne peut-on demander à la Mère de bénir une union qui point n'existe à ses yeux. Pire même, une union d'un homme qui s'est sciemment détourné du droit chemin, renonçant les vrais Dieux pour ces charlatans venus d'ailleurs. Enfin, pour l'instant encore, ce sujet n'a point été abordé ouvertement, et ce n'est point la chevêchette qui le lancerait, ne finirait-ce que dans une autre potentielle dispute, touchant de trop près à la religion. Alors autant rester sur ces sujets bien plus légers, telle que le cadeau qu'ils offriraient à Melara - ou du moins, des idées pour ce dernier, car pour l'instant, la chevêchette n'est pour l'instant pas encore convaincue des diverses options qui s'offrent à elle. Et même le travail d'ébéniste que suggère le faon point ne sait la séduire.

« Maintenant que vous le dites, il me semble bien que vous l'avez déjà évoqué. » Juste après avoir fait éloge de la cervoise, a-t-il parlé de ces ébénistes, lors du fameux passage du faon à Bosquebrume. Une visite qui lui semble avoir eu lieu il y a si longtemps déjà - et pourtant, cela ne remonte-t-il uniquement à quelques lunes. « Je ne désire nullement remettre en cause le talent de vos ébénistes, mais... je ne suis point certaine que des coffres soient réellement le genre de cadeau que je recherche.  » Certes, sans doute est-ce là une idée des plus pratiques, cela ne elle ne peut le dénier : pratique, car sera-t-il certainement utilisé -mais pratique également en terme d'acquisition... et pourtant, l'idée ne lui plait point plus que cela. « Et puis, je crains que les armoiries des familles Cole et Manning soient bien moins... et bien, décoratifs... que le lion emblème de Ser Tyrion. »

Certes, l'animal décorant les blasons des Manning est-il lui aussi un lion, mais est-il défiguré par une nageoire de poisson... Quand à l'emblême des Cole, n'est-il point des plus décoratifs. Certes, pourra-t-elle toujours choisir une toute autre décoration, cela n'est point là le problème. Mais qui sait, peut-être le bois travaillé pourrait-ce être une piste, peut-être sous une autre forme ?

« Peut-être... peut-être pourriez-vous m'accompagniez auprès d'un de ces artisans dont tant vous faite éloges de leur travail, pour que je puisse voir certaines de vos pièces ? Quand vous aurez le temps, bien sûr. »

Plus de six semaines a-t-elle passée à Bourgfaon, et pourtant, connait-elle encore bien mal ce fief dont un jour, elle sera la Dame - ou même, ses habitants, avec exception faite des divers serviteurs du château. Pourtant, connait-elle ses responsabilités la chevêvechette, l'a-t-on préparé depuis sa plus tendre enfance à cette tache qui un jour sera la sienne - et pourtant, l'image de Bosquebrume et de ses environs embrûmés point ne quitte son esprit, l’entraînant vers la mélancolie et même laissant paraître tout si fade en comparaison. Mais la perspective de ce voyage futur semble lui avoir inspiré une énergie nouvelle. Pour l'instant, du moins.
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An 302, Lune 9, semaine 1

« Je comprends. Ce n’était là qu’une simple idée. », répondit Tavish lorsque Shoren lui dit qu’elle n’était pas certaine qu’un coffre soit le cadeau idéal qu’elle recherchait pour les futurs époux. Pourtant, peu importe l’emblème, Tavish était persuadé que la créativité des artisans de sa ville serait à la hauteur pour décorer avec goût et harmonie tout objet fait de bois. Certains étaient capables de réaliser des détails incroyables et un foisonnement de tous petits personnages divers. C’était comme si le couteau avec lequel ils gravaient le bois était devenu le prolongement de leur bras.

L’héritier de Bourgfaon acquiesça à la proposition de son épouse. Depuis leur mariage, Shoren n’avait pas exprimé l’envie de franchir les murailles du château pour aller à la rencontre de la ville. Tavish se demandait comment son épouse se comporterait face à ses gens ou plutôt comment elle réagirait en voyant à quel point Tavish connaissait bien certain d’entre eux. Cela risquait de lui rappeler qu’elle avait épousé un né-Storm (ce qu’elle n’oublierait pas de si tôt de toute façon). Son épouse n’était née que dans un seul univers, celui de la noblesse. Tavish lui, avait grandi un pied dans chaque univers ; Fort de son écuyage dans une maison noble du Bief et de sa vie de château à Bourgfaon, il avait malgré tout longtemps été un Storm, et donc un roturier, proche de ses gens et de leur préoccupation. Le jeune homme était très apprécié dans sa ville. Il était également respecté ; l’un n’empêche pas l’autre après tout, mais son vécu faisait sans doute de lui un futur seigneur un peu plus proche de sa population que la moyenne, ce qui pourrait peut-être étonner Shoren.

« Bien sûr, avec plaisir. Les gens seront contents de vous voir en ville. Et nul doute qu’ils seront honorés que vous vous intéressiez à leur travail. », répondit Tavish.

Leur mariage avait été entouré de confessions et de révélations difficiles, avec notamment cette histoire de rumeurs à son sujet mais également l’empoissonnement dont il avait été victime. Il était donc plaisant d’avoir une conversation avec son épouse où il était question de choses plus « légères ». Ce genre de bavardage plus innocent ne pouvait d’ailleurs qu’aider à leur permettre de se rapprocher davantage.

Tavish se demanda s’il pourrait peut-être profiter de cette virée en ville pour découvrir quel serait le cadeau idéal pour Shoren. Alors qu’il réfléchissait tout en marchant aux côtés de son épouse, un serviteur s’approcha d’eux.

« Lady Shoren, Ser Tavish », les salua-t-il. « Je m’excuse d’interrompre votre discussion. Quelqu’un est arrivé aux portes du château avec un paquet. Il s’agit apparemment d’un présent pour votre mariage, présent qui serait arrivé avec un peu de retard. », expliqua le serviteur.
« Tiens-donc. Nous n’aurions donc pas suffisamment été gâtés ? », dit Tavish en regardant son épouse, qui lui avait justement dit plus tôt qu’il était difficile de dire quel cadeau elle avait préféré entre tout ceux qu’ils avaient reçu.
« Et qui nous l’envoie ? », demanda-t-il ensuite.
« Je l’ignore, Ser mais peut-être y-a-t-il une lettre du destinateur à l’intérieur du paquet. », expliqua le serviteur.
Probablement, se dit Tavish, car il était étrange de ne point signer un présent de mariage.
« Bien, allons-donc voir cela. », déclara-t-il, encourageant ainsi son épouse à suivre le serviteur, tout comme lui. Alors qu’ils marchaient, il se demanda quel était ce présent mais surtout qui lui envoyer. Il était tout de même un peu étrange qu’on ne sache pas qui en était l’auteur, mais peut-être y avait-il une explication à cela. La plus évidente résidait selon lui dans l’origine de cette personne. S’il s’agissait d’un dornien ou d’une dornienne, étant donné le peu de considération qu’avaient les gens de Bourgfaon pour leur voisin du royaume du Sud, expliquerait ce mystère. Arrivé à la porte du château, Tavish récupéra le paquet et paya le cocher pour ses bons services. Il retourna ensuite avec Shoren à l’intérieur du château afin d’en découvrir tranquillement le contenu. Le paquet comportait deux présents distincts, tous deux biens à l’abri dans leurs petites boites respectives. Il y avait également un parchemin enroulé à l’intention de Tavish. Le jeune homme le déroula et le lut. Il découvrit ainsi l’identité de la généreuse personne qui leur avait envoyé ces présents. Un geste qui le toucha, de la part d'une personne qu'il n'avait plus vu depuis le tournoi de Lestival, mais...Il redouta tout de même l'embarras face à son épouse. En effet, Boadicée Sand et lui avait partagé plus que de simples discussions la première fois qu'ils s'étaient rencontrés. Et bien sûr, c'était une dornienne. Et une Sand.

« C’est une amie qui nous envoie ces présents en nous souhaitant ses félicitations pour notre mariage. Elle s’appelle Boadicée Sand, c’est une dornienne issue de la famille Wells que j’ai rencontré alors qu’elle était de passage à Bourgfaon lors d’un voyage. J’étais encore un Storm, à l’époque. », expliqua-t-il à son épouse. Il lui rester à espérer que Shoren ne lui poserait pas trop de questions quant à la nature de leur relation ou ne s’offusquerait pas de cette amitié avec une dornienne et une Sand qui plus est…Oh bien sûr, les Cafferen avaient énormément souffert durant la guerre contre Dorne, il y a des décennies de cela. Mais, Tavish savait faire la part des choses et ne pas juger tous les dorniens pour les actions de leurs anciens compatriotes. Cela était un peu plus difficile concernant la famille Wyl, ennemie jurée des Cafferen depuis bien longtemps…Mais, si le futur seigneur de Bourgfaon devait rester prudent quant à ses amitiés sudistes qui ne seraient guère vue d’un très bon œil par les gens de sa ville et de son fief, il ne vouait point une haine féroce à ses voisins du Sud.

« Apparemment, la boîte rectangulaire est pour moi et la carrée pour vous. », expliqua-t-il, tout en posant le parchemin à ses côtés. Il ne leur restait qu'à découvrir ce qu'on venait de leur offrir.
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Bourgfaon, 302, Lune 9, début semaine 1

« The past cannot be changed. The future is yet in our power. »
« A vous entendre, l'on serait tenté de croire que je ne m'intéresse point à... » presque a-t-elle failli dire 'votre fief', mais juste à temps se retient-elle de prononcer ces mots. Après tout, est-ce là également sa maison, bien que cela ne semble point encore l'être. « ... Bourgfaon. » finit-elle par ajouter, tentant là de rattraper ce qui a bien failli être un lapsus des plus révélateurs.

Dans la tannière des faons, peut-être ne se sent-elle point encore à sa place, et peut-être même s'est-elle trop laissée aller à cette mélancolie qu'est la sienne - et pourtant, a-t-elle cherché à faire des efforts pour tenter d'avantage apprendre au sujet de ce fief qui un jour serait également sien. Parce que cela est là son devoir, en tant qu'épouse et de Dame des lieux - un fait que depuis son enfance, l'on n'a cessé de lui rabâcher, tentant alors déjà de la préparer aux responsabilités qui aujourd'hui sont siennes.

« Je m'y intéresse, vous savez. » ajoute-t-elle, tentant de voiler cette légère déception qu'elle éprouve en voyant exposé si pleinement que ses efforts des dernières semaines sont ainsi passés inaperçus.

De ces villageois, elle en a déjà rencontré certains, notamment ceux qui, comme elle, prient encore les seuls véritables Dieux. Un petit nombre, à son plus grand malheur... mais là n'est pas le point à ce moment précis. Fait est que, de toute évidence, elle n'est point encore une figure bien peu connue dans cette fausse ville bieffoise, de visage de moins, mais point de nom. Après tout est-elle l'épouse de l'héritier de ces lieux, alors naturellement, les regards se tournent vers elle. Enfin n'est-ce point là une conversation qu'elle souhaite tant approfondir avec le faon, alors s'empresse-t-elle de changer de sujet pour l'amener sur un point bien plus pragmatique.

« Peut-être en chemin pourrions nous également passer à la demeure de Janyce ? Son fils est malade et je lui ai dit de rester à ses côtés - mais je souhaitais passer prendre de ses nouvelles, et peut-être même lui apporter de quoi manger des cuisine... du moins, si j'ai votre autorisation ? »

En temps normal, n'aurait-elle point demandé cela au faon, jugeant qu'en tant que Dame de la maison, cela est bien un de ses privilèges de prendre de telles décisions. Tout comme il est de son droit d'autoriser à sa servante personnelle de rester à la maison sans en parler au préalable à son époux - mais maintenant qu'elle évoque ce sujet devant ce dernier, le doute l'envahit. Après tout, est-ce une chose que de prendre de telles libertés, mais une toute autre de savoir si le faon apprécierait une telle initiative... comme quoi, toujours tout revient à une pourtant si simple vérité : elle le connait bien mal encore, et ainsi, ses réactions, elle ne peut point encore les prévoir. Ni même de prédire le rôle exact que les faons veulent bien lui laisser, après tout, au sein du château, il ne semble que trop claire que c'est cette petite bâtarde qui est princesse, alors qu'elle n'est qu'une étrangère, la chevêchette.

Mais que trop rapidement, une tierce personne n'interrompt le début de conversation entre faon et chouette. Et si cette interruption est des plus agréables - qui n'aime point, après tout, recevoir des présents ? -, la cause est tout de même des plus inattendues.

« Qui pourrait donc bien envoyer un si tardif présent ? » laisse échapper la chevêchette, surprise.

De ses proches et de sa famille, chacun leur a fait parvenir un présent il y a quelques semaines déjà - alors ce présent-ci doit-il venir d'une connaissance du faon, ou même des Cafferen en général, n'est-ce pas ?

« Vos proches n'ont-ils point déjà fait parvenir leurs voeux lors des festivités ? » finit-elle par demander, pensant que, malgré la surprise du faon, ce dernier est bien le mieux placé pour résoudre cet énigme.

Mais quelqu'en soit la mystérieuse personne derrière ces tardifs présents, un sourire déjà illumine le visage de la chevêchette, malgré tous les efforts de cette dernière que de garder une digne apparence. Dans sa vie, jamais n'a-t-elle pensé être privée de quoi que ce soit, si cela n'est son libre arbitre en matière religieuse, et pourtant, jamais auparavant n'a-t-elle reçu tant de cadeaux que dernièrement. Et à chaque fois, ses yeux s'illuminent-ils trahissant là l'enfant que certainement elle est encore, malgré ce rôle d'épouse et maîtresse des lieux qu'est le sien depuis plusieurs semaines désormais. Et du moins maintenant, alors que ces a priori des plus perturbants qu'ont été les siens lors de leur union ont été résolu, peut-elle pleinement profiter de ce présent. Accompagnant le faon vers l'intérieur du château, elle finit par tendre Syrrax à un des serviteur.

« Ramène-là dans mes appartements, s'il te plait. Je retournerais m'occuper d'elle plus tard. »
« Bien sûr, Lady Shoren. »

Après tout, ne peut-elle point ouvrir un présent, la petite chouette blanche ainsi juchée sur sa main - et même, si après cela, le faon sera toujours d'humeur à l'accompagner en ville, la petite compagne à plume qu'est la sienne ne serrait qu'un gêne. Non, Syrrax sera bien mieux ici, dans le calme du château.

Mais bonne humeur et anticipation qu'ont été celles de la chevêchette bien rapidement se dissipent face aux nouvelles paroles du faon, et à l'annonce d'un simple nom, les lèvres de cette dernière une nouvelle fois se pincent - mais sans doute n'est-ce là point plus mal, du moins cela cache-t-il la réaction que peut avoir la petite chouette en entendant si le faon évoquer si librement ces jours où il gambadait encore les terres orageuses portant un bien autre nom que celui de Cafferen... mais si bien des commentaires pèsent sur la langue de la petite chouette au sujet des fréquentations du faon aux origines aussi peu flatteuses que celles de ce dernier, ces premières point franchissent ses lèvres. Muette, elle se contente de saisir la boîte que lui tend le faon, l'excitation à l'idée d'un nouveau cadeau étant soudainement retombée. Sans grand enthousiasme, finit elle par ouvrir la boîte que lui a tendu le faon - avant d'inspirer bruyamment. A vrai dire, ne sait-elle point ce à quoi elle s'attendait en ouvrant la boîte, pas après avoir entendu le nom de celle leur ayant envoyé ces présents du moins - elle sait juste que certainement, elle ne s'est point attendu à cela.

« C'est... magnifique. » souffle-t-elle, alors qu'en délicatesse,  ses doigts parcourant avec une délicatesse presque révérencieuse le présent qu'elle vient tout juste de découvrir.

Et si, à ce moment précis, le faon reposerait cette fameuse question quel présent de mariage a-t-elle le plus apprécié, elle sait que cette fois-ci donnerait-elle plus qu'une vague réponse. C'est clairement celui qui, à ce moment précis, se trouve dans cette petite boîte devant elle: un masque de chouette aux finitions si finement réalisé que chaque léger coup de vent en ébourifferait les plumes - ou du moins, est-ce là l'illusion qu'il émet. De cette dornienne, jamais auparavant n'a-t-elle entendu le nom, et pourtant cette dernière a-t-elle su lui faire le plus touchant des cadeaux de mariage: un présent qui toujours lui rappellerait ses origines, même ici, si loin du nid des chouettes.

« Regardez comme il est magnifique. » Une fois de plus, son hululement rompt le silence qui s'est installé entre les deux jeunes époux, et avec délicatesse, ses doigts se ferment autour du masque afin de mieux montrer ce dernier au faon.« Je n'ai encore que rarement vu un travail d'une telle finesse - ou même un tel rendu. » continue-t-elle, la voix emplie d'émotions. « Et ce travail pour représentez les plumes... j'ignorais qu'une telle finesse était possible.. Ne le trouvez-vous pas magnifique ? »

A cet instant, bien loin sont les préjugés qu'elle peut bien avoir sur la personne leur envoyant ces présents - la chevêchette étant bien trop sous le charme de ce masque en forme de chouette pour continuer à y payer grande attention.

« Cela est si attentionné de votre... » Comment le faon l'a-t-il appelé déjà ? « ... amie d'envoyer un tel présent. » Curieuse, ne peut-elle point s'empêcher que de laisser son regard vaguer pour se poser sur le présent reçu par le faon - un présent qui n'est point moins coûteux certainement que le superbe masque entre les mains de la chevêchette. « Elle doit vous tenir en haute estime pour nous faire parvenir des présents d'une telle valeur. » ne peut-elle s'empêcher d'ajouter, tout en se disant que, sans doute, préfère-t-elle éviter de connaître la nature exacte de la relation entre le faon et la fameuse Sand à l'origine de ces cadeaux, car à en juger de par leur valeur, cette dernière doit être une bien bonne amie du futur héritier de la maison - ce qui rend plus étrange encore son absence lors du mariage... ou pas ? Après tout, les basses - et de plus est, dorniennes!  - origines de cette dernière suffisent comme explication, n'est-ce pas ?
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An 302, Lune 9, semaine 1

En disant à son épouse que les artisans de Bourgfaon seraient honorés de voir qu’elle s’intéressait à leur travail, le né-Storm ne sous-entendait nullement qu’elle ne s’était point assez intéressée à Bourgfaon. Shoren avait le sens du devoir et de la famille. Il ne doutait pas qu’elle ferait une parfaite dame de Bourgfaon, le moment venu et il comprenait qu’il faille lui laisser du temps pour aller à la rencontre de ce fief si différent de celui où elle avait grandi.

« Je n’insinuais pas le contraire, soyez-en assurée. », répondit-il, avec douceur.

Ce que la née-Mertyns lui demanda ensuite le surprit agréablement. Oh, il ne doutait pas que Shoren était une femme qui avait beaucoup de cœur. Cependant, il connaissait la difficulté de certaines nobles jeunes filles à se mêler aux gens d’autres classes que la leur. Aux yeux de Tavish, la dame d’un fief devait aller à la rencontre des femmes roturières qui habitaient ce fief, tenter de connaître ses gens, de les rencontrer et de comprendre leur préoccupations…Cependant, Shoren était encore jeune et avait grandi dans le cocon protecteur qu’était le château de Bosquebrume. Il ne s’était pas attendu à ce qu’elle  demande, déjà à se rendre dans l’intimité d’une maison roturière, pour soutenir sa servante dans une épreuve difficile.

Inquiet d’apprendre  l’un des deux enfants de Janyce souffrant, chose qu’il ignorait jusqu’alors, Tavish se sentit cependant emplit de fierté en regardant sa jeune épouse. « Elle fera une très bonne dame de Bourgfaon »,  pensa-t-il. Avant que l’héritier des lieux n’ait eu le temps de répondre à son épouse, le couple fut interrompu par l’arrivée d’un serviteur, qui leur annonça qu’un présent les attendait.

« En effet. », répondit Tavish lorsque Shoren, surprise, lui demanda si ses proches ne lui avaient déjà pas tous envoyés leurs vœux de mariage. « J’ignore qui ça peut être.», ajouta-t-il. « mais nous le saurons bien assez tôt »

Une fois à l’intérieur du château, après avoir découvert l’identité du destinateur, le couple s’employa à déballer les présents. Tavish ne remarqua pas la déception passagère sur le visage de son épouse, après qu’il eut mentionné le nom illégitime de « Sand » suivi de celui de « Storm ». De toute façon, elle fut de courte durée…

Tavish ouvrit son présent, découvrant un sublime dague, très soigneusement décorée. C’était un cadeau magnifique et un cadeau qui le fit sourire ; Boadicée Sand et ses dagues, pensa-t-il. Il n’avait pas oublié son étonnement lorsqu’il avait découvert que sous ses habits légers de dornienne, la jeune femme cachait de dangereuses lames. Mais avant même que le jeune homme n’ait pu caresser la lame de ses doigts, il entendit Shoren inspirer bruyamment, comme positivement surprise par le présent qu’elle découvrait.

Le chevalier orageois posa alors son regard sur le présent envoyé par Boadicée à son épouse ; un masque, d’une rare beauté, à l’effigie d’une chouette, l’animal caractéristique des Mertyns.

« Si, absolument. »,
confirma Tavish, lorsque Shoren lui demanda s’il ne trouvait pas ce présent magnifique. Ravi de voir son épouse si enjouée par un tel présent, l’héritier des Cafferen sourit devant l’incongruité de la chose ; Boadicée Sand ne connaissait nullement Shoren et pourtant, elle avait visiblement trouvé le présent idéal pour la future dame de Bourgfaon.

« Cela est si attentionné de votre ... amie d'envoyer un tel présent. »

« En effet. », répondit-il. « Je dois dire que je ne m’y attendais pas. », ajouta-t-il. Et il s’en voulait d’ailleurs. Avec ses fiançailles à son retour de Castral-Roc, sa visite à Herbeval, son retour à Bourgfaon pour les préparatifs, la propagation des rumeurs le concernant, le mariage en lui-même, Tavish n’avait même pas eu le temps d’informer Boadicée de son mariage. Cela expliquait que ce présent arrive en retard ; Boadicée avait du apprendre la nouvelle après coup. Et pourtant, plutôt que d’en vouloir à son ami de ne point l’avoir prévenue, elle leur envoyait de somptueux présents…
« En tout cas, elle se montre très généreuse avec nous. », répondit-il. « Il faudra que je lui écrive pour la remercier. Et pour prendre de ses nouvelles. Avec mon voyage à Castral, puis nos fiançailles et notre mariage…Cela fait un moment que je n’ai pas pris le temps de lui écrire. », déplora Tavish. Il lui avait en effet été difficile d'entretenir des correspondances dernièrement. Il espérait que Boadicée allait bien. Le corbeau avait été envoyé de Dorne, alors sans doute devait-elle s’y trouver encore, avec sa petite Flowers. A moins qu’elle ne soit partie pour le Bief, auprès de son cher Edwyn Cendregué ?

« J’ai l’impression que sans vous avoir jamais rencontrée, Boadicée a su trouver le présent idéal pour vous. »,
dit Tavish. Lui qui désirait également offrir un présent à son épouse espérer réussir à l’émerveiller autant que la Sand était parvenue à le faire. Et elle mettait la barre très haut ! « Il nous faudra dès lors penser à organiser un bal masqué, un de ces jours, afin que vous puissiez le porter ? », plaisanta-t-il en souriant. Après un mariage, il leur faudrait laisser passer un peu de temps avant la prochaine grande célébration à Bourgfaon. Toutefois, sous un tel masque, bien que sublime, Shoren serait vite reconnue par ceux qui avaient connaissance des armoiries des Mertyns. Néanmoins, cela ne lui retirerait probablement rien du plaisir de porter un masque d’un si grand raffinement.

Après avoir observé les détails de sa nouvelle dague, Tavish la rangea soigneusement dans l’étui qui l’avait accompagnée. Soucieux au sujet de ses gens, il souhaitait tout de même revenir sur le sujet abordé par Shoren avant qu’ils ne soient interrompus.

« Vous me disiez tout à l’heure que  le fils de Janyce est souffrant ? Je l’ignorais, j’espère que ce n’est point sérieux ? », s’enquit-il. Avec l’hiver, un simple froid pouvait rapidement dégénérer. Tavish approuvait tout à fait la décision de Shoren, qui avait été de délivrer sa servante de ses obligations pour le moment, afin qu’elle puisse veiller sur son fils.

« Je pense que c’est une très bonne idée que vous avez eu là ; Profitons de cette sortie en ville pour lui rendre visite et prendre de ses nouvelles. Je dois dire que je n’aurais point pensé à lui apporter un plat des cuisines, mais c’est une très bonne idée également. Cela lui fera une préoccupation en moins si elle n’a point à se soucier de préparer le repas pour son époux et ses enfants. », dit Tavish. « Si cela vous convient, nous pouvons nous rendre en ville cette après-midi ? », proposa-t-il. Sa confirmation obtenue, il ajouta : « Je vais veiller à ce que les chevaux soient prêts. Pouvez-vous vous occuper de prévenir les cuisines de mettre un plat de côté pour Janyce et sa famille ? », demanda-t-il à son épouse. Mais avant qu’elle ne s’exécute, Tavish rattrapa Shoren en lui prenant la main.

« Shoren. »
, l’appela-t-il. Il voulut lui dire quelque chose mais bien souvent, depuis le début de leur rencontre, les gestes avaient remplis leurs missions là où les mots avaient parfois échoués, par manque de justesse ou par maladresse. C’est un regard plein de douceur et d’espoir qu’il posa sur elle. Le couple se connaissait encore si peu et Tavish était heureux, aujourd’hui, d’avoir découvert une facette inconnue de son épouse ; celle d’une jeune femme noble, qui malgré certaines barrières subsistantes, était loin d’être indifférente au sort des petites gens. Sa main dans la sienne, il ramena Shoren près de lui pour l’embrasser tendrement. Lorsque leurs lèvres se quittèrent, il ne lui donna pas plus d’explication, mais il arborait encore ce sourire doux en la regardant.
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Bourgfaon, 302, Lune 9, début semaine 1

« The past cannot be changed. The future is yet in our power. »
Parfois, regrette-t-elle de ne point posséder cette faculté si caractéristique de l'animal qu'elle arbore toujours fièrement sur ses bijoux. Mais au lieu de s'envoler dans les airs, se trouve-t-elle à marcher sur les oeufs, tentant d'éviter tout point sensible - tout comme le fait le faon à ses côtés. Depuis le début de leur union - non, depuis même leur première rencontre - les mots eut un effet tant différent de celui escompé. Néanmoins aujourd'hui, l'arrivée impromptue de ces cadeaux qui leur sont envoyés de cette mystérieuse amie du faon leur permet-elle d'au moins momentanément mener leur conversation vers un terrain moins glissant – à condition d’éviter de trop s’aventurer sur les origines de cette inconnue ou même du lien qu’elle pourrait avoir avec le faon pour lui envoyer des présents d’une telle valeur. Après tout, point ne faut-il connaître le faon pour imaginer qu’il n’apprécierait point voir son épouse froncer du nez à la mention de la bâtardise de son amie. Tout comme sans doute n’apprécierait-il point devoir d’avantage s’étendre au sujet de la nature de cette relation – et la chevêchette, elle, n’est point sûre de vouloir en apprendre d’avantage.

« Extrêmement généreuse même – ce travail sur le masque est tout simplement sublime, avec tous ces minutieux détails… et la lame qu’elle vous envoie semble également d’une très bonne qualité. »

Des armes, point grand-chose comprend-elle, ni s'y intéresse-t-elle, la chevêchette, mais a-t-elle bien vu le regard que le faon pose sur ce cadeau, semblant presqu’aussi enchanté par cette lame qu’elle ne l’est de part le somptueux masque de chouette qu’elle vient de recevoir. Des cadeaux semblant plus généreux encore de par le fait qu’une simple Sand ne peut point avoir les moyens d’un Lord Tyrion. Un exemple peut-être mal choisi, car reputés sont-ils, les Lannister, pour leur finances illimitées.

« Sans doute devrais-je lui écrire également, pour la remercier de ce somptueux présent. Peut-être pourrais-je joindre ma lettre à la vôtre ? » ajoute-t-elle.

De l’hésitation dans sa voix, peut-on deviner que l’idée seule de correspondre avec une bâtarde inconnue n’est point pour la ravir, après tout, a-t-elle déjà bien assez d'une bâtarde dans sa vie, surtout une dont les années de gâteries de la part de son père et frère n'ont fait que grandir l'arrogance - mais on l’a mieux éduquée que cela, la chevêchette, pour manquer de répondre à une aussi délicate attention. Selon le faon, ce serait -là même l'idéal cadeau pour elle - et si elle ne peut le contredire, elle réalise tout de même que point tous les hommes ne seraient de voir leur épouses ainsi en admirations de ses anciennes armoiries. Après tout, la cérémonie du mariage lui a-t-elle coupé les ailes, l'obligeant à devenir un autre faon de Bourgfaon. De nom du moins, si ce n'est point encore de coeur.

« Oui, il semblerait - bien que l'on pourrait dire qu'une femme mariée devrait avant tout revêtir les armoiries de son époux, et non celles de sa maison d'origines. »

Un geste que, certains, certainement pourraient lui reprocher - mais un court regard en direction du faon semble prouver que de ces derniers, il n'en fait point parti. Sa soeur en revanche, aura-t-elle certainement un tout autre discours - mais en fin de compte, cela ne changera-t-il rien à son comportement: peut-être cherchait-elle à se retenir, mais de son comportement, il n'est pas moins clair qu'elle est tout aussi heureuse de voir la chevêchette dans ces lieux que l'inverse est vrai. Mais le faon semble-t-il aujourd'hui bien décidé de maintenir leur conversation sur un cours plus léger et agréable, continue-t-il au sujet du masque, et plus exactement, au sujet de créer une occasion pour la chevêchette de revêtir son somptueux présent.

« Cela se pourrait vraiment faire ? D'organiser un bal masqué à Bourgfaon ? » Un pétillement parvient-il a déplacer l'habituel ombre de la mélancholie dans le regard de la chevêchette, alors que, emplie d'espoir, elle observe le faon. Jamais n'a-t-elle encore participé à un tel événement, et pourtant, est-elle bien assez femme du haut de ses dix-sept ans pour se mettre à rêver à la simple mention d'une telle soirée. La seule idée que de revêtir ses plus belles parures et de pouvoir, une soirée durant, danser et rire avec ses amies l'émerveille au plus haut point. « Enfin, j'imagine que cela ne peut se faire dans un proche avenir. » ajoute-t-elle, alors que son enthousiasme s'effont tel un soufflé. Après tout, la Grande Chouette a-t-elle veillée à ce que toutes ses petites filles soient un jour en mesure de gérér le domaine de leur époux - y compris les finances. Et point faut-il être particulièrement doué en cette matière pour que même cette masquarade d'union a certainement coûté bien assez déjà pour qu'il ne puisse y avoir prochainement d'autres grandes célébrations. Certes, les Cafferen possèdent-ils de bien plus importants moyens que les chouettes, mais même eux ne sauraient endurer de tels coûts à répétitions.

Mais de danses et masques, bien rapidement leur discussion s'en éloigne, pour reprendre un bien plus grave sujet, celui de la maladie touchant la famille d'une de leurs servantes. Mais aux questions du faon, point n'a-t-elle de réponse, la chevêchette.

« Je crains ne point pouvoir vous en dire d'avantage. Je sais uniquement qu'il était souffrant hier, et que Janice en était inquiète - alors je lui ai dit de retourner auprès de lui, et d'y rester aussi longtemps qu'elle le jugera nécessaire. Je n'ai rien entendu depuis, et je souhaitais justement m'en informer aujourd'hui. »

Avec la Peste Rouge que trop présente encore dans la mémoire des Orageois, la simple notion de maladie fait-elle encore retentir toutes sonnettes d'alarme - mais si ne serait-ce qu'un soupçon d'une telle maladie parcouraient le village, ils en auraient entendu parler à l'heure actuelle, de cela elle en est certaine, la chevêchette.

« J'espère pour Janyce, que cela n'est point sérieux. » finit-elle par ajouter.

Et sur ce point est-elle des plus sincères, la chevêchette. Depuis qu'elle a du abandonner le nom de Mertyns pour endosser celui des faons, Janyce a-t-elle été sa servante personnelle, tentant de rendre plus facile la transition pour la si jeune épouse. Au point que, de ne plus l'avoir présente dans ces lieux lui semble presque étrange à la chevêchette - et ce bien qu'elle soit parfaitement en mesure de se débrouiller seule, sans servante pour lui venir en main lors de ses habitudes quotidienne: la maison des chouettes n'a-t-elle de plus précieux sa fierté, sans pour autant pouvoir compter sur de bien grands revenus. Ainsi, a-t-elle été habituée, la chevêchette, de devoir se débrouiller seule, la chevêchette, sans servante attitrée pour lui venir en aide - bien que les diverses servantes au services des chouettes pouvaient toujours être appelées en cas de besoin. Et finalement, sans Janyce présente, c'est dans ces vieilles habitudes qu'elle retombe, la fille des chouettes.

« Bien sûr, je m'en chargerais. » réplique-t-elle à la question du faon, et, jugeant du ton de ce dernier que leur conversation en est terminée, et laisse derrière elle ce tardif cadeau de mariage et s'apprête à en faire ainsi sur le pas, lorsqu'une main se ferme sur la sienne, et que ce dernier ne la retienne. « Hm ? » D'un son, et d'un regard, l'interroge-t-elle sur la raison qui peut bien le pousser à la retenir ainsi. Veut-il ajouter autre chose encore ? Ou a-t-elle, dans son empressement, oublié de répondre à une de ses questions? Rien de tout cela, comme bien rapidement le souligne le visage approchant du faon, scellant ses lèvres d'un doux baiser avant qu'elle ne puisse le questionner d'avantage. Depuis longtemps semblent passés ces temps où un tel contact provoquait uniquement le raidissement de la chevêchette, et au cours des semaines que durent déjà son mariage, a-t-elle même progressivement appris à apprécier un tel contact, au point qu'aujourd'hui, ses lèvres répondent-elles avec douceur aux avances du faon.

« Qu'ai-je donc fait pour mériter cela ? » murmure-t-elle, la chevêchette, une fois qu'il éloigne de nouveau son visage du sien, le faon. Au jeu de la séduction, elle s'essaie, la cadette des chouettes, bien qu'avant tout, elle a l'impression de s'aventurer sur un terrain inconnu - et d'échouer lamentablement.
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The past cannot be changed.
An 302, Lune 9, semaine 1


La politesse, Tavish le savait, était insécable de la diplomatie. Et la diplomatie était un art qu’il était très bon, si ce n’est essentiel, de maîtriser lorsqu’on était amené à devenir seigneur ou dame. Tavish fut donc heureux de voir que malgré les préjugés que la jeune née-Mertyns nourrissait pour les enfants né hors-mariage comme il l’était lui-même, sa politesse l’emportait malgré tout. Cela ne le surprenait pas tant ; très vite, il avait remarqué que pour Shoren, la politesse était importante. C’était bien d’ailleurs ce qui leur avait permis de converser, lors de leurs fiançailles. Si la née Mertyns n’avait pas été dotée de politesse et d’un soucis de ne pas ternir l’image de sa famille, sans doute aurait-elle pu  ce jour-là exprimer plus ouvertement ce qu’elle pensait du culte de R’hllor et de l’alliance à laquelle la destinait son oncle.

« C’est une bonne idée. »,
répondit simplement Tavish. Le jeune homme comptait de toute façon remercier Boadicée pour les deux présents reçus, mais sans doute la dornienne née dans le nord serait-elle contente d’apprendre de Shoren elle-même que ce cadeau lui avait vraiment plu.

Lorsque Tavish évoqua l’idée d’un bal masqué qui pourrait permettre à Shoren de porter ce sublime masque, la jeune fille s’inquiéta rapidement de ce qu’en diraient les gens. Il est vrai qu’en tant que dame de Bourgfaon, c’était aux intérêts de ce fief et de la maison Cafferen qu’elle devrait penser par-dessus tout. Mais, le port d’un masque à l’effigie d’armoirie qui n’était plus les siennes ne signifiait tout de même pas qu’une dame trahissait son fief ou manquait à son devoir.

« Certains pourraient sans doute le dire, il est vrai. », dut malgré tout reconnaître Tavish. Après tout, les nobles avaient bien souvent la langue aiguisée lorsqu’il s’agissait de juger avec intransigeance le comportement de leurs voisins et de tirer à leurs sujets d’hâtives conclusions. « Mais, peut-on réellement reprocher à une lady d’éprouver toujours un attachement pour sa maison d’origine ? Je ne le pense pas, pour ma part. Certains hommes de notre condition…» Ayant vécu une toute autre enfance que celle de son épouse, un pied dans cette condition de noblesse, un pied dans celle de roturier,  il avait failli dire votre mais s’était repris à temps. «…, et surtout ceux qui n’ont jamais quittés leur propre demeure,  n’en prennent pas assez conscience mais plutôt que d’être prompt aux jugements hâtifs, ils devraient se rappeler que lorsqu’une femme quitte son foyer pour rejoindre une autre maison, c’est bien souvent un voyage vers l’inconnu qu’elle entreprend et que cela demande du courage. », répondit-il. Tavish avait lui-même quitté son foyer pour l’inconnu en devenant écuyer à Herbeval. Mais, une femme, lorsqu’elle se mariait, épousait une nouvelle maison ainsi qu’un homme de cette maison ; un individu dont elle dépendrait et à qui elle devrait obéissance. Des femmes avaient dû découvrir en cet homme à qui elles devraient être soumises et loyales un vil personnage, prompt à les faire souffrir. C’était triste à dire, mais sans doute bien vrai. Alors, ce que les célibataires idéalistes appelaient par métaphore cynique  « les chaînes » du mariage prenaient réellement ce sens obscur. Heureusement pour Shoren, Tavish n’était pas de ses hommes là. Il n’avait aucunement l’intention d’enfermer son épouse dans de pernicieuses chaînes et de lui inspirer de la crainte. C’était un lien qu’il souhaitait créer avec sa lady. Un lien qui serait pour elle bienveillant et sécurisante. Un lien affectueux et sincère.

Shoren se demanda néanmoins si l’organisation d’un tel bal était réellement envisageable.
« Je pense que oui. Il faudrait soumettre l’idée à mon père, évidemment... », avait répondu le faon dans un premier temps. Et Shoren l’avait devancé en comprenant que cela ne pourrait sans doute pas se faire dans un proche avenir. En effet, un mariage avait déjà été organisé il y a peu de temps. Les Cafferen étaient aisés, certes, mais ils n’étaient tout de même pas les Lannister. Et accueillir à nouveau de nombreux nobles dans leur demeure tout en subvenant à leurs besoins et en sortant les dragons d’or pour les festivités, ne serait pas très raisonnable. « En effet. C’est un peu tôt, après notre mariage. », reconnut-il.

La conversation prit une tournure plus grave lorsque Tavish revint sur le sujet abordé précédemment par Shoren ; l’état du fils de sa servante, qui était apparemment souffrant.
« L’Hiver est une saison bien pernicieuse », déplora le futur seigneur des lieux. « Vous avez bien fait. Par ce temps, un simple coup de froid peut rapidement dégénérer si on ne s’en inquiète pas d’emblée. Il est important que Janyce reste auprès de son fils pour s’occuper de lui au mieux, afin que son état n’empire pas. », ajouta-t-il.

« Je l’espère aussi », dit-il. Il l’espérait sincèrement. Il voyait bien que c’était également le cas de son épouse, qui avait du cœur et une empathie certaine.

Le couple n’en était plus à la période de leurs premiers baisers, ceux qui voyait Shoren cacher difficilement son malaise. Désormais, lorsque Tavish embrassait son épouse, celle-ci y répondait, ce qui était évidemment bien plus agréable.
« Qu’ai-je donc fait pour mériter cela ? », demanda-t-elle cependant une fois que leurs lèvres se séparèrent.
« Ai-je besoin d’une raison pour embrasser mon épouse ? », lui répondit-il avec le sourire, sur un ton d’humour. Il aurait pu lui dire qu’en la regardant aujourd’hui, il s’était dit qu’elle ferait une bonne dame de Bourgfaon. Mais, alors sans doute lui aurait-elle demandé s’il en doutait auparavant. Il préféra donc le mystère à l’étalage de mots et laissa repartir Shoren vers les cuisines avec dans son cœur, un regain d’espoir et d’optimisme quant à leur mariage.
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