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Tansy - [SOLO]

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Tansy
An 282, Vivesaigues

Je ne pouvais plus douter, désormais. Des jours s’étaient écoulés, les uns après les autres, sans que du sang ne viennent à nouveau tâcher mes vêtements. Je savais ce que cela signifiait ; j’étais enceinte. Une forme de peur s’était emparée de moi sur le moment mais déjà, elle semblait m’avoir quitté et je regardais l’avenir avec espoir. C’était sans doute étonnant pour une jeune fille de la noblesse comme je l’étais, célibataire et à marier. Mais, je voyais en cet enfant un signe des dieux.

Comme je me sentais seule depuis le départ de Petyr. Comme je me languissais de sa présence. Quand le reverrais-je ? J’avais essayé de me rassurer en me disant qu’une fois Catelyn mariée et partie dans le Nord, mon père accepterait que Petyr revienne parmi nous mais je n’arrivais pas à m’en convaincre…Sa colère avait été immense lorsqu’il avait appris ce que Petyr avait fait. Il l’avait traité d’ingrat et d’idiot, décidant sur le champs de son départ, qui n’avait été repoussé qu’en raison de son état. Cela nous avait offert deux précieuses semaines, à tous les deux. Je m’étais appliquée à le soigner et à veiller sur lui, comme une parfaite épouse le ferait. N’était-ce pas ce que mon cœur désirait plus que tout ? Devenir son épouse ?

J’avais été blessée certes. Entendre Petyr déclarer son amour à Catelyn m’avait donné l’impression que l’on m’arrachait le cœur pour le jeter au sol dans la plus grande cruauté. Catelyn avait tout gâché. Fallait-il vraiment qu’elle continue à séduire Petyr avec ces sourires faussement innocents alors qu’elle était à Brandon Stark ? N’en avait-elle jamais assez ? Comment pouvait-elle agir ainsi ? Mais, il ne me servait à rien de penser à cela désormais. Tout ce temps que j’avais passé au chevet de Petyr, il avait pu voir à quel point je ferais une bien meilleure épouse que Catelyn. Nous avions vécu des moments tels qu’il n’en avait jamais vécu avec Catelyn, cet enfant que je portais en était d’ailleurs la preuve. J’étais optimiste quant au fait qu’il oublierait ma sœur, si ce n’était pas déjà fait. Il ne la voulait que parce qu’elle le séduisait tout en ne lui cédant pas. C'était une séductrice, et elle jouait avec lui, c’était tout ce qu’elle faisait. Mais moi, j’étais sincère. Et ça, Petyr l’avait bien vu.

Par la présence de cet enfant en mon sein, les dieux semblaient œuvrer pour que Petyr et moi soyons à nouveau réunis. Par cet enfant, ils bénissaient notre union secrète et nous encourageaient à être ensemble. Tout allait s’arranger, désormais. Ce que je souhaitais au plus profond de moi, et qui était rendu impossible par nos différences de statut social, devenait maintenant la seule possibilité envisageable. Père allait devoir accepter que Petyr m’épouse. Nous allions être ensemble et nous aurions bientôt une fille ou un garçon à élever. J’en avais les larmes aux yeux de bonheur.

Qu’est-ce qu’il me manquait ! Comme j’avais hâte de m’allonger à nouveau à ses côtés, de sentir la chaleur de son corps sur ma peau. Comme je me languissais de l’entendre à nouveau parler pendant des heures de toutes ces choses qu’il connaissait sur le monde. Comme je désirais qu’il m’embrasse à nouveau, me serre dans ses bras, passe ses mains dans mes cheveux comme il aimait tant le faire et m’appelle « sa belle Lysa ». Comme j’étais impatiente de lui dire que je portais son enfant. Comme je trépignais de devenir enfin Lady Baelish.

Observant par la fenêtre de ma chambre ce jardin où nous avions passé tant de temps ensemble, je me sentis emplie d’une joie sans nom. Ma main posée sur mon ventre, j’imaginais nos retrouvailles. Petyr m’étreignait, me conférant ce sentiment de chaleur et de protection dont il avait le secret. Il n’était certes pas aussi fort que Brandon Stark et pourtant, je me sentais tellement protégée à ses côtés. Il ne laisserait jamais personne me faire du mal, il me l’avait toujours dit. Et je le croyais. Oui, je le croyais car s’il n’avait pas les muscles de Brandon, il était bien plus intelligent. Il m’épatait par son esprit, cela avait toujours été ainsi. Très vite, à cette image si joyeuse créée par mon esprit se substituait une nouvelle projection. Je voyais Petyr apprenant à notre enfant à marcher. C’était un garçon avec les mêmes cheveux noirs de jais que lui. Mais peut-être serait-ce une fille ? Une rousse comme moi ou une future beauté ténèbreuse, comme son père ? Peu importe. J’étais si heureuse que les dieux rendent cela possible. J’allais épouser Petyr, c’était désormais la seule possibilité de mariage pour moi !

« Vous semblez bien heureuse, Lady Lysa. Pourquoi souriez-vous ainsi ? »
Les mots de ma servante attitrée, occupée à ranger du linge de lit, me tirèrent de mes pensées. Je ne perdis pas mon sourire lorsque je tournais la tête vers elle pour lui répondre.
« C’est une si belle journée. Bénie par les Dieux ! », répondis-je. Le temps était radieux, le soleil brillait sur les rivières du Conflans. Mais ce n’était pas à cela que je faisais allusion, bien sûr. « Je vais aller prier, je pense. », ajoutais-je avec le même sourire. Et je n'allais pas prier la Jouvencelle, mais la Mère car mère, je le serais bientôt aussi. Tout irait pour le mieux désormais.
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Tansy
An 282, Vivesaigues

Recroquevillée sous les draps de son lit, Lysa avait détourné la tête pour éviter de recevoir les rayons du soleil dans les yeux lorsque sa servante était venue tirer les rideaux. La demoiselle de Vivesaigues n’avait aucune envie de se lever. Ses cheveux, d’ordinaire parfaitement coiffés, étaient emmêlés autour de son visage, preuve de sa difficulté à trouver le sommeil suite à la discussion qu’elle avait eu avec son père.

La veille, la noble lady avait pris son courage à demain pour annoncer la nouvelle de sa grossesse à son père. Elle savait qu’il serait furieux ; en perdant sa virginité avant d’être mariée, elle avait dérogé aux lois des Sept mais avait également fait baisser considérablement la valeur qu’elle pouvait avoir dans la contraction d’une alliance avec une autre grande famille. Sans compter qu’Hoster Tully était déjà très en colère envers le jeune valois qu’il avait hebergé chez lui. Non content de se battre en duel pour l’amour de sa fille aînée, Petyr Baelish aurait donc également séduit sa plus jeune fille, sous son propre toit, alors qu’il avait tant faire pour lui ? Comme on pouvait facilement l’imaginer, Lord Hoster avait été fou de rage en apprenant ce que sa fille était venue lui dire. Il n’avait pas mâché ses mots à l’égard de Petyr, tapant violemment du point sur la table et haussant la voix comme jamais. Lysa avait tenté de retenir ses larmes et avait gardé le regard baissé, tâchant de s’excuser tout en défendant Petyr. Ils étaient amoureux, expliquait-elle. C’était aussi de sa faute.

Mais les larmes, à la fois de colère, de tristesse et d’effroi, s’étaient échappées de ses yeux clairs lorsque son père avait rendu son verdict ; pas question pour lui de voir sa fille épouser Petyr Baelish, il voulait qu’elle se débarrasse de cet enfant.

Ses mots l’avaient tout simplement horrifiée. Comment pouvait-il lui demander ça ? Comment pouvait-il lui demander de commettre un meurtre, de devenir une femme infanticide ? Jamais, elle ne consentirait ! Elle le lui avait bien dit. Il n’avait qu’à la renier, dans ce cas, et elle quitterait Vivesaigues pour élever son enfant seule dans le Val auprès de Petyr ou même dans les campagnes. Peu importe où, en fait, mais elle ne tuerait pas cet enfant. Elle lui donnerait naissance et l’élèverait dans la richesse ou dans la pauvreté, dans la légitimé ou dans l’illégitime.

La jeune fille resta plusieurs heures cloitrée dans sa chambre, déprimée et vidée de toute force vitale. Elle y était recluse car son père l’avait confinée entre ses quatre murs. Au dehors, tout le monde ignorait ce qui se passait. Même Catelyn ne devait pas être au courant de la raison de la dispute qui avait éclaté entre eux.

Il lui fallait se lever cependant. Il lui fallait prendre les choses en main. Elle devait écrire à Petyr, le prévenir de sa grossesse et s’arranger pour lui faire parvenir cette lettre par corbeau. Puis, il lui faudrait peut être s’arranger pour fuir avec un peu d’argent et prendre la route vers le Val. Combien de temps s’écoulerait avant qu’elle puisse tromper la vigilance de son père ? Et combien de temps  lui faudrait-il pour rejoindre les Doigts ? C’était si loin et si dangereux pour une jeune femme seule…Mais, tant pis. Si son enfant n’était pas en sécurité ici, alors il lui faudrait partir. La protection du fruit de cet amour qu’elle ressentait de manière si pure et sincère était sa première priorité.

C’était en début de soirée. Lysa, qui n’avait pratiquement pas quitté le lit, venait tout juste de se redresser pour s’asseoir au bord du lit lorsqu’une servante pénétra à nouveau dans sa chambre. « Lady Lysa, votre père demande à vous voir. », lui dit-elle.
« Je ne veux pas lui parler. », répondit-elle.

« Lady Lysa, votre père m’a demandé de vous préciser qu’il s’agissait là d’un ordre non-discutable. »

Lysa soupira. Quelle plaie que son père soit aussi son seigneur. C’est bien pour cela qu’elle ne pourrait pas rester dans le Conflans si elle partait. Il lui faudrait aller loin, hors de la juridiction de son père. Et encore…Hoster Tully avait des amis partout. Comment ferait-elle s’il lançait des hommes à sa poursuite et prévenait les maisons voisines de sa fugue ?
« Je n’irais pas lui parler. Je n’en ai pas envie, et de toute façon, je ne suis pas apprêtée. », répondit-elle. Non, elle ne voulait pas se retrouver en sa présence pour l’instant. C’était au-dessus de ses forces ; elle était encore bien trop choquée par la teneur de ses propos. Si vraiment elle devait fuir, il lui faudrait se montrer calme et conciliante afin que son père n’ait plus guère de soupçons quant à ses intentions. Et actuellement, elle ne se sentait pas capable de jouer la comédie. Pas encore.

Quelques minutes plus tard, Hoster frappa pourtant à la porte de la chambre de sa fille. Lysa s’était habillée mais ses cheveux étaient toujours dans un état catastrophique. La jeune fille ouvrit légèrement la porte, méfiante.
« Que voulez-vous, Père ? », demanda-t-elle, déjà sur la défensive. En revoyant son visage, elle réentendait ses propos. Le ton que prit son père l’étonna cependant. Il lui parla avec calme, lui disant qu’il était conscient d’avoir été dur avec elle la veille. Il voulait avoir une conversation calme, disait-il. Ils parleraient ce soir, après le dîner. Où était passée sa colère ? Elle semblait envolée. Aurait-il réfléchi ? Aurait-il changé d’avis sur ce qu’il convenait de faire ?
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Tansy
An 282, Vivesaigues

Lysa s’était apprêtée avec élégance pour rejoindre son père. Elle avait tâché de masquer les rougeurs de ses yeux à l’aide d’une poudre de la même teinte que sa peau et avait pris le temps nécessaire pour coiffer ses longs cheveux roux. Elle espérait le meilleur ; son père s’était adressé à elle avec calme lorsqu’il était venu la chercher, cela pouvait être un bon signe. Il semblait résigné. Mais, résigné à quoi ? A la laisser épouser Petyr ou à la renier ?

Le rejoignant dans son bureau, elle avait pris place face à lui après une révérence de circonstance. Elle s’était montrée polie tout en restant sur ses gardes et maintenant un ton assez froid. La jeune fille n’oubliait pas les horreurs que son père avait proféré. Elle ne demandait que cela ; entendre que ses mots avaient dépassés sa pensée et qu’il ne pouvait envisager un tel crime. Mais en attendant, elle restait très méfiante face à ce père qu’elle ne reconnaissait pas.
Autour d’une tasse de thé brûlante, la conversation s’était rapidement orientée vers le vif du sujet.

« J’ai décidé de te laisser épouser Petyr Baelish, si tel est ton souhait. »,
s’était résigné Lord Hoster, dans un soupir. « Ce garçon ne te rendra guère heureuse, j’en suis certain, mais maintenant que tu portes son enfant… », Il ne termina pas sa phrase, la laissant en suspens. On en devinait cependant aisément la fin ; elle s’était offerte à lui, alors elle avait choisi son destin. La jeune fille se sentit infiniment soulagée et une joie sans nom illumina son regard. Son père ne lui laissa cependant guère le ton d’ajouter quelque chose. « J’écrirais à Lord Baelish moi-même pour le mettre au courant de la situation. Cependant, tu dois impérativement garder le secret sur ton état ; tu n'en parles à personne, pas même à Catelyn ou Edmure. Si tu en touches un mot à quiconque, j’annulerais les négociations. »

Lysa acquiesa. Le ton de son père n’était point aussi dur qu’elle l’aurait imaginé. Il était plus résigné et fatigué que froid. Cela lui fit de la peine. Elle savait à quel point cela lui coutait de l’autoriser à épouser Petyr. Certains diraient de lui qu’il est fou, de laisser sa fille épouser l’homme qu’elle aime, en dépit de la raison d’état. Et si sa grossesse devait être cachée jusqu’à son mariage, les plus intelligents devineraient sans doute que cet enfant arriverait bien rapidement au sein du couple et aurait sans doute été conçu au préalable.

N’y tenant plus, Lysa se leva et s’approcha de son père pour l’enlacer. Il n’était pas que son seigneur et en ce moment, c’était véritablement en tant que père qu’il se comportait, faisant passer son amour pour sa vie plutôt que son rôle politique. « Merci Père. Merci, merci, merci. », répéta-t-elle, ivre de gratitude. Elle le sera dans ses bras, redevenant un instant la petite fille adorée de son père qu’elle fut dans son jeune âge. « Je sais à quel point cela vous coute…Et je vous suis infiniment, infiniment reconnaissante. » Son père était le meilleur père au monde, pensa-t-elle en cet instant. Elle l’embrassa sur la joue, pleine d’amour pour lui et pour ce sacrifice politique qu’il faisait pour elle en consentant à la laisser épouser un futur lord d’un si petit domaine.

Se détachant de lui, elle ajouta : « Je dois vous demander pardon. Je sais que je ne me suis pas comportée comme une jeune femme digne de mon rang. Je vous ai désobéi et j’en suis sincèrement désolée… Sans doute ne pouvez-vous pas me pardonner encore, mais je travaillerais à obtenir ce pardon, Père. », dit-elle, sérieuse. Elle retrouva cependant rapidement son sourire pour ajouter : « Je sais que vous pensez beaucoup de mal de Petyr, et il est vrai qu’il a également à se reprocher un mauvais comportement. Mais, je le connais bien. Je sais que je serais très heureuse avec lui car en dépit de ses maladresses, c’est un homme bon, et il m’aime réellement. », déclara-t-elle.

« Bien. Nous verrons…J’espère pour toi que tu as raison, ma fille », répondit Hoster. Il invita d’un geste de la main Lysa à s’asseoir à nouveau face à lui. « Assieds-toi donc et finis ton thé », lui dit-il.

La jeune fille s’exécuta et prit à nouveau place face à son père. Elle souffla sur le breuvage dont elle n’avait pour l’heure bu qu’une seule gorgée car il était bien chaud.

« Ce thé a un goût qui m’est inconnu », dit-elle. « Qu’est ce donc, père ? »
« Un mélange d’herbe diverse, je ne sais pas exactement. Tu pourras demander à la servante. », répondit-il en buvant lui aussi dans sa propre tasse. Ce qu’elle ignorait, c’était qu’ils ne buvaient pas la même chose.
Lysa acquiesa, naive. « Ce n’est pas mauvais », dit-elle en souriant toujours à son père, plus heureuse que jamais. En cet instant, de toute façon, le plus horrible des thés lui aurait paru aussi doux que la sensation de son corps allongé sur un matelas de plume après un long trajet à chveal. Tout semblait rentrer dans l’ordre. Tout allait pour le mieux. Ils discutèrent encore un petit instant. Elle osa timidement demander si elle pouvait au moins écrire à Petyr elle aussi. Son père approuva, à condition que sa lettre parte quelque jours après celle qu’il adresserait à Lord Baelish lui-même. Lorsqu’elle se leva enfin, l’entrevue terminée, Lysa s’arrêta devant la porte et se tourna une dernière fois vers Lord Hoster :
« Si c’est un garçon, mon choix est fait. Peu importe l’avis de Petyr, il s’appellera Hoster, comme vous. », lui dit-elle. Elle lui adressa un dernier sourire et une dernière révérence avant de le quitter. Elle avait déjà tourné la tête et fermé la porte quand les yeux de son père devinrent humides de culpabilité et qu’il plongea sa tête entre ses mains, effondré. C'était la dernière fois qu'il verrait sa fille lui sourire.
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Tansy
An 282, Vivesaigues

« Mon cher Petyr,
Comment vous portez vous ? Votre blessure vous fait-elle toujours autant souffrir ? Je regrette que vous ne soyez plus ici à Vivesaigues, où je pourrais prendre soin de vous. Il ne s’est pas écoulé un jour depuis votre départ sans que je ne pense à vous […] »


Après le dîner, j’avais pris ma plus belle plume (une grande et délicate plume bleue avec quelques mèches rouges, parfaite pour une Tully) pour écrire à Petyr sans tarder. J’avais tant à lui raconter. J’espérais que son père Lord Baelish ne lui annoncerait pas la nouvelle avant moi, même si cela était peu probable étant donné que mon père avait insisté pour que son courrier à Lord Baelish précède celui que j’enverrais à Petyr. De ma plus belle écriture, je traçais l’histoire de notre amour. Je lui racontais la découverte de mon état et comment cela m’avait tout de suite réjouis plutôt qu’inquiéter. Je lui parlais ensuite de père et de sa colère, ne m’éternisant cependant pas trop là-dessus. Je préférais faire place aux bonnes nouvelles et en venait rapidement à lui annoncer que j’avais obtenu sa bénédiction et que nous pourrions donc être à deux, et bientôt à trois, rapidement. Une fois glissée dans mes vêtements de nuit, je relisais cette lettre plusieurs fois. Je n’étais jamais satisfaite de la tournure de mes phrases, désirant toujours rajouter plus de détails, mais mon écrit était déjà suffisamment long ainsi. Trop excitée par mon futur mariage pour me rendormir, je tâchais cependant de me raisonner ; j’étais enceinte, il fallait que je dorme. Je n’allais tout de même pas être trop impatiente pour m’endormir jusqu’à ce que Petyr et moi soyons de nouveau réunis. Ce serait trop épuisant !

D’une manière ou d’une autre, je finis par trouver le sommeil et mes rêves, sans surprise, me ramenèrent à Petyr. J’étais dans le Val et il y faisait froid. Petyr était à mes côtés et je tenais notre fils dans mes bras. C’était une vision idyllique où nous plaisantions ensemble, comme autrefois. Notre fils ressemblait tout à fait à son père, avec ses cheveux foncés et ses yeux clairs. Soudain, je sentis mon front s’humidifier. Il faisait si chaud…Mais c’était impossible ; je portais une fourrure, nous étions vraisemblablement en plein hiver. Pourquoi transpirais-je ainsi ?

« J’ai si chaud tout à coup. », dis-je à Petyr. Je sens alors que la force me manque. Petyr comprend et s’approche rapidement pour prendre notre enfant dans ses bras et appelle à l’aide juste avant que je ne m’évanouisse alors que l'un de ses bras refrène ma chute. Et c’est là que je me réveille, avec des restes bien réels de ce rêve devenu cauchemar. Portant une main à mon front, je le sens humide et une horrible douleur me tord le ventre. Le temps de revenir à moi, d’émerger de mon rêve et je me rappelle que je ne suis point encore la mère du petit Hoster de mon songe, mais toujours bel et bien enceinte.

Mon bébé.

Je portais la main à mon ventre, inquiète pour lui. Relevant ma robe de nuit, je la sentis coller à mes cuisses. A ce moment-là, je compris ce qui m’arrivait, avant même de passer ma main sur ma peau et d’observer mes doigts. Je sus que j’étais en train de perdre mon enfant et j’hurlais, terrifiée.

Étrangement, deux servantes débarquèrent immédiatement dans ma chambre. Comme si elles attendaient là, devant la porte, que je les appelle. Comme si elles savaient que j’allais avoir besoin d’elles...
« Je suis enceinte ! », leur dis-je rompant par obligation le secret. « Je suis en train de perdre mon bébé ! », gémissais-je en pleurant. La douleur était horrible mais tout ce qui m’intéressait était de l’empêcher de me quitter. Je ne voulais pas le perdre, par pitié je ne voulais pas le perdre.
Je dégageais les draps pour placer mes mains entre mes cuisses, pour tenter de le retenir en moi, n’ayant que faire que les servantes aient vue sur mon intimité. Du sang, il y en avait partout. Mes draps en étaient imbibés de toute part, ma couette également. J’hurlais à nouveau, découvrant cet horrible spectacle, de douleur mais surtout d’effroi. L’avais-je déjà perdu ?

« Aidez-moi ! », suppliais-je alors que je ne sais pour quelle raison, les servantes m’encourageaient à rester allongée et à me « calmer », comme si rien d’inquiétant n’était en train de se passer. Etaient-elles devenues folles ? Ne voyaient-elles pas qu’il fallait faire quelque chose ?

Déjà, le mestre entrait. Enfin, un homme de science ! Lui comprendrait, lui m’aiderait.

« Mestre ! Il faut m’aider, je suis enceinte, je perds mon bébé ! », lui criais je en le voyant entrer. Et là, je compris. Son regard, celui des servantes. Personne n’était étonné dans cette pièce. J’étais la seule à l’être. Ils savaient que ça allait arriver. Ils savaient.

J’hurlais à nouveau, d’une manière cette fois à glacer le sang de tous ceux qui se trouvaient à mes côtés.

Le thé.

Mon père l’avait fait. Il m’avait fait tuer mon bébé. Il me l’avait pris.
Mon propre père s'était arrangé pour que je tue mon bébé.
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