-45%
Le deal à ne pas rater :
PC Portable LG Gram 17″ Intel Evo Core i7 32 Go /1 To
1099.99 € 1999.99 €
Voir le deal


I prefer to see it as the promise of redemption [rp solo + FlashB]

Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
   


I prefer to see it as the promise of redemption

Aucun son ne parvenait à elle, comme si des mains invisibles serraient de toutes ses forces ses oreilles, l'obligeant ainsi à rester dans ce silence assourdissant. Il s'était abattu sur Bourg-Cabanes, forçant quiconque a la censure, et dès lors, plus rien ne semblait émettre le moindre bruit. Pas une seule résonance, juste une insonorité malaisante qui s'était immiscé sur cette cité flottante. Pourtant, elle entendait bien quelques choses, l'écho lointain de son cœur qui pulsait dans ses tympans, offrant un support à sa respiration et une mesure à ses pas. L'héritière des Rhoynars avançait droit devant elle, buttant contre des objets qu'elle ne pouvait pas voir, tant la poussière virevoltait à chacun de ses mouvements. Des volutes noirâtres ondulaient avec grâce autour de ses chevilles, déposant un dépôt gris sur ses vêtements. Tout semblait être recouvert par ce voile de particule qui dégringolait du ciel, tel des flocons de neige. Jamais la vagabonde n'avait observé ce phénomène, mais au vu des descriptions qu'elle en avait eu, elle se l'imaginait de cette manière. Des petites floches qui volaient dans les airs, mais son contact était chaud, presque agréable. Elles se désintégraient à sa rencontre, colorant sa peau dénudée de noir. Ce n'était pas de la neige, mais de la cendres qui la recouvrait. Autour d'elle, tout n'était que débris et désolation. Un monde engloutit par les flammes.

C'était comme si qu'elle ouvrait pour la première fois ses yeux et qu'elle découvrait ce qui se trouvait face à elle. Tout était si sombre, la ville était prise toute entière par la fumée qui lui piquait les yeux et empoisonnait sa respiration. Son regard cherchait désespérément un endroit, une embarcation, quelques choses qui avaient survécu à ce carnage. Mais rien n'avait été épargné. Tout avait brûlé. Pourtant, même si tous ses sens étaient happées par les ruines, Sydän n'arrivait pas à réaliser. Elle était paralysée, subissant un gel d'affect qui l'empêchait de ressentir quoi que ce soit, elle était simplement perdue. L'Orpheline de la Sang-Verte avançait, un peu au hasard, elle ne reconnaissait rien et n'arrivait plus à s'orienter.

La vagabonde tentait de mettre du sens sur ce qu'elle voyait, mais sa pensée n'arrivait pas à rationalisé cette vision. Jusqu'au moment où son pied traversa une planche instable, l'eau était glacée, mais sa peau était insensible à cette froideur. C'était un rappel à l'ordre, comme un électrochoc nécessaire pour se réveiller de cette léthargie. Réussissant à se dégager, la dornienne s'écroula en avant et tomba nez à nez sur une petite poupée à moitié calcinée. Ses doigts noirs caressèrent là où devait se trouver ses cheveux, c'était un geste machinal, mais plus elle effleurait cette matière qui s'effritait sous sa peau, plus les larmes lui montait aux yeux. Car alors ses souvenirs remontaient à la surface, luttant pour revenir à sa conscience. Cette poupée, c'était la sienne, tout comme cette péniche qui ne possédait plus de toit. Et pour la première fois, le silence se brisa par ce cris bestial qui sortit de ses entrailles. Sydän s'en brisa la voix. Sur ses genoux, elle se recroquevilla sur elle-même, s'inondant de larme.

Il y eut un bruit qui l'obligea de relever la tête, des pas résonnèrent derrière elle, un homme marchait, s'éloignant de son foyer qui brûlait d'un feu ardent. Tout son environnement avait été modifié, le voile sombre avait disparut, laissant la place à la lumière éblouissante, mais son regard embrumé de larme suivait cet inconnu qui portait cette tache de vin derrière la nuque. Ce n'était plus cette agonie primitive qu'elle ressentait, mais la rage qui prit l'entière possession de son corps. Sous les cris qui ressemblaient à ceux de sa mère, Sydän se mit à courir derrière ce soldat, mais alors qu'elle allait enfin l'atteindre, elle ressentit une vive douleur sur la base de sa nuque. D'un geste brusque, la vagabonde se réveilla en sursaut et massa son cou douloureux en cherchant du regard ce qui aurait pu la piquer. Un scorpion n'aurait pas pu s'immiscer dans sa péniche, mais immédiatement, elle vit le faucon à ses côtés. Royce l'observait et lâcha un huissement plaintif, mais ce n'était pas elle qu'il fixait nerveusement, mais ce qui se passait derrière elle. De l'eau flottait au-dessus de son pichet, d'un vase, de tout ce qui contenait cet élément si précieux aux yeux des Orphelins, mais avant même qu'elle puisse reprendre son souffle ou même d'essuyer ses larmes, le liquide tomba violemment sur le sol.


...
© sumptuous reign.
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
   


I prefer to see it as the promise of redemption

Les pieds dans l'eau, la tête vers les nuages, la vagabonde inspirait profondément. Elle tentait désespérément de vider son esprit de toutes pensées parasitantes. Mais en vain. Elle n'arrivait pas à ignorer ce qu'elle avait crut voir, et encore moins le cauchemar qu'elle avait eu le matin même. Respirant une nouvelle fois, Sydän s’élança dans les airs, se jetant à corps perdu dans cette effervescence de sensation. Ses mouvements de jambes projetaient de l'eau sur des cibles éloignés et ses bras s'élevèrent, en parfaite adéquation avec le soleil couchant. Le crépuscule se dessinait devant elle, mais la vagabonde n'en vit rien, car elle avait fermé les yeux. Savourant ce bref moment de paix qui n'appartenait qu'à elle, car lorsqu'elle se mouvait sur les eaux cendrées de la Sang-Verte, plus rien d'autres ne comptait. Elle se laissait guider par tous ses affects, se délivrant de toutes ses entraves. Des gestes fluides, la tête bien droite, elle devenait l'écho d'une danse connu de tout Orphelin. Dans cet instant, partagé par d'autres enfants Rhoynars qui l'avait rejoint, elle n'était plus la fille qui avait fait tous les mauvais choix, elle n'était qu'une laisser pour compte de plus. Une autre Orpheline trahit par la princesse Nymeria. Une exilée de plus.

Sa robe collait à ses jambes, rendant ses gestes plus difficile, mais elle appréciait cette résistance, ce contact froid qui lui procurait des frisson. Au loin, la voleuse entendait les complaintes de son peuple, des chansons pour ceux qui avaient disparut et pour ceux qui restaient. Malgré leurs apparences macabres, elles étaient le symbole de la vie et de la réjouissance pour ceux qui étaient encore là pour les chanter, de ceux qui n'oubliaient pas. Les chants des anciens s'entremêlaient harmonieusement avec celui des plus jeunes. Ils racontaient des histoires bien différentes, mais ils été marqués par cette même force qui animait le cœur des enfants Rhoynars. Chaque mot faisait alors sens, tant par leurs symbolismes que par leurs représentations. Ces chansons n'étaient pas anodines pour ses apatrides, elles étaient liées à leurs croyances, à leurs traditions et au monde qui était le leurs. Elles cristallisaient bien des émotions, les peurs les plus profondes, les espoirs les plus fragiles... Elles faisaient partie d'un héritage peu commun. Alors ils chantaient leurs litanies à ceux qui voulaient bien écouter, de plus en plus fort pour que la Rivière Mère les entende. Il y avait une sorte d'urgence dans leurs gestes et dans ses chansons, un besoin de transmettre et de hurler leurs lamentations aux grès de ce vent chaud. Un besoin de se faire entendre. Tous étaient réunis devant ce coucher de soleil et vivaient ce moment qui fut autrefois partagé par leurs ancêtres. Dans de tels rassemblements, Sydän avait l'impression que les Orphelins étaient accompagnés des disparus, qu'ils dansaient à leurs côtés et que leurs éclaboussements collectifs résonnaient à l'unisson avec les siens.

Son corps se mouvait avec grâce, pivotant sur les côtés, tournoyants dans cette eau froide. Tantôt délicate, tantôt abrupte, Sydän était en osmose avec la Rivière Mère. Elle la sentait à ses côtés, accompagnant ses moindres mouvements. Elle n'était plus seule. La vagabonde semblait apaisée, mais un cri la fit sursauter. Son bras, qui s'élançait au-dessus de sa tête, resta en suspens et sa jambe s'arrêta dans un demi-cercle, seule sa tête était libre de toute action. Dès lors, son souffle se coupa. Des bulles d'eaux, certaines plus grosses que les autres planaient au-dessus de la rivière. Certaines retombèrent presque aussi vite qu'elle avait rouvert les yeux, tandis que d'autres, comme celle qui tournoyait délicatement devant elle, continuait à s'éloigner de la Sang-Verte. L'orpheline n'arrivait pas à croire ses yeux, mais le spectacle qui se déroulait était bien réel.

...
© sumptuous reign.