[fb] L'ignorance d'un coeur feat Harlon

L'ignorance d'un coeur
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Harlon x Leeven.

Semaine 3, lune 5, an 302
Besoin de s'isoler, de prendre du recul, Leeven en avait eu besoin une fois la nuit tombée. Une journée où le petit Greyjoy était né, mais la guérisseuse était décidée à rester en ce lieu jusqu'au moment où elle pourrait dire qu'Alana était sorti d'affaire. Bien sûr, elle n'avait soufflé à personne, mais la fièvre de la grossesse n'était pas un fait à prendre à la légère et pouvait arriver à tout moment. Alana avait encore eu un accouchement difficile, elle allait donc devoir se reposer et la Botley ne venait l'examiner qu'à des heures d'intervalle dans la journée. Mais la nuit, elle n'irait pas l'embêter, étant certaine qu'on viendrait la faire chercher si des symptômes se déclenchaient. Elle se trouvait donc sur les remparts du château, enveloppé dans une fourrure et elle observait le ciel. Une journée bien occupée, entre Faïrie, le bébé, Alana et aussi, le fait à éviter Harlon. Elle l'avait bien aperçu au tournant d'un couloir, mais Leeven n'avait guère envie d'échanger avec lui en cette journée. Deux lunes étaient passées depuis qu'elle avait ouvert les yeux et l'épouse avait choisi l'ignorance à toutes autres actions. Se concentrant davantage sur la dragonne ainsi que son rôle de guérisseuse. Il ne fallait pas dire qu'elle ne souffrait pas de la situation, mais petit à petit, elle semblait s'habituer à être éloigné d'Harlon. Se disant même qu'il devait être heureux de ne plus l'avoir dans la pâte. D'ailleurs, elle s'était plus souvent retrouvé à dormir dans son laboratoire que dans leur propre chambre.

Là, elle pensait à sa mère, à son amour, non pour son père, mais bien Simon Toyne, le créateur de la fraternité bois-au-roi. Le seul homme que sa mère avait véritablement aimé. Il lui était étrange de se dire que sa mère avait leurréson père, comme les Botley l'avaient leurré elle. Preuve que pour certains point, elle tenait d'Artos Wendwater. Ce coeur doux qui était mort lors de la bataille du trident. Elle aimerait tellement posséder des souvenirs de lui, mais tout ce qu'elle pouvait visualiser était des histoires raconter par ses frères ou sa mère. Comme pour se sentir mieux, elle se mise à chanter, elle avait toujours aimé le faire et là, elle ne pouvait que chanter une chanson d'amour, une chanson qui exprimait vraiment les sentiments et tout ce qu'il était possible de faire en son nom. Une chanson non en l'ancien Valyrien, mais une que la troupe qu'elle avait suivie quelque temps lui avait inculquée. Cela la ramenait sur sa vie sur les chemins, de ces moments fait d'insouciances. Leeven se sentait finalement en paix, les yeux fermés, elle se laissa emporter par sa propre voix. Loin d'imaginer qu'une personne venait d'arriver dans son dos.

Sa chanson, elle la chanta jusqu'au bout et ce fut à son dernier mot que toute sa mélancolie lui revint en plein coeur. D'un grand souffle, elle vint à ouvrir les yeux de nouveau. La guérisseuse revenait à la réalité. Ce ne fut seulement qu'à ce moment-là qu'elle perçut un bruit derrière elle. Un bruit si particulier qu'elle n'avait nullement besoin de se retourner pour savoir de qui il s'agissait. 

- Tu m'espionnes Harlon !

Il l'avait finalement trouvé. Tout doucement, elle se retourna vers lui et vint à laisser glisser son dos contre les pierres des remparts pour se retrouver à son niveau. La flamme d'une torche éclairait son visage. Il était si beau, s'en doutait-il ? D'une voix calme, elle vint à avouer : 

- Faire le déplacement pour soutenir ton ami...est un beau geste !

L'ignorance d'un coeur
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Harlon x Leeven.

Semaine 3, lune 5, an 302
Tant d’événements s'étaient déroulés depuis l'arrivée de Leeven, autant de fait que de pensée qu'il n'avait pas contrôlé. Il ne pouvait le nier, elle avait été une bénédiction pour cette famille, apportant à chacun quelques choses d'important. Une force dissuasive pour le patriarche, son dragon était dorénavant, un atout majeur pour la maison Botley. Et même si cela ne plaisait pas à l'ancienne Waters, le serpent ailé était une partie intégrante de ce mariage, il en avait même été la cause. Finalement, peut-être que Sawane aurait eu ce poste au conseil restreint de Balon sans cette nouvelle arme, mais rien en était aussi sûr. La bâtarde était devenue la fille que Tayla n'avait jamais eue et avait toujours désirée, un soutien féminin qui lui faisait tant de bien. Une poupée à taille humaine qu'elle pouvait habiller et dont la gentillesse la ravissait. Sans compter la bonne image qu'elle donnait à cette maison, une guérisseuse qui offrait de son temps pour le bien d'autrui. Un acte rare chez les Botley.

Quant à ses frères, bien qu'ils aient bien souhaité l'avoir comme femme-sel, ils ont su s'adapter à ses décalages et à sa vision du monde qui étaient loin d'être celle des Fer-nés. Mais à sa manière, peut-être qu'elle avait réussit à leur ouvrir les yeux sur le monde qui les entourent et sur la richesse qu'il pouvait contenir en dehors des pillages et des viols. Son aîné était parti à l'aventure, gonflé d'espoir de découvrir des rivages enchantés, mais pour le moment, son équipage n'était toujours pas revenu. Toutefois, Harlon ne s'inquiétait pas, il avait foi en ses dieux pour le protéger, même si sa mère avait perdu tout optimisme. Et puis il y'avait tout cet amour que Leeven lui accordait, bien qu'il n'était pas certain de le mériter. Et d'en avoir assez pour le lui rendre. Jamais il n'avait cru que c'était aussi difficile d'avoir une épouse. Bien entendu, il l'appréciait réellement, mais elle attendait plus. Des mots qui restaient silencieux.

Toutefois, il était là, présent à Pyk. Un endroit qu'il n'appréciait pas particulièrement. Il se tenait face à elle, une femme magnifique qui se tenait sous cette lune naissante. Le rayon gris illuminait sa chevelure blonde, faisant apparaître des couleurs presque irréelle. Il avait écouté cette chanson qu'elle chantait parfois, lorsque personne ne croyait l'écouter. Mais bien qu'il restait silencieux, l'aventurière se crispa et l'accusa de l'espionner. Ce qui eut le don de faire apparaître un sourire goguenard sur son visage. Il aurait bien voulu répondre quelques choses, mais il savait pertinemment que s'il disait un seul mot de travers, elle se refermerait comme une huître. Une propre censure qui eu l'effet escompté, car la jeune femme s'assit à ses côtés et lui fit un compliment déguisé. Un beau geste, il était vrai. Toutefois, il était avant tout à Pyk pour elle. Juste pour elle.

Tous les deux avaient passé tellement de temps à s'ignorer, à s'éviter en changeant de couloir. Jamais ils n'avaient eu une dispute aussi forte et surtout, jamais ce fut elle qui éclatait le plus. Mais il devait être réaliste avec lui-même, c'était elle qui en souffrait le plus, car tous ses espoirs avaient volé en éclats, tel un miroir qui s'écrasait au sol. Et jamais un miroir ne pouvait être réparé sans laisser des cicatrices. Cela faisait une lune à rester à l'écart et il devait se l'avouer, cela lui faisait du bien d'être à ses côtés, assis dans le silence d'une nuit étoilé.

- J'ai entendu dire qu't'avais fait du bon travail avec Alana. Elle a eut d'la chance de t'avoir à ses côtés, dit-il sans même la regarder.

L'insulaire fixait les constellations qui se dessinaient sur leurs têtes, il se perdait dans cette étendue qui le faisait tant rêver. Une utopie qu'ils partageaient peut-être, après tout, c'était elle qui était monté sur son dragon et volé au-dessus de l'île pour rejoindre sa patiente. C'était après tout, la raison de sa venue, car il voulait s'assurer qu'elle allait bien.

- Comment s'est passé ton premier vol avec Faïrie ? Demanda-t-il en plongeant son regard azuré sur le sien.

Il le savait bien, il était loin de réussir à se faire pardonner son manque de tact, de considération, d'amour. Mais il faisait ce qu'il pouvait pour améliorer les choses.

L'ignorance d'un coeur
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Harlon x Leeven.

Semaine 3, lune 5, an 302
Le couple avait pour compagnons la lune et les étoiles. De parfaits spectateurs pour ses retrouvailles qui n'avaient surtout que trop trainer. Leeven se trouvait près de celui-ci qui lui avait fait découvrir ce qu'était une peine de coeur. L'éviter lui semblait impossible à présent, mais sa présence eut le don de la rassurer. Malgré la rancœur à son égard, elle n'en oubliait pas ses sentiments et surtout les sensations en sa présence. Pour lui, elle ressentait un amour pur, un amour qui ne pouvait exister qu'une seule fois dans une vie se disait-elle. Un amour qui différait de celui pour Faïrie, car si elle était capable de toute affronter pour le dragon, à ce moment précis, elle ne savait pas si elle en serait capable pour Harlon. Non, pas après la découverte de la raison de leur union. Le silence s'était installé, un silence ou souvent le couple se retrouvait sans que cela vienne les troubler. Leur meilleur instant de paix se trouvait dans le silence. 

- J'ai entendu dire qu't'avais fait du bon travail avec Alana. Elle a eut d'la chance de t'avoir à ses côtés

Leeven écoutait ce compliment sans même lui porter un regard. Il était rare qu'Harlon vienne à reconnaître la chance qu'ils avaient avec ses connaissances en médecine et, en toute autre situation, elle se serait réjoui de l'entendre prononcer ces mots. Là, elle ne préféra même pas répondre, s'il voulait lui tendre la main, il allait devoir faire bien mieux. Mais, elle vint tout de même à tourner son visage vers lui, l'observant pour le coup. Son regard était porté vers les étoiles et ce fut à ce moment-là qui vint à la surprendre en détournant son regard vers ses propres yeux.

- Comment s'est passé ton premier vol avec Faïrie ?

Son regard, qui pouvait bien y résister ? Leeven avait toujours été captivé par celui-ci, comme un vilain animal carnivore qui l'appelait à lui pour la dévorer. Elle mit un certain temps et bien reformuler la question dans son esprit et d'un coup, ses yeux reflétèrent la surprise.

- Tu m'as vue ?

Il était certain que cela n'avait pas dû passer inaperçu à Lordsport, quoique, un envol de Faïrie était devenu plus que routinier, mais l'avait-on vu sur le dos de la dragonne ? Harlon l'avait-il vu aussi ?! Oui, tant de questions s'imposaient à son esprit. Puis finalement, elle se laissa porter par l'envie de partager de ce moment, un sourire apparut sur son visage :

- Cela m'a semblé tellement irréel...j'ai eu peur, pour sûre, mais je me suis senti tellement libre...c'était merveilleux Harlon, la vue de là-haut est tellement différente, le monde en bas semble... Insignifiant, petit. C'était comme si plus rien n'existait hormis Faïrie et moi.

Là, il semblait que plus aucune rancoeur existait en son âme, et pourtant, elle ne lui avait pas pardonné, mais son envie empressant de fournir des détails fut plus forte que sa colère. À ce moment précis, il semblait que les étoiles vinssent se reposer dans ses yeux, tellement il pétillait de bonheur à l'évocation de son premier vol.

- Elle m'a quand même fait une mauvaise blague. J'étais tellement pressée de me rendre auprès d'Alana, que je me suis dit pourquoi ne pas tenter, sauf que déjà, Faïrie au début, ne semblait pas être en accord avec ma décision et se mit à s'envoler au moment où j'allais descendre, puis surtout, elle m'emmena pas du tout dans la bonne direction. J'aurais pu y être aussi vite à cheval. Un léger rire s'échappa de sa gorge. Mais il est bien mieux de monter à dos de dragon qu'à cheval, crois-moi 

L'ignorance d'un coeur
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Harlon x Leeven.

Semaine 3, lune 5, an 302
Pour le Fer-né, son épouse avait été aveuglée par les contes et légendes qui berçaient les petites filles. Leeven était comme toutes les autres femmes finalement, elle avait rêvé du grand amour qui l'entourerait de ses bras aimants. Quelle désillusion que cela avait dû être. Un miroir brisé ne peut redevenir lisse et sans tâche, mais de ses bases morcelés, peut-être pouvaient-ils construire autre chose. Car certes, ce mariage avait été motivé et scellé dès que ce dragon fut découvert par la famille Botley, mais il y avait eu de l'amour. Juste pas autant qu'elle aurait espéré. Et peut-être qu'elle avait raison, peut-être que sans cette dote, jamais elle n'aurait prit le nom de Botley.

Plongeant son regard bleuté dans le sien, Leeven semblait décontenancé. Elle était surprise par cette question qui sortait de nulle part, mais qui avait motivé son départ pour Pyk. La guérisseuse n'arrivait pas y croire, si bien qu'elle posa des mots sur son étonnement. L'avait-il vu s'envoler dans les airs sur le dos de Faïrie ? Pour seule réponse, il acquiesça légèrement de la tête avec ce sourire en coin si caractéristique. Un rictus qui fut contagieux. Il la trouvait si belle sous ce tapis de constellation. Si désirable lorsqu'elle détaillait cette expérience hors du commun. Dès lors, plus rien ne semblait s'interposer entre-eux, aucune colère, pas de famille et encore moins le dragon. Ils se retrouvaient, assis sur le sol poussiéreux, à observer les étoiles et à s'écouter. Et s'il devait être honnête avec lui-même, Harlon trouvait cela agréable.

Ce sentiment de liberté, l'estropié l'avait déjà ressentit. Toutefois, ce n'était pas sur le dos d'un animal ailé, mais lorsqu'il prenait la mer. Il pouvait alors ouvrir les bras pour accueillir les tumultes de l'océan. Il se rappelait encore le bonheur que cela lui procurait, mais surtout le manque, car cela faisait longtemps qu'il n'était pas parti à bord d'un boutre, en quête de nouveau trésor.

- Cela devait être merveilleux, reconna-t-il avec légèreté.

Son épouse riait à l'évocation de ce souvenir, elle devait se revoir sur le dos de l'animal. Revivant chacune de ses émotions.

- Où allais-tu atterrir alors ? Continua-t-il sur le même timbre de voix que son épouse.

Il ne pouvait le cacher, il aurait aimé lui aussi vivre cette expérience, connaître le frison du danger et de cette liberté qui lui manquait tant.

- Vas-tu retenter l'expérience pour rentrer à Lorsport ? Questionna-t-il sur un ton dégagé.

Une interrogation qui semblait si anodine, mais dont la réponse était des plus importantes. Car maintenant qu'elle pouvait prendre son envol, la jeune femme pouvait fuir ses îles et continuer sa vie loin des Fer-nés, loin de lui.