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With sea and salt - ft. Thracy

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« with sea and salt »
An 300, lune 10

Alana Greyjoy se trouvait dans la chambre qu’elle partageait d’ordinaire avec son époux qui pour l’heure était absent. Comme toutes les pièces du château de Pyk, cette chambre aux murs de pierres grises était un peu austère mais telle était la vie sur les îles de fer. Heureusement, il suffisait de se rendre à la fenêtre pour observer le sublime paysage des falaises de Pyk sur lesquelles s’écrasaient dans un grand fracas les tempétueuses vagues. C’était une mélodie qu’affectionnait beaucoup la née-Volmark,  tant attachée à ses îles natales qu’elle n’avait jamais quitté de sa vie. Mais en cet instant, cette chanson aquatique la ramenait indéniablement à tous ses hommes partis en mer combattre pour leur liberté. Tous ses hommes courageux dont son époux et son jeune frère Maron.

Après avoir été bénie par le bonheur de devenir mère pour la première fois, la lady avait vu son époux prendre la mer sur son navire à l’assaut d’une indépendance murement réfléchie et amplement désirée. Elle pouvait cependant trouver écho à ce qu’elle vivait actuellement en la personne d’Alannys Greyjoy, sa belle-mère, qu’une première révolte avait déjà éprouvé auparavant. La femme-roc de Balon Greyjoy ne devait pas seulement s’inquiéter du départ d’un époux et d’un frère mais aussi du départ de ses deux derniers enfants vivants ; Asha et Theon. Alana, heureusement pour elle, avait encore sa fille auprès d’elle. Son adorable bébé aux cheveux blonds avait refermé ses petites mains sur l’un de ses doigts tandis qu’elle la nourrissait au sein. Halena, c’était ainsi que le couple l’avait nommée, ignorait de son jeune âge ce qui était en train de se jouer en mer, de l’importance que cela avait pour les îles de fer et était bien trop petite pour y prendre part, évidemment.

Ayant terminé de nourrir sa fille, Alana déposa la petite, qui commençait à tomber doucement dans les bras de Morphée, dans son berceau. Elle rattacha le haut de sa robe à l’aide de sa fibule puis vérifia son reflet dans le miroir. Enfin, après avoir appelé une servante pour veiller sur sa petite Greyjoy endormie, la lady quitta la pièce avec l’intention de faire quelques pas dehors. Alors qu’elle arrivait dans la cour intérieure du château, bien vide par rapport à l’ordinaire, elle remarqua Thracy qui marchait – ou plutôt roulait – vers elle. Thracy était un de leurs serfs ; le jeune garçon avait été ramené d’Essos par Theon l’année précédente. Il avait la particularité d’être incapable de marcher ce qui en apparence, pouvait le rendre bien inutile au servage. Mais pourtant, le jeune garçon était plus habile qu’il n’y paraissait. Il devait d’ailleurs travailler en ce moment sur une broche pour la petite dernière de la lignée Greyjoy. Le bijou ne devait cependant pas être trop ostentatoire ; Alana avait très vite expliqué à Thracy, qui savait en réaliser, que sur les îles de fer, la mode n’était pas aux parures surchargées. Les vêtements se voulaient bien plus simples que sur le continent, même pour les nobles, et remplissaient surtout leur rôle utilitaire. Dès lors, évidemment, les fer-nés ne considéraient pas qu’un bébé avait besoin de porter des bracelets ou des boucles d’oreilles. Mais une broche à l’effigie du kraken familial pourrait souligner efficacement la tenue de la petite fille du seigneur des îles sans pour autant l’encombrer. Après tout, Halena faisait partie de la famille suzeraine du territoire et peut-être, si l’indépendance leur revenait enfin, deviendrait-elle-même une princesse.

« Bonjour, Thracy. », dit Alana en croisant la route du jeune serf. « Alors, tu as terminé cette broche dont tu me parlais ? », demanda-t-elle gentiment. Si Thracy était à ses ordres, Alana ne le traitait pas avec méchanceté pour autant. Le servage n’était pas l’esclavage et les îles de fer n’étaient pas les cités libres.



*

@Thracy : Voilà, j'espère que ça te convient Smile
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With sea and salt - ft. Thracy 28.9


With Sea and Salt ¤ FT Alana Greyjoy


An 300 – Lune 10



Les pavés secouaient le véhicule de Thracy, dans la percée qui le menait à la cour intérieure. Il avait pris l'habitude des cahots galopant le long de ses muscles, dans sa poitrine et ses épaules, à ne faire qu'un avec lui. Au moins, le circuit n'était pas impossible. Le garçon sourit à l'air frais, chargé d'odeurs marines, qui lui prit les narines. Les vagues roulaient dans ses oreilles et il pouvait, à cette seule musique, se figurer les noirs coteaux fouettés par la mer, arrosés d'écume et de lumière éclatant sur leurs flancs de concert avec les lames.
Comme il venait de s'acquitter de ses besognes domestiques, il pouvait profiter d'un moment dehors afin de consacrer ses mains et son esprit aux arts qui le réjouissaient tant. Madame appréciait ce qu'il confectionnait : le garçon savourait sa chance de pouvoir conserver une place aux travaux d'esthétique dans son quotidien. Les objets qu'on lui réclamait sur les Îles de Fer devaient rester d'une élégante sobriété, assortis à l'esprit ferme, puissant et austère de ces lieux qu'imprégnaient force et fierté. Cela lui convenait.

Arrivé à l'extérieur, il inspira à plein poumons et son dos s'enroula en arrière pour se dégourdir dans des étirements. Ses yeux ambrés levés au ciel burent, dans les teintes bleutées des nuages, un peu de l'océan de l'autre côté du mur. Enfin, Thracy tira de sa besace le petit paquet qui protégeait le bijou auquel il allait mettre la dernière main. Précautionneusement, il ouvrit les pans du vieux tissu et en tira une broche de bois flotté qui, à force de danses de ses doigts et de sa lame, avait pris la forme d'un kraken. Le serf s'était appliqué à dénicher deux minuscules cailloux lisses et quasi transparents – à force d'avoir été polis par les vagues – dont la couleur azure lui avait plu pour donner des yeux à la créature. Une pointe de résine aidait à les tenir en place dans les deux cavités creusées par ses soins. L'invalide passa une délicate couche de sève, lentement posée à l'aide d'un pinceau improvisé, sur les tentacules afin de leur offrir un aspect luisant. Ne restait qu'à tailler en pointe le dard à l'arrière de la broche et à en fignoler l'encoche.
Il sifflotait, penché au-dessus de son ouvrage. Dans l'effort, il se pinçait parfois la lèvre ou laissait sa langue l'humecter. Sa main repoussait régulièrement les mèches châtain-rousses qui lui tombaient près des yeux. Son esprit voguait sur diverses pensées. Madame aimerait-elle sa création ? Thracy espérait lui faire cet humble plaisir : le château était si morne, en l'absence des hommes partis conquérir une indépendance dont le serf pouvait imaginer la légitimité aux yeux des insulaires. L'humeur d'Alana laissait deviner ses angoisses, ses espoirs, ses prières au Noyé afin de voir revenir tous ses proches avalés par l'horizon... Pour ce qui était de souhaiter leur victoire, le garçon le faisait en tant qu'appartenant à ce domaine, mais sans s'appliquer davantage à des considérations politiques qui lui échappaient. Et puis il y avait maintenant la princesse Halena – salutaire présence pour sa mère, si esseulée à l'instar d'autres Femmes-Roc. Il fallait que Messire Theon revienne à son épouse et à sa fille.
Thracy se surprit à penser qu'il serait lui-même triste si un drame devait survenir : il ne se sentait vraiment pas mal dans la maison de celui qui l'avait pourtant capturé. On avait d'abord été interloqué de sa présence, il s'était résigné à devoir essuyer d'énièmes regards méprisants, avant que Madame soit parvenue à faire admettre sa valeur, son utilité, et qu'il se fasse céans sa place de souris. Le garçon se sentait bien traité. Alana était bienveillante avec lui et, pour le lui rendre, il faisait tout afin de ne jamais décevoir. D'autres serfs souffraient tellement plus, dans les mines ou les champs... Ce n'était pas juste...
Il secoua la tête à ce constat. Thracy avait fini par comprendre que l'existence ne tenait pas de la justice, mais davantage d'un jeu de crescendos et accalmies de vagues en tempête. Son esprit s'en revint ici-bas quand la broche arriva à son terme. Il laissa la sève sécher, puis remballa l'artefact dans l'enveloppe sur ses genoux. Ses main attrapèrent les roues du siège et, se redressant, il vit la longue silhouette de la Lady approcher dans la cour. Cela tombait bien. Thracy vint à sa rencontre. De respect et comme de coutume, il inclina légèrement la tête, baissa les pupilles.

« Bonjour Madame » répondit la petite voix un peu traînante à son salut.

Un sourire timide éclot à ses lèvres lorsque Alana l'interrogea quant au bijou. Il releva à tâtons ses yeux jusqu'au visage de la Lady penché vers lui, encadré de son ample chevelure blonde où venait se perdre le vent. Elle venait sans doute de mettre la princesse à coucher après l'avoir nourrie, fidèle aux habitudes du nourrisson qui se coulaient dans les heures du jour en une paisible routine que Thracy aussi connaissait maintenant.

« Oui, elle est là. »

L'infirme rouvrit le paquet et lui présenta la broche au creux de ses mains en coupelle. Le fauteuil roulant couina au léger tangage de ses pieds : montrer ses productions impulsait toujours un peu de nervosité au garçon. En attendant le verdict de la Dame Greyjoy, il songea au bien étrange rituel qu'il avait aperçu la veille au bord de l'océan, et dont il espérait savoir davantage. Madame connaissait beaucoup de choses. Et comme elle semblait contente de lui, il pourrait peut-être se permettre de lui soumettre un pan de sa curiosité – certes si grande et sur tellement de choses qui restaient encore des mystères !


With sea and salt - ft. Thracy 28.10

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« with sea and salt »
An 300, lune 10

Alana se demandait parfois comment Thracy parvenait à se déplacer à Pyk. Avec ses falaises, ses pentes et ses rochers au bord de la mer, l’île ne permettait pas le plus aisé des voyages pour quelqu’un qui comme Thracy, ne pouvait pas compter sur ses deux jambes pour le porter. Et pourtant, le jeune garçon, qui avait dû se débrouiller seul dans bien des villes outremer, parvenait d’une manière ou d’une autre à se frayer un chemin. Tant mieux car il aurait été impensable de le prendre pour serf s’il lui fallait quelqu’un pour pousser sa chaise à roulettes ; un serf n’a pas de serviteur, il est lui-même le serviteur.

La princesse se rappelait de l’arrivée du garçon sur les îles puisque c’était Theon lui-même qui l’avait ramené dans son navire. Il ne devait pas avoir plus de douze ans le jour où le futur serf avait débarqué à Pyk. Quel avenir l’attendait sur les îles ? Il était si jeune, beaucoup de choses étaient possibles. Peut-être se sentirait-il un jour plus fer-né que pentoshi. C’était le cas de certaines femme-sels qui en venaient parfois à considérer les îles de fer comme leur véritable patrie mais aussi de certains serfs qui trouvaient l’amour et érigeaient ensuite leur propre famille sur ses falaises infertiles. Alana ignorait si Thracy pourrait un jour fonder sa propre famille de libres enfants fer-nés à Pyk. Premièrement car elle ne savait pas si la paralysie du jeune garçon l’empêchait aussi de devenir père, comme c’était le cas d’Harlon Botley, et ensuite car sur des îles où la force physique est une caractéristique vénérée, un jeune garçon comme Thracy peinerait peut-être à attirer le regard d’une jeune femme. Mais bon, qui pouvait savoir après tout ? Ce n’était pas non plus comme si le garçon n’était bon dans aucun domaine, comme il l’avait prouvé en faisant parler pour lui ses talents. En tout cas, Alana ne pouvait que souhaiter à son jeune serviteur de connaître une telle chance car elle avait remarqué, à sa sollicitude quant à la santé de la petite lady Halena, qu’il appréciait les enfants et cela traduisait peut-être chez lui l’expression d’un désir d’avoir un jour sa propre descendance.

Alana saisit délicatement l’objet que lui tendait son jeune serf et l’observa en détail. Comme le voulait les mœurs de Pyk, ce n’était pas là un bijou ostentatoire. Alana possédait quelques parures et des boucles d’oreilles de valeurs ainsi que de jolies robes qui lui plaisait de porter quand banquet il y avait. Après tout, elle était une lady de la maison Greyjoy, la maison suzeraine de leurs îles. Mais néanmoins, elle savait qu’elle ne pouvait se vêtir ou se parer comme une princesse targaryenne, sans sobriété. Une femme des îles de fer devait ressembler à une femme des îles de fer. Et comme secrètement, Alana possédait tout de même un amour pour les belles choses, elle le déplorait parfois mais seulement en pensée.

La broche n’était composée que d’élément naturel, du bois et de la pierre, mais cela correspondait bien à la mentalité fer-née. Après tout, la couronne des rois du trône de grès n’était pas une couronne d’or ou de diamants mais une couronne dite de bois flotté. Celle qui bientôt deviendrait une princesse des îles de fer apprécia le travail réalisé sur ce bijou ; le bois était bien lisse et le rendu était joli. Cependant, elle eut également une petite inquiétude en observant cette broche à l’effigie du kraken destinée à sa fille.

« C’est du beau travail, Tharcy. »,
dit-elle en retournant l’objet. « Mais, es-tu certain de la fixation de ces pierres que tu as utilisées pour les yeux ? Il ne serait pas prudent qu’Halena porte une telle broche sur sa robe si les pierres risquaient de se détacher et d’arriver dans sa bouche. A cet âge, ils veulent gouter tout ce qui leur tombe sous la main ! »
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With Sea and Salt ¤ FT Alana Greyjoy


An 300 – Lune 10



La Lady observait de près la broche qu'elle tenait avec précaution entre ses mains. Son expression satisfaite réchauffa une nouvelle fois le cœur de Thracy, au milieu du temps et des mœurs arides de ces îles. Il suivit du bout des yeux le mouvement de ses pupilles le long des courbes du bijou. Un sourire joyeux fleurit aux lèvres du garçon quand elle apprécia la qualité de son ouvrage.

« Oh merci Madame, j'suis très content qu'y vous plaise. Et j'espère qu'y plaira plus tard à Mad'moiselle. »

Halena n'était clairement pas encore en âge d'un jugement esthétique. Lorsqu'elle gagnerait en âge, peut-être apprécierait-elle aussi ces parures et divers autres arts ? Ou simplement les objets nécessaires à démontrer sa position sociale et son autorité. L'avenir le dirait. Vint cependant juste derrière une remarque judicieuse d'Alana, portant sur un élément qui en effet présentait d'éventuels risques... Le rose monta aux joues du serf et il répondit aussitôt :

« Eh bien... La résine est efficace. Mais... c'est vrai qu'on sait jamais après tout, et j'voudrais surtout pas que... Si vous voulez je décore les yeux juste en les sculptant et je les retire, ces pierres. Elles pourraient trouver une aut' utilité. Pour vous par exemple ? »

La proposition avait jailli tout naturellement, alors que l'infirme imaginait déjà ces sphères azurées montées en bague, ou nouées entre autres artefacts le long d'un collier. Les images fusaient si vite dans sa tête – et les mots avec. Aussi prestes que lorsqu'il inventait des créations à mesure qu'il allait ramasser sur la grève des matériaux aux formes et teintes inspirantes. Ses roues patinaient souvent sur le sable et les galets. Il devait impulser beaucoup de force dans ses bras, prendre souvent des pauses, choisir de longs détours plutôt que les chemins directs mais arides, pousser avec le bout de ses pieds pour franchir certains obstacles – néanmoins sa chasse en valait la peine. Thracy avait même récupéré de veilles planches issues d'épaves décarcassées : il s'était appliqué à les cacher à divers endroits stratégiques de l'île pour venir les chercher et les disposer en guise de rampe quand nécessaire. Plusieurs insulaires tantôt lui souriaient, tantôt s'amusaient ou sifflaient de mépris face à ses acrobaties – tant pis ! L'ingéniosité était une autre force, se répétait-il souvent afin de ne pas se décourager lorsqu'il essuyait certains regards ou commentaires peu agréables.
Et justement, à propos de forces, le serf se trouva à nouveau envahi par la scène de la veille. Il releva les yeux vers la Lady Greyjoy et osa enfin :

« Madame, j'voulais vous d'mander... Hier depuis les cuisines j'ai vu un moment impressionnant sur la plage. Y avait des hommes avec des sceptres. On avait l'air d'chanter des mélopées. Puis l'eau a avalé un enfant, longtemps, très longtemps sous des mains qui l'pressaient. J'ai eu peur pour lui mais après, on l'a tiré, et y a eu tous ces gestes pour lui donner à boire de l'air après de la mer. Qu'est-ce... qu'est-ce que ça signifie ? »

Ses mains se tortillaient dans son écharpe effilochée tandis qu'il parlait. Pourvu que Madame ait un peu de temps à perdre avec lui et soit d'humeur à lui apprendre ces choses.


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An 300, lune 10

"A Mademoiselle."

Alana sourit légèrement en tentant d’imaginer ce à quoi ressemblerait sa fille lorsqu’elle serait une demoiselle. Nulle doute qu’elle serait très belle, avec les gênes de ses parents. La lady de la maison Greyjoy pensa qu’elle espérait de tout cœur que Theon serait toujours là pour voir Halena devenir une jeune fille. La petite Greyjoy n’avait que quelques lunes et Theon ne s’était pas montré pour l’heure des plus à l’aise avec sa petite. Mais, cela viendrait, Alana n’en doutait pas. Elle pouvait déjà imaginer son époux, plus tard, se disputer avec l’un de leur sujet car il aurait approché de trop près leur fille. Theon savait très bien faire preuve de jalousie quant à son épouse…Sa fille devrait sans doute en faire les frais elle aussi.
« Cela serait préférable, en effet », répondit Alana à la proposition de son serf. La sécurité de sa petite chérie primait sur tout. « Je suis sûre que tu leur trouveras un autre usage », dit-elle, en parlant des perles. Thracy était en effet un jeune garçon ingénieux, qui avait beaucoup d’imagination pour les travaux manuels.  

Thracy paraissait contrit de ne pas avoir pensé au danger que pouvait éventuellement représenter de si petits objets pour un enfant de l’âge d’Halena. Il ne devait pas avoir cotoyé beaucoup de bébés, pensa Alana. Pour elle qui s’était beaucoup occupée de son frère Urron lorsqu’il était encore incapable de marcher ou encore côtoyé de nombreux nouveaux nés du côté de sa très nombreuse famille maternelle, les Forgefer, ces choses-là coulaient de sources. Pour Theon également, elle se doutait que cela ne devrait pas être aussi évident. Il avait bien côtoyé les jeunes enfants Stark, dans le Nord, mais on demandait rarement un garçon d’apprendre à s’occuper des plus petits…

Thracy lui raconta ensuite une curieuse scène qu’il avait pu observer depuis les fenêtres des cuisines qui offraient une vue partielle sur la plage en contrebas des falaises.

« Oh, c’est tout simplement un baptême par noyade que tu as vu. Les autres serfs ne t’en ont pas parlés ?
», demanda Alana. « Si l’enfant que tu as vu est revenu à lui, alors il est maintenant bien plus fort et vigoureux qu’autrefois, grâce à la force que le Dieu-Noyé lui a insufflée », expliqua-t-il. « Ce qui est mort ne saurait mourir, mais se lève à nouveau, plus dur et plus vigoureux », cita-t-elle. « C’est ce que nous disons par ici. »

« Le Dieu que tu priais à Pentos ne met pas la force de ses fidèles à l’épreuve ? », demanda-t-elle. La jolie blonde ne se souvenait plus si elle avait déjà demandé à Thracy dans quelle foi il avait été élevé. D’ailleurs, elle en savait peu sur les religions qui pullulaient en Essos. Elle avait entendu parler de la foi du Maître de la Lumière car l’un de ses cousins Forgefer avait une femme-sel qui était née dans cette foi. Mais, elle n’en savait pas grand-chose, si ce n’est que leur Dieu était un Dieu de feu et de flammes.
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With Sea and Salt ¤ FT Alana Greyjoy


An 300 – Lune 10



Thracy accueillit d'un petit hochement de tête la correction de la Lady quant à sa prononciation écorchée de Mademoiselle. Il fallait qu'il se débarrasse de sa fichue façon de manger des morceaux de mots – après-tout, cela devait relever du savoir vivre dans le service d'une noble maison. Le serf demeura silencieux, surprenant le sourire tendre de Madame tandis qu'elle devait songer à sa fille. Sans doute l'absence de son père... Accompagnée de nombreuses question sur ce que deviendrait cette petite princesse. Quittant ses pensées, Alana lui donna confirmation quant aux perles.

« Entendu, Madame, alors je vais faire ça de suite. »

Le sujet fut aussitôt évacué et Thracy se redressa, appuyant son menton sur son poing pour écouter les détails que lui donnait la Lady quant au baptême. C'était donc ça. Une renaissance signant une vie de bravoure octroyée par le Noyé. Une épreuve, aussi. Le garçon se demanda une seconde s'il arrivait que des jeunes gens n'y survivent pas. Que pensait-on alors ? Qu'ils n'auraient pas été dignes de porter les armes Fer-Nées, ni méritants des eaux de l'au-delà dans lesquelles – disait-on – des sirènes servaient les défunts valeureux sous les bons auspices du Dieu ?

« Ah, c'est donc de là qu'elle vient, votre devise... Oui, je comprends mieux. C'qui... euh... Ce qui tue pas, ça rend fort et ça lie au Dieu qui donne sa puissance. »

Les questions d'Alana quant aux divinités qu'il priait jadis le plongèrent dans un bref embarras. Trimballé de cité en cité à travers Essos par ses propriétaires, il n'avait jamais pu s'attacher pleinement à aucune culture locale, à aucune religion. Pourtant, l'enfant mourait d'envie de combler toujours plus avant sa soif de connaissance, en particulier de la Nature ainsi que des sujets les plus mystiques et mystérieux. Le petit invalide n'était même pas sûr que ses maîtres de naguère se reconnaissaient en une foi fixe – sous le vernis de la piété de circonstance prompt à varier en fonction des villes fréquentées. Aussi le timide serf éludera-t-il toute réponse personnelle, pour préférer peindre un rapide tableau des cultes dont il avait entendu parler :

« Bien sûr, y a des épreuves aussi pour les dieux en Essos. Par contre elles sont assez différentes selon les croyances. Pour R'hllor, y a des fois des bûchers. Mais la vraie épreuve, elle est dans l'âme et dans les actions, que j'me rappelle de c'que disait une prêtresse. Faut choisir le Bien et la Lumière. C'est difficile... y a des moments où... par exemple si on a faim on vole et du coup c'est l'Mal, mais si on est obligés d'le faire... Alors j'me suis souvent demandé comment on pouvait juger ou tout noir ou tout blanc. »

Thracy s'aperçut qu'il commençait à suivre le fil de ses souvenirs et associations d'idées. Il rentra légèrement la tête dans ses épaules puis s'appliqua à se recentrer, afin de ne pas ennuyer Madame.

« J'me rappelle aussi du Grand Étalon, qu'ils disaient, les Dothrakis de passage sur les marchés. Ah, et y a le dieu Multiface. On le vénère à Braavos. Avec lui, b'en pour une épreuve c'est une épreuve ! Y paraît que ses fidèles, y doivent tuer et perdre jusqu'à leur personnalité. Et on lui paie le tribut avec les morts, c'est ses adeptes qui font leur toilette. Il a plein de personnalités ce dieu ! Y paraît même pour certains que Qohor, ou le Grand Étalon des Dotrakhis, eh b'en ce serait lui ! Sinon y a des prêtres guerriers, pour les cultes qui veulent des offrandes de sang quotidien. Mais j'ai jamais su en échange de quel bienfait pour les croyants... Enfin... Non, pardon, c'est pas c'que j'veux dire... » se corrigea-t-il après un court sentiment de honte. « Une religion ça doit pas être du commerce, du donnant-donnant avec les dieux, ce serait bien prétentieux... Mais si les gens, ils sont prêts à des sacrifices pour un dieu quoi, b'en c'est qu'ils doivent trouver dans le culte des choses qui les guident, qui les apaisent ? Le Dieu-Noyé par exemple Madame, est-ce qu'en plus de sa force qu'il donne aux Fer-Nés, il a des richesses davantage pour l'esprit, des enseignements, des pensées ? »

Le corps frêle du garçon s'animait. Ses mains allaient et venaient, accompagnant de gestes alertes tous ces souvenirs qui cascadaient de ses lèvres. Comme il aimait s'y replonger et surtout, les partager ! Ses multiples interrogations mystiques venaient régulièrement s'ajouter en contrepoint à la fresque de spiritualités ainsi offerte à Lady Greyjoy. Thracy se sentait si ignorant et voulait comprendre. Son discours n'en était parfois que plus maladroit et décousu, mais sincère.

Il fouilla dans sa mémoire et répondit, quant à ce que lui disaient les autres serfs :

« Oh y m'ont bien conté quelques légendes, mais jamais causé du baptême non. Souvent, on s'partage aussi les histoires de nos cités d'origine. Et... y parlent des... des sacrifices pour le Dieu Noyé parfois. Il lui faut recevoir des vies humaines ? C'est pour quoi ? Et... comment les offrandes, elles sont choisies ? »

Son regard s'était quelque peu assombri tandis qu'il posait ces questions auxquelles il avait souvent pensé. Avoir assisté une fois à un de ces sacrifices le marquait encore. En Essos, le garçon s'était également trouvé nez à nez, à quelques reprises, avec de pieuses immolations. Il se souvint de son effroi, de son cœur serré pour la victime. Dans ses terres d'origine aussi bien que sur les Îles de Fer, il avait préféré à chaque fois se rassurer en se disant qu'une raison à cela devait exister. Que des gens infiniment plus savants que lui devaient la connaître et étaient respectés pour cela. Qu'il la demanderait quand viendrait l'occasion.


With sea and salt - ft. Thracy 28.10
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« with sea and salt »
An 300, lune 10

Des devises, Alana en avait porté deux. Elle était née Alana Volmark, première et unique fille de Lord Urras Volmark, sur l’île d’Harloi durant la belle saison d’été. De ce moment à celui de son mariage, c’était la devise des leviathans qu’elle avait brandi ; « surgissant des vagues », comme la créature redoutable de leurs armoiries. Depuis son mariage avec Theon, Alana était une dame de la maison Greyjoy qui portait les couleurs de la seiche dorée sur fond noir et les mots qui accompagnait ce blason ancestral ; « nous ne semons pas ».

« Ce qui est mort ne saurait mourir » n’était pas la devise de la maison Greyjoy ou d’une autre maison des îles de fer. C’était là les mots des fidèles croyants fer-né du Dieu-Noyé.

« Je ne dirais pas que c’est une devise », rectifia Alana. « C’est vrai que tu as du souvent l’entendre ici à Pyk, mais il s’agit plus d’une citation religieuse que nous fer-nés avons coutume de prononcer, en référence à notre Dieu. La devise de la maison Greyjoy est tout autre. T’en souviens tu ? », lui demanda-t-elle. Les mots de la maison de la seiche faisaient allusion au raid et donc au fait que les fer-nés n’avaient guère besoin de s’adonner à l’agriculture car ils parcouraient les mers pour prendre sur les côtes étrangères ce dont ils avaient besoin.

Alana eut un léger rire lorsque Thracy lui expliqua qu’il était difficile de savoir ce qui était bien ou ce qui était mal selon les dieux, citant l’exemple du vol. « Le Dieu-Noyé, lui, ne nous en veut pas si nous allons prendre par la force de quoi nous nourrir en Essos », plaisanta-t-elle. « Que cela ne t’encourage pas, cependant, à tenter de dérober des objets à tes maîtres, Thracy ! », ajouta-t-elle toujours avec le sourire. Elle doutait que Thracy ne tente un jour de la voler. La punition réservée à un serf qui oserait s’y frotter serait très dure et cela serait dommage pour le jeune garçon de risquer ce qu’il avait désormais. Certes, il avait été capturé et emmené loin de sa patrie. Mais, autrefois, Thracy devait lutter chaque jour pour trouver de quoi se nourrir. Aujourd’hui, à Pyk, il était certes serviteur à vie de la maison Greyjoy, mais il était nourri et logé dignement.

La née-Volmark avait déjà entendu parler des nombreuses religions qui fleurissaient en Essos. Certaines habitantes devenues femmes-sels, ici même à Pyk ou à Harloi, pouvaient témoigner de ces autres croyances qu’elles avaient connues. Mais, Alana connaissait peu les principes et les divergences de ces religions étrangères. Thracy lui, semblait en savoir bien plus ; il s’était lancé dans un flot de paroles ininterrompues, lui citant le Dieu des peuples du cheval et le Dieu aux multiples visages.

« Bien sûr. Il attend de nous que nous constituons des familles unies et un peuple tout aussi uni telle une grande famille. Il nous inspire à être fort et vaillant, à endurer les souffrances de la vie sans se laisser abattre à l’image de la terre si belle mais si rude qu’il nous à accorder. Il protège les hommes en mer et les femmes en couches. Et lorsque l’on le prie avec le cœur, je pense que l’on peut l’entendre dans le bruit des vagues et sentir qu’il nous écoute et entend notre foi et nos demandes. », répondit Alana, qui en fervente croyante, partageait volontiers son expérience de sa foi avec le jeune étranger. Le serf semblait réellement intéressé par la foi des fer-nés. Peut-être justement s'était il senti perdu face à toutes ces différentes fois en Essos, et cherchait-il aujourd'hui la sienne ? Alana se demanda si Thracy ferait partie de ces serfs qui finissaient par se convertir à la foi du Dieu-Noyé et passaient l'épreuve du baptême. Se pourrait-il qu'en renaissant plus fort, le jeune garçon retrouve l'usage de ses jambes ? C'était tout de même difficile à imaginer, mais seul le Dieu lui même pouvait juger de ses plans.

Le jeune garçon l’interrogea ensuite sur les sacrifices. Il arrivait en effet que des sacrifices par noyades soient pratiqués par les fer-nés, pour le Dieu-Noyé. Mais, cela était tout de même assez rare, pensait l’épouse de Theon, par rapport à d’autres religions comme celle du Dieu du feu.

« Il arrive que des prisonniers soient sacrifiés par noyade, c’est vrai. Cela est tout de même assez rare. Les sacrifiés se retrouvent alors dans les demeures du Dieu Noyé, sous l’eau, là où le Dieu festoie avec les sirènes mais aussi prépare ses attaques contre le Dieu des Tornades. Les sacrifiés sont des présents pour lui. Cela peut constituer des bras supplémentaires pour l’aider dans son combat contre le Dieu des Tornades, ou de belles femmes dont il appréciera la présence. », expliqua-t-elle. Les sacrifiés n’étaient pas, en revanche, des fer-nés. Les enfants de la mer ne devaient pas faire couler le sang entre eux, cela était proscrit, sauf en de rares cas, comme des cas de trahison.


HRP : Voilààà j'espère que ça te convient <3 Désolé pour le retard ^^"
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With sea and salt - ft. Thracy 28.9

With Sea and Salt ¤ FT Alana Greyjoy


An 300 – Lune 10



« Oh, d'accord ! » acquiesça Thracy quand la Lady lui apprit qu'il fallait plutôt nommer proverbe religieux cette phrase si couramment égrainée en tous coins des Îles de Fer.

Il pencha la tête sur le côté sans que son sourire ne s'en décrochât et, main au menton, laissa défiler la cohorte des sentences ouïes au gré des chemins. Certaines lui plaisaient, d'autres l'intriguaient. La devise des Greyjoy, devait-il s'avouer, relevait plutôt de cette dernière catégorie. Quand la Dame la lui demanda, il glissa d'une voix un peu traînante :

« Je crois qu' c'est ''Nous n'semons pas''. »

Semer, il trouvait cela beau. C'était se couler dans le rythme des travaux et des jours, récolter les fruits de son labeur – voire davantage quand la terre se montrait clémente. Le garçon imaginait le ventre d'une mère prodigue dans la rondeur des collines et les étendues de champs que l'horizon courbait. Mais aux Îles de Fer, le sol se voulait aride, plissé, rocailleux. Les insulaires ne pouvaient pas semer. Alors il n'avaient guère le choix que de piller. Nécessité était loi. S'en faire une devise cependant... Arborer leur besoin de voler, voilà qui troublait le petit invalide que l'indécrottable honte de cette activité bouffait naguère. Quoique... À travers cette phrase des Greyjoy devait vibrer surtout l'éloge de la force essentielle aux raids. Pas de terre à engrosser mais la mer pour demeure.
Et justement, la Lady en vint à plaisanter quant au vol que pratiquaient les Fer-Nés, confirmant ce que Thracy avait entrevu : des règles, des valeurs, cela ne peut que se courber selon les circonstances, s'adapter – et ce qui est accepté ici, là bas sera réprouvé. Le Bien, le Mal ; le Noir, la Lumière, cela lui paraissait trop absolu pour être humain. Et pourtant, se demandait le garçon, se pourrait-il que certaines vues ou sensations dépassent des frontières et offrent des ententes plus que des discordes ?

« On chipe quand on a b'soin. J'étais p'têt déjà Fer-Né dans l'âme sans l'savoir en Essos. » glissa-t-il, l’œil félin et une courbure espiègle à ses sourcils, préférant déguiser dans l'autodérision la gêne que lui inspiraient en vérité ses actes de vagabond les moins reluisants.

Derrière cette plaisanterie, en vérité il ne savait pas encore si le Noyé représentait une lecture du monde où il se retrouverait assez pour y souscrire. Le temps le dirait. Quand la Lady l'avertit néanmoins sur le vol – quoique toujours sur une note légère – il retrouva tout son sérieux pour ne lui laisser aucune suspicion le concernant, et affirma cette fois sans nulle trace de badinerie, franc :

« Oh non Madame, ça jamais. »

Pourquoi chaparderait-il après tout ? Ici, il avait un toit et à manger. Oh certes contre sa liberté... Toutefois à cet éternel dilemme, entre le loup libre mais rachitique et le chien repu mais à collier, Thracy avait son camp. Du moins le destin avait choisi pour lui. Pour son bien peut-être ? Certaines réponses quant à l'ordre des choses appartenaient aux dieux. Il n'aurait pas la prétention de savoir.
Un seul problème taraudait le garçon. Attendue l'aridité de leurs terres, les Fer-Nés étaient certains de leur droit à piller. Mais lui, quand il brigandait en Essos car il avait faim et que ses recherches d'embauche restaient vaines, il n'avait pas le droit. S'il se faisait prendre on le punissait. Le droit, on entend dire qu'on le donne... mais n'est-ce plutôt pas qu'il se prend ? Ces questions demeureraient néanmoins dans son cœur et ne passeraient jamais le seuil de sa bouche : si dans sa tête elles n’émanaient que d'une sincère envie de comprendre les tournis du monde, aux oreilles de Madame ce serait peut-être flirter avec l'insolence que de les poser.

Le serf aima la façon poétique dont la Lady lui parla du Noyé. La divinité inspirait la vaillance tandis que la prière, en échange, coulait le cœur des fidèles en elle comme les vagues autour de sa demeure. Se figurant la chose tel un tableau, il se laissa aller à esquisser à son tour :

« C'est beau, c'est comme si y avait toujours un va-et-vient entre les gens et l'divin. Un lien entre le minuscule et l'immense. P'is que quelque chose se joue qui nous dépasse. P'têt nous protège... même si parfois c'est abrupt. » Il venait d'ajouter cette nuance alors que Lady Greyjoy lui répondait quant aux sacrifiés. « Ah... des présents. Mais comment c'est l'combat contre l'Dieu des Tornades ? Comme à la surface où des guerriers meurent ? Mais s'y sont dans l'eau, c'est qu'y sont déjà morts, et d'après l'adage y peuvent plus mourir... Qu'est-ce qui s'passe alors quand un guerrier perd un combat chez le Dieu Noyé ? »

Alors que son imagination quêtait ainsi des détails pour se peindre la fresque, Thracy baissa les yeux vers la broche destinée à Mademoiselle. Déjà, sa lame venait de faire sauter les deux perles ainsi que la Dame l'avait demandé. Elle s'échinait maintenant à sculpter de subtiles prunelles.


With sea and salt - ft. Thracy 28.10


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« with sea and salt »
An 300, lune 10

« Correct », répondit Alana lorsque le jeune Thracy devina avec succès la devise de la famille qu’il servait désormais. Il était arrivé aux fer-nés de posséder des terres à semer, pourtant. Bien sûr, jamais ils n’en auraient pour autant délaissés les îles de fer, trop chères à leur cœur. Mais qui avait oublié le royaume que s’était bâti le grand Harren le Noir, en s’emparant notamment du Conflans ? Certainement pas Alana, puisqu’il s’agissait l’un de ses ancêtres.

L’épouse de Theon Greyjoy esquissa un sourire lorsque Thracy plaisanta en disant qu’il avait peut-être déjà l’âme d’un fer-né alors qu’il vivait (et chapardait) en Essos. Si la née-Volmark nourrissait certains préjugés à l’égard des gens des contrées vertes, elle ne se montrait pas pour autant hostiles à la présence de ceux, d’Essos ou de Westeros, que le destin avait amené à devenir insulaire. Au contraire, c’était avec plaisir qu’elle renseignait les étrangers sur la culture, l’histoire ou les mœurs fer-nées. Elle aimait tant cette terre impitoyable qui l’avait vu naître qui lui était facile de partager son attachement à ce que sa contrée avait de meilleur. Certains adoptaient d’ailleurs les îles de fer, malgré leur climat et leur sol rude et leur mode de vie différent. Et ceux qui n’étaient pas arrivés sur les îles de leur plein gré ne faisaient pas exception à la règle ; combien ne se sentait pas finalement chez eux à Pyk ou à Harloi ? Combien avait fondé une famille avec un ou une fer-née ?

« Peut-être. », répondit-elle. « Dans ce cas, le Dieu-Noyé a bien fait de mettre Theon sur ton chemin afin de te ramener sur nos terres »

Qui sait ? Le jeune Thracy serait peut-être plus heureux et se sentirait peut-être plus chez lui sur les îles de fer que nulle part ailleurs en Essos.  Elle ne pouvait que le lui souhaiter. Il semblait s’acclimater rapidement, en tout cas et être plein de curiosité à l’égard de sa nouvelle patrie…Tout semblait donc présager qu’il ferait partie de ceux qui l’adoptaient pleinement un jour.

La princesse eut un léger rire, nullement moqueur ceci dit, lorsque Thracy lui demanda comment se passait le combat entre le Dieu Noyé et le Dieu des Tornades. « Je dois dire que je n’y ai jamais pris part », répondit la princesse, attendrie. Il était difficile de savoir comment se déroulaient exactement les choses, là, sous l’eau. Cependant, elle pouvait tout de même éclairer l’immigré d’Essos sur le sujet. « Le Dieu-Noyé veille sur nous. Il veille à notre union en tant que peuple, à nous inspirer courage et sécurité. Lorsqu’il a l’avantage, la mer est calme, elle porte nos hommes vers la victoire et la richesse, nous sommes forts, ensembles. Lorsqu’au contraire, c’est le Dieu-Tornade qui se déchaine et reprend du poil de la bête, la mer, notre meilleure amie, peut devenir notre ennemie. Elle peut nous prendre nos hommes par les tempêtes et par le vent. C’est un combat perpétuel. Ils y semés de petites victoires et de petites défaites comme de grandes victoires et de grandes défaites. Le Dieu-Tornade a rarement le dessus, mais il est sournois. Il sait se cacher un temps pour revenir soudainement.», expliqua-t-elle.

« Enfin ! », s'exclama-t-elle ensuite, repensant à son mari, à l’assaut du Conflans sur ces vagues aimées qui pouvaient parfois devenir dangereuses, même pour les insulaires qu’ils étaient. « Le Dieu-Noyé est plus fort. Son armée est plus grande. Ne parlons pas de l’autre Dieu ; il est mauvais et ne mérite pas notre attention »
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With Sea and Salt ¤ FT Alana Greyjoy


An 300 – Lune 10



Les mots ayant une histoire autant que les êtres vivants, Thracy ne résista pas à l'envie de connaître les individus qui donnèrent naissance au ''Nous ne semons pas'' de ses propriétaires.

« À qui est-ce qu'on doit vot' devise ? Et elle est âgée comment ? »

Âgée... Il en parlait comme d'une vieille femme respectable. Une de ces Anciennes, ayant tant de choses à raconter, portant des mémoires à conserver. Le petit invalide se demandait quelle personnalité, quelles circonstances avaient pu, à un moment donné, amener ces choix – ou ces nécessités – de vie sans semence et dont la courte phrase témoignait à sa façon.
Penché sur son ouvrage, il mettait la dernière main à la broche de Mademoiselle, cette fois dépourvu de tout danger pour le bébé. De fins creusets remplaçaient, en guise de regard, les perles que le garçon garda précieusement en besace, dans l'attente d'une prochaine réalisation où elles trouveraient une seconde vie. Relevant les yeux vers Lady Greyjoy, il cueillit sur son visage l'expression d'amusement qu'y avait fait naître sa vision – celle d'un destin au singulier sens de l'humour, qui aurait mis en lui quelque chose d'un Fer-Né avant l'heure... et amené Theon pour le lui révéler. À son tour il glissa un :

« Oui, peut-être. Les voies du Noyé seraient impénétrables. »

Son futur devrait se montrer bénéfique, si l'hypothèse avait du vrai. Il fallait dire que pour l'instant, Fortune était favorable au garçon. Aussi se voulait-il consciencieux et redevable, en échange et en miroir – miroir comme la mer en offrait tant, en particulier sur ces îles qui vivaient en permanence avec les caprices des vagues, tantôt gouffres noirs, tantôt lames qui pleurent, tantôt reflet qui se plaisait à renverser le ciel, les bateaux, les capitaines.
Une vision des flots en entraînant une autre, Thracy se laissa porter, un navire sur la vague, par le récit que lui peignait la Lady quant aux humeurs de la mer. L'enfant se plut à imaginer que les plis de la houle étaient un visage aux rides changeantes. L'une de ces faces de parchemins qu'avaient les vieux vénérables et qui, en l'occurrence, exprimaient les humeurs du Dieu. Un jour calme, pour lui et ses fidèles ; le lendemain : batailles peineuses, crescendos et accalmies des vagues quand le tempétueux rival faisait des siennes. Cela mériterait des poèmes ! Y en avait-il d'ailleurs ? Le garçon aimait entendre quelque sage, rhapsode ou aède chanter des exploits. Il se souvenait de conteurs aux coins des rues en Essos, des prêtresses de Volantis, de la mémoire des hauts faits valyriens encore présente par fragments à Meereen.

« Ç’aurait été grandiose ! » dit-il quand Madame Greyjoy signifia avec humour n'avoir pas été en mesure d'assister au combats. En revanche elle savait, pour le Dieu des Tornades, les sirènes et l'infra-monde du Noyé. Où donc était la limite entre le savoir et le croire, se demandait le serf. « D'ailleurs pour la partie que vous connaissez, c'est comment ? Est-ce qu'en plus de ses prêtres, le Noyé a poètes et faiseurs d'histoires ? Je... j'saurai pas les lire mais... j'aime entendre ces choses. »

Et tant qu'à s'interroger quant à la force prodiguée par le Noyé, Thracy se sentit chatouillé par une autre question. Tendue, il fallait l'admettre. Peut-être même plutôt, un espoir, une tentation secrète. Voire un risque de superstition... car il se demanda soudain si ce serait bien sain de fonder son éventuelle confiance dans le Noyé sur ce détail. Allons ! Autant consulter sans crainte Madame, bien savante quant à sa foi et qui répondrait sans détour. Il se lança, quelque peu timide, craignant l'esprit honteux ou naïf de ce qu'il s'apprêtait à demander. Mais qui ne tentait rien...

« Madame... Est-ce que, par rapport à la force que prodigue le Noyé... Est-ce qu'il... » les mots lui manquèrent pour aborder le délicat sujet et, comme souvent, ses mains brodèrent la suite : elles englobèrent ses jambes assises dans un mouvement circulaire, quasi dansant. « Et le seigneur de Lordsport, celui qui rampe... Est-ce qu'il se pourrait que le Dieu puisse... »

Phrase derechef en suspend. Il fallait dire que de croiser, il y avait quelques lunes de cela, cet autre homme invalide en ces îles austères – mais lui, très important, noble et Fer-Né – avait pulsé tant de nouveaux sujets d'intérêt chez Thracy... déjà si prompt à se passionner pour chaque rencontre.


With sea and salt - ft. Thracy 28.10

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« with sea and salt »
An 300, lune 10

« Je dois dire que je l'ignore…Je pense que les fer-nés disent cela depuis toujours. Nous priions le Dieu-Noyé avant l’arrivée des Andals à Westeros et comme tu le vois, ils n’ont pas réussi à nous imposer leurs Sept Dieux. », répondit Alana. Thracy était décidément bien curieux et posait autant de questions qu’un enfant. Alana appréciait l’intérêt qu’il portait à leur culture, mais n’avait pas toujours les réponses. Elle-même ne s’était jamais posé cette question concernant l’origine ou la datation de cette incantation religieuse. Cela semblait être ancré dans leur culture depuis toujours.

« Mmh, pas tout à fait. Si j’y avais mis les pieds, cela signifierait que je n’étais plus de ce monde »,
répondit Alana avec le sourire quand Thracy lui dit que cela aurait été grandiose qu’elle ait pu participé à un banquet du Dieu. « Il y a des histoires, oui. Il y a même des ouvrages. Beaucoup connaissent surtout celui qui a été écrit par un mestre. Il regroupe les légendes de notre peuple, et certaines concernent de près ou de loin les hauts faits de notre Dieu », répondit Alana.

Le jeune garçon osa ensuite timidement poser une question. A vrai dire, cette question avait également effleuré l’esprit de la princesse mais elle n’en connaissait pas vraiment la réponse. Qui pouvait vraiment savoir ce que le Dieu était en mesure d’accomplir ? Sa foi l’empêchait de douter de l’étendue de sa puissance et des miracles qu’ils étaient peut-être en mesure de provoquer. Cependant, elle n’avait jamais vu un homme blessé ne plus l’être par les suites d’une immersion dans l’eau. La force qui gagnait un homme après avoir survécu à son baptême par noyade n’était pas forcément synonyme de guérison ou de nouvelle santé. C’était plus complexe que cela. Par l’eau salée, le fer-né renaissait plus fort mentalement, plus endurant, ce qui était un avantage non négligeable pour aller combattre. Si on prenait le cas d’un jeune fer-né qui serait né pleutre, cette presque-mort le rendrait plus courageux car s’il n’était point destiné là le devenir, alors le Dieu-Noyé ne lui aurait point permis de renaître…

« Je ne sais pas, Thracy…Le Dieu-Noyé nous rend plus endurant par le baptême, plus fort, plus courageux. Je n’ai pas connaissance de cas  où un homme s’est relevé de sa noyade débarrassé de ses blessures physiques. Je crois que le Dieu nous demande surtout d’être fort malgré elles et d’être capable de prouver sa valeur malgré elles.
», répondit Alana. « Mais, je ne peux parler pour Lui. Je ne suis qu’une humble fidèle. Je ne suis ni une sirène, ni même un prêtre. », déclara-t-elle ensuite.

L’évocation d’Harlon lui fit cependant à son tour poser une question. Harlon était dans cet état suite à un accident qui lui était arrivé dans sa jeunesse. Mais était-ce le cas de Thracy ? « Tu sais, Harlon Botley n’a pas toujours été dépourvu de la possibilité de marcher. Je ne le connaissais pas à cette époque mais il savait marcher autrefois. Il a eu un accident qui l’a privé de l’usage de ses jambes », expliqua-t-elle. « Est-ce ton cas aussi, Thracy ? As-tu déjà marché, autrefois ? »

*

HRP : Pas de soucis, ne t'inquiète pas. Smile
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With Sea and Salt ¤ FT Alana Greyjoy


An 300 – Lune 10



Thracy acquiesça, songeur, à la problématique complexe que soulevait à demi-mots Lady Greyjoy. Celle de la flamme qu'avaient bien des gens, de vouloir imposer leur foi. La partager, c'était beau oui. Au cours de ses errances en Essos, le petit infirme avait aimé écouter des croyants parler de leurs expériences religieuses, comme d'ailleurs Alana était en train de le faire. Imposer une foi cependant, cela témoignait d'un engagement mystique si absolu, si brûlant, qu'il souffrirait de ne pas se voir étendu à la terre. Ou plus mesquinement, cela pouvait faire partie des armes pour dominer de manière plus serpentine que par les fers. Thracy en avait vus, des bûchers, des pendus, des enfermés... pour un simple « non » à quelque chose qui pourtant ne relevait que du « croire ».

« Vous imposer les Sept ? Comment y ont essayé d'faire ça ? » demanda-t-il, avant de sourire à la fierté d'Alana tandis qu'elle mettait un point d'honneur à préciser que cela avait échoué. Chaque religion ayant ses acharnés, il ajouta pour voir l'autre face de la médaille : « Et y a eu des gens qui ont essayé d'imposer le Noyé ? » La Dame, elle, le partageait – nuance énorme que Thracy saluait.

Il préférera ensuite s'arrêter sur le manuscrit d'un mestre, dont parla la Lady. Cet ouvrage chargé de mémoires sacrées qu'elle évoquait, aux oreilles de Thracy relevait même d'une invocation : il voyait un objet auquel, illettré, il n'aurait jamais accès. La miette de lecture qu'il pratiquait était celle des intitulés présents sur les arcanes de son vieux jeu de cartes, qui servait pour les tours de magie près d'Halena – mais il les devinait à force de connaître chaque carte, pour les avoir entendues nommées jadis, plutôt qu'il ne décodait vraiment. Alors un livre... Un livre était un peu de même nature qu'un escalier.... offrant de s'élever à qui pouvait le gravir et le laissant, lui, quelque peu envieux comme cela le prenait parfois. Au moins, il y avait la vivante parole des transmissions. Celle des croyants, des prêtres, des doctes. Thracy espérait en croiser d'autres, outre Madame, sur sa nouvelle terre.
Dans la foulée, Alana rappela sa mort... nécessaire à la connaissance pleine et entière de l'univers du Noyé. Un rire gêné traversa alors Thracy en prenant conscience de ce – léger – inconvénient en effet indispensable à la découverte du monde maritime... Saisi dans sa passion pour cet au-delà, pour le savoir vorace, il en avait un temps oublié le passage obligé par le funeste seuil.

« Alors ''grandiose'' va avec ''tragique''. C'est... On dirait que c'est quelqu'chose qu'est présent dans toutes les histoires du monde... de pas pouvoir regarder ni soleil ni vérité en face sans payer un prix. Faut y laisser vue ou vie. » Il s’embarqua alors à transmettre des légendes pour essayer d'offrir un semblant d'échange :
« Faut passer par la barrière du feu pour R'hllor. Faut mourir à sa première vie pour celui qu'a trop d'visages. Ou voir le savoir absolu comme qui doit rester piégé dans une boîte. Ou accepter d'pas tout connaître comme d'pas pouvoir rattraper à la course le Grand Étalon. »

L'enfant imagina la témérité d'un héros cherchant à l'acquérir, cette connaissance des parties les plus secrètes du monde, sans avoir à payer les prix imaginés par les croyances. Ce serait orgueilleux sûrement, car il devait y avoir une raison à ces limites. Ces vérités, étaient-elles trop grandes ou trop terribles pour être supportée par des mortels ? L'interdit recelait son arrière-goût de défi.
Il en était là de ses élucubrations quand son regard lui-même doré grimpa s'aimanter au soleil. Lui qui parlait à l'instant de le regarder en face, yeux dans les yeux... Dangereux, grisant. Il s'y abîma, globes ouverts et longtemps fixes, jusqu'à ressentir un tournoiement – ivresse qui emmenait danser au seuil du précipice. L'égaré sut s'arrêter juste au bord, ciller et revenir observer la terre avant l'irréversible. Ça tournait ! Lady Greyjoy elle-même était noire de lumière – ça lui allait bien, ce clair-obscur entre l'âpreté de ses îles et la clarté plutôt douce de son savoir – et maintenant les roches du décor se transformaient, se tordaient pour prendre des formes nouvelles que Thracy se promit d'utiliser en futurs bijoux. Et si un jour, en vint-il à se dire dans l'élan de l'inspiration, il avait une vision de leur Noyé et le sculptait à sa façon ! D'ici là, lentement, il atterrit, après le flirt avec de curieuses expériences susceptibles de donner à voir la réalité autrement, décuplée, augmentée.

Il raccrocha fort heureusement la conversation au bout d'un court instant. Le serf espéra que son jeu eut été assez bref pour ne pas interpeller la Lady... Mais qu'est-ce qu'il lui avait pris... En tout cas son intérêt se trouva capté par le nouvel éclairage que la Dame Greyjoy donnait de sa foi : la vaillance à trouver autant à l'intérieur de soi que dans la puissance physique. Dans une courte pointe de cynisme, le garçon se dit que ce serait bien d'aller rappeler ça à quelques Fer-Nés qui ne s'étaient pas privés de se moquer de son corps différent... De celui du sieur rampant aussi, ainsi qu'il l'avait confié à demi-mots au serf lors de leur rencontre. Oui, ce serait bien de rappeler ça à des rustauds.
Le Sieur-Serpent, justement : c'était donc Harlon Botley, son nom. Thracy avait taillé conversation avec le seigneur de Lordsport et l'ignorait alors, décidément ça pouvait aussi être drôle parfois, le non-savoir auquel il réfléchissait plus tôt !

« Oh... Un accident... » parvint seulement à murmurer le garçon, peiné, ne sachant comment réagir à la triste information et craignant de dire quelque chose d'idiot. Aussi se contenta-t-il de répondre sur son propre cas : « Non, j'ai jamais marché. D'où l'idée d'cette chariote venue très tôt. Moi j'ai pas la force de M'sieur Botley dans les bras. Du coup l'véhicule ça m’arrangeait dans des endroits à peu près plats. Et mes maîtres aussi... enfin... ceux qui m'ont récupéré pour que j'gagne des sous. »


With sea and salt - ft. Thracy 28.10
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« with sea and salt »
An 300, lune 10

A vrai dire, c’était sous la dynastie des Chenu, dont la jeune femme était fière de descendre, que les premiers septuaires étaient apparus sur les îles de fer. Les Chenu étaient connus pour s’être ouvert sur le monde, épousant des femmes andales, comme par exemple des Lannister et entretenant des relations pacifiques avec le continent. L’épouse de Theon Greyjoy ne regardait pas d’un mauvais œil les étrangers qui venaient s’établir sur les îles de fer ; elle se montrait sympathique avec les femme-sels et les serfs, de même qu’avec les autres immigrés. Cependant, elle était certes attachée à sa religion, le Dieu-Noyé étant le seul  véritable Dieu protecteur des fer-nés à ses yeux. Quant aux épouses andales, elle n’avait rien contre, mais la plupart du temps, rien ne valait une fer-née pour remplir le rôle d’une femme-roc. Et pour ce qui était des relations pacifiques avec le continent…Alana soutenait de tout cœur ce projet d’indépendance. « Oh tu sais, les Targaryens sont des impérialistes. Ils tentent d’imposer leurs vues à tous depuis des années, par tous les moyens. Ca n’a pas marché avec nous et ils méprisent notre façon de vivre. Pourtant, ils désirent que nous restions rattachés à leur royaume.  C’est à n’en rien comprendre ! », se contenta-t-elle de répondre. Thracy était un jeune garçon très curieux et il serait difficile de lui expliquer la complexité, voir le paradoxe, qui existait entre sa fierté de descendre de si glorieux ancêtre et ses opinions différentes de certaines valeurs qu’ils avaient défendus.

Le jeune infirme semblait connaître les préceptes d’un grand nombre de religion. Parmi les dieux qu’il citait, certains étaient tout à fait inconnu d’Alana Greyjoy. Elle supposait que le Grand Etalon devait être le Dieu prié par les peuplades du cheval qu’on appelait « dothrakis ».
« Tu en connais des religions, Thracy ! Alors comme ça les dothrakis prient un dieu qui a l’apparence d’un cheval ? Ou est-ce plutôt l’apparence d’un cavalier ? », demanda Alana.

Ainsi, Thracy avait toujours été incapable de marcher, d’où cette idée de siège roulant, lui dit-il. « J’imagine que messire Botley a développé les muscles de ses bras à force de ramper. Sans doute aurais-tu toi aussi développer cette force musculaire, si tu avais choisi de te déplacer comme lui. », pensa la belle-fille du suzerain des îles de fer. « Et qui donc a eu cette idée de te construire un fauteuil ? Te l’a-t-on construit lorsque tu étais encore tout petit ? », demanda-t-elle, un peu curieuse. Elle se souvenait avoir entendu Theon lui dire que Thracy était un orphelin. Ses parents avaient-ils pris soin de lui un temps ou l’avait-il abandonné en réalisant la condition qui était la sienne ? Cela arrivait souvent que des parents se débarrassent d’enfants né-malades ou infirmes. Mais dans ce cas, qui avait pris soin de lui dans sa petite enfance ?
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With Sea and Salt ¤ FT Alana Greyjoy


An 300 – Lune 10



Les Targaryens... L'un de ces prestigieux noms qui faisaient l'Histoire, qui tournaient sans cesse avec d'autres accrochés à la Roue de Fortune jusqu'à ce que de nouveaux les remplacent. Thracy avait entendu, au détour des rues, les grandes lignes de ces affaires. La politique animait les places publiques, les auberges et autres endroits où l'invalide avait traîné roues et oreilles. Il comprenait la position de Lady Greyjoy – celle de l'écrasante majorité des Fer-Nés, eux qui s'étaient battus pour leur indépendance. Il ne fut pas trop surpris non plus d'apprendre que cette volonté conquérante s'accompagnait d'un mépris à peine déguisé pour les mœurs et croyances des insulaires.

« C'est pratique, le mépris. Pour dire qu'on vient civiliser une terre, et en même temps lui prendre des choses et placer ses pions sur l'plateau de jeu. » Il savait cependant que parfois, les stratégies pouvaient être plus fines. Le garçon d'Essos en avait entendues, des affaires entre Cités où certaines venaient avec un discours d'ouverture, d'assimilation, pour ensuite parfois... Il fronça les sourcils à ces questions, puis : « Y vous reprochent quoi ? Les pillages ? En même temps z'avez des terres tellement plus difficiles que celles du continent... » Un temps, il se demanda s'il s'envisagerait – des années, des siècles plus tard, qui sait – comment échanger, équilibrer sans capture. Peut-être serait-ce impossible. Il reprit : « Ou c'est en général qu'y vous jugent moins bien qu'eux ? »

Le commentaire de Madame sur le goût certain de l'enfant pour les mythes et religions lui tira un large sourire enjoué, en même temps qu'enfin il rengaina le couteau essuyé qui avait servi à repriser la broche de la princesse Halena.

« C'est que c'est fascinant ! Et comme si toutes ces croyances, ces histoires, eh b'en elles en disent autant sur ceux qui les racontent que sur les dieux et héros qu'en sont les sujets. Voire plus ! » Un temps. « Pour les Dothrakis, oui, leur plus grande divinité c'est le ch'val. Vraiment un ch'val, même pas l'cavalier. Enfin j'crois... C'que j'sais des Dothrakis, c'est le peu que j'ai entendu dans les Cités où c'est qu'y viennent parfois vendre leurs esclaves. Oh ils ont d'aut' dieux, le Soleil, la Lune, la Mère des Montagnes, mais leur principal c'est le ch'val. D'ailleurs pour eux les gens accomplis, y doivent absolument êt' à ch'val. C'est indigne de marcher. »

Le dernier précepte, dans sa bouche, lui tira un court amusement qu'il ravala dans un plissement de lèvre et – tant qu'à parler de marcher – il venait de répondre à Lady Greyjoy sur son chariot. Engin qui avait surpris plus d'un Fer-Né habitué à voir le sieur Botley se déplacer à la force de ses bras.

« Ouais, sans doute. » murmura-t-il pensif, à la suggestion qu'Alana faisait d'un exercice de longue date qui l'aurait aidé à se développer davantage. Il fallait dire que le simple maniement du fauteuil lui donnait déjà matière à entraînement – et une légère musculature bien nerfée... mais rien qui ne supporterait un trajet à l'unique énergie de ses membres supérieurs. En grandissant, en devenant un homme et dans quelques années, peut-être... se prit à espérer Thracy. Sur ces Îles, qui voudrait d'un corps-souffle ? D'un lascar aux airs de roseau certes agile – toujours preste et précis telle la queue d'un félin entre des obstacles – mais si fluet par rapport à tant d'autres ?

Sur cette envie et ces silencieuses angoisses, Thracy reprit, plus léger : « Au moins grâce au chariot, j'peux aller vite sur des endroits à peu près plats, prendre de l'élan, porter pas mal de machins sur mes genoux et... d'aut' trucs. » Dire que jadis il dansait dans les rues et effectuait des tours de passe-passe, cela ne l'inspira pas : ce ne serait pas du goût des Îles de Fer et risquerait de faire tiquer Lady Greyjoy. Aussi, intimidé, avait-il préféré cette vague formule avant de lui répondre sur le véhicule :

« B'en dans la caravane de mes... du groupe qui m'a recueilli, y avait un landau. Il était au bébé d'un couple d'la bande, mais le bébé, lui, un jour il a marché. Alors la chariote, j'sais pas qui de moi ou des adultes a eu l'idée d'me mettre dedans. J'étais si petit... ça m'a été raconté en gros. Mais je lui ai apporté pas mal d'améliorations y a quelques années. Et c'que je sais, c'est que j'attirais sacrément l'attention comme ça, et la bande elle aimait que j'aille dans les rues intriguer les gens et ramener d'l'argent. Ou au contraire, assis, on est plus petit qu'les autres dans une foule et alors on peut... » Il conta la suite d'un geste évocateur de ses doigts cueillant une recette imaginaire – accompagné d'un clin d’œil.


With sea and salt - ft. Thracy 28.10
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« with sea and salt »
An 300, lune 10

Le mépris. Alana le ressentait elle-aussi à l’égard de certains de ces étrangers des contrées-vertes qu’elle ne connaissait que de nom. Elle se considérait cependant comme une jeune femme tolérante et ouverte aux autres cultures car une fois ces étrangers immigrés en leurs terres, elle allait vers eux, s’intéressait à leur vie d’avant et se faisait un plaisir de les initier à la culture fer-née.

« Les pillages sont une des raisons qu’ils avancent régulièrement, mais je pense qu’on peut dire que pour beaucoup, il s’agit plutôt d’un mépris généralisé envers notre peuple, qui refuse de changer pour leur ressembler davantage. », répondit-elle à son jeune serf.

Alana sourit après que Thracy ait répondu à sa question concernant le mystérieux Dieu de cette peuplade adoratrice de chevaux. « Ces dothrakis doivent avoir de sacrés montures…Je me demande ce qu’ils penseraient de nos poneys. », répondit-elle. En effet, sur les îles de fer, les races d’équidés typiques étaient plutôt de petites tailles. Bien sûr, on y trouvait des chevaux également ; grâce aux pillages et au troc notamment. Alana avait elle-même, comme bon nombre de nobles, une belle et grande jument en guise de monture. Rapide et forte, cette jument, à la crinière aussi blonde que celle de sa maîtresse, avait fait le voyage de Volmark depuis Pyk, lorsqu’Alana s’était mariée à Theon Greyjoy.

Même avec un habitant des îles de fer comme Thracy, qui n’était qu’un serf, Alana était une dame exemplaire. Malgré les craintes qui l’occupaient actuellement quant à la guerre à laquelle participait le père de sa fille âgée de seulement quelques lunes, elle savait user d’humour et faire la conversation. On reconnaissait là l’éducation qu’elle avait eu à Volmark, avec un père proche de son peuple et de ses gens, même des moins fortunés.

La née-Volmark écouta ensuite le jeune garçon répondre à la dernière question qu’elle lui avait posée, empreinte de curiosité. Comme elle l’avait deviné, Thracy n’avait pas été élevé par ses parents. S’il ne lui avait pas confié en ces termes, le verbe « recueillir » qu’il avait employé, en disait long sur son parcours d’enfant. Ici sur les îles de fer, où la force physique avait une si grande importance et où la vie était parfois bien rude pour les petites gens, ce choix aurait pu être celui de parents démunis. Alana ne pouvait les blâmer ; même si elle peinait à s’imaginer abandonner un enfant, surtout après avoir découvert cet indescriptible amour maternel depuis la naissance de sa fille, elle se demandait qu’elle aurait été sa réaction en découvrant que son enfant, un héritier Greyjoy, ne pouvait marcher.

« Je vois… », répondit-elle lorsqu’il lui parla de l’utilité de son fauteuil pour les vols planifiés. « Garde toi bien d’utiliser ce type de talent par ici, Thracy », lui rappela-t-elle avec le sourire. Elle se demanda si ces gens, les gens de cette « bande » qui l’avait recueilli et se servait de lui, lui manquaient. Mais, elle renonça à poser la question. Thracy semblait bien s’acclimater sur les îles de fer ; il posait des questions au sujet de la religion, s’intéressait à cette culture différente de la sienne…Une toute nouvelle vie était possible pour lui, ici, sur les îles. S’il n’était pas un homme libre, Alana préférait malgré tout espérer pour lui qu’il continue de se tourner vers l’avenir, plutôt que de se lamenter sur le passé. « Bien. Je vais retourner voir ma fille », déclara Alana à Thracy. Halena était encore si petite, il était encore difficile à l’épouse du dernier-fils vivant de Balon Greyjoy de se séparer d’elle, même pour quelques instants. « Tu me montreras ton travail, quand tu l’auras terminé », lui dit-elle gentiment, faisant référence aux dernières modifications que le jeune garçon d’Essos devait apporter à la broche. Enfin, elle se détourna, prête à aller rejoindre cette fille dont le père, déjà, se trouvait si loin…

*

HRP : Vraiment désolée pour ce retard :'( Je pense qu'on arrive sur la fin de ce rp, si tu veux tu peux cloturer avec ta prochaine réponse With sea and salt - ft. Thracy 3992757740
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