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La rencontre - Azénor x Maerie

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La rencontre

Les deux âmes errantes



Azénor & Maerie (LA échangés)

Après que les derniers clients soient partis, après que la Maison ait fermé sa porte, Maerie sortait dans les rues silencieuses. Il était très tard dans la nuit, ou très tôt dans le matin. Le vent emmenait avec lui une odeur de mer, mélange iodé, sel sur les lèvres. Et elle marchait sans but ni détour. Les mains, agitées, tournaient dans le vide, le corps suivait. Danse sans musique – ou presque. Car elle chantonne, elle murmure un air doux qui passe les lèvres fermées. Les pieds se frôlent, valsent, entrechat dans la ruelle jonchée d’immondices, odeur tenace pour quiconque la visite. Maerie n’en a cure, ne le sent même plus, à force. Sent-elle meilleur, elle ? Elle doit sentir un peu de tous les hommes qui sont passés sur elle cette nuit, odeur de peau, de sueur. Même sa robe est froissée d’avoir été tant enlevée, elle tient à peine au corps par la ceinture nouée à la hâte autour de la taille, tant elle était pressée de sortir. Allure peu élégante – mais est-ce le but. Plaire, c’est pour la nuit.

Elle traine, ère, sans ce soucier de la poussière qui recouvre ses pieds, danse comme s’il n’y avait personne pour la regarder. Elle atteint un plateau où le sol est plat, et où se dresse plusieurs arbres fruitiers. Maerie se dirige vers l’un d’eux, tend le bras  - avant de brutalement arrêter son geste. Elle se fige, silencieuse et immobile ; en hauteur, un corps. Il est de dos, elle n’en distingue rien. Est-il mort ? Comment a-t-il pu être placé là ? Discrètement, elle fait demi-tour. Pas aériens, doucement se baisser et prendre entre ses mains une pierre sur le sol. Elle tient dans la paume, est lisse et polie – pas une arme. Fermer un œil pour viser, et lancer le projectile de toutes ses forces sur la silhouette dissimulée.


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Do you dare to look her right in the eyes



Azénor & Maerie (LA échangés)

Que les Dieux soient loués, il ne faisait pas si froid, la nuit, à Port Réal. Azénor osait alors se perdre dans les rues sales et malodorantes alors que le soleil était depuis déjà longtemps partit se coucher. Parfois il revenait déjà alors qu’Azénor ne jugeait pas avoir fini sa journée. Bien-sûr elle préférait de loin la lune au soleil qui lui tintait la peau sans-même lui demander son avis. Il lui arrivait quelques fois de se demander pourquoi n’avait-elle pas plutôt lancer son cap vers le Nord. Jamais elle n’y avait mis les pieds. Et à vrai dire, elle ne pensait pas le faire un jour. Il lui aurait fallu bien trop de ressources pour survivre. Et puis que ferait-elle de plus là-bas qu’ici, après tout.
Elle avait perdu la quasi-totalité de sensation sous les pieds. Tant elle marchait des heures et des heures durant la journée, sa peau s’était endurcie et sa plante la protégeait des débris désagréables. Elle ne faisait pas plus de bruit qu’un chat agile. On ne la voyait pas, on ne l’entendait pas ; en réalité, c’était tout comme si personne ne savait qu’elle existait.


Elle avait pris cette habitude risquée et cocasse de s’installer en haut des arbres. Rares étaient les personnes assez soucieuses du monde pour lever le bout de leur nez et vérifier si dans les branches, intrusion il y avait. C’est la raison pour laquelle, à moitié endormie, elle se sentie entravée dans son chez elle, à la sensation du « poc » dans son dos. Brusquement réveillée, elle s’était retournée fort vite pour comprendre ce qu’il venait de se passer. Elle avait suivi la trajectoire de l’arme lancée sur elle. Finissant son trajet au sol, elle lança un regard irrité à la meurtrière. Une jeune femme assez belle, aux cheveux ébouriffés, noirs. Elle n’avait rien à faire là. Rien du tout.


Et donc elle la regarda. Se tût pendant plusieurs secondes. Puis déglutît. Elle n’avait plus de contact humain, pas de discussion, pas de regard échangé, pas de sourire volé. Mais cette fille-là, elle la regardait. Avec insistance. Leurs yeux se défiaient, incontestablement. Les Dieux seuls savaient combien de temps s’était écoulé avant que la petite sauvage ouvrît enfin sa gueule, les sourcils froncés. « Qu’est-ce-que tu fais là ? » Avait-elle rugi. Un soupçon d’hésitation au fond de la gorge, sa solitude lui avait presque fait oublier sa propre voix.


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Azénor & Maerie

Ça la fait ricaner, le bruit sourd de son cailloux sur le crâne, écho au bref son amusé à travers les dents serrées. Elle avait espéré faire tomber la silhouette, que le corps dérangé bascule dans le vide et se salisse de la poussière jaune qui couvrait le sol - cela aurait été amusant. Mais elle s'accroche, se retourne pour voir l'agitatrice. Elle est surprise, Maerie, qui s'attendait à voir... À voir quoi, en fait ? Peut-être un vieil homme édenté, mal habillé. Ou saoul, oui saoul pour sûr. Mais pas une gamine de son âge. Elle plisse les yeux, comme l'autre - elles s'observent. Deux chats sauvages, qu'elles sont. Deux chats de gouttière, libres et farouches, griffes sorties quand l'étranger s'approche. Et c'est l'inconnue qui, la première, attaque.

Ça la fait reculer d'un pas, trébuchant, que les mots crachés par l'autre en hauteur. Mais c'est qui, elle ? Pour qui elle se prend, à lui parler comme ça ? Les traits se durcissent, la mâchoire se contracte - comme le poing. "Et toi, tu fais quoi ? Pourquoi t'es montée là-haut ?" Parce que c'était quand même elle qui se comportait de manière étrange. S'approcher, peur vite évaporée. Se planter près du tronc, lever la tête : "T'es d'ici ? On dirait pas que t'es d'ici." qu'elle décide en observant l'inconnue. "T'as un drôle d'accent" tête penchée pour mieux regarder l'étrange adolescente.


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Do you dare to look her right in the eyes



Azénor & Maerie (LA échangés)

Elle avait entendu le ricanement; de quoi la faire souffler d'avantage. Azénor jugeait bon de mépriser toute personne inconnue et étrangère. Et comme elle ne connaissait nulle autre que son défunt père, autant dire qu'elle se promettait à rester solitaire! Il y avait néanmoins, dans la brillance des yeux de cette fille, un genre d'aura qu'elle n'arrivait pas à se résoudre d'éviter. Elle devait avoir son âge, ou peut-être un an de plus. Mal-polie, tout comme Azénor, elle s'avançait près du tronc pour défigurer le petit singe montée en haut. Par les Dieux, que c'était agréable pour Azénor de se sentir plus haute que le monde, tout en haut des arbres.

Elle baissa alors le menton tout en fronçant les sourcils. Trop de paroles, trop de questions pour une petite fille habituée à ne rien faire d'autre que regarder, user de ses jambes et de ses pieds. Parler, elle ne le faisait pas, elle n'en avait point le besoin. Solitaire et chapardeuse, elle avait trouvé goût dans la liberté de faire que ce qu'elle voulait. Rencontrer des gens n'en faisait bien entendu pas partie.

Tout de même bien étonnée par cette rencontre fortuite, Azénor se surprit à répondre à la criminelle, celle qui avait osé lancer la première pierre. « Je t'en parle de ton accent?! Non je ne suis pas d'ici. Qu'est-ce-que ça peut bien t'faire à toi? » a-t-elle alors décidé de crier à son adversaire. Un ton de mépris et de colère, voilà ce qu'elle méritait,  pour l'avoir dérobée de son semi-sommeil.


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Azénor & Maerie

La voix de l’Agacée arrive bien diminuée. Car les mots avaient dû se former sur les lèvres, et puis avaient eu à dégringoler le long de l’arbre, comme une petite farandole hostile. Avant de s’enrouler autour de la tignasse de Maerie, de se glisser jusque dans ses oreilles, si bien que ce qui avait été une invective agressive s’était lissé, adouci, presque. Elle n’est pas dupe cependant, l’enfant, et puis le visage qu’elle fixe, en haut, ne la trompe pas ; les sourcils sont froncés, les yeux sont noirs. Mais Maerie ne s’en soucie que peu. L’intérêt pour le singe ainsi agrippé à sa branche commence à diminuer ; c’est qu’elle ne la voit plus que comme une petite bête sur la défensive. « Rien, je m’en fiche » qu’elle répond en haussant les épaules. « T’as juste un drôle d’accent », elle répète sa constatation, ne cherche pas à en savoir davantage – puisqu’elle l’a dit, elle s’en fiche.

Elle s’éloigne du tronc, et le regard délaisse l’autre enfant. Les yeux sautent du ciel à la mer, du bleu clair au bleu marine, fondue des deux couleurs. Quelques pas, poursuivre son chemin après le bref arrêt, déjà la rencontre devient un souvenir. « Je vais voir la mer », et elle est déjà dos à la nouvelle venue, alors, plus fort, pour qu’elle entende, elle ajoute ; « Tu veux venir ? ». C’est à peine une invitation, à peine une proposition. Tissons le lien, ou brisons-le ; cela lui importe peu.


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