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[Flashback] Les ours passent et ne se ressemblent pas - Libre

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    Je n'appréciais pas vraiment les trajets en bateau mais je savais que celui-ci en vaudrait la peine. L'eau tanguait sans cesse et la nausée ne voulait pas partir. Mon teint pâle devait faire peur. Je fixais l'horizon au loin, mes mains serrées contre le rebord de notre embarcation, cherchant à respirer plus calmement. Les flots n'étaient pas avec nous aujourd'hui et je déplorais encore mon empressement à embarquer à tout prix. Si j'avais su, j'aurais attendu quelques jours de plus le temps que la tempête se calme. Heureusement que la terre était en vu et que je n'en avais que pour quelques malheureuses heures. Je m’apprêtais à accoster sur une île spéciale, sauvage et j'avais hâte d'en découvrir tous les recoins. Un séjour sur l'île aux Ours, fief de la famille Mormont. Mon père avait enfin consenti à ce voyage et je me sentais légère à l'idée de m'évader un peu de mes marécages. Mon frère allait me manquait, ma famille également mais mon enthousiaste était trop débordant pour que cela me mine le moral davantage.

Je fis demi-tour et rentra dans la cabine afin de rassembler mes quelques affaires. Je n'avais pas voulu me charger plus que de raisons mais je ne m'étais pas résolue à abandonner mon arc et mon trident. Je savais que cette île serait un endroit idéale pour chasser et j'espérais bien tuer mon premier ours. Une belle prise de chasse pour une telle jeune fille de mon âge. Une fierté que je m’empresserais de conter à mon retour. J'étais une Reed après tout et j'avais une réputation à tenir. Je savais de plus que la famille Mormont partager ce plaisir de voir leurs femmes manier les armes. ici j'allais me sentir plus libre que jamais. Au diable le protocole diplomatique. La vie pouvait être simple quand on le pouvait et j'espérais en profiter. J'avais hâte de rencontrer toute la famille. Je connaissais déjà Lyra que j'avais croisé quelques fois, ainsi que Maege. Une femme de caractère, une femme qui m'impressionnait beaucoup pour sa prestance et sa participation à la rébellion de Robert Baratheon. J'espérais pouvoir l'entendre conter quelques uns de ses faits d'armes. J'étais passionnée par ce genre d'histoires.

Perdues dans mes pensées je ne fis pas attention à notre arrivée. Ce fut le protecteur que mon père avait dépêché qui me fit signe de descendre. Enfin. Mon teint était désormais verdatre et j'espérais que la maladie des eaux me passerait rapidement afin de profiter d'autant plus de ma journée. Je pris le temps d'observer les alentours. Le paysage était à couper le souffle. Les collines rocailleuses au loin laissaient place à de denses forêts que je me hâtais déjà d'explorer.

- Lady Mormont, je ne peux que vous remercier encore une fois de me permettre de venir passer quelques temps en la compagnie de votre maison. Mon père a tenu que je vous amène ceci en guise de votre hospitalité. Je me tournais vers le coffre que portait deux gardes venus avec moi. Le cliquetis significatif de l’ouverture se fit entendre avant de révéler cinq solides tridents. J'espère que cela vous servira pour la pêche. Leurs prises en mains n'est pas simple au départ mais une fois le coup de main cela devient un jeu d'enfant que d'attraper des poissons avec.

Je n'étais vraiment pas à l'aise avec ce genre de pratique, étant habituée à de plus simples bonjour par chez moi. J'espérais ne pas commettre d'impair et faire honneur à ma famille. Le vent soufflait dans mes cheveux emmêlés par le trajet et je resserrais ma cape de fourrure autours de mon petit corps d'adolescente. Je souriais amicalement aux personnes présentes qui étaient venues afin de me recevoir. J'étais une jeune femme simple, chaleureuse. Je ne m’embarrassais pas de protocoles habituellement e d'après la réputation de cet île, les gens étaient semblable à la Neck. Sauvage, brute, simple. Prêt à défendre leurs territoires bec et ongles quand les Fer-Nés osaient s'aventurer un peu trop près de leurs Terres. Je les comprenais plus que tout. Nous avions parfois affaire aux Frey qui menaçaient nos villages.
   

   
DRACARYS
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Meera
Reed

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Mormont

Les ours passent et ne se ressemblent pas
   L'enfant hâte le pas. Autant que la forêt et ses traitresses racines recouvertes de neige le lui permettent, en tout cas. Cet exercice est devenu un jeu qu'elle affectionne, une lutte contre la nature qui n'a rien de très épique, certes, mais qui réussit encore à lui procurer une satisfaction juvénile. Elle s'accommode volontiers des coupures, éraflures et autres plaies bénignes qui viennent spontanément récompenser son manque de prudence. Marthe les arbore même avec une fierté emplie de candeur. On dirait qu'elle en a héritées au cours de batailles dignes d'être chantées à travers les siècles et de perdurer dans la mémoire collective.  Elle se fait une joie de les montrer à Dacey et un devoir de les cacher à Alysane. Mais aujourd'hui ce n'est pas le désir d'impressionner la première ou de préserver la deuxième qui motive son empressement mais le besoin de satisfaire sa curiosité  : qui se trouve sur cette embarcation qui s'approche des rivages de son île natale ? L'oursonne sonde sa mémoire à la recherche d'un quelconque indice qu'elle aurait négligemment relégué aux oubliettes. Et alors qu'elle se perd en conjectures, l'inévitable se produit : la semelle de sa botte glisse sur une arête boisée et entraîne égoïstement sa propriétaire sur le sol glacé. Une victoire de plus à mettre au crédit de la forêt.

   C'est donc avec un visage maculé de boue, la crinière recouverte de neige sale et un sourire satisfait que Marthe se présente enfin sur les quais. Elle adresse des regards affectueux aux Ours déjà présents sur place mais son attention se focalise bien vite sur la jeune femme qui a posé pied à terre. « C'est qui, ça ? » demande-t-elle un peu trop fort, faisant maladroitement fi des convenances que l'inconnue serait en droit d'attendre. L'enfant porte sa main à l'arrière de son crâne lorsqu'une tape vient lui rappeler que le tact est, parfois, de rigueur. Elle émet un petit rire gêné en guise d'excuses et suppose, peut-être à tort d'ailleurs, que la visiteuse ne s'offusquera pas de son intervention. Elle aura sûrement compris que la question était davantage destinée à satisfaire les impératifs de la curiosité qu'à écorner une quelconque fierté. Cette même curiosité qui ne lui a guère laissé le temps d'observer les armoiries qui se devinent sur les tenues des gardes qui accompagnent la dame. Marthe n'est jamais très attentive lorsqu'il est question d'héraldique mais elle reste quand même capable de reconnaître le blason de l'une des plus importantes familles du Nord. « C'est une dot ? » ne peut-elle s'empêcher de demander en jetant un regard suspicieux à la Reed puis à sa grand-mère. À moins qu'on lui ait caché l'existence, dans sa famille, d'un mâle en âge de sa fiancer, l'idée semble improbable. Marthe n'exclue cependant pas que cette jeune femme soit venue pour lui voler l'un de ses frères. Une seconde tape, dans la lignée de la première, l'encourage à garder le silence. L'oursonne musèle son entrain et tente de se murer dans le silence malgré l'agitation qui se devine dans sa gestuelle. Elle essaie de se rappeler qui est l'héritier des Reed et croit se souvenir qu'il y a bien un fils dans cette famille. Une autre idée commence alors à faire son bonhomme de chemin dans les pensées de la toute jeune adolescente. Ses frères ne sont pas en âge de son fiancer mais... Lyanna et elle, si. Ce cadeau n'est peut-être pas une dot mais un simple présent pour encourager un rapprochement entre les deux maisons. « J'veux pas m'marier ! » prévient-elle sans toutefois s'adresser à une personne en particulier. Marthe enveloppe, par réflexe, sa main à l'arrière de son crâne dans le but de le préserver d'une autre agression justifiée. Elle aurait été plus rassurée si elle était arrivée à temps pour entendre les salutations de la jeune Reed et ainsi comprendre qu'il n'a jamais été question de mariage. À défaut, elle laisse carte blanche à son imagination. « J'peux quand même avoir un de ces tridents ? » ajoute-t-elle d'une petite voix en jetant un regard plein d'espoir à sa grand-mère.
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Meera
Reed

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Mormont

Les ours passent et ne se ressemblent pas
Alors que l'aube se dessinait lentement dans un ciel nuageux, l'ours indompté observait son île qui se dessinait au loin. Les yeux fatigués et les pensées encore brumeuses, il lui était devenu impossible de détacher son regard de ces chaînes de montagnes qui se dressaient contre les ennemis des Mormonts. Le bateau l'éloignait peu à peu du rivage, jusqu'au moment où ses côtes blanchis pas la neige ne deviennent qu'un point fixe dans un horizon lointain. Une vision qui lui apportait une certaine quiétude, cette île était sa maison, son havre de paix, mais maintenant qu'elle était engloutit par le brouillard, Jorelle lui tourna le dos pour fixer son regard azuré dans ceux des pêcheurs. Leurs visages étaient tannés par le sel et le gèlent, leur main crevassée par leur travail et leur dos voûtés par des gestes routiniers. Mais dans leurs yeux, ils y avaient cette lueur étincelante qui brillait de plus belle lorsqu'ils mettaient le pied sur leur navire abîmé par les houles violentes. Pour cette jeune femme, si différente des autres nobles de Westeros, c'était un véritable honneur d'être assise à leurs côtés, écoutant leurs histoires et apprendre les gestes de la pêche. Une tâche parfois ardue, mais qui était plus que nécessaire pour cette île qui survivait grâce à leur travail.

Au vu des conditions météorologiques de l'île, il n'était pas anodin que certains tombent malades et c'était un de ces jours, alors Jorelle avait proposée son aide. Cela faisait bien longtemps que la nordienne n'avait pas eu à relever un aussi gros défit, mais elle était suffisamment buté pour le réussir. À l'image de ces hommes, elle lançait un filet dans les eaux glacées et tirait de toutes ses forces. Les poissons qui remontaient à la surface l'éclaboussaient et ses mains, déjà frigorifiées par l'air hivernal, la brûlait. C'était un travail épuisant, et prenait alors conscience des efforts de tout ces hommes qui partaient chaque jour en mer. Bien qu'au début elle n'arrivait pas à rester suffisamment stable pour remonter convenablement les filets, elle arrivait à présent à faire, plus ou moins, bien sa mission. Ce n'est que lorsque les tonneaux furent rempli que les pêcheurs sonna dans leurs cors. Ils rentraient, le dos brisé par le poids de leurs prises, les yeux rougit par le vent cinglant et les mains pleines d'engelures. Et si ce n'était que ça... Elle n'avait pas encore senti l'odeur malodorante qui s'était incrustée dans ses vêtements et sa chevelure tressée.  

Appuyant tout son corps sur le bois du navire, Jorelle se nourrissait par tout ce qu'elle voyait. Son île était baignée par les rayons de soleil qui filtraient à travers les épais nuages, c'était un magnifique spectacle et elle n'était pas la seule à s'enthousiasmer par ce tableau presque féerique. En se rapprochant, elle vit un autre bateau qui attendait patiemment, mais il n'appartenait pas à la maison Mormont et une fois dans la barque, elle remarqua des inconnus près de sa mère. Intriguée, elle se dirigea vers le petit groupe, les bras chargés d'un panier plein de poisson. Jory dépassa la jeune femme qui était fixé par Marthe et fit un signe de tête alors qu'elle demanda si elle pouvait garder le trident. Il est vrai qu'ils étaient très beaux, mais fallait-il maintenant savoir l'utiliser correctement. Une nouvelle chose à apprendre et cela illumina son regard.
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Meera
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Mormont

Les ours passent et ne se ressemblent pas
   Ce n'est pas sa grand-mère qui lui répond mais Jorelle qui lui donne l'autorisation de se servir de l'un des tridents que l'étrangère à amenés. Marthe se retourne et découvre le navire duquel sa tante vient de débarquer. Elle s'est encore aventurée en mer. C'est peut-être l'Ourse qui a le plus le pied marin. L'enfant s'est toujours méfiée de ces étendues d'eau glacées qui promettent l'aventure peut-être autant que la mort. Elle, elle préfère la forêt, les chants de sa faune et les craquements de ses branches. Ce qui ne l'empêche pas de vouloir apprendre à pêcher, un jour. Maintenant qu'elle maîtrise l'arc il est peut-être temps de parfaire sa formation de véritable Mormont. L'Oursonne entend bien apprendre tout ce qu'elle pourra apprendre avant de devenir une vraie femme. Elle pourra alors donner des coups de main à toutes les personnes de l'île. Non, pas toutes. Il faudra encore qu'elle apprenne à faire du pain et à confectionner des vêtements. Pour l'instant, en tout cas, c'est avant tout les tridents qui récolent son attention. Elle en choisit un puis le brandit avec fierté au-dessus de sa tête comme si elle revendiquait une victoire face à des ennemis imaginaires. « Merci, m'Lady ! » Elle lui décoche un magnifique sourire. Ses remerciements sont un peu inappropriés puisque leur invitée n'a pas expressément donné son autorisation. Mais puisque elle ne dit rien et ne précise pas que cette arme ne lui était pas destinée, Marthe s'approprie définitivement le droit de posséder le trident. Chouette !

   Elle revient ensuite se poster sagement à côté de Jorelle. L'enfant plisse le nez lorsqu'elle sent une odeur trop familière venir lui chatouiller les narines et lève le regard vers son aînée. « Tu pues un p'tit peu ! » la prévient-elle. Comme toujours, la remarque est dénuée de méchanceté et se limite à une simple constatation de la réalité. Elle n'a d'ailleurs rien d'un reproche. Ces effluves marines prouvent que sa tante a mis la main à la pâte. Ces dernières, d'ailleurs, sont marquées par l'effort et le climat rigoureux de l'hiver. Des stigmates de guerrière ! L'admiration, comme souvent, se lit dans le regard de l'Oursonne lorsqu'elle constate que sa famille fait honneur à l'opiniâtreté et au courage qui caractérise la devise de leur maison. Marthe se met à jouer avec son cadeau tout en continuant à prêter l'oreille à ce que sa grand-mère et l'inconnue disent. Elle comprend bien vite que cette dernière n'est pas venue pour organiser un mariage avec l'une des nombreuses femelles Mormont. Tant mieux ! Elle aurait détesté qu'on lyrate une autre de ses tantes avec un homme qui, par la suite, l'aurait emmenée avec lui loin de l'île. Les Ours doivent demeurer sur ces terres qui portent leur nom. Elles doivent avant tout tenir ici.

   Le trident finit par lui échapper des mots à la suite d'une manœuvre malhabile et sans doute trop téméraire pour la novice qu'elle est. L'enfant fait un pas en avant et le ramasse en s'excusant de son regard gêné. « On est obligées d'rester ? » demande-t-elle ensuite à Jorelle, oubliant au passage que ce sont elles qui se sont incrustées à cette étrange réunion. Marthe s'ennuie déjà. Mais elle a terminé ses tâches quotidiennes. Presque. Car il y en a une qui lui réclame constamment de l'attention et qui ne sera jamais vraiment accomplie : éviter le Mestre ! « Viens, j'ai une idée ! » L'Oursonne saisit la main de sa tante et l'entraîne à sa suite. Non sans avoir auparavant prélevé un deuxième trident du coffre. « C'est pour pas que J'relle soit j'louse ! » indique-t-elle simplement à ceux qui se formaliseraient de son audace. La voici donc à guider la quatrième fille de Maege. Pas très loin. En fait, à peine quelques mètres plus loin. « T'peux m'montrer comment qu'on s'bat avec ? » Elle conclue sa demande en donnant le second trident à celle qu'elle s'est choisie comme maîtresse pour le maniement de cette arme. La gamine pose son doigt sur l'une des pointes de son cadeau et fronce les sourcils. Elle suppose que c'est utile pour attraper les poissons, oui. Mais pour elle, l'objet lui évoque davantage une œuvre créée pour le combat que pour la chasse aux trucs gluants qui peuplent les océans. « Toutes les Ourses ont choisi une arme de préd'lection ! Moi j'veux qu'ce soit celle-là ! » Oui, elle maîtrise déjà très bien l'arc. Mais un arc, ce n'est pas très utile si un adversaire parvient au corps à corps. C'est pour ça qu'elle s'entraîne à l'épée avec Dacey et Lyanna. Il est peut-être temps, maintenant, qu'elle opte pour une arme qui lui serait propre ?
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Meera
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Les ours passent et ne se ressemblent pas
Le vent faisait virevolter ses cheveux dans un méli-mélo de mèches châtains roux qui lui chatouillaient le visage. Sa grosse tresse qui retenait en temps normal son épaisse chevelure était si défaite qu'elle ne retenait que quelques mèches. D'un œil extérieur, elle devait avoir une piètre allure. Bien loin de l'image d'une noble propre sur elle, Jorelle portait un pantalon humecté d'une substance un peu suspecte, mais qui dégageait une odeur si caractéristique que tout le monde pouvait la reconnaître. Elle avait essuyé la lame de son couteau sur ses cuisses, étalant la bile de poisson sur le tissu de son pantalon. Sa chemise, trop large pour elle était entièrement recouverte par sa cape. Un peu décoloré à certains endroits, un peu déchirés à d'autres. Et que dire de ses mains, rougit et crevassé par le froid. Oui, elle faisait peine à voir, mais pour Jory, c'était une allure normale pour une personne qui rentrait de la pêche : sentir la poiscaille, être visqueuse... La Mormont n'était même pas gênée d'accueillir une inconnue dans cet état, elle était telle qu'elle était et peu importait si ça ne plaisait pas. Après tout, si son aspect la gênait réellement, l'inconnue pouvait agir comme Marthe, lui signifier qu'en effet, elle sentait mauvais. Une odeur qu'elle ne sentait même plus, mais elle fit comme-ci. Un sourire malicieux se dessina sur son visage fatigué, partageant cette connivence si précieuse aux yeux de Jorelle. Comme mère, elle n'était pas géniale, mais comme tante, elle était parfaite. Même si elle n'était pas sa préférée.  

Tandis que sa mère discutait avec l'inconnue qui répondait aux noms de Meera, Jorelle confia son panier à une domestique et se mit à observer sa nièce qui jouait avec le trident. Un trident qui s'éclata sur le sol avec un grand fracas. Bien entendu, une personne ayant le sens de la pédagogie l'aurait soutenu, encouragé, mais la Mormont n'était pas Lyra. Jory se mit à rire, assez léger, mais qui se fit tout de même entendre. Marthe avait réussi à la sortir de cet état second, partagé entre la fatigue et l'ennui, car il fallait l'avouer, cette conversation était loin d'être stimulante. Une pensée qui semblait être partagée par sa nièce, car elle lui proposa de s'échapper d'ici. Ce n'était pas si mal poli si c'était Marthe qui voulait partir, elle était si jeune, on pardonne toujours tout aux enfants pensa-t-elle. Jorelle lui adressa un léger clin d'œil, tout en évitant soigneusement de croiser le regard de sa mère et se mit à suivre sa nièce qui lui tirait la main.  

Marthe prit un autre trident et prétexta une excuse bidon. Pour pas qu'elle soit jalouse. Mais quelle menteuse ! Elle arqua un sourcil, cherchant à comprendre la véritable raison de ce chapardage. Un motif qui ne se fit pas attendre trop longtemps, elle voulait apprendre à se défendre avec ce trident. Non sans surprise, elle récupéra cette nouvelle arme improvisée, mais pour dire vrai, Jory ne savait pas réellement comment s'en servir. Certes, elle s'entraînait avec des bâtons, mais l'extrémité devait faire un contre-poids. Finalement, c'est un : « d'accord » qu'elle laissa glisser entre ses dents, avec une assurance qui n'avait pas lieu d'être. Mais au fond, elle aussi voulait apprendre à s'en servir, une nouvelle expérience !

Jorelle détacha la cordelette qui retenait sa cape et la fit tomber au sol dans un mouvement sec, mais elle s'étala avec une élégance assez étonnante. Puis, elle tressa ses cheveux, récupérant celles qui se balladait tranquillement sur son dos. Jorelle récupéra ensuite le trident et testa sa stabilité. Elle ouvrit la paume de sa main, le trident se balançait dangereusement vers la droite et refit cet exercice : « fait pareil, ça va te permettre de jauger la stabilité du trident et connaître son poids ». Puis, elle le fit tournoyer autour de ses mains, le manœuvrant comme son bâton, mais beaucoup plus lentement, pas encore à l'aise avec ce procédé : « si tu veux qu'il soit ton arme, il faut que tu le connaissais par cœur. Poids. Longueur. Texture ». La Mormont se mit en position et jaugea sa longueur : « essai de le stabiliser et si tu peux, lèves le bras un peu plus haut, il est assez lourd » finit-elle par dire avec un clin d'œil qui se voulait amicale. Jorelle s'approcha de sa nièce avec délicatesse : « tu es prête jeune Manderly ? », un trident comme le roi Triton. 
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Meera
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Les ours passent et ne se ressemblent pas
   Les premiers essais sont loin d'être concluants. Le Trident vacille plusieurs fois et finit irrémédiablement par tomber sur le sol verglacé. Marthe imite difficilement les exercices imposés par son aînée et les soupirs agacés qui commencent maintenant à quitter ses lèvres témoignent aisément de la frustration qu'elle accumule peu à peu. La gamine repense à ses longues séances d'entraînement à l'arc avec Lyra. Au début, elle était sûrement la pire archère de l'île. Peut-être même du monde ! Mais l'obstination a fini par payer et aujourd'hui, elle est capable de planter un trait dans une petite cible en mouvement. Les petits mammifères de l'île ne doivent guère l'apprécier. Elle a sûrement brisé des familles entières de lapin. Elle s'en veut. Elle se demande si les animaux ressentent la douleur comme les humains. S'ils sont capable d'aimer et s'il leur arrive d'êtres tristes. Les remords l'assaillent et l'arme tombe à nouveau au sol. À la tentative suivante, elle manque de se prendre le manche du trident dans la joue. Elle lève malgré tout son arme en direction des cieux tout en continuant de s'approprier ses caractéristiques. Les conseils de Jorelle sont utiles, c'est certain. Mais elle pressent déjà qu'elle aura besoin de longues heures pour manier à peu près correctement ce magnifique objet. Et beaucoup d'autres, encore, pour parvenir à pêcher un poisson. Sa première prise, elle ira probablement l'exhiber devant Dacey en imitant un paon. Mais si une telle chose doit se produire, ce sera grâce à la patience de sa tante. Et à son abnégation ! « J'ai l'pression qu'les tridents, c'plus dangereux pour ceux qui l'manient qu'pour les p'ssons ! » Elle illustre son postulat à peine quelques instants plus tard quand sa tante la qualifie de Manderly. Déconcentrée, un brin outrée, l'enfant perd le contrôle de l'arme et réussit l'exploit d'écraser le plat des fourches contre son front. Elle lâche un juron et ramasse l'objet tout en massant le point d'impact. « Tu viens d'me traiter d'sudiste, là, ou j'rêve ? » Elle sait bien que cette maison est nordienne. Mais il n'empêche que ce sont quand même un peu des gens du sud ! Elle a retenu qu'ils prient les Sept ! C'est suffisamment bizarre pour qu'elle se méfie ! Et qu'elle prenne la remarque de son aînée pour une insulte. Une gentille insulte. Une petite provocation destinée, sans doute, à favoriser l'épanouissement de l'instinct guerrier qui sommeille en chaque Ours. Jorelle a réussi son coup. Mais l'Oursonne n'entend pas succomber si aisément au piège de son instructrice. Elle aussi, elle peut se montrer retorse !

   « Oh, r'garde ! Ce s'rait pas d'fer-nés ? » Elle tente d'imiter la surprise la plus pure en désignant de sa main l'espace marin derrière elle. L'enfant ne prend pas le temps de vérifier que sa ruse fonctionne et se rue à l'assaut. « J't'ai eue ! » Ou pas ! Son attaque blesse le vide mais ne parvient même pas à inquiéter sa tante. Elle sent un coup s'écraser gentiment contre ses fesses et l'élan qu'il ajoute à son entrain lui fait perdre l'équilibre. Elle chute sur le sol et se relève presque aussitôt. « C'tait juste pour voir si t'étais attentive ! » Marthe se met à observer une nouvelle fois les environs. Pas pour induire Jorelle en erreur mais pour s'assurer que Dacey n'a pas été témoin de cette scène embarrassante. Rassurée, elle pointe les trois piques de son armes en direction de sa partenaire d'entraînement. « Pas un mot d'ça à Dacey, hein ? » Il est difficile de dire si elle tente maladroitement de la menacer ou si c'est une façon de supplier l'instructrice. Les échanges reprennent. Marthe ne parvient pas une seule fois à prendre le dessus mais elle cède moins facilement aux assauts de son aînée. Il faut dire qu'ils ne sont guère menaçants mais du haut de ses huit ans, l'enfant n'est pas encore capable de supporter un échange plus soutenue. « Elle est v'nue faire quoi ici, la fille aux tr'dents ? Elle avait l'air g'tille tu trouves pas ? J'crois qu'j'l'aime bien... » La gamine a encore cette faculté magique qui la pousse à apprécier toutes les personnes qu'elle rencontre. Tout le monde est un ami potentielle. C'est encore plus vrai dans le cas des femmes et davantage encore lorsqu'elles sont jeunes. « Les Reed c'est ceux qui vivent dans les m'rais, hein, c'juste ? J'pensais pas qu'les gens d'là-bas p'vaient r'ssembler à ça ! J'veux dire, elle avait pas d'vase dans ses ch'veux ! » De la même manière qu'elle aime tout le monde, l'Oursonne se sent obligée d'associer une caractéristique à chacune des maisons du Nord. Celles qu'elle connaît, du moins. Les Bolton n'ont ainsi pas de peau ! Les Stark ont une fourrure de loups et hurlent les soirs de pleine lune. Les Manderly ont des écailles et les Reed, eux, normalement, devraient être recouverts de vase. « J'ai l'droit de d'venir sa c'pine ? » Elle pourrait peut-être lui offrir quelque chose en échange du trident. Elle explore la liste des possibilités et se fait à nouveau avoir par un coup de Jorelle. Une autre question lui triture alors l'esprit. « T'penses qu'c'est qui qui gagne entre un ours un l'zard-lion ? » Elle, elle est prête à parier que c'est l'ours. Mais elle pensait aussi qu'un ursidé l'emportait sur un loup. Et pourtant ce sont bien les Mormont qui sont les vassaux des Stark. L'héraldique que le Mestre s'acharne à lui enseigner n'a vraiment aucune logique...
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Meera
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Les ours passent et ne se ressemblent pas
Le trident tourne, vacille, menace, mais il tient, il tournoie entre les mains froides de la Mormont. Le contact de sa peau, sur cette surface lisse n'est pas agréable, il lui glace le sang tant ses doigts y sont crispés. Jorelle n'était pas habitué à ce poids qui déstabilisait ce bâton, mais à force de le manipuler, elle avait trouvé comment l'utiliser à son avantage. L'insulaire le faisait alors tourner autour d'elle, tout en évitant soigneusement de se couper avec les bouts tranchants. Toutefois, bien qu'elle fût habitué de manier le bâton, elle était plus lente, plus attentive. La moindre erreur lui vaudrait une cicatrice. Finalement, Marthe avait raison, cette arme pour poisson était sûrement plus dangereux pour elles que pour les poiscailles. L'insulaire continuait de manipuler cet objet, lorsque sa nièce fut, semble-t-il, déconcentrée par sa question. Son arme tomba au sol, la cognant au passage, ce qui fit apparaître un léger sourire sur son visage fatigué. Elle aurait voulu rire, mais cette allure renfrognée la força à rester un peu sérieuse devant ce spectacle et préféra alors répondre à sa question : « En même temps, c'est toi qui veux d'battre avec un trident, ce qui est, juste un peu, l'emblème des Manderly. Tu sais le Roi Triton, tout ça ? ».

L'ours gardait toujours cet air goguenard, elle s'amusait de cette boutade, mais avant même qu'elle puisse faire une autre blague, Marthe lui posa une autre question. Des fer-nés ici ? Cela faisait longtemps que l'île n'avait pas subi une attaque. Toutefois, Jorelle n'eut même pas le temps de tourner la tête que l'oursette se mua vers elle en criant « j't'ai eue ! ». Mais on ne vend pas la peau de l'ours avant de l'avoir tué ! Elle avait bien saisi son envie de gagner, mais elle ne faisait jamais exprès de perdre, ce n'était pas dans son tempérament. La Mormont perpétuait les connaissances qui lui avaient été transmises, tel un héritage qui se léguait de guerrier en guerrier. Ne jamais perdre, c'était une question de survie, c'est la plus grande des leçons qu'elle avait à donner. Jorelle se décala alors vers la gauche et toucha sa fesse en signe de victoire. La petite Marthe s'étala alors sur le sol glacé, mais se releva aussi vite qu'elle avait chuté. Les Ours pouvaient tomber, mais ce n'était pas la chute qui comptait, mais toutes les fois où elles s'étaient relevés. Même si la fille d'Alysane se montrait de mauvaises fois, ce à quoi elle répondit : « mais bien sûr » d'un air peu convaincu. L'insulaire continuait son petit manège, faisant tournoyer son trident autour d'elle et lorsqu'elle se retourna vers la fillette, elle vit celui de Marthe pointé vers elle. La jeune fille la menaçait de son arme et Jorelle roula les yeux au ciel en entendant la raison. Elle n'avait pas besoin de dire un seul mot pour expliquer sa pensée : oui, ça serait dommage hein !  

Toutes deux continuèrent leurs échanges, tridents contre tridents, même si Jorelle ne voulait pas faciliter sa victoire, elle contrôlait ses coups, allait vite moins dans ses gestes et ses esquives. De près, Marthe ressemblait à une petite poissonnière, son arme était trop grande pour elle, mais le temps viendrait où elle serait pile à la bonne taille et elle n'aurait plus cette allure ridicule. Toutefois, elle garda cette pensée, il n'était pas utile de la vexer. Finalement, c'est elle qui la sortit de ses pensées, la questionnant sur l'inconnue qui avait accosté sur leurs îles. « Tu l'aimes bien sans même lui parler ? Ça s'trouve, elle adore manipuler tout le monde avec ses cadeaux et mange des ours au dîner » dit-elle avec le sourire aux lèvres et ajouta : « et ça s'trouve elle l'est tue avec ça ». Dacey était sans doute son modèle, mais sur bien des points, la petite fille ressemblait à Lyra. De toutes les Mormonts, c'était elle qui appréciait tout le monde, elle avait même réussi à apprécier le dragon.

Mais les questions incessantes et surtout, un peu farfelues, elle tenait ça d'elle, pas étonnant après tout, Jorelle avait contribué à son éducation pensa-t-elle. Toutefois, elle répondit seulement d'un hochement de tête et se mit à rire en entendant la suite de sa phrase : « Les Reed ne vivent pas dans la boue ». Ce temps lui manquait parfois, où la pensée magique enfantine auréolai la vérité, lorsque la légende était plus belle que la réalité. Et, bien entendu, cette question – que jamais Jorelle n'avait posé – qui revenait souvent dans les groupes d'enfants : « j'ai l'droit de d'venir sa c'pine ? ». L'insulaire s'arrêta dans son mouvement : « Marthe, tu es libre de faire ce que tu veux, si tu veux qu'elle soit ton amie, alors vas-y. Il n'y a que toi qui peut voir si cette amitié est possible ». Son bras se fit plus grand, l'avançant dangereusement vers elle : « Ne demande jamais l'autorisation d'apprécier une personne. Tu aimes qui tu as envie d'aimer ». C'était peut-être la première fois de la journée qu'elle était aussi sérieuse. Marthe était une Mormont, elle était aussi libre qu'une sauvageonne.

L'oursette devient pensive, ce qui fit réagir Jorelle, provoquant alors une nouvelle attaque. Dans un véritable combat, elle aurait été tuée. Jory ne blaguait pas avec les entraînements, ce n'était pas son habitude, mais elle acceptait, à contre-cœur, d'être plus souple. Et une fois encore, Marthe vint à la questionner sur une bataille hypothétique entre un ours et un l'zard-lion. Un mot qu'elle ne connaissait pas : « Un quoi ? ». Elle n'arrivait même pas à prononcer ce mot. Jorelle s'avança, laissant ses bras revenir devant elle, mais la jeune femme ne cogna le pied contre une pierre, provoquant alors une grimace qui déformait ses traits et laisse un « outch » glisser entre ses dents.
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Les ours passent et ne se ressemblent pas
   La remarque de Jorelle au sujet de l'affection que Marthe semble d'ors et déjà lui témoigner est plutôt judicieuse. La gamine s'interroge sur la pertinence de ses propres sentiments par rapport à cette Reed qui n'est, il est vrai, rien de plus qu'une simple inconnue de passage sur l'île. Elle ignore même les raisons de sa présence exacte si ce n'est qu'elle n'est pas venue pour épouser l'un des jeunes Ours de la meute. Tant mieux. Son opinion instinctive sur Meera aurait été irrémédiablement altérée. Mais les plaisanteries de sa tante - du moins pense-t-elle qu'il s'agit bien de plaisanteries - sur l'étrangère ne parviennent pas à modifier la perception de l'Oursonne à son sujet. Tout comme sa remarque sur les Manderly n'est pas parvenue à résorber son désir de manier le trident. Elle est tombée amoureuse de cette arme réservée à la pêche, vouée à prélever des poissons du ventre nourricier de la mer. « J'pense qu'on peut lui faire c'fiance ! S'non grand-mère n'rait pas 'ccepté qu'elle vienne sur l'île ! » Elle se fie entièrement aux décisions de la doyenne de la famille. La Mère des Ourses ne lui a jamais donné aucune raison de douter d'elle. Si Meera a pu fouler le rivage de l'île, c'est qu'elle en est digne. « Après si elle essaie d'nous b'ffer on lui f'ra vite c'prendre qu'on est pas c'mestibles ! Même qu'on p'rra la d'nner à m'ger à Dryn ! Ca lui f'rait plaisir, j'me dis ! » grimace-t-elle. Elle n'est pas encore bien sûre au sujet de l'Ours de Dacey. On lui dit de temps à autre qu'il est cannibale. Elle, elle pense que c'est une plaisanterie. Mais elle imagine bien, aussi, que le natif de Skagos ne s'adonnerait pas au cannibalisme devant la meute. C'est encore un mystère. Un mystère un peu effrayant. « Jo' ? T'penses qu'on a l'droit d'en v'loir à une m'nip'latrice si elle a pas encore essayé d'm'nip'ler quelqu'un ? Parce qu'si Meera c'est une r'baude, elle l'a pas encore m'tré et j'pense qu'ce s'rait pas très juste d'lui en v'loir comme si elle avait d'jà fait une b'tise ! T'en dis quoi ? » Elle ne sait pas si on peut se comporter méchamment avec une personne mauvaise mais qui n'a pas encore commis de vilains actes. Sa tante l'aidera sûrement à y voir plus clair. L'enfant pense toutefois avoir commis une forme d'erreur en parlant de son affection infondée pour leur visiteuse et s'emploie très vite à la nuancer. « Pis t'sais j'aime pas n'plus tout l'monde ! » Elle lui fournit alors une liste plus ou moins exhaustive des personnes qui ne bénéficient pas de la confiance qu'elle accorde, il est vrai, un peu trop aisément : les Lézards, les sudistes, les Lézards, Jorah, les Lézards et les sauvageons qui ont essayé de bouffer son père. Et aussi, les Lézards !

   L'Oursonne surprend ensuite l'air sérieux de sa tante par delà le bras menaçant que cette dernière lève dans sa direction. Le fait que sa question au sujet de son droit à devenir copine avec Meera ait suffit à bloquer sa tante dans son élan fluide suffit à lui prouver que ce qu'elle s'apprête à lui dire sera enrobé dans la plus pure des vérités. Attentive mais également curieuse, l'enfant boit les paroles de son aînée et hoche la tête pour lui signifier qu'elle a bien compris le message. Elle a le droit d'apprécier qui elle veut ! Voilà qui s'accorde avec la liberté dont les Mormont s’enorgueillissent. « Quand t'dis des choses int'lligentes comme ça j'trouve qu'tu r'ssembles assez à D'cey ! » la complimente-t-elle, émerveillée par le talent inné de Jorelle pour les explications claires et concises. L'air ennuyé qu'arbore toutefois Marthe à peine quelques instants plus tard alors qu'elle relie différents éléments de compréhension entre eux montre aisément qu'elle ne se satisfait pourtant pas entièrement de la réponse de sa partenaire d'entraînement. « Elle s'trouve où la l'mite entre c'que j'peux faire sans d'mander la perm'ssion et c'que je peux pas faire sans l'accord d'la famille ? » l'interroge-t-elle. Un brin ennuyé, presque gênée, Marthe se résout à un utiliser un exemple qui, elle le sait, n'est jamais très bien perçu par ses aînées. « Ton c'sin il a aimé qui y v'lait sans d'mander la perm'ssion, lui ! Pis à cause d'ça il s'est fait jorater d'l'île ! Et moi, t'sais, j'pas envie d'finir comme lui, avec les autres Ourses qui m'détestent... » Sa plus grande crainte se résume à un seul mot : l'exil ! Elle ne craint pas particulièrement la mort. Cette dernière n'est qu'une ombre encore bien lointaine et qui n'arrive pas à rivaliser avec sa candeur. Mais que les autres Ours lui tournent le dos, ça oui, ça lui fait très peur !

   Mais Jorelle, cette traitresse, profite des réflexions de son adversaire pour se jeter sur elle. Marthe pare un peu comme elle peut en tentant d'apprivoiser les assauts de sa tante mais aussi l'arme qu'elle tient entre les mains et qui ne se montre pas aussi docile qu'elle l'espérait. L'enfant se retrouve ainsi plus d'une fois avec les trois pointes du trident sous la gorge ou contre la poitrine. En d'autres circonstances, elle serait morte. Elle le sait. Mais aujourd'hui elle s'entraîne avec l'une de ses tantes. Une tante qui n'était pas très attentive aux leçons d'Ormund si elle se fie à ce qu'elle a entendu. On compare souvent l'Oursonne à Dacey mais pour le Mestre, Marthe est une copie miniature de Jorelle. Elle n'est alors qu'à moitié étonnée lorsque sa partenaire s'étonne de sa question au sujet des lézard-lions. Cette dernière trébuche sur une pierre et offre à sa cadette une ouverture qu'elle ne se fait pas prier pour exploiter. Son arme rencontre néanmoins le vide, là où sa cible se trouvait encore quelques instants plus tôt. Un brin déçue, l'enfant impose à son tour un temps mort dans le combat. « Le l'zard-lion, c'est l'blême des Reed ! Tu sais, l'espèce de truc b'zarre qu'y'avait sur les voiles du n'vire qui a m'née M'ra jusqu'ici ! J'me souviens du nom d'cette an'mal parce que quand l'Mestre nous parlait d'ça, j'ai p'sé qu'c'était une sorte d'croisement entre les Targoches et les L'nnister de Dorne ! » L'animal l'a alors immédiatement dégoûtée. Un bref instant seulement. Car l'érudit s'est bien vite chargé de dissiper ses doutes à ce sujet sur le ton agacé qu'il emploie d'ordinaire en sa présence. « Mais en fait non, c'juste une bêbête b'zarre ! » précise-t-elle. Le sourire de la gamine s'accentue et elle profite de sa main libre pour agiter son doigt d'un air faussement réprobateur. « Fallait être plus 'ttentive pendant tes l'çons avec l'monstre ! C'pas bien, ça Jo' ! »
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Les ours passent et ne se ressemblent pas
Être digne, un mot bien compliqué dans un monde prompt à la destruction. Et qu'est-ce qu'être digne aux yeux d'une enfant ? Marthe se voulait guerrière, elle se voulait forte, mais elle n'était qu'une enfant qui ne connaissait que trop peu l'univers qui l'entourait. Après tout, Jorah n'était-il pas digne de confiance avant de trahir son peuple et sa famille pour l'amour d'une femme ? Tous ceux qui ont manqué une fois à leurs paroles n'avaient-ils pas été, un jour, attribués de cette confiance si chère au cœur de l'oursonne ? Qu'elle le veuille ou non, chaque chose avait un prix et tout le monde avait une faiblesse à exploiter. Ainsi allait le monde. Toutefois, elle n'avait pas le cœur à briser les rêves de l'oursonne, encore moins de désacraliser les actes de sa mère. Car Maege n'était pas parfaite, elle commettait des erreurs et pouvait accorder sa confiance aux personnes qu'ils ne fallaient pas. Elle n'était qu'humaine après tout, une simple femme dans un royaume construit par l'homme.

Jorelle se mit alors à rire devant sa remarque qui fit envoler tous ses songes, la donner à manger à Dryn était un bon plan, mais pour cela, faudrait-il qu'il se comporte comme son peuple. Et l'ours indompté avait des difficultés à l'imaginer. Puis, Marthe lui posa une question, compliquée à suivre. Haussant les sourcils, elle lâcha un souffle bruyant glissé dans ses narines : « j'en sais rien. Mais c'est une question à poser à Dacey. Tu sais bien que c'est elle la plus sage d'entres-toutes » plansanta-t-elle légèrement en accentuant bien le 'd'entres-toutes'. Rien n'était tout blanc ou tout noir, c'est ce qui rendait cette confiance bien compliquée aux yeux de la Mormont. Car elle n'était pas comme Lyra ou Marthe quoi qu'elle en dise, elle n'aimait pas tout le monde et pouvait rester durant des années dans des relations superficielles, sans s'impliquer réellement. S'impliquer dans une relation lui demandait beaucoup trop d'énergie.

L'insulaire sentait son muscle se raidir, obéissant docilement à son ordre, et tandis cette arme sans l'abaisser. Toutefois, il revint immédiatement à sa première position lorsque Jorelle se fit comparer à Dacey. Et elle ne put cacher sa surprise et s'empêcher de laisser un « vraiment ? » glisser entre ses dents. En réalité, elle ne savait pas vraiment si elle devait bien le prendre ou non. Cela voulait dire qu'elle venait de faire une morale ? Elle refrénait un frisson d'angoisse, car s'il y avait bien quelques choses qu'elle haïssait chez sa sœur, c'était bien leçon de moralité. Mais avant même qu'elle puisse se défendre sur ce sujet, la petite Mormont posa une nouvelle question dont elle n'avait pas vraiment la réponse. « Je ne sais pas vraiment, mais j'imagines que tu dois le savoir sur le moment », dit-elle avec cet air vague qu'elle prenait lorsqu'elle réfléchissait, « du moins, tant que tu respectes les valeurs de cette île et les ordres de ton suzerain, je ne pense pas que tu ais besoin de permission pour faire quoi que ce soit ». Jamais Jorelle n'avait demandé l'autorisation pour quoi que ce soit, elle avait toujours pris le droit de faire ce qu'elle voulait, mais elle avait toujours assumé ses choix et payer le prix de ses actions : « faut juste assumer tes décisions. Et puis parfois, vaut mieux d'mander pardon que permission, sinon tu f'rais jamais rien ». Elle se rappelait encore la première fois où elle avait entendu cette phrase, son vieux mentor blessé au combat. Il lui avait tant apprit au combat, partager son savoir, mais peut-être aussi, sa faculté à jouer avec les règles. Mais pas comme Jorah du moins, lui avait agit contre des valeurs bien ancrées et avait fait du mal à beaucoup de personnes. Fronçant légèrement les sourcils, elle s'approcha d'un pas : « C'est de ça que tu veux parler ? D'épouser une personne sans la permission de la famille ? », demanda-t-elle simplement. Car le but de sa question était là non, il a aimé qu'il voulait ? Mais ce n'était pas ça qui avait provoquer sa chute dans l'estime des filles Mormonts. « Certes, personne n'aimait vraiment sa femme, mais ce n'est pas ça qui a créer autant de discorde. Jorah à voler notre maison, vendu des esclaves pour entretenir sa bieffoise, il a trahit la confiance qu'on avait en lui, apportant la honte et le déshonneur sur les Mormonts », sa voix était devenu plus grave que d'habitude, « tu ne comptes pas détruire des familles, t'enrichir sur leurs dos, pour obtenir les grâces d'un homme ? Non, alors tout ira bien Marthe ». Jorelle se recula alors, pour recommencer à faire tourner son arme entre ses mains : « Jorater ? La nouvelle invention de la semaine ou tu t'es déjà lassé de débandeletté ? » dit-elle en arquant un sourcil, mais étirant un large sourire sur ses lèvres.

Profitant d'un temps mort pour bouger ses doigts de pieds douloureux, Jorelle observa la jeune fille qui défendait son autre nouveau mot, mais avait des difficultés à la suivre tant ses explications était.. Particulière. Parfois, elle plaignait Ormund, qui voudrait apprendre des choses aux enfants ? Et qui voudrait voir ses cours se faire massacrer de la sorte ? Certes, Jorelle n'était pas vraiment une bonne élève, mais au moins, elle connaissait les emblèmes du Nord : « hum hum... Personnellement, le 'monstre' m'a pas apprit ce mot-là. On devrait demander à Dacey comment s'appelle cette bestiole, juste pour être sûr qu'il nous apprend pas n'importe quoi », dit-elle avec son air goguenard. Se replaçant sur le côté, elle indiqua avec cette même voix enjouée : « pense à décaler tes mains durant tes attaques, laisse-les glisser, sinon, elles vont se coller et te gêner » et elle avança d'un pas de loup et fit une autre attaque, se décalant sur le côté, lâchant son trident, mais attrapant un couteau dans sa botte. Elle pointa la pointe brillante sur son ventre avant sa main gauche : « et ne jamais se laisser distraire, car un geste peu en cacher un autre ». Elle était là, la plus grande force de Jorelle, elle était aussi douée de la main droite que de la main gauche. Une autre particularité qui la dissociait de ses sœurs, car elle combattait avec deux épées dans le deux mains et privilégiait les attaques rapides pour fatiguer ses adversaires. Plus doué en défense qu'en attaque, l'ours connaissait ses défaillances et travaillaient dur pour les combler.  
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   Elle espérait que Jorelle serait capable d'apporter une réponse à ses interrogations sur les manipulateurs. Mais l'argument soulevé par sa tante, à savoir que Dacey est la plus sage d'entre toutes et qu'elle est donc la mieux placée pour éclaircir sur le sujet, convient parfaitement à l'Oursonne. Elle hoche la tête pour lui indiquer qu'elle ira se renseigner auprès de l'héritière de l'île et se concentre davantage sur les mouvements qu'elle tente d'imprimer à son trident. « D'fois j'oublie qu't'étais aussi d'ssipée qu'moi p'dant les cours du Mestre ! » s'amuse-t-elle. Elle aime se trouver des points communs avec ses aînées. Ça la rassure ! Ils lui prouvent qu'elle est bien une Mormont et que son caractère a été forgé par chacune des Ourses qui l'ont précédée dans ce monde. Et si la première fille de Maege reste son modèle, la gamine accorde toujours de l'attention à ce que ses soeurs peuvent dire et à leurs explications. Les gestes de Marthe se font donc plus archaïques lorsqu'elle se focalise sur les propos que lui tient Jorelle par la suite, lorsqu'elles évoquent ce que l'Oursonne a le droit de faire et ce qui pourrait mener à son exil. Cette discussion vient encore renforcer la frontière que la gamine a érigé pour séparer l'honneur du déshonneur. Sa vision s'affine peu à peu et, alors qu'elle grandit, continue d'alimenter sa perception des droits et des devoirs. « Mieux vaut d'mander pardon qu'perm'ssion ! » répète-t-elle pour mieux apprécier la beauté de cette phrase. Un sourire ne tarde pas à poindre sur ses lèvres. « Celle-là, j'vais la r'ssortir un jour à mes p'rents ! » Mais il faudra qu'elle choisisse bien l'instant car cette excuse ne marchera probablement qu'une seule fois. Il faut donc qu'elle la garde pour justifier une grande bêtise. Elle trouvera, elle ne se fait pas de soucis ! Elle retrouve cependant très vite son sérieux lorsque sa tante semble comprendre où elle veut en venir. Cette dernière évoque un mariage qui n'aurait pas reçu l'approbation de la famille et Marthe se hâte vite de nuancer la question. « J'veux pas m'marier, hein ! J'demande ça pas c'riosité, c'tout ! » précise-t-elle. Elle comprend très vite que l'union de Jorah et de Lynce n'était pas vraiment le coeur du problème et que ce sont les actions de l'Ours qui ont mené à son exil, non l'amour qu'il éprouvait pour son épouse. Aussi lorsque Jorelle lui demande si elle compte un jour répéter les actions de son cousin, l'enfant hoche vigoureusement la tête de gauche à droite. « J'f'rai j'mais une chose p'reille ! » assure-t-elle.  « Quand j'décid'rai de t'ber am'rouse, d'toute façon, j'f'rai ça bien ! Ce sera un nordien ou rien d'tout ! » Elle préfère passer sa vie seule qu'en compagnie d'un bieffois ou d'un quelconque sudiste. Ces gens-là ne lui inspirent aucune confiance bien qu'elle n'en ait jamais rencontrés. Elle n'offrira pas son coeur à une personne capable de le piétiner. Et elle ne comprendra probablement jamais comment Jorah a pu tomber sous le charme d'une Hightower... Les hommes n'ont pas l'air capable de réfléchir lorsqu'ils voient une femme à leur goût ! Ils affichent des sourires niais ! C'est... bizarre !

   Jorelle se recule et offre un temps mort bienvenue à Marthe. Elle le met à profit pour libérer l'un de ses bras et l'agiter pour chasser les crampes qui menacent de le submerger. Cette arme est particulièrement difficile à manier. Et lourde, aussi ! Bien plus qu'un arc et davantage qu'une épée. C'est un défi à la hauteur de ses ambitions. Elle offre un nouveau sourire à son aînée lorsqu'elle évoque le mot qu'elle vient d'inventer. L'Oursonne a pris l'habitude d'inventer des mots qui, selon elle, sont bien plus amusants et significatifs que ceux qu'ils sont sensés remplacer. « Non non, d'band'letter j'continue d'l'util'ser ! Mais j'me suis r'due compte que c'pas très facile d'le placer dans une c'versation, alors...  » Il faut bien qu'elle innove ! Car ce n'est pas tous les jours qu'elle voit des blessés se faire retirer des bandages. L'Oursonne se montre à nouveau dissipée et si elle écoute les conseils de sa tante, elle se laisse toutefois avoir trop aisément par sa feinte. L'enfant considère le couteau qui se trouve à hauteur de son ventre et relève peu après les yeux de manière à croiser le regard de son assaillante ! « T'm'as bien j'rellée, là ! » Et hop, un nouveau mot de plus ! Il faudra, un jour, qu'elle songe à tous les répertorier pour en faire profiter la postérité. Mais il faudra auparavant qu'elle trouve une personne qui a la patience de tous les écrire car il est évidemment hors de question qu'elle les couche elle-même sur des manuscrits. En tout cas l'Oursonne ne se formalise pas de la feinte de son aînée. Ce n'est peut-être pas loyal mais c'est plus amusant ainsi. Et puis on ne cesse de lui répéter que les vainqueurs, souvent, sont ceux qui exploitent toutes les failles de leurs adversaires. La gamine recule d'un pas, fait tournoyer son arme avec difficulté pour imiter son enseignante puis se remet en garde. « T'm'as j'mais dit pourquoi t'as v'lu 'dopter Ed en fait ! Bon après, j't'ai pas n'plus posé la qu'stion... » reconnaît-elle. « Ca t'd'range pas qu'y soit 'veugle ? » Sa famille refuse rarement de satisfaire sa curiosité. On ne lui reproche jamais son âge ou la nature parfois douteuse de ses interrogations. On se contente d'y répondre en estimant, peut-être, que si elle s'interroge sur un sujet c'est que le temps est venu pour elle de s'y intéresser. « Moi j'sais pas si j'pourrais aimer un b'bé qu'est pas d'moi ! C'quand même... b'zarre ! T'trouves pas ? Comment t'fais ? » C'est à son tour de se ruer à l'assaut de la guerrière avisée qui lui fait face. En arrivant au corps à corps, l'enfant tourne sur elle-même et au lieu de frapper avec les trois lames de son arme, préfère feinter et tenter un coup avec l'autre extrémité du trident. Avec l'espoir, peut-être, d'arriver à prendre en défaut la garde de sa tante. Elle ne sera pas la seule à se faire joreller aujourd'hui !
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L’ours indompté aimait entendre le vent souffler dans les feuillages et sentir les diverses odeurs qu’il emportait avec lui. Elle se délectait de ce moment qui lui semblait si paisible et pourtant, elle restait assez alerte pour répondre aux questions de la fillette. Jorelle avait trouvé une concurrente ! Et quoiqu'elle en dise, la petite Marthe était une véritable fleur bleue, mais une romantique avec des principes. Cet homme hypothétique devait être un nordien, aucune autre région n'obtenait grâce à ses yeux. Toutefois, bien que ce soit la fierté qui la forçait à sourire, Jorelle n'oubliait pas que la petite oursonne n'avait pas forgé sa propre opinion sur la question. Elle n'avait eu que des échos du passé, se nourrissant de la rancœur de sa région. Avait-elle au moins quitter cette région ? Le monde était bien plus vaste.

Se montrant patiente, Jorelle écoutait les questions de la gamine, allant vers un sujet trop dangereux à son goût. C'est sans doute pour cette raison que la guerrière ne vit pas le coup venir. Marthe fit une feinte digne de sa tante. Le bout du bâton vint à rencontrer son estomac, provoquant une vive douleur. L'ours réagit instantanément, c'était comme si elle obéissait à cet instinct de survie, elle lâchait son trident, se laissa glisser sur le sol et avec ses jambes coinça celle de la petite fille qui perdit l'équilibre. Elle utilisa alors cet instant pour reprendre son souffle, tout en se relevant difficilement. « Tu as bien retenu ta leçon jeune ours » articula-t-elle un peu difficilement.

Après quelques secondes, elle reprit le trident et répondit à sa question : « tu n'es pas de moi, mais je tiens quand même à toi », dit-elle en prenant soin de ne pas prononcer le mot aimer. C'était un peu comme un tabou ici : « pour moi, ça n'a pas de différence, je ne peux pas l'expliquer, c'est comme ça ». Pouvait-elle réellement lui dire qu'elle ne souhaitait pas avoir d'enfant ? Que cela demandait beaucoup trop d'effort ? L’ours indompté se rappelait encore du jour où elle avait rencontré ce petit ourson. Elle avait entendu des hurlements venant de la plage, des cris aiguës perdus dans le crépuscule. C’était instinctif, elle l’avait pris dans ses bras, le plaquant contre sa peau pour le réchauffer. C’était un petit sauvageon qui avait échoué sur la baie des glaces, il était emmitouflé dans une peau de bête et possédait en héritage un collier. Une dent d’un animal méconnue. Jorelle ne pouvait se tromper quant à ses origines, mais avait pris la décision de le ramener avec elle afin de lui trouver une famille. Ce n’est que lorsqu’elle s’était éloigné de la plage qu’elle vit le voile blanc à peine perceptible qui recouvrait ses yeux. Les anciens dieux avaient décidé qu’il ne pourrait voir le monde qui l’entourait. Sans qu’elle puisse réellement comprendre pourquoi, elle fit le choix de l’adopter. S’il n’était pas un Mormont dans le sang, il le serait dans son âme. Plus personne ne l’abandonnerait à cause d’un handicap. Toutefois, au jour d’aujourd’hui, même si elle savait que sa décision était juste, elle n’arrivait pas à être une véritable mère pour cet enfant. Elle n’était pas prête pour cela.

Jorelle était une sœur, une tante, pas une mère, ce n'était pas un rôle qui lui convenait. Finalement, elle laissa le trident tomber au sol, et reprit ses deux épées qu'elle avait laissées au sol au début de cet entraînement : « Et il y a beaucoup moins de risque d'adopter un enfant que d'en pondre un. Les Mormonts ont beaucoup de chance, mais énormément de femmes meurent en mettant aux mondes leurs enfant ». Et que dire des conséquences sur leurs corps ? Non, Jorelle n'était pas prête à cette aventure. Toutefois, elle pouvait le nier, elle était inquiète pour Edwin. Que réservaient les anciens dieux à ce petit ourson ? Jorelle l’avait attentivement observé, il était encore trop chétif pour survivre à l’hiver, trop jeune pour apprendre de lui-même et pas assez préparer à survivre sur cette île. Pourrait-il au moins un jour se défendre par lui-même ? Ou serait-il comme le cul-de-jatte ? Celui qui a toujours besoin de sa femme pour survivre ? Si elle se posait des questions sur un avenir incertain, lui baignait dans l’insouciance. Jorelle avait fait un choix, mais à cette époque pas si lointaine, elle n’avait pas pensé aux conséquences, comme toujours… Si elle n’était pas capable d’être une véritable mère pour cet enfant, elle arriverait à le rendre plus fort. C’était une mission qui lui tenait à cœur : personne ne souffrirait de la décision prise il y a quelques lunes.

Manœuvrant plus facile avec ses épées, elle les faisaient tournoyer entre ses mains et se prépara à attaquer : « Edwin a été abandonné à cause de sa différence, qu'aurais-tu fait à ma place ? ».
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