Le Deal du moment : -20%
-20% Récupérateur à eau mural 300 ...
Voir le deal
79 €


Conseiller un ami (pv Tavish Cafferen)

Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
Mon regard se perdait sur les terres entourant le château d’Herbeval, tandis que je frissonnais légèrement, constatant une brume inhabituelle à mes yeux qui s’étendait aux alentours et pourtant il n’y avait pas de quoi être étonné. L’hiver était désormais là, et même le Bief commençait à être touché, mais si la température restait douce, elle était toujours plus fraîche que je ne l’avais connu. Le Bief avait cette particularité que je chérissais tant ‘avoir un hiver doux, je n’aurai pas voulu me retrouver coincé dans un de ces châteaux au Nord où la neige semble les encercler comme l’est une forteresse en temps de guerre. Non, j’aimais ma région, mais l’hiver avait ses conséquences, et je ne pouvais plus me permettre des tenues aussi légères, j’avais donc opté pour des tenues légèrement plus épaisses, sans pour autant m’encombrer de fourrure ou autre accessoire de ce type, nous n’en avions pas besoin. Mon regard était perdu et pour cause j’attendais après mon ami, mon frère de cœur, celui avec lequel j’avais été élevé malgré les différences sociales, malgré le fait qu’il soit un bâtard et moi un noble. Nous n’étions pas de la même catégorie sociale et pourtant je l’aimais comme un frère, autant qu’Orys ou Symeon avec qui pourtant je partageais le même sang. Il m’avait appris par missive qu’il allait se marier et j’étais fort content pour lui de la nouvelle il était temps pour lui, maintenant qu’il avait été légitimé et qu’il était devenu l’héritier de Bourgfaon de trouver une épouse afin d’assurer une descendance pour ce beau domaine. Et j’étais en soi plutôt rassuré, peut-être égoïstement ou en tout cas cette nouvelle avait ôté cette châpe de culpabilité qui pesait sur mes épaules depuis plusieurs lunes. Rien n’avait été officiel, et pourtant je n’arrivais point à me séparer de cet instant où je m’étais montré dur envers mon ami, ce moment où je lui avais menti, non pour son bien ou pour celui de ma sœur, mais pour le mien. J’avais suite à ça prier des heures durant dans le septuaire sobre mais sacré de la maisonnée, craignant que le Père ne soit mécontent de mes actions. Il m’avait demandé, officieusement, la main de ma sœur, et je la lui avais refusé, prétextant qu’elle avait déjà quelqu’un en vue. Et en effet je lui avais trouvé un époux, mais au fond de moi je savais que la vraie raison n’était pas un renforcement des liens entre les familles du Bief comme je le lui avais fait croire, mais cet apriori tenace qu’avant d’être légitime il n’était qu’un Storm, qu’un bâtard, et que je ne pouvais trahir la mémoire de mon père en donnant la main de son unique fille à un ancien bâtard. J’avais mal agi, mais il me semblait que toute conséquence fâcheuse était désormais éloignée. Ma sœur était mariée au Lord de Midburg et mon frère de cœur allait bientôt s’unir. Seule ombre au tableau peut-être, ce mariage ne serait pas célébré devant les Sept, et malgré toute mon incompréhension, je ne pouvais pas lui en vouloir, je ne le comprenais pas, mais je ne pouvais lui en vouloir de s’être tourné vers cette secte à un moment si délicat de sa vie.

Alors j’attendais que mon ami arrive, le regard perdu dans l’horizon, jusqu’à ce que j’entende le bruit d’un cavalier, signe annonciateur de l’arrivée de mon ami. Je disparaissais de l’ouverture de la fenêtre avec un mince sourire, je n’étais pas expansif mais j’étais heureux de le retrouver, nous avions la chance de ne pas habiter loin l’un de l’autre, une proximité qui renforçait notre amitié. Je descendais les marches pour l’accueillir dans la cour d’Herbeval, tandis que Tavish descendait de son cheval.

Tavish, mon ami ! Tu as failli te faire attendre, j’ai presque cru que tu avais préféré retrouver ta promise plutôt que ton ami !

Nous avions à parler, et à vrai dire je voulais tout savoir de son mariage prochain. L’occasion se présentait, nous la saisissions au vol !
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
Conseiller un ami
An 302, Lune 5, semaine 1

Alors que son cheval galopait le long de la Brûlebleu, ce fleuve qui reliait sa maison de naissance et sa maison d’adolescence, le vent soufflait doucement, au rythme des vagues, mais n’en était pas moins violent. Si ces dernières lunes avaient été chargées en fatiguant voyages, de Castral-Roc à Bourgfaon, de Bourgfaon à Bosquebrume, Tavish Cafferen ne regrettait pas son choix de transport. Naviguer sur la Brûlebleu permettait d’atteindre Herbeval en une seule journée, mais en cette journée d’hiver, le vent, toujours plus meurtrier sur l’eau, avait de quoi vous glâcer les os. L’ancien bâtard de Bourgfaon s’éloigna du rivage et dans le même temps, de ce froid venteux, pour s’engager dans les terres. De son adolescence bieffoise, , Tavish gardait le souvenir du soleil, des fleurs colorées et de la douceur de vivre dans laquelle était enveloppée une telle région.  Il avait toujours du mal à se rappeler qu’Herbeval était également touché par l’Hiver, après ce long été durant lequel il l’avait toujours connue.

Par une missive, Tavish avait prévenu Elbois de son arrivée qui cependant n’avait rien d’officiel. Comme souvent, c’était à l’ami qu’il rendait visite et non au seigneur. Voilà plusieurs années que le jeune seigneur d’Herbeval avait trouvé une épouse en la charmante Mia Mullendore, qui lui avait d’ailleurs donné un adorable garçon. Et en homme d’honneur qu’il était, Tavish savait qu’Elbois avait été habité par la même préoccupation que celle qu’il ressentait en ce moment ; celle de bien faire, d’être un bon époux, de se comporter de la bonne façon pour faire fonctionner ce mariage. C’était donc la personne idéale avec qui parler de son mariage avenir. Mais plus encore, c’était son ami d’enfance, son frère d’une autre maison, et il avait également hâte de lui raconter sa rencontre avec celle qui serait vraisemblablement son épouse, comme Elbois lui avait également parlé de Mia avant de le prendre pour femme.

Alors que Tavish apercevait enfin la silhouette familière du château d’Herbeval se dessiner au loin, un sourire se dessina automatiquement sur son visage. Revenir dans ce fief par chance si proche du sien faisait toujours revivre les souvenirs heureux de sa jeunesse aux côtés d’Elbois, de l’enseignement inestimable de Ser Garrett et de cette relation si particulière qu’il avait également tissé avec la jeune dame des lieux, Clarysse.

Arrivé dans la cour du château, accueilli par des domestiques dont il connaissait le nom pour les avoir cotoyé de longues années durant, Tavish n’eut qu’à lever la tête pour apercevoir Elbois, perché tel les chouettes des armes de sa promise, sur les hauteurs de sa demeure. Quand sa silhouette disparut ce fut évidemment pour le rejoindre quelques secondes plus tard dans la cour qui les avaient vu si souvent s’entraîner et se taquiner, quand il s’appelait encore Storm et qu’Elbois n’était point seigneur mais héritier.

C’était d’une accolade sincère que Tavish salua son ami après être descendu de son cheval. Le sourire heureux qu’on connaissait bien à cet éternel optimiste lui égayait les traits quand comme c’était déjà bien souvent le cas dans leur jeunesse, il répondit à Elbois par une touche d’humour :
« Et risquer de te plonger dans la plus destructrice des jalousies ? Oh non, je ne me permettrais pas ! », dit-il avant de rire légèrement avec son ami de toujours.

L’orageois replaça la bandoulière de son carquois qui était quelque peu remontée vers son épaule lorsqu’il était descendu de cheval et offrit un sourire reconnaissant aux domestiques qui entreprenaient de s’occuper de ses effets personnels, dont sa monture, qui serait dirigée vers une écurie dans laquelle elle ne séjournait pas pour la première fois.
« Comment vas-tu mon ami ? » , demanda-t-il ensuite à cet ami qu'il avait pourtant envie d'appeler «mon frère».  « Et comment se portent ta charmante dame d’Herbeval et ton petit Garth ? », s’enquit-t-il en lui suivant vers la demeure.

[6.4]
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
L’accolade était sincère et elle l’avait toujours été, cette accolade que nous nous donnions si régulièrement après un entraînement joyeux dans cette même cour, quand tout était encore différent, quand Tavish vivait encore à Herbeval et qu’il n’était encore qu’un bâtard et non pas l’héritier légitime qu’il était désormais. Une modification de statut à laquelle j’avais encore du mal à m’y faire, j’avais grandi toute mon enfance avec cette image de l’ami au sang moins noble que le mien, un ami que je pouvais aimer comme un frère mais qui pourtant n’était pas mon égal. Les chose changeaient pourtant, et même si ces souvenirs étaient tenaces, mon amitié pour Tavish n’était que plus forte et j’étais heureux pour lui que le destin ait choisi de lui sourire. Il était désormais un Cafferen, comme son père, et il était l’héritier de Bourgfaon, non loin d’Herbeval. Et il allait se marier, l’étape décisive pour tout homme qui se respecte et qui sait où sont ses devoirs. Pourtant nous ne partagions plus la même foi mais qu’importe tant que nos valeurs restaient les mêmes. Son humour m’avait manqué et je ne manquais pas de rire à ses mots.

Moi jaloux tu crois ? Tu ne perds rien pour attendre canaille !

Le rire était doux, comme leur relation et comme le temps sur Herbeval, épargné pour l’heure par la neige de l’hiver. Mon ami remettait en place ses armes tandis que les domestiques s’occupaient de ses effets personnels et de sa monture. Il était désormais accueilli ici à sa juste valeur, même si notre maison l’avait toujours considéré comme un des siens. Alors qu’il me demandait des nouvelles, je passais une main sur son épaule pour l’intimer de me suivre, tout en lui répondant.

L’hiver vient et Herbeval se prépare à un temps moins clément et plus froid, ce qui me provoque un peu d’inquiétude pour Garth mais c’est un solide gaillard, tu le verras il a un appétit aussi important que le tien j’en suis sûr, toute proportion gardée ! Mia se porte bien également, elle sera heureuse de te revoir.

Nous nous engouffrons à l’intérieur du château, où l’atmosphère est plus chaude, un feu est allumé dans le foyer principal, preuve que nous ne sommes pas habitué à un temps si doux et pourtant bien plus clément que dans les régions plus au nord de la nôtre. J’invite Tavish à s’asseoir à la table tandis que les domestiques apportent de quoi sustenter mon ami et moi-même : pain de seigle, miel, confiture, fruits et oléagineux, la saison est propice aux noix, noisettes et amandes, de quoi reprendre de la force après le voyage qu’il a dû faire. Je nous sers un vin doux mélangé de miel, il est encore tôt pour s’enivrer.

Je suis vraiment heureux de te savoir parmi nous Tavish, à croire d’ailleurs qu’Herbeval est connu pour son hospitalité, ma sœur est également présente en ce moment, tu auras l’occasion de la revoir. Mais dis-moi comment te portes-tu ? Prêt à te marier ?

Sa venue devait sûrement avoir un lien avec ce mariage, et il me tardait qu’il me raconte tout à propos de la future Lady Cafferen. Je me souviens encore à l’époque où j’ai moi-même pris pour femme Mia les questionnements qui me traversaient et ces doutes de ne pas savoir m’y prendre…. Le temps aura prouvé que je m’inquiétais pour rien, et si je pouvais rassurer mon ami à ce sujet je le ferai bien volontiers, je n’étais jamais avare en conseils, en tout cas lorsque je m’en sentais compétent, rien n’est pire que se glorifier d’une chose dont on ignore tout.
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
Conseiller un ami
An 302, Lune 5, semaine 1


Après avoir perdu sa fille peu après qu’elle soit venue au monde, il était normal que le seigneur d’Herbeval se montre soucieux de la santé de son fils par cet hiver qui était tombé sur eux. Le chevalier de l’Orage se souvenait de l’état d’esprit dans lequel il était avant d’apprendre cette triste nouvelle. Il avait quitté Herbeval profondément déçu, en colère contre son plus proche ami. Mais lorsqu’au retour du mariage de Renly Baratheon et de Desmera Redwyne, il avait eu entre les mains cette noire missive, son ressentiment s’était envolé. Il n’avait pensé qu’à une chose ; apporter son soutien à Elbois et à Mia, dans ce moment de grande douleur.

« Je me réjouis de les revoir ! », déclara Tavish, très sincère. Le jeune homme considérait le petit Garth comme son neveu, étant donné qu’Elbois était pour lui comme un frère. Cela faisait son bonheur de voir Elbois heureux en mariage avec la belle Mia et en famille avec son fils et héritier qui faisait sa fierté. Il se demandait aussi comment allaient les deux frères d’Elbois. Dans ses dernières lettres, Elbois lui avait évoqué le désir de Symond de se rapprocher encore de la foi, une décision qui intriguait l’orageois. Quant à Orys, il était toujours émissaire de la maison, comme Tavish l’était pour la sienne.

Le chevalier de l’orage prit place autour de la table, dans cette pièce qui ne lui était pas inconnue. Les domestiques apportèrent rapidement de quoi se restaurer tandis qu’Elbois remplissait la coupe de Tavish de vin.
« Merci », dit-il une fois le verre assez rempli. Il leva ensuite son verre afin de trinquer à leurs retrouvailles. « Mmh… Vous les bieffois, vous avez décidément le flair pour choisir vos vins. », complimenta Tavish après que le liquide léger et fruité se soit mêlé à sa salive. Au passage, Elbois lui annonça la présence de Clarysse en ces lieux.
« Ah bon, Clarysse est ici ?... Et bien, je suis ravie de l'apprendre ! ». Il lui fut difficile de préserver une expression neutre. L’étonnement se lut sur son visage. La jeune femme aux cheveux blonds était mariée depuis plusieurs semaines à Ethan Varnier, de Midburg. Ce fief se trouvait bien plus à l’est. On était loin de la proximité kilométrique entre Bourgfaon et Herbeval. Que faisait-elle ici ? Ne devait-elle pas être avec Ethan Varnier, son époux ?
Tavish ne s’était aucunement préparé à revoir Clarysse et encore moins maintenant, à la veille de son mariage. Bien sûr il était heureux à l’idée de la revoir. Cependant, une part de lui redoutait également ce moment où il ferait face à la nouvelle dame Midburg…

L’orageois tâcha de revenir au sujet principal, qu’abordait déjà Elbois. Il prit une inspiration et se servit une tranche de pain de seigle tartinée de miel.
« Et bien…L’est-on un jour vraiment, totalement prêt ? », répondit-il. « Ce n’est pas l’idée de faire une croix sur mon célibat qui m’est difficile, c’est juste…C’est si étrange de se dire qu’on va épouser une femme que l’on a vu qu’une seule fois et qu’elle partagera ensuite le reste de notre vie. », dit-il. Pour Elbois, cela avait toujours été une évidence. Le jeune homme était né héritier ; il avait toujours su qu’il se marierait un jour à une noble jeune femme qui lui serait imposée ou qu’il devrait s’imposer. Mais pour ce qui était de Tavish, cette perspective était bien plus récente.
« Lady Shoren est jeune femme qui a l’air d’avoir beaucoup d’esprit et de caractère. Elle a de jolis traits et de longs cheveux bruns ; c’est une belle jeune femme. »,  dit-il. Il n’était pas des plus doués pour décrire les gens, malheureusement. « J’espère lui avoir fait une bonne impression mais…j’ai bien ressenti qu’elle ne désirait nullement se marier. Elle est encore jeune, - elle vient d’avoir dix-sept ans- et en plus, elle ignorait tout de ma conversion à R’hllor.  Il se fait que Lord Michael Mertyns, son oncle, le lui avait caché et qu’elle l’a appris alors que nous dinions. Tu imagines bien mon mal aise ; je n’avais pour ma part pas du tout envie de faire preuve de tromperie… », expliqua Tavish dont le caractère honnête n’était pas méconnu d’Elbois. Lord Michael Mertyns était pour sa part converti à cette nouvelle religion venue d’Essos. C’était l’une des raisons qui avaient fait de Tavish un parti idéal à ses yeux ; Michael Mertyns souhaitait étendre sa religion au reste de sa famille, réticent à la conversion. Bien sûr, la raison principale restait cependant le beau parti qu’était Tavish, avec son futur titre de seigneur de Bourgfaon, un fief géographiquement très bien situé au commerce florissant.
Pour Elbois, la foi était très importante. Sans doute pourrait-il comprendre la réticente de Shoren a l’idée de se marier avec un converti à R’hllor, une foi mystérieuse que beaucoup considéraient comme une sorte de secte mystique. Mais ce qu’il pensait sans doute de cette « hérésie », Elbois n’avait jamais jugé Tavish à ce sujet.  
« Elle m’a assuré qu’elle ne se convertirait pas et bien sûr, je l’aie rassurée à ce sujet. Je lui ai dis que j’étais tout à fait tolérant envers sa foi. Puis, je lui ai aussi expliqué comment se dérouler une union devant R’hllor…Et là, j’ai commis une bourde. », avoua-t-il. C’était une chose qu’il ne dirait probablement pas à d’autres, mais Elbois était comme un frère pour lui. « Je sais à quel point les femmes redoutent la cérémonie du coucher alors je lui ai dit qu’étant donné ma foi, il n’y en aurait pas à notre mariage devant R’hllor. Je pensais qu’elle serait heureuse de l’apprendre, que cela la réconforterait…Mais elle a été assez gênée que je mentionne un tel sujet. Je te le dis, je me suis senti bien bête ensuite ! », s’exclama-t-il avec, toutefois, un léger sourire. Malgré ce faux pas, ils avaient réussis à reprendre la conversation sur d’autres sujet. Leur rencontre ne s’était donc pas si mal passée. Cependant, cet instant était révélateur. « Tout  de même, moi qui n’ait jamais eu de difficulté à converser avec les dames…Fallait-il vraiment que je sois si maladroit face à la femme qui va partager le reste de ma vie ? », dit-il d’un ton léger. Tavish n’aimait pas dramatiser les choses. Il avait tendance à se montrer toujours optimiser et à parler avec humour et autodérision, sans bien sûr exagérer et devenir exubérant. Mais ce que révélait ce moment de la conversation le préoccupait tout de même ; Shoren était jeune. Elle venait de fêter ses dix-sept ans. Lui, il avait vingt-cinq et il avait connu de nombreuses femmes. Finalement, tout comme elle, il redoutait la consommation de ce mariage. Car il ne voulait pas que sa fiancée pense à sa nuit de noce comme à un cauchemar…Il espérait sincèrement trouver les bons mots et les bons gestes pour ne pas l’effrayer, quand le moment viendrait…

Enfin ! Le jeune homme n'en dit pas plus pour l'instant, préférant écouter ce qu'Elbois avait à répondre. Il avait réussi à transformer son mariage, qui avait été une nécessité, en une union sincère. Il serait sûrement de bon conseil.

[8.5]
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
Je n’étais pas du genre à m’inquiéter facilement, après tout je faisais une pleine et entière confiance dans la bienveillance des Sept et notamment du Père, qui détenait entre ses mains la toute puissante justice, la seule qui vaille, car qui d’autre mieux que Lui pouvait déterminer ce qui est juste ou non. J’aurai beau agir de mieux que je le pouvais, je ne pouvais mériter sa gratitude que par ma foi, et s’il avait décidé de rappeler mon fils auprès de lui après avoir rappelé ma fille, je ne pourrais lui en vouloir, et pourtant avec l’hiver qui venait, le premier que connaîtrait Garth, je n’étais pas tranquille, j’avais peur qu’il ne prenne froid et ne tombe malade, bien que nous ayons la chance de vivre dans le Bief et non pas dans les terres peu accueillantes du Nord. La neige tomberait sûrement mais pas en quantité insurmontable, j’étais prêt à le parier, et pourtant, je ne pouvais définitivement chasser cette inquiétude profondément ancrée en moi. Je n’ai jamais eu peur de l’avenir, mais je craignais toujours de perdre mes proches, car qu’étais-je sans ma famille et mes amis ? Peu de choses, d’où ma fidélité à leur égard. Une fidélité que je croyais à toute épreuve et partagé, bien que certains de mes choix n’aient pas été fait dans leurs intérêts… Mais quand je regardais Tavish, et son plaisir non dissimulé de retrouver mon fils qu’il avait connu si jeune ou même mon épouse, mes doutes s’estompaient l’espace d’un instant. Ma famille avait été durement touché par le passé, j’étais devenu seigneur d’Herbeval bien jeune, à un âge où les priorités ne devraient pas être la gestion d’un domaine ou la formation des chevaliers de la maisonnée, et pourtant c’est ce que j’avais dû faire, avec le soutien et la présence de mon ami de toujours, bien qu’il me faille au final le laisser repartir chez lui. J’étais heureux de la famille que j’avais réussi à construire, ma femme était aimante et m’avait donné un fils en bonne santé. Mon frère Orys était devenu l’émissaire de la maison tandis que Symeon s’intéressait de plus en plus à la foi et à la théologie, même pour moi c’était bien trop.

Nous nous installons à table, comme nous l’avions fait si souvent par le passé, même si l’une de ses précédentes visites ne s’était pas fini comme je m’y attendais. Mais je ne voulais pas repenser à ce mauvais moment, sa présence prouvait qu’il ne m’en tenait aucune rigueur, de plus il allait se marier, c’est que finalement il n’était pas si amoureux de ma sœur, sinon il aurait mis bien plus de temps à trouver une épouse. J’avais agi à contre-cœur, mais finalement mes actions semblaient bien se dénouer, même si la présence de Clarysse en ma demeure plutôt qu’à Midburg m’inquiétait quelque peu.


C’est parce que nous savons apprécier les bonnes choses Tavish. Le bon raison de la Treille avec un soupçon de miel de Mielbois vaut tous les vins de Westeros, même si parfois le vin dornien est buvable, quand l’ivresse approche notamment. Bien trop épicé pour une heure si peu tardive.

La mention de Clarysse présente à Herbeval surprit Tavih, et c’était bien normal, mais il ne semblait pas insensible à cette nouvelle. Avait-il encore des sentiments pour ma sœur ? Je ne l’espérai pas, car une telle chose ne pourrait qu’apporter des ennuis et je ne souhaitais pas le moindre soucis pour ma sœur. Elle était une âme pure et fragile, il ne fallait pas que son esprit soit retourné par des sentiments survivants. Je faisais comme si je n’avais rien vu mais j’aurai tout intérêt à me montrer attentif les jours prochains, même si je ne pouvais surveiller ou espionner ma sœur ou mon meilleur ami… Mais je n’aurai pas besoin pour l’heure de pousser plus avant les investigations, car malgré le trouble qu’essayait tant bien que mal de cacher Tavish, il sut revenir à la discussion principale : son mariage. Et à l’écouter, je ne peux que le comprendre, moi-même j’étais passé par cette étape, je n’avais vu Mia qu’une seule et unique fois avant de la prendre pour épouse, et pourtant désormais notre mariage était d’amour. J’écoutais mon ami attentivement avant de répondre.


Au moins tu as gardé le sens de l’observation. Tu as su voir déjà énormément de choses en si peu de temps dis moi, c’est un bon signe crois moi. Nous n’apprenons véritablement à connaître une personne qu’en la côtoyant crois moi. Je connaissais à peine Mia quand je l’ai prise pour femme.

Je fais une légère grimace quand il mentionne sa religion, et la réaction de surprise de sa promise quand elle l’a appris, son père le lui ayant caché. Je ne sais pas trop comment aborder le sujet car même pour moi cette confession, cette secte comme je le dis quand je ne suis pas face à mon meilleur ami, est une obscure menace et je ne pouvais que comprendre la réaction de la jeune Lady Shoren.

Tu ne dois pas de faire d’inquiétude exagérée, comme tu l’as dit elle est jeune, alors il est normal que certains sujets soient déstabilisants pour elle, comme l’intimité ou la religion. Au moins ele ne pourra te reprocher ton honnêteté. Les croyants des Sept peuvent être un peu se sentir agressé par la religion de R’hllor, bien qu’elle soit orageoise. Tu as bien fait de la rassurer en tout cas.

La cérémonie du coucher, je me rappelle de la gêne que j’avais ressenti ce jour-là et du teint rose de Mia, gênée tout comme moi. Heureusement, ce n’était qu’un mauvais souvenir, mais une tradition auxquels les plus traditionnalistes sont attachés.

C’est peut-être bon signe au final ton malaise face à Lady Shoren, si tu te comportais avec elle comme avec n’importe quelle dame, c’est qu’elle ne serait pas si spéciale que cela, elle va tout de même devenir ton épouse et la mère de tes enfants ! Je ne me qualifierai pas d’expert, mon mariage est encore jeune, mais dis toi une seule chose : les doutes que tu as, elle les partage. Les questions que tu te poses, elle se les pose également. Tu l’as rassuré et même si elle n’en a pas montré de reconnaissance, tu n’as pas à t’inquiéter outre mesure, elle sait qu’elle peut compter sur toi. Je suis même presque sûr qu’elle a déjà parlé de ses propres maladresses à une de ses proches. Je me rappelle que Mia conversait énormément avec sa sœur au début de notre mariage, et elle ne cessait de lui jeter des regards le jour de nos noces. Le temps t’aidera.

Je fais une pause pour me faire une tranche de brioche avec du miel, pour accompagner le vin (le sucre me tuera), avant de reprendre.

Mais toi dis moi, as-tu peur de votre future intimité ? Ou de votre différence de religion ?
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
Conseiller un ami
An 302, Lune 5, semaine 1

Selon Elbois, Tavish avait déjà su apprendre de nombreuses choses aux sujets de sa future épouse. Pourtant, ce n’était pas du tout l’impression qu’avait le chevalier orageois, pour qui la nièce de Lord Mertyns restait une presqu’inconnue. Il faut dire que contrairement à son ami, qui était né héritier d’une famille noble, Tavish ne s’était jamais imaginé demander en mariage une femme qu’il ne connaissait pas ou trop peu.

L’orageois écouta l’avis de son ami tout en dégustant le délicieux vin qui lui avait été servi. Il savait très bien qu’Elbois ne pouvait que comprendre les inquiétudes de Shoren quand à sa religion, mais justement, cela pourrait peut-être la rassurer de rencontrer à son mariage certains de ses plus proches amis qui partageaient la même réticence face à R’hllor et qui pourtant, arriver à tolérer que Tavish fasse partie de cette communauté de croyants. Elbois et surtout la douce Mia, devraient probablement bien s’entendre avec Shoren. De plus, Tavish se souvenait quelle avait été la réponse de Shoren lorsqu’il lui avait demandé les endroits qu’elle souhaiterait visiter à Westeros. La jeune femme avait cité le Septuaire de Baelor à Port-Réal, ainsi que le Bief. Herbeval était certes à la frontière orageoise mais c’était malgré tout un fief bieffois, béni par des paysages verdoyants et fleuris, comme en témoignaient les armoiries de ses seigneurs. Si Shoren s’entendait bien avec Elbois et Mia, et ce serait sûrement le cas, il aurait d’autant plus de raison de se déplacer à Herbeval pour rendre visite à son ami et laisser à Shoren la possibilité de discuter avec une  jeune femme noble, croyante des Sept comme elle, et qui avait elle aussi connu le mariage arrangé.

« Oui, je sais. D’autant plus que sa foi a l’air de lui tenir très à cœur. », dit il, admettant qu’au yeux des croyants des Sept, la religion de R’hllor pouvait être bien obscure. Shoren en connaissait pourtant certains préceptes, étant donné la conversion partielle d’une partie de sa famille. Mais cela ne réfrénait pas sa réticence. «  Elle doit probablement craindre une conversion forcée, mais j’espère l’avoir au moins rassuré sur ce point. »

En effet, Tavish se doutait que comme lui disait son ami d’enfance, ses questions et ses inquiétudes devaient être partagés par sa fiancée. Celles-ci devaient être encore plus forte chez la femme qui n’allait pas seulement se marier mais aussi quitter son foyer, contrairement à lui. Shoren avait une sœur elle aussi mais celle-ci était plus âgée et déjà mariée. Elle n’avait pas été présente au banquet de leurs fiançailles ce qui lui avait probablement manqué car une grande sœur ayant déjà connu le mariage doit probablement aurait probablement être un réconfort pour la jeune fille.

« Lady Shoren a également une sœur, mais elle n’était pas présente. Elle est déjà mariée à un Mervault de Grain-de-Pluie. Elle a aussi des cousines mais je pense que la présence de sa sœur à nos fiançailles a du lui manquer. De ce qu’elle m’en a dit, elles sont proches. Et j’imagine que l’idée d’en être encore plus éloignée géographiquement a de quoi l’effrayer. », expliqua Tavish. Il se douta de ce qu’allait penser Elbois. Les Mervault était une famille très récemment anoblie, bien que très proche du suzerain de l’Orage. La sœur aîné mariée au fils d’un ancien roturier, la sœur cadette fiancée à un ancien bâtard...Cela avait de quoi nourrir les ragots.

Elbois et Tavish étaient assez proches pour s’engager sur le sujet suivant, même s’ils étaient bien différents. Dans sa jeunesse, Elbois avait un jour accompagné son ami dans une maison close mais cela ne s’était fait qu’une seule et unique fois. La foi du jeune bieffois et son ardent désir de suivre le droit chemin dicté par son père et par les dieux étaient déjà probablement très fort chez lui. Quant à Tavish, il était né plus libre, du fait de son statut de bâtard.

« Un peu, je dois dire. Je ne crains pas qu’elle ne me plaise pas, ce n’est pas ça. Mais elle a tout juste dix-sept ans et j’ai bien senti qu’elle n’avait pas envie de se marier. Des femmes, j’en ai connu, mais elles en avaient connu d’autres avant moi…Pour elle, je serais le premier. Et un premier qu’elle n’a pas vraiment choisi. Alors, c’est un peu délicat »,
expliqua-t-il. Il comptait faire de son mieux pour la mettre à l’aise et la rassurer, mais cela serait-il suffisant pour ne pas lui laisser un mauvais souvenir de ce moment ? « Pour ce qui est de la religion, notre différence de foi n’est pas pour moi un problème. J’ai longtemps prié les Sept ; c’est une foi que je respecte et que je comprends. Une partie de sa famille étant convertie à R’hllor, je sais que ce n’est pas une religion qui lui est totalement inconnue. J’espère qu’elle sera prompte à la tolérance, mais je ne fais pas trop de soucis. Je pense que le plus important pour elle est qu’on ne la force pas à la conversion. », dit-il. Cependant, le jour où ils auraient des enfants, qu’en serait-il ?
Contenu sponsorisé


Informations
Personnage
Badges


   
#