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Dans la tanière de l'Ourse

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An 302 lune 1

Sous mes pas la neige craquait lentement alors qu’une nouvelle couche tombait lentement du ciel. Une vapeur blanche sortait de mon nez à chacun de mes souffles. Le froid était vif, mais il me brûlait les sens dans une délicate étreinte mordante. J’aimais ce froid typique du nord comme une amante dont je ne disais mots à personne. Il n’aurait manquait qu’Alysane me croit poète et je savais que j’allais subir une vague de moqueries. Un sourire étira mes traits quand je pensais à Alysane. Cette ourse dont j’étais éperdument, mon père dirait idiot à en crever, amoureux. Mais en même temps… On n’y pouvait pas grand-chose. Certes, elle avait un petit caractère bien à elle, mais ce n’était pas une femme fade. Oh non ! Avec elle le mot ennuie n’existait pas. Je la connaissais depuis toujours et j’avais appris à plus qu’aimer ce sale caractère si semblable au mien. Puis il ne fallait pas le cacher : Alysane était une femme des plus magnifiques. Je n’allais pas aux putains simplement parce qu’aucune n’avait le charme sauvage de ma compagne.

Je rajustais mes fourrures avant de m’approcher de la cabane d’Alysane. Il était la fin d’après-midi et j’avais passé une partie de l’après-midi avec Marthe, Joer et Benjen. Mais maintenant je voulais passer une partie de ma soirée avec Lydrick. Ma petite dernière. Celle que j’avais presque peur de tenir entre mes grandes paluches maladroites avec les enfants de Trappeur. Ce n’était pas ma faute ! Elle était si… petite pour moi… Je frappais à la porte de la cabane avant de rentrer. Voir nue mon ourse ne serait pas un problème. J’avais le cœur battant, l’impression d’être un jeune amoureux pour son premier rendez-vous, je n’étais qu’un père allant voir sa fille. Ce n’était pas des plus logique, mais c’était ainsi. L’amour du père avait ses raisons. Dès qu’Alysane apparu je l’embrassai. Il fallait l’avouer qu’elle aussi me manquait, puis même si on se lançait des piques, ou des coups, il m’arrivait de faire preuve de douceur avec elle. Juste pour quelques secondes.

« Bonsoir Alysane. Je viens voir Lydrick. Je peux entrer ? »

J’en profitais aussi pour voir Alysane, mais en ce moment, après quatre enfants, j’aurais aimé évité de lui en donner un cinquième, je n’avais pas envie de la perdre. Un ours ayant peur de perdre son ourse. Quoi de plus normale quand l’ourse en question était plus qu’exceptionnelle ? J’avais envie de la serrer contre moi, de nicher mon visage dans son cou, de m’enivrer de son odeur et de la douceur de sa peau. Mais même dans la folie du désirs la peur de ne plus l’avoir dans mes bras me retenait. Je restai un peu planté devant elle, attendant qu’elle me donne l’autorisation de rentrer dans sa tanière.
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L’an 302, lune 1, semaine 2

L’accouchement de la petite dernière avait été différent des autres. Un peu plus difficile, Lydrick avait été l’enfant miraculé aux yeux de l’Ourse. Celle qui, aurait pu tout perdre à cause de la morsure glaçante de l’Hiver. Heureusement les Anciens avaient été cléments envers la famille Mormont. Accueillant par ce biais l’arrivée de la petite dernière des oursons. Sa chevelure rappelait avec évidence celle de son frère Jeor mais également celle de son père. Un père, qui, s’était trouvé présent pour cette fois et dont cette dernière avait suscité une légère appréhension de la part de la jeune femme. Bien entendu, le travail à peine commencé, cette dernière avait laissé son caractère prendre le dessus, repoussant toute intrusion masculine pour ne tolérer les présences que de ses sœurs. Dacey était restée auprès d’elle tout du long, lui intimant les conseils qu’elle connaissait par chœur. A chaque grossesse, les différences étaient notoires et à chaque découverte, l’Ourse avait l’impression d’aimer plus qu’il lui était permis. A peine avait-elle pu serrer la fragile petite silhouette de sa fille, que son attendrissement avait pris le dessus sur le reste, lui faisant oublier son côté ronchon pour découvrir avec ravissement les traits de sa petite dernière. Sa meute se développait et chacun de ses oursons avait droit à la même place dans son cœur. Ils étaient tous une partie d’elle et aussi une partie de leur père. Ils étaient tous un fragment de l’île, une protection de plus qui assurerait la pérennité des siens pour l’avenir. Mais en attendant, c’était à elle de les protéger. Aussi, malgré ses difficultés et sa fatigue, l’Ourse essaya de tenir tête à tout le monde de manière à suivre les rythmes qui leur était imposé. Elle estimait ne pas avoir le temps de se reposer, car l’Hiver n’attendait pas. Les greniers se devaient d’être remplis à ras bord, les filets de pêches d’être tenus au mieux, et les réserves de bois en train de sécher pour ne pas étouffer les feux à venir. Son ventre la tirait toujours malgré l’évènement passé et plus d’une fois il lui arrivait de s’arrêter dans ses mouvements pour réprimer une grimace. D’ailleurs ces derniers se trouvaient ralentis, chose qui l’énervait à un point inimaginable. Il n’était pas rare de l’entendre souffler d’agacement, ou même pester contre elle, trait de caractère qu’on lui reconnaissait et qui amenait parfois certaines railleries. Cependant, elle se devait de tenir sa place de fille de Maege Mormont, une Ourse à part entière. Et elle se devait de respecter l’exemple qu’elle donnait au quotidien à Marthe, Jeor, Benjen et maintenant Lydrick. La petite fille dormait à point fermé au moment où la mère planta son regard sur elle. Caressant doucement le sommet de sa tête de manière à remettre une mèche de ses cheveux de feu, le nourrisson ne tarda pas à effectuer un geste qui marquait son éventuel réveil à venir. Rapidement, Alysane se recula de manière à ne pas se faire voir par la petite, avant de finalement tourner son regard vers Jeor. Ce dernier cherchait à attraper l’une des ceintures qu’elle pendait en hauteur pour probablement s’amuser avec. Loin était le temps où la petite tête rousse couinait à tout va et cherchait les bras de sa mère. Aujourd’hui, l’enfant était bien plus à même de désirer les bras de son père que les siens. Chose qui était sans déplaire à l’Ourse, puisque cela lui permettait de passer du temps avec Benjen. Ce dernier grandissait à vue d’œil et cherchait toujours à satisfaire ses yeux par les moindres curiosités qui les attisaient. Il l’amusait énormément, au point qu’il arrivait à lui faire oublier le temps, alors qu’elle le regardait parfois. « Jeor ! » la voix maternelle de l’Ourse se répercutait dans la pièce alors qu’elle revenait sur l’instant présent et qu’elle lançait un regard réprobateur au petit garçon. Ce dernier se dépêcha bien vite de mettre ses mains derrière son dos avant de s’éloigner de la ceinture, ce qui fit lever les yeux à la mère. Marthe ne tarda pas à aller s’amuser avec eux ou plutôt, les tenir éloigner de leur objet de convoitise en inventant un nouveau jeu.

Pendant plus d’une heure, la mère regarda ses oursons. Les couvant de ce regard protecteur mais également quelque peu endormi. Elle s’était d’ailleurs assoupie pendant un temps, puisque lorsque ses yeux s’ouvrirent, la cabane était vide. Marthe avait probablement du amener ses petits frères chez ses tantes ou leur père. Baillant aussi fort qu’elle le puisse, la jeune femme se redressa pour vérifier que Lydrick respirait toujours. En effet, même si elle n’osait l’avouer à qui que ce soit, Alysane craignait de ces maladies orphelines qui emportaient les plus jeunes. Bien heureusement, elle fut rassurée rapidement en remarquant que la petite se réveillait elle aussi. « Tu te réveilles juste quand il faut toi. » laissa t-elle échapper avec un amusement bien audible dans sa voix. Prenant la petite avant qu’elle ne crie, la mère ne tarda pas à retrouver sa place de toute à l’heure pour s’installer et lui donner le sein. Certes, si Dacey était là, elle lui aurait gentiment rappelé qu’elles avaient une nourrice pour le faire, mais elle figurait aux abonnées absentes pour l’instant. D’autant plus qu’Alysane ne voyait pas pourquoi elle ne pouvait pas nourrir ses enfants elle-même. Cela étant, elle profita de cet instant unique. Selon elle, il s’agissait ici, d’une relation pionnière à établir avec ses enfants puisqu’elle veillait à faire naître un lien invisible avec chacun d’entre eux. Une fois le repas de la petite pris, la jeune femme veilla à attendre un peu de manière à ce qu’elle puisse faire son rot avant de se redresser et commencer à l’amener avec elle un peu partout dans la cabane. Elle lui racontait tout ce qu’elle faisait, jusqu’au moment où le son de la porte lui fit redresser son regard et se rapprocher.

Rien qu’à la démarche qu’elle entendait, Alysane reconnut de suite la silhouette d’Edrick. Ceci eut pour effet d’éveiller son sourire cynique pour ne pas dire moqueur, alors qu’elle se laissait embrasser par le père de ses enfants. Ce contact lui plaisait et elle ne put s’empêcher de lui faire une grimace pour lui signifier son ravissement aussi bien par sa présence que par les volontés qu’il mettait en avant. « T’as besoin de mon autorisation pour rentrer ? T’as un truc à me demander ? » s’empressa t-elle de lui dire avant de passer derrière lui pour lui donner un coup de fesses au niveau de ses hanches. Leur relation était toujours basée sur la volonté de chercher l’autre et ce dans n’importe quelle situation. Elle en profita pour lui ébouriffer les cheveux au passage avant de finalement prendre les devants et amorcer la distance qui les séparait de la petite. « Je te préviens elle vient de manger, ne te plains pas si elle régurgite sur toi. Enfin sauf si tu ne la secoues pas dans tous les sens. » Un nouveau sourire et voilà qu’elle tendait à Edrick la petite Lydrick. Son regard changeant presque aussitôt au moment où ce dernier se saisit d’elle. Cette image était belle, celle du père qui tenait sa fille, celle de l’amour sous sa plus belle des formes. « Tu sais qu’elle te ressemble, bon pas qu’avec sa tignasse, elle a compris quand était l’heure de manger. » Un éclat de rire vint à résonner d’entre ses lèvres avant qu’elle n’en vienne à secouer sa tête pour essayer de calmer son cynisme. « Parce que c’est aussi pour ça que t’es là ! » avoua t-elle sur un ton bien déterminé et sûre d’elle. C’était sa façon à elle de l’inciter à rester pour ce soir, pour ne pas qu’il rejoigne sa caverne parce qu’elle désirait dormir avec lui. Mais le lui dire serait forcément une manière de provoquer des moqueries et ce même si elle savait qu’il n’en raterait aucune.

© TITANIA
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Je goûte avec plaisir aux lèvres d’Alysane. Par les Anciens je pourrais presque faire ça une journée entière sans jamais m’en lasser. Tout comme je ne me lasserais sûrement jamais de son odeur et de la douceur de sa peau. J’aime l’avoir contre moi, même si j’avoue qu’elle a un sacré coup de poing : il suffit de voir les bosses que j’ai quand elle m’en donne un coup sur le crâne. Je réponds à son sourire cynique par un regard de haut. Elle me demande pourquoi je lui demande avant de rentrer. Mais elle le fait exprès ? Je lève les yeux au ciel avant de l’embrasser à nouveau.

« Le problème est que si je rentre sans frapper, j’ai le droit à une nouvelle bosse comme guise de bienvenu. Je préfère nettement cette manière là de te dire bonjour. »

Je passe à côté d’elle avant de soupirer quand elle me claque les fesses avant de m’ébouriffer les cheveux. Je ne peux pas m’empêcher de venir encore une fois chercher ses lèvres pour un baiser plus fougueux que j’arrête quand même. Je la dévore des yeux, mais mes mains restent sages. Je ne la toucherais pas sans qu’elle m’en donne gentiment l’ordre, ou qu’elle me saute dessus pour me plaquer dans le lit. J’en profite tout de même pour la décoiffer à son tour. Quand même.

Je prends délicatement la petite et m’installe sur un tabouret en la serrant délicatement contre moi. Mes yeux la détailles encore et encore, de ses yeux clos, ses petites mains. J’en suis fou. Je la berce délicatement contre moi, sans la lâcher des yeux. Elle est tellement belle avec sa tignasse. Je frôle délicatement son crâne de mes lèvres en respirant son odeur de lait avec émotions. Je lui chuchote des petites mots d’amour au creux de l’oreille avant de lever les yeux vers Alysane et de me mettre à rire avant de lui faire une grimace.

« Les cheveux oui, ça je suis d’accord. Mais le repas je ne vois pas du tout de quoi tu parle ! »

Forcément ! Mon ventre gronde comme un dragon en colère à ce moment là et j’attrape Alysane par la taille pour la coller à moi tout en me levant. Je tiens notre fille dans mes bras, mais j’embrasse encore une fois mon ours avant de laisser glisser mes lèvres le long de son cou pour lui laisser un dernier baiser sur la clavicule avant de reculer pour revenir sur notre fille.

« Oui. Mais je dois avouer presque manger de l’écorce que ta soupe. Parce que si tu es une bonne combattante, Lydrick elle même cuisine mieux que toi. Cependant, puisque je suis là je vais profiter de ton délicieux repas. »

Et je sais très bien que je vais également avoir le droit de la serrer contre moi durant la nuit. Profiter d’elle sagement, niché mon visage contre sa peau. Elle me manque quand je pars et même quand je suis là, parfois c’est difficile de ne pas avoir envie de passer tous mes jours avec elle. Mais enfin, nous connaissant on finira par se taper dessus à longueur de journée. Je souris en regardant ma fille qui s’agite un peu. Elle est tellement belle. Du bout du doigt je dessine son visage avec un grand sourire idiot sur le visage. Je jette un œil à Alysane avant de la prendre de vitesse.

« Je te signale que tu as la même tête d’idiot que moi quand tu t’occupe de Lydrick. »

J’embrasse doucement le crâne de ma fille avant d’aller délicatement l’installer dans son berceau et de la border avec soin. Je suis sûr que si je peux, je lui ferais une belle couverture en peau de renard. Bien chaude. Ça peut être agréable. Je me recule un peu en entendant mon ventre gronder. Il ne manquerait plus que je la réveille parce que je meurs de faim. Je regarde Alysane avec un air… tranquille. Je sais que je suis un papa gâteau. Il suffit de me voir avec les autres enfants. Après tout, je suis sûr que Marthe, Joer, et Benjen racontent à l’heure manière ce qu’on fait ensemble. Je me demande si un jour on arrivera à faire un repas tous les six. Ça serait très drôle.
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L’an 302, lune 1, semaine 2

D’une simple œillade, Alysane pouvait saisir les messages intérieurs dissimulés dans l’esprit d’Edrick. Les ramenant tous les deux vers cette complicité qu’ils avaient pu développer au fil des années. Leur amitié s’était révélée être leur plus grande force, dans la mesure où elle leur avait appris à s’allier l’un avec l’autre pour le meilleur. Pour participer à un bonheur tout entier, alors même qu’ils ne l’avaient pas vu venir. A croire que les Anciens avaient prédestinés leurs avenirs à tous les deux, pour les confondre de manière à assoir une véritable identité sur l’île. Les Ours étaient toujours fidèles, à quelques exceptions près, ils pouvaient se battre pendant un temps pour une histoire anodine avant de se retrouver de manière à fonder cette véritable famille qu’ils avaient fondé. Leurs empruntes se disposaient l’une sur l’autre, se confondaient l’une dans l’autre, foulant ainsi un chemin qui se traçait davantage et amenait leur territoire à se distinguer des autres. L’apprentissage en était continuel, puisqu’il mettait en exergue des nouveautés avec lesquelles ils vivaient au quotidien. Lydrick en était un bel exemple, puisqu’elle devenait l’apprentissage de son père. Celle vers qui, elle marcherait dès lors que ses premiers pas lui permettront de fouler le sol enneigé de sa maison. Elle tiendrait pour de bon et si elle faiblissait, elle pourrait se raccrocher aux bras du jeune homme. Qui, malgré sa maladresse, se montrait toujours attentionné pour l’ensemble de ses enfants. Plus le temps passait et plus l’Ourse voyait en lui la même image que ce que son père avait pu leur donner. Un homme fort, à même de partager ses enseignements à ses enfants pour leur apprendre la meilleure survie. Pour leur accorder la force nécessaire pour se mouvoir dans ce monde changeant. Mais surtout pour leur inculquer les traditions qu’elle-même n’avait de cesse que de leur instruire pour que rien ne se perde. Cette tête rousse avait le don de l’énerver pour certaines occasions, tout comme il avait le don de lui intimer l’amour nécessaire pour le retrouver et faire de lui le seul qui accompagnerait sa vie. De toutes les manières, aucun autre ne lui arrivait à la cheville. Aussi, son sourire grandissait à mesure que leurs cynismes se répondaient de cette manière. Prouvant que le froid ne les ferait pas changer pour un sous, ils se toisaient de ce même regard qu’ils savaient se lancer mêlant à la fois désir et défi, amour et jeu, tendresse et dédain. « Comment ? Tu n’aimes pas que je te remette les idées en place ? » Son baiser l’avait réchauffé pour un temps qu’elle jugeait déjà trop court, mais le grand sourire qu’elle lui portait prouvait bien que son amusement n’en n’était qu’à ses prémices. Déjà elle revenait à la charge en le bousculant à sa manière avant de lui ébouriffer ses cheveux. Le rire s’en suivit derechef alors qu’elle se laissait prendre à ce jeu de se faire ramener à lui. Visiblement, Edrick était d’humeur joueuse aujourd’hui et elle n’allait pas laisser l’occasion s’échapper. Bien au contraire, profitant des contacts partagés, elle ramena cependant le sujet principal sur le tapis alors qu’elle s’extirpait de ses bras pour se rendre auprès de leur fille. Quelques instants plus tard, l’Ourse eut l’occasion d’admirer le spectacle d’un père tenant sa fille dans ses bras. Une image qu’elle essayait de graver dans son esprit alors qu’elle gardait intact ce sourire maternel.

Et pourtant, elle ne put retenir ses intentions au moment où il la cherchait à nouveau. Se rapprochant dangereusement des deux, Alysane recommença à ébouriffer les cheveux d’Edrick. L’image de la famille n’avait de cesse que de se décliner sous toutes ses formes, puisque même sans aucune réponse audible, l’Ourse se retrouvait à présent coincée (volontairement) contre le torse du jeune homme et leur fille. Surprise par tant d’ardeur, elle en profita pour le chercher à nouveau à sa manière. « Je ne te connaitrai pas, je te dirai que t’as plus envie d’autre chose que de manger. C’est l’effet froid qui te rend comme ça ? » s’amusa t-elle alors qu’elle n’était pas mieux de son côté en cherchant à palper ses fesses pour les lui tapoter juste après. Un nouveau regard entendu entre eux prouvait qu’ils se comprenaient et un rire franc vint à quitter ses lèvres pour se partager au moment où il retournait la situation pour parler de sa cuisine. « Que je sache c’est toi le trappeur, t’as qu’à nous ramener des bêtes à manger. Ou alors rejoins tout le monde et mange à table avec eux, tu seras sûr d’avoir quelque chose de meilleur. » lui avait-elle répondu avec un ton indifférent à la critique. Car, elle avait bien retenu le compliment principal et il s’agissait de là de ce qui lui importait le plus.

Leur attention se porta à tous les deux sur la petite fille, qui alternait ses prunelles entre l’un et l’autre visage. Alysane ne put retenir bien longtemps son sourire à cet instant, alors qu’elle concevait de cette finalité qu’ils avaient pu concevoir tous les deux. Chacun de leurs enfants avaient son propre caractère et il lui tardait tant de découvrir celui de la petite dernière. Pour l’heure, elle lui semblait patiente, mais il suffisait de prendre un peu de recul et laisser les souvenirs la submerger pour se rappeler qu’il en était de même pour Joer au début, avant qu’il ne soit un véritable pot de colle, capricieux. Son attention fut quelque peu détournée au moment où Edrick fit une remarque concernant son air hébété. Faisant de grands yeux en signe de réponse à cette boutade, Alysane ne se cacha pas pour autant de ses instincts maternels. « Je suis bien obligée de t’imiter pour ne pas qu’elle prenne peur en te voyant. » Un nouveau rire vint à lui échapper alors qu’elle se reculait à son tour pour laisser le père et la fille profiter de quelques instants encore. Ce fut également pour elle l’occasion d’entendre le ventre de son rouquin gronder, lui intimant l’idée d’aller jusqu’au foyer pour récupérer de quoi manger dans la marmite. « Allez viens manger ta soupe d’écorce, t’as de la chance j’ai du pain qui n’est pas encore rassie. » rajouta t-elle tout en lui tendant le bol. Elle se servit à son tour et finit par prendre place à table pour commencer à manger tranquillement. « Bon alors qu’est-ce que t’as appris à Marthe aujourd’hui ? » lui demanda t-elle le plus naturellement possible alors qu’elle savait qu’il essayait de profiter de chaque instant perdu avec les trois autres enfants.

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Je hausse un sourcil et viens gentiment frapper sur son crâne comme si je frappais à une porte avant de venir à mon tour descendre ma main jusqu’à ses fesses. Je fais un petit sourire en coin, presque moqueur. Après tout… Nous sommes entre nous !

« Disons que je préfère que tu me remettes les idées en place d’une autre manière ! »

La subtilité ! Enfin bon, ce n’est pas très grave ! Après tout ma chère ourse adore ma croupe et me le fait bien comprendre. Mais je suis maintenant concentré sur la petite chose qu’est ma fille. Elle est tellement adorable. Je me rends compte à quel point un bébé est si fragile et si délicats. Ses petits doigts, ses petits pieds, ses petits ongles… Je suis complément abrutie devant ma fille. Mais forcément Alysane vient m’embêter. Si bien qu’elle se retrouve vite contre moi, alors que j’ai la tête dans son cou et que ma main libre descend délicatement vers ses fesses alors qu’elle fait de même avec moi. Petite coquine. Je ris et vient à nouveau nicher mon visage dans son cou pour la mordiller délicatement et frotter mon nez contre sa peau, amusé.

« Qui sait petite ourse ? Qui sait ? Et je m’aperçois que tu aimes véritablement ma croupe. Je vais finir par croire que c’est la plus belle partie de mon corps ! »

Je joins mon rire au sien alors que je regarde notre fille avant de regarder en coin Alysane. Je hausse un sourcil amusé de sa remarque et viens à nouveau l’embrasser et capturer ses lèvres. Je suis vraiment affamé d’elle. Enfin ! Je vais rester sage ! Pour l’instant. Je crois. Je toise gentiment Alysane, profitant des quelques centimètres que j’ai en plus qu’elle pour la regarder de haut.

« La dernière fois que je suis venue manger avec tout le monde… Tu ne m’as même pas vraiment laissé manger tu m’as assommé de tâches à faire avant que je puisse manger. Froid. Et à chaque fois que je te ramène de la viande : tu râles comme quoi ce n’est pas ce que tu veux ! »

Je force le trait volontairement avant de revenir vers ma fille. Jetant un œil à Alysane je vois qu’elle a la même tête que moi ! Je lui fais remarquer avec un sourire et ris à sa remarque avant de regarder Lydrick qui ne semble pas le moins du monde inquiète. C’est la plus jolie ! Et la plus menue de mes enfants. Je n’ai pas souvenir d’avoir vu bébé si fluet. Pourquoi pas ! J’embrasse à nouveau sa joue tout ronde et toute douce avec ma barbe piquante. Elle ne réagit pas et je finis par la border avec soin. Je pourrais rester des heures à la regarder. Je finis par revenir vers sa mère.

« Au moins elle ne râle pas parce que j’ai de la barde ! Et du pain non rassie ! Mais jevais frapper plus souvent à la porte pour être reçu tel un roi ! »

Je m’installe en face d’elle et mime en exagérant volontairement mes mimiques en reniflant la soupe et en regardant sa texture ! Je fais comme-ci cela me dégoutte. Je me mets à manger tranquillement. C’est bon, c’est chaud c’est agréable ! Je souris en regardant Alysane en mangeant. Je mâche avec application mon pain avant de lui répondre.

« Mmmh… Pas grand-chose ! Il y avait Joer et Benjen, donc c’était plus une longue ballade dans les bois. Mais j’ai fait un rappel des plantes comestibles ou non. Et je vais finir par rajouter des clochettes sur les vêtements de Benjen, il adore courir partout ! Si bien que dans une forêt… Je vais finir par pouvoir emmené Marthe avec moi lorsque je traque. Elle dit qu’elle traque aussi bien que les ours. Ce à quoi j’ai répondu que c’était mieux vu qu’elle était fille d’ours ! Et pour une fois ta soupe d’écorce est presque comestible. »

Je suis heureux d’être avec elle et de profiter de sa présence un peu pour moi tout seul. Je regarde à nouveau Lydrick qui dort tranquillement.

« Je vais finir par faire des couvertures en fourrure pour les quatre ! Du renard pour Lydrick. T’en pense quoi ? »

Ou du lièvre… Je verrais avec les autres peaux pour que personne ne soit jaloux.
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L’an 302, lune 1, semaine 2

Cela était plaisant que de pouvoir jouir d’un instant de légèreté. Sans artifice, sans justification, sans bouderie, sans remontrance à devoir donner, être simplement une femme comme elle pouvait l’être parfois ravivait le cœur de l’Ourse. Même si elle aimait ses enfants au plus haut point, elle avait également besoin de se retrouver pour mieux les protéger et les conseiller. Son caractère se voulait solitaire et pourtant, elle était celle qui s’occupait le plus des autres d’une certaine manière. Elle avait besoin de se rassurer sur le bien être de tous et de toutes, elle avait pris le côté maternel des Mormont. Chose qui pouvait parfois faire défaut à Maege, mais Alysane le remplissait à sa manière. Même si elle détestait qu’on puisse agir de la sorte pour elle. Un peu contradictoire, il n’en restait pas moins qu’elle savait défendre les intérêts de l’île, affirmant à quiconque voulait l’entendre qu’elle était une véritable Ourse avec ses qualités mais surtout ses défauts. Alors la chaleur du foyer lui rappelait sa tanière. Lui permettait de prendre un peu de recul sur tout ce qui pouvait se passer en ces instants. Le mariage de Lyra… Cette idée n’allait pas pour la ravir tant elle lui rappelait beaucoup trop de mauvais souvenirs. Mais elle se devait de contenir sa frustration, leur mère avait parlé et peut-être que ce qu’elle voyait comme un mal se traduirait par un bien pour sa jeune sœur. Après tout Dacey était « mariée » également… A croire que cela s’avérait être une mode… Autant l’avouer, Alysane n’appréciait guère cet engagement, tant il lui paraissait inutile. Il ne servait à rien de s’unir devant les Anciens pour prétendre aimer quelqu’un, il suffisait de regarder son couple pour prendre parti. Leur appartenance dépassait de simples vœux, ils savaient très bien qui ils étaient et ce qu’ils représentaient l’un pour l’autre sans pour autant l’étaler aux yeux du monde. Ne suffisait que cette scène pour en prendre conscience, pour se rappeler qu’il n’était pas nécessaire d’avoir un nom ou d’en porter un pour avoir droit à sa famille. La leur était unique et ne cesserait de le prouver aux yeux de tous au fil des années. Tels de véritables ours, ils n’avaient pas besoin de montrer aux yeux du monde qu’ils étaient ensemble pour savoir se le montrer eux même. Par de simples regards, par des effleurements parfois, mais surtout par ces instants volés qu’ils se plaisaient à s’offrir assez souvent. Le secret n’était même plus gardé, l’ensemble de la population de l’île devait se douter de l’identité du père des enfants de la fille de Maege Mormont, depuis Joer. Mais Alysane s’en fichait. Elle n’avait de compte à rendre à personne, et si un jour elle devait prendre sa lame pour le défendre, elle le ferait sans hésitation. En attendant, elle se contentait de profiter de cet instant de complicité, de ces rires qu’ils partageaient et d’une certaine manière de la main qu’elle sentait sur ses fesses. Cela lui arracha un sourire en coin, moqueur, susceptible d’amener de nouvelles railleries qu’ils adoraient se faire tous les deux. D’ailleurs la remarque escompta son effet, puisqu’elle le dévisagea exagérément tout en haussant ses deux sourcils sans daigner répondre plus. S’il commençait à la chercher de cette manière, Alysane ne tarderait pas à rentrer dans son jeu mais une part d’elle l’incitait à ne pas répondre pour ne pas attiser le diable. Au contraire, s’ils voulaient profiter de cet instant en famille, ils devaient simplement s’en tenir à leur amitié pas leur désir. Et pourtant le jeu l’amena à développer un peu plus son côté espiègle, flattant d’une façon amusée les fesses du père de ses enfants. Malgré le fait qu’il tienne Lydrick contre lui, l’Ourse ne tarda pas à réitérer le geste en faisant claquer sa main cette fois. Après tout, à force de la chercher, il venait de la trouver. « Va savoir si c’est ça ou autre chose. » Le ton de sa voix allait de paire avec son cynisme habituel. Elle n’était pas la plus expressive concernant ses sentiments où même les compliments, et pourtant elle savait se faire comprendre lorsque c’était nécessaire.

Néanmoins la réalité ne tarda pas à reprendre de ses droits au moment où ses yeux retrouvèrent les manières d’un père donnant de l’attention à sa fille. Profitant de ce spectacle qu’elle n’avait que très rarement vu de la part d’Edrick, son sourire ne la quitta pas un seul instant. Ce qui provoqua de nouvelles moqueries desquelles elle trouva le moyen de se défaire à sa manière. Certes, son air était hébété mais cela ne la détourna pas pour autant de son attention principale. Elle profitait tout simplement et elle osait se montrer telle la mère qu’elle avait toujours été pour ses enfants. Une image qu’Edrick ne connaissait pas lui non plus. Mais bientôt tout cela fut détourné par les attentes culinaires du jeune homme, qui profitait de l’occasion pour rappeler combien l’Ourse n’était pas de celles qui tenait une demeure.   « Plains toi encore et tu vas te retrouver avec de la bouillasse dans ton bol. » rétorqua t-elle avec une pointe de jeu dans le timbre de sa voix. Les hommes avaient cette faculté à se plaindre d’un rien. Elle avait eu l’occasion de s’en rendre compte à plusieurs occasions, ce qui avait le don de la faire énormément rire. Ses yeux défièrent ceux de son rouquin pendant quelques secondes et ce même si elle savait pertinemment qu’il la connaissait pour cet amusement. Se dégageant de son étreinte, la jeune femme se dirigea ensuite vers le foyer duquel elle extirpa le bouillon pour se réchauffer.

« Je parie sur Joer ! » reprit-elle rapidement au moment où Edrick évoquait les méfaits de sa barbe. Après tout, elle ne voyait que le petit pour repousser son père dans un moment de complicité. Parce qu’il était bien plus à s’attacher aux jupons de sa mère que d’aller dans les bras de son père. Cette image veillait à la faire rire d’ailleurs, pour toujours Alysane se souviendrait de ce moment où Joer avait rencontré Edrick pour la première fois et s’était empressé de se réfugier dans ses bras en pleurant parce qu’il lui faisait peur. Elle s’en était beaucoup moqué, car elle savait que malgré tout, le temps ferait son effet et permettrait au père et à son fils de se rapprocher. Quoi qu’il en soit, ils ne tardèrent pas à s’attabler. Alysane profitant de ce moment de calme et de répit pour souffler un grand coup et ce malgré les grimaces exagérées du jeune homme. Sans dire mot, elle se contenta de le fixer et d’attendre dans l’éventualité où il désirerait se réchauffer avec un bol de soupe sur la tête. Mais bien vite il répondit à ses questions, éveillant chez elle, une fierté concernant leurs enfants. « Les garçons sont dans l’âge où ils ont besoin d’avoir des limites. Marthe a été très exploratrice jusqu’à ses six ans, jusqu’à ce qu’elle se foule la cheville d’ailleurs… » Ce fut à ce moment là que la petite fille se calma, probablement parce qu’elle s’était fait peur en tombant dans un trou. Elle lui avait fait énormément peur à elle aussi, et bien sûr, depuis elle gardait toujours un œil derrière elle pour chacun des enfants. « Mais j’admire les clochettes, belle initiative. Le chevrier doit en avoir. » Un rire ne tarda pas à quitter l’embrasure de ses lèvres avant que ses yeux n’expriment à nouveau une fierté sans égale dès qu’il lui parlait de Marthe. Sa fille était surement celle qui ferait sa plus grande fierté, elle n’en doutait pas. Autant l’idée de savoir que cette dernière passait du temps avec son père lui plaisait, autant celle de savoir qu’il voulait l’amener hors des terres de l’île eut tendance à renfrogner son regard. « Tu ne la prendras pas sur les terres des sauvageons, moi vivante, Marthe restera dans le Nord ! » Quel défaut y avait-il dès lors que l’on touchait aux enfants d’un ours… Même si il s’agissait de son père, Marthe était une partie d’elle à part entière, celle qu’elle avait élevée seule et à qui elle avait enseigné les fondements même de l’île aux ours. Rapidement, les appréhensions de la mère furent rassurées et déjà le sourire lui revenait devant les initiatives tenues par Edrick. Son regard marron s’emplit une fois de plus d’une singulière fierté au moment où tous les deux regardaient en direction de la petite dernière endormie. « Du renard serait parfait pour elle. » Ses yeux retrouvèrent bien vite ceux du jeune homme. « Tu comptes repartir ? » lui demanda t-elle avec cette fois un calme serein dans la voix. Elle connaissait Edrick pour cela, pour le fait qu’il veuille partir pour revenir quand bon il le désirait. Et quelque part cette fois, avec l’Hiver et avec leur famille, elle avait espéré qu’il reste pour de bon.
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Je glousse un peu en sentant Alysane me palper la croupe et même y mettre une claque. Je hausse un sourcil amusé. Va savoir… Non mais l’autre ! Je vais finir par la dévorer toute crue ! Ou autre chose… Je ne peux pas m’en empêcher et lui murmures à l’oreille.

« Je vais finir par te dévorer si tu continues de me taper sur la croupe ainsi ! »

Je m’amuse un peu avec elle. Je ne vais pas la dévorer si elle ne m’en donne pas l’autorisation. Et puis quoi encore ! Je ne suis pas ce genre d’homme. J’aime tellement Alysane… Je ne lui ferais jamais de mal. Et puis quoi encore ? J’ai pas non plus envie de finir pendu tête en bas par les couilles. Je tiens à ma vie.

Cependant, Lydrick capture à nouveau mon attention. Ce petit ange… Je l’aime déjà. Non, je l’adore je la vénère. C’est… Au-delà ! J’adore ce petit ange dont je respire le crâne en lui embrassant délicatement. J’ai tellement peur de mal faire avec ! Comme avec les autres. Je finis par me demander si je suis un bon père ! Après tout je ne suis pas là depuis très longtemps. J’observe avec attention ma petite fille. Comment je peux avoir réussis à faire un ange pareil ? Enfin… Pardon : quatre anges. Mais Lydrick est l’une des premières que je tiens si petite dans mes grandes mains. Je finis par délicatement la border dans son berceau avant de venir à table.

Je lève sagement les mains. Je ne veux pas contrarier celle qui va me nourrir. Je tiens à ne pas me prendre un coup de louche sur le crâne ! Je pris délicatement le bouillon et m’assis à table en jetant un regard vers ma fille qui dort. Je pourrais en oublier de manger. Mais mon ventre grogne à nouveau et je me mets sagement à manger mon repas. C’est bon. Pour une fois ! Je souris à Alysane en mangeant avec appétit. Je ris et hoche la tête. Ouais, c’est bien Joer. Sale gosse ! Je soupire. Il grogne dès que j’ai un peu de barbe. Et il est d’un collé à sa mère. Au moins, maintenant il arrête de pleurer dès que je m’approche. Il est moins collé à sa mère qu’avant. Je mange sagement en arrêtant mes grimaces en l’entendant soupirer. Non ! Pas encore une bosse sur la tête : je tiens à mon crâne.

Je hoche la tête avant de hausser les sourcils. D’accord ! Je note et je vais veiller sur mes trois enfants. Je ne les laisserais jamais se faire mal. Je sens mon cœur se serrer à penser que Marthe se soit blessé. Je ne pourrais pas le supporter si l’un d’eux se ferait mal sous mes yeux. Je les aime beaucoup trop. Tous. C’est comme Lydrick ! Je suis sûrement trop papa poule. Au point que la pensée que Marthe se soit fait mal a fait figer ma main alors qu’elle amenait une cuillère de soupe. Je me secoue pour reprendre un mouvement naturel. Je souris et hoche la tête avant de me frotter la joue.

« Honnêtement, c’est une menace de mon père quand il venait et que j’étais petit. Parce qu’il devait me récupérer au fond de fossés. J’irais voir le chevrier demain alors. »

Je joins mon rire au sien et souris en la regardant avant de finir mon bol de soupe. C’était bon. Je lève à nouveau les mains pour signifier à Alysane qu’elle devait un peu se calmer. J’ai dit que je pourrais ! Pas que j’allais le faire. Je secoue doucement la tête avec un soupir.

« Alysane. Je ne prendrais pas Marthe. J’ai dit que je POURRAIS, pas que je le ferais. Elle est beaucoup trop bien ici. Elle restera dans le Nord, sur l’île aux ours. Avec toi. »

Sauf si madame me suivait. Je refuse d’être responsable de ce qu’elle voulait. Mais à nouveau Alysane se calme quand j’évoque les couvertures. On regarde ensemble Lydrick et je prends délicatement sa main dans la mienne. Elle est d’accord avec moi. Le renard pour Lydrick sera parfait. Je souris et soutiens son regard. J’observe avec attention son visage en tenant toujours sa main dans la mienne. Je la porte à mes lèvres pour embrasser sa paume avec amour.

« Peut-être dans cinq ou six ans. Quand Lydrick sera un peu plus grande. Puis il faut bien que je fasse toutes les couvertures. Tu ne me supportes déjà plus ? Excellente soupe ceci dit. »

Je soutiens encore une fois le regard d’Alysane avant d’embrasser l’intérieur de son poignet sans la lâcher du regard. Lydrick fait un drôle de bruit et je me lève aussitôt pour voir. Ah non… C’est juste qu’elle a fait un drôle de bruit. Je me gratte la tête et regarde Alysane.

« Papa ours le retour je crois non ? »

Papa beaucoup trop protecteur. Je reviens vers Alysane sans la toucher. Je l’observe simplement, près à ce qu’elle se moque de moi. Je découvre le rôle de papa ! Je fais ce que je peux !
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L’an 302, lune 1, semaine 2

Le jeu continuait à prendre une envergure qu’ils connaissaient parfaitement tous les deux. Tels deux éternels adolescents, le temps n’avait jamais eu raison de cet amour qu’ils se donnaient mutuellement et ce désir qu’ils ressentaient l’un pour l’autre. Le rire rauque de l’Ourse fendit la globalité de la pièce alors qu’elle reconnaissait déjà des étincelles particulières dans le regard du jeune homme. Ils étaient en train de perdre derrière leurs instincts primitifs, instincts qu’ils cherchaient pourtant à retenir pour ne pas à craindre en une quelconque représailles des Anciens Dieux. La fatigue avait déjà réalisé de belles frasques sur l’état général de la mère, il n’était pas nécessaire d’en rajouter un peu plus. Pas pour l’instant. Mais, le caractère quelque peu cynique et amusé de l’Ourse étant ce qu’il était, voilà qu’ils se retrouvaient tous les deux devant des gestes qui puisaient naturellement dans l’envie du corps de l’autre. Foutues hormones. Songea Alysane alors qu’elle haussait à son tour un sourcil en guise de défi au moment où Edrick marquait un peu plus ce fait qu’ils voulaient éviter. Si seulement elle le pouvait… Probablement aurait-elle réagit derechef en allant dans ce sens. Mais au lieu de cela, elle parvint à se résoudre à devenir un peu plus raisonnable et ne rétorqua pas. Laissant ainsi le père trouver sa fille pour la lover contre lui et la découvrir également. Ce spectacle tendit à éveiller un sourire satisfait sur ses lèvres, à même de dévoiler une fierté omniprésente. Leur famille était réunie. Et elle espérait qu’elle le serait pour de bon cette fois. Malgré les différences qui habitaient l’ensemble des sœurs Mormont, il persistait cette sureté derrière laquelle elles se ressemblaient. L’amour d’une ourse était éternel. Elles en montraient l’exemple les unes après les autres par le biais de ce partage qu’elles communiquaient pour les générations futures. Chacun des enfants recevait un enseignement particulier, une tâche attribuée, de manière à leur prouver que leur union ferait leur force. A leur image toutes les ourses s’attachaient à prouver à quiconque voulait les défier qu’elles tiendraient et que cette tradition ne changerait jamais. Pas alors que les enfants qu’elles élevaient avaient également le même dialecte dans leurs cœurs, pas alors que les transmissions dépassaient l’entendement d’un enseignement mais dévoilait bien la manière dont l’île survivait. Edrick était un enfant de l’île lui aussi, et il comprenait l’envergure de cet enseignement. De cet appel qu’il avait dans son cœur lui aussi et qui faisait en sorte qu’il revenait toujours. Alysane ne prétendrait jamais que cet acte était entièrement réalisé pour elle, si Edrick revenait, c’était parce que son île lui manquait. Tous leurs enfants auraient de ce trait de caractère. La mère n’en doutait pas, surtout pas alors qu’elle détaillait chacun des détails qui s’offraient à elle en cet instant. Le baiser qu’il donnait à Lydrick était si riche pour elle, qu’il lui décrivait parfaitement ce dont elle songeait juste en cet instant. Son sourire n’en devint que plus maternel face à ce spectacle, chose qui ne tarda pas à susciter des railleries de la part du jeune homme qu’elle s’empressa de détourner par le repas à venir.

Leurs places trouvées à table, tous deux s’enquirent de se restaurer non sans évoquer de nouvelles moqueries au sujet des talents culinaires de l’ourse. Mieux valait-il se taire parfois. Surtout lorsqu’Alysane retenait des pulsions qu’elle gardait enfouie en elle pour le bien de tout le monde. Mais son caractère bien tranché lui jouait parfois des tours. Heureusement l’amusement reprit de ses droits au moment où les comportements de Joer étaient mis en exergue. Le rire de l’Ourse ne quitta pas la pièce pendant les railleries d’Edrick. Le temps ferait son effet à n’en point douter, mais en attendant, elle préférait se moquer des pleurs de leur fils dès lors que son père désirait simplement le prendre dans ses bras. « Il a de qui tenir pour le chouinage. » s’amusa t-elle un peu plus tout en continuant de rire de bon cœur. Mais une fois de plus, elle ne désirait pas faire de peine au père de ses enfants et espérait au fond que cela se termine assez rapidement. « Laisse lui du temps, il finira par se faire à toi. » Cette fois-ci Alysane partagea avec Edrick un sourire compatissant alors qu’elle recommençait à manger un peu de sa soupe. Ses yeux ne quittèrent pas le visage du jeune homme, détaillant du mieux qu’elle le puisse les différents détails qui auraient pu lui échapper. Elle aimait ses reflets roux et elle appréciait les admirer dès qu’elle le pouvait. Et ce même si le sujet de conversation menait vers un nouvel éclat de rire avec ce désir d’accrocher des clochettes aux garçons. Il n’y avait que lui pour avoir ce genre d’idée. Lui et son père visiblement, ce qui eut le don de faire rire davantage l’Ourse. « Tu sais qu’ils vont les enlever dès que tu auras le dos tourné. » émit-elle innocemment tout en songeant déjà à le leur enlever la première dès qu’elle les entendrait tinter comme des chèvres. Après tout, cela pouvait être un nouveau jeu entre eux. Celui du chat et de la souris avec des cloches. Au moins cela leur permettait de songer à autre chose, un sujet plus léger derrière lequel il était plus facile de se réfugier. Mais tout aussi aisé d’en sortir dès lors que l’on touchait à Marthe. Les ardeurs de la jeune femme eurent du mal à se retenir au moment où Edrick évoquait ce départ en compagnie de sa fille. L’instinct maternel d’Alysane venait d’être touché de plein fouet et elle ne tarda pas à menacer le jeune homme d’oser les séparer. Jamais Alysane ne supporterait de voir sa fille partir. Heureusement, Edrick en comprit très tôt l’erreur et tâcha de se rattraper comme il le pouvait pour ne pas éveiller un peu plus la colère de l’Ourse. « Je sais que je ne pourrai pas la garder éternellement ici avec moi. Mais le plus tard sera le mieux… Je l’ai élevé Edrick, seule, elle est une partie de moi. » se justifia t-elle pour lui prouver qu’elle ne faillirait pas aussi facilement à son rôle. Pas alors qu’on lui avait déjà pris sa sœur et qu’elle culpabilisait encore pour cela.

L’atmosphère parvint à se détendre en quelques secondes seulement alors que l’évocation de couvertures rappelait à Alysane qu’Edrick resterait fidèle à lui-même. Leurs enfants avaient de la chance de pouvoir connaître leur père et elle espérait que cela puisse continuer pour de nombreuses années encore. A l’image de Grizzly, Edrick désirait les protéger à sa manière et leur offrir ce qu’il n’avait pas pu faire jusqu’ici. Pourtant, son statut de trappeur lui revenait en mémoire assez violemment. « J’ai pas dis ça… » laissa t-elle échapper tout en soupirant et en levant les yeux au ciel alors qu’il lui demandait si elle ne désirait plus sa présence. Au contraire, ça en était même l’inverse. « C’est juste qu’avec l’Hiver… » il lui était difficile de décrire ses sentiments voire même de se dévoiler de cette manière là devant Edrick. Alysane était toujours habituée à refouler ce qu’elle ressentait dès qu’il s’agissait d’amour, en dehors de ses sœurs ou ses enfants. « J’pensais que tu resterais. » ses sourcils se froncèrent alors qu’elle épiait les réactions du jeune homme. S’il se moquait d’elle, elle tenait déjà la cuillère avec laquelle elle venait de se nourrir. Mais il sembla comprendre ce qu’elle signifiait et l’envergure de ses dires puisqu’il embrassait l’intérieur de son poignet. Un sourire parvint à se dessiner sur l’embrasure de ses lèvres à cet instant, et naturellement ses doigts cherchèrent à serrer les siens. En vain… Puisque le gémissement de Lydrick de l’autre côté de la pièce éveilla les instincts naturels du père qui s’empressa d’aller vérifier. Retenant un nouveau rire face à cette réaction qu’elle n’avait plus, Alysane essaya toutefois de ne pas éclater de rire devant l’air penaud qu’il prenait face à sa remarque. « Comme ton fils, ça viendra avec le temps. » commenta t-elle simplement alors qu’il s’installait à ses côtés. Leurs regards se croisaient une fois encore, n’osant se relâcher pour ne pas perdre ce qu’ils étaient en train de se dire par ce biais. Cela réchauffait son cœur de pouvoir l’avoir à ses côtés, et sans même en prendre réellement conscience la jeune femme se saisit de la silhouette d’Edrick pour le ramener à elle et l’étreindre tendrement. « J’ai pas envie que tu repartes. J’sais que j’peux pas t’en empêcher parce que c’est dans ton sang, mais reste plus que deux lunes cette fois. Avec l’accident de Jo’, l’Hiver qui arrive, tous ces enfants, j’me sens pas capable d’affronter tout ça sans toi. J’suis fatiguée et je veux pas inquiéter Dacey. » Un soupir lui échappa, c’était la première fois qu’elle disait véritablement ce qui la tourmentait. Elle était celle qui se voulait forte, mais depuis cette dernière grossesse il y avait quelque chose qui avait changé.

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Je souris sans rien dire. Il a de qui tenir Joer. Pas de moi en tout cas ! Je ne chouine pas ! Et puis quoi encore ! J’ai autre chose à faire de ma vie. Par exemple écouter le rire d’Alysane, détailler son visage avec les petites rides autour de ses yeux qui se plissent. J’ai l’impression de retenir mon souffle lors de ces moments que je garde dans mon cœur pour les chérir lorsque je suis loin de ceux que j’aime. Je hoche la tête sans rien rajouter. J’espère que mon fils s’habituera à moi ! Quand même. Je secoue la tête en souriant avant de répliquer répondant dans le même temps à son sourire.

« Je ne fais pas si peur que ça quand même ! »

Enfin… ça doit dépendre des jours, si je suis bien rasé ou non. Je suppose. Je fais mine de ne rien voir lorsqu’Alysane ne me lâche pas du regard. Je hausse un sourcil amusé me retenant de lui demander si j’ai quelque chose sur le visage. Je préfère lui laisser le temps de regarder ce qui lui plaît. Enfin, j’ose espérer qu’elle aime ce qu’elle voit ! Mais le sujet revient sur les clochettes. Je hausse à nouveau les sourcils.

« Je le sais. J’ai fait pareil avant eux ! »

Je soutiens le regard d’Alysane quand elle s’énerve brusquement. Je préfère immédiatement calmer le jeu et ne rien répondre, hochant en silence la tête. Je peux la comprendre. Pour ma fille je n’ai jamais été là. Jamais je ne pourrais arracher volontairement Marthe à sa mère. Pas si je veux survivre. J’aime aussi ce côté surprotecteur qu’elle peut avoir pour nos enfants. Je préfère reprendre la parole.

« De toute manière elle est au meilleur endroit au monde. Sur l’Île aux ours, près de sa mère. »

J’ai l’impression de blesser sans le vouloir Alysane dans mes paroles, ce n’est pas ce que j’ai voulu, j’ai simplement joué encore un peu. Mais son inquiétude est trop présente pour que je joue à cela sur ce sujet. Autant être honnête. Quoi que je le sois toujours avec Alysane. Pour garder la tête sur les épaules ça vaut mieux. Mes lèvres trouvent l’intérieur de son poignet. Mais Lydrick se rappelle à nous sans le vouloir et inquiet je vais voir. Je note le regard moqueur d’Alysane lorsque je m’installe près d’elle affirmant que j’arriverais à être un bon père.

« Si tu le dis… »

Je reste surpris et bouche bée quand elle m’affirme, sans aucun doute pour la première fois, qu’elle veut que je reste près d’elle. Elle ose me dire tout ce qui la tracasse. Tout… Je sens mon cœur battre plus fort dans ma poitrine. J’ignorais que c’était encore possible qu’il batte encore plus quand je suis près d’elle. Sans même réfléchir j’ouvre mes bras, attrape ma compagne et la serre contre mon torse avec amour. Je pose mon menton sur sa tête et pour également la première fois, je laisse couler les mots que je cachais dans mon cœur.

« Alysane. Je t’aime tellement. Quand je pars, même si je suis heureux de parcourir les terres, c’est un déchirement. Parce que je te quitte, parce que je quitte nos enfants, parce que je quitte les terres que j’aime. Parce que je n’imagine pas ma vie sans toi. Lorsque je suis loin de toi et que je me réveille, je t’imagine près de moi et j’invoque mes souvenirs pour que chaque jour mes doigts caressent ton épaule. Quand je me réveille seul il y a un manque près de moi. Il n’y a pas la femme que j’aime et pour qui je sacrifierai tout juste pour t’avoir encore dans mes bras, sentir ton parfum, toucher ta peau, t’entendre rire ou même me chambrer. Lorsque je fais la route pour revenir je ne pense qu’à toi et à nos enfants, il y a eut des moments durs dans la traque où peut-être que j’aurais pus mourir, mais à chaque fois je pensais à toi et je refusais de ne plus te voir. À chaque fois que je regarde les étoiles je me rappelle nos nuits ensembles dans la forêt. Alors je resterais Alysane. Je resterais aussi longtemps que tu auras besoin de moi. Aussi longtemps que tu m’accepteras à tes côtes. »

J’attrape son visage entre mes grandes mains et je l’embrasse. Je ne lui laisse pas le temps de réagir. Je l’embrasse avec tout l’amour que j’ai pour elle. Ma pudeur me retient encore. J’aimerais lui dire que quand je me couche avec elle, que je la serre contre moi, je n’ai plus peur de rien, que je pourrais aller tuer le roi sans hésiter, que grâce à elle je n’ai plus peur de rien ni du lendemain. J’essaie de lui transmettre tout cela par mon baiser. Je la relâche et la regarde droit dans les yeux.

« Alysane Mormont, je vous aime. »

Et à nouveau je capture ses lèvres. Je ne veux pas que ce moment cesse, je veux rester près d’Alysane quelques heures de plus, quelques jours, semaines, lunes, années, siècles. Je l’aime et c’est le plus important.
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L’an 302, lune 1, semaine 2

La complicité des deux meilleurs amis d’antan se retrouvait naturellement dans l’espace de la cabane de l’Ourse. Leurs rires se mêlaient l’un à l’autre pour le plus grand bonheur d’Alysane. Car cela lui prouvait que certaines choses ne changeaient pas et perduraient. Elle espérait d’ailleurs que cela en soit toujours ainsi, même si au fond d’elle, la Mormont savait très bien que tout ceci n’était qu’éphémère. Bientôt, ils devraient s’armer, suivre des directives visant à assurer la survie des autres, plus que ce qu’ils réalisaient déjà. Ainsi s’accorder ne serait-ce qu’une paire d’heure de légèreté lui faisait énormément de bien. Surtout après ce qu’elles avaient vécu. Alysane ne tarda pas à rire de plus belle devant la mauvaise foi d’Edrick. Il était vrai que son physique paraissait bourru parfois, et cela ne l’étonnait pas d’entendre que Joer le craignait pour cet aspect. Mais, elle gardait tout de même de l’espoir concernant la rectification de cette vision par le futur. En effet, la mère se persuadait qu’une paire d’années seraient supplémentaires au garçon pour que ce dernier gagne en indépendance et en des désirs profonds d’aventures. Après tout il était le fils d’une Mormont et d’un trappeur, son naturel, bien que tardif à prendre place, s’éveillerait à un moment donné. Elle n’en doutait pas. « S’t’es crasseux, tu peux faire peur. Surtout si tu pues… » renchérit-elle avec son cynisme habituel dans le but de défendre son fils. Son côté protecteur veillait à tous les défendre d’une manière ou d’une autre et ce même si la subtilité s’invitait dans la conversation. Un grand sourire orna ses lèvres juste après la remarque avant que son rire n’emplisse à nouveau la pièce de cette vie pour laquelle ils se battaient tous. Les images se succédèrent les unes aux autres. Amenant tantôt les enfants devant ses yeux, tantôt les souvenirs qu’ils avaient tous les deux partagés ensemble lorsqu’ils étaient enfants. Le sourire grandissait alors qu’elle reconnaissait chez certains comme Benjen, exactement les mêmes traits de caractère qu’Edrick à son âge. Enfin, il était plus grand, mais Alysane se souvenait qu’ils avaient énormément de mal à tenir en place à cette époque et qu’ils adoraient s’amuser à partir à l’aventure dans la forêt juste pour se prouver qu’ils étaient capables d’y parvenir. Pouvaient-ils réellement en vouloir à leurs enfants de désirer s’esquiver exactement de la même manière ? Tout comme Grizzly, avec les filles, Alysane savait qu’Edrick saurait veiller à la bonne santé des petits qu’ils soient ou non munis de clochettes pour chèvres. « T’en as fais des vertes et des pas mûres toi aussi. » lui rappela t-elle tout en retrouvant ce même rire que toute à l’heure. A croire que les souvenirs ne s’effaceraient jamais. Ils participaient à cette relation qu’ils avaient su mettre en place, et malgré les bas, il y avait toujours eu les hauts pour les remonter ensemble. Leurs destins avaient été liés dès leurs naissances, Alysane songeait aux Anciens pour se faire et ils avaient eu raison de les réunir ainsi.

Alors songer à la désunir à ses enfants était une cause perdue. Une déclaration de guerre ouverte alors qu’elle ne pouvait concevoir une telle séparation. Certes, elle savait que le rouquin ne désirait en rien l’offusquer de cette manière ou lui ôter ses enfants, néanmoins l’Ourse préféra lui témoigner de son caractère protecteur et rancunier dans l’éventualité où il chercherait à lui enlever Marthe. Mais rapidement ses inquiétudes furent taries par les bonnes volontés du père de ses enfants, qui lui rappela à quel point leur fille était au mieux sur l’île. Cela lui permit de se détendre et ainsi lui offrir un sourire sincère. « C’est sûr, je risque pas de les laisser pour aller voir ailleurs. » laissa t-elle échapper alors qu’elle faisait référence à sa propre mère. Alysane avait encore du mal avec ce sujet, et probablement l’aurait-elle en travers tout au long de sa vie. Son caractère se dévia rapidement, pour le plus grand bonheur de tous, au moment où Lydrick se mit à gémir depuis son berceau de fortune. Se retenant de rire devant les élans protecteurs du père en apprentissage, Alysane se contenta d’apprécier le spectacle. Et déjà l’idée de lui confier la petite pour une semaine germait dans son esprit. Elle était persuadée qu’il serait capable d’en oublier lui-même de manger pour répondre au mieux aux attentes de la petite et cette idée lui plaisait beaucoup. Rares étaient les pères si dévoués pour leurs enfants, et quelque part Alysane se sentait fière d’Edrick à ce sujet.

Cependant, et malgré sa bonne volonté, le souvenir de son statut de trappeur se rappela à elle. Et sans qu’elle n’en puisse en prendre réellement conscience, l’Ourse laissa les mots quitter son cœur. Non pas à contre cœur, mais bel et bien dans l’espoir de le retenir un peu plus cette fois ci. Si elle désirait recouvrait ses forces, il lui fallait le soutien de l’homme qu’elle aimait, de son meilleur ami, du père de ses enfants, de son ours. Voilà pourquoi elle se laissa aller dans ses aveux, délaissant tout ce qu’elle retenait pour oser se dévoiler non plus comme une ourse mais bien comme une femme. Une grande première pour elle, mais elle en avait besoin au moins pour quelques temps. La réponse du jeune homme ne tarda pas à se faire comprendre puis entendre. Les yeux de la jeune femme se fermèrent au moment où il l’étreignait de cette façon là. Ainsi, elle recouvrait une certaine force.  Ses yeux s’ouvrirent toutefois en grand au moment où la déclaration qui s’en suivit la surprit. Jamais elle n’aurait cru entendre de tels mots, ni venant d’Edrick, sauf si il abusait du vin, ni pour elle. Et malgré la surprise, son cœur se mit à cogner fortement contre sa poitrine devant tous ses aveux. Doucement, elle se retira de leur étreinte pour détailler son visage, cherché le moment où il exploserait de rire pour se moquer des déclarations des gens du Sud. Mais cela n’arriva pas. Edrick était sincère dans tout ce qu’il lui confiait. La bouche entrouverte devant cette surprise, Alysane se contenta de remonter doucement sa main et lui caresser la joue tendrement. Son regard exprimait sa reconnaissance quant à ce qu’elle venait d’entendre et avant qu’il ne l’embrasse, elle laissa cette même main tapoter doucement sur sa joue à la manière d’un ours. Elle l’aimait à son tour et elle craignait d’en prononcer la vérité sous peine de s’affaiblir. Le baiser qu’ils échangèrent n’en fut que plus révélateur de ce qu’elle ressentait à son tour pour lui. Exactement la même chose que ce qu’il avait pu lui dire, car elle aussi avait craint pour sa vie et à chaque fois, ses pensées et son cœur le ramenaient à sa tête rousse. « T’sais qu’il suffisait simplement de dire oui. » commença t-elle à rétorquer dans son cynisme habituel, rassurée d’entendre qu’il l’aimait. Mais rapidement elle se ravisa, et se contenta de retrouver sa place contre son torse, ainsi il ne pouvait pas voir que ses joues s’embrasaient. « Merci de nous aimer, on t’aime nous aussi. » lui avoua t-elle sous couvert d’inclure leurs enfants pour ne pas se révéler entièrement. « C’est comment de l’autre côté ? » lui demanda t-elle pour changer de sujet et ainsi se dissimuler à nouveau. Même si, elle demeurait dans sa position, et qu’elle cherchait simplement à se faire bercer par la respiration d’Edrick. Ses gestes la trahissaient, mais elle s’en fichait, parce qu’elle l’aimait à son tour.
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Je lève les yeux au ciel sans rien dire. Oui ! J’avoue : cela m’arrive d’être crasseux et de puer quand je viens de passer une journée entière dans les bois sans vraiment faire attention à moi. Je l’assume totalement. Je ne peux pas faire grand-chose d’autre à part assumer en fait. C’est dommage, mais c’est véridique ! Puis ce n’est pas si grave. Je ris amusé et fait un clin d’œil à Alysane avant de répliquer, c’est vrai que j’ai beaucoup fait de conneries… mais :

« Comme-ci j’étais le seul ici à avoir fait d’belles conneries. J’te rappelle qu’on en a fait des belles tous les deux. »

Je ne dis rien d’autre, ni sur Lydrick ni sur le côté maman ours d’Alysane. Je l’aime aussi comme ça. Et quand elle ouvre son cœur, j’ouvre le mien comme je ne l’avais jamais fait avant, la regardant droit dans les yeux, mortellement sérieux, J’aimerais tellement lui dire plus, bien plus. Mais la pudeur me retient, je savoure simplement ses lèvres et sa main sur ma joue. Je sens l’intensité du baiser qu’elle me rend sans rien dire. Et un petit sourire étire mes lèvres face à sa réaction. Je la connais assez pour savoir qu’elle se cache un peu. Je la laisse s’installer contre moi en continuant de la bercer.

« Peut-être… Mais je mourrais d’envie de te dire ça… Et j'aurais pus continuer encore. »

Et tellement plus encore ! Mais cette maudite retenue… On y peut rien. J’ai le plus beau trésor de ce monde dans les bras actuellement. Je l’aime. Je l’aime à mourir. Je passe doucement mes doigts dans ses cheveux quand elle me dit qu’ils m’aiment aussi. Je pose à nouveau mes lèvres dans ses cheveux. J’aime quand elle me dit ça. Son changement de sujet me surprend et mes mouvements se stoppent une seconde avant que je ne recommence à la bercer contre moi, ma joue sur le sommet de sa tête. J’ai envie de la taquiner un peu, mais je préfère rester sincère.

« Froid, relativement inhospitalier, dangereux, avec des sauvageons. Mais on y trouve de belles bêtes, de belles peaux. C’est… comme c’est. Je ne saurais pas te le décrire comme je le veux. Imagine-toi… des grandes étendues de glaces, de neiges, de montagnes, parfois il y a un bois, il y a des bêtes… La moindre tache de couleur se voit de loin, parfois on tombe sur des sauvageons qui attaquent, parfois on troque. Avec le soleil, quand il a gelé durant la nuit, les montagnes deviennent des joyaux étincelants… On a l’impression de marcher sur de la pierre précieuse blanche. Quoi te dire… Je ne suis pas un poète, les mots et moi on a jamais été vraiment copains… »

Ouais… je dis ça, mais je lui ai quand même fait une belle déclaration quelques minutes avant. Je ne suis pas sûr d’être crédible. Mais bon. Je baisse un instant les yeux sur Alysane et remarque son air fatigué.

« Tu veux qu’on aille se coucher ? J’crois qu’mes descriptions t’endorment un peu. »

Lydrick dort, nous avons bien mangé… Et elle l’a dit qu’elle était fatiguée. Je continue doucement de la bercer en hésitant à la porter directement dans le lit. Rien que pour voir sa réaction.
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You're all the good in me.


L’an 302, lune 1, semaine 2

Les souvenirs d’antan se confondaient dans l’esprit de l’Ourse. Ils la ramenaient vers ce temps qui lui paraissait si éloigné dans le même temps qu’il se profilait comme rapproché. Les rires d’Edrick avaient changé depuis lors, depuis que l’insouciance s’était évanouie pour laisser place à ces responsabilités qui leurs incombaient à tous. Même si Alysane se plaisait à essayer d’en laisser perdurer les moindres signes, il n’en restait pas moins qu’elle se rendait à l’évidence qu’ils avaient changé tous autant qu’ils l’étaient. Chose normale en soit, puisque cela prouvait bien qu’ils évoluaient et qu’ils protégeaient l’île à leur manière. Mais certains épisodes lui manquaient. Et elle aspirait à les revoir dans les faits et gestes de leurs oursons, dans cette innocence qui berçait encore Joer, Benjen et même Lydrick, mais qui commençait à peine à abandonner Marthe. Si seulement, elle pouvait les protéger de cet ennemi là… Malheureusement, nul n’était en capacité de le faire et les souvenirs étaient les parfaits remèdes pour remédier à cette perte de soi-même qui pouvait parfois nous prendre sans crier gare. Ainsi, la jeune femme se plaisait à laisser ces derniers l’envahir, comme ce fameux épisode où Edrick et elle étaient partis à l’aventure pendant plus de deux jours. Tous deux avaient huit ans à cette époque, et c’était au cours de cette expérience qu’ils avaient pu apprendre après maints et maints essais que la survie ne dépendait pas uniquement d’un feu mais bien de l’eau qu’ils avaient cherché pendant toute une journée. Les railleries avaient fusé à la moindre occasion, leur rappelant l’âge qu’ils avaient à l’époque, mais le sourire que le petit garçon avait endossé dès lors qu’ils étaient parvenus à trouver une eau potable valait tous les souvenirs qu’ils avaient pu fonder ensemble. Jamais, elle ne l’avait vu si fier, ou plutôt si, elle revoyait exactement ce même sourire lorsqu’il tenait ses enfants dans ses bras, ou bien lorsqu’il revenait d’une séance de chasse avec Marthe. Voilà comment Alysane préservait son âme d’enfant, grâce à lui, grâce à eux, grâce à cette famille qui lui rappelait tous les jours que la vie valait la peine et qu’il fallait survivre pour vivre encore un peu de cet instant. Son regard n’en devenait que plus railleur, amusé par cette situation qui s’offrait à elle, alors que ces mêmes souvenirs se confondaient dans sa mémoire et la ramenaient vers ce temps reculé. « J’ne vois pas du tout de quoi tu parles… Tu sais bien que de nous deux j’étais la plus sage, voyons. » Son sourire se confondait avec le sien, sage. Si Alysane pouvait être dénommée sous des qualificatifs, ce dernier n’était même pas évoqué. « Puis fallait bien te sortir des trous d’la où tu tombais. » Un nouveau sourire barra ses lèvres alors qu’elle recommençait à le chambrer et que ses doigts cherchaient à ébouriffer sa crinière de feu.

Et puis l’intensité de l’instant lui rappelait combien elle l’aimait. Combien elle pouvait lui être reconnaissante de toutes ces années qu’il lui avait offerte et celles à venir. Le père de ses enfants se présentait comme la plus belle chance que les Anciens avaient pu lui offrir, celle qu’elle ne cesserait jamais de saisir pour fonder cette famille qu’ils formaient à merveille. Sa pudeur s’éloigna quelque peu de son cœur, lui permettant ainsi de libérer des sentiments qu’elle n’avouait jamais. Et même si l’évidence se marquait sous les allures de ses aveux, il n’en restait pas moins que la bizarrerie de l’instant l’incita à se cacher contre le torse du jeune homme. A croire qu’elle devenait aussi romantique que Lyra, à moins que cela ne fût l’effet du mariage à venir qui ne l’incite à voir les choses autrement. Pourtant, la réalité la frappa derechef au moment où les mots quittaient le cœur d’Edrick pour percer le sien à nu. Jamais elle n’aurait cru entendre de telles tirades, et son cœur répondait à chacune d’elle en confondant les rythmes derrière sa poitrine. La chaleur l’envahissait elle-aussi, néanmoins, Alysane ne savait que répondre à tout cela. Elle n’était pas Lyra, elle n’était pas non plus Dacey qui trouvait toujours quelque chose à dire et ce à n’importe qu’elle occasion, elle était simplement elle. Son sourire grandissait contre le torse du jeune homme alors qu’elle se laisser bercer de tout ce bien être qu’il lui permettait de vivre. Aucun mot ne sortit d’entre ses lèvres après que le baiser fut échangé, ou encore lorsqu’il lui avouait pouvoir continuer encore et encore sur cette même lancée. Seul un nouveau baiser dans le creux de son cou fut la réponse à tout ceci, l’un de ceux qui se voulait emprunt de son bien être, de son bonheur, de l’amour qu’elle lui portait avant de finalement laisser son refuge la recouvrir de ses bras.

Une fois de plus, elle ne laissa pas le bénéfice du doute s’installer et changea de sujet pour mieux en apprendre sur cette vie qui lui était inconnue. L’Ourse remarqua instantanément combien la surprise s’éprenait du jeune homme alors qu’il stoppait net ses mouvements. Cela lui arracha un nouveau sourire amusé, même si elle préservait sa position contre lui. Mais rapidement, la stupeur laissa place à des descriptions qui lui permirent d’imager ne serait-ce que légèrement toutes ces beautés devant lesquelles il devait se heurter bien souvent. Alysane connaissait Edrick pour savoir qu’il appréciait voir le monde, le découvrir et se forger ses propres souvenirs pour mieux les partager avec les autres. Et ce même si il ne se qualifiait pas comme poète. Il avait cette faculté à savoir rendre hommage à tout ce qu’il voyait, tout ce qu’il touchait, par le biais de ses paroles. Une beauté dont il ne soupçonnait même pas l’existence, une qualité qui n’avait de cesse que de rappeler à la jeune femme qu’elle adorait entendre les ajustements des timbres de sa voix à ces moments là. « J’trouve que pour un non poète, tu t’débrouilles bien. » Son regard se redressait doucement et laissait entrevoir l’amour derrière ses deux iris noirs. Sa main caressait doucement sa joue alors qu’elle continuait de détailler chaque parcelle de son visage. « Si tu veux qu’on aille dans le lit, c’est pas d’refus. » continua t-elle sur ce même ton, tout en continuant ses caresses sur cette joue qu’elle avait envie d’embrasser. D’ailleurs, elle ne savait même pas pourquoi elle se retenait de le faire. Elle s’empressa de se pencher sur son visage afin de lui donner ce baiser et se redressa bien vite du banc tout en lui tendant sa main pour qu’il la rejoigne. « Si monsieur veut bien s’donner la peine. » s’amusa t-elle tout en s’amusant à mimer une fausse référence avant de lui tirer la langue et rire de bon cœur. Elle appréciait chacun de ces moments, elle les chérissait du mieux qu’elle le pouvait et tenait à les inscrire dans sa mémoire pour qu’un jour elle puisse les rapporter à leurs enfants.
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« Trou où t’me poussais souvent, nan ? »

Je ris un peu avec un sourire amusé. On se taquinait très souvent tous les deux petits. Et je me souviens très bien de notre petite escapade tous les deux quand nous avions huit ans. Les deux premières plus belles journées de ma vie. Et aussi le pire lendemain : mon père n’avait pas du tout apprécié que je quitte deux jours le domicile de ma mère sans vraiment la prévenir. J’avais eu mal aux fesses pendant trois jours : mon père a parfois la main leste. Mais je n’ai pas envie de penser au passé plus au présent : après tout j’ai la femme de ma vie dans les bras et je savoure ce moment même si je frémis en sentant ses lèvres dans mon cou. Je suis dingue de cette femme, au-delà de bien des mots. Je glousse quand elle affirme que je ne suis pas si nul que ça avec les mots. Il faut dire qu’elle m’inspire beaucoup.

Je ferme les yeux lorsqu’elle pose sa main sur ma joue pour savourer le regard. Ses lèvres remplacent sa main et un sourire se dessine sur mes lèvres quand je rouvre les yeux. Mais visiblement elle est fatiguée. Tant mieux, j’ai envie de la garder contre moi. Je me lève uniquement lorsqu’elle m’en donne l’autorisation. Je m’incline devant elle pour laisser un baise main moqueur sur ses doigts.

« Lady Alysane vous êtes bien trop bonne pour l’humble traqueur que je suis. »

Je lui tapote en passant les fesses avant d’aller ôter mes vêtements. J’observe son corps sans pudeur, lui donnant le mien à observer avant de me glisser sous les fourrures. Dès que je peux j’enfouis mon visage dans ses cheveux et dans son cou, me collant à elle sans pourtant prétendre à un jeu plus adulte pour ce soir. Je reste sage, un bras autour de son ventre l’autre sous ma tête. Je respire son parfum en caressant sa peau nue et ce subtile mélange me fit sombrer dans des rêves les plus agréables. J’ouvris grand les yeux au matin, avant même Alysane que j’observe dormir un peu avant de quitter la couche après un baiser sur la joue, pour enfiler mes chausses et prendre délicatement Lydrick dans mes bras. Elle commence à chouiner et vu l’heure elle a faim, mais sa mère dort. Je la berce doucement en lui racontant à voix très basse la première fois où je me suis aperçu que j’aimais sa mère. Elle me regarde avec de grands yeux intelligents et je frotte mes lèvres contre son crâne. Je réussis à la faire patienter jusqu’au réveil de sa mère à qui je lui apporte avant d’observer ce miracle de la vie en silence. Ma famille… Je savoure la saveur de ce mot en préparant le petit déjeuner pour tout le monde
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