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What happened ?... What did you do ? |ft. Abigaelle Caron|

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Desmera & Abigaelle
Lestival | An 301, Lune 12

What happened ?... What did you do ?


Les yeux dans le vague, mon esprit voyageait au delà de l’horizon, perdu aux confins du monde, d’un monde qui n’était pas le mien, pas tout à fait, pas encore, où j’avais du mal, malgré le temps qui passait, à m’approprier les usages. Devant moi se joue l’invisible perspective de cette vie qui est la mienne, sans parvenir à la saisir entre mes doigts, aussi fugace que la brume de cette terre, toujours en suspens à quelques centimètres du sol, cherchant à s’élever au ciel, sans succès. L’aube avait fait son apparition, teintant avec douceur de rose, de orange cette voûte céleste encore endormie, révélant aux plus chanceux le camaïeu des arbres non loin en contrebas. Toute une palette de couleurs placées là pour mieux faire accepter l’humidité de cette terre orageuse. Même si elle n’était pas mienne, je commençais à la connaître. Bien plus que je ne connaissais mon époux. Une barrière érigée par la frustration d’une jeune fiancée avait laissé place à un fossé presque infranchissable, dont seuls les membres de la famille Baratheon avait pleine conscience. Un léger bruissement interrompit ma rêverie, mes épaules furent recouvertes d’un tissu chaud, je m'éloigne de cette fenêtre sur le monde extérieur. ”Ma lady devrait éviter de se découvrir, vous allez attrapper le mal.” Une vie presque entière sur une île encline à la chaleur, au rayonnement propice d’un astre brûlant m’avait habitué à être constamment libre de tout mouvement, à porter des tenues sans entraves, aux tissus légers, une habitude dont je n’arrivais guère à me défaire malgré les dix lunes passées en Terre de l’Orage, tout du moins dans le secret des appartements mis à ma disposition et dont je ne sortais qu’en de rares occasions. Je regardais Elenei préparer ma tenue sans mot dire, je n’aimais guère cette femme que l’on avait imposé à mon service, venant envahir mon espace et ma vie de sa présence et de ses conseils dont je ne voulais pas. Elle avait appris à se taire de plus en plus, comprenant à force de remarque acerbe que je n’avais nullement besoin que l’on me rappelle sans cesse où je me trouvais, et surtout qu’elle était sa place ainsi que la mienne. Ma volonté de me défaire de cette servante avait été étouffée dans l’oeuf quand il fut clairement établi qu’il allait me falloir m’adapter au mode de vie des Baratheon. Une façon élégante de me dire que le seul à décider ici était mon beau-frère Stannis. Une pointe de sarcasme traversa mon esprit, prenant la voix d’une femme que je n’avais vu depuis bien longtemps, souvenir fugace et violent. Je me surpris à émettre un petit rire en m’attardant sur ce dernier. Qu’aurait dit cette chère Daena en me voyant si docile ? Il y aurait fort à parier qu’elle serait la première surprise de me savoir si encline à ne pas faire d’esclandre. Ou serait-elle déçue de ne plus voir cette morgue dans mes propos ? La déception venait plutôt de ma propre personne. La sensation d’avoir abandonné une partie de moi-même sur la plage en contrebas d’Accalmie, ce jour où mes pieds avaient foulé le sol de ces terres, revenait de plus en plus, jour après jour. D’autant plus depuis que Hobber était venu me voir peu de temps après notre arrivée à Lestival.

Il était une bouffée d’air frais. Malgré ses nombreuses heures de chevauchée à travers le royaume, il sentait la Treille, la chaleur de nos terres. Cela avait eu le mérite de mettre un sourire nostalgique à mes lèvres, qui ne se départit pas même avec le compliment de mon époux. Hobber était fin observateur, il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre que mon mariage ne me rendait pas heureuse, aussi ce compliment ne l’avait pas titillé. Moi si. Renly n’était avare de bon sentiment, il jouait un rôle depuis tant d’années qu’il était naturel pour lui de mentir aux membres de sa famille. Moi pas. Pas entièrement tout du moins, j’avais appris à distiller les informations, à en retenir certaines. Renly cachait la grande majorité des évènements qui le concernait, m’obligeant à feindre en permanence. Une activité loin d’être inconnue, j’étais une femme du Bief après tout, si on ne savait pas feindre, un séjour à HautJardin avait tôt fait de nous l’apprendre. Etre l’une des petites filles de Olenna Tyrell, cependant, ne me laissait pas le choix sur la capacité dont je devais faire preuve. Mais il existait quatre personnes avec lesquelles je ne pouvais feindre de la sorte. Et trois d’entres elles faisaient parti de ma famille. Hobber me connaissait trop bien pour ne pas voir les failles de ce masque que je mettais en permanence dès que mes pieds quittent la quiétude de mes appartements. L’inquiétude avait marqué ses traits, sans que ses lèvres ne parviennent à la formuler à voix haute. Nous savions tous les deux que je devais me satisfaire de cette union. Seulement sa présence, ainsi que la future arrivée de Liane, dont la venue m’avait été informée par lettre, et de Abigaelle, mettait à mal cette carapace dans laquelle je m’étais réfugiée après avoir compris qui était réellement mon époux. Elle se craquelait à mesure que mes pensées juxtaposent les images de la jeune Redwyne à celle de la nouvelle Baratheon, comme si mon esprit découvrait qu’il ne s’agissait pas de la même personne mais de deux bien distincte et qu’il refusait cette éventualité.

Laissant de côté mes réflexions, qui me conduiront nécessairement à une nouvelle remise en question de ma personne, j’avisais la tenue choisie par cette femme. Encore une fois elle tenta de me faire porter les couleurs de ma nouvelle vie, la seule chose sur laquelle je n’avais pas transiger. Puisque mon époux ne m’honorait pas, il était hors de question pour moi de céder sur cet aspect. Peut-être que la Redwyne en moi ne dormait pas totalement, elle sommeillait en attendant de pouvoir de nouveau surgir… Elle était de plus en plus présente depuis l’affront fait lors du tournoi, mais elle n’avait pas réussi à se frayer un chemin en présence du Roi, ne souhaitant pas non plus mettre à mal les siens. Je croisais les bras jetant un regard noir à ma domestique, qui se résigna très vite à m’apporter une nouvelle tenue. Si Renly avait été généreux envers ma garde de robe, je n’en avais jamais porté une seule, préférant me vêtir uniquement des miennes. Celle apportée fut plus satisfaisante, d’un bleu clair, tel les flots de cet océan lointain, bien loin du bleu profond de la Baie des Naufrageurs, rehaussés d’élégants entrelacement de fils d’or. Le tissu était assez épais pour ne pas souffrir de froid, mais pas trop afin de ne pas souffrir des températures plus clément de Lestival. Bien vite l’étoffe qui me recouvrait mes épaules se laissa choir sur une assise, ma robe de nuit en fit de même avant que je ne passe le doux tissu attendant que Elenei m’aide à la fermer. La poigne de cette femme m’avait coupé le souffle la première fois qu’elle était entrée à mon service, littéralement, seule la présence d’esprit de ma septa, venue avec ma famille, me sauva de l’asphyxie. Désormais elle se montrait moins brute, je pouvais aisément reprendre le fil de mes pensées. Daena Higtower. Non Daena Tyrell. Une constante dans mon existence, même lorsque je cherchais à l’éviter, elle était présente. Ici à Lestival, elle se montrait toujours aussi sûre d’elle, prête à sortir les griffes si l’envie lui prenait. Nous n’avions pas eu l’occasion de nous croiser, à peine une oeillade lors du tournoi, loin de nos joutes acerbes et sibyllines. Toutefois penser à la Bieffoise avait le mérite d’attiser le feu, dont les braises étaient sortie de leur léthargie devant la tenue choisi par ce simulacre d’époux, dont je ne pouvais me défaire. Dont je ne voulais me défaire. Voir ma némésis goûter pleinement aux joies du renouveau, le bonheur de Abigaelle dans le trait de cette petite tête blonde, ou encore le sourire de Liane, autant d’évènements qui enfonçait profondément cette lame imaginaire dans chaque parcelle de mon âme, la déchirant aussi assurément que le sang pulsait en mon sein. La vérité est parfois douce ou dure mais elle peut aussi être cruelle, les mots meurtrissent tout aussi sûrement que la pointe d’une lance. Ils étaient ancrés, marqués au fer rouge, et je m’étais laissé submergée par l’effroi. Envers cette vie non désirée qui n’allait pas m’apporter satisfaction. Ma seule rébellion : le refus de la religion de Stannis. Là encore je ne pouvais ignorer que Renly avait appuyé son propre refus sur autre chose que le soutien de son épouse. La vérité était plus insidieuse. Elle rampait dans l’ombre. L’éclat du tournoi avait le mérite de me secouer, de me montrer la voie à suivre. Une discussion avec Renly devait avoir lieu mais loin d’ici, loin des oreilles indiscrètes d’une Cour Royale à l'affût du moindre ragot. D’autant plus quand les faits et gestes de chaque Baratheon était épié sans vergogne. Lady Randa était la plus à plaindre, certes l’absence de toute grosseur en mon ventre eut tôt fait de faire les choux gras de nombreuses personnalités mais lady Baratheon était regardée comme un phénomène étrange dont on évitait de trop croiser la route tout en voulant être sur son passage. Non il me faudrait patienter, mettre en place mes idées, établir une stratégie irrévocable, et enfin poser les prémices d’un couple que nous ne formions toujours pas.

J'émerge de ma rêverie pour constater ma solitude, Elenei s’était éclipsée sans doute avait-elle d’autre tâche à accomplir, et puisqu’elle avait parfaitement fait ce que je lui avais demandé, il n’y avait nul besoin qu’elle demeure à mes côtés. Le soleil avait fini de jouer avec les couleurs de cette terre, il luisait sur cette nouvelle journée quand je pris le chemin vers la salle de réception où je rejoins Renly et les autres membres de la famille, un sourire de façade plaquée sur le visage. Comme une scène bien orchestré, il se lève, me tend la main pour prendre la mienne, embrasse ma joue, et m’aide à m’installer à son côté. Plusieurs tables sont dressées pour que les convives se retrouvent en petit comité. La nourriture abondante faisait le plaisir de tous les palais, les discussions étaient animées, joyeuses, sauf à notre tablée où personne ne semblait vouloir prendre la parole, attirant d’autant plus les regards. Poussée par cette soudaine volonté de me voir de nouveau active et non plus dans cette léthargie permanente, je tentais une approche, posant ma main sur celle de mon époux dans un geste qui ne m’appartenait pas. Il tourna son visage vers le mien, étonné. “Nous pourrions peut-être faire une balade à cheval aujourd’hui ?” L’étonnement fut encore plus grand, la dernière fois que nous avions fait une telle chose nous étions à la Treille, à une époque où les accusations et les doutes n’étaient pas de mises. Là je jouais à la parfaite petite épouse, souriante aux yeux de tous, cherchant l’attention de son époux. Ce fut Randa qui répondit, nous n’étions pas proches mais elle avait cherché dès le premier jour à se faire aimer de moi. “Vous avez raison Desmera, une si belle journée ne doit pas être gâchée. Qu’en pensez-vous Renly ?” C’était la toute première fois que nous étions sur la même longueur d’onde, peut-être avait-elle senti mes difficultés ou peut-être pensait-elle que nous manquions d’intimité… peut m’importait en réalité. Oscillant entre sa femme et celle de son frère, Renly ne savait que faire, il n’avait jamais été dans cette position aussi me donna-t-il satisfaction en acceptant. Je lui offris un sourire sincère, de ceux que je lui offrais jadis dans les jardins de HautJardin ou sur mon île. “Il me faut aller voir lady Caron auparavant.” A l’entente de ce nom Stannis me jeta un regard mais ne dit rien, me perturbant. Il savait quelque chose que j’ignorais, étrangement cela me dérangeait. Evidemment qu’il savait plus de choses que moi, à un âge aussi avancé que le sien c’était tout naturel, néanmoins ce savoir concerne la chair de ma chair, mon Abigaelle, ce que je ne pouvais ni supporter ni apprécier. D’autant plus quand aucun membre de la famille Caron, ou Rowan n’était présent à porté de vue. Un détail inhabituel, venant titiller d’autant plus mon esprit. Renly ne pipa mot, se contentant de pincer les lèvres, conscient qu’il ne pouvait ou ne devait m’en dire d’avantage. Je bus les dernières gouttes de mon breuvage afin de me donner contenance, et ne pas me précipiter vers les appartements que leur était alloué. Il aurait été malvenu de porter l’opprobre sur mon époux alors que je tentais une nouvelle approche. L’agitation commença à prendre forme de plus en plus, les rires et les discussions allaient bon train, pourtant mon esprit n’y prenait aucun goût, le sentiment d’un événement capital venait altérer cet instant.

Lady Randa finit par réclamer du calme, souhaitant rejoindre la quiétude de ses appartements, ainsi que la présence de son fils, acceptant que je l’accompagne. Il ne me resterait plus qu’à rejoindre Abigaelle.

La tension aux abords de leurs appartements était palpable, comme si l’air était chargé de négativité, des regards fuyant de la part de certains serviteurs mais aussi des gardes. Ces derniers me barraient le passage lorsque je m’avançais pour me présenter à la porte. ”Je vous ordonne de me laisser passer.” Leur refus de me répondre ne me disait rien qui vaille. ”Ne m’obligez pas à me répéter!” Ma voix cinglante aurait fait sourire de ravissement Lady Olenna, la menace était réelle à leur encontre, mais il ignorait ce dont j’étais capable, ma docilité depuis 8 lunes ne pouvait leur avoir montrer le contraire. L’un deux fit l’effort de me répondre. ”Personne ne peut entrer.” ”Sur ordre de qui ? ”Lord Rowan” Dire que l’étonnement ne m’avait pas prise au dépourvu aurait été un mensonge, jamais il ne m’avait été interdit de voir ma cousine, plus encore dans l’enceinte même d’une propriété appartenant à ma famille. ”Je suis Desmera Baratheon, je n’ai donc nullement besoin de l’autorisation de quiconque pour entrer ici.” La courtoisie aurait voulu que je me fasse annoncer au préalable, mais il était trop tard pour reculer. Ils semblaient hésiter mais j’étais prête à trainer mon époux jusqu’ici si cela était nécessaire à la réalisation de ma requête, ils finirent par me céder le droit d’entrer. Une servante inconnue m’accueille, affolée, ses ordres étaient clairs, de la même manière que les gardes, elle ne devait pas me laisser passer. Je la repoussais vivement. ”Abigaelle… Abigaelle…” Je me fichais désormais de l’opinion que pourrait avoir la famille Caron de mon comportement, mon besoin d’assurance était plus fort que tout...

AVENGEDINCHAINS
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Je me sentais tellement mieux. Tellement mieux… J’étais de retour parmi les Rowan. Enfin. Je n’étais pas encore à la maison, mais au moins j’étais parmi les miens, et c’était le plus important. Même si honnêtement il devait avoir des moyens plus simples que de se planter une dague plusieurs fois dans le corps. Aucuns serviteur de ma maison, les Rowan, n’étaient au courant de la vérité. Il n’y avait que Andrew et les Caron. Mais pour ce que je pensais de l’avis des Caron, le seul important était mon fils, qui me manquait bien évidement, mais je savais que jamais Bryce ne lui ferait du mal, il l’aimait. C’était bien sa seule qualité, d’être un bon père. Pour l’instant, j’étais dans ma chambre, à profiter du calme et de Sona, mon dragon blanc, qui était tout contre moi, au milieu des draps. Je savais que mon lord de frère avait interdit les visites pour que je me repose et garder un maximum le secret du dragon. La seule servante qui était avec moi, je la connaissais depuis longtemps et elle m’était entièrement dévouée. Si bien qu’elle était persuadée que c’était la faute de Bryce ce qui s’était passé et que je n’étais qu’une victime. Chose que je n’avais pas corrigé. Pourquoi faire ? Elle ne laissait pratiquement personne entrer sauf le mester, ma septa, mon frère et Ellery. Le reste était interdit et elle veillait au grain. J’entrouvris les yeux en entendant du bruit. Myrtille, puisque c’était le nom de ma servante, se redressa aussitôt, posant son ouvrage.

« Je vais voir Lady Abigaëlle, restez tranquille. »

Elle disparu rapidement et je baissai les yeux sur Sona qui redressa la tête l’air tout étonné. Je souris et mes doigts caressèrent délicatement son crâne. J’entendis bientôt des éclats de voix et avec un froncement de sourcils, je me redressai lentement pour ne pas tirer sur mes blessures. Myrtille revient l’air un peu indécise.

« Ma lady ? Lady Desmera veut vous voir.
- Laisse la rentrer s’il te plaît Myrtille. Et tu pourrais amener une carafe de vin et une coupe : pour elle avant de nous laisser s’il te plaît.
- Tout de suite Ma dame. »

Elle ouvrit la porte à ma cousine à qui je fis un grand sourire. Je portai une longue chemise de nuit blanche et les couvertures cachaient le bas de mon corps et pour l’instant Sona. J’avais les cheveux totalement libre qui me tombaient dans la figure. Sans attendre je tendis les bras à Desmera. Cela faisait tellement longtemps que je ne l’avais pas vu ! Je la serrais avec force contre moi, avant de me laisser retomber sur les oreillers. Trop me redresser tirait sur mes blessures. Je caressai doucement la joue de ma cousine.

« Desmera ! Je suis tellement contente de te voir ? Comment vas-tu ? Ah ! Merci Myrtille ! »

Myrtille me fit un petit sourire et déposa la coupe et la carafe sur la table proche avant de sortir avec une révérence.
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Desmera & Abigaelle
Lestival | An 301, Lune 12

What happened ?... What did you do ?


Il était clair que la servante ne se laisserait pas faire toute noble que j’étais, j’ignorais si cela me dérangeait ou si au contraire forçait l’admiration. Après tout elle obéissait à un ordre précis, n’en démordait pas. ”Vous ne pouvez pénétrer ici.” “Je me fiche des ordres de Lord Rowan, allez prévenir Abigaëlle que Lady Desmera souhaiterais la voir.” Le claquement de langue qui suivit ne laissait pas de place à un refus, l’oeil noir que je lui réservais eu tôt fait de la convaincre de faire une entorse à la règle. Elle se dirigea donc vers la chambre dont la porte reste entrouverte, je m’en approche, ne dissimulant nullement ma curiosité. Il existait peu de secrets entre Abi et moi-même pourtant depuis son union avec Lord Caron, malgré nos nombreuses correspondances, une distance s’était installée, les non-dits, que je ne pouvais sciemment couchés sur le papier, gâchaient les heures d’écriture et le plaisir qui en résultait était quasiment inexistant. Même ce tournoi ne m’avait pas apporté la satisfaction désirée, mais il s’agissait là d’un autre problème, un soucis dont j’allais vite m’occuper. Pour l’heure mes oreilles étaient à l'affût du moindre bruit, de cette voix si faible qu’il me fallait un instant pour comprendre qu’elle appartenait à ma cousine. Le cheminement de mes pensées ne parvient pas à coordonner la vision de cette jeune femme que j’avais pu apercevoir dans la foule avec cette voix trop faible pour son propre bien. L’inquiétude, contenue jusqu’alors, se répandit comme l’hiver sur Westeros.

La porte s’ouvrit en grand me laissant pénétrer dans la pièce tandis que la servante, du nom de Myrtille, s’effaçait pour nous laisser seules. Mes yeux cherchent immédiatement l’objet de ma venue. Ce que je vois me glace d’effroi. Je suis transportée trois années en arrière, ce jour où Hobber était rentré. Là où lui était si plein de vie, l’Etranger semble avoir posé sa main sur sa peau tant elle était pâle. Mais plus que tout autre chose, c’était ses yeux qui me transpercent de part en part, tant de douleurs qui veulent sortir, se faire connaître mais que la bienséance se doit de retenir. Jamais je n’aurais cru voir cela dans les yeux de ma douce Abi, comme je ne pensais jamais le voir dans ceux de mon frère. Les Dieux avaient une façon propre à leurs désirs de faire passer la vie des mortels. Elle semblait plus faible encore que mon imagination n’avait laissé présager, mon approche est si lente que le temps lui même doit se demander s’il doit encore tourner, mais je ne peux me résoudre à aller plus vite, la peur de la voir s’écrouler m’époignant fortement le coeur. Mais lorsqu’elle me tend les bras, je n’ai qu’une seule envie : la toucher ! M’assurer qu’elle est bien en vie, et le cours du temps reprend sa course folle, mes mains tentent de l’attraper avec douceur, inutile de lui causer plus de tort. Je m’installe au bord de son lit, ses bras m’enserrent tellement fort que j’ai peur qu’elle ne s’épuise en une seule fois. Mes craintes se confirment aussitôt son étreinte terminée, son corps tomber sur les nombreux oreillers posés derrière elles, mes lèvres tremblaient. Ce masque si durement acquis ne pouvait rester en place face à cette petite soeur, pas quand sa main caressait ma joue. Je remercie intérieurement cette Myrtille d’être entrée à ce moment précis, me permettant de me remettre les idées en place. “Je suis heureuse de savoir que ma venue t’apporte de la joie, j’aurais aimé que votre visite à Lestival nous permette de nous voir plus longuement mais les obligations de la famille Baratheon m’ont malheureusement tenue à l’écart.” Ce n’était pas tout à fait vrai, mais pas tout à fait faux non plus. Savoir qu’elle ne serait pas entièrement dupe ne m’aidait nullement mais je ne pouvais lui avouer de but en blanc tout ce qui n’allait pas dans mon existence. Me lever et m’éloigner quelque peu de ce lit où la souffrance a élu domicile me permet de reprendre contenance. “Je suis venue les mains vides, si j’avais su je t’aurais apporté un bouquet de pivoine.” Je nous sert une coupe à toutes les deux, j’ignore si elle peut boire tel breuvage, mais il est certain que j’en avais besoin, je lui tend la sienne avant de reprendre la parole. “Que t’arrive-t-il chère cousine ?”

AVENGEDINCHAINS
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J’observai le visage de ma cousine et devinai sans mal que mon état lui brisait le cœur. Cela me fit mal. Plus que de penser à mon fils. Parce que Desmera… Desmera était tellement importante dans ma vie. On se connaissait depuis tellement longtemps… Je hochais la tête en l’observant avec attention. Les Barathéon… Je me mordillais la lèvre inférieure. Quelque chose définitivement n’allait pas dans le cœur de ma cousine. Et ce n’était pas uniquement ma faute. Enfin… j’espère. Je la laissai me quitter pour se servir une coupe de vin. Je secoue doucement la tête.

« Andrew a interdit les visites et qu’on communique autour de ça. Il veut que je reste au calme. »

Et que le bruit d’un dragon dans ses appartements ne se propageait pas. Sona restait sagement lové contre moi en silence. Je crois qu’elle s’était endormie plus ou moins. Je déposai délicatement la coupe près de moi s’en y toucher. Ce n’était pas spécialement bon pour moi, de plus le vin m’énervait. Je m’adossai un peu plus aux coussins et haussai les épaules.

« Rien de grave Desmera. Ne t’inquiète pas. Ma vie n’est pas en danger, j’ai simplement mal, ce n’est rien de grave, je serais bientôt sur pieds je te le jure devant les sept. Et… je n’aurais plus à supporter un époux qui m’affirme après une lune de mariage qu’il devrait me rosser pour obtenir mon obéissance. Andrew me ramène à Boisdorés. »

Et je reprendrais le nom de Rowan. Un petit toquement précéda l’entrée de Myrtille qui jeta un regard réprobateur vers ma coupe de vin, elle déposa du lait de pavot et repartit vite. J’observai ma cousine avec amour. Je ne voulais rien lui dire explicitement. Cela aurait put très bien être un simple accident comme autre chose. Je repris la main de la cousine pour m’obliger à s’asseoir près de moi et viens replacer délicatement une mèche derrière son oreille.

« Desmera, ne pose pas de question sur mon état s’il te plaît. Je vais bien, d’accord ? Tout va bien. Toi, parle moi, explique-moi ce qu’il se passe. »

Je me forçais à être calme pour apaiser mon cour et ma cousine dont je tenais encore la main. De là où elle était elle pouvait voir le dragon, mais je n’étais pas sûre qu’elle s’intéresse à elle pour l’instant. Elle semblait bien trop tourmenté par sa condition pour véritablement faire attention à autre chose et je voulais la soulager un maximum quitte à la garder des heures contre moi. Ou même des jours, comme elle le souhaitait.
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