Le Deal du moment :
Pokémon EV06 : où acheter le Bundle Lot ...
Voir le deal


[FB] The first day of the rest of our lives [PV Kylis]

Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
The first day of the rest of our lives

Winter is coming



Kylis Omble & Robb Stark

Dans le Nord, enchâssé dans l'Hiver comme une obsidienne dans de la nacre, une délégation de voyageurs parcourait la Route royale en direction du Sud. Précédée par un porte-étendard au Loup des Stark et par le son de la course des chevaux sur la route parsemée de neige et du crissement des roues d'une calèche.

Cependant, cette troupe de voyageurs s'arrêta alors que le froid soleil était encore presque haut dans le ciel. Nulle bourgade à proximité, alors des tentes furent montées non loin de la route, de façon à demeurer visible pour des voyageures passant par là.
Harassé par cette journée de route bien qu'il ne fit rien pour le montrer, Robb Stark descendit de son cheval et le confia à un palefrenier pour soin avant d'entrer dans sa tente. Il était vêtu, comme tout Nordien digne de ce nom, d'épaisses fourrures et de vêtements de voyage, et à ce titre il ne se distinguait des autres que par la facture soignée de ces vêtements ainsi que l'emblème au sombreloup sur le thorax. Le Jeune Loup jeta un regard aux alentours avant d'apercevoir Vent Gris, qui sans s'approcher trop du camp, semblait en demeurer visible. Rasséréné à ce sujet, Robb se tourna vers les officiers qui l'accompagnaient afin de s'assurer que tout avait été mis en place comme il convenait pour la nuit...et pour la rencontre qui aurait lieu.

Cette délégation aux couleurs de la maison Stark se rendait à Lestival, pour le grand tournoi qui avait été organisé par la maison Targaryen. Robb ne se réjouissait pas spécialement à l'idée de voir certains des plus grands chevaliers du royaume jouter pour le plaisir d'une foule, néanmoins l'importance diplomatique d'un tel évènement n'était certainement pas à négliger. De plus, ce serait une bonne occasion pour sa douce jeune soeur, Sansa, qui voyageait dans la calèche en raison de son manque de goût pour l'équitation, de découvrir ce Sud qui la faisait tant rêver, et surtout, du moins Robb l'espérait, de commencer à se faire ses armes. Il lui fallait comprendre que le Sud quand lequel elle serait amenée à vivre après son mariage n'était pas que raffinement et délices.

Mais son front était grave pour une autre raison, plus personnelle encore. Après deux ans à repousser l'échéance et à panser ses plaies, il avait décidé qu'il était temps pour lui de se choisir une nouvelle fiancée. Le Jeune Loup aurait préféré qu'on le laisse seul, néanmoins il avait la conscience de son devoir d'assurer la descendance de la maison Stark, et à ce titre il lui appartenait de prendre femme. Et ce quand bien même le visage d'une Sirène s'imposait à lui sitôt qu'il fermait les yeux.
Choisissant de prendre conseil auprès de sa Mère, l'avisée Lady Catelyn, leur choix s'était finalement portée sur une famille ancienne, profondément ancrée dans les traditions nordiennes et historiquement très fidèle à la maison Stark: Les Omble de Atre Lès Confins. C'était d'ailleurs cette même fidélité, d'une façon aussi apparemment paradoxale que limpide, qui avait poussé le Lard Jon se méfier de Robb lors de son retour dans le Nord: Après tout, comment un louveteau élevé à la table de Rhaegar Targaryen aurait-il pu être un vrai Stark? Quoi qu'il en soit, Robb avait travaillé dur durant ces deux années pour être le Seigneur qui était attendu de lui, et sans doute était-ce pour cela que le Lard-Jon avait accepté de lui offrir de la main de sa fille Kylis.

Robb avait croisé la jeune fille, tout au plus. Il se souvenait d'une brève conversation autour d'un livre, lors d'une visite à Atre Lès Confins, et avant cela d'un échange de regard lors du banquet de Winterfell. Rien qui n'eut pu aiguiller le Jeune Loup quant à la personnalité de celle qui était maintenant destinée à devenir son épouse.
Et pourtant, ils allaient maintenant se rencontrer, alors que la délégation Omble allait les rejoindre sur la Route Royale pour se rendre à Lestival. Le Nordien était inquiet et un peu morose. Ses pensées étaient toujours deux ans auparavant, à la capitale ou à Dorne.

Cependant, hors de question de faire payer à la jeune Dame ses pensées. Quand son capitaine vint l'informer que l'étendard Omble était en vue, Robb se composa une mine plus neutre, plus agréable, avant de remonter sur son cheval. Accompagné de quelques gardes et du porte-étendard, il s'en alla à la rencontre de son destin.
Alors que les deux délégations se rencontraient, juste à l'extérieur du camp, Robb chercha instinctivement des yeux sa fiancée -dont il était chanceux d'au moins connaître le visage, se dit-il. Il choisit de prendre la parole le premier.

-Honorés membres de la maison Omble, soyez les bienvenus.

Il tourna ensuite le regard vers la jeune Kylis. Lui offrant un sourire aimable, il s'adressa à elle:

`-Lady Kylis, c'est un honneur que de faire enfin votre connaissance.

Une fois retourné dans l'enceinte du camp, Robb mit pied à terre et s'avança pour tendre sa main à la jeune femme pour lui permettre de descendre de cheval à son tour. Il ne semblait pas déborder d'enthousiasme, mais il déployait un effort certain pour apparaître aimable et respectueux auprès de la Omble. Après tout, ils étaient sans doute destinés à passer le reste de leur vie ensemble, elle n'avait pas à payer pour son histoire passée.

DRACARYS 2017
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
Les sabots des chevaux s’enfonçaient dans la neige fraîche par instant, et la bise glacée venue d’au-delà du Mur balayait les visages un brin fourbus des cavaliers qui galopaient depuis Atres-les-Confins, sous l’imposante bannière de gueule ornée d’un impressionnant géant tordant ses chaînes entre ses mains aussi puissantes que des battoirs, à l’image des hommes de la maison Omble qui arboraient fièrement depuis des millénaires cet emblème connu de tous dans le Nord. Kylis y avait toujours lu une promesse de force, bien sûr, mais aussi de liberté. Les Omble étaient des colosses, certes, et même leurs dames étaient la plupart du temps solidement charpentées et plutôt grandes, exceptions mises à part comme la jeune fille elle-même. Pour autant, beaucoup se targuaient aussi d’être des esprits libres, des chasseurs épris de grands espaces, de forêts et de cavernes enneigées qui ne rendaient de compte qu’aux dieux, et qu’aux serments qu’ils avaient prononcés. Il eut été bien naïf de les réduire à de simples brutes aux rires tonitruants, quand ils étaient tellement plus que cette vision étroite d’esprit. Et alors que son destin se rapprochait inexorablement, l’érudite ne pouvait s’empêcher de se raccrocher à ces deux traits : force et liberté. Elle ne montrerait aucune faiblesse, ferait honneur à son rang, à son père, mais elle ne se laisserait pas étouffer, enfermer par qui que ce soit. Elle était Kylis Omble, première fille du Lard-Jon, descendante du grand Harmond Omble le Géant de l’Hiver. Elle ne faillirait pas.

Pour autant, ses mots d’encouragement murmurés entre ses lèvres gercées par le froid, une légère buée se formant devant elles ne pouvaient oblitérer le fait qu’elle se sentait comme une condamnée que l’on conduisait à l’échafaud, ou une pouliche de concours qu’on allait présenter à un acheteur. En un sens, la deuxième comparaison n’était pas éloignée de la réalité. Robb Stark avait besoin d’une descendance et deux années s’étaient écoulées depuis ses fiançailles avortées avec l’héritière du Triton de Blancport. Il était temps, grand temps, de chercher une épouse, et cela, à peu près toutes les maisons nordiennes avaient fini par le comprendre. Elle-même avait plaisanté quelquefois avec ses cousines sur l’identité de la future malheureuse qui aurait comme lourde tâche de succéder à Catelyn Stark comme dame de Winterfell, et à Wynafryd Manderly comme promise aux côtés du jeune Lord suzerain. A présent, elle s’en mordait les doigts, parce que l’heureuse élue se trouvait être sa modeste personne, qui contemplait, à mesure que les bannières ornées du Loup commençait à se dessiner à l’horizon, la concrétisation des tractations entre Stark et Omble. Son père lui avait expliqué que la rencontre post-fiançailles se ferait officiellement là, sur la Voie Royale. Puis elle partirait avec son fiancé dans le sud pour paraître au tournoi de Lestival, et probablement afficher ainsi le choix du Jeune Loup à l’ensemble du royaume. Autant dire qu’elle se demandait ce qui l’angoissait le plus : la perspective de cette rencontre, le voyage vers le sud du Neck, qu’elle n’avait jamais vraiment pensé ou voulu franchir, ou bien encore le fait d’être épiée par tous les sudiers ? Non, à la réflexion, finalement, discuter pour la première fois avec son promis n’était que la partie facile de l’ensemble.

Enfin, discuter pour la première fois … En vérité, ils avaient déjà échangé, de nombreuses lunes auparavant, quand le Stark avait visité ses vassaux et donc séjourné à Atres-les-Confins. Il l’avait surprise en train de lire dans un de ses endroits secrets préférés, et, sans doute un peu étonné d’une telle scène, avait engagé une rapide conversation, s’excusant de l’avoir dérangée. Elle ne se souvenait pas vraiment du reste, hormis que l’échange avait été plaisant, courtois, à tout le moins. S’en souvenait-il ? Sans doute pas. Un Lord Suzerain n’avait probablement pas le temps de s’attarder sur de telles futilités, alors que sa propre existence n’était pas aussi féconde en rencontres sortants de l’ordinaire jusqu’à maintenant. Et le problème, c’était qu’elle aurait préféré que cela reste ainsi ! Sauf qu’elle allait manifestement devoir s’habituer à ce que cela change. A ce que tout change.

Arrivés à l’entrée du camp Stark, son père leva le bras pour faire halte. La troupe s’arrêta, le Lard-Jon et ses plus de sept pieds de haut, arnaché dans son armure la plus rutillante frappé du géant Omble et de ses cuirs devant, tel une vraie tour d’acier plantée dans la Route royale, sa jumelle se trouvant à ses côtés en la personne de son fils aîné et héritier, qui avait évidemment accompagné sa sœur comme la totalité des fils de la maison Omble. Leur présence à tous, en cet instant solennel, donna un peu de baume au cœur de Kylis et la rasséréna. Si jamais elle se mettait à bafouiller, aucun ne la laisserait jamais en paix ! Et enfin Robb Stark fit son apparition, entouré de son porte-étendard et de ses gardes, saluant sa maison puis elle-même. Le Lard-Jon s’exclama, une fois son suzerain salué convenablement de sa voix tonitruante qu’une bière et de la bonne chair ne seraient point de refus après une telle chevauchée et pour voir si son futur beau-fils tenait l’alcool comme il convenait à un homme désireux d’épouser une Omble, ce qui arracha un mince sourire à sa fille. Il y avait finalement certaines choses qui ne changeraient jamais. Etrangement calmée par l’éclat paternel ordinaire, elle inclina légèrement la tête face à son promis – une révérence sur un cheval eut été compliqué !

« L’honneur est pour moi, Lord Robb. »

Pénétrant dans l’enceinte du camp, le Seigneur Suzerain démonta et alors que Kylis s’apprêtait à descendre comme elle en avait l’habitude, étant loin d’être la plus maladroite dans l’exercice de la monte, le jeune homme se fit galant et lui tendit la main. Etant donné qu’elle n’allait évidemment pas le repousser, elle la prit entre ses doigts fins et se retrouva donc en rien de temps les pieds solidement ancrés dans le sol. Se tournant vers le Lard-Jon, elle demanda avec un léger sourire :

« Père, pourrais-je me dégourdir un peu les jambes après cette chevauchée ? Et je suis certaine que mon promis se fera un plaisir d’assurer ma sécurité. »

Le Lard-Jon regarda sa fille, éclata de rire et marmonna quelques mots sur la fourberie des jeunes femmes et des filles qui savaient y faire avec leur vieux paternel. Kylis s’éloigna donc légèrement, avec l’accord parental obtenu, avant de se tourner vers son fiancé et de lui dire, un air d’excuse sur le visage :

« J’espère que vous ne m’en voudrez pas, mais j’ai pensé que nous pourrions converser un peu … Et que ce serait plus agréable loin d’une demi-douzaine d’Omble qui n’attendent que de vous lancer des défis sur le nombre de chopines que vous pouvez avaler en une soirée. Ils sont un brin excités par tout cela. »

Plus qu’elle. Plus que lui aussi, sans doute. Peut-être que Robb aurait dû épouser l’un de ses frères finalement ?
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
The first day of the rest of our lives

Winter is coming



Kylis Omble & Robb Stark

Robb ne savait décidément pas à quoi s'attendre alors que les cavaliers à l'étendard du géant brisant ses chaînes s'approchaient de lui. Les Omble étaient de fiers guerriers, des Nordiens dans le moindre de leur geste et de leur pensée, pour le moins sauvages selon les standarts du Sud. Comment devait-il s'attendre à être reçu par une telle maison, et par sa future épouse presque inconnue? Bien sûr, le seul fait que la maison de Atre-Les-Confins en soit venue à accepter cette alliance était en soit une preuve que le travail accompli par le Jeune Loup depuis son retour dans le Nord n'avait pas été vain, en ce que l'une des maisons les plus obstinément Nordienne avait accepté de s'allier avec lui par l'entremise d'un mariage. Néanmoins, cela ne disait rien de ses relations avec sa future famille par alliance, ni avec sa future épouse.

Quand les deux troupes arrivèrent face à face il y eut un échange de paroles officielles, ainsi qu'il convenait. Robb avait le mérite d'exceller à ce petit jeu de par son éducation, et d'être capable sans le moindre effort du subtil mélange de gratitude envers son intelocuteur et de fierté personnelle qui permettait à la situation de se parer du prestige qu'elle demandait. Mais son attention était déjà toute entière, bien qu'il était parvenu à le cacher, vers la jeune fille au milieu de cette troupe de Omble aussi impressionnante que bourrue.

Le Lard-Jon n'avait pas changé au vu des souvenirs de Robb lors de sa visite protocolaire à Atre-Les-Confins. Indépendamment de son côté fort impressionnant, il y avait en lui cette franchise si parfaite qu'il aurait sans doute été incapable de cacher tout mépris ou toute ininimitié pour le Jeune Loup s'il en avait ressenti. Son apparente jovialité rassurait Robb sur son avenir à ce sujet. Il se souvint, l'espace d'un instant, de sa rencontre avec Lord Wyman Manderly, qui aurait du devenir le patriarche de sa seconde famille. Nul océan n'était aussi large en ce monde que celui séparant le Triton de Blancport du Géant de Atre-Lès-Confins. Tout ce que le Lard-Jon perdait à la comparaison en subtilité, en finesse politique, il le gagnait en prestance physique tout à fait nordienne et en charisme plus brut. Robb se plia cependant sans broncher à l'exercice, acceuillant les Omble comme les invités de marque qu'ils étaient.

Quand ils arrivèrent au camp, Lady Omble ne refusa pas la main qui venait l'aider à descendre -encore qu'elle ne l'avait manifestement pas attendu pour apprendre à exceller à cheval et n'en avait donc certainement pas besoin-. Son maintien et sa posture étaient étonnamment élégants et discrets en comparaison de la bruyante famille qui était la sienne. Robb la compara un instant à Sansa dans sa tête avant de se rendre compte de la bêtise de cette idée: Sansa détestait l'équitation, et si leurs ports de tête pouvaient être comparables, la jeune Kylis n'affichait pas la pointe de surprise atterrée que Robb imaginait bien sur le visage de sa jeune soeur en cette occasion.
Une chose est sûre, il ne put qu'accueillir avec un certain soulagement la proposition de sa fiancée de faire quelques pas hors de cette ambiance pour le moins prenante. Assurant au seigneur de la maison Omble qu'il prenait en charge la sécurité de sa fille, il proposa son bras à cette dernière et ils commencèrent à s'éloigner quelque peu du camp. Le Jeune Loup ne put s'empêcher de sourire quand Kylis s'excusa auprès d'elle pour cet accueil.

-Non, vous avez très bien fait, Lady Kylis. Le Seigneur votre Père semble des plus amènes, mais je ne suis pas sûr de me montrer à la hauteur de ce défi qu'il me lance.

Le sourire de Robb s'élargit quelque peu. Ayant grandi bien plus abreuvé de vin de la Treille que d'hydromel nordien, il ne serait certainement pas autour de la table le seigneur tenant le mieux la boisson. Mais cela, les Omble auraient bien vite l'occasion de s'en rendre compte.

-Avez-vous fait bon voyage, ma Dame? J'espère que vous pardonnerez cette rencontre au beau milieu de la Route Royale, malheureusement le tournoi de Lestival est un évènement diplomatique auquel je ne puis me soustraire. J'espère que cela ne vous occasionnera pas trop d'ennui.

Après tout, les Nordiens les plus fiers n'avaient que faire du Sud, et la maison Omble en faisait clairement partie. Robb doutait sérieusement que la jeune Kylis fut intéressée le moins du monde par ce tournoi -sans doute aussi peu que lui. Mais le suzerain du Nord se trouvait confronté à un certain nombre d'obligations, obligations que la jeune femme ne tarderait pas à connaître également.

Les deux jeunes gens firent encore quelques pas sans que Robb ne relance la conversation, laissant simplement Kylis lui répondre. Il affichait toujours cette impertubable politesse, ce masque de porcelaine qu'il avait si bien travaillé à la capitale. Pourtant, entre deux battements de cils, c'était parfois Wynafryd qu'il voyait à son bras.

DRACARYS 2017
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
« Oh, Père n’est peut-être pas le plus à redouter … N’oubliez pas que j’ai cinq frères aînés, et deux fois plus de cousins. Vous avez choisi de vous lier avec une véritable tribu, Lord Robb. »

Les sourcils de Kylis se soulevèrent légèrement alors que ses lèvres s’étiraient délicatement en un sourire légèrement amusé, alors qu’elle pensait avec un sentiment difficile à définir à sa nombreuse et populeuse famille, et plus particulièrement aux mâles de la lignée Omble. Tous étaient de rudes hommes du Nord, et de sa partie la plus septentrionale qui plus est. Bien sûr, elle ne s’entendait pas forcément très bien avec tous, au sens où elle n’avait pas forcément d’atomes crochus avec l’ensemble de la maisonnée, ses goûts ne la portant que peu aux amusements qu’affectionnaient en priorité sa fratrie. Elle savait que Jonothor, par exemple, considérait son amour du savoir comme des plus étranges, et que, longtemps, il avait eu le sentiment que cela ne faisait pas forcément d’elle une vraie Omble. Le fait est qu’elle lui avait prouvé le contraire. D’autres étaient perplexes sur ses passes-temps et marottes, mais considéraient qu’il fallait bien de tout pour faire un monde. Et certains venaient la voir pour parler, discrètement, de tout ce qu’elle lisait, un verre d’hydromel ou de bière à la main, afin de se plonger avec délice dans les récits d’autrefois et autres légendes oubliées. Souvent, elle s’était sentie un peu à part, cela était difficile à nier, et sa constitution fragile l’avait souvent tenue à l’écart des siens, contre sa propre volonté. Et pourtant, elle aimait passionnément sa famille, ses traditions, son histoire, son blason qu’elle quitterait néanmoins pour embrasser le loup des Stark. Serait-elle, un jour, plus louve que géante ? Elle l’ignorait, et il était probable que la réponse dépendrait pour partie de ce que Robb Stark attendait de son épouse. Est-ce que son éducation sudière le portait vers des dames avec lesquelles elle estimait n’avoir rien en commun, hormis certains devoirs ? Son premier choix avait été la maison du Triton, et une femme qui avait séjourné, comme lui, à la cour des Targaryens. Or, il y avait un monde, quoi qu’on en dise, entre elle et l’héritière de Blancport, entre les Omble et les Manderly. Est-ce qu’il attendait … un remplacement ? Est-ce que, au contraire, il ne lui laisserait jamais sa chance ? Sans doute qu’au pire, elle trouverait du réconfort dans l’étude de Winterfell, qui devait être plus grande que celle d’Atres-les-Confins. Elle aimait la solitude, et cette dernière ne lui faisait pas peur. Mais au fond d’elle-même, la jeune femme ne parvenait pas à se résigner à une vie passée entièrement dans l’ombre, à être un fantôme contemplant la vie d’un autre, et vivant la vie d’une autre. Dans ce cas, nul doute que l’ambiance bruyante mais si … clanique de la forteresse de sa naissance lui manquerait douloureusement. Elle avait beau s’en plaindre … Ses frères mettaient de la couleur dans sa vie, comme ses petites ses sœurs, et tous ses cousins et ses oncles. Rien que la perspective de ne plus entendre le grand-oncle Hoster ronchonner sur ces fichus sudiers qui l’avaient mis à la porte de Viellevieille, sur l’autre grand-oncle, Mors, qui se moquait de lui, et sur les fils des uns et des autres qui pouffaient tout en se jetant des défis stupides, à lorgner les jolies filles du village et des cuisines. Elle était différente de la plupart des membres de sa famille, certes. Nonobstant, ils demeuraient sa famille, sa maison … et elle se devait de leur faire honneur, autant pour leur gloire que pour son propre bonheur. Cette pensée acheva de la rasséréner, et elle sentit une sorte de force tranquille, d’assurance douce, irriguer ses veines et son cœur. C’est donc avec le même sourire, quoique cette fois-ci simplement avenant, qu’elle répondit à la question de son fiancé. Elle n’avait plus peur. Pour un temps au moins.

« Aussi bien que possible au vu de l’hiver. Mais ce n’est point un peu de neige qui va faire reculer une Omble, et puis, chevaucher demeure un plaisir certain alors … Il n’y a rien à pardonner. »

Elle inspira profondément … et jeta les dés de sa vie.

« En vérité, la question n’est pas que tout cela me cause de l’ennui … Mais plutôt que je sache ce qui éviterai, de ma part, de vous en causer. Parce que j’ai conscience que si vous avez requis et cette rencontre, et ma présence à ces festivités sudières, c’est que vous en attendez quelque chose de précis. Au-delà, peut-être, d’une simple présentation de courtoisie. »

Nouvelle inspiration. Peut-être qu’elle se trompait complètement, et qu’il avait simplement désiré l’exhiber à tous et montrer sa nouvelle fiancée. Ou bien, peut-être était-il plus fin et tentait d’obtenir de sa femme qu’elle connaisse le sud, noue des liens particuliers …

« En fait … J’espère que vous me pardonnerez cette question directe mais … Si je voulais vous parler seule à seul, ainsi, c’était parce que … J’aimerai savoir ce que vous attendez de moi. »

Pour ce tournoi ? Pour leur vie commune ? Elle n’avait pas précisé. Et à vrai dire, elle se demandait elle-même jusqu’où sa question s’étendait. Un léger rire lui échappa.

« J’espère que vous n’avez rien contre les femmes franches … »
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
The first day of the rest of our lives

Winter is coming



Kylis Omble & Robb Stark

Depuis qu'il était revenu dans le Nord et avait pris la place qui était la sienne de Seigneur suzerain de Winterfell et du Nord, Robb avait eu en de nombreuses occasions la possibilité de maudire son éducation sudière. Il en avait bien conscience, ses manières un peu trop précises, son parler un peu trop choisi, l'avaient à plusieurs reprises désigné parmi ses bannerets comme ce louveteau du Sud qu'on avait craint voir revenir des années durant. Il tentait depuis deux ans d'avoir le verbe plus direct, le coude plus franc, le rire plus haut. Cependant, il avait également tout à fait conscience que cette éducation pourrait être son plus grand atout, pourvu qu'il soit capable de jouer cette carte correctement. Les Nordiens méprisaient la pratique sudière de la politique, considérée comme forcément perfide et mensongère, à des lieux de leur franchise et de leur sens de l'honneur. Mais Robb savait que utiliser l'intelligence politique du Sud à bon escient pouvait être une bonne chose pour cette contrée que la perfidie avait si souvent perdu. Lord Wyman Manderly en était à ce titre un bon exemple.

Néanmoins, si en cet instant il remerciait les Anciens Dieux d'avoir plus été élevé comme un Targaryen que comme un Stark, c'était bel en bien en raison des sentiments, aussi complexes que contradictoires, qui traversaient son esprit, et qu'il parvenait à ne pas afficher à la jeune femme qui n'avait certainement rien demandé. Son visage était celui de la bienveillante politesse, et il se permit même un sourire quand la jeune Kylis lui affirma s'être lié à une tribu toute entière. Cela, Robb avait pu le constater, cependant cela ne lui causait aucun véritable soucis. Au contraire, lui qui avait toujours eu un rapport si complexe à la notion de famille, sentait son coeur sautiller en voyant une maison aussi unie que celle des Omble.  Bien sûr, cela ne l'empêchait pas d'appréhender d'une certaine façon devoir parvenir à se faire accepter de celle-ci. Ce serait bien différent d'avec les Manderly, quelques années plus tôt.

Quoi qu'il en soit, la maîtrise affichée du jeune Seigneur de Winterfell ne lui permit pas de réprimer une légère expression de surprise quand la Lady d'Atre-Les-Confins se permit d'entrer dans le vif du sujet avec tant d'assurance et de certitude. Certes, le Jeune Loup se serait bien contenté de rester à l'échelle du badinage dans un premier temps, mais il ne pouvait également nier qu'il appréciait sincèrement le franc-parler de sa fiancée, qui apparemment n'avait pas l'intention de demeurer à l'arrière-plan de ce qui était en train de ce jouer pour eux deux. Ce qui était tout à son honneur.

Le Nordien laissa le silence planer quelques secondes entre eux alors qu'il tentait de mettre de l'ordre dans ses pensées, et tout particulièrement de chasser son passé de son esprit.

-S'il est bien quelque chose que je ne vous reprocherai au grand jamais, ma Dame, c'est bien votre franchise.

Robb parvint même à esquisser un sourire en coin. Quand bien même cela pouvait être quelque peu déstabilisant, il appréciait réellement cette attitude. Il avait toujours promis à Wynafryd, deux ans auparavant, qu'il ne la relèguerait jamais au second plan, qu'elle aurait à sa place à ses côtés en tant qu'épouse et suzeraine. Bien sûr, c'était l'amour qui avant tout lui avait mis ces mots dans la bouche, mais cela ne voulait pas dire pour autant que ce qu'il avait promis à la Sirène serait refusé à la Géante. Si du moins cette dernière le souhaitait également.

-Le Sud est bien différent ce que nous connaissons ici dans le Nord, Lady Kylis. Néanmoins, et je doute vous surprendre en pensant cela, je considère que nous ne pouvons nous en couper, du moins pas complètement. A ce titre, l'importance politique d'occasions comme celle de ce tournoi ne peut être évacuée.

Robb marqua une pause, cherchant à faire comprendre à sa fiancée le fond de sa pensée sans pour autant qu'elle le considère d'emblée comme acquis sans réserve à la cause des Dragons. Il pensait sincèrement que l'isolement -politique tout du moins- du Nord risquait de le desservir à l'avenir. Après tout, c'était bien l'incompréhension et le doute entre les deux contrées alliés à la folie d'un souverain, qui avait plongé Westeros dans la guerre, presque vingt ans plus tôt. Il le croyait d'autant plus depuis que Rhaegar Targaryen, avant le libérer de ses obligations à la capitale, lui avait révélé la véritable nature de sa relation avec feue Dame Lyanna Stark.

-Et en vous emmenant là-bas, je souhaite vous montrer que vous pourrier avoir un rôle à jouer à mes côtés. Je voudrais vous faire comprendre ce que cela signifie que de devenir un jour mon épouse. Mais je n'attends de vous que ce que vous êtes disposée à me donner, Lady Kylis. Là est toute la vérité

Son épouse. L'idée avait encore du mal à se frayer un chemin dans l'esprit du Jeune Loup, malgré les deux ans qui avaient pu s'écouler. Cependant, il n'avait pas le choix. Il était le seigneur de sa maison, et à ce titre il relevait de sa responsabilité d'en assurer la descendance et la postérité, de nouer des alliances maritales qui consolident sa position. Sa jeune soeur était déjà fiancée à Hoster Nerbosc, le fils cadet du seigneur de Corneilla, afin de faire la paix avec le Conflans et de repeupler Vivesaigues d'une maison Nerbosc portant le sang des Tully. Ce qu'il demandait à Sansa, il n'était nullement en droit de se l'épargner.

-Vous êtes une Omble, originaire de l'une des familles les plus anciennes et fières du Nord. Je ne suis sans doute pas l'époux que vous auriez espéré, Nordien certes, mais élevé par la dynastie Targaryen et qui lui demeure lié, de gré ou de force. Quoi qu'il en soit je puis vous promettre de faire en sorte que vous ne manquiez jamais de rien.

Pas de promesse d'amour éternel, de cela il avait soupé. Robb avait eu sa chance, et elle s'était envolée avec la lettre de Wynafryd. Cependant, il ferait de son mieux pour que la future Lady Stark se sente chez elle à Winterfell. Cela lui était encore possible. Et si elle souhaitait prendre une place de suzeraine, Robb la lui laisserait avec plaisir.

DRACARYS 2017
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
Alors que Robb Stark, passé sa surprise manifeste que les yeux de la jeune femme avaient capté, lui assurait ne jamais lui reprocher sa franchise dans le futur avant de répondre longuement à sa question, Kylis ne put s’empêcher de penser que le jeune homme risquait peut-être de regretter à l’avenir cette assurance. Non pas que l’honnêteté de l’Omble soit embarrassante en général, puisque la jeune femme avait généralement la décence de contenir ses commentaires les plus acerbes en public, ou au moins de les arranger avec un brin de politesse. Être blessante ne l’intéressait et dénotait même, selon elle, d’un certain manque d’empathie et d’éducation qui n’avait rien d’honorable quand on pouvait l’éviter. La jeune femme savait faire passer ce qu’elle pensait lorsque le besoin s’en faisait sentir, avec souvent plus de tact que son père ou certains de ses frères, et avait du coup parfois eu tendance à occuper le poste officieux de diplomate familial, dans les moments où il fallait aussi délicatement que possible une vérité désagréable à un membre du tumultueux clan, sans que cela ne se résolve en invectives appuyées ou menace de correction en bonne et due forme. Néanmoins, la nordienne avait son franc-parler et, en privé, n’hésitait que rarement à dire le fond de sa pensée quand elle était face à un fait qui la dérangeait profondément. Autant dire qu’elle se demandait, dans quelques années, comment son futur époux réagirait si elle s’avisait de critiquer ses amis d’enfance, par exemple, quand le Prince héritier aurait succédé à son père. Elle espérait que le vernis de courtoisie qu’il présenterait à ce moment précis ne s’effriterait pas, et que les promesses faites à cet instant, qu’elle entrevoyait dans ses dires, ne seraient point des paroles en l’air, mais bel et bien les fondations presque contractuelles qu’elle entendait passer entre eux. Après tout, Kylis était une pragmatique dans l’âme. Aux espoirs de romance et de beaux jeunes gens, elle avait toujours préféré l’espérance d’obtenir un mari plutôt complaisant qui ne s’offusquerait pas de la voir imprimer sa marque sur ses terres. La romance ne durait qu’un temps. L’intendance ? On n’en avait pas assez de toute une vie. Et l’histoire, pour cruelle qu’elle soit, se rappelait plus des grandes constructions que des amants éperdus. Etait-ce une vision un peu triste de l’existence, pour une jeune femme d’à peine quinze ans ? Sans doute, mais la Géante avait toujours su quel serait son destin, et avait eu le temps de chercher quels seraient les moyens de s’en accommoder. Le hasard de l’existence et de la politique avait voulu qu’il soit finalement plus avantageux qu’elle ne l’avait jamais rêvé. Autant dire que la dernière phrase du Jeune Loup lui arracha un très léger sourire.

« Nous savons tous les deux que je n’étais pas celle que vous auriez voulu en premier lieu non plus, Lord Robb. Nous sommes quittes, donc ? »

Ce n’était pas un reproche, et son ton dénué d’amertume, presque plat, énonçait finalement une vérité qui ne devait pas être le secret de polichinelle de leurs épousailles. Elle le savait, il le savait, autant crever l’abcès immédiatement. Les non-dits avaient tendance, de son expérience, à asphyxier peu à peu les relations humaines, même si les secrets étaient tus avec les meilleures intentions du monde. Kylis n’avait pas envie de s’étendre non plus sur les émois amoureux de son promis et sur son ancienne fiancée. Elle avait existé, leur relation avait existé … Il aurait été inutile de le nier.

« Pour ce que cela vaut … J’ai toujours songé que j’épouserais un homme des clans ou même l’héritier des Flint de Veuve, qui a bien le double de mon âge et ne sort des jupons de sa mère. Je serais bien ingrate de considérer que le parti qui m’a échu n’est point satisfaisant. Votre éducation n’est peut-être pas celle que j’ai reçue, mais si vous aviez été un skaggosi, un Flint, un Norroit ou un paludier, et même un Manderly … Cela aurait été aussi le cas. Le Nord n’est pas uniforme, mais un conglomérat de loyautés offertes aux Stark et qui se sont construites sur des valeurs en commun. Je ne l’oublie jamais, et les récits de l’histoire de notre région m’ont sans cesse confortée dans cette croyance. »

Tant que Robb Stark aurait les intérêts du Nord en tête, alors il serait respecté par ses vassaux, malgré son pupillage à Port-Réal. Il avait essayé de le montrer pendant les deux dernières années et devrait sans doute le faire toute son existence. C’était le prix à payer pour la rébellion Baratheon, mais sans doute pas un fait totalement insurmontable. Le Nord n’avait pas l’uniformité du Bief par exemple. Les différences, bien réelles, entre les diverses peuplades qui le composaient en faisait aussi la force, même si beaucoup avaient tendance à le réduire à son cœur, c’est-à-dire les seigneurs descendants des Premiers Hommes et aux coutumes relativement proches du Sud. C’était ignorer que les Manderly révéraient les Sept, que les hommes des clans étaient nettement plus sauvages, que les skaggosi parlaient pour nombre d’entre eux l’Ancienne langue et avaient des traditions très proches de celles des sauvageons, que les paludiers avaient leurs propres croyances mystérieuses et leurs propres dons particuliers … Et tous avaient apporté leur pierre à l’édifice nordien, de gré ou de force.

« Je vous remercie pour vos paroles, en tout cas. J’avais espéré ne pas être réduite au rôle traditionnel d’une épouse enfantant des héritiers – même si j’ai parfaitement conscience que c’est là le but premier de nos épousailles, soyez rassuré sur ce point.

Comme je suis disposée à vous donner ce que vous m’autorisez à prendre … Nous ne devrions pas avoir trop de mal à nous accorder, n’est-ce pas ? »


Elle prit une légère inspiration, avant de poursuivre :

« Si les événements récents ont démontré une chose, c’est qu’aux yeux de certains, notre région est suffisamment affaiblie pour que des tentatives de meurtres soient perpétrées sur des nobles, et pas des moindres, en espérant l’impunité. Je ne suis pas fermée à tisser de nouvelles alliances, pour peu qu’elles nous soient profitables … Et à travailler au développement du Nord.

Nos terres sont pauvres, alors que nous devons sans cesse repousser les sauvageons. J’admets trouver cela injuste. Nous ne devrions plus attendre que l’Hiver vienne, mais peut-être … faire en sorte que sa venue ne soit plus si redoutée. Si le sud est capable de nous accorder tout ce qu’il nous manque … Il n’est point inutile d’y forger des amitiés.

Voilà ce que j’aspire à construire avec vous, et à vous donner, si cela vous convient. »


Précisément parce qu’elle venait d’une famille ancienne, la plus septentrionale de Westeros mais n’avait jamais apprécié ses conditions de vie, Kylis avait une vision nuancée des liens avec le sud, certes sous un angle encore une fois éminemment pragmatique, utilitariste presque. Ce n’était sans doute pas complètement ce que voulait son promis, mais ce n’était pas une fermeture définitive au reste du monde. L’Omble était capable de trouver intéressant les progrès des autres régions, et n’avait rien contre les expérimentations. Elle servirait sa région en tant que suzeraine, de cela elle avait la certitude. Si elle devait se compromettre avec les sudiers, se faire à leurs manières de vivre. Soit. Elle s’était habituée à pire. Trois robes de taffetas et des conversations futiles entre femmes n’allaient pas la faire fuir.

"J'ai conscience que j'ai l'air de vous proposer un ... quasi-contrat, comme une véritable marchande de la Ville d'Hiver, mais c'est que je préfère ... quand les choses sont posées honnêtement. Notre mariage est une alliance pour renforcer le Nord, et j'en ai pleinement conscience. Je prie donc pour que nous mettions en place ... des fondations solides qui nous agréeraient à tous deux et nous rendraient la tâche plus aisée. "

Respect et franchise, partage des tâches selon leurs sexes et talents respectifs ... Etait-ce mal, que de vouloir en discuter au préalable avec son futur mari? Se sentirait-il attaqué dans ses mâles prérogatives? Ou bien penserait-il qu'il valait mieux s'accommoder comme il le pouvait avec sa promise qui ne demandait, finalement, rien d'autre qu'une place autre que celle de simple mère de ses enfants à ses côtés?

« A Lestival … Y a-t-il des personnes à rencontrer en priorité dont vous désirez que je fasse la connaissance ? D’autres à éviter si possible ? Pourrons-nous travailler, au cours du voyage, pour que je sache ce qui est évocable ou non avec d’autres suzerains ou nobles ? »
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
The first day of the rest of our lives

Winter is coming



Kylis Omble & Robb Stark

La réponse de la jeune femme ne se fit pas attendre, cette dernière ne manquant pas de lui rappeler qu'elle avait conscience de n'avoir jamais été son premier choix. Bien sûr, Lady Kylis semblait bien trop délicate pour lui rappeler ce fait sur le ton du reproche, mais la constatation était à elle seule, suffisamment froide. Ils n'étaient pas le premier choix l'un de l'autre. Robb avait déjà véçu l'amour et les fiançailles, et Kylis n'avait sans doute pas imaginé se voir lié à un Nordien aussi...sudier que lui. Cette dernière lui explicita d'ailleurs ce dernier point, et durant cela Robb demeura impassible. Néanmoins, la jeune femme développa un point de vue intéressant, quelque chose qu'il avait pu commencer à constater de lui-même, mais dont il n'avait jamais entendu parler par le passé: La profonde diversité que l'on pouvait trouver dans le Nord.

Lady Kylis Omble semblait elle aussi briller par son intelligence, et également par sa compréhension de la région de son enfance. Le Nord était certes une région unie politiquement, mais il serait faux de croire qu'il en avait toujours été ainsi. L'hégémonie des Stark sur les Nord ne s'était établie qu'au prix de nombreuses guerres contre les autres maisons, elles-mêmes issues de nombreuses cultures différentes.Un oeil extérieur aurait même du mal à croire qu'un paludier, qu'un Manderly, qu'un membre des clans de Skagos...se réclament du même Nord. Pourtant, et malgré leurs profondes différences, ils avaient en commun leur allégeance à la maison Stark. "Un congglomérat de loyautés offertes aux Stark", jamais définition du Nord avait semblé si juste. Et cette compréhension du Nord permettait à sa récente fiancée de poser sur lui un oeil sans doute plus bienveillant qu'il n'aurait été en droit d'attendre de la moyenne des Nordiens. Si sa remarque concernant leurs choix respectifs avait pu sembler d'une simple conscience froide de la situation, le reste de son propos semblait au contraire plus compréhensif et doux qu'il n'avait sonné au premier abord.

-Vous avez entièrement raison, Lady Kylis. Je ne correspond sans doute pas à l'archétype du Nordien, mais peut-être n'y a-t-il même pas d'archétype au Nordien auquel je me dois de correspondre.

Cela tira au jeune Seigneur de Winterfell un léger sourire. Il appréciait le ton juste et acéré de la jeune femme. Si peut-être ils ne pouvaient s'aimer, du moins seraient-ils capables de se respecter et de s'estimer pour leurs qualités respectives. Cela serait déjà plus que Robb n'avait jamais su en espérer d'un mariage arrangé. La réalité de ces noces avaient toujours été claires pour lui, alors que, otage à la capitale, il s'imaginait à son retour marié à une Dame que ses parents auraient alors choisi pour lui. Cette réalité s'était éloignée un temps, au moment de sa rencontre avec Wynafryd, pour finalement s'installer sur ses lèvres avec le goût de l'évidence au moment de la rupture des fiançailles. Il n'avait rechigné à accomplir son devoir en tant que Premier-Né de Eddard et Catelyn Stark, cependant il espérait ne pas faire peser cela sur la jeune Kylis, qui n'avait rien demandé. Certes, cela correspondait là aussi à son devoir, mais il n'était nul besoin d'alourdir leurs fardeaux respectifs.

Cette dernière la remercia de lui permettre de ne pas seulement la future mère de ses enfants, mais Robb lui fit un rapide geste de la main pour lui signifier qu'il n'était nul besoin de remerciements. Robb avait toujours un grand respect pour la gent féminine, et la première d'entre elles, dans son enfance, avait été la Princesse Rhaenys Targaryen, qui l'avait prise sous son elle à son arrivée à la capitale alors que rien ne l'obligeait à montrer de la compassion pour le fils de la famille qui avait trahi la sienne. Sans doute la grandeur d'âme du Dragon Ensoleillé, associé à la figure presque sacrée de Dame sa mère, qui avait tant souffert de par sa faute, avait contribué à cette éducation de Robb vis-à-vis de la gent féminine.

Une lueur de surprise traversa néanmoins le regard bleu de Robb, alors que Kylis lui parlait de développement et d'alliances, avec la voix sûre de celle qui y pensait manifestement depuis un moment. Si le visage du Jeune Loup demeurait impassible, son intérêt était réel. Elle ne pouvait pas avoir le même point de vue que lui sur la région dans laquelle elle avait toujours vécu, et cela serait à n'en pas douter un précieux atout pour lui.

-Vous parlez à n'en pas douter non pas comme une marchande, mais comme une femme avisée, Lady Kylis. Vous semblez bien renseignée sur la situation de la région, et j'aurai à coeur de profiter de vos paroles avisées, ma Dame.

Ils firent de nouveau quelques pas ensemble, tandis que la Nordienne l'interrogeait sur les buts plus précis de cette visite au tournoi de Lestival. Robb garda le silence durant quelques instants.

-Nous avons tout le temps nécessaire jusqu'à Lestival pour vous mettre au courant de la situation. Sachez dans un premier temps que je tiens à conserver de bonnes relations avec la famille royale. Nous aurons le temps d'échanger sur cela, et sur le lien que j'ai noué avec eux au fil des ans, et j'espère que vous comprendrez ma position avec le temps. N'étant plus pupille royal, l'accord du Roi n'est plus nécessaire pour notre union comme elle a pu l'être par le pass, néanmoins j'espère pouvoir vous faire rencontrer le Roi Rhaegar, s'il a du temps à nous consacrer. Je n'ai pas véritablement d'ennemis déclarés à la capitale, si ce n'est quelques couteaux tirés avec Lord Tywin Lannister. J'ai l'honneur de compter Lord Willos Tyrell et le Prince Oberyn Martell parmi...les personnes que j'estime et qui m'estiment. Je vous ferai un état des lieux en temps et en heure.

Cette enfance sudière, il importait à Robb de la faire fructifier en tant que Seigneur du Nord. Ce qui était souvent pointé chez lui comme son plus grand défaut, sa plus grande faiblesse, il en ferait une arme, une arme diplomatique.

-Y aurait-il des questions que vous souhaiteriez me poser, Lady Kylis? Puisque nous sommes maintenant promis l'un à l'autre, peut-être avez vous des questions sur la vie qui vous attend avec moi, quel que soit l'aspect. Je ne puis malheureusement vous promettre que toutes les réponses seront à votre goût, néanmoins je puis vous faire le serment de la sincérité et du respect.

Mariage, alliances, vie commune, politique, enfants...les questions pouvaient être nombreuses, et Robb tenait à s'assurer qu'elles ne demeurent pas, dans la mesure du possible, sans réponses.

DRACARYS 2017
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
« J’ai peu eu l’occasion de quitter Atres-les-Confins, au cours de ma vie, mais … J’aime lire, et écouter ce que disent les marchands et conteurs qui parviennent jusqu’à nos terres reculées. On apprend peut-être un peu de cette manière, et différemment, même si elle n’a pas la vérité de l’expérience réellement vécue. »

Kylis n’avait pas la prétention de connaître autant le Nord qu’une personne qui aurait devisé de visu avec tous les nobles de cette immense contrée, ni parcouru la moindre de ses parcelles, de Motte-la-Forêt à Veuve en passant par Fort-Griseaux. Le Lard-Jon se préoccupait essentiellement de la survie de ses gens, et finalement peu du reste de ses compatriotes, encore moins de l’ensemble de Westeros. Et ses fils et neveux servaient de relais avec leurs pupillages. Ses filles attendraient leur mariage pour voyager car, aussi peu délicat que cela soit de penser ainsi, elles avaient une valeur marchande que ses garçons n’avaient pas, et qu’il valait mieux ne point dilapider en voyages fatigants. Du reste, avec sa santé fragile, son aînée n’avait jamais été la meilleure candidate pour les longues chevauchées. Est-ce que cela lui manquait ? Eut-elle aimé être une infatigable coureuse des bois et routes, une émissaire ? Peut-être pas. Vivre constamment en mouvement ne l’intéressait finalement que peu, car rien ne lui semblait plus attirant qu’un foyer crépitant et un volumineux tome sous les yeux. Comme elle n’avait rien connu d’autre, de toute manière, il n’était guère aisé de conclure différemment. Oh, bien sûr, elle pouvait rêver de l’inconnu. Tant le faisait ! L’Omble admettait ne pas le comprendre, au sens où elle considérait que songer à ce que l’on obtiendrait jamais n’avait comme issue que des désillusions et du ressentiment. Faire au mieux avec ce que l’on avait était une vision qui, si elle manquait de panache, préservait une certaine forme de satisfaction en ce bas-monde. Or, en tant que femme, elle n’en connaîtrait sans doute pas énormément ! Son destin ne lui avait jamais appartenu, encore moins qu’à ses frères, et ne lui appartiendrait jamais, car avec une telle portée de géants, le Lard-Jon ne serait probablement pas à court d’héritiers avant un bon moment … Au moins cette injustice était-elle commune à tous les cadets, qui, de tous sexes, se contenteraient de miettes. Peut-être que ce pessimisme larvé avait de bons côtés : si elle s’était rêvée libre et sans attache, l’opportunité de ce mariage qui lui tendait les bras, cette divine surprise, comme le disait sa mère au comble de la joie, n’aurait pas eu la même la résonnance en elle, et elle eut probablement été moins disposée à composer avec ce mari imposé.

Tandis qu’ils continuaient à cheminer, Kylis tentait d’enregistrer dans sa mémoire les informations délivrés par son promis, mesurant tout ce qui séparait Atres-les-Confins de la position de Dame de Winterfell à mesure que Robb s’exprimait. Elle qui était à peine plus dégrossie qu’une paysanne un peu riche, rencontrer le roi de Westeros ? La seule perspective lui donnait le vertige, et le doute, sournoisement, revint titiller son esprit. Serait-elle jamais à la hauteur, ou ne serait-elle qu’un objet de rire ? Elle avait une bonne idée des vicissitudes sudières. Est-ce qu’on la moquerait comme le second choix, celui bon à engrosser et qui n’aurait jamais la vraie stature d’une lady suzeraine ? Bien sûr. La réponse s’était imposée d’elle-même, et son poids s’abattit sur les épaules frêles de cette gamine de quinze ans, qui ne connaissait la vie que dans les livres. Presque aussitôt, la fierté toute nordienne de son éducation ressurgit : eh quoi ! On voulait la moquer ? On la moquerait. Et elle montrerait à tous qu’elle avait les qualités de ses défauts, et réciproquement. Elle surprendrait peut-être et, à choisir, mieux valait être sous-estimée. Cela donnait un avantage considérable, en négociations. Du moins, c’est ce qu’en rapportait les stratèges guerriers, et ce qui valait sur un champ de bataille ne pouvait point être éloigné de la réalité d’une cour, non ? L’Omble apprendrait la vérité sur ces noms illustres que son promis lui citait, autant qu’elle le pourrait.

Evidemment, de telles déclarations ne pouvaient qu’augmenter un peu plus le stock volumineux de ses interrogations personnelles. Pardi, il y en aurait eu suffisamment pour écrire un traité ! Cependant, Kylis savait que certaines lui appartenaient uniquement, et qu’il n’était pas utile d’en faire part à son promis, malgré sa demande. Pas par manque de confiance, pas vraiment du moins, simplement parce qu’elle avait conscience qu’il s’agissait d’angoisses toutes personnelles ayant trait au futur, et que personne n’avait de réponse à ces questions lancinantes, hormis les Anciens Dieux. S’entendraient-ils ? Comment élèveraient-ils leurs enfants, s’ils en avaient ? Et s’ils n’en avaient pas, que se passerait-il ? Seraient-ils heureux, au moins un peu ? Le temps ferait son œuvre et apporterait en temps voulu les réponses. Les autres, moins existentielles, pouvaient être posées, cependant.

« J’en ai sans doute tant qu’il nous faudrait la nuit pour toutes les épuiser, et je doute que Père l’autorise. »

Un sourire fugitif passa sur ses lèvres en imaginant ce que dirait le Lard-Jon en pareille occasion, et un peu aussi par affection car, malgré leurs caractères si différents à première vue, Kylis éprouvait une réelle affection pour ce mastodonte qu’était son géniteur, et elle avait conscience que ce dernier, sous ses abords un peu rudes, avait une chaleur humaine dont peu pouvaient se vanter. Il exigeait beaucoup de ses rejetons, surtout de ses filles, mais elle comprenait pourquoi. La nécessité avait force de loi, et un Omble se devait de tout tenter pour faire prospérer ce domaine rugueux que les Géants se léguaient depuis le temps des Premiers Hommes. Parce qu’il sacrifiait tout pour sa terre, il attendait que tous en fissent de même, y compris ses suzerains. Le Nord avant tout, Atres-les-Confins ensuite, et fors l’honneur, telle eut pu être sa devise. Et sa première fille la comprenait peut-être mieux que quiconque, elle qui avait la possibilité de contribuer à la renommée de son ancienne et noble famille alors que rien ne l’y prédestinait véritablement. Mais jamais, même si l’avenir la promettait au nom de Stark, elle n’oublierait d’où elle venait, et le blason qui avait orné son berceau. Voilà pourquoi les premières interrogations qui lui venaient dérivaient vers le moment où elle quitterait les siens, et ce qu’il adviendrait de ses relations avec eux par la suite.

« Assez pragmatiquement … Avez-vous convenu avec Père, justement, d’une date pour nos épousailles ? Est-ce que je visiterais Winterfell et vos terres avant ? »

Sa voix marqua une légère inflexion et un rapide silence s’installa, comme si Kylis hésitait à poursuivre, ce qui était vrai, au demeurant.

« Et … j’aimerai savoir s’il vous paraissait envisageable qu’une de mes cousines demeure à mes côtés, à Winterfell, comme dame d’atours après notre mariage. Je sais que c’est une place convoitée, et je ne verrais aucun inconvénient à avoir d’autres damoiselles dans ma compagnie, mais j’admets qu’une présence familière me serait … appréciable, au moins pour quelques mois. Si ce n’était pas possible, je comprendrais cependant. »


Elle serait déçue, bien sûr, mais avait conscience de la pusillanimité d’une telle demande, et de ce que cela trahissait de sa nervosité et de sa peur, qu’elle masquait sous le vernis de l’assurance politique et pragmatique. Les deux, hélas, n’étaient pas incompatibles, surtout au vu de son manque d’expérience. Son pas s’arrêta, alors que Kylis se mordait la lèvre inférieure, consciente du caractère presque polémique de ce qu’elle désirait demander ensuite, et ne se résolvant pourtant pas à ne pas dire le fond de sa pensée. Finalement, elle prit une profonde inspiration, avant de prononcer de nouvelles paroles, nettement plus délicates cette fois :

« Je sais qu’un de mes oncles a pu envisager ses épousailles comme … un arrangement profitable, au sens où après la période de mise au monde des héritiers … Chacun des époux reprenait sa liberté. Enfin, pas au sens strict mais … »

La jeune femme s’empourpra légèrement, avant de continuer vaillamment tout de même :

« Si c’est ce que vous désirez, j’aimerai simplement le savoir, et nous nous arrangerons ensemble. Comme j’ai conscience que nos noces ne sont pas le fruit d’une inclination mutuelle antérieure, je ne suis pas naïve au point de vous demander si des sentiments naîtront entre nous, parce que ni vous ni moi ne le savons, et qu’au demeurant, vous pouvez déjà éprouver ces sentiments pour une autre.

Mais je voudrais juste vous dire … Que quoi qu’il se passe, et peu importe ce que sera notre mariage, je serais heureuse qu’il existe une honnêteté entre nous, sur ce sujet. Et je voulais savoir … Si vous jugiez cela convenable. »
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
The first day of the rest of our lives

Winter is coming



Kylis Omble & Robb Stark

Le mariage entre nobles était un échange. Voilà ce dont Robb devait se souvenir, voilà ce qu'il avait oublié en tombant amoureux de la Sirèe de Blancport. Les roturiers, ceux dont le nom ne résonnaient pas dans l'histoire, pouvaient se permettre d'épouser l'élu de leur coeur. Mais une telle chose n'était pas permise à ceux de noble naissance. Car leur devoir suprême était envers les Dieux, envers leurs ascendants et leurs descendants. Leur devoir était de pérenniser le nom de leur famille, la sûreté de leurs terres, la grandeur de leur lignage. Robb avait grandi avec cette idée, et en ayant toujours été loin du Nord et des familles dont il était susceptible d'épouser une Dame, il s'était fait à l'idée que le nom de sa promise lui soit inconnu.

Wynafryd avait changé la donne. Arrivant dans sa vie avec son intelligence et ses histoires du Nord, elle s'était rendue indispensable auprès du pupille royal en un battement de cil, et la possibilité d'une union n'avait fait que concrétiser et rendre public cet état de fait. A ce titre, penser de nouveau le futur seul, surtout alors que son père était à l'agonie à des milliers de lieues, avait représenté un véritable déchirement pour le Jeune Loup.

A présent, il n'était plus seul. Kylis était là. Mais elle n'était pas Wynafryd, et Robb ne voulait pas qu'elle le soit. La Sirène avait été trop flamboyante pour qu'on puisse se contenter d'un ersatz d'elle. Et puis, la Omble semblait d'un caractère affirmé et d'une intelligence vive, bien que différente que la politicienne qu'avait été Wynafryd. Aloers le Jeune Loup malgré son coeur bercé de peine, faisait un effort certain pour laisser une chance à cette jeune femme qui n'avait rien demandé, et certainement pas à chercher de combler une place que personne ne remplacerait.

Robb et Kylis continuaient leurs pas à l'extérieur du campement, alors que la lumière commençait à décliner sur la plaine nordienne de la route royale.  Des tentes dressées s'élevaient un brouhaha joyeux, parmi lequel les exclamations bourrues des membres de la maison Omble pouvaient de temps à autre se détacher. Bientôt, il leur faudrait revenir parmi leurs familles et prendre part au repas en train de se dresser. Cela se ferait dans la convivialité et un enthousiasme qui n'emprunterait sans doute pas au Sud son raffinement, mais dans une chaleur toute spéciale. Robb le savait, il avait eu le temps de s'y faire depuis son retour et la libération de son statut d'otage des Targaryen. Il était plus Nordien que jamais. Mais il n'était pas Nordien complètement. Sans doute n'était-ce pas plus mal ainsi. Le Nord comportait bien assez de Nordiens pour lui rappeler les traditions et la culture de leur contrée. Mais il devait être le dirigeant dont le Nord avait besoin, en équilibre entre les valeurs de son sang et le sens politique de son éducation. Peut-être Kylis l'aiderait à conserver le sens des réalités, qui sait?

Cette dernière lui demanda alors si la date de leurs épousailles avaient été arrêtées entre les familles Omble et Stark. Robb demeura silencieux durant une petite poignée de secondes avant de répondre:

-Non, pas encore. Ma jeune soeur Sansa est fiancée au fils de la maison Nerbosc depuis plus longtemps que nous, et elle a pour le mariage une conception rêveuse et poétique bien douce, et je ne souhaite pas l'en éloigner plus longtemps. Aussi, et si cela vous convient, je voudrais d'abord permettre à Sansa de se marier avec le jeune Hoster avant de planifier nos propres noces.

Sansa rêvait de ces noces sudières depuis si longtemps. Robb ne souhaitait pas l'en éloigner plus longtemps. Et puis, le jeune Nerbosc semblait un jouvenceau des plus correct, intelligent et érudit, qui saurait combler le coeur de sa cadette. Il serait toujours temps pour Robb et Kylis de se marier ensuite.

-Votre cousine sera la bienvenue à Winterfell à vos côtés, ma Dame. Il est vrai que la placede dame d'atours sera convoitée, et j'espère en faire une occasion de resserrer les liens avec plusieurs autres familles Nordiennes. Mais il est tout à fait normal que vous ayiez une figure familière près de vous.

Elle enchaîna ensuite sur une autre question plus inattendue, qui prit de cours le Jeune Loup. Une lueur de surprise passa dans le bleu de son regard avant qu'il ne recompose une contenance.

-Pour ce qui est de votre autre question...Je dois dire que je suis plutôt surpris, quand bien même je ne doute pas que votre oncle et son épouse y ait trouvé un arrangement convenable. Je comprends votre besoin d'honnêtement, et surtout alors que j'ai déjà été fiancé dans le passé. Cependant, soyez certaine que je ne nourris pas le moindre goût pour le mensonge. Je ne puis malheureusement vous promettre le grand amour des chansons et des légendes. Néanmoins, je puis vous jurer ne jamais rien faire qui puisse mettre votre honneur ou votre bien-être en péril. Si, quand l'héritage de Winterfell sera assuré, vous souhaitez prendre du temps pour vous, retourner dans votre famille à Atre-Les-Confins ou que sais-je encore, vous en serez parfaitement libre. Sachez que pour ma part, j'entends faire de mon mieux pour votre bonheur, sans pour autant vous promettre que j'y arriverai toujours.

Robb émit un infime rire nerveux en silence, tandis qu'il guettait dans le regard de sa nouvelle fiancée sa réaction. A n'en pas douter, celle-ci ne tarderait pas à se faire entendre si la relation qui se dessinait entre eux ne lui convenait pas.

-Nous ne devrions pas tarder à rejoindre le campement. Avant que votre père ne se figure que je vous ai enlevée sur ma monture.

Le Jeune Loup sourit de manière un peu plus détendue, cette fois-ci.

-Je puis vous promettre l'honneur et la sincérité, ma Dame. Cela, je le puis.

DRACARYS 2017
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
Le mariage n’avait jamais fait partie des rêves de Kylis, déjà parce que ses rêves étaient bien trop tourmentés et imagés pour lui apporter ce type de satisfaction. Ils étaient sanglants et sombres, violents et effrayants, capables de la plonger dans des crises d’angoisse qui l’affaiblissaient pendant plusieurs jours, l’obligeant à garder le lit des jours durant dans son jeune âge, avant qu’elle n’apprenne à faire avec, au moins un peu, même si le sommeil, encore aujourd’hui, la fuyait souvent et ne constituait aucunement cette échappatoire bienvenue que tant trouvaient à une vie monotone et monochrome. Elle ne se souvenait pas avoir rêvé de beaux jeunes hommes et en toute honnêteté, la gent masculine n’avait jamais eu un intérêt exceptionnel à ses yeux. Non pas qu’elle soit insensible au charme viril, mais les hommes, pour elle, c’étaient ses frères, son père … et sa ribambelle de cousins, soit des personnes qui, à ses yeux, n’étaient donc pas des hommes au sens galant du terme. Et même si elle était à peu près certaine qu’un de ses cousins éloignés avait tenté de la courtiser, quelques mois avant ses fiançailles, elle n’avait jamais vraiment répondu à ses gentillesses, parce qu’à ses yeux, il n’avait rien d’un être sexué, finalement. Il était de sa famille, et cela s’arrêtait là. En fait, si sa petite sœur n’avait pas fait quelques remarques désagréables, peut-être bien qu’elle ne s’en serait jamais rendue compte, perdue qu’elle était dans ses parchemins. L’amour, elle le jugeait même dangereux pour une femme de sa condition, car il ne pouvait mener qu’à la désillusion : on pouvait aimer la mauvaise personne, ou un mari ingrat … et puis, quand on aimait, tout avait l’air tellement plus fort, y compris les choses les plus tristes. Or de la tristesse, il y en avait dans ce Nord austère et froid, qui emportait tant de nourrissons et de jeunes enfants, qui épuisait les mères … Combien de couples avaient chu, justement parce qu’ils s’aimaient, sans être réellement amis ? A ses yeux, l’amitié avait infiniment plus de valeur. Un ami restait à vos côtés malgré les difficultés, ne vous causait pas de tort. Un amant … Enfin, elle avait l’impression que c’était bien plus instable et compliqué. Peut-être était-ce dû à son manque d’expérience, ou à son trop-plein d’expérience vécue en observant les autres et les contes d’antan, ou simplement sa prudence ordinaire qui se manifestait. La vérité, pourtant, demeurait : Kylis ne voulait pas d’un chevalier charmant et Robb Stark ne serait pas le sien. Elle laissait volontiers ce désir à sa future-belle sœur.

« Je comprends parfaitement, surtout si ces noces la comblent. Et puis cela pourra nous donner l’avantage d’approfondir notre connaissance mutuelle. »

Robb Stark pouvait être son ami, de cela elle était certaine. Il lui semblait cultivé et de conversation agréable, soit les deux qualités qu’elle recherchait dans son entourage. Et cela lui semblait infiniment plus important que d’attendre qu’un hypothétique amour naisse entre eux, et peut-être moins dangereux, aussi. Avec l’espoir d’une amitié, ils pourraient envisager un futur calme, qui leur conviendrait à tous deux, indépendamment de leurs envies respectives parce que justement, ils parviendraient à les accorder sans l’écueil de la passion. Ils pourraient former le couple suzerain dont le Nord avait besoin, dans le respect l’un de l’autre. C’était l’essentiel, et cela lui éviterait aussi peut-être quelques désillusions, ou la morsure de la jalousie. Voilà pourquoi elle avait tant besoin d’honnêteté, entre eux : sans elle, point d’amitié possible, et envolé alors, ce futur qu’elle désirait de toutes ses forces, apaisé et serein, parce que le conflit n’avait jamais eu sa préférence. Elle avait passé une partie de son enfance à tenter de s’imposer dans sa famille. Elle n’avait pas envie de batailler durant l’autre versant de son existence pour imposer quelque chose d’inexistant dans son mariage. Mieux valait être mesurée, et construire un avenir commun qui soit envisageable. Et puis après, le temps ferait son œuvre. Un sourire naquit sur son visage, qui s’épanouit alors que le jeune homme à ses côtés plaisantait, avant de se faire tout à fait solaire en entendant sa promesse.

« L’amour des légendes finit toujours bien tragiquement. Je lui préfère l’amitié des honnêtes gens, parce que lui permet de voir grandir sereinement ses enfants et ses petits-enfants. »

Tranquillement, elle regarda les derniers éclats de soleil qui disparaissaient à l’horizon, moirant le campement de la nouvelle ombre nocturne et y vit non pas l’annonce d’une fin, mais au contraire la promesse d’une nouvelle vie. Bien sûr, ce n’était pas celle qu’elle s’était longtemps imaginée, mais elle pourrait s’y faire. Elle le devait, autant pour sa famille et la gloire de son nom que pour elle-même, ce que Kylis comprenait enfin. Il y avait, au creux du devoir, un peu de place pour qu’elle se construise une vie qui lui conviendrait, davantage même, sans doute, qu’à Atres-les-Confins. En tout cas, elle ne pouvait espérer plus que ce que Robb Stark s’engageait à lui offrir. Et en toute honnêteté, c’était largement suffisant.

« Je vous promets honneur et sincérité en retour, alors, Lord Stark … ainsi que mon amitié. »

Un peu gênée tout de même par cette déclaration dont elle n’avait pas l’habitude, elle conclut :

« Rentrons, un concours de descente d’hydromel vous attend, et la concurrence s’avèrera rude ! »
Contenu sponsorisé


Informations
Personnage
Badges


   
#