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Par une nuit d'orage [PV Talya]

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Peyredragon.

L'île ancestrale des Targaryen était noyée sous une pluie diluvienne et les éclairs qui zébraient le ciel. On aurait crut que les dieux eux même cherchaient à abattre les murs qui avaient vu naître et croitre la lignée des Targaryen jusqu'à se que le Conquérant prenne son envol vers l'histoire. Pourtant, quel que fut la divinité qu'elle avait offensée, la forteresse de roc noir restait imperturbable aux intempéries. Elle en avait vu d'autres et en subirait un grand nombre encore avant qu'un simple grain ne risque de lui poser problème. Et par ce temps, il devenait même difficile de savoir où commençait les murs de la forteresse et où s'arrêtait l'île. Comme si la citadelle et ses dragons avait été taillée d'un seul bloc dans la masse de l'île volcanique par la magie de l'antique Valyria.

La salle de la table raisonnait sourdement de l'orage qui se déroulait à l'extérieur. Mais Aegon était concentré sur la carte de Westeros. Un silence complet régnait alors que chacun regardait les petits bateaux de bois disposés sur la table pendant que le Nord lui était couvert d'un énorme tas de papiers et qu'un plateau avec carafe de vin et coupes était posé sur La Treille.

« Gibb, vire tes putains de pieds de là, râla Alysson. »

L'ancien archer de Port-Réal, ancien prisonnier libéré pour défendre la ville jeta un regard torve à sa compagne d'épée, puis au prince qui le foudroyait du regard avant d'enlever ses pieds des Îles de Fer.

Les Ecailles.

C'était ainsi que les gens avaient commencé à appeler le groupe qui s'était formé autour du prince après le siège de Port-Réal et qui lui tenait lieu de garde princière.

Il y avait bien sur Hanegard Sand. Le bouclier lige du prince Aegon depuis son enfance. Mi dornien, mi fer-né, ancien mercenaire d'Essos, ami intime d'Oberyn Martell. Hanegard était un homme solide qui potait une barbe courte et des cheveux presques ras. C'était un escellent combattant et le premier à avoir servit de maître d'arme à Aegon. Enfin, lorsqu'il avait cinq ans, c'était lui qui jouait le terrible monstre que térrassait le jeune prince pour sauver sa sœur. Et cela bien sur, si Rhaenys ne s'en chargeait pas toute seule. Allez savoir pourquoi, le rôle de demoiselle en détresse n'avait jamais convenu à la princesse.

Mais malgré sa belle carrure et ses muscles solides habitués à manier les armes, Hanegard ressemblait à  un gingalet quant on le comparait à ser Thomas Rivers. Homme titanesque, hirsute, erructant et avide de combat, Rivers était le genre d'homme qui vous manie une flamberge comme une épée longue. Il était plus âgé qu'Hanegard, mais cela ne l'avait pas rendu plus sage. Bien au contraire. S'il n'était pas une bête montagne de muscles, Rivers était loin d'être un érudit. Illetré, il n'avait jamais cherché à particulièrement apprendre, même maintenant qu'il était au service du prince. Il savait utiliser ses donts naturels pour le combat, et par les sept, qu'il était doué pour cela.

Venait ensuite l'intélectuelle de la troupe : Alysson Pont, dite l'Effrontée. Une femme ayant un peu plus de trente ans aux cheveux châtins coupé à la garçonne et aux yeux marron. Son visage n'avait rien de bien particulier et les deux dents qu'il manquait à son sourire était loin de faire d'elle une reine de beauté. Ancienne prostituée, elle devait son surnom à son comportement face à ses clients et ses dents manquantes à des clients peu réceptifs à ce comportement. Femme forte et déterminée, elle ne manquait pas une occasion de montrer qu'elle était l'égale de ses homologues masculins. Bien loin du comportement d'une dame de la cour et dont l'érudition concernant les jurons était capable de faire rougir tout ses collègues.

Et enfin venait Gibier de Potence, Gibb pour les intimes. Condamné pour 54 meurtres commandés à Culpucier, condamné bien entendu à mort. Libéré pour le siège de Port-Réal. Avant il tuait pour des clients, puis il tuait pour la ville et maintenant, il tuait pour le prince de Peyredragon.

Penché sur la table, Aegon observait la carte de la baie de la Néra en essayant de voir comment les choses avaient put se passer.

Il n'était pas resté longtemps à Port-Réal. Il y avait dans cette baie une traitre qui avait aidé Stannis Baratheon à faire entrer toute une armée dans le royaume. Il devait le trouver et au plus vite. Qui sait, l'un des frères Baratheon était peut-être allé là bas chercher un asile au moins temporaire après la défaite à Port-Réal. Et même sans cela, ils ne pouvaient se permettre de laisser un traitre impuni. L'honneur et la raison d'état exigeait qu'ils parviennent à mettre une tête sur un pic à l'entrée des portes de la capitale.

Ils étaient arrivé depuis deux jours à Peyredragon sous ce même temps de chien et depuis, essayaient de déterminer la marche à suivre. Ils ne pouvaient pas se contenter de débarquer chez un noble pour l'accuser et mettre le siège sous ses rempares. Non, il leur fallait des preuves. Quant bien même Aegon n'avait guère plus à faire que d'affirmer que tel ou tel seigneur était un traitre pour le faire arrêter.

Ne rien faire était impossible compte tenu des défenses de la Néra. Commettre une erreur pourrait s'avérer plus dangereux encore.

On vint frapper à la porte de la salle.

Un homme d'arme entra, trempé jusqu'aux os.

« Monseigneur, il y a une noble dame qui viens d'arriver sur l'île. Elle prétend vouloir lui parler. »

Aegon regarda les membres des écailles et fini par quitter son siège, suivit de Hanegard Sand pour aller voir de quoi il s'agissait. Qui cela pouvait-il être ? Une noble de la Néra ? Pour que se soit le cas, il fallait que l'affaire soit d'importance pour braver un tel temps. Quelqu'un l'avait-il suivit de Port-Réal ? Possible, il n'avait pas cherché à faire de mystère quant à sa direction, il n'était pas question d'en faire.

Qui cela pouvait-il être ?
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Par une nuit d'orage
Aegon Targaryen & Talya Baelish
Conter les guerres, quand on ne se contente plus de compter les morts. Beaucoup de récits parlent des monstruosités des mondes humains, d’autres chantent les louanges des grands seigneurs ayant péri dans la boue, et peu divaguent sur les inconnus la gueule ouverte et le souffle court en train de vendre leurs vies aux Sept Enfers. J’avais mal vécu le siège de Port-Réal, comme tout le monde à l’évidence. Malgré toutes les tentatives du monde, Petyr ne m’eut pas laissé sacrifier ses putains pour les champs de bataille, ne m’eut pas plus laissé faire pour aller aider le jeune prince, “Les femmes ne sont pas pour la guerre”, disait-il, pourtant, il me semblait qu’un homme comblé par le con d’une catin s’en allait crever bien plus gaiement, mais je ne pus rien y changer, il était l’homme, le chef de la maisonnée, et moi une simple cousine égoïste et pas loin d’être amoureuse. J’étais prête à me laisser ronger par mère culpabilité, d’être une femme avec un caractère si fort et pourtant si éteint devant mon cousin. J’étais prête à beaucoup de choses, préparée à toutes les réalités du monde, bonnes comme mauvaises. Mais il est un sujet auquel je ne fus jamais si bien préparée que cela : le silence que m’offrit le Prince après cela.
L’oiseau moqueur s’en vint à me dire qu’il partait, pour le Nord, festoyer les noces de son meilleur ami, fils de la maison du Loup, s’en retournant à son royaume après des années d’exil à la capitale, cela aurait pu me laisser de marbre, s’il ne s’étala pas en détails déplaisants : le Prince y avait aussi rencontré l’une des trois prétendantes les plus nobles à la fonction de Reine. Lady Sansa Stark, première fille de la maisonnée, aînée du fait de l’absence de son frère Robb, et du fait du manque d’intérêt total du chef de famille pour la légitimation de son bâtard. Pas la pire de ses prétendantes, assurément, la plus douce même. Mais malgré toutes les maigres tentatives d’acceptation de cette réalité, je n’en que plus encore rongée par la jalousie. Après tout, comment l’idée pouvait-elle me plaire, après les divers échanges que j’avais eu avec le Prince, après l’installation de ce cocon étrange d’intimité qui s’était tissé à notre insu ? Bien sûr, n’avais-je aucune raison d’espérer la couronne, mais je ne la convoitais pas de toute évidence, mais je pus en dire de même pour l’héritier de la maison au dragon tricéphale. Ainsi fis, je à mon tour preuve de mutisme, lors de l’annonce de son retour. Qui, de toute manièque l'ont bien court.

Aegon s’en était allé pour Peyredragon, m’en avait-il déjà sarlé ? De l’île, assurément, de l’idée d’y aller tout autant, mais d’y aller sans moi ? Je me sentis alors trahie, déchirer de toutes parts, affublée de l’habit de la honte. S’était-il joué de moi, pour se venger des idioties de Petyr ? N’étais-je donc qu’un pion dans une immense partie de Cyvosse où il demeurait bien trop de joueur pour que la partie soit équitable ? Deux jours passèrent, deux longues journées de réflexion intense, entre l’idée de tout envoyer en l’air, et l’idée de demeurer ici, à vaquer à d’autres occupations bien moins futiles que l’amour d’un enfant. Pourtant, l’envie de quitter ce trou aux couleurs rouges devint rapidement de plus en plus pressante. Ainsi, fis-je mes bagages une nuit, sur un coup de tête, comme à mon habitude. Il me faudrait voyager léger, assurément, et riche sans l’être de trop, pour que l'on me prenne sur un bateau empli d’autres choses que de pirates et de violeurs. Vaille que vaille, l’oiselle allait s’envoler pour s’en rejoindre un dragon.

Le soir même, s’en, allait pour Peyredragon, un navire marchand. Après maintes négociations difficiles avec le capitaine, je pus enfin rejoindre l’équipage. Je laissais alors derrière moi, mes épées liges, avec des instructions précises, ma douce Annara avec des indications tout aussi complexes, et une lettre à mon cher cousin. Le voyage fut horriblement long et monotone. Une femme ne peut se balader aisément au beau milieu des matelots, alors passe-t-elle la plus grande partie de son temps dans la cabine, espérant que l’on ne vienne perturber son sommeil de quelques envies qu’elle ne peut assouvir du fait de sa volonté. Il pleuvait à tout rompre, et l’a entendant de çà et là, des hurlements pour que les voiles ne se brisent pas, les vomissements de nouvelles recrues. Naïvement, je n’étais pas plus dégoûtée que cela, après tout, un bateau ou un bordel, quelle différence ? Les jours passèrent, je me contentais de relire encore et encore les mêmes annotations sur l’immense recueil du prince, dont j’avais poursuivi la lecture en son absence, pour occuper les journées à autre chose qu’à boire pour oublier les déboires de guerre. Alors, un soir, vint-on frapper à ma porte avec violence : “ Héé là, m’Lady ! On est arrivé à Peyredragon ! ” À cette annonce, je me levais d’un bon pour rejoindre le ponton supérieur, et, malgré la pluie diluvienne, l’on pouvait effectivement apercevoir les côtés de l’île de Peyredragon. Mon sang ne fit qu’un tour dans mon palpitant, et se arrêta presque aussitôt lorsque je posais un pied-à-terre Ce fut tantôt une délivrance, tantôt l’oppression de se retrouver face à quelqu’un qui, visiblement, ne souhaitait plus la voir.

Prenant le peu de courage que j’eus à deux mains, je fis face à l’immense porte de la forteresse, demanda à voir le Prince Aegon, puis, lorsque l'on me le refusa une première fois, je n’eus plus le sourire, et j’exigeais une entrevue avec l’héritier royale. Et, épuisé par l’orage ou alors éreinté par la dame fatigue, l’homme de garde me fit-il, entrer, sous le prétexte que je n’attrape pas la mort à l’extérieur, s’en voudrait-il se laisser crever une jeune femme sous la flotte, m’annonçait-il. Il me demandait alors de l’attendre, mais, comme une enfant bien née et gâtée par habitude, je le suivais d’un pas lent, tenant mes chaussures dans les mains, car celles-ci faisaient un bruit graisseux à chacun de mes pas à cause de l’eau dont elles s’étaient gorgées. La voix m’annonçait dans la salle, et à peine eut-il fini que mon visage vilain et plein d’eau s’affichait dans l’ouverture de la porte. Je ne devais plus avoir l’air d’une dame, peut-être d’une réincarnation du dieu noyé, à la limite. Je replaçais rapidement mes cheveux pour dégager mon visage, fixant l’assemblée d’un regard inquisiteur. Les pas s’enchaînèrent ensuite, se dirigeant toujours et incessamment vers le prince, son visage semblait avoir mûri depuis notre dernière rencontre, son regard plus adulte. Pourtant, une fois si proche de lui, le trouvais-je presque morne. Malgré cette mine, je ne pus m’empêcher de faire ce que toute femme blessée ferait à ma place. Ma main se levait, comme animée par la colère, avec violence elle alla s’enfuir tout proche de la joue du jeune homme, pourtant, ma conscience arrêta le geste, pour deux raisons, il était prince, et il était celui dont je m’étais éprise malgré moi.

Progressivement, mes yeux enflèrent des larmes, se gorgèrent de tristesse. Des larmes grosses comme des larmes de dragons dévalèrent de mes joues pour venir s’allier aux immenses auréoles humides de ma robe. Ma main se déposait finalement contre sa joue, la caressant alors que j’eus voulu la violenter. Mon regard dans le sien, je déclarais d’une voix écorchée :

“ Par les Sept Dieux ne faites plus jamais cela. Me laisser derrière, sans un mot, sans une lettre. Ne jouez pas avec mes sentiments, je vous en supplie…”


Ma main tombait alors à son menton, et, avec douceur et envie, j’approchais mon faciès du sien, mes lèvres tout proches des siennes, je dus me retenir de l’embrasser, ajoutant à ma phrase première phrase une seconde, d’une voix enclin au sérieux :

“ Si je ne mérite plus vos attentions, il suffit d’un mot, et je m’en retourne à Port Réal.”


Mais à l’évidence ce n’était pas ce que je voulais. Mes lèvres vinrent alors saisir les siennes pour les goûter à nouveau, une délivrance après tant de journées passées loin de sa vue, loin de ses étreintes maladroites de ses regards doux. Il m’avait manqué.
electric bird.

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Franchement, Aegon ne savait pas vraiment quoi penser de la présence de Talya. Il n'aurait jamais pensé qu'elle ait fait le chemin pour venir le trouver à Peyredragon. Il n'aurait jamais pensé qu'elle ait l'envie de venir jusqu'ici. Après tout, il l'avait pratiquement abandonné après le siège de Port-Réal. Elle avait toutes les raisons du monde de lui en vouloir et pour être honnête, le jeune homme avait un petit peu compter là dessus. Depuis le siège, il avait l'impression que tout avait changé en lui. D'un seul coup, il avait l'impression d'avoir vieillit. Trop peut-être et il ne se reconnaissait pas lui même. Il n'était plus celui avec qui elle se promenait dans le jardin, qui caressait la divine Meraxès et qu'elle aidait à lire un livre qu'il ne comprenait pas.

Tout cela lui paraissait aujourd'hui avoir été vécu par quelqu'un d'autre. Ou en tout cas, il était certain de ne plus être celui qui avait vécu ces événements.

Il la regardait venir vers lui, complètement trempée, avec un air de petite souris, ses vêtements goûtant littéralement sur le sol et il avait l'impression d'être de loin le plus âgé et le plus sensé des deux. Qu'avait-elle été braver la mer pour un jeune homme qu'elle n'épouserait jamais ? Une simple petite amourette, cela ne prêtait guère à conséquence. Quelques baisers, cela n'allait pas bien loin. Surtout qu'ils avaient été discrets dans leur façon de faire. Ils avaient réussi à ne pas attirer l'attention. Au point qu'il y avait même fort à parier que Varys et Petyr ignorait tout de cette amourette. En revanche, cette fuite à Peyredragon, personne ne pourrait l'ignorer. Et cela allait peser très négativement sur la réputation de la jeune femme. Non mais sincèrement, à quoi pouvait-elle bien penser ?

Ce n'était pas parce qu'elle était Baelish qu'elle ne pouvait pas avoir un joli mariage. Le prince de Peyredragon était bien sur hors de sa porté, mais elle pourrait avoir de bons prétendants et... et en y pensant, il se rendait compte que l'idée lui déplaisait fortement. Mais il ne pouvait rien promettre à Talya alors...

Elle leva la main, comme pour le gifler. C'était un crime de lèse majesté que de porter la main su un membre de la famille royale. Mais Aegon l'aurait laissé passer. Crime ou pas, il avait comme dans l'impression qu'il l'aurait mérité. Il n'avait pas voulut lui faire de peine et lui laissant se rendre compte que le jeune garçon qu'elle connaissait et qui l'embrassait parfois dans les jardins n'était plus là. Mais il lui avait fait de la peine en lui laissant croire qu'il ne tenait pas à elle.

Pourtant, il tenait à Talya. Il s'était éloigné pour ne pas lui faire de peine, mais c'était l'inverse qui s'était passé.

Lorsqu'elle vint l'embrasser, Aegon sentit un frisson parcourir son corps alors que les Écailles quittaient aussi discrètement qu’obligeamment la pièce. Le jeune prince rendit son baiser à l'oiselle, la serrant contre lui sans prêter attention au fait qu'ils se retrouvèrent rapidement aussi trempés l'un que l'autre.

Il l'avait éloigné pour lui éviter d'avoir à subir tout les tourments de son esprit, toute la rage et la violence qui le broyait de l'intérieur depuis qu'il avait incendié les rempares de Port-Réal. Mais il se rendait compte que c'était là une erreur. Il sentait tout cela refluer, toutes ces pensées de traîtrise et de violence qui occupaient son esprit. Tout cela reculait comme un monstre qui rentrait dans sa caverne en grondant et ne laissait derrière lui qu'une douce sensation d’apaisement qui paraissait aujourd'hui aussi étrange qu'étrangère au jeune prince.

« Il... il faudrait te changer. Tu vas attraper la mort dans cette tenue. »

Il n'avait aucune idée d'où elle pourrait bien trouver des vêtements secs, mais quant bien même elle en aurait eu sous la main, Aegon la tenait serrée contre lui. Il avait peur de se sentir à nouveau envahit par ses démons si elle s'éloignait. Et maintenant qu'il avait goûté à ce sentiment de paix, il ne voulait pas prendre le risque que cela arrive. Et pourtant, il fallait qu'ils se changent tout les deux. Ils étaient trempés.
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Par une nuit d'orage
Aegon Targaryen & Talya Baelish
Toutes les vies qui occupaient quelques secondes auparavant la pièce s’en allèrent dans un silence de tombe, assurément, ils étaient de trop, et heureusement, il n’y eut pas d’échos ou de critiques dans le déplacement des âmes, peut-être ne l’aurais-je pas supporté, peut-être auraies-je eu l’envie de me terrer au fond d’un trou et d’aller y mourir. Et, en sentant les bras du jeune homme m’entourait, je ne me sentis plus aussi assurée que je l’eus été durant tous le voyage. Ce sentiment d’être maîtresse de mes actes et de mes choix me quittait déjà, comme un homme quitte la couche d’une putain après avoit eut son dû, quelle sensation étrange de… Vide. Je me sentais telle une petite chose risible, et fragile, sur le point de se briser d’un instant à l’autre dans les bras du dragon. Pourtant, de naissance, je demeurais son aînée, pourtant, d’âme, je le sentais me dépasser de bien des années à présent. Envolé, le Prince doux et presque “aimant” qui m’avait laissé là, comme un vulgaire bibelot sur une étagère du Donjon Rouge. Aegon, l’héritier légitime du trône des Sept Couronnes après le déclin de son père, avait grandit plus qu’un chacun n’aurait pu le prédire. L’enfant était mort sur le champ de bataille, et du haut de ses quinze années, l’homme était enfin né. Du moins, l’homme politique. Mais cet homme-là avait-il envie qu’une naïve oiselle vienne s’enticher de lui ? Soudain, alors que je demeurais dans ses bras, des flots de questions vinrent violenter mon esprit. Avais-je franchi les limites du raisonnable ? Qu’allait-il arriver, si, comme j’eus pu l’imaginer, il ne souhaitait plus de cela ? Je me fichais aisément des qu’en dira-t-on sur ma vertu, mais qu’allait-il en être de la douleur du rejet ? Jusqu’ici, je n’avais pas osé y songer. Mais là, coincé dans des bras plus forts qu’autrefois, je doutais de mes choix. Et il était déjà trop tard pour partir. Je n’avais plus qu’une solution, il était nécessaire que cela me passe au-dessus, que je fasse abstraction de ces questions sans réponses, et que je vive l’instant. Simplement. Mais comment ?

À force de réfléchir, je ne le regardais plus. Mon visage était tombé depuis plusieurs minutes sur son torse. Et, si ma vision fut troublée dans un premier temps, quand j’eus enfin repris conscience du temps qui s’écoulait, je pus voir d’énormes auréoles sur sa tenue. Clignant lentement des yeux, je vins déposer mes mains sur son torse, caressant ces tâches pour tenter de les faire disparaître. Geste vain, évidemment, cela ne les faisait pas osciller d’un pouce. Je redressais alors mon visage sur le jeune homme, m’excusant du regard en continuant de tenter d’éponger les gouttes sur son vêtement, pressant à l’aide de ma cape son haut. Mais à quoi bon ? Ma cape était déjà inondée depuis bien longtemps. Je me fatiguais pour rien. Ainsi, je n’étais pas la seule à risquer de tomber malade, ce qui était embêtant, assurément. À la remarque du Prince Aegon, je baissais la tête lentement, et, à cet instant, les paroles dépassèrent le stade de ma pensée sans que je n’eus pu les retenir plus :

“Il faut que nous nous changions.”

Et bien que cela puisse paraître des paroles anodines pour quiconque, pour moi cela ne sonnait pas de cette façon. Jamais, je ne me laissais aller à l’extravagance d’évoquer un hypothétique “nous” dans cette relation, qui, n’avait rien de légitime, rien de réel et pire encore, rien de viable. “Nous” n’existions pas, il y avait le Prince Aegon, l’héritier au trône, et moi. Parler d’une entité se complétant en évoquant nos deux personnes était une réflexion complètement surréaliste. À la Cour, du moins, cela semblait surréaliste. Ici, le protocole n’était plus de mise, ici, j’étais peut-être libre d’agir de la façon dont je le désirais, ou du moins de penser “librement”. Doucement, mon visage s’installait contre son torse trempé. Pouvions-nous parler ici d’un nous ? Avions-nous ne serait-ce que cette chance, de faire vivre cette folie dans laquelle nous étions tombé ? Je n’en savais rien. Mais je ne pouvais être venue ici sans raison. Et puis, me tiendrait-il de cette façon, s’il n’était pas animé d’un sentiment, ne serait-ce que de bienveillance à mon égard ? La réponse à mon baiser ne pouvait pas signer une fin, mais bien un prolongement.

Mes doigts étaient remontés dans son cou, l’une de mes mains s’étant même aventurés dans les cheveux logés sur la nuque de jeune homme, que j’avais pourtant pu considérer comme un enfant, si peu de temps auparavant. La seconde main s’était alors déposée sur son bras, tentant de l’entourer, bien que la sensation de tissu humide ne soit pas celle que j’eus préférée dans ma vie. Je me pinçais la lèvre inférieure, le dévorant des yeux comme je n’avais plus regardé un homme depuis longtemps. Pourquoi avait-il fallu qu’il naisse du bon côté de ce monde. S’il avait été un homme commun, tout ceci serait plus simple. Si j’étais une femme banale, et pas une Baelish, s’il était un homme banal, et pas un Targaryen, est-ce que cela aurait changé quelque chose ? Et, dans cette folle idée, je vins lui offrir un sourire avant de souffler dans un murmure audible de nous seuls :

“Ne nous séparons plus. Vous êtes parti trop longtemps. Faisons cela ensemble.”


Pas de manières, pas de politesses, des mots simples, des paroles naïves, juvéniles, oui, à l’évidence, des paroles du coeur. Ne lui laissant pas de réel choix, je l’attirais déjà à l’extérieur de la pièce, me retrouvant dans une atmosphère bien moins propice à la sécurité. L’orage tonnait au-dehors, se faisant menaçant. Pourtant, j’avançais, à la lueur des quelques torches, et quand les torches n’étaient plus assez nombreuses, je me guidais à l’instinct. Lorsque le tonnerre, au-dehors, explosait en gerbes lumineuses et effrayantes, je me blottissais contre son bras. J’étais l’enfant, maintenant, à la recherche d’un coin propice à des actes pourtant plus… Adultes sans qu’ils ne le soient vraiment. Se changer n’était pas une invitation. Si ?
electric bird.

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Aegon se laissa entraîner par Talya dans cette course folle à travers le dédale de couloir de Peyredragon. Si la forteresse était déjà imposante en surface, elle l'était aussi car en partit taillée dans la masse de la montagne. Il y avait largement de quoi courir en tout sens et se perdre et Talya avait apparemment décidé que tel serait le cas. Elle courrait en tout sens en tirant le jeune prince derrière elle comme une enfant, affichant un sourire joyeux.

Derrière elle, Aegon suivait en essayant de faire le tris dans ses pensées tout en subissant le sens de l'orientation instinctif et visiblement légèrement en panne de Talya. De toute évidence, elle n'était jamais venue à Peyredagon. Et se repérer devait être assez compliqué pour elle. Lui avait tellement joué dans ces couloirs qu'il connaissait la forteresse sur le bout des doigts et serait pratiquement capable de s'y déplacer les yeux bandés. Mais pour ceux qui n'avait pas la chance d'être né du sang du dragon et d'avoir passer leurs été sur l'île, les valyriens apparaissaient sûrement comme des architectes géniaux, mais totalement démurges, mégalomanes et doté d'un sens de l'organisation qui devait certainement être à l’origine du Fléau de Valyria.

Et il avait encore dans sa tête des pensées qui étaient en train de se basculer en pensant à se qui venait tout juste de se passer. Talya qui l'avait suivit jusqu'ici. Pourquoi avait-elle fait cela ? Pourquoi avait-elle quitté Port-Réal ? Il ne lui avait rien demandé. Bien sur, sa présence n'était pas pour lui déplaire. Bien au contraire. Mais il ne comprenait juste pas ce qu'elle venait chercher ici. Comme il ne comprenait pas en fait la raison qui le poussait à la suivre. C'est vrai, il connaissait la forteresse. C'était à lui plutôt qu'à la jeune femme de les guider tout les deux.

Et puis, il y avait ce qu'elle avait dit. Elle ne voulait pas le quitter. Pas même pour se changer. À cette simple pensée, Aegon sentait le rouge lui monter aux joues. Est-ce qu'elle lui avait vraiment fait une proposition ou alors est-ce qu'elle avait juste parlé trop vite comme à son habitude ? On pouvait vraiment se poser la question.

Est-e qu'il devait faire quelque chose ? Il ne s'était pas posé la question. Il embrassait Talya, il tenait à elle, il...

« Stop. »

Essoufflé, Aegon commençait à en avoir un peu assez de courir en rond sans but précis. En plus de cela les couloirs étaient froids et lui avait froid. Et il fallait aussi se dire qu'il en allait sans doute de même pour la jeune femme. Aussi, le prince s'arrêta-t-il sans pour autant lâcher la main de la jolie valoise.

Puis, la situation s'inversa et se fut Aegon qui tirait Talya derrière lui, marchant d'un pas ferme et décidé, le jeune dragon leur fit traverser une partie de la forteresse pour la conduire aux chambres. Là au moins, il savait qu'il y aurait des robes pour elle et des tenues pour lui. Et puis, il fallait bien qu'elle s'installe quelque part avec ses affaires. Même si elles n'étaient qu'un maigre baluchon.

« Tu trouveras sûrement de quoi te changer ici le temps qu'on décharge tes affaires, dit-il. »

Il allait faire demi tour et la laisser là, mais il se ravisa et posa un baiser très rapide sur ses lèvres.

« Un page viendra te chercher pour que l'on dîne ensemble. »

Et puis, il partit, la tête encore pleine de question. Il se rendait compte qu'avant le siège de Port-Réal, il aurait continué à courir avec elle pendant des heures. Autant qu'elle l'aurait souhaité. Mais maintenant, il se sentait plus adulte et... il ne comprenait même pas se qui l'avait agacé dans cette course. Peut-être parce qu'il avait l'impression qu'elle l'avait traité comme un gamin et qu'il n'était plus un gamin à présent.

Mais est-ce qu'elle apprécierait autant l'homme qu'il se sentait devenir que le garçon qu'il avait été ?
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Par une nuit d'orage
Aegon Targaryen & Talya Baelish
Tout ceci, pour m’abandonner encore devant une porte immense. Un voyage épuisant, un honneur ébranlé à nouveau, pour un baiser volé et un repas. Pas une explication qu’il s’en était déjà à nouveau parti loin de ma vue, et ainsi de mon coeur. Ce sentiment de vide s’éprit alors de mon cœur, une fois de plus. Vide, qui, au lieu de rester néant, se comblait déjà d’une foultitude de questions, de droite et de gauche. Tant et si bien que j’aurais pu en perdre l’équilibre. Lentement, et d’une main tremblante, je poussais l’immense porte, dans un crissement qui ne tardait pas à refaire tanguer les nombreuses interrogations dans mon esprit. Soudain, alors que la chambre s’étalait devant mes yeux, je sentis une larme brûlante glisser le long de ma joue, la creusant de mes maux d’âme. Celle-ci s’écroulait alors, venant rejoindre les dizaines d’auréoles de ma robe. Rien ne se dessinait de la façon dont je l’avais imaginé. Évidemment, je ne pouvais pas m’attendre à ce qu’il me saute dans les bras, assurément, il devait être surpris de ma venue… Mais la surprise ne pouvait pas l’avoir changé autant. À l’évidence, la guerre lui avait ôté son enfance, le siège de Port Réal m’avait volé ce pourquoi j’étais venue jusqu’ici. Tout avait changé, absolument tout s’en était allé autour de moi. Rien, rien ne demeurait le même qu’autrefois, rien… À part moi. Moi, j’avais stagné inutilement, depuis des semaines, je ne vivais plus que par phases, au lieu de grandir, j’étais retombée dans une naïveté sans nom. L’espoir de l’amour, quelle belle connerie… Mais j’étais retombée dedans avec une telle facilité que je ne pouvais que m’en mordre les doigts à présent. Des larmes continuèrent de percer mon visage à jour. Je n’étais rien qu’une enfant gâtée qui s’était construit des barrières oniriques, et dont les espoirs se fendillaient au profit de la réalité. Qu’avais-je fait ? Étais-je simplement en train de détruire tout ce que j’avais entrepris, pour… l’hypothèse de ce qui s’avérait être un néant.

Et, la gorge serrée, je me dirigeais vers l’immense armoire qui s’étalait devant moi, plus une immense malle dans laquelle se trouvait une multitude de vêtements, qui, de toute façon, ne m’appartenait même pas. Pourtant, je ne pouvais aller dîner dans des vêtements trempés. Alors, je fis tomber cape, robe, et du même me défaire du corset qui s’était gorgé d’eau à mesure de ma découverte de la forteresse. Je déposais le tout sur une chaise, pliée comme je le pouvais seulement, à défaut de le faire bien. De là, je vins alors me saisir d’une immense jupe noire, presque trop simple pour imaginer que quelqu’un ait pu la porter de cette façon. Tant pis, elle serait la première pièce de ma tenue à défaut de la constituer seulement. Une chemise bouffante d’un rouge sanguin se présentait à moi, et je l’enfilais alors par-dessus, à présent, j’étais au moins habillée de façon correcte et présentable. Me saisissant d’un nouveau corset, je pris quelques minutes à mieux disposer les lacets, l’enfilant avant de le serrer avec rigueur, jusqu’à presque m’en couper le souffle, tant j’étais nerveuse. Lâchant le lacet pour pouvoir respirer, je le laissais enfin dans une position plus agréable. Ce dernier était frais, accueillant de texte, et couleur ébène, je n’en avais jamais porté de cette couleur jusqu’alors. Me voilà alors prête pour un repas. Cette tenue me paraissait étrangère, et après tout, elle l’était autant géographiquement que de sentiments. Je glissais mes doigts dans mes cheveux, ces derniers étaient en train de boucler, et quoi que j’eus pu faire n’y aurait rien changé, de toute façon. Je ne détestais pas la tenue, à la vérité vraie, je me haïssais d’esprit, comment seulement pouvais-je espérer me plaire dans une quelconque tenue.

Alors que je fouillais à nouveau dans les affaires, l’on vint frapper à la porte. Un page s’annonçait, venant me tirer de mes tourments. Étrange idée qu’un simple page vienne me sauver, quoi, qu’à y repenser, j’étais souvent sauvé par des gens du commun. Un souvenir frappait à la porte de mon esprit, et je vins le chasser d’un revers de la main, trop tard pour les remords. Toujours trop tard pour tout, même pour fuir. Ma vie n’était qu’un éternel tourment de décisions prise trop rapidement et regrettées trop tardivement. Mes mains glissèrent sur mes joues pour étirer les larmes, évitant de les laisser sécher en sillons si parfaitement délimités. Mes yeux étaient rouges, mais je pouvais bien faire passer cela pour de la fatigue, et au-delà de tenter de le faire, je me devais de convaincre l’assemblée si question, il venait à y avoir. Je sentais mon estomac se nouait au fur et à mesure que nous traversions les couloirs. Le page n’était pas un être bavard, il fallait l’avouer, un bon professionnel de sa caste. L’angoisse s’était installée dans mon corps. Qu’allait-il bien pouvoir se passer durant ce repas ? Allais-je encore une fois tenter de le frapper pour m’avoir de nouveau abandonné à ma triste existence ? Ou allais-je exiger les réponses qui m’avaient poussé à agir de la sorte ? Intérieurement, je savais que si cela se passait de cette façon, peu importe les réponses, je n’étais pas prête à les entendre. Peut-être ne serait-ce alors ni l’un ni l’autre, juste un silence planant, jusqu’à ce qu’il me demande de repartir pour Port-Réal, me trouver un époux digne de mon bas rang.

D’une grande inspiration, je puisais en moi tout le peu de courage que n’eurent pas volé mes larmes. Alors que celle-ci s’ouvrait, le prince semblait bien seul. Mais étais-je seulement la personne dont il avait besoin en cet instant ?
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Aegon était largement partagé.

Difficile de savoir quel spectacle était le plus captivant entre la tempête qui tonnait au dehors et les flammes qui crépitaient dans l'imposante cheminée de la salle à manger. Dans un cas comme dans l'autre, il aurait l'air mystérieux à rester là à regarder dans le vague. Au final, le jeune prince se contenta de choisir de regarder par la fenêtre. On ne voyait pas grand chose avec ces verres en culs de bouteilles, mais c'était bien suffisant pour percevoir les gouttes qui tombaient sur la vitre, et voir le ciel d'un noir d'encre. Le long sifflement du vent complétait le tableau avec les éclairs. Pas étonnant que Talya soit arrivée ici complètement trempée.

En pensant à elle, Aegon ne pouvait s'empêcher de se demander et de redouter la raison de sa venue dans le berceau des Targaryen. Bien sur, il n'était pas un imbécile. Il avait bien une idée de se qui avait poussé la jeune femme à se présenter devant lui aujourd'hui. Sans doute était-elle mue par un sentiment de romantisme affolé et avait-elle cherché à retrouver son prince, ce petit et très gentil prince qu'elle aidait à comprendre les textes de références pour son ambitieuse lecture. Oui, c'était sûrement cela qui l'avait poussé à venir.

Mais à l'instant, Aegon aurait de loin préféré qu'elle s'abstienne. Il n'était pas cela lui aurait évité une belle déception. Il aurait mieux valut qu'elle reste tranquillement à Port-Réal à caresser son chat et à faire se que les filles non mariées font en général pour occuper leur temps... quel que cette chose. Le jeune prince savait qu'assez peu de monde connaissait bien Talya dans la capitale. Elle avait un petit côté ermite et sortait assez peu. Il y avait donc peu de chances pour qu'une petite absence soit remarquée. Mais là, elle y était allée un peu trop fort. Varys devait déjà être en train de murmurer une histoire à l'oreille de Rhaegar et Littlefinger de trouver une façon de tourner cela à son avantage.



Et dans tout cela, le jeune prince ne savait pas se qu'il devait faire.est-ce qu'il fallait qu'il joue à ce jeu là ? Est-ce qu'il fallait qu'il fallait qu'il repousse la jeune femme ? C'était certainement le plus logique. Il aurait dut le faire des qu'elle était entrer dans la pièce. Il avait des navires et des hommes à sa disposition. Il avait tout se qu'il fallait pour la renvoyer séance tenante à Port Réal.

Un éclair zébra le ciel et Aegon soupira.

Non, pas question de renvoyer Talya ou qui que se soit en mer par un temps pareil.

Le prince restait donc là, les yeux un peu perdus dans le vague à se demander ce qu'il fallait qu'il fasse.

La jeune femme s'était éprise d'un jeune garçon timide et un peu effacé malgré son rang. Elle avait développé un béguin d'adolescente pour ce prince maladroit et qui avait besoin de son aide. Mais il avait beau chercher au plus profond de lui même, Aegon ne parvenait pas à le trouver. Il se sentait simplement vide et pleins de doute. Sur lui, sur son père, son oncle, son avenir... était-il le prince qui fut promis ? Rhaegar était-il en train de sombrer dans la même folie qu'Aerys ? Le poids de son rôle se faisait plus pressant chaque jour qui passait depuis qu'il avait mené la sortie à Port Réal. Chaque jour, il se sentait plus écrasé et sentait un angoissant vertige s'emparer de lui à la pensée que ce n'était là qu'un début.

Il n'était plus le prince que Talya avait rencontré. Peut-être avait-il espérer qu'en restant loin d'elle, il la ferait souffrir, mais moins que si elle constatait par elle même que les choses avaient tellement changées.

Aegon étai encore perdu dans ses pensées lorsque la demoiselle passa la porte.

Elle était habillée d'une tenue rouge et noire qui lui allait plutôt bien et soulignait sa peau pâle. Bien sur, il n'y avait pas beaucoup de tenues ici. Bien qu'elle soit l'antique demeure des Targaryen et leur résidence d'été, Peyredragon était avant tout une place forte. Pas un palais. Elle se tenait depuis des siècles sur son piton rocheux, pratiquement imprenable et verrouillant l'accès à la baie de la Néra.

C'était sans doute pour cela que les valyiens l'avaient construit. Une puissante position stratégique pour préparer l'invasion de Westeros que le Fléau avait finalement empêché.

Quoi qu'il en soit, les choses étaient ici bien plus rudes et sommaires.

Inutile de chercher la boutique d'une artisane couturière renommée à moins que vous ne vous habillez d'acier. Donc pas question de trouver ici une robe aux motifs d'oiseau moqueur ou de titan. La robe que portait Talya appartenait très vraisemblablement à Rhaenys. Mais cela ne changeait rien au fait qu'elle lui allait bien.

D'un geste de la main, Aegon invita la jeune femme à s'installer à la table.

Il ne savait pas quoi dire ni quel attitude adopter. Devait-il se montrer froid et distant pour geler dans le cœur de Talya l'affection qu'elle pouvait lui porter et ne causer qu'un moindre mal ou devait-il au contraire se laisser aller à l'ambiance vaguement romantique qu'apportait ce repas auprès d'un feu ?

Il n'en avait pas conscience, mais à cet instant précis, il offrait un spectacle étrange.

Par un jeu d'ombre et de lumière, les deux facettes du prince semblaient se révéler sur son visage. Son côté droit éclairé par le feu baignait d'une lumière douce et chaleureuse qu'agrémentait un léger sourire. Son côté gauche en revanche n'était lui éclairé que sporadiquement lorsqu'un éclair venait zébrer le ciel. Le manque de lumière et le sourire que d'un seul côté du prince donnait à cette seconde moitié une allure bien plus sévère et martiale.

Une dualité entre deux personnalités qui se disputaient le corps et qui semblait gagner ou perdre en fonction de la direction dans laquelle se tournait la tête du prince.
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Par une nuit d'orage
Aegon Targaryen & Talya Baelish
Malheureuse… Je ne savais réellement si c’était le mot juste, approprié, le plus puissant, pour dénommer la douleur qui m’envahissait lorsque je posais mon regard sur lui. Le simple fait de le voir me rendait maussade à présent. Moi qui était venue le retrouver avec des idées utopiques plein l’esprit. De la culpabilité, voilà ce qui m’étreignait douloureusement l’âme. Je n’avais fait qu’envenimer les choses, au final, au lieu de les améliorer. Je jouais le rôle de l’égoïste dans cette histoire. Tout se chamboulait alors dans mon esprit, toutes les notions que j’eus apprises par le passé se dispersaient, se confondant bientôt les unes dans les autres, me voilà incapable de distinguer ce qui était bien, bon et juste, de ce qui se trouvait être mauvais. Le bon, le mal, le gentil, le méchant, l’amour, la haine, des notions glissant dans l’abstrait à présent. Au final, n’étions-nous pas tous deux responsables ? De s’être menti de la sorte. Je n’en savais trop rien à vrai dire. Et avais-je seulement envie de le savoir ? Je demeurais alors quelques minutes de plus dans l’entrée de la pièce, seul le vent me portant pour avancer au-devant d’une confrontation fantôme. Plus je le regardais, et plus il me semblait vieillir, mâché par le temps, grisé par les événements. L’atmosphère de la pièce lui offrait un masque hideux et repoussant, ses traits étaient plus durs que de raison. Combien d’années avait-il gravies depuis le siège de Port-Réal ? Quelle était la profondeur du fossé qu’il avait décidé d’installer…? Le Prince Aegon semblait plus à même que moi d’affronter les ignominies du monde, alors que j’étais son aînée d’âge. Et ce faciès m’était étranger. “Idiote”, m’injuriait ma conscience éteinte, parce qu’il était trop tard pour les regrets, malgré tout. Au fond, j’étais prête à venir à côté de lui, m’asseoir, prendre son visage entre quatre yeux, l’accepter dans ce changement, lui dire que je l’aimais, que j’étais là, prête à tout. Mais il se dilatait, il fuyait hors de ce contrôle déjà peu existant que j’avais à son égard, rien de ce que je possédais, de ce que j’étais en mesure de lui offrir, ne ferait revenir cette image que je gardais de lui, ni l’affabulation des sentiments que j’avais eu idéalisé de sa part. Un baiser et des caresses, voilà pourquoi j’avais traversé la mer… “Idiote.”

Cette vision obscure couplée au chamboulement interne d’idées noires m’étranglait le coeur, ce dernier battant avec une difficulté jusqu’alors inconnue. Ce n’était pas étouffant, plus quelque chose d’épuisant, de paralysant, détruisant sens et pensées sur son passage. Non, je l’avais pourtant déjà connue auparavant, mais j’avais souhaité l’oublier. Parce que, je pensais avoir assez mûri pour ne jamais avoir à la connaître de nouveau. Tout simplement. Je m’étais trompée. Comprendre que tout ceci n’avait été qu’un doux rêve, un doux songe onirique n’était pas évident, je m’étais complu dedans, pour me défaire de tout ce que la réalité avait à m’offrir de détestables, sa véracité et son authenticité. Une claque dans la gueule, tout bonnement. Cette pseudo-évidence latente était difficile à porter, surtout dans ce silence mort qui inondait la pièce. Pas un mot pour venir en compléter un autre, juste le bruissement de la pluie sur les carreaux, l’odeur du feu mêlée à celle de l’humidité, et la souffrance d’une enfant muette. Pourtant, je ne pouvais m’autoriser l’extravagance d’une larme de plus, par fierté, de Baelish et de femme, allant simplement m’installer face à lui, pour au moins tenter de faire honneur à l’attention qu’il portait à ma survie en tant qu’être vivant. Puisqu’il avait déjà souillé mon bien-être. Du moins j’essayais de faire bonne figure. Tant et si bien que la seule solution que j’eus trouvée était de faire abstraction de sa personne, de ne plus le regarder simplement, faisant mine d’être absorbée par les éclairs, aspirée par la lumière qu’ils produisaient, atténuées par les divers entrelacs de verres. Et, lorsque mon regard s’aventurait à nouveau à son côté, ma conscience m’incendiait de “Tu n’es qu’une naïve enfant.”, et mon regard repartait au loin. Je m’écoeurais d’en être arrivée à cette bassesse d’âme. Mais à quoi bon continuer d’y croire ?

L’on vint alors les servir, et les remerciements coupèrent un peu le calme, non, l’absence verbale. Mon regard était comme happé par les mouvements du service, plus que par les gestes quasi absents de l’hôte vidé d’âme. “Tu n’es pas à ta place”, je le savais, et plus le temps s’écoulait, et plus cette simple réflexion se muait en évidence. Je me redressais alors, droite, coupant l’étreinte que j’avais installée avec le dossier de mon fauteuil. La coupe devant moi avait été remplie d’un breuvage dont je n’avais pas cherché à connaître la nature, eau, vin, qu’importe, tant qu’il radoucit mes lèvres sèches et mon palet brûlé à cause de la soif. Une fois une douce gorgée en bouche, je l’avalais d’un trait, déposant la coupe sur la table, pour enfin prendre la parole :

“Je repartirai lorsque le temps sera plus clément, Altesse. C’est sûrement le mieux à faire, pour vous comme pour moi. Ce choix était extravagant et absurde.”

Fini, du moins fallait-il que cela cesse, tout cela, l’envie de lui donner des noms moins conventionnels, envolés, les doux espoirs. Il fallait que j’oublie, et plus tôt la pluie s’en serait allée, et plus tôt ceci serait effacé de ma mémoire. Et, comme pour achever tous concepts d’espoir, j’ajoutais, triste et blessée :

“Je tenais aussi à vous faire part de mes voeux de bonheur… Dans l’entreprise qui vous liera bientôt à Lady Sansa Stark, l’on dit d’elle que c’est une enfant tout bonnement délicieuse. ”

Le plus douloureux, c’était le fait qu’une enfant puisse obtenir les joies de ce monde que l’on semblait me voler. Toute once d’espoir envolée, je serrais ma main sur le pied de la coupe, mon pouce ne cessant de riper douloureusement sur ce dernier. L’on me prendrait pour une folle, mon cousin traiterait ma façon d’agir d’un effet de zèle, me réprimanderait sûrement en me trouvant un mari somme tout détestable et piteux, et je m’en irais la conscience douloureusement écorchée, avec le souvenir plus récent de ce qui allait finalement être notre ultime baiser. Tout cela, pour en arriver là. Quelle idiote j’étais.

Et malgré tout ceci, mon âme, criait encore, au travers de mes yeux assombris : “Par pitié, retiens moi… Ne me laisse pas croire que je ne suis rien.”
electric bird.

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L'atmosphère dans la salle à mangé était assez lourde et pesante. Il était difficile pour le jeun prince de trouver ce qu'il allait bien pouvoir dire à la Baelish. Elle avait fait tout ce trajet pour lui et il aurait été faux de dire que cela ne le touchait pas. Il était également rais de l'avoir pour dîner. Faute de quoi il aurait sûrement mangé tout seul ou alors il aurait encore dîner sur le pouce avec sa petite garde. L'arrivée de Talya était donc une diversion plus que bienvenue. Mais de là à trouver ce qu'il pouvait bien lui dire, c'était une tout autre histoire. Aegon avait beau avoir planifié la défense de sa ville, tué, mené des hommes au combat, effectué une charge quasi suicidaire et manqué de peu d'être tué, il n'en restait pas moins un adolescent de quinze ans un peu patauds qui rougissait à l'idée de parler à une jolie fille et bégayait lorsqu'il devait le faire. Alors quant vous en aviez une qui bravait la mer et les éléments pour venir vous voir, quoi d'étrange à se qu'il soit incapable de savoir quoi dire et quoi faire ?

Au final, se fut Talya qui prit la parole et rompit le silence, annonçant qu'elle avait l'intention de repartir des que la tempête se serait calmée. À cela, Aegon réagit. Non, il n'avait pas envie de la voir partir. Pas du tout même. Bien sur, il ne savait ni quoi lui raconter, ni comment il devait se comporter vis-à-vis d'elle. Et il se rendait bien compte qu'il avait fait une grosse erreur en restant loin d'elle pendant tout ce temps. Mais cela ne signifiait pas pour autant qu'il voulait qu'elle parte. Pas du tout. Il voulait qu'elle reste avec lui et n'avait pas envie de la voir partir. Foutue timidité qui l'empêchait de s’exprimer.

Dans tout cela, il ne prêta presque pas attention au fait qu'elle ait parlé de ses éventuelles fiançailles avec Sansa Stark. Il se demanda un court instant comment elle pouvait être au courant pour cela avant de se rappeler de qui elle était la cousine. Baelish était au courant de tout alors il n'y avait pas grand chose d'étonnant à se qu'elle le soit elle aussi. Mais comment est-ce qu'il pouvait faire pour la convaincre que cette union n'avait rien à voir avec les sentiment qu'il pouvait ressentir. Bien sur, Sansa Stark était une très belle jeune femme et serait certainement une femme magnifique. Elle était gentille. Mais ce n'était pas vraiment se qui était important. Même s'il ne le dirait jamais à la rouquine, s'il l'épousait, c'était pour son nom. Margaery Tyrell avait décidé de se rapprocher de Vyseris. Il ne pouvait rien affirmer bien entendu, mais il savait que la demoiselle avait souvent rencontré son oncle et échangé avec lui de longue discutions. En soit, cela ne signifiait rien du tout. Mais cela faisait longtemps que tout se qui concernait Vyseris était hautement suspect pour le jeune prince. Si, comme cela semblait être le cas, les Tyrell avaient décidé de s'intéresser à Vyseris pour une union plutôt qu'à lui, alors il devait chercher une alliance avec une autre famille. Les Stark semblaient être l'option la plus sûre. Il n'y avait pas de sentiment dans se qu'avait fait Aegon. Mais un calcul politique.

Pour autant, il y avait fort à parier que ce n'était pas là se qu'aimerait entendre Talya. Il était même parfaitement convaincu que Sansa Stark faisait partit des sujets qu'il lui fallait à tout prix éviter. Alors le jeune homme attendit un certain temps en essayant de trouver se qu'il serait le plus approprier de dire, le plus sage, le plus intéressant et surtout, le plus convainquant pour passer à Talya l'envie de repartir lorsque la tempête serait calmée.

Il était resté loin d'elle aussi longtemps qu’il l'avait put, mais c'était maintenant qu'elle était juste devant lui, presque à portée de main qu'il se rentait compte à quel point elle lui avait manquée et à quel point il avait été idiot de rester loin d'elle.

Il continuait encore et encore à se retourner la cervelle pour trouver la bonne formule, une bonne façon de lui demander de rester. Se demandant au passage s'il avait vraiment le droit de lui faire une telle demande après qu'il l'ait forcée à venir jusqu'ici pour le trouver.

Finalement, les morts sortirent tout seuls de sa bouche.

« Je n'ai aucune envie de te voir partir, murmura Aegon. »

Il s'écoula quelques secondes de silence avant que le prince ne reprenne la parole.

« Reste avec moi Talya. »
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Par une nuit d'orage
Aegon Targaryen & Talya Baelish
L’orage ne semblait pas voué à se calmer. De nombreux éclairs fendirent de nouveaux le ciel en millions d’éclats, parfois plutôt en morceaux épars, parfois juste en quelques grosses pièces moyennement délimitées. Le temps s’écoulait lentement, refusait de s’enfouir, peinait à nous quitter. Alors, pour me distraire l’esprit dans ce néant qu’était ce dîner, je comptais le temps entre le tonnerre et l’éclair, il variait de moins en moins, et bien que cela semblait inquiétant, j’arrivais à m’en amuser, en quelque sorte. Avais-je réussi à toucher le cœur du Prince Aegon comme je l’escomptais ? Probablement. Mais ce dernier n’était pas des plus réactif, le relancer serait à la fois une perte de temps et une blessure difficile à faire disparaître. Peut-être était-ce mieux, dans le fond, que le silence demeure notre hôte. Le repas se terminerait dans cette même ambiance lugubre, dans ce même jeu de regard fuyant et de douleurs, puis nous n’aurions plus qu’à nous congédier respectivement, l’on s’éviterait jusqu’à mon départ, puis, une fois rentrée à Port-Réal, il me suffirait de trouver une quelconque excuse pour délaisser quelque temps mes appartements, pourquoi pas retourner dans le Val, apprendre à gérer cette maison laissée à l’abandon… Ou encore aller voir mon ami le chevalier Elbert, qui semble couler des jours heureux aux Eyriés… Je songeais déjà à lui envoyer un corbeau.

Un murmure frappait à mon oreille, lentement, comme une douce caresse apportant le salut de l’âme, sur l’instant, les mots qu’il m’apportait n’avaient que peu d’importance, la signification pouvait être négative que cela n’y changerait rien. Le son et l’intonation de sa voix étaient largement suffisants pour calmer les maux de mon âme. C’était une trahison que je faisais à mes propres promesses, l’ignorer n’était pas une chose envisageable, cela ne l’était pas avant, pourquoi cela pourrait l’être à présent ? Sur un simple coup de tête qui plus est. Ainsi, malgré les nombreuses tentatives de m’éviter cela, je redressais mon regard vers l’enfant face à moi, du moins avais-je parfois la sensation de revoir ce minet qu’il était avant… L’homme qu’il devenait ne me répugnait pas, il me blessait par sa façon d’avoir pris des décisions pour moi. Mais un homme demeurait un homme au fond des choses, après tout. Comment attendre d’eux le droit d’être libre et de faire des choix en propre connaissance de cause ? Ces réflexions empêchèrent à mon esprit de m’incendier de le regarder avec tant d’amour et de détresse dans le regard, l’épier était déjà une traîtrise, alors le regarder de cette façon-ci.

“Reste avec moi”, les mots raisonnèrent dans mon esprit, il les avait énoncé avec tant de simplicité et de désinvolture qu’il me fallut un temps d’arrêt pour m’assurer qu’il avait bien prononcé ces mots. Il l’avait presque prononcé comme une demande banale, classique, du genre : tu peux me passer le sel ? Pourtant, je cédais à ce caprice, parce que mon cœur ne me laissait d’être choix que de le faire, c’était ce que je souhaitais non ? Qu’il me retienne et me demande de rester à son côté. Mon palpitant se réchauffait au cœur de ma poitrine, comme sorti d’une torpeur sans nom. Ma conscience vint pourtant éteindre le brasier naissant. Une multitude de sentiments et de pensées contraires balancèrent mon esprit en tout sens. Ce qu’il se passait à l’intérieur de ma personne était violent et éprouvant à vivre, j’espérais simplement que cela ne puisse se lire sur mon visage. Par pitié, qu’il ne puisse lire cet effet odieux qu’il me faisait par ses paroles ou ses non-actions… Je m’étais alors contentais de le dévisager sans un mot, avant de laisser s’esquissait un sourire qui gagnait petit à petit un encrage certain. Si le prince avait la fâcheuse tendance à la simplicité, peut-être me suffisait-il de le suivre dans cette optique, tout simplement…

Mon doigt reprit son mouvement sur le pied de la coupe, je portais mon regard sur cette dernière, je n’avais pas encore assez bu pour apprendre à oublier ou encore à tirer enseignement de mes folies. Alors que je louchais sur ce dernier, un éclair vint s’y refléter, du moins sa lumière. Une question flottait dans mon esprit torturé, la retenir devenait de plus en plus difficile, il fallait que je sache, même si cela était susceptible de briser la volonté de l’héritier royal. Je ne pouvais être bafouée de nouveau. Mes lèvres s’ouvrirent, et je devins plus sérieuse, lui offrant un ton très détaché.

“Et où tout cela nous mènera, au final ?”


La réponse la plus évidente était : “nul part”, mais je ne pouvais décemment me blesser pour me retrouver de nouveau sur le bord de la route. Cette pensée vint s’illustrer en parole que je ne pus retenir, faute d’avoir été déjà assez abîmé par ses états d’âmes personnels. Il fallait qu’il apprenne qu’au-delà d’une douce femme naïve, je savais aussi être rancunière.

“À un nouvel abandon lorsque cette fois, je fous serrez devenue lassante ?”


Je ne pouvais décemment plus me laisser avoir de la sorte, finir sur le bord d’une route, croire en quelque chose qui était improbable. S’il voulait réellement que je demeure à son côté, il allait devoir apprendre ce que cela impliquait : un engagement. Je ne voulais pas le trône, juste la promesse qu’il ne se passerait plus jamais ce qu’il s’était déroulé ses dernières semaines.

electric bird.

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Par les sept enfers, qu'est-ce qui ne tournait pas rond dans la tête de cette fille ?

C'était là une question que nombre de jeunes hommes s'étaient posés au travers de l'Histoire. Tout individu de sexe masculin se retrouve forcément confronter un jour ou l'autre de son existence à l'incongruité de l'esprit féminin et à ses doutes, ses certitudes, ses aberrations et ses dépressions. Et ce n'était là qu'une entrée en matière. Il serait à nouveau confronté bien souvent à ce genre de grand questionnement par rapport à l'étrangeté des pensées du beau sexe. Les femmes dans leur globalité sont des êtres complexes. Autrement dit, elles vont vous torturer la tête pour que vous tentiez de les consoler alors que la seule et unique chose dont elle a envie, c'est qu'on la laisse déprimer tranquillement.

Bon, maintenant que votre humble serviteur narrateur a réussi à obtenir son point bonus mysoginie, passons à la suite.

Même si c'est là un rien caricatural, il n'en demeurait pas moins qu'Aegon était complètement perdu par rapport à se que pouvait bien lui dire Talya et ignorait complètement sur quel pied il devait danser tout d'abord, elle commençait par lui dire qu'il l'avait blessé en s'éloignant d'elle. C'était compréhensible et il devait bien admettre avoir fit une erreur à ce moment là. Il n'aurait pas dut la laisser. Il aurait dut l’emmener avec lui à chaque étape de ce voyage, la choyer et la garder comme un délicat trésor. Mais on ne pouvait pas changer le passé. Et à présent, Talya sentait la tristesse la gagner lorsqu'elle pensait à son avenir sans le prince.

S'il ne pouvait pas changer e passé, Aegon pouvait au moins influer sur l'avenir qu'ils avaient ensemble.

Et il voulait qu'elle reste avec lui. Il ne voulait pas qu'elle parte ou être éloigné à nouveau de la jeune femme. Peut-être que ce n'était rien de plus qu'un stupide sentiment adolescent... non. Talya était réellement importante pour lui. La simple idée de l'imaginer au bras d'un autre le révoltait. Il avait prit des engagements auprès d'une autre, mais il ne pouvait pas pour autant laisser Talya.

Malheureusement, la demoiselle semblait être dans une phase de spirale dépressive et le fait qu'Aegon veuille la garder auprès de lui semblait tout autant la conduire au bord du suicide que le fait qu'il la laisse partir. Comment vouliez vous résoudre ce problème ? S'il la laissait partir, la demoiselle allait trouver une corde pour se pendre, et s'il la gardait auprès de lui, elle allai très certainement chercher à s'ouvrir les veines avec un des couteau de la table.

La situation paraissait insoluble, et pour tout dire, commençait à bien énerver le jeune prince qui cherchait sans y parvenir à trouver une solution.

« Ça suffit, fini-t-il par dire en lui jetant un regard noir. »

Autant il acceptait tout à fait qu'elle lui en veuille pour avoir disparut et s'être éloigné d'elle pendant un temps. Autant, il n'était pas question qu'il accepte son défaitisme et ses reproches vis à vis de quelque chose qu'il n'avait pas encore fait et qu'il ne ferait peut-être jamais. Il y avait une grosse différence entre ces deux choses et pas question pour lui de l'accepter.

« Fiche le camp si tu veux, reste si tu veux, mais ne me le reproche pas. »

Se levant, le prince s'avança vers elle. Talya parut s'enfoncer dans son siège lorsqu'il se planta devant la jeune femme, visiblement pas certaine de savoir si elle devait le regarder ou non. Allez savoir se qui prit le prince, mais il lui attrapa le menton pour l'obliger à le voir. Non, elle n'allait pas se défiler.

« Tu veux rester et je veux que tu reste avec moi. Alors soit tu accepte d'être heureuse et d'avoir ce pour quoi tu as prit ce foutus bâteau, soit tu décide d'être malheureuse. Mais tu en seras seule coupable. »

Lâchant le menton de la jeune femme, Aegon quitta la pièce pour regagner es appartements. Lui avait qu'il voulait être avec Talya. Il savait qu'il souhaitait la tenir contre et lui et qu'elle soit toujours à ses côtés. Mais il ne pouvait pas forcer la jeune femme à faire ce choix. Pas plus qu'il ne pouvait la tirer de sa dépression et la sauver d'elle même.
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Par une nuit d'orage
Aegon Targaryen & Talya Baelish
Non. C’était alors plus qu’un non-catégorique, c’était un non-omnipotent, qui surpassait tous les “nons” que la terre eut vu naître jusqu’alors. Tout ceci ne pouvait et ne devait surtout pas suffire. Le Prince pouvait être un enfant capricieux, pouvait agir en homme de bonne conscience, je n’en avais rien cure, cela me passait bien au-dessus de la tête. Il ne pouvait décemment se dire et encore moins être en mesure de comprendre ce que je pouvais ressentir dans ces instants-là. Qui était-il pour pouvoir se déclarer maître de la situation ? Personne, puisqu’il avait fait le choix de fuir cet affrontement bien trop longtemps. Il ne pouvait se rendre compte, de toutes les promesses que j’avais bafoué pour sa personne, autant celles que je m’étais faite que celles faites à autrui. Toutes ces promesses voletaient en éclats dans la lueur de cette tempête, tout un monde s’écroulait pour lui ouvrir des portes qu’il se complaisait à me claquer au nez. Alors non, ceci ne suffisait pas.
À cet instant, qui aurait pu se juger maître de savoir lequel de nous deux agissait le plus en enfant blessé ? Personne, assurément. Je subissais des vents contraires, j’étais secouée, chamboulée, le navire de mon esprit menaçait plus que dangereusement de céder et je n’avais plus envie de garder cela pour moi. Tout ceci était resté enfermé bien trop de temps, tout ceci devait exploser, je ne voulais pas devenir folle. Tout, mais pas la folie. Comment pouvait-il agir de la sorte ? Étais-je la seule à avoir souffert de l’absence ? Reste avec moi, mais part si cela te chante ? Quelle logique là-dedans ?! Et comment ? Comment lui pardonner, comment vivre avec cela ? Comment ? Comprenait-il un minimum des choses bien plus subtiles que ces fichus plans de guérillas ?! Le dragon était dénué de sentiment ou la folie avait-elle déjà pourri son âme ? Toujours des questions, jamais de réponses, c’était éreintant.

Pourtant, son énervement me forçait néanmoins à délaisser ces questionnements, et à respecter un minimum son avis, et si ce n’était celui que je souhaitais respecter, au moins me retrouvais-je, à défaut, forcé à le respecter lui. Les Sept avaient volé son enfance à ce Prince, la guerre lui avait volé son innocence et son calme, pour sûr, il serait bientôt un homme, s’il ne l’était pas déjà. Cette pensée étouffait mon cœur pour une raison qui n’avait sa place en cet instant. Ne pas lui reprocher ? J’avais plutôt toutes les raisons du monde de lui faire des reproches au contraire. Bien sûr, j’étais excessive et très tranchée dans ma façon de faire, mais cela était un trait de naissance dont je ne comptais me défaire, mais lui avait fait la plus grave erreur de son existence en pensant pouvoir me mettre sur le banc de touche. Et il n’était plus l’heure de se défiler devant cet élan de stupidité, non. Je ne laisserai cela faire, et s’il n’était pas prompt à le comprendre, il finirait par l’accepter bon gré malgré.

Malgré tout, s’il forçait le respect de par sa prise considérable de caractère, il n’en demeurait pas moins que son ton m’eut été fort déplaisant, et ce, pour bien des raisons sur lesquelles m’étaler n’était pas une brillante idée. Même si j’étais née dans une famille bien moins imposante que la sienne, je n’en demeurais pas moins son aînée d’âge, mais aussi une Baelish, ce qui rendait la marge d’acceptation bien moins large. C’était un affront, et s’il n’était le futur roi, la gifle lui serait déjà tombée sur le bord du visage. Ce n’était pas la première que je retenais, mais je priais pour que celle-ci soit la dernière. Un excès de violence n’était jamais bien bon chez une femme, surtout chez une femme que la vengeance anime toujours plus que les autres. Il était sot de me prendre pour une enfant, sot de penser que la guerre le rendait plus prompt à prendre des décisions, à froisser ses aînés. Mais viendra pour lui le temps d’apprendre.
Je le laissais alors partir, sans un mot. Je n’allais certainement pas lui tenir le bras avec des yeux larmoyant, la voix au bord des sanglots à le supplier de m’excuser. Il pouvait bien aller brûler par-delà les Sept enfers réunis avant que je ne vienne ramper à ses pieds. J’en avais fait assez, bien plus qu’assez, pour mériter mieux que cela.

Alors, en bonne égoïste et bornée que j’étais, je terminais mon repas calmement. Je n’allais certainement pas me priver ce de luxuriant repas pour son joli minois de Prince de Sa Sainteté du Caprice et de l’Indécision. Si j’avais faim, je me restaurerais, et, à cet instant, il se trouvait que mon ventre criait famine. Quelques bouchers, suivi de quelques gorgées de vin. Le calme était proche de la rupture, cela se ressentait dans l’air, et ce n’était pas seulement à cause de l’orage et de la tempête qui menaçait au-dehors. Le dragon ne pouvait et ne devait sûrement pas se douter de ce qui allait lui tomber sur le coin de l’armure. Un plastron, aussi riche et luxueux soit-il, ne le protégerait pas de la fureur qui animait mon âme. Je me redressais alors, après m’être épongée les lèvres comme une dame se doit de le faire, demandant à ce que l’on complimente les cuisines avant de me faire mener jusqu’aux appartements du Prince Aegon.

Une porte close, pour homme lâche, non, plutôt pour un enfant, ce qui impliquait alors dans la logique des choses une Oiselle plus qu’énervée. Évidemment, que pouvais-je attendre de plus d’un marmot à qui quinze années n’eurent appris le respect de l’aîné ? Rien, assurément. Le page s’en allant, aussi vite qu’il m’eut mené jusqu’ici, je pouvais enfin laisser déborder cette marmite qui menaçait de brûler toutes les mains se trouvant sur son passage. La goutte d’eau de trop, l’huile sur le feu… S’il avait survécu au Siège de la Capitale, il ne sortirait pas indemne de ce chaos. Moi non plus, d’ailleurs. C’était dans l’ordre des événements. Ma main frappa dans la porte, aussi fort que possible, assez fort pour me blesser, laissant mon derme craquer en une gerbe de sang contre le bois abîmé. Je ne souffrais pas, je n’étais pas enclin à la souffrance corporelle, mon âme s’était brisée bien avant, et cette douleur étouffait toutes les autres.

“Non. Ça ne suffit pas. Ne rien te reprocher ?! Alors que tu m’as laissé sur le bord de la route comme une vulgaire catin de bas étage. Tu m’as sali. Être le futur roi ne t’offre sûrement pas le privilège d’être et d’agir comme un…”

Et le mot ne me venait pas, il échappait à mes lèvres ou se refuser simplement à germer au-delà de mon esprit, parce que j’étais bien née, parce que je demeurais une dame de politesse. Je me serai damnée à cet instant pour réfuter toutes notions de savoir vivre et l’insulter à la hauteur de la douleur qui broyait mon palpitant. Alors, des mots sortir en une logorrhée inévitable :

“Je suis sûrement coupable, oui. D’être venue vous chercher alors qu’une personne n’attend peut-être que moi dans sa vie. De vous courir après alors que vous n’avez pas été capable de trouver quelques instants pour me dire POURQUOI vous vous détourniez de moi. Ou alors pourquoi vous aviez fait le choix de vous jouer de moi pour abandonner la partie si lâchement. Oui, je suis coupable de stupidité autant que vous êtes coupable d’égoïsme et de lâcheté. Que je reste ou que je parte n’y changera rien. Blesser une femme, c’est apprendre à assumer les conséquences. Vous n’en faites rien. Restez donc dans vos appartements à attendre que le monde s’effondre autour de vous.”

Peut-être... Non. Au fond de moi, je savais que ce n’était pas qu’une simple supposition. En réalité, il y avait bien quelqu’un, quelque part, en train de m’attendre, et qu’Aegon agisse de la sorte ne me fit ressentir que plus de culpabilité fasse à la trahison dans laquelle je m’étais laissé emporter. Il m’intimait de partir, et si je choisissais alors de le faire ? Que se passerait-il alors ? Mes mains tremblaient, l’une d’elles saignait, et je me retrouvais à faire tourner cet anneau autour de mon doigt, le cœur plus que blessé, l’âme en peine, et je me laissais encore perdre dans mes pensées.

Personne ne semblait prompt à m’ouvrir à l’évidence, ce qui n’était pas étonnant en soi non plus. Qui aurait ouvert sa porte à une femme qui ne promettait rien de plus doux qu’une émasculation en bon et du forme ? Un fou. Mais les Targaryen n’en étaient-ils pas de génération en génération ?
electric bird.

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L'orage grondait à Peyredragon. Et allez savoir lequel des deux était le plus redoutable. Celui qui se déroulait en dehors des murs ou bien celui qui faisait rage à l'intérieur. En tout cas, le jeune page qui avait amené Talya jusqu'à la porte du prince ne se fit pas prier pour filer, se rendant facilement compte malgré l'air infiniment détaché qu'elle affichait, qu'il ne valait mieux pas rester dans les parages de la demoiselle. Elle avait l'air gentille comme ça, mais elle avait des éclair qui lui sortaient des yeux et étaient tout prêt à foudroyer l'imprudent qui s'approcherait de trop prêt. De son côté, Aegon était dans sa chambre. À hésiter entre le fait d'y rester bouder ou alors de sortir rapidement et de se précipiter vers la salle à manger où il avait laissé Talya et se jeter sur elle pour l'embrasser. Le problème n'était pas et n'avait jamais été l'affection qu'il portait à la jeune femme. Bien au contraire. On aurait put le penser lorsqu'on voyait comment il avait traité la jeune Baelish. Mais il n'en était rien. La vérité, c'était qu'Aegon savait parfaitement quel était son rôle et quel serait la place qui lui serait attribuée.

Il n'avait, en tant que Targaryen et plus encore en tant que Prince de Peyredragon, pas vraiment le choix. La tradition aurait voulut qu'il épouse Rhaenys ou Daenerys. Mais Rhaegar les avaient marié toutes les deux à de grands seigneurs des sept couronnes. Il allait donc falloir que lui aussi suive ce genre de voie. Et malheureusement, on ne pouvait pas dire que les Baelish faisaient partit des grandes familles de Westeros. Il n'était donc pas question qu'il épouse la jeune femme. Alors si elle ne pouvait pas être son épouse, soit elle serait celle de quelqu'un d'autre, soit elle serait sa maîtresse. Égoïstement, il voulait garder Talya pour lui, l'avoir toujours auprès de lui. Mais il ne pouvait guère lui imposer cela. Comme il ne pouvait pas risquer de renoncer à une alliance avec les Stark alors que Viserys se rapprochait dangereusement des Tyrell.

Soudain, un fraccas de tonnerre retentis. Cela ne venait pas du tout de l'extérieur de la forteresse, mais bel et bien de la porte de la chambre. Aussi surprenant que cela puisse paraisse, Talya restait à l'extérieur et commençait à l'invectiver. Il fallut quelques secondes à Aegon pour comprendre pourquoi elle était en train de le faire depuis l'extérieur de la chambre plutôt que de venir s'énerver contre lui en face. Apparemment, la jeune femme avait été trop énervée pour ne serais-ce qu'essayer de pousser la porte. Sans quoi elle ne serait certainement pas en train de rager toute seule dehors et le ferait face à lui. D'un autre côté, c'était peut-être mieux ainsi, il aurait sans doute prit une gifle ou deux si elle s'était retrouvée en face de lui pour balancer tout se qu'elle avait à lui dire.

Restait pour le jeune homme un dilemme assez important. Devait-il lui ouvrir et risquer d'encourir toute l'hire de la jeune femme dont il s'était épris ou devait-il rester terré dans sa chambre ? Il était tellement plus simple pour lui de simplement rester là et d'attendre qu'elle parte. Après quoi, elle quitterait certainement Peyredragon pour retourner à Port Réal. Là bas, on lui trouverait un vieux noble à épouser, elle lui ferait des enfants et elle mourrait en couche ou de quelque maladie après avoir donné naissance à une très longue portée. Que lui importerait le prince qui l'avait éconduite dans quelques années lorsqu'elle serait plus vieille ? La souffrance qu'elle allait ressentir serait vive aujourd'hui, mais de courte durée. Elle l'oublierait assez vite lorsque d'autres pré-occupations s'imposeraient à elle. C'était un destin simple et un peu triste, bien sur, mais celui d'être la maîtresse du prince ne valait guère mieux en réalité. Au moins, si elle partait, elle aurait une réputation intacte et elle aurait sa place dans la société. Se ne serait certainement pas le cas si d'aventure elle restait auprès de lui comme maîtresse. Si elle restait, sa souffrance serait longue et aucun soulagement ne viendrait la consoler.

La laisser partir ? La garder auprès de lui ?

Aegon hésita très longuement.

Puis, devant Talya, la porte s'ouvrit à la volée et un diable blond en sortit n trombe et se jeta littéralement sur elle pour l'embrasser avec fougue. Aegon serait la jeune femme dans ses bras. Pas question de la laisser partir. Pas question qu'elle se trouve un vieux mari. Talya était à lui. Elle resterait avec lui. Il se sentait égoïste d'agir de la sorte et de prendre une décision qu'il n'aurait au fond que peu à assumer. Mais qu'importe. Cela n'était rien comparé au plaisir qu'il sentait gonfler sa poitrine par la proximité de la jeune valoise. Si quelques caprices suffisait à lui faire ressentir cela, alors il n'était pas question de se montrer raisonnable. Tant pis, il serait égoïste.

« Reste avec moi. »
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Par une nuit d'orage
Aegon Targaryen & Talya Baelish
Attendre, oui, j’étais bien en train d’attendre. Mais d’attendre quoi ? Je n’en avais aucune idée. L’endroit ne donnait pas envie de s’attarder devant cette porte close, et pourtant là se trouvait être ma situation. Celle-ci ne s’ouvrait pas, mais ne semblait ni se verrouiller, ni aller dans le sens contraire. Alors je demeurais patiente, dans l’attente d’un possible mouvement qui pourrait bien ne jamais venir. Mon regard était sûrement illuminé d’une rage haineuse à l’égard du prince, mais dans le fond, je vivais là une bien grande tristesse d’âme. Ma vie n’allait pas se jouer en ce jour, ni derrière cette simple porte, il fallait que j’en sois bien consciente, et les Sept m’en soient témoins, je l’étais plus que de raison. Dans le fond, je n’étais pas née dans une optique se pliant à cette situation, pas plus née pour devenir reine, au contraire, ma naissance était plutôt vouée à n’être personne, et ceux jusqu’à la fin de mes jours, pour preuve l’absence d’intérêt de Petyr à mon égard. Je n’étais pas une femme laide, il aurait pu tirer une bonne alliance de mon existence, et il n’en fit rien. Preuve de mon désintérêt flagrant. La seule chose susceptible de m’attendre derrière cette porte n’avait rien de bien enviable. Beaucoup pourraient penser qu’une vie clandestine auprès d’un prince et un situation excitante, ou à défauts enrichissante. Beaucoup eurent raison sur le second point, quant au premier, je n’en avais encore pas la moindre idée.
Dans un sens second, beaucoup pourraient me trouver bien sotte, voire même, ridicule - et je l’étais - à courir dans le sillon d’un enfant gâté de seulement quinze années. S’il devenait un homme, qu’étais-je alors ? Moi, la flemme accomplie, promise au vide et au néant ? Dans le fond, je pouvais bien me servir de l’excuse de mon ego, bafoué par mon entêtement et par l’absence de considération du sien. Les Baelish sont bien orgueilleux de nature, et ami ou ennemi, nous n’aimons nous sentir ignorer. Alors je ne pouvais faire marche arrière, alors pire encore, je ne le souhaitais pas. Mais qu’importait à présent que tout eût été dit ?

Plus cette porte tardait à s’ouvrir, et plus je sentais peser sur mes épaules, le poids étouffant de l’idiotie. Oh, non, je n’allais sûrement pas regretter mes mots, ni même tenter de quelconques excuses, bien au contraire, j’en assumait pleinement le sens et la portée, aucun d’eux n’eurent réellement été pesés, il est vrai, mais cela m’importait bien peu, plus encore lorsque je voyais l'inefficacité de ces derniers quant au fichu mouvement de cette porte. Il eut été nécessaire que ceux-ci soient prononcés, et ce, peu importe l’issu de l’événement actuel. Nombreux sont les gens qui s’entendent à dire qu’il est plus que bon d’extérioriser ses douleurs et ses joies, alors pourquoi s’en priver ? Parce qu’il était le Prince, qui plus est le futur roi ? Et ? Qu’importait son rang, il demeurait humain et ne possédait encore de droits biens plus divins que les miens. Qui plus est, s’il souhaitait devenir un bon roi, juste et honnête, mieux vallait-il lui rappeler dès lors qu’il n’en demeurait pas moins qu’un simple être humain né avec la bonne cuiller dans la bouche.
Bien sûr, en d’autres lieux, je n’aurais eu le temps de penser ainsi que ma langue serait déjà dans une quelconque main, arrachée à ma personne pour me servir de leçon. Mais qui allait sévir en ce lieu ? L’une des fameuses Écailles qui entouraient le Prince Aegon ? L’idée était plus qu’improbable. Il me semblait impossible d’imaginer l’un d’eux venir “secourir” le Prince d’une simple femme enragée. La rumeur aurait été bien trop néfaste pour qu’aucun ne vienne ne serait-ce que caresser l’idée de lui porter secours.

Soudain, alors que je divaguais d’idées en idées, comme à mon habitude, la porte vint à s’ouvrir, d’un grincement brut et vif, et, dans son sillon, une tempête blonde, un dragon enragé, au regard fiévreux, du moins était-ce l’image que je pus en avoir, ou plutôt fantasmer, avant qu’il ne se retrouve à nouveau à mon côté. À la vérité vraie, tout ne devait s’être résumé réellement qu’à un grincement, puis un coup de vent, avant de ressentir une vive chaleur apaisante. Mais tant que l’issu fut profitable, peu importait la succession réelle des actes. Bien sûr, il n’était pas des plus doué en argumentation, mais il était un jeune homme d’action plus que de paroles, alors je ne pus lui en tenir rigueur, il se contentait de se répéter, mais l’intensité de ses mots me toucha différemment. Mon cœur vint à devenir douloureux, plus encore qu’avant, puis brûlant, puis enfin simplement réchauffé par la teneur de ses paroles, le voilà qui semblait bien plus enclin à le croire, et ce, de façon aveugle. Je me fis alors docile, me laissant surplomber de sa personne, écrasant mon ego froissé.

Dur choix pourtant à présent, entre parler et se taire, entre profiter naïvement et plonger un peu plus dans la noirceur des complications de l’âme. Non, en réalité le choix n’était pas complexe, la voie du silence m’était bien plus plaisante, et elle l’aurait été pour toute âme qui vive. Souffrir en permanence n’est pas une existence enviable. Ainsi, je demeurais silencieuse, sans un bruit, sans un mot, juste le souffle de vie pour témoin, le laissant faire et agir à son bon vouloir, puisqu’après tout, c’était lui qui avait pris la décision de me retenir à présent. Eurent cessé, les menaces de m’envoyer valser, il me tenait précieusement contre lui et cela me suffisait alors. Bien sûr, j’aurais pu trouver ce jeu malsain, plus encore, j’aurais dû le faire, et cesser tout ceci, j’aurai dû penser que les événements tournaient d’une manière étrange, irréelle même, mais je fis l’affront de fermer les yeux sur ce léger détail, de pas passer au-dessus de tout cela, gageant néanmoins d’y songer plus tard, lorsque le temps s’y porterait bien plus.


electric bird.

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Lorsqu'il était sortit de ses appartements, se jetant presque sur Talya pour l'embrasser, Aegon ne savait pas trop à quoi il devait s'attendre en réalité. La jeune femme avait passé un long moment à le houspiller depuis le couloir et il se pouvait qu'elle soit en colère et voit dans son acte celui d'un goujat, un soudard digne du plus caricatural des corps de garde. Auquel cas, ses joues se verraient certainement ornées d'une cinglante rougeur et ses oreilles agonir d'une longue litanie d'insultes qui ne convenait guère à une noble demoiselle. Mais il n'en fut rien. Assez rapidement, Aegon sentit la colère qui désertait l'esprit et le corps de la jeune femme qu'il tenait contre lui. Il sentait toute la rage et la colère qu'elle avait put accumuler couler doucement le long de son corps comme l'aurait fait un ruisseau. Sa nuque et ses épaules se firent à nouveau souple et non plus raidies par l'énervement qu'elle avait manifesté quelques instants plus tôt à peine.

Elle ne protesta pas contre ce baiser et ne tenta pas non plus de se dégager de l'étreinte du jeune prince. Bien au contraire. Aegon sentit la main de la demoiselle venir se perdre dans ses cheveux puis glisser doucement vers sa nuque, appuyant légèrement sur cette dernière. Il n'avait pas vraiment l'intention de la laisser partir et s'échapper, mais de toute évidence, elle en avait de même à son encontre. Il sentait cette main caressante qui s'écartait de temps en temps pour venir caresser sa joue ou ses cheveux avant de revenir vers sa nuque, lui tirant de temps à autres quelques frissons. Leurs lèvres ne se séparaient pas, comme si ce contact leur était devenu nécessaire à l'un comme à l'autre pour continuer à vivre, continuer à respirer. Chaque fois qu'ils s'éloignait un peu, Aegon se sentait comme suffoquer et ne tardait pas à revenir coller ses lèvres à celle de la valoise, la serrant dans ses bras alors que son instinct lui imposait de réclamer plus encore.

Finalement, se fut elle qui agit véritablement, repoussant doucement Aegon tout en refusant de le lâcher, orientant leurs pas en direction des appartements du prince et quittant le couloir dans lequel ils se trouvaient avec lui jusque là. C'était elle qui semblait mener la danse. Aegon n'était pas certain qu'il devait la laisser faire, mais il avait quelques craintes à prendre des initiatives. Et s'il allait trop loin ? Le jeune prince en revanche n'hésita guère à reprendre le contrôle de leur curieuse danse quelques instants, faisant pivoter la jeune femme avec lui sur place le temps d'attraper la porte et de la claquer sèchement, leur garantissant la tranquillité dans la chambre qui n'était plus éclairée alors que par les flammes de la cheminée et les éclairs de l'orage battant à l'extérieur des murailles épaisse de l'antique forteresse.

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