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I caught myself. | ft. Rhaegar Targaryen

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I Caught Myself

les milles et une nuit.



Rhaegar Targaryen & Nymeria Sand


An 299, lune 1.

Cela allait désormais faire une année que l'aspic était à la Capitale. Une année fort mouvementée et palpitante, et qui toucherait bientôt à sa fin.

Comme chaque soir, Nymeria avait attendu le couché du soleil pour prendre les chemins secrets menant jusqu'aux appartements royaux. Elle n'en connaissait que trop bien le chemin, si bien qu'elle pouvait y aller les yeux fermés ou dans le noir. Toujours les même pas, la même direction, qu'elle prenait matin et soir, inlassablement. Des sourires contrôlés, des émotions contrôlées, tout était toujours contrôlé dans son aspect, même ses robes et les moindres plis, même ses cheveux qu'elle avait appris à coiffer plus noblement que sa lourde tresse noire.

Sa famille lui manquait, c'était une évidence, mais elle avait fini par s'habituer à cela, les lettres aidaient aussi, entretenir une correspondance avec sa famille aidait à tenir le coup sur cet aspect, et chaque nuit qu'elle passait, allait si vite en compagnie du roi... Elle ne les voyait pas passer. Dès l'instant où elle passait par cette porte secrète après ce long tunnel, le temps semblait lui jouer un vilain tour et passer en un instant. Il était évident qu'elle avait pris goût à ces retrouvailles nocturnes, elle ne manquerait pas la moindre occasion d'en passer une sinon.

Contrairement aux journées où l'aspic faisait attention à porter des robes non-transparente, au soir, elle se permettait des tenues qu'elle aurait porté à Dorne les soirs où elle s'amusait. Des robes colorées, un tissu délicat et outrageusement transparent, signe qu'elle ne portait pas de dagues. Sauf une, qu'elle gardait toujours à sa cuisse, plus pour se rassurer que par utilité, dague qu'elle déposait chaque soir sur un meuble des appartements royaux.

Plus que jamais, l'aspic savait qu'il fallait savourer ces moments où elle avait une telle proximité avec le roi, songeant qu'après sa mission, cela n'arriverait plus. Elle avait toujours profité de la vie comme si chaque jour était le dernier, c'était du moins ce qu'elle pensait : assouvir tous ses désirs notamment. Mais il y avait certains luxes auxquels on prenait goût, des habitudes qui s'installaient, auxquelles on prenait goût aussi. Elle qui n'aimait pourtant pas la routine, aimait beaucoup celle-ci, des retrouvailles secrètes, que personne ne connaissait, avec un homme qu'elle considérait à la fois comme son meilleur amant et l'un de ses plus cher ami. Ce qui, elle le savait, en société, aurait été inacceptable. Alors le secret leur allait bien et comme l'aspic n'aspirait à rien de plus que ce qu'elle avait déjà grâce à sa maison paternelle, ce secret resterait secret quoi qu'il devait arriver.

Elle avait donc passer la porte, entrant sans faire de bruits dans les appartements royaux, à la recherche de cette chevelure argentée reconnaissable parmi toutes. Un sourire naissait sur ses lèvres charnus, ce sourire qu'elle n'avait pas le luxe d'avoir en journée à la Cour : un sourire sincère. Elle ne se pressait toute fois pas, commençant plutôt ce petit jeu qu'elle aimait tant, avançant lentement, telle une prédatrice face à sa proie, le regard assuré, le pas assuré et souple. Elle ignorait ce qu'il était entrain de faire mais elle le saurait bientôt, puisqu'une fois la chevelure d'argent dans son sillage, elle s'avançait dans sa direction. Combien de temps pour qu'il ne la remarque ? Quelque secondes ? Une, deux minutes ?

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I Caught Myself

But it is one thing to read about a dragon, and another to meet one.



Rhaegar Targaryen & Nymeria Sand


La journée du roi avait été longue et les doléances de ses sujets, nombreuses. Rhaegar s'était retiré dans ses appartements sans avoir mangé, une étourderie qui lui arrivait souvent lorsqu'il était absorbé par son devoir royal. Ser Barristan Selmy lui avait déjà mentionné en riant que la plus grande de ses responsabilités était d'assurer la sauvegarde du roi non pas par l'efficacité de sa garde, mais bien en rappelant au monarque quel avait été le moment de son dernier repas. Aussi Rhaegar avait-il rejoint ses appartements fatigué et d'une humeur incertaine. Il s'était installé à son secrétaire et tentait depuis plusieurs minutes de rédiger une lettre à l'intention de Doran Martell, prince de Dorne, au sujet des fiançailles de son frère Viserys et d'Arianne Martell.

Le Dragon avait toujours eu une élocution vif-argent, et sa plume était à son image, capable d'être tantôt acérée, tantôt subtile. Pour l'instant, néanmoins, il ne parvenait pas à écrire au Prince. Dorne avait été l'alliée traditionnelle des Targaryen depuis des générations, et les Martell étaient leurs cousins éloignés. Lorsque le Dragon était en guerre, le Serpent répondait à l'appel. Depuis, Rhaegar avait humilié sa défunte épouse en enlevant la promise d'un autre, qu'il aimait, et si Elia lui était revenue après la Rébellion, ses frères Oberyn et Doran n'avaient jamais pardonné les actes impulsifs de leur monarque. S'il n'avait été qu'un homme, il aurait tenté de mieux leur expliquer, de leur faire parvenir les excuses les plus sincères qui soient; mais il n'était pas un homme, un individu. Lorsqu'il s'exprimait, il parlait pour la Couronne, pour la grande famille dont il était à la tête. Il ne pouvait que bien rarement faire ce qu'il désirait réellement; en bien des façons, un paysan était plus libre qu'un roi.

Il fronça les sourcils et se massa une tempe d'un de ses longs doigts de musicien. Des doigts aussi aptes à tirer de langoureuses notes d'un instrument qu'à saisir une épée par la garde, au vol. Le jeu d'alliances dont l'avenir se dessinait prenait davantage forme de jour en jour, et le roi tentait de les solidifier autant que faire se pouvait. En vérité, occupé qu'il était à tenter de maintenir la paix dans le royaume, à s'assurer de la préparation de son fils le prince héritier et à ne jamais se préoccuper de ses propres envies, il était las. Il laissa échapper un bref soupir. Le poids de la couronne ne devrait jamais devenir une habitude, disait son père dans ses quelques bonnes années, et depuis le temps qu'il avait été couronné, Rhaegar n'avait jamais senti le fardeau s'alléger par habitude. Il sentait encore la responsabilité qui lui incombait, plus encore alors qu'il régnait depuis de longues années.

Il sentit son arrivée davantage qu'il ne l'entendit, car Nymeria avançait toujours d'un pas feutré et alerte. Néanmoins, une certaine ... qualité changeait dans l'air, et il savait presque toujours à la seconde près qu'elle était entrée dans ses appartements. Si elle avait toujours visité le monarque après la tombée du jour, l'heure de son arrivée pouvait varier, aussi était-il rare que Rhaegar l'attende. Il estimait grandement celle qui était devenue son amante et son informatrice, mais étant celui qu'il était, fier, il ne l'attendrait pas comme un adolescent épris d'une dame. Il ne se retourna pas, tentant une dernière fois de rédiger sa lettre. « J'ai fait venir une nouvelle importation de vin de ta terre natale. Sur la table derrière toi. »

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les milles et une nuit.



Rhaegar Targaryen & Nymeria Sand

Quelque secondes suffisaient à Nymeria pour voir comment pouvait se passer la soirée, ou du moins, comme elle débuterait. Le dragon ne semblait pas encore d'humeur à se prélasser, il y avait des soirs, ainsi, où le travail s'acharnait sur ses épaules lourdes. Nymeria avait, à son sens, suffisamment rappelé qu'elle était là pour lui alléger ce poids, si elle le pouvait, pour se permettre de ne pas le lui répéter une énième fois. Elle laissait couler, s'il avait besoin de souffler, il savait exactement où la trouver, il y avait aussi et surtout des affaires où elle ne pouvait ni aider, ni conseiller, des choses qui la dépassaient, bien que son égo tente de la convaincre que rien n'était trop haut pour elle.

Elle prenait ses mots comme une invitation à patienter, arrivait-elle un peu trop tôt ?

- Mon roi désirerait-il une coupe ?

Elle appréciait toute fois ce qu'il avait fait, faire venir du vin de Dorne. Nymeria avait beau être habituée au luxe, elle n'en n'aimait pas moins ces petites intentions. Sa terre natale n'était pas exactement Dorne, elle le lui avait déjà confié -en Haut-Valyrien, même- mais Volantis. Mais elle ne le corrigeait pas, en un sens, c'était Dorne qui l'avait réellement fait naître et être qui elle était, quand, à Volantis, elle avait surtout vécu dans une pièce pendant six années. Alors pour patienter quelque instants encore, elle s'était rendue jusqu'à cette table et avait versé deux coupes de vin, en apportant ainsi une au roi dragon.

- Ce n'est point une coupe qui suffira à altérer tous tes sens.

Elle ne savait que trop bien qu'en ces moments, ces moments où l'on réfléchissait, les dernières choses que l'on souhaitait était être dérangé, par le bruit ou parfois d'autres petits détails. Elle s'était donc avancée jusqu'à lui, veillant toujours à ne faire pas plus de bruit que nécessaire, bien que dans un autre but cette fois et elle avait déposé la coupe de vin juste à côté de lui, sur le bureau. Elle venait toute fois poser sa main sur l'épaule du monarque, un léger sourire aux lèvres. C'est d'une voix douce, mais assurée, qu'elle s'était mise à parler, pour ne pas non plus en rajouter.

- Qu'est-ce qui semble te préoccuper jusqu'à si tard ?

Il pouvait aussi ne pas lui répondre, bien qu'elle soit légèrement inquiète. Mais elle avait côtoyé bien assez longtemps les hommes de haut rang pour savoir que parfois, il n'y avait pas d'horaire pour le travail. Doran n'en n'avait pas, mais pouvait encore espérer compter sur Manfrey, le lysien qu'elle avait autrefois côtoyé n'en n'avait pas non plus. Elle-même, lorsqu'elle se devait d'être sérieuse, n'avait pas d'heures. Elle trempait ses lèvres de sa coupe, se délectant de ce breuvage corsé qui lui manquait plus qu'elle ne voudrait bien l'avouer.

Ainsi donc, le ton donné, elle ne se perdait pas encore en paroles. Au lieu de ça, elle faisait le tour des lieux qu'elle ne connaissait désormais que trop bien. S'il voulait lui dire, elle avait toujours une oreille tendue, sinon, elle attendrait un peu. C'était l'un des risque aussi de désirer un roi, après tout. Elle n'avait même pas plongé son nez dans ce qu'il écrivait lorsqu'elle était à côté de lui, chose qu'elle aurait normalement fait, mais l'affection qu'elle éprouvait, l'amitié surtout, l'obligeait plus ou moins à cette forme de respect et de patience. Nymeria n'était clairement pas une femme patiente, pas avec n'importe qui. Mais elle n'était pas une enfant non plus. puis finalement, elle retournait vers le monarque, posant à nouveau une main délicate sur son épaule.

- As-tu mangé ? T'es-tu reposé, ne serait-ce que cinq minutes, aujourd'hui ?

Cela partait d'une bonne intention. Avait-il pris cinq minutes pour lui aujourd'hui ? Elle n'était pas sa mère, pour lui dire ce qu'il avait à faire, mais ne serait-ce qu'une amie soucieuse, qui pensait que le surmenage n'avait rien de bon.

- Peut-être serais-tu plus productif après une légère pause.

Si elle voulait profiter aussi de ces cinq minutes ? Egoïstement, quelque part, oui, songeant que ces minutes, elle n'en n'aurait bientôt plus. Elle pointait donc le verre de vin, prendre deux, cinq minutes, au moins, pour boire un peu, penser à autre chose. Il faisait déjà noir dehors, les étoiles étaient de sorties.

- Enfin soit, pense simplement à toi, quelque fois.

Elle se contentait donc de cela pour l'instant, se dirigeant non loin du balcon pour mieux apercevoir les étoiles, sans toute fois poser un pied dehors. Elle buvait une nouvelle gorgée de vin en regardant la beauté du ciel cette nuit là, toutes ces étoiles qui étaient de sorties.

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But it is one thing to read about a dragon, and another to meet one.



Rhaegar Targaryen & Nymeria Sand


Rhaegar avait beau tenter de terminer la lettre pour laquelle il manquait cruellement d’inspiration, il appréciait la présence tranquille et languide de la Dornienne dans ses appartements. N’étant pas dupe, il se doutait qu’elle ne le laisserait pas travailler bien longtemps, posant une coupe sur son secrétaire et une main sur l’épaule du monarque. Quelle ironie, de trouver tant de douceur à la présence d’une Aspic dans sa vie. Elle lui demandait ce qui le préoccupait jusqu’à si tard. Il lui accorda enfin un regard, détaillant de ses prunelles améthyste le visage de la jeune femme.

Il savait depuis des lunes la véritable raison de la venue de l’ambassadrice à Port-Réal, une part de franchise s’étant établie entre les deux amants depuis qu’il l’avait confrontée en lui posant des questions toujours plus précises. Si la jeune Aspic lui était loyale à certains égards, le Dragon n’était pas un membre de sa famille - il ne lui reprochait pas ses allégeances, rien n’aurait pu le détourner d’un Targaryen. Si les amants avaient appris à circonscrire les sujets dont ils pouvaient librement parler, ils ne parlaient que bien rarement de la famille de Nymeria. Trop de souvenirs, trop de regrets chez le monarque, qui avait sincèrement apprécié ses beaux-frères, jadis.

À la vérité, il n’était pas risqué pour lui de parler avec la jeune femme de ce qu’il faisait - au pire elle se tairait à cet égard, ce qui ne changeait pas la situation; au mieux, elle en parlerait à son oncle, et contribuerait peut-être à peindre un portrait plus humain du roi auprès des frères Martell. « J’essaie sans succès d’écrire à ton oncle. Il semblerait que toutes mes leçons de rhétorique et mes heures passées à lire et composer me font défaut. »

Nymeria avait quitté le balconnet, où les reflets lunaires éclairaient sa peau de façon exquise. Rhaegar jeta un regard à son brouillon, et mit sa plume de côté. Il sourit lorsqu’elle lui demanda s’il avait mangé. « À croire que vous allez tous vous y mettre. Si ça continue, je devrais nommer un nouveau poste à mon conseil, chargé de mon horaire alimentaire. » Sa voix était amusée, tout comme ses yeux. « Il n’empêche que tu as raison. Je n’y arriverai pas ce soir, de toute manière. Peut-être demain. » Il la suivit du regard, et du pas, lorsqu’elle prit place près du balcon, la dominant de sa haute stature. Un vent frais soufflait sur la capitale, peignant de délicieux frissons sur la peau de la jeune femme. Le roi retira sa propre longue veste, qu’il posa sur ses épaules délicates. Il sourit « Une première, pour toi, qu’un homme veuille te couvrir de vêtements supplémentaires. » Le ton, légèrement moqueur, n’était pas dénué d’affection, car il avait appris à apprécier la compagnie de l’ambassadrice, cette dernière année. « J’ai peine à croire qu’il y a presque un an que tu résides à Port-Réal. » Les lunes défilaient et ne se ressemblaient pas, et semblait-il que les années s’accumulaient sans que le roi en prenne conscience.

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les milles et une nuits.



Rhaegar Targaryen & Nymeria Sand

Elle marchait pensivement dans ces lieux, elle n'aurait qu'à attendre un peu, ce n'était pas la mort. Elle avait passé sa journée à cela, elle n'était plus à quelque minutes prêt. Il y avait des jours où elle enchaînait les rencontres importantes et des jours, comme celui-ci, où elle se promenait dans les Jardins du Donjon-Rouge, dans le silence, le calme, libre de réfléchir à ce qu'elle aurait à faire, ce soir et demain. Parfois, pendant ces moments, elle prenait le temps d'écrire à sa famille, d'autre fois elle s'entraînait loin des regards avec son ancien amant, Nakhti, qui avait pris la peine de tout abandonner pour venir jusqu'ici et s'improviser garde de l'aspic. Ironie qui lui avait toujours plus qu'avoir des gardes, alors qu'elle se savait plus redoutable que tous ses gardes, même Baeron qui était un ancien gladiateur à Essos. Parce que Nymeria ne faisait pas dans les règles lorsqu'elle se battait et si elle pouvait vous planter une dague dans le dos, elle n'y réfléchirait pas à deux fois et le ferait. Elle songeait à cela, sa vie à la Capitale ne l'avait pas ramollie sur ce plan là, elle continuait bel et bien ses entraînements, loin des regards, encore qu'elle n'avait jamais caché cet aspect à son roi. Pourquoi l'aurait-elle fait ? Il connaissait Dorne et ses moeurs, elle était fière aussi de ses capacités à pouvoir se défendre et même se battre, tout en sachant rester digne et droite. Elle ne le cachait qu'à la Cour où ces choses là auraient été plus que mal vu.

Finalement, il lui confiait ce qu'il faisait et elle souriait, amusée par ce qui semblait lui prendre son temps jusque dans ses appartements à la tombée de la nuit.

- Hm... Si seulement tu avais sous la main, une personne pour faire la liaison entre la Couronne et Dorne... Oh mais attends...

Une remarque un peu sarcastique, l'aspic n'était après tout pas que douceur et tendresse, elle pouvait parfois être un peu plus mordante, bien qu'en ce cas, ce n'était aucunement par méchanceté mais par amusement, tout simplement. Elle riait un peu, était-il si fatigué que cela ? Un sourire affectueux en sa direction, elle était à la capitale pour être la parole de Doran Martell et faciliter communication et liaison pour le mariage, pas juste pour espionner Viserys Targaryen et s'assurer qu'il ne serait pas un mauvais parti pour Arianne Martell.

- Nous nous inquiétons simplement pour notre roi, on ne peut nous le reprocher. Tu te dois bien d'être au meilleur de ta forme pour prendre toutes les décisions qui t'incombent, on ne peut nous en vouloir de vouloir t'apporter un peu de notre aide, si maigre soit-elle.

Elle était toujours amusée, malgré les paroles un peu piquante du roi. Mais il fallait bien que certaines personnes pensent à lui, puisque lui, était constamment occupé à penser aux royaumes qu'il gouvernait. Il déclarait aussi qu'il n'y arriverait pas ce soir, l'avait-elle coupé à ce point dans son travail ? Elle le sentait aussitôt près d'elle. Nymeria pouvait agir de façon douce et délicate, mais elle n'était pas une femme fragile et frêle, bien au contraire. Elle pouvait être si dure que la roche, elle était comme toute dornienne, une femme fière qui estimait ne pas nécessiter de la protection d'un homme à tout instant. Ses gardes n'étaient là que pour dissuader mais s'il fallait se battre, elle serait sûrement la première à sortir les armes. Mais le roi venait à poser sa longue veste sur ses épaules, ce qui l'amusait aussi, alors qu'elle relevait le regard vers lui, bien plus grand qu'elle, il la dominait de quelque têtes.

- Quelle ironie que celui qui me couvre d'un vêtement soit aussi mon meilleur amant.

Son meilleur amant, elle ne cachait pas ces choses là, elle n'en n'avait pas besoin, et il fallait aussi dire qu'elle aimait flatter les gens. Elle aurait pu se vexer de sa réflexion, si elle était plus chaste. Mais pourquoi se vexer d'un fait ? Il n'y avait aucune insulte à ses yeux dans le fait de partager sa couche avec nombreuses personnes, elle était une bâtarde, n'avait aucun compte à rendre, à qui que ce soit. Alors elle s'en amusait, pourtant susceptible, les dorniennes n'étaient pas à prendre à la légère et un mot mal tourné pouvait réveiller une véritable furie. Mais c'était assez drôle tout de même. Elle tenait de sa main libre cette veste chaude sur ses épaules, elle en appréciait tout de même la chaleur, ainsi que l'odeur typique de son dragon qui s'en dégageait.

- Et pourtant, voilà bientôt une année. Le temps passe vite. Dans quelque lunes, ton frère épousera ma cousine et ma mission s'achèvera. Je m'en retournerai à Lancehélion et nous n'aurons plus que nos souvenirs pour nous réchauffer la nuit.

A moins qu'elle ne se retrouve un amant, elle doutait toute fois qu'elle trouverait meilleur amant, à la fois attentionné et dont elle serait si proche. Si elle avait toujours fait une différence entre la sexualité et l'amitié, les deux liés étaient aussi une très bonne chose, une meilleure alchimie, peut-être. Elle ne s'était pas posée la question, trop fière pour s'avouer quelconque sentiments envers le dragon, trop fière pour le reconnaître, farouchement indépendante, quand bien même ces sentiments étaient pourtant bien présents et bien encrés. Toute fois, si l'aspic en parlait, c'était bien que cela la trottait, ce fait.

Elle relâchait toute fois sa prise sur ce vêtement sur ses épaules, il pouvait tenir seul, elle se retournait juste pour venir voler un baiser au roi. Pouvoir le saluer plus convenablement à son goût.

- Une année bientôt que chaque soir, je me rends dans tes appartements. Plus de choses se sont passées qu'on ne pourrait le croire.

Une nouvelle amitié, qu'elle songeait solide, elle avait même changé d'avis sur le roi, elle avait d'abord éprouvé une rancoeur à son égard vis-à-vis d'Elia, jusqu'à ce qu'ils mettent des mots sur cela. Et elle avait pris le temps de le comprendre et de lui pardonner pour ça. Parce que sous sa couronne, il restait un homme comme tout autre, avec des envies, des pulsions. Qui était-elle pour juger ça ? Alors qu'elle était la première à céder à toutes ses envies et pulsions. L'aspic avait aussi beaucoup mûri à la capitale et la proximité avec le roi n'était pas anodine. Elle déposait un nouveau baiser, sur sa mâchoire cette fois. Puis un autre baiser, dans son cou, un peu taquine elle aussi. En un an, il lui semblait aussi plus apaisé, en un sens, maintenant, que lorsqu'ils avaient commencés cette relation secrète. La loyauté de l'aspic aussi avait changé, quand autrefois elle ne jurait que par sa famille, elle était désormais loyale aussi au roi, bien qu'Oberyn Martell resterait le premier à son coeur, le roi avait aussi une place particulière et avait sa loyauté, chose dont peu pouvaient se vanter. Mais c'était surtout parce qu'elle le voyait suffisamment à l'oeuvre pour avoir confiance en lui et ses jugements, parce qu'il comptait assez pour qu'elle ne soit pas juste l'aspic fourbe et manipulatrice, mais aussi et simplement Nymeria Sand, l'amie qui ne ferait pas faux bond et qui serait prête à tout pour aider ses proches, qu'importait le danger de la mission. Elle flirtait avec le danger depuis toujours, alors un peu plus, un peu moins, quelle importance ?

Si elle devait espionner pour lui, elle le ferait. Si elle devait approcher certaines personnes et obtenir certaines informations, elle le ferait. Et si elle pouvait lui permettre de souffler un peu chaque soir, elle le ferait, elle le faisait même.

- C'est étrange, j'ai l'impression que c'était loin, la fois où tout ceci a commencé, alors que je me rappelle encore le jour de mon arrivée comme si c'était hier.

Elle ne comprenait pas cette curieuse impression, assez contradictoire.

- Enfin, soit. Tu devrais songer à manger un peu, je ne voudrai pas t'épuiser alors que la soirée ne fait que commencer.

Elle ne pouvait guère appeler servants et cuisiniers pour lui, elle aurait du ouvrir la porter et les appeler alors qu'elle n'avait, techniquement, rien à faire en ces lieux. Elle relevait le regard vers le monarque, un sourire toujours amusé sur ses lèvres charnus alors qu'elle le regardait attentivement, détaillant les traits de son visage qu'elle ne connaissait que trop bien désormais, ces yeux fatigués, ces traits qui, malgré son âge, restaient tout de même assez jeunes et qui, en dépit de la fatigue, restaient noble. Rhaegar était beau, c'était indéniable et la fatigue et l'âge ne semblaient pas avoir d'emprise sur ce fait. Elle était tombée sous le charme à cause de cela, la première fois qu'elle l'avait véritablement vu, cette noblesse, dans l'attitude et sur ses traits, cette beauté atypique que l'on prêtait aux Targaryen. Et même après une année bientôt à ses côtés, elle continuait à l'admirer. Son regard parlait sûrement pour elle.

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Rhaegar Targaryen & Nymeria Sand


« Hm... Si seulement tu avais sous la main, une personne pour faire la liaison entre la Couronne et Dorne... Oh mais attends... » Il sentit, clair comme l'astre lunaire les entourant de ses pâles rayons, le ton amusé teintant la remarque ironique de son amante. Son regard s'attarda sur celle qui le taquinait, et il se fit pensif, ne relevant pas sa remarque. Comment lui expliquer, en vérité, alors qu'elle n'était qu'une enfant lors des tragiques événements entourant la rébellion, et que depuis, le prince vif-argent était devenu roi, appréciant la texture des silences s'installant entre ses sujets, et entre le monarque et les suzerains des Sept Couronnes.

Le silence en disait souvent plus long que la parole, et, hors de leurs relations diplomatiques avec la Couronne, celui des deux princes Martell faisait écho à la fraction de secondes où un serpent décide s'il va mordre. Les fiançailles entre Arianne Martell et son frère avaient tout de même été conclues, rompant le silence, renouvelant, il l'espérait, l'alliance traditionnelle entre leurs deux familles.

Elle était belle, et elle était sienne, autant qu'un aspic en était capable. Le roi détailla ses traits, pour l'instant rieurs, alors qu'elle se perdait presque sous sa veste. « Quelle ironie que celui qui me couvre d'un vêtement soit aussi mon meilleur amant. » Plus jeune, il aurait répliqué, goguenard, qu'il espérait bien être le seul. Il avait longtemps été possessif, bien qu'il aie lui-même longtemps résisté de marcher au pas. Depuis, il savait que s'il lui incombait de veiller sur tous ses sujets, aucun d'entre eux ne lui appartenait véritablement, et certainement pas la jeune femme qui le défiait si souvent du regard. Rhaegar rit, un rire doux et sincère. « J'ai longtemps aspiré à l'excellence; exceller en tout, pour tout, c'était mon souhait, plus jeune. Exceller aux armes, à la rhétorique, à la poésie. Semblerait-il que je doive y ajouter mes draps. » Il souriait toujours, amusé.

Cette soirée serait teintée, semblait-il. À demi-teintée de rires entre les deux amants complices; et d'une mélancolie ressentie trop tôt pour un événement redouté. En vérité, leur relation des dernières lunes lui manquerait davantage qu'il n'oserait l'admettre. S'il avait été un jeune homme passionné et impulsif, le dragon était devenu un homme plus sage et retenu, chez qui le domaine émotif avait crû en un riche jardin intérieur, verdoyant mais caché. Il n'aurait pu, contrairement à certains puissants que l'histoire reconnaîtrait comme lubriques, aller à tout vent, partager sa couche avec des amantes passagères. Contenté, il aurait mis sa réputation en péril, entachant sa famille. Le roi avait passé trop de temps à s'évertuer à racheter ses erreurs pour oser mettre la couronne en danger pour le plaisir de ses sens.

Lorsque les visites de l'aspic s'étaient faites régulières, l'homme aux yeux améthyste avait été surpris de la hâte qu'il ressentait dans l'attente; il y avait longtemps qu'il n'en avait pas ressenti. Avec le temps, sa jeune amante s'était rapprochée de lui, autant qu'il l'autoriserait à le faire. Il sourcilla à sa remarque, mais ne répliqua pas, pensif. Les doigts de Nymeria avaient quitté sa veste, révélant la naissance de sa gorge fine dont le roo connaissait le grain par coeur; il l'avait exploré avec ardeur. Accueillant le baiser rapide posé sur ses lèvres, il lui sembla, un instant, être enveloppé du parfum enivrant qui suivait toujours la jeune femme lorsqu'elle visitait ses appartements.

Il avait encore les yeux à demi-fermés, savourant ce premier instant de douceur de la journée, lorsqu'il se tourna vers elle avec la puissante grâce d'un fauve. « Peut-être que ce sera toi que je nommerai au Conseil pour veiller à mon bien-être, » plaisanta-t-il, un éclair de malice se glissant dans son regard. « Mais pas de plats de Dorne s'il vous plait, ma Dame, uniquement le vin du Sud. » Le roi connaissait assez Nymeria pour savoir qu'elle trouverait bien un instant de vulnérabilité chez son amant, plus tard, pour lui faire payer sa pique à l'égard de Dorne.

Le regard du roi mélancolique se refit pensif, lorsque la jeune femme lui fit remarquer que plus de choses s'étaient passées qu'on ne pourrait le croire, en un an. « Une année, oui. Et moins de choses se sont passées qu'on pourrait le souhaiter. »  Il sentit, sur sa mâchoire, le toucher caressant des lèvres de la belle, qui parcourut sa peau pour se loger dans son cou. Un long frisson parcourut son échine, car s'il prenait plaisir aux visites de Nymeria depuis un an, aucune monotonie ne s'était installée entre eux, malgré tous les voyages que les amants avaient pu entreprendre sur la peau de l'autre. Le désir se glissa dans son regard, un désir impérieux, chez un homme pour qui le commandement n'était jamais devenu un fardeau. « Tu présentes d'excellents arguments pour que je trouve un moyen de te faire rester, » lui murmura-t-il à l'oreille, caressant le creux de son cou d'un de ses doigts de musicien. Il fallait dire que la jeune femme avait un visage à en damner un saint - Doran Martell savait ce qu'il faisait lorsqu'il l'avait envoyée à Port-Réal.

Il entendit sa réflexion, uniquement contradictoire en apparence. « Tu es restée égale à toi-même, tout en devenant une personne différente au contact des intrigues de la Capitale. C'est un sentiment que j'ai entendu plus d'une fois.  » Peu de gens s'étaient toutefois retrouvés propulsés aussi drastiquement au coeur des intrigues de la Cour que Nymeria l'avait été - et elle s'était adaptée au proverbial nid de vipères comme l'aspic qu'elle était, évoluant parmi les intrigants et les courtisans dans ses éternelles robes composées de voiles, certains plus transparents que d'autres.

« Enfin, soit. Tu devrais songer à manger un peu, je ne voudrais pas t'épuiser alors que la soirée ne fait que commencer. » Rhaegar soupira de façon théâtrale, et attira la dornienne à lui, le visage étiré d'un sourire carnassier. « Je vois que tu prends tes futures responsabilités au sérieux. Soit. » Il attrapa distraitement un fruit, tendant une orange sanguine à la jeune femme. Ses préférées, il le savait; le roi se gardait informé.

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Rhaegar Targaryen & Nymeria Sand

Il ne répondait pas à sa réflexion sur les liaisons entre Dorne et la Couronne. Elle était là pour ça, elle était la porte-parole officielle du prince Doran Martell. Mais il ne répliquait pas, sûrement le sujet n'était pas à évoquer pour l'heure, elle ne s'attardait donc pas dessus, convaincue que s'il le souhaitait, il reviendrait dessus. Mais elle n'aurait pas aimé être là, ici, et finalement inutile si le Roi n'avait pas besoin des services officiels de l'aspic. Le plaisir de la chair était une chose mais son travail devait, en soi, primer sur le reste. Il le ferait tôt ou tard, ou peut-être pas, elle trouverait bien un moment de relever le sujet si lui ne le faisait pas.

Il lui confiait plutôt avoir aspiré à l'excellence en tous les domaines et si elle savait que son roi n'avait pas véritablement pris la peine d'ajouter de nouvelles conquêtes à sa liste ces quinze dernières années, elle fût surprise qu'il se sous-estime à ce point. Autant qu'elle aimait être flattée, l'aspic brossait dans le sens du poil quand elle le jugeait nécessaire ou utile, elle pouvait être peu avare en compliments lorsque la personne concernée le méritait - ou lorsqu'elle attendait quelque chose de particuliers de cette personne - mais n'attendant rien de particuliers du roi, elle jugeait simplement que celui-ci les méritait. Et surtout, ces compliments l'avaient fait sourire et c'était peut-être l'une des seule chose, au final, qu'elle attendait du roi. Sourires, rires, un peu de joie.

- Tu devrais. Je n'y serai pas retournée tant de fois si tu n'excellais pas. Bien des hommes rêveraient d'une dornienne, sûrement plus encore d'une aspic, dans leur lit mais c'est une nuit, toute au plus, que nous accordons. Et pourtant, voilà une année que je ne manque aucune occasion de retourner dans tes draps... et dans tes bras. Ne crois pas que c'est parce que tu es roi que cela arrive. Et c'est bien pour cela que je n'ai guère envie de partager mon trésor.

Après tout, fille d'un prince, ambassadrice de Dorne, porte-parole de son oncle, elle était suffisamment couverte et sa famille savait répondre à ses besoins financiers, et quand elle était trop gourmande, elle savait exactement à qui il convenait de soutirer quelque chose, par un sourire ou simplement une illusion qu'elle pourrait être leur pour une nuit - ce qui, de toute évidence, n'était pas arrivé ces dernières lunes. Quand en public elle s'était affichée au bras du Bâtard de Lamarck, Aurane Waters, en privé, les choses étaient bien plus compliquées. Et si les premières semaines elle avait trouvé un certain amusement dans les bordels, elle n'y avait pas remis les pieds depuis fort, fort longtemps. Ca n'était pas pour rien. Avec qui aurait-elle pu développer telle complicité et tel plaisir en plus de cela ? Elle y songeait alors. Depuis combien de temps déjà, ne partageait-elle la couche que du roi ? Elle qui avait toujours mille et un amant et amante, se retrouvait bien discrète sur le sujet. Presque comme une prise de conscience. La journée, elle travaillait ou se promenait, le soir, indéniablement, elle se retrouvait ici. Elle se faisait alors songeuse sur cela avant qu'il ne reparle. Son amant actuel lui suffisait amplement pour qu'elle ne recherche pas d'autres plaisirs, c'était tout aussi simple, plus besoin de vaquer de couche en couche à la recherche d'un plus grand plaisir, si elle avait trouvé ici ce qu'elle recherchait depuis tant d'années. Et qu'il ait une couronne n'y changeait rien, puisque fort heureuse de sa condition, de son nom et ce qu'elle avait déjà. Quant au trésor, Nymeria était une femme particulièrement exclusive - bien qu'elle ne le rendait jamais, encore que cette fois, le roi n'ait pas à s'inquiéter - si jamais il avait à s'inquiéter - d'une concurrence. Elle pouvait être douce et à la fois possessive dans ses mots, quitte à comparer le roi dragon à un trésor qu'elle aurait mis des années à chercher, pour enfin le trouver - ça n'était pas pour le confier à quelqu'un d'autres. Elle se faisait ainsi possessive, sans honte, elle ne s'en cachait pas alors qu'elle venait à chercher quelque baisers.

« Peut-être que ce sera toi que je nommerai au Conseil pour veiller à mon bien-être, »

Elle eût un petit rire, amusée. C'était si visible que cela ? Elle voulait le voir sourire, toujours plus. Dans un certain sens, parce que ses sourires la rendait curieusement heureuse et satisfaite, comme si, quelque part, elle avait accomplie une mission tacite. Le rendre heureux, le faire sourire. Elle ne répondait rien toute fois sur l'instant.

« Mais pas de plats de Dorne s'il vous plait, ma Dame, uniquement le vin du Sud. »

Elle haussait alors un sourcil, à la fois piquée et amusée. Mais il était vrai que les westerosi avaient peu l'habitude des plats de Dorne, trop épicés disaient-ils, trop atypique.

- Il n'y a peut-être que les dorniens pour savoir savourer les plats de Dorne.

Car en comparé, tous les autres plats paraissaient fade à ses sens. Mais elle se rendait aussi compte d'un certain double-sens à ce discours qui l'amusait, plus coquin peut-être. Son sourcil levé parlait peut-être pour elle, ou peut-être pas. Elle était de bonne humeur en tout cas, elle espérait que cette bonne humeur déteindrait un peu sur lui, une autre façon de se détendre pour la soirée.

Et voilà une année qui s'était coulée et elle regrettait presque que tout soit passé si vite, comme si le couperet allait tomber. Elle n'aurait pas cru ne pas vouloir rentrer à Dorne alors que les jours s'approchaient et qu'à ses débuts, la seule chose qu'elle souhaitait, était de retourner vers sa principauté, sous le chaud soleil, les pieds dans le sable chaud, ses amis, les danses... Pourtant maintenant cela semblait arriver trop vite, comme si elle n'avait pas assez profité de ces instants à la Couronne, comme si quelque chose - ou plutôt quelqu'un - lui manquerait indéniablement. Elle ne se privait pas de baiser contre la peau chaude, douce et légèrement parfumée de son roi, cette peau qui lui manquait curieusement à chaque fois qu'ils partaient à leur petits voyages. Lui parce qu'il était roi, elle parce qu'elle cachait ses arrières à Lamarck ou parce qu'elle se rendait à Peyredragon visiter les appartements de Viserys lorsque celui-ci était trop occupé pour s'en rendre compte. Elle ne se privait de rien, la vie était trop courte pour ça. Un baiser en amenait toujours un autre. La passion l'habitait, purement et simplement.

« Tu présentes d'excellents arguments pour que je trouve un moyen de te faire rester, »

Elle frémissait, alors que la veste du roi était sur ses épaules et la réchauffait et le contact de son doigt n'arrangeait rien. Elle n'était plus une jouvencelle, mais il y avait des endroits sensibles, des points sensibles, des lieux plus propices à lui arracher un soupir que d'autres, son cou faisait parti de ses endroits sensible. Mais au delà de ce frémissement, elle souriait. Lisait-il dans ses pensées ?

- Mon roi désirerait-il encore ma présence après la fin de ma mission ? Si tel était le cas, qui serai-je pour lui désobéir...

L'idée de rester ici plus longtemps lui plaisait. Continuer cette petite relation, loin des regards. Servir le roi lui plaisait, étrangement. Car il ne l'opprimait pas, n'exigeait jamais d'elle plus que ce qu'elle était prête à lui offrir. Il n'exigeait pas sa loyauté de vive voix, même si cela aurait du être une évidence face à un roi, il savait qui elle était et de qui elle était la fille et il ne lui avait jamais rien exigé, c'était pour cela qu'elle avait fini par presque ployer le genou face à lui, cette liberté de faire ses propres choix, ses propres décisions. Car elle était convaincue qu'il le savait, si on pensait qu'elle tenait plus de Doran Martell que d'Oberyn, elle était la digne fille d'Oberyn, plus sournoise, imprévisible. Mais il ne l'étouffait pas, ne lui posait aucun carcan et c'était de son propre chef qu'elle s'était décidée à lui être loyale et fidèle, car à ses yeux, il le méritait. Elle n'avait jamais eu à lui dire, songeant que son comportement parlerait pour elle, puisqu'elle ne lui cachait rien, jamais, à moins que cela ne concerne directement les affaires des Martell.

- Crois-tu que ce n'est que grâce à la Capitale, que je suis devenue différente ? Mon oncle m'a envoyé car il savait qui j'étais, envoyer une aspic dans un nid à vipère ne présentait rien de véritablement risqué, c'était l'un de mes jeu favoris à Lancehélion et, mon doux roi, croyez bien que cela ne change guère de ma natale Volantis où les complots se faisaient ingénieux si l'on voulait survivre. Je pense que tu n'es pas pour rien dans ces changements, j'aime ton calme, il contraste avec mon impulsivité. Je le dis peu souvent, mais comme avec mon oncle, j'aime à apprendre de tes gestes et tes paroles.

Mais la Cour avait ses propres intrigues il était vrai, mais elle ne consentirait jamais à dévoiler ses faiblesses, pas même à son propre père. Ni ses faiblesses, ni ses craintes, ni ses peurs les plus enfouies. Bien qu'une commençait à naître, qu'elle tentait d'étouffer ; comment revivre à Lancehélion comme si de rien était, après avoir connu telle complicité et passion auprès du roi ? Puis elle lui confiait une chose importante, qu'elle ne dirait pas à n'importe qui : elle le regardait, l'observait, prenait note non pas pour le rapporter, mais pour prendre exemple. Prendre exemple sur son calme à toute épreuve, au moins en apparence, prendre exemple sur sa patience, parfois même sa froideur quand elle, toute dornienne qu'elle était, s'abandonnait tôt ou tard à la colère et l'impulsivité, la violence et l'arrogance. Les choses ne pouvaient donc que changer en sa présence, puisqu'à l'instar de Doran Martell, certaines choses déteignaient sur elle : mais cela ne considérait jamais que l'aspect politique et non l'aspect privé et intime.

Il l'attirait à elle, alors qu'elle espérait qu'il se nourrisse un peu. Le voilà, ce sourire. Les voilà plutôt, ces sourires et rires, loin des responsabilités que la couronne incombaient.

- Si le roi me confie une mission de cette importance, je l'accomplirai, sa santé n'est pas sujet à plaisanterie.

Elle essayait d'être sérieuse quelque secondes mais un rire venait tout de même gâcher son sérieux. Elle était revenue à lui après avoir posé sa coupe de vin et prenait le fruit qu'il lui tendait. Une orange sanguine.

- Il n'y a donc pas que le vin, que tu amènes de mes contrées.

Une autre marque qu'elle savait reconnaître et apprécier. Aurait-elle du se montrer avec un peu plus de réserve ? Non, qu'importait. Elle devait toujours se mettre sur la pointe des pieds pour espérer pouvoir embrasser son roi, si grand en comparé, mais elle le faisait. Elle lui volait un nouveau baiser. Puis un autre encore.

- Tes lèvres m'ont manquées, aujourd'hui.

Elle se remettait sur ses jambes, pour entraîner le roi dans sa marche vers l'intérieur des appartements, abandonnant les balcons pour l'instant. Elle n'avait jamais vraiment cru qu'on puisse les apercevoir depuis ces balcons mais elle ne s'était pas encore risquée non plus à y aller pour regarder tout autour d'eux pour vérifier qu'en effet, personne ne pouvait les voir.

- Alors ainsi, mon roi aimerait me faire rester à la Capitale ? Je dois dire que l'on est fort bien accueilli, tel accueil donne forcément envie de s'éterniser en ces lieux. Le soleil est moins chaud, mais on s'y habitue. Quant aux draps, je dois dire qu'ils sont très... confortable.

Et de toute façon, l'aspic avait une peau non pas semblable à celle des Martell, mais la peau de lait que l'on prêtait aux valyriens de Volantis, elle ne pouvait donc pas se plaindre que le soleil ici la rendait plus pâle tant il était moins vif. Elle riait un peu, une fois encore. Sa bonne humeur semblait s'accentuer en ces lieux, comme si elle pouvait enfin être décontractée elle aussi, souffler d'une journée à porter un masque. Elle regardait l'orange sanguine dans sa main, puis dans l'autre, la main du roi qu'elle avait attrapée pour l'entraîner avec elle. Elle songeait alors à Dorne, puis finalement la Couronne, comme si un choix devait se faire. La Couronne ou Dorne ? La vie politique, les intrigues de la Couronne, son roi le soir, ou Dorne, sa terre qui l'avait fait renaître et à qui elle devait tout ? Choix drastique, jusqu'à ce qu'elle se rappelle que, bâtarde, aucun véritable choix ne lui incombait comme à un autre noble. Son coeur lui soufflait toutes les qualités que l'on trouvait à la Couronne, surtout ses nuits. Elle abandonnait donc ces pensées.

- Je me demande juste quelle raison officielle pourrait me faire rester.

Question qui méritait réflexion, ne trouverait-on pas étrange si après sa mission elle restait ici ? Puis elle levait les yeux au ciel finalement, le roi plaisantait sûrement, très probablement, même. Mais s'il voulait vraiment qu'elle reste, elle aurait volontiers réfléchis à une raison pour. Puis elle se rappelait du but qu'elle s'était donnée, soi distraire le roi. Elle se rappelait de sa bonne humeur, elle aurait bien toute la journée pour songer à cela. Amusée, finalement, par le fameux poste fictif au conseil , elle prenait un raisin parmi les fruits, ne se gênant pas pour le présenter à ses lèvres.

- Mon travail est effectif dès maintenant...

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« Il n'y a peut-être que les dorniens pour savoir savourer les plats de Dorne. » Encadré par ses fins sourcils élégamment relevés, le regard de la belle se faisait taquin. Le roi commençait à connaître assez la jeune femme pour savoir quand un double-sens se glissait dans son discours, et combien doux celui-ci était-il. « Ce que j'aime savourer de ta terre d'adoption n'est aucunement culinaire », dit-il, sourire aux lèvres. Savourer, c'était le mot. Il savourait les moments passés en la compagnie de la Dornienne, s'en délectait en sachant que leurs jours ensemble étaient probablement comptés. Secrète par nécessité et pour les impérieuses apparences, leur relation tirerait à sa fin si l'aspic ne restait pas à Port-Réal, et, malgré toute sa bonne volonté et les plaisanteries qu'il était prêt à faire, Rhaegar était un roi d'abord, un père ensuite, et finalement un amant; la Couronne et sa Maison demandaient qu'il en soit ainsi. Il n'était plus un jeune homme impulsif à peine sorti de l'adolescence, et ne mettrait plus jamais en danger le trône et sa famille, aussi plaisantes soient les moments passés avec sa belle.

Sa belle qui, disait-elle elle-même, aimait apprendre de ses gestes et de ses paroles. Sans le vouloir, elle lui renvoytait le signe des années qui s'étaient écoulées pour le roi, qui n'avait lui-même pu apprendre de personne, sinon du contre-exemple que lui avaient donné les quinze dernières années de règne de son défunt père le roi. Nymeria était jeune, en vérité, peu importe l'air farouche qui occupait ses traits nobles lorsqu'elle défendait la terre de son oncle le prince ou lorsqu'un bellâtre croyait lui faire la leçon sur la place d'une femme à la Cour. À quelques années près, à son âge, il avait provoqué la naissance d'une guerre civile, dont il porterait les cicatrices et les plaies inguérissables jusqu'à la mort. Il ne releva pas la remarque, aussi flatteuse pouvait-elle être, mais Nymeria devait être habituée au manque de loquacité occasionnel du monarque. Avec elle, il pouvait se permettre de retourner à son naturel pensif et réfléchi, et ne pas porter ce masque plaisant qu'il portait à la Cour. Le prince bien-aimé avait à l'époque la réputation de toujours trouver le bon mot; le roi qu'il était devenu n'avait pas failli à sa notoriété.

Il la laissa l'entraîner dans ses appartements, à l'abri du vent froid de la nuit et du regard jaloux des étoiles. Une remarque, anodine en apparence, en disait pourtant long sur la durée de leur relation incongrue. Si Nymeria s'était montrée féroce et fière, lors des premières semaines passées ensemble, elle était désormais égale à elle-même, indomptée et toujours redoutable, mais capable d'avouer ces quelques traces. Tes lèvres m'ont manqué, aujourd'hui. Doux sentiment, en vérité, car si le roi se permettait parfois quelques instants d'égarement, il ne s'autorisait que bien peu de distraction.

« Je me demande juste quelle raison officielle pourrait me faire rester. » Rhaegar leur versa de nouvelles coupes de vin, lui tournant le dos. Le roi avait longtemps eu la réputation d'avoir réponse à tout, mais plus le temps passait, plus les problèmes auxquels il faisait face demeuraient sans réponse; le départ prochain de la Dornienne en faisait partie. Au-delà des plaisanteries qu'il voulait bien laisser franchir ses lèvres, il faudrait une raison véritable pour justifier le fait que Nymeria reste à la Cour du roi. Il releva un sourcil, l'air suggestif. « Toi qui froisses les draps avec autant de talent, si tu savais bien les remettre en place, tu pourrais rester comme dame de compagnie. » Il évita la pelure d'orange sanguine qu'elle lui lançait, un air courroucé au visage. « Je plaisante, tu le sais bien. Oberyn va prochainement venir à la Cour. N'intègreras-tu pas son entourage, justifiant ta présence prolongée? »

Rhaegar croqua le raisin que la jeune femme lui présentait, et se saisit de sa main pour en baiser le poignet. Il fixa son regard sur elle, ce faisant, parcourant du long du doigt les frissons qu'il voyait apparaître sur sa peau. S'il pouvait s'avérer un amant débridé, il était d'humeur patiente ce soir. Se relevant, il se défit de la doublure de sa veste, révélant sa tunique blanche ceinturée d'argent. Il porta sa coupe à ses lèvres, et détailla les courbes de la silhouette de la demoiselle australe. Elle était capable d'autant de douceur qu'elle pouvait se révéler dure, voire même cruelle. « J'espère que nous pourrons régler cette question avant qu'elle devienne problématique. Tu partages, après tout, ton trésor avec l'ensemble du royaume. »

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Il y avait des fois où l'aspic ne savait sur quel pied danser avec le dragon. Peut-être était-ce ce qui poussait sa curiosité, la poussait à rester, car même après une année, Rhaegar avait encore quelque part d'ombre, il fallait aussi dire que Nymeria avait pris son temps pour le découvrir, peu à peu, sans trop le forcer, prenant les choses comme elles venaient. Il y avait des fois, ainsi, où elle le laissait mener la danse, où elle ne voulait pas le brusquer, d'autre fois où c'était elle qui, plus sournoisement peut-être, se reprenait à mener cette danse langoureuse.

On ne pouvait dompter une aspic, tout comme elle savait qu'on ne pouvait dompter un dragon. Croire qu'on le pouvait était totalement stupide. L'un comme l'autre étaient trop attachés à leur indépendance et liberté de mouvements, et parce qu'elle n'aimait pas qu'on l'entrave ou la force à faire quoi que ce soit, elle avait compris qu'il devait en être de même avec le dragon. Mais ils pouvaient continuer à se chercher et continuer cette petite danse à leur rythme. Les règles avaient été établies entre eux, dont certaines étaient tacites, d'autres plus évidente comme la nécessité de garder secrète cette relation. Cela lui convenait, elle n'avait pas besoin de le crier sur tous les toits et cela rendait plus facile ses mouvements et ses rencontres à la Cour. On n'essayait pas de l'épier, on ne se doutait pas qu'un mot sur le roi était faussement négligeant pour pousser les autres à dire ce qu'il pensait du roi, prêcher le faux pour savoir le vrai. Et si cela ne lui avait pas convenu, elle aurait tout simplement arrêté ses visites nocturnes. Mais elle y avait pris goût et ne s'en lassait pas, chaque nuit était différente de la précédente.

Elle plissait le nez à sa réflexion, surtout, être dame de compagnie. De qui, exactement ? De la reine ? Rhaella vivait à Peyredragon la plupart du temps, cela n'aurait pas aidé l'aspic à rester proche de son roi et elle était trop vive d'esprit, quand bien même la mère de son père avait été l'une des dame de compagnie de Rhaella en son jeune temps et quand bien même on disait que Nymeria ressemblait à sa grande mère paternelle, elle doutait pouvoir s'occuper de pots de chambre ou de refaire un lit chaque matin.

- Ta chère mère ne vit-elle pas à Peyredragon la plupart du temps ? Et me verrais-tu, abîmer mes ongles et mes robes en travaillant de la sorte ? Avec une arme, oui, mais en aidant une lady à mettre sa robe ? Allons, je suis faite pour la politique, pas pour être de bonne compagnie auprès d'une dame, si agréable soit-elle.

Elle était trop orgueilleuse pour ça. Mais l'autre idée lui paraissait plaisante. Quant aux robes de ces dames, Nymeria avait toujours été plus douée pour leur défaire que leur mettre, quand bien même se gardait-elle cette confidence pour elle pour ne pas donner de quoi tourner l'oeil.

- Il est vrai que mon père est toujours très entouré, il ramènera sûrement Ellaria et peut-être une de mes soeur. Alors si l'une d'elle est là, pourquoi pas moi ? Obara est déjà présente elle aussi... Mon père a toujours une escorte, assez nombreuse...

Obara et Nymeria ne se quittaient pratiquement jamais, sinon pour dormir et encore, n'avaient pas été rares les fois où on avait retrouvé les deux jeunes femmes dormant ensemble, comme lorsqu'elles étaient petite et qu'elles étaient arrivées aux Jardins Aquatiques, Nymeria faisait d'horrible rêve et Obara venait dormir avec elle pour l'apaiser, jamais elles ne s'étaient quittées depuis. Nymeria aimait sa soeur presque autant qu'elle aimait son père, rien n'aurait pu les séparer, pas même la mission de l'aspic à la Couronne. Il aurait été inconcevable pour elles de se séparer là. Elle souriait au baiser qu'il déposait sur sa peau, frissonnant à ce contact léger et fort agréable. Elle le regardait ensuite se lever et retirer une couche de vêtement, avec amusement, elle venait à se demander combien de couche de vêtement il pouvait porter en été et combien il en aurait porté en hiver. Ah, les rois et leur parures.

Nymeria finissait d'éplucher son orange, en prenant un quartier et le dégustant sans cacher son plaisir, voilà trop longtemps qu'elle n'en n'avait pas savouré. Mais il avait raison, ils devaient régler cette question alors qu'ils avaient encore un peu de temps devant eux.

- Je ne partage avec personne.

Un ton ferme et assuré : elle partageait le roi, oui. Mais elle ne partagerait certainement pas son amant et elle se fit claire là-dessus ; elle était possessive. Elle partageait aussi l'ami, mais elle ne partagerait pas l'amant pour autant. Rhaegar était bien des choses, il était le roi, il était le père, il était le frère, il était le fils, de ces quatre là, il n'était à elle sous aucune forme, encore que le roi était à la couronne toute entière. Il était aussi l'ami, il en avait bon nombre elle n'en doutait pas, Jon Connington parmi les plus connus. Et il était l'amant et de cela, elle comptait s'assurer qu'il lui resterait, au moins le temps de son séjour.

- Le roi ne m'appartient pas mais l'amant est tout à moi. Et il le restera.

Elle ne semblait pas laisser place à la protestation. Elle s'était à nouveau approchée de lui, rompant la distance qu'il restait entre eux depuis qu'elle avait posé ce qu'il restait des épluchures de l'orange. Une démarche féline, presque dangereuse. Elle ne paraissait plus amusée désormais, pas comme elle l'avait été juste avant, c'était en tout cas un masque puisque ce petit jeu l'amusait grandement. Mais ses traits étaient, elle semblait être sérieuse et comptait bien le lui prouver, quitte à lui arracher par les soupirs que l'amant était sien. Le roi n'était pas sien, le roi était à la Couronne, le roi était à ses affaires, elle consentait à ne pas y mettre le nez, elle consentait à le laisser libre au public. Mais certainement pas l'amant. Félin ou reptilien, tout dépendait de la façon dont on voyait les choses quand la seconde fille d'Oberyn Martell s'avançait vers son amant.

Et s'il la dominait de quelque bons centimètres, l'aspic venait à le défier du regard, comme pour voir s'il allait oser la contredire là-dessus. Nymeria avait toujours été ainsi, peu partageuse, elle aimait avoir l'exclusivité sans la rendre. Sauf dans ce cas où elle n'avait plus à partir en quête de nouvelles sensations, puisqu'elle avait trouvé tout ce qu'elle cherchait dans cette pièce. Sur la pointe des pieds, elle venait à effleurer son nez du sien, effleurer ses lèvres des siennes. La tentation était forte et elle n'avait jamais été très douée pour y résister. Elle prendrait son temps, ce soir-là. Elle prendrait son temps pour l'occuper, elle prendrait tout le temps qu'il faudrait, jusqu'à ce qu'il dise les mots précis qu'elle voulait entendre. Ou ne serait-ce qu'un mot, ce petit oui qu'elle lui arracherait.

Décidément, elle ne pouvait pas rester à distance trop longtemps, la journée était déjà trop longue et ils étaient trop éloignés, autant rattraper tout cela une fois la nuit tombée. Elle posait distraitement l'orange dans sa main sur la table à côté, préférant avoir ses deux mains pour saisir le haut de son amant pour l'attirer contre elle. Elle ne tâcherait pas ses vêtements à cause de l'orange sanguine, ce n'était pas ainsi qu'elle songeait marquer le roi et s'assurer qu'il ne serait qu'à elle, une fois la nuit tombée et les esprits endormis. L'aspic lui volait un nouveau baiser. Le premier d'une longue série. C'était à sa façon qu'elle menait la danse et à sa façon dont elle embrassait les lèvres parfumés du monarque.

- Là est mon trésor.

Elle murmurait contre ses lèvres, reprenant ensuite un baiser plus sensuel que le précédent. Nymeria savait aussi fort bien que lorsque l'on désirait quelque chose ardemment, on attendait pas que cela nous tombe dans la main par miracle. On allait le chercher soi-même.

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Il se souvenait de la première fois où il avait posé les yeux sur la Dornienne. Elle avait le menton relevé, plein de défi, et le regard ombrageux auquel Rhaegar avait si souvent droit. Les yeux du roi s'étaient posés sur elle, et quelque chose s'était brisé en lui. Nul domaine émotif, de bien peu de circonstance en l'occurence, mais plutôt un fin désir, une envie irrépréssible qu'une femme soit sienne, pour la première fois depuis qu'il avait choisi de se consacrer corps et âme à la reconstruction du royaume. Car si le roi avait vieilli, il n'en demeurait pas moins un être farouchement possessif, aussi ironique sa position soit-elle. Le Dragon s'était perdu dans le regard de la jeune femme, ses prunelles violacées s'égarant elles-mêmes sur les courbes de la future ambassadrice.

Un an avait passé, et il avait appris à connaître les moindres recoins de sa peau, perdant ses doigts, sa bouche et son âme, semblait-il, dans les méandres de ses robes parfumées aux accents diaphanes, si caractéristiques de la contrée ensoleillée qui l'avait vue renaître. Un désir impérieux, le seul qu'il avait su ressentir de son existence tourmentée de regrets et de culpabilité. En elle, il avait vu, enfin, cet espoir de se voir, du moins en partie, renaître. Égaré dans ses bras, alors qu'elle se déroutait elle-même dans les draps du monarque, l'éveil de la flamme en lui s'était fait brusquement, demandant son tribut de chair et de feu. Fire and blood. Lui qui, d'ordinaire de glace, se comportait avec froideur, s'était plu à déambuler dans les profondeurs labyrinthiques de ses souvenirs douloureux, après tant d'années. S'il n'avait la prétention de mettre des chaînes au serpent visitant son lit, il savait qu'elle lui reviendrait, cette certitude viscérale ancrée dans sa chair.


Son ton ferme le fit sourire, car le roi avait élevé parmi des hommes qui commandaient le respect qui passait, il l'avait rapidement compris, par la voix. Celle, douce mais décidée, de sa belle, trahissait son héritage noble qui, malgré son statut de bâtarde, lui avait permis de s'intégrer si facilement à la Cour et à ses intrigues. Peu importe qu'elle croie que Volantis ou encore Dorne l'avaient forgée, le Dragon avait assez observé l'Aspic pour comprendre, après ce temps, que ce genre d'aisance, de charisme, n'avait jamais été appris; il s'agissait d'un trait inné chez elle, aussi clair que sa peau à travers ses voiles diaphanes. Le roi l'observait avancer, les déhanchements de sa silhouette semblant faire écho à un rythme qu'elle seule entendait.

Frêle, c'était ce qu'elle semblait être, devant lui et sa stature qui, bien que longiligne, imposait. Il l'observa se mettre sur la pointe des pieds pour l'embrasser, laissant échapper entre ses lèvres une phrase à mi-chemin entre le soupir et l'élocution. « Là est mon trésor. » Après ces lunes, elle avait appris à connaître ce qui faisait trembler le Dragon, ce qui l'enflammait. Il n'aurait su dire ce qui, chez Nymeria, était capable de le provoquer avec autant d'aisance; elle était si jeune, après tout, mais savait déchaîner chez son amant les foudres de qui commandait aux légions. Si l'Aspic voulait lui faire affirmer sa place auprès de lui, il ne la satisferait pas d'une victoire aisée. Ne répondant pas à sa provocation, il se saisit de ses mains. Aucune douceur dans le geste, soudain; en l'espace d'un souffle, il renaissait, passant du souverain las au dragon qu'il était véritablement, s'enlisant avec concupiscence dans cette danse des membres et des sens avec la jeune femme. Effrontée, c'était ce qu'elle était avec lui; égale à elle-même, vraiment. Peut-être était-ce ce qu'il aimait tant chez sa jeune amante, dans un monde où même sa famille pouvait le traiter avec déférence, le mot masquant parfois l'insulte. Fourbe et fière, Nymeria lui montrait son visage véritable, déchênant enfer et damnation sur son amant autant qu'elle était capable de se montrer douce et attentive auprès de lui.

Il sentait la tension, qui remontait jusqu'à sa mâchoire, alors qu'il maintenait les poignets de Nymeria joints d'une main ferme et sans pitié, mais surtout, sans compromis. « Éphémères sont les flammes du Dragon. Les mortels s'y attisent, s'y réchauffent, mais ne les possèdent pas », murmura-t-il à son oreille, le ton fiévreux, le regard impatient. Rhaegar était son amant; mais en vérité, un roi ne dépose jamais sa couronne. Sa main libre se glissa dans les longues boucles sombres de l'Aspic, sûre d'elle, et le Dragon attira le visage de son amante vers le sien. Impérieux et autoritaire, il goûtait à ses lèvres, sa langue valsant aux commissures du sourire de Nymeria. « Je ne marcherai jamais au pas, Nymeria. »

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Rhaegar Targaryen & Nymeria Sand

Nymeria aurait pu ne pas se laisser prendre au jeu. Il la connaissait, désormais, assez pour savoir comment la provoquer et ce que ces provocations pouvaient donner. Au moins assez pour continuer ce petit jeu. Mais après des journées entières à toujours vouloir contrôler le moindre détail de sa vie, de ses expressions et réactions, Nymeria n'avait pas envie de continuer une fois le soir venu. Elle voulait être elle-même dans ces rares moments, persuadée que c'était ce qui la faisait tenir la journée qui suivait, cette échappatoire dans les bras et draps du roi.

Elle le sentait s'échauffer, là, tout contre elle, même s'il voulait, visiblement, sauver les apparences. Elle le sentait s'échauffer et cela l'amusait. Elle aimait flatter, elle aimait parfois susurrer quelque mots tendres pour réchauffer un coeur trop pris dans la glace. Pour mieux le garder, surtout. Mais elle ne faisait pas parti de ces femmes qui couraient après leur amants, elle n'était pas de ces êtres pitoyables qui s'agenouillaient dans l'espoir d'être reprise ne serait-ce qu'une nuit. Elle ne courait jamais, ne courrait jamais. Elle estimait plutôt être celle après qui on court, il n'y avait qu'à voir parmi tous ces anciens amants et anciennes amantes, qui continuaient à courir dans l'espoir d'un regard, une attention. Mais rien.

Mais le jeu, ce jeu là, avec le roi, l'amusait et elle ne marchait pas dans ce jeu, elle courrait. Il était sien, il était son amant et le resterait, elle avait bien à l'esprit de le lui faire dire, lui faire avouer, lui faire soupirer ou gémir. Mais il le dirait. Il pouvait tenir ses poignets avec fermeté s'il le souhaitait, elle ne manquait pas d'imagination pour obtenir ce qu'elle voulait. Et le dragon était éveillé, murmurant à son oreille, la faisant frémir au contact de l'air chaud contre sa peau, se répercutant sur son cou si sensible.

Elle n'avait que peu goûté à des hommes si farouchement indépendant, tous s'abandonnaient tôt ou tard aux caprices de l'aspic. Etait-ce ce qui l'attirait tant avec le dragon ? Qu'il lui résiste ? Oh, il ne lui résistait plus vraiment, sinon, elle ne serait pas dans ses appartements. Il gardait juste une pointe d'arrogance et d'autorité, des traces de rébellion. Et comme elle n'aimait pas qu'on lui résiste : elle le ferait craquer, fonçant droit dans le piège pourtant des plus évidents. Un jeu qu'elle adorait sans vouloir le reconnaître, finalement. Elle plissait le nez alors qu'il lui disait qu'il ne marcherait jamais au pas. Il n'en fallait pas plus à l'aspic pour se convaincre que si, elle le ferait marcher au pas et que si, il en redemanderait. Elle en était persuadée.

Son coeur était engourdi. Curieusement engourdi. Un sourire sur les lèvres, elle le défiait à nouveau du regard. Il n'avait pas fallu longtemps pour que les amants se retrouvent, finalement. Elle ne perdait pas de sa verve et ne perdait pas en assurance pour autant, au contraire, elle se sentait poussée un peu plus, se sentait presque forcée de continuer son jeu, dans l'attente d'un simple oui . Elle ne s'arrêterait pas tant qu'elle ne l'aurait pas eu, il le savait, elle le savait, mais elle fonçait tout de même.

- Tu marches déjà, Rhaegar. Mais ce n'est pas marcher que tu feras.

Non, ce serait ramper. Un regard mi-défiant, mi-éclairé par une pointe de malice, elle venait jusqu'à attraper sa lèvre inférieur entre ses dents, la mordillant doucement. S'il voulait garder son amante, peut-être était-ce le meilleur moyen d'y arriver, personne n'avait osé la défier et personne n'était resté à ses côtés, personne ne l'avait fait rester si longtemps attachée sans qu'elle n'aille voir ailleurs, vers d'autres plaisirs. Elle était juste trop orgueilleuse pour le reconnaître. Ses poignets la heurtaient d'être ainsi serré par la main forte de son amant, mais elle continuait à le mordiller. Après avoir attaquer sa lèvre inférieur, l'aspic venait à mordiller sa mâchoire, puis son cou. Il semblerait que l'heure n'était pas à la douceur, mais à la passion pure et simple.

- Crains-tu que l'aspic griffe, en plus de mordre ?

Comme pour appuyer ses mots, elle revenait à mordiller la peau nacrée du cou de son amant, décidant en même temps qu'elle ne lui laisserait aucun répit ce soir-là. Elle humait son odeur par la même occasion, odeur qu'elle ne connaissait que trop bien désormais, un sourire victorieux sur les lèvres par la suite.

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But it is one thing to read about a dragon, and another to meet one.



Rhaegar Targaryen & Nymeria Sand

La guerre n'était pas une affaire de femmes, lui avait si souvent dit son père. Aerys avait été un être empli de dédain et de dégoût, se mêlant avec sa folie lors de ses dernières années. Une affaire d'hommes, le bruit des tambours et des pas haletants des destriers dans leurs cuirasses alors que s'entrechoquaient les hommes, la peau et le sang. Les épées plongeaient dans les chairs brûlantes et les hurlements quittaient les gorges devenues en un instant rigides alors que les yeux des guerriers se fixaient sur le ciel une dernière fois, regardant les cruelles étoiles qu'ils ne verraient plus jamais. Les battements des cœurs ralentissaient au rythme des percussions martiales, la vie s'écoulait des hommes comme le sang tiré de mille blessures. Le roi n'était pas le moindre d'entre eux. À vingt ans, il était un champion invaincu dans les joutes rassemblant les Sept Couronnes, sa lame d'argent devenant proverbiale. Il combattait avec honneur, sachant qu'il n'avait pas besoin d'être fourbe ou traître pour vaincre un ennemi. Car être un guerrier était une chose. Guerriers, soldats, duellistes, combattants. Il n'était pourtant pas l'un d'entre eux, lui qui avait commandé aux hommes. Il les avait tous vus, les avait connus. Il en avait vaincu plus d'un. Certains avaient la même fougue dans le regard que celui qui était devenu leur roi - chez d'autres, la terreur venait s'immiscer dans leur regard, cette même peur qu'il avait vu s'incarner si puissamment chez son père. Car ce n'est pas le pouvoir qui corrompt, mais bien la peur. La peur de perdre le pouvoir corrompt les hommes, qui déclenchaient alors des guerres, tuaient sans raison et sans merci, pour s'y accrocher. La guerre, cette affaire d'hommes.

Et pourtant.

La femme qu'il tenait contre lui était en tous points sa semblable, et en tous traits son opposée. Aussi brûlante qu'il pouvait être glacial, Nymeria était aussi orageuse et farouche qu'il pouvait se montrer féroce et raisonné. Elle était une guerrière, peu importe les affirmations d'un roi décadent depuis longtemps rongé par les vers. S'il la provoquait, elle répliquait farouchement, et lorsqu'elle le défiait, son amant lui répondait avec férocité. Telle était leur danse, leur joute, leurs éternels duels. Parfois cruels, souvent tendres, ils s'enlaçaient avec la grâce de deux guerriers, leurs sens enlisés dans cet étourdissant ballet à mi-chemin entre lutte et abandon. Peut-être était-ce ce qui l'attirait tant chez l'aspic, sa prétention à faire marcher un roi au pas, à vouloir faire de lui ce qu'elle souhaitait. « Ce n'est pas marcher que tu feras. » Et peut-être était-ce ce qui l'amusait tant de son amante, sa naïveté à croire qu'entre ses draps, ils étaient autre chose que des égaux. Elle lui mordilla la lèvre. Il sourit à nouveau - non pas un sourire doux, voire tendre, comme ceux qu'il accordait souvent au serpent lorsqu'ils se prélassaient et échangeaient quelques mots, le cœur encore battant et le regard toujours fiévreux. C'était un rictus, presque une grimace, animale et insoumise, qui laissait voir ses dents d'une blancheur de perle sous ses lèvres tendues.

Il la souleva par les poignets, sentant son pouls battre furieusement contre sa paume, ; il la fit quitter le sol en attirant à lui le corps mince et musclé comme un grand chat sauvage de la jeune femme. Ce n'est pas marcher que tu feras ... Il fit quelques pas, l'appuyant contre le mur. Captatif, Rhaegar prit possession de la bouche de sa proie, une main retenant fermement le cou de la dornienne, et, le visage appuyé contre le sien, murmura contre ses dents. « Et pourtant. » Le roi sentait le cœur de la jeune femme battre furieusement contre sa propre poitrine, résonnant à l'unisson avec celui du monarque. Seuls au monde, c'est ce qu'ils étaient, l'instant d'un soupir. Le Serpent et le Dragon. Tous deux mortels, semblables dans leur soif d'éternité mais si différents dans l'exécution. L'une prête à toutes les fourberies pour arriver à ses fins, l'autre majestueux. Deux êtres solitaires. Les Lions et les Loups survivaient en meute, mais eux vivaient seuls, défiant l'univers de leur prouver le contraire. « Tu ne me veux pas rampant. »

Le monarque glissa les jambes de la jeune femme autour de sa taille, la soutenant avec la seule force de ses cuisses. Il glissa une main dans la rivière formée par la chevelure de Nymeria. Rhaegar entoura sa taille d'un bras alors qu'il se penchait, la recouvrant de sa crinière argentée. Ses yeux mauves plongèrent dans ceux de la belle, les profondeurs défiantes de son regard semblant le dissoudre à l'infini, alors qu'il renaissait dans ses prunelles ambrées. Rien n'aurait pu l'arracher à cet instant, et pourtant, tout pouvait lui enlever sa belle. « Tout comme je ne t'ai jamais voulue soumise. » Il traça la clavicule de Nymeria du doigt, parcourant sa peau de lait qu'il connaissait par coeur mais qu'il lui semblait toujours redécouvrir, chaque nuit, chaque fois qu'elle s'abandonnait à son amant, chaque fois que le roi retirait sa couronne et redevenait un simple homme. Mais il n'avait, en vérité, jamais été un simple homme, et ne le serait jamais. Il était un Dragon. Et elle ne s'abandonnait en vérité jamais à lui, lui donnant tout et ne lui donnant rien à la fois.

Dehors, l'air se rafraîchissait, mais le roi sentait la chaleur venant étourdir ses sens, avec la dornienne contre lui. Personne ne possédait vraiment une dornienne, c'était ce que sa défunte épouse lui avait si souvent dit. La durée de sa relation avec la jeune femme était en soi un témoignage et une intrigue. S'ils avaient appris à se découvrir, c'était avec une langueur toujours plus grande qu'il redécouvrait la peau de son amante. Rhaegar fit glisser le noeud qui retenait la portion supérieure des voiles recouvrant Nymeria. « Insoumise... » D'une langoureuse caresse, sa main libre voyagea du creux du dos de l'aspic à son cou, où il déposa un baiser mordant. « Invaincue ... » Le roi laissa tomber le long vêtement chamarré au sol. « Intacte. »

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les milles et une nuits.



Rhaegar Targaryen & Nymeria Sand

Parce qu'ils n'étaient pas deux adolescents découvrant les plaisirs charnels, ils savaient fort bien que pour attiser la passion, ils n'avaient pas à se provoquer bêtement, user d'une quelconque jalousie ou possessivité dans leur mots. Mais il y avait des mots, des gestes, qui comptaient bien plus. Bien qu'elle ne lui aurait pas dis, car révéler ses sentiments était faire preuve de faiblesse, parce qu'on aurait facilement pu s'en jouer et qu'elle se l'était refusé, elle affectionnait ce roi. Une affection particulière qui ne faisait que se renforcer au fil des jours, au fil des baisers, des caresses, des mots susurrés, d'un quotidien à la fois semblable et à la fois différent des jours précédents. Et parce qu'elle n'était pas une adolescente qui découvrait les plaisirs charnels, elle savait aussi qu'à défaut de dévoiler l'étendu de son affection, il y avait bien des gestes pour le prouver, des caresses que l'on n'avait pas pour d'autres, des baisers que l'on offrait peu facilement mais qui pour certaines personnes, devenaient naturels. Les gestes avaient parfois plus d'importance que la parole, les gestes ne trompaient pas. Les regards ne trompaient pas. Les regards tendres, quand ils n'étaient pas défiants, ne trompaient pas.

Dragon et serpent étaient deux êtres défiants, il était donc évident qu'ils ne voudraient ni l'un ni l'autre ployer, c'était pourtant bien ce qu'ils faisaient, consciemment ou non. Ou peut-être était-ce des compromis. Mais ce jeu plaisait beaucoup à l'aspic, un jeu tout nouveau où malgré tous les efforts qu'elle pouvait déployer, il continuait à la défier. Un jeu où elle restait convaincue qu'elle gagnerait, car pour elle, l'un des deux devrait forcément ployer tôt ou tard, céder. Et elle était une insoumise, elle ne ploierait pas. Et croire qu'elle pourrait réussir l'impossible en faisant ployer le roi était une idée qui, joueuse qu'elle était, la séduisait. Tu ne me veux pas rampant, comment pouvait-il être si sûr de lui ? Si sûr d'elle ? Elle en souriait, amusée par la conviction qu'il mettait dans ses mots. Avait-il raison, dans le fond ? S'il ployait, peut-être perdrait-il de son attrait, il serait conquis et il n'y aurait plus le même enjeu. Peut-être.

Pour l'heure, elle le laissait mener la danse, croire qu'il la mènerait encore longtemps si cela lui plaisait. Contre le mur, l'aspic le dévorait du regard. Qu'il s'agisse de soutenir son regard, ses yeux indigo si captivant dont elle ne se lassait pas, à aucun moment, regard qu'elle aimait sentir sur elle, de quelque manières que ce soit, qu'il s'agisse aussi de détailler ses traits qui, à ses yeux, relevés de la perfection et que ni la fatigue ni l'âge ne pouvaient gâcher, Nymeria avait de toute façon toujours apprécié les hommes bien plus âgés qu'elle, y trouvant sûrement une forme de sagesse qu'elle peinait à avoir. Qu'il s'agisse aussi de ses lèvres, qu'elle aimait à venir cueillir, sentir leur chaleur, tantôt leur avidité, tantôt leur tendresse. Un regard qu'elle y portait, qui voulait surtout dire, la plupart du temps, tais toi et embrasse moi, idiot. Mais en dépit de tout cela, l'aspic restait toujours droite et fière sans prononcer un mot de ce qu'elle ressentait vraiment, persuadée que de toute façon, ses gestes compteraient plus que ses mots, que ses morsures le marqueraient plus qu'une promesse de toujours revenir dans ses draps. Elle n'avait rien dis, lorsqu'il avait tenu son cou si fermement. Il était possessif, c'était ce qu'elle retenait. Possessif et passionné. Il n'avait déjà plus rien du dragon d'il y a quelque minutes, assis sur sa chaise à tenter d'écrire pour le prince de Dorne. Aux mots, qu'elle ne le voulait pas rampant, elle souriait largement, toujours défiante, l'air de dire ; oh, tu crois ? sans qu'un mot ne sorte d'entre ses lèvres pour autant.

Elle passait ainsi ses jambes autour de la taille du monarque, le gardant ainsi tout contre elle entre ses cuisses, le serrant, le tenant fermement comme un serpent aurait tenu sa proie avant de la dévorer. Elle ne lui laissait aucune échappatoire en le serrant ainsi contre elle. Mais la chaleur montait et l'aspic commençait à avoir chaud, très chaud. Etait-ce là l'effet du feu du dragon qui se répercutait sur elle ? Elle avait l'impression qu'un feu naissait en son bas ventre, qu'un feu naissait dans son coeur, commençant lentement et sournoisement à la consumer. Dragon et serpent étaient impitoyables, leur danse le serait tout autant. Elle ne le quittait du regard à aucun moment. Elle frémissait au contact des cheveux d'argent de son amant, sa peau devenant chaude et un peu plus sensible à chaque baiser et chaque caresse ; comment aurait-il pu en être autrement ?

- Si tu voulais une dame soumise, ce n'est pas une amante dornienne que tu aurais prise. Tu t'ennuierais trop.

Une femme soumise, qui acceptait de céder à tous les caprices, était ennuyeuse et inutile. Sans intérêt. L'intérêt était donc partagé ; s'il était soumis, elle s'ennuierait et aurait vite fais de trouver un amant plus coriace. Mais tant qu'il ne ployait pas, elle s'acharnerait, inlassablement. Peut-être était-ce ce qui l'avait attiré là tous ces mois. Non, c'était juste l'une des nombreuse raison. Le roi dragon était, parmi tous les amants qu'elle avait pu connaître, le plus habile d'entre eux. Par les mots, par les gestes, il savait comment la retenir, comment la faire revenir. Il savait quel point sensible toucher désormais mais elle refusait de se croire à une quelconque merci. Mais tout ceci allait plus loin qu'une question de soumission, mais elle n'avait plus la tête à y réfléchir à cette heure, songeant surtout ô combien les caresses sur sa peau sensible étaient agréable. A ses caresses, elle frémissait. Un seul frisson. Et elle profitait qu'il ait relâché ses poignets pour laisser promener ses mains sur le vêtement qu'il restait sur son amant. L'un des vêtement. Vêtement ô combien dérangeant à cette heure, lui semblait être l'une des dernière barrière entre elle et lui, dernière barrière pour elle pouvoir laisser ses ongles se glisser contre la peau ferme et pâle du dragon, la peau marquée par les efforts, par la guerre, par les entraînements.

Le monarque semblait fort inspiré ce soir, par ce qu'ils entreprenaient. Et le laisser croire qu'il menait la danse l'amusait beaucoup, elle souriait à le sentir défaire sa robe avec tant d'aisance - il fallait aussi dire que Nymeria aimait à s'habiller avec le moins de tissu possible, au risque de frôler l'indécence la plus totale. Elle souriait, se mordait même la lèvre inférieur en sentant les mains chaudes du dragon se promener contre sa peau. Sa robe venait à tomber avec légèreté contre sa peau, l'abandonnant dans une caresse de tissus fins et colorés, la laissant ainsi nue, sans gêne ni pudeur. Car la pudeur non plus, n'avait jamais fais parti d'elle. Fière de qui elle était, fière des formes fines et musclées qu'elle avait, fière de la peau à la couleur de lait qu'elle avait, se dénotant pourtant des peaux forts colorées de sa famille paternelle. Mais elle finissait par défaire ses jambes de la taille de son amant pour rejoindre le sol, retirant ses chaussures par la même occasion. Elle ne perdait pas l'occasion de glisser ses mains curieuse sous la tunique de son roi.

- Est-ce pour cela que le dragon répand son feu dévastateur ? Les devises de nos maisons nous suivraient à tel point ?

Question quasi rhétorique. Leur devises leur collaient à la peau. Il était en tout cas hors de question que son roi soit le seul à profiter de l'instant. Elle ne le laisserait pas guider la danse autant qu'il le voulait, l'aspic le poussait donc, le défiant à nouveau du regard, amusée par cette situation. Elle le poussait ainsi jusqu'à son lit, lui retirant sans lui demander son avis sa tunique ; lui avait-il demander pour sa robe, après tout ?

Longtemps, et c'était par ailleurs toujours le cas, l'aspic avait admirer les traces décorant la peau pâle de son amant. Elle avait retracé chacune de ses traces du bout des doigts. Les cicatrices étaient une chose qu'elle aimait particulièrement, révélant ce côté combatif qu'il ne montrait plus, cette lame qu'il n'avait plus à lever. Ces cicatrices étaient le rappel que cela avait existé et qu'il s'était vaillamment battu et avait vaincu. Elle avait donc admiré cela, les avait retracée, embrassée et elle aimait à les revoir chaque soir. Elle ne saurait pas dire, véritablement, ce qu'elle n'aimait pas chez le monarque. Tout semblait être un appel à une nouvelle étreinte passionnée. La lune les éclairait ce soir là, aucun nuage n'osait traverser le ciel et la lumière pâle de la lune semblait le rendre d'autant plus irréel. Pourtant, il était là, lorsqu'elle le poussait dans cet immense lit, il était là, alors qu'elle ne lui laissait aucun choix de se relever en venant à califourchon sur le dragon, lui volant un langoureux baiser par la même occasion. Il était beau, il était presque parfait et, elle en était convaincu, il était sien.

Mais elle ne précipiterait pas les choses non plus, préférant les douces tortures, comme une répercussion à ses actes alors qu'il avait cru pouvoir mener la danse sans qu'elle n'en dise rien. Une main contre la joue de son amant, l'autre qui venait à se perdre dans son cou, puis venait à doucement griffer - ce qu'elle aurait plutôt considérer comme une caresse avec ses ongles - le torse du dragon. Sa main continuait lentement, très lentement sa descente, s'amusant parfois à remonter, pour mieux redescendre. Si elle devait se consumer, autant essayer faire autant de dégâts chez son amant, qu'elle ne soit pas la seule dans ce petit jeu. Et Nymeria avait beau avoir des années d'expérience, ne plus être une jeune femme qui découvrait les plaisirs charnels depuis longtemps, chaque nuit en compagnie du monarque semblait être une nouvelle expérience, toujours plus enrichissante et intense. Curieuse dans l'âme, elle ne pouvait pas non plus laisser s'échapper une autre nuit en sa compagnie. Combien de temps est-ce que tout ceci allait durer ? Une année était trop peu et la fin de sa mission qui revenait à son esprit semblait l'inquiéter à nouveau, tandis que sa main venait finalement à s'aventurer bien plus bas.

Si le dragon avait été endormi pendant des années, elle était bien décidée à le réveiller. Elle avait même fini par rompre ce baiser, souriant déjà de la victoire qu'elle voyait se profiler. Mais par pur esprit de contradiction, par simple envie de l'embêter un peu plus encore, elle remontait finalement sa main. Quand Nymeria aimait, elle était capable de faire de cette personne un être à part entière, elle était capable de tout lui donner, lui donner tout sans concession, extrême qu'elle était. Mais c'était pour mieux tout lui reprendre une fois lassée. Pourtant plus les lunes passaient, plus elle lui donnait, encore et toujours. Si chute il devait y avoir, elle risquait de faire mal, très mal. Autant que s'il venait lui aussi à l'abandonner. Mais ce pied d'égalité, Nymeria ne voulait pas le voir. Elle préférait s'enorgueillir et croire qu'il ne le ferait jamais, que c'était elle qui pouvait mettre fin à cette relation. Le pied d'égalité, elle ne voulait pas le voir, se refusant d'imaginer qu'elle pourrait un jour être délaissée, blessée. Sa fierté était trop grande pour ça. Mais l'heure n'était pas à ces pensées mais plutôt à attiser le feu qui renaissait, comme chaque soir.

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