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[FB] Retrouvailles entre cousines ft. Abigaëlle Rowan

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Retrouvailles entre cousines
La Treille | 295, lune 6, semaine 1 | Arrivée des Rowans


L'excitation était le maître mot de ce jour béni, du haut de mes 14 ans je me faisais l'étrange sensation d'être redevenue une petite fille incapable de tenir en place. Voilà plusieurs semaines que j'aurais du rejoindre Hautjardin, j'avais été exhorté de rester à la Treille séance tenante pour profiter du séjour des Rowan en nos terres. Revoir mes cousins m'apportait une joie immense, je songeais aux longues balades que nous allions accomplir, il y avait tant d'années que nous n'avions pu le faire, aussitôt je ne pouvais m'empêcher de regarder l'océan comme si la réponse à mes attentes allait apparaître miraculeusement. Plus d'une fois ma septa me réprimanda mon manque d'attention rappelant que mon travail de couture ne se finirait pas seul si je n'y mettais pas de la bonne volonté. Je reprenais inlassablement mon aiguille avant que mon attention soit de nouveau détourné par l'horizon, je ne cessais de m'impatienter, trop excitée à l'idée de les revoir.

Lorsqu'enfin on m'accorda la possibilité de me préparer pour aller accueillir nos invités au port principal de l'île, je filais aussi rapidement que je le pouvais. On m'avait préparé une robe bleue, brodée de feuilles de vignes, couvrant un jupon plus clair, qui se laissait voir à chaque pas, idéal pour la montée à cheval. Mes cheveux étaient remontés en un chignon tressé, dégageant mon visage, offrant à la vue de tous, la douceur de mon cou. Tout cela m'importait peu tant je n'avais que la hâte de retrouver cette chère Abigaëlle. Bien évidemment revoir Andrews et le petit Thaddeus me ravissait aussi, dans une moindre mesure toutefois. J'avais une affection tout particulière pour ma jeune cousine, et il me tardait d'être à ses côtés.

La chevauchée ne fut pas longue, notre demeure n'étant qu'à quelques lieux de port principal, nous tenions à être tous présents à quai lorsque le navire arriverait. Mes yeux ne cessaient de quitter l'eau calme, s'habituant à la moindre aspérité, cherchant à distinguer ce que la mer nous cacher. Mon excitation était égale à celle de Horas, qui s'exclama à la vue du navire entré dans notre champs de vision. Les Rowan ne nous avaient pas rendu visite depuis si longtemps que je ne parvenais pas à me souvenir de cette dernière avec précision, la seule certitude était que nous étions trois enfants à l'époque. Je secouais la tête, nul besoin de penser à mon frère disparu, le temps était aux réjouissances alors que le navire s'amarrait. Prenant une profonde respiration, je me devais d'être calme et de paraître parfait à la descente de nos invités, ce qui ne tarda pas à arriver. Je restais à ma place, attendant que les salutations d'usage soit effectuées, qu'elles prirent place entre les deux lords. Nous attendions patiemment que mère et tante Bethany s'inclinent respectivement devant l'époux de l'autre. Les embrassades purent enfin commencer, deux bras puissants me soulevèrent, me faisant décoller du sol alors que le rire d'Andrews emplissait mes oreilles. "Desme comme tu es devenue une jolie jeune fille." dit-il en me reposant tout aussi brusquement. "Et toi, bien plus fort" avouais-je avant de m'incliner devant mon oncle et ma tante, puis de me tourner vers la jeune fille qui méritait toute mon attention. "Abigaëlle, tu es magnifique". Je m'élançais vers elle, la serrant dans mes bras. "Tu m'as tant manqué !"  

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Après un long voyage de Boisdorés jusqu’à Vieilleville, où heureusement nous n’étions pas resté longtemps à peine trois jours, nous avions pris la mer  pour l’île de La Treille : la demeure des Redwyne mes cousins. Nous avions déposé Ellyn sur le chemin, elle l’avait demandé, pour qu’elle passe du temps avec sa famille. A cause de cela je n’avais personne avec qui discuter ou jouer. Malgré nos trois années d’écart nous étions très proche, après tout elle vivait chez nous depuis quatre ans. Et après Vieilleville , nous voilà sur un bateau depuis deux jours, fort heureusement je n’avais pas le mal de mer. J’avais plus que hâte de revoir ma cousine Desmera ! Cela faisait tellement longtemps que je ne l’avais pas vu !

Ma mère eut du mal à me canaliser mais elle réussit plus ou moins. Durant les dernière heures de navigation, elle s’arrangea pour qu’on doivent tous se préparer. Refusant l’aide des servante elle insista pour faire tout elle même. Pour la taquiner, pendant qu’elle me coiffait, je disais « aie » à chaque coup de brosse. Elle finit par m’en donner un petit coup sur le crâne pour me faire terre. Ma mère rassembla ma chevelure blonde en deux tresses autour de ma  tête en les parsemant de ruban du même bleu que ma robe, elle rassembla les rubans et les deux nattes en une seule tresse qui ressemblait à un épis de blé. J’avais le droit à une belle robe de monte bleu azuré avec brodés dessus des branches d’arbres parsemé de feuilles d’ors. Je vis mes frères en sortant sur le pont, si Thaddeus ne portait que du bleu et argent Andrew était magnifique en bleu or et argent, ses cheveux blonds étaient eux aussi noués d’un ruban bleu. Décidément nous portions bien le bleu ! Ma mère, plus que ravissante, prit le bras de mon père qui déposa un baiser sur ses cheveux. Andrew lui me prit le bras et s’approchant du bastingage me montra le port en approche. J’y vis des silhouettes aux couleurs chatoyantes.

«  C’est eux !
- Je crois que nous sommes attendue Abi ! »

Je souris à Andrew qui se détourna pour ébouriffer les cheveux de Thaddeus qui glapit en écartant la main d’Andrew. Alors que je trépignais sur place pendant que les marins finissaient d’amarrer le bateau Andrew rajusta un de mes rubans  et me sourit encore une fois avant de m’offrir son bras pour que je descende avec lui.

Je saluais mon oncle et ma tante , Andrew m’ayant devancé, il en profita pour soulever Desmera dans ses bras en la complimentant. Du haut de ses dix huit ans et de son titre de chevalier il était assez fort pour la soulever un court instant sans effort. Je saluais Horas en ignorant la douleur en ne voyant pas Hobber près de lui. J’éclatai de rire et serrais de toute mes forces Desmera dans mes bras quand celle-ci vient me cueillir. Je respirais avec bonheur son parfum. Elle m’avait manqué ! Je m’écartais un instant en rougissant face à son compliment. De nous deux, c’était elle la plus belle, il n’y avait aucun doute. Je retournais rapidement dans ses bras.

«  C’est toujours toi la plus belle Desmera ! Tu m’as beaucoup manqué aussi ! Si seulement nous n’habitions pas aussi loin l’une de l’autre ! « 

Je déposai un baiser sur la joue de ma cousine et la lâchai pour laisser Thaddeus lui dire bonjour. Il me lança un regard colérique mais je n’y fis nullement attention. Thaddeus était jaloux de tout et n’importe quoi.

Le temps des salutations tout nos baguages avaient été débarqué et il était temps de se mettre en route. Ma mère avait deviné juste : nous allions monter à cheval. Je caressais l’encolure de la belle jument que l’ont m’avait prêté pour l’occasion avant de sourire à Andrew qui me fit un clin d’œil. Lorsque nous sortions à cheval tout seuls, nous échangions nos chevaux et ainsi me montais son destrier et lui ma jument. Mon père me prit par surprise en me soulevant pour me déposer sur la selle. Je retiens un soupire, je savais monter à cheval ! Thaddeus commença à ricaner mais un regard de notre aîné le fit taire et il monta sagement à cheval. Je passais à nouveau ma main sur l’encolure puissante de la jument en m’installant sur ma selle avant de la guider vers Desmera et la fin de la file de couple de cavalier. J’avais envie de profiter un peu seule de Desmera ! J’observais autour de moi avec beaucoup d’attention. Cette grande île était vraiment belle ! Je me tournais vers Desmera

«  Je suis heureuse d’être ici ! Cette île est vraiment magnifique ! »

Je ne savais plus où donner de la tête ni refréner mon enthousiasme. Je me jurer d’éviter au maximum de parler de Hobber. Pour ne pas causer de la peine à mes cousins. J’avais envie d’être seule pour échanger avec Desmera, mais pour l’instant nous ne pouvions pas.
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Comme à son habitude ma jeune cousine rougissait au moindre compliment, cette simple constatation me fit plaisir, nous ne nous étions pas vu depuis plusieurs lunes et j'avais peur de ne pas retrouver celle que je considérais comme ma petite sœur. Cette pigmentation involontaire était le fruit d'une attitude qu'elle n'avait pas encore pris le temps d'apprendre, Abigaëlle avait encore de nombreuses années pour s'habituer à entendre parler de sa beauté. J'espérais simplement qu'elle finisse par comprendre que nous étions sincère avec elle, ce dont je doutais pour le moment. "Voyons ne dit pas de sottise, je suis aussi belle que toi."lui soufflais-je alors qu'elle était encore dans mes bras. "C'est cet éloignement qui nous fait chérir le moindre moment passé avec un être cher" Même si je parlais principalement de notre éloignement à toutes les deux, mon cœur eut un raté. Je chérissais tout mes souvenirs, refusant de les voir disparaître, de perdre l'image de ce frère aimant que nous avions perdu. Mon regard se perdit quelques instants dans le vide, comme ligoter à mes souffrances, avant que mes lèvres ne s'étirent en un radieux sourire à la vue du petit Thaddeus, qui ne l'était plus vraiment. Je surpris le petit regard noir qu'il adressa à sa sœur, sans comprendre la raison d'une telle colère, ou peut-être était-ce autre chose. Je connaissais que trop bien les affres des relations entre frères et sœurs, j'avais seulement l'avantage d'être la petite dernière contrairement à Abi, qui était l'enfant du milieu. Sans doute que comme Hobber, elle se devait de tempérer les choses entre Andrew et son cadet. Je le prenais tout de même dans mes bras, bientôt, trop tôt, il serait aussi grand que son aîné et n'aurait d'yeux que pour des jeunes filles qu'il voudrait posséder.

Nous devions faire le voyage retour de la même façon qu'à l'aller, nous avions apprêté les chevaux que nous laisserions à la disposition des Rowan pendant leur séjour. J'espérais que la jument que mère avait expressément choisi pour Abigaëlle lui conviendrait, j'avais prévu de l'emmener en balade dès qu'elle le désirerait, alors il valait mieux que sa monture soit à sa convenance. Je retins un rire à voir oncle Mathis porter ma jeune cousine pour qu'elle s'installe sur sa monture, si elle me ressemblait un tant soit peu, elle devait avoir une pointe de ressentiment de voir son propre père la diminuer en public. Par soutien j'interpellais Horas pour qu'il m'aide à monter sur mon pur sang, mon regard goguenard me déplut mais je refusais de laisser ma cousine dans l'embarras. Elle me rejoignit, nous étions les dernières de la file de voyageurs, enfin deux chevaliers restaient en retrait derrière nous. Un regard en coin leur fit comprendre de rester à distance, je menais mon cheval au pas nous maintenant à distance du reste de notre famille. "Et je suis heureuse que tu le sois d'être ici. C'est vrai que notre île est magnifique, mais vos terres ont elles aussi une beauté sans nul égal." Je n'avais rien vu d'autres, Hautjardin était bien évident une belle citée mais elle n'avait pas le charme de nos petits endroits. J'approchais ma monture au maximum de la sienne, voulant profiter pleinement de sa présence. "Votre voyage s'est bien passé ?" Je savais que père ne s'offusquerait pas de nous voir tarder à les rejoindre, nous étions si proches l'une de l'autre que nous avions ce besoin de nous retrouver. Nous n'avions rien à craindre sous la protection des deux hommes qui nous suivaient, surveillant chaque personne que nous croisions. Peu nombreuse était les personnes qui n'étaient pas en plein labeur, nous avions donc le champs libre.

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J’avais vu Desmera demander à son frère Horas de l’aider à monter en selle alors que comme moi, elle était parfaitement capable de le faire seule. Mais j’étais touchée qu’elle le fasse. Lorsqu’elle regarda en arrière je suivis son regard pour voir deux chevaliers juste derrière nous, mais à bonne distance. Je souris largement en voyant ma cousine se rapprocher encore et je rassemblais mes rênes en une main pour prendre celle de ma cousine. C’est vrai que les terres des Rowan étaient belles, dans nos grands jardins plus « sauvages » et moins ordonnés que ceux des Tyrells il y avait les grands arbres de notre maison, dont un particulièrement immenses où Ellyn et moi avions grimpé. Quand aux terres autours, il y avait bien évidement des bois, mais de petites tailles même si s’y balader était très agréable et de grands champs. D’ailleurs Andrew allait régulièrement aider les fermiers lors des moissons. Je finis par répondre

« J’imagine que chaque terre est belle en elle même, mais que nos liens avec les personnes vivants dessus améliorer ou détériore notre perceptions. Qu’en pense tu ? »

Elle me questionna sur le voyage et je haussais les épaules en regardant autour de moi. Si on oubliait les jérémiades de Thaddeus lorsque le soir il avait mal aux jambes, aux fesses ou je ne sais où encore … Et l’ennuie du fait que je n’avais rien eu à faire. Mais je n’allais sans aucun doute pas me plaindre de ce voyage ! Après tout il avait eut pour but d’aller voir ma cousine et de laisser Ellyn chez elle, même s’il était sûr qu’on repasserait la prendre en revenant. Je regardais un instant l’encolure de la jument calme sous moi.

« Oui, c’était un peu long, j’aurais put coudre une tapisserie entière durant tout le temps que j’ai passé dans le carrosse ! »

Je fis un petit sourire à Desmera avant de me retourner pour voir les chevaliers qui étaient toujours à bonne distance. Je ne les connaissais pas, et je n’avais pas envie qu’ils rapportent quoi que ce soit à mon père et ma mère. Mais ils étaient suffisamment loin, pour ne rien entendre. Et puis … Quelque part je devais craindre que ma cousine ne me prenne pour une imbécile à cause que mon père m’ait soulevé pour m’installer à cheval. Je me penchai vers ma cousine avec un petit sourire

« Je vais te confier un petit secret, lorsqu’Andrew et moi nous sommes seuls dans les bois autour de chez nous, il me laisse chevaucher Ciel d’Orage, son palefrois. »

Il ne l’avait pas là bien évidement. Mais c’était un véritable numéro et un incendie à en permanence contrôler à la bouche aussi sensible qu’il était possible pour un cheval de l’avoir. Je frottais la belle encolure grise de ma jument pour l’instant avant de regarder autour de moi. Andrew se retourna et je croisais son regard. Il me fit un petit geste de la tête et sourit. Mon regard passa sur ses mains et je lui rendis son sourire. Il n’y avait jamais vraiment eut besoin de moi entre nous pour nous comprendre. Je me penchais de nouveau vers Desmera.

« Desmy, je crois que Andrew espère qu’il y aura de la musique ce soir pour te faire danser. »

Andrew était un excellent danseur.Je me demandais s’il existait un art dans lequel il n’était pas doué. Sans doute le chant, il chantait affreusement faux ! Mais on ne pouvait pas tout avoir. Je lâchais la main de ma cousine pour changer les rênes de main.

« Bon ! Assez parler de moi ! Parle moi de toi Desmera ! Comment est-ce Hautjardin tout les jours ? Tu t’y habitue ? Raconte moi tout ! »

On s’envoyait des lettres bien sûr, mais ce n’était pas pareil ! Je voulais qu’elle me raconte tout à haute voix, ici chez elle !
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Je n'avais jamais réfléchi à la relation de la beauté d'un lieu avec les habitants qui en faisaient parti. Cela allait tellement de soi que ça ne m'avait nullement effleuré l'esprit, pourtant en y songeant je ne pouvais penser à la Treille sans les hommes et femmes qui y vivaient. Comment pourrais-je songer à ces champs de vignes sans imaginer Edmure s'assurant que les roses plantées en début de chaque lignes étaient saines, ou Renhata distribuant des chopes d'eau aux travailleurs en pleine taille, ou aux enfants chipant quelques grappes ça et là pour les enfourner rapidement dans leurs bouches ? Oui mon île était sans aucun doute la plus belle du royaume, des sept même, tant elle était porteuse de mes plus beaux souvenirs, des odeurs rassurantes que je ne trouvais nul part ailleurs. La main d'Abigaëlle avait trouvé la mienne, je l'imitais réunissant les rênes dans ma main droite, laissant la gauche se mêler à la sienne, attendant qu'elle me réponde. C'était étrange de sentir cette main dans la mienne, j'avais toujours chevauché en solitaire à partir du moment où j'avais su monter. Sentir ses doigts vibrer au rythme de notre avancée avant tendance à me montrer que la vie pulsait en nous, que celle-ci avait continué son chemin en dépit des épreuves qui se dressaient sur sa route. Notre île avait certes continué à vivre selon un cycle régulier, elle était empreinte d'un deuil qui n'en finissait pas de la ternir. Peut-être que la venue des Rowan avait pour but de nous sortir de notre torpeur. Ma chance était que j'avais quelque peu échapper à celle-ci grâce à l'éducation reçu auprès des Tyrell, pourtant je n'avais pas réussi à m'en défaire totalement, la retrouvant à chaque retour.

Sa réflexion me tira de mes sombres pensées avant qu'elles ne me mènent sur un chemin plus dangereux encore, m'arrachant un rire bien involontaire. "Comme tu as du souffrir, moi-même j'ai trouvé le temps bien long lors de mon dernier retour" lui avouais-je lorsque je récupérais un semblant de souffle. "Je n'ose imaginer ce que j'aurais ressenti à entreprendre un voyage encore plus loin." Mais déjà son attention se portait sur autre chose, son attitude était pour le moins intrigante, je me penchais vers elle en reconnaissant la bouille conspiratrice qu'elle arborait plus petite lorsqu'elle avait une confidence secrète à me faire. Et quel secret ! Je jetais un coup d'œil à Andrew, je n'aurais jamais soupçonné que l'espièglerie ait aussi atteint ce côté de la famille. Ce gène semblait donc purement une marque de fabrique des garçons Redwyne. Ainsi donc mon cousin bravait l'autorité paternelle offrant de vrai moment de liberté à sa jeune sœur. Je me mordis la lèvre, savourant la douce douleur qui se diffusait, en songeant que ce genre d'initiative était tout à fait de la trempe de Hobber. Horas avait perdu depuis longtemps le goût de la facétie, en devenant l'héritier officiel de notre famille, nous reléguant à un rang moindre que le sien. Mais Hobber aurait été capable d'un tel acte, il avait fait bien des choses pour m'amuser, pour s'amuser lui-même. Dommage que l'amusement qu'il éprouvait en mer lui ait été fatal. Savoir que le Joyau de Bois Dorés savait monter convenablement un tel cheval me ravissait, nous pourrions faire des balades  sans craindre une chute éventuelle, il me faudrait juste faire attention à ce que personne ne nous voient passer par des chemins jugés dangereux pour une novice. Or cela n'allait pas être évident, tant tout le monde était au courant de tout.

Tout à ma contemplation de mon cousin et perdue dans mes pensées, je n'avais pas porter plus attention à l'échange silencieux entre le frère et sa sœur, avant que cette dernière ne m'informe du désir de son aîné. Essayerais-tu de me soutirer des informations sur un éventuel banquet ?" lui dis-je en plissant des yeux, imitant ma septa lorsque celle-ci voulait se montrer autoritaire, avant de radoucir mon regard. "Tu as de la chance, je suis encline à tout te révéler." J'avais assez entendu mère et père parlementer, depuis des jours, sur les préparatifs de cette arrivée pour alimenter une conversation qui pourrait durer des lunes. Tout y était passé, du choix de l'attribution des chambres à celui des domestiques qu'on mettrait à leurs dispositions. Fallait-il privilégier les roses ou les narcisses en fleurs ornementales pour la salle du banquet, ou pour les appartements alloués au Rowan ? Devait-on servir du blanc-manger en dessert ou le réserver au petit déjeuner ? Devait-on privilégier nos couleurs ou celles de nos invités ? Ce fut mère qui remporta la plupart des débats, en une seule et même réponse. Puisque tante Bethany appartenait aux deux maisons, on ferait en fonction d'elle, ainsi nos couleurs côtoieraient celles de nos cousins. Aucun sujet n'avait été épargné, et j'étais que trop heureuse de voir enfin cet évènement se produire pour mettre un terme à cette histoire. "Il y aura bien de quoi danser et j'espère que je ne serais pas la seule à occuper les bras d'un jeune homme." Une fois encore elle se mit à rougir, c'était si facile. "Les cuisines feront honneur aux plats favoris de ta mère, puisque cela semble plaire à tout le monde" Je pouvais voir les regards discrets que nous lançait Andrew, et fis accélérer un peu notre allure, sans doute aurait-il voulu se joindre à nous plutôt que d'écouter Horas qui se tenait près de lui. Cela aurait marqué une impolitesse qu'il ne pouvait effectué sans mal se faire voir de la part de mon aîné, même si celui-ci l'aurait mérité tant il ne savait qu'humilier les autres pour son propre plaisir. Tout du moins c'est le sentiment que j'éprouvais à son égard depuis que j'avais entendu des hommes parler. Personne ne me l'aurait avouer ouvertement, et il était bon parfois de laisser trainer ses oreilles là où personne ne vous croit être. J'avais appris les vraies raisons du départ de Hobber. Pour moi Horas avait birisé un serment, celui du lien fraternel, devenant un parjure à mes yeux. J'avais beaucoup de mal à lui pardonner un tel acte aussi je compatissais à l'égard du frère ainé d'Abi. "Je lui accorderais autant de danses qu'il sera capable de suivre"

Je me sentis vide lorsqu'elle lacha ma main, comme si le froid avait attendu cet instant précis pour me rappeler que la chaleur avait quitté ma vie, tandis que l'innocence qu'elle incarnait me questionnait sur ma vie à Hautjardin. Que pouvais-je lui répondre ? Je fis signe aux chevaliers nous suivant de passer leur chemin, nous avions quitté le village portuaire, nul danger ne viendrait trouble notre route. S'ils ne dirent un mot, ils restèrent à bonne distance, me signifiant qu'ils avaient jurer obéissance à lord Redwyne et que par conséquent ils resteraient  là contre un quelconque danger. Cela m'irrita, me sentant oppressée et observée, comme dans cette citée à mille lieux d'ici où le moindre de mes faits et gestes étaient sujet de discussion. Je tentais de rassembler mes idées, observant le visage radieux de cette jeune cousine. Je lui avait tant écrit et tant caché dans ces missives que je ne parvenais plus à savoir réellement ce qu'une jeune fille de 12 ans pouvait entendre ou pas. Autant commencer par le plus facile des sujets. Vivre à Hautjardin est tellement différent de la Treille. C'est à la fois plus calme et plus dynamique. Je suis habituée à sentir les embruns salés me chatouiller les narines, à voir la mer aussi loin que mes yeux me peuvent se porter.", lui montrant l'océan derrière nous. "Dès que je m'approche d'une fenêtre, mon regard ne voit qu'une mer de verdure, à l'odeur embaumante des fleurs fraiches. Tu dois comprendre ce que c'est, je me souviens des jardins de votre demeure. Les odeurs y sont plus sauvages mais tout aussi envoutantes." Bois dorés possédait nombre de verdoyants jardin mais l'attention porté à ceux des suzerains était plus poussée, la beauté et les odeurs s'y mêlant étaient un bien meilleur message pour tout colporteur que la plus douce histoire sur un seul des jardins du château. "Je dois t'avouer que je suis heureuse de pouvoir partagé votre temps ici, cela me permet d'emmagasiner une multitude de saveur marine, c'est sans doute ce qui me manque le plus lorsque je suis auprès de nos cousins." Elle savait que c'était un mensonge mais je doutais fort qu'elle en fasse la moindre remarque. Elle n'avait pas non plus besoin de savoir que ma vie n'était pas toute joie et gaité auprès de Margeary, même si nous nous aimions, une sorte de rivalité commençait à prendre racines dans nos relations, ni que plus les jours passaient plus ce masque d'impassibilité me collait à la peau. Viendrait peut-être un jour où je ne pourrais plus l'ôter sans m'arracher la peau... Non elle n'avait pas besoin de le savoir. J'ignore si je finirais par m'habituer à vivre loin de l'océan mais j'imagine qu'un jour la mer me manquera moins. Tu devrais demander à Lord Mathis de te laisser passer quelques jours à Hautjardin, je suis certaine que la Rose serait ravie de t'avoir à ses côtés."

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Desmera et moi nous nous ressemblions beaucoup. Alors qu’elle m’affirme qu’elle s’ennuyait lors des longs voyages entre Vieilleville et La Treille ne m’étonne pas. Nous étions quand même à une semaine de Hautjardin. Mais il était vrai que l’on s’ennuyait tellement ! J’avais été heureuse qu’Andrew insiste au près de père plusieurs fois pour me faire grimper avec lui en selle pour savourer un peu l’air frais. Je sentis que Desmera était contente que Andrew me laisse monter son cheval. Mais je sentis aussi une once de douleur la parcourir. Elle devait penser à Hobber. Je serrais sa main dans la mienne pour essayer de la détourner de ces pensées. Je ne voulais pas la voir triste.

J’éclatais d’un rire discret et léger face à son faux regard furieux concernant mes questions sur la fête pour notre arrivée. Je serrais d’avantage la main de ma cousine lorsqu’elle me dit qu’elle allait tout me dire. Je rougis quand elle me parla de beaux hommes. Je crois que cela l’amusait grandement de me faire rougir. Je lui accordais le droit de s’en amuser. Je rougissais beaucoup trop, je le savais, et j’allais devoir prendre sur moi pour ne plus rougir à tord et à travers. Mais j’avais encore un peu le temps avant de devoir faire attention. Je ris de nouveau lorsque Desmera déclara qu’elle danserait avec Andrew tant qu’il serait capable de la suivre. C’était plutôt Andrew qui fatiguait toute ses cavalières, même moi, puisqu’il dansait comme certains respiraient. J’avais hâte de voir la tête de Desmera après une danse. Lorsque je dansais avec Andrew j’avais l’impression de voler. Est ce que cela lui ferait la même sensation ? J’espérais. Mais je tus le talent d’Andrew pour lui laisser la surprise.

Je l’écoutais avec attention parler de Hautjardin et de ce qui lui manquait le plus. L’air marin hein ? Je flattais l’encolure de ma jument avant de reprendre la main de ma cousine qui avait tenté de faire passer les chevaliers devant nous. Rien n’y avait fait et ils restaient à leur place. Elle me surpris en proposant à ce que je vienne passer quelques jours à Hautjardin pour faire plaisir à la Petite Rose. Je jetais un coup d’œil à mon père. Si pour moi je n’y voyais aucune objection … C’était à lui de donner son accord ou non. Mais si je pouvais en profiter pour me lier avec Margaery pourquoi pas ? Je suis sûre qu’il serait d’accord. Je vis Andrew répondre quelque chose à voix basse à Horas qui se figea alors qu’il s’agitait. Je ne savais pas ce que Andrew avait dit à son cousin, mais cela avait semblé le faire taire. Je serrai encore une fois la main de Desmera dans la mienne.

« Je demanderais à Père. Je suis sûre qu’il sera d’accord ! Mère sera heureuse de ces attentions ! »

Je me retiens de pester quand Thaddeus fit brusquement ralentir son cheval et vient presque me pousser pour pouvoir discuter avec ma cousine. Je levais les yeux au ciel. Je tirais légèrement sur mes rênes et fis passer ma jument à gauche de celle de Desmera laissant mon frère monopoliser la conversation. Andrew se retourna encore une ou deux fois mais il ne me dit rien. Il semblait juste à moitié fâché par le comportement de Thaddeus. Mais bientôt la demeure des Redwyne apparu et je poussais un petit soupire appréciatif. C’était magnifique ! J’entendis ma mère complimenter sa sœur sur des nouvelles décorations ou je ne sais quoi. J’avançais encore un peu jusqu’à ce que nos hôtes arrêtent leur chevaux. Je descendis avec grâce au sol et tournais la tête pour remerciais le palefrenier qui prit les rênes de ma jument. Andrew vient aussitôt prendre l’épaule de Thaddeus et le traîner presque derrière Horas qui devait leur montrer leur chambre. Ma mère prit connaissance de sa chambre qu’elle devrait partager et demanda l’autorisation de faire le tour des jardins avec son époux. Mon père déposa un baiser sur les cheveux de ma mère et la suivit avec docilité. Ma mère m’avait dit que ce n’était pas un mariage d’amour, mais que pourtant ils avaient appris à s’aimer mutuellement. C’était beau. Mon oncle se pencha vers moi et Desmera

« Desmera ? Je te laisse montrer sa chambre à sa cousine ainsi que les lieux qui te semblent importants. Leur bagages seront vite montés »

Dès que mon oncle tourna le dos je pris la main de ma cousine pour ne pas me perdre dans ce grand château qui était magnifique. Je souris largement à Desmera

« C’est vraiment une demeure magnifique Desmera ! J’espère que ta chambre est proche de la mienne ! »

Que je puisse aller l’embêter le soir ou lui chanter en secret quelques chansons. Je priais les Sept que mon père ne me demande pas de chanter en publique. Mais le connaissant il voudrait que son « Joyaux » étincelle.
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Margeary se plairait à discuter avec une personne aussi pure qu'Abigaëlle Rowan, elle avait beau devenir une rivale je savais parfaitement que pour la Rose ma familiarité avec le Joyaux de Bois Dorés ne serait pas un frein à une possible amitié entre elles. J'étais certaines que ma cousine se plairait à la cour, elle en aurait besoin pour vaincre sa timidité. Son regard se porta sur son père, c'était à lui de prendre une telle décision mais j'étais plus jeune qu'elle lorsque grand-mère Olenna exigea ma venue auprès d'elle. Je saurais trouvé les arguments et l'occasion d'en toucher un mot à lady Bethany, après tout une telle occasion serait bénéfique à leur maison. Et Abigaelle semblait du même avis. Je suis certaine que ma présence le rassurera et qu'il te laissera venir. Et puis un tel joyau ne doit pas rester caché, il se doit d'être admirer de tous."

Elle n'eut pas l'occasion de me répondre puisqu'un inopportun vint s'immiscer entre nous. Thaddeus Rowan n'était encore qu'un petit garçon lorsque nous nous étions vu la dernière fois. Un petit garçon sans intérêt, s'amusant à courir loin des jeux féminins que nous avions alors, aussi n'avais-je pas eu l'occasion de tisser de véritables liens avec lui, mais je pouvais déjà établir qu'une relation houleuse le liait à mon interlocutrice. Elle semblait quelque peu agacée de son intervention, c'était une toute nouvelle facette de la jeune fille que je découvrais. Jamais encore je ne l'avais vu porter un tel sentiment à quiconque. Je savais que comme moi, son amour pour ses frères allaient au delà de tout ce que l'on pouvait mesurer, pourtant je ne lui souhaitais pas de voir ses relations sombrer comme les miennes. La rivalité entre les garçons Rowan devait sans doute être inexistante, leur différence d'âge ne les obligeant pas à trouver un moyen de se faire une place de choix. Il n'y avait aucun doute que Andrew vivait plus sereinement son droit d'ainesse que ne l'avait jamais fait Horas. Lui qui se devait d'être meilleur que son jumeau, et qui ne voyait pas sa petite sœur comme un danger quelconque. Pourtant une voix sourde me rappela que tout comme mon aîné, Andrew n'avait pas à craindre le moindre danger face à Abigaëlle, elle serait que le fruit d'une transaction le jour où elle serait en âge d'enfanter. Cette pensée froide et insidieuse était toujours tapie en moi dès que l'injustice de naître femme me submergeait. La voix de Thaddeus me rappela que je devais faire plus attention à ce qu'il me disait "... père ne voulait pas que je reste avec Abi et mère pour le voyage. C'était la première fois que je faisais toute la route sur mon cheval, j'espère qu'il sera bien traité à Villevieille." Je secouais la tête devant ce débit de paroles qui ne laissait place à aucune réponse. Je m'y tentais par politesse. "Votre monture recev..." Mes mots se perdient dans le nouveau flot qu'il déversa, loin de m'en sentir agacée, je souriais à l'entendre ainsi s'exprimer. "J'ai hâte de parcourir l'île, mère a promi que je pourrais en visiter chaque coin. Vous viendrez avec moi cousine." Le ton impétueux de sa demande me fit comprendre qu'il aimait être le centre d'intérêt de tous. "Je l'ignore Thaddeus, il y a des endroits où une lady ne se doit pas d'aller." lui offris-je en guise de réponse, préférant flatter son petit égo plutôt que de lui avouer que je n'avais nullement l'intention de lui servir de guide. Il repris sa conversation, vantant les qualités de tout ce qu'il voyait, je me surpris à lancer un regard à Abigaëlle qui n'avait plus ouvert la bouche depuis l'arrivée de son cadet. Il allait être difficile de satisfaire une petit être aussi actif, aucun enfant de son âge ne vivait plus en notre demeure. Je pensais bien aux fils de certains de nos chevaliers mais je doutais que nombre d'entre eux souhaitent se mêler à un jeune lord quand bien même il n'en possèderait jamais le titre.

Soudain le silence s'installa près de moi, ma tête pivota si vite vers Thaddeus qu'une légère douleur se fit sentir à l'arrière de mon crâne. Son visage s'était éclairé d'un émerveillement enfantin, j'en avais presque oublié qu'il n'avait jamais vu notre demeure. Il n'était qu'un bébé lors de la dernière visite des Rowan, lorsque la nostalgie avait poussé l'ancienne Redwyne a exigé un séjour en ses terres. Il n'avait jamais eu l'occasion d'admirer la teinte claire de nos murs, ni la grandeur de celui-ci qui pouvait accueillir la quasi totalité de la cour de Hautjardin. Finalement il aurait assez à explorer pour occuper ses journées. Ses yeux s'agrandissaient à mesure que nous avançions. Seule la cour dans laquelle nous nous étions tous arrêter ne baignait pas en pleine lumière, je me souvenais que père m'avait conter une histoire sur la construction de ce château. Il m'avait avoué que le château avait été conçu pour que cette cour reste dans l'ombre à jamais, afin que tout ceux qui devait y travailler ne soit pas victime des affres du soleil. Je glissais au sol avec grâce, laissant le soin à Heck de prendre mes rênes après avoir récupérer celles de ma cousine. Thaddeus s'apprêtait à ouvrir une nouvelle fois la bouche, aussi je saluais la bénédicité d'avoir permit à Andrew d'intervenir. Mère informa tante Bethany qu'elle n'aurait pas la chance de retrouver sa chambre cette fois-ci, alors qu'elle avait été mise à sa disposition ainsi que celle de son époux lors de leur dernier séjour. Je baissais la tête, j'étais devenue la nouvelle occupante du lieu, trop amoureuse de la luminosité qui y était la plus belle du matin jusqu'au soir, de la vue s'étendant sur de vaste de champs de vigne, symbole de notre famille. Ma tante ne s'en offusqua nullement, elle semblait vouloir se ressourcer dans les jardins, avant de prendre possession de leur nouvelle chambre. J'espérais qu'elle apprécierait le nouvel aménagement de celui que mère avait tenu à refaire, que j'avais escompté faire découvrir à Abi mais me ravissait à l'entente de la demande de père.

Telle une petite fille apeurée, elle s'était accrochée à moi, avait-elle oublier qu'elle avait déjà arpenter ces couloirs. Posant ma main sur la sienne, je la guidais, prenant soin d'éviter la salle du banquet, mère devait y apporter les dernières modifications pour ce soir, ainsi que l'entrée de l'aile sud, là où se trouvaient les chambres des garçons. Je ne m'y aventurais plus de toute façon. Je la menais donc dans les couloirs de la partie est, faisant attention de lui laisser le temps de se repérer. Il lui faudrait du temps mais il était peu difficile de connaître les chemins dans notre demeure. "Merci, évidemment qu'elle est prêt de la mienne. Ce n'est pas pareil que lors de ta dernière venue, je me suis dit que cette fois-ci tu étais assez grande pour te passer de la surveillance parentale." Même si des yeux trainaient toujours dans les couloirs, nous serions plus libres en étant l'une près de l'autre. En lui montrant une porte sur ma droite, je lui dis "Voici ma chambre, anciennement celle de ta mère." puis me dirigeais en face de cette dernière, ouvris une autre porte, pénétrant dans la nouvelle pièce. "Et voici la tienne !" J'avais soigneusement préparée celle-ci. Un vase aussi haut que ma personne posé à même le sol se situait aussitôt à gauche de l'entrée. La luminosité pénétrait par toutes les fenêtres, la principale se situait en face de l'entrée. Un lit double à baldaquin se cachait dans un renfoncement dans la seule partie sombre de la pièce tandis qu'une table et des fauteuils attiraient le regard car la lumière venait en sculpter le moindre détail. "Tes effets seront bientôt rangés." Je la laissais prendre possession des lieux, elle semblait heureuse, je la stoppais lorsqu'elle s'avança vers la grande fenêtre occupant une grande partie du mur, sachant que le jardin que je voulais lui montrer se trouvait en contrebas. "Ne regarde pas s'il te plait. J'ai une surprise à te montrer donc je voudrais qu'elle ne soit pas gâcher." Elle sembla me comprendre et donc se recula. "Veux-tu attendre de te changer, te reposer ou es-tu prête à faire le tour du château ?" Elle m'avoua vouloir connaître ma surprise, je lui attrapais le bras, mettant le mien sous le sien. Ainsi collées l'une à l'autre, je nous menais dans l'escalier que nous avions gravis quelques minutes plus tôt, nous collant à la paroi fraiche lorsque les hommes montèrent les bagages. Nos pas nous menèrent dans le jardin que mère avait réaménagé, mêlant les fleurs et la vigne... mêlant parfaitement les deux aspects de sa vie. La Rose et la Vigne. Tyrell et Redwyne. Chaque liane de la vigne s'entremêlant dans les épines des rosiers. Lorsque la saison le permettrait, le raisin embaumerait autant que les roses. Au milieu avait été construit un véritable miroir d'eau, le tout baigné d'une douce lumière ensoleillée.

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Je pensais avoir facilement deviné qui était la nouvelle occupante de la chambre de ma mère. Que cela ne semblait absolument pas déranger. Elle avait visiblement décidé de profiter des jardins avec mon père. Andrew avait traîné presque littéralement Thaddeus derrière Horas dans l’aile sud. Desmera m’avait mené dans l’aile est. Cela faisait tellement longtemps que je n’étais pas venue que j’avais peur de me perdre. Heureusement, j’avais une bonne mémoire, et après un ou deux jours je devrais pouvoir me retrouver sans trop de problème dans les couloirs. Et heureusement, cette fois j’étais loin de mes parents. La dernière fois j’avais couché dans la chambre à côté de celle de mes parents, et Andrew avait dormis avec les jumeaux … Avec Hobber cette fois-ci. Je souris en voyant nos portes l’une en face de l’autre. J’avais deviné juste c’était bien Desmera qui avait emprunté l’ancienne de ma mère.

J’ouvris de grands yeux en voyant la belle chambre que j’avais. Elle était très lumineuse et à l’entrée à gauche il y avait un énorme vase plus grand que moi. Il y avait des tapis au sol pour préserver nos pieds le matin du froid. Le mobilier était absolument magnifique et le lit semblait pouvoir m’avaler entière si je me jetais dessus. Cette chambre était aussi jolie que celle que j’avais à Boisdorés. Intriguée par la vue que je pouvais avoir par les grandes fenêtres je voulus voir mais ma cousine me retient. Ainsi j’avais le droit déjà à une surprise ? Enthousiaste, je ne me préoccupais pas de ma fatigue et insistais au près de ma cousine pour qu’elle me montre. Après tout, nous avions largement le temps avant le banquet ! Au moins trois heures ! Du moins c’était ce que je pensais en regardant le soleil.

Je suivis ma cousine qui me tenait je bras, on dû esquiver les porteur de nos malles, du moins les miennes, pour ensuite aller dans le jardin. Je poussais un petit sifflement d’admiration. C’était absolument merveilleux. Totalement différent de Boisdorés, mais absolument magique. Je lâchais un bref instant le bras de ma cousine pour tourner sur moi même pour tout voir avant d’éclater de rire. J’étais si heureuse ! Je regardais le miroir d’eau avant de de nouveau faire un tour sur moi même. Sans même m’en rendre compte je me mis à chanter joyeusement, les mots jaillissant de ma bouche en une harmonie subtile et légère qui s’accordait magnifiquement bien en ces lieux. Mon frère Andrew disait que même la Jouvencelle et la Mère ne chantaient pas aussi bien que moi. Il exagérait sûrement. Mais en tout cas je chantais remplis de joie d’être ici.

Lorsque je finis, il eut un temps de silence, même la fontaine semblait s’être arrêté de couler, alors qu’il n’en était rien, puis presque timidement les oiseaux reprirent leur chant. J’avais chanté Champ d’Or. Ce n’était pas ma préféré mais elle était belle. Je fis un grand sourire à Desmera et je m’assis près d’elle. Je crois qu’elle ne m’avait jamais entendue chanté. Je ne chantais que depuis mes sept ans. J’adorais ça, mais jamais en publique. Une histoire de pudeur sûrement. Je repris la main de Desmera et la serrais doucement en lui souriant.

« C’est féerique cet endroit ! Il n’y a pas de chansons sur ces jardins ? »

Le chant d’Abi:
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C'était l'une des plus belles réussites de mère, elle s'y était lancé quelques lunes après la disparition de Hobber, une façon, nous l'avions compris, d'occulter son chagrin. Père l'avait laissé faire, comprenant son besoin d'occupation alors qu'elle n'avait plus sa fille à ses côtés pour penser à autre chose. Ma participation au projet fut de suggérer une plus grande longueur du miroir d'eau, le séparant de la fontaine, pour que rien ne vienne troubler le calme de l'eau, ainsi on pouvait voir le ciel se miroiter à sa surface à toute heure du jour ou de la nuit. Puis j'étais de nouveau partie à Hautjardin pendant que les travaux avançaient, modulaient l'espace. Les vignes avaient été planté tôt pour qu'elles puissent pousser abondamment, avant que les rosiers ne soient disposés pour combler les vides, afin d'entrelacer les jeunes pousses à mesure des semaines, des lunes. D'ici quelques années, ce jardin serait d'une beauté à couper le souffle, il n'en était qu'aux prémices de son existence pourtant j'avais été estomaqué lors de mon dernier retour. Tant j'entrevoyais ce qu'il allait devenir, il serait une oasis de verdure au sein même de notre maison. Un peu comme Abigaëlle qui ne savait où poser les yeux, son émerveillement faisait plaisir à voir, mère serait ravie de savoir l'effet que sa création pouvait avoir. Si ma jeune cousine avait tenu son rôle de parfaite future lady, c'était en ce lieu que je retrouvais la petite fille de mon enfance, pleine de vie, d'insouciance et de joie, communicative. Je me dirigeais vers l'un des bancs en chêne qui devrait à terme se fondre dans la végétation, laissant ma jeune amie le soin de tourner sur elle-même autant de fois qu'elle le désirait.

Je ne m'attendais pas à entendre un si beau son en ce jardin cependant, n'osant plus faire un geste je la fixais avec admiration. J'excellais dans bien des domaines, sauf celui de la musique, j'avais certes une jolie voix mais je ne parvenais jamais à suivre le rythme préétabli. Abi semblait être habitée par la musique, le chant qui s'élevait dans les airs était si pur que les oiseaux avaient suspendu leurs vols, un instant arrêté dans el temps où rien ne semblait exister à part ce petit bout de femme et les mots qui résonnaient, pénétraient mon cœur aussi facilement que le soleil se levait à l'est et se couchait à l'ouest. Les paroles qu'elles chantait amenaient d'autres souvenirs, des temps heureux, lorsque je parcourais la Treille avec mes frères, que nous nous réjouissions de la beauté des champs nous entourant. Je levais les yeux au ciel, oui mon chevalier où es-tu passé ? Je tentais de cacher mon trouble, Abi ne le faisait pas intentionnellement mais elle ravivait chacun de mes souvenirs liés à Hobber, lui que je refoulais en présence d'autres personne, pour ne pas souffrir. Il n'y a qu'une fois seule dans la douceur de ma chambre que je me laissais aller, que je pensais à lui, à tout ce que je réalisais sans pouvoir lui parler, sans lui conter mes attentes et mes désirs. Comment en vouloir à cette jolie blonde de posséder une voix si mélodieuse qu'elle apportait une sérénité à ce lieu ? Ce n'était nullement de sa faute si tout me ramenait inlassablement vers ce frère disparu, déclaré mort, auquel nous avions offert une sépulture vide.

Pour l'heure seule la douceur de la voix de ma cousine avait de l'importance, je baissais la tête pour mieux observer cette belle femme qu'elle devenait. Le bonheur l'habitait elle était heureuse d'offrir son talent aux oreilles de la Treille. son plaisir atténuait un peu ma douleur. Elle se tût avant de se joindre à moi. "Je crains que personne ne l'ait fait, mais si tu t'en sens capable tu devrais le faire. Tu as une voix divine, n'hésite pas à chanter aussi souvent que tu le désires, tu enchanteras tout ceux qui t'écoute. Et tu ne m'en avais rien dit cachotière." Je lui donnais un petit coup de coude. "Quel autre talent me caches-tu encore ?" Nous avions tant à rattrapé.

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Je ris un peu quand ma cousine me proposa d’écrire sur les jardins de sa demeure.Je lui serrais d’avantage la main en secouant la tête. Si je savais chanter, écrire ne faisait assurément pas partie de mes talents. Je rendis son petit coup de coude à ma cousine en secouant la tête. Je ne chantais que très peu en dehors de la compagnie de certaines personnes, ou bine de la solitude. Mais je pariais, même si je ne le souhaitais pas, que mon père me ferais chanter ce soir devant la famille. Peut-être pourrais-je m’en tirais avec un chant des plus simples ? Avec un peu de chance … Je souris de nouveau à Desmera.

« J’avoue ! Je ne t’ai jamais parlé de ça ! Je voulais t’en faire la surprise. Et je ne crois pas avoir d’autres talents. À part pour chanter je ne suis pas incroyablement douée en autres choses. Et toi ? Tu as quel talents ? »

On continua à discuter encore un peu, puis il fut l’heure d’aller se préparer. Je fis un clin d’œil à Desmera avant de filer dans ma chambre. Je pris un bain bien chaud, très agréable, et laissais les servante me lisser les cheveux et passer un peigne avec douceur dedans. Je la laissais remonter mes boucles blondes en un chignon complexe tressé et le parsemé de petites épingles à tête bleue. Je discutais joyeusement avec elle en souriant en évitant de bouger la tête. Je souris en sentant la douceur du tissu argenté brodé d’un grand arbre doré qui semblait m’envelopper dans ses branches dorés. Je me regardais dans le miroir, la robe me tombait parfaitement autour de moi et semblait me grandir de quelques centimètres. Elle tombait juste comme il fallait pour que je ne me prenne pas les pieds dedans si je devais danser au bras d’Horas, de mon oncle, de mes frères ou de mon père. Je fredonnai en regardant avec attention les jardins quand on toqua. Andrew lui aussi vêtu de l’or et de l’argent des Rowans me tendit la main. Je serrais aussitôt son bras contre moi. Il me confirma que ma mère était plus que belle. Ce que je vis. Elle mêlait avec grâce et élégance les couleurs de ses maisons sur sa robe. Douce, elle vient arranger une mèches autour de mon visage, refit le col de la veste d’Andrew et arrangea les plis de la chemise de Thaddeus. Mon père était toujours aussi propre sur lui. Sans être beau, il avait une aura de calme et de grandeur.

Andrew me reprit le bras et je le suivis jusqu’à la grande salle. Ma mère laissa échapper une exclamation de surprise face à la décoration et je sentis ma bouche se décrocher d’elle même. C’était absolument renversant. Les couleurs des deux maisons se mêlèrent et je vis brusquement mon père songeur. Par pitié ! Pas déjà une idée de mariage entre nos deux maisons ! Nous étions cousins non ! Mon père se dirigea vers mon oncle et les deux entamèrent une nouvelle discussion, ma mère était avec ma tante, et Andrew disparu avec Thaddeus vers Horas. Je retournai rapidement vers Desmera. Je lui pris le bras

« Tu es magnifique Desmera ! C’est magnifique ! Tout est sublime ici ! »

Quelques notes se firent entendre, et je vis bien sûr l’orchestre. Il y avait de quoi danser ! J’espérais que Desmera et moi serions proches que nous pussions discuter. Et de préférence loin de Thaddeus. Que je puisse discuter sans problèmes avec ma cousine.
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Mon rire s'éleva dans les airs alors que nous retrouvions notre complicité enfantine, les années ne semblant pas avoir eu d'emprise sur nous. Nous retrouvions les réflexes, les soupçons d'une amitié perdue disparaissaient peu à peu. « Je n'ai guère de vrai talent, si ce n'est celui de savoir m'occuper lors de mes nombreux voyages entre ici et Hautjardin. Je suis presque capable de te dire au moment près le moindre trou que nous empruntions. » Comme toute jeune fille j'avais été initié à tous les arts qui sied à notre rang. J'avais un doigté certain pour la couture, toutefois mes ouvrages ne méritaient aucune louange, il était aussi certain, après avoir entendu ma cousine, que ma promptitude au chant ne valait pas la sienne. « Je reste une danseuse assez douée. » Pourtant cela ne relevait pas du talent mais d'un entraînement intensif auprès d'un maître à danser d'Essos venu se perdre sur notre île. « Ou alors considères-tu que l'art du silence comme un talent inné ? » Sa mine déconfite me fit rire de nouveau, et comme si nous ne nous étions pas quittées depuis des lunes nous avions repris nos conversations, confidences et autres révélations. Elmire, l'une des plus anciennes servantes de la maison, vint interrompre nos doux instants, nous invitant à nous préparer pour le banquet.

J'avais rejoins ma chambre d'un pas serein, ma robe était prête depuis le matin. Mère avait fait prendre mes mesures auprès des domestiques de Hautjardin, Elmire étant désormais trop agée pour me suivre, afin de commander une nouvelle tenue aux couleurs de notre maison, ainsi serais-je vêtue de toute une palette de lie, un jupon, visible par endroits, était le plus clair, presque ambré. La robe, la recouvrant était un peu plus foncé, toujours dans les teintes de miel. Seul le bliaut, par dessus, se composait d'un dégradé de violine au pourpre. Je savais que mère m'attendait pourtant je pris le temps de rêvasser devant la vue s'étendant depuis ma terrasse. Je me retrouvais à penser plus que de raison à Hobber maintenant que Abigaëlle était là, la présence de Garlan me faisait un peu le même effet. Il était celui qui avait semé une graine dans leurs yeux, leur cœur me poussant à le reconnaître eu eux. Et peu importe leurs sourires, rien ne venait remplir ce vide qui se propageait en moi depuis que nous avions fait une croix sur un possible retour. Nous avions perdu tout espoir, le vide se creusait sans pouvoir l'en empêcher, je sentais que les mots dits plus tôt à Abi deviendraient mon fardeau. Je ne pourrais supporter de vivre loin de l'océan, c'était sa sépulture. Néanmoins je dépérirais à vivre toujours près de la mer tant sa présence me manquait. Dans les deux cas je souffrais. Mes yeux survolaient cette terre qui était autant la sienne que la mienne mais lui l'avait quitté avant moi, j'espérais juste ne pas le faire de la même façon.

« Ma lady, l'eau va finir par être froide » m'avertit Elmire, pour que je prenne conscience qu'il était temps de me préparer. Je rentrais tel un pantin dont le marionnetiste tirait les ficelles sans que personne ne le remarque. Je fus déshabillée avec une douceur infinie, quelque part ma peau reconnue les gestes prévenants de la douce servante, elle était à notre service depuis des années, et ma femme de chambre personnelle quand son âge fut trop avancé. Je l'entendais me parler, Elmire avait l'habitude de combler le silence dû à mes absences, elle était la seule devant laquelle je me laissais aller. La pointe de mon pied eut un léger réflexe de recul devant la fraîcheur évidente de l'eau, je n'avais plus le temps de demander un réchauffement de mon bain. Il fallu que l'on m'arrache l'éponge des mains pour que je stoppe la torture que je m'infligeais depuis quelques instants, ma peau était aussi rouge qu'un brasier sur mon bras gauche. Heureusement que ma robe possédait de longues manches pour masquer les dégâts. Une fois sèche et habillée, je fus coiffée d'une tresse épi, simple sans fioritures, il y aurait assez à voir dans la salle où les chevaliers étaient conviés à venir profiter de la fête en compagnie de leur famille. Cette attention déplaisait un peu à Horas qui ne voulait pas débourser toute notre fortune inconscient que nous avions de quoi nourrir dix fois la population de notre île.

Mère donnait ses ordre lorsque je me présentais, elle ne me montra pas son désaccord, je le sentais à son expression et m'excusais d'un signe de tête avant de me poster aux côtés des deux hommes de notre lignée afin d'accueillir nos invités. La salle était fleurie de sorte que leur odeur embaume sans devenir entêtante alors que les couleurs et armoiries se mêlaient partout où les yeux se posaient dans la pièce. La plupart des invités étaient présent lorsque les Rowan firent leur entrée, unis comme les cinq doigts de la mains. La notre était claudicante, gangrenée autant par la disparition de l'un de ses membres que par les aspirations solitaires et égoïstes des deux derniers héritiers. « Tu es tout aussi magnifique ! » Je l'entraînais à nos places, j'eus un peu de pitié pour Thaddeus qui se retrouvait  au côté de Horas alors que Andrew me côtoyait, d'une part et de Abi de l'autre, je voyais là l'oeuvre de mon père pour apprendre l'humilité à mon aîné. Les discussions allaient bon train, les plaisanteries entre mes cousins égayaient ma soirée, je ne pensais plus qu'en termes de gaieté et de plaisir. La musique s'éleva doucement dans la salle, nous berçant de son air enchanteur, Abi ne cessait de lancer un regard discret à son père sans que j'en comprenne la raison, celui-ci était beaucoup trop occupé à parler avec le mien pour se préoccuper de son joyau. "M'accorderas-tu une danse chère cousine ?" me glissa Andrew. "J'ai cru comprendre que tu n'attendais que ça, je t'accorde juste celle-ci, je ne voudrais pas provoquer de jalouse" lui dis-je après avoir observer sa jeune sœur à mes côtés, tout en désignant l'assemblée réunie.

Les plats s'enchaînèrent, la bonne humeur régnant en maîtresse sur tous, père discutant joyeusement avec lord Rowan autant qu'avec mon voisin. La musique rythmait le tout, comme promis j'offrais ma première danse à l'héritier de nos invités. C'était effectivement un excellent danseur, l'accompagner était un délice, mes cousins avaient des talents innés, je ne m'étonnais plus de tout ce dont ils étaient capables. Je pouvais voir que les fils de nos chevaliers n'étaient pas indifférents à la blondeur de Abigaëlle. "Tu devrais inviter ta sœur à me remplacer, sinon Horas va lui marcher plus d'une fois sur les pieds" lui avouais-je en observant mon frère s'approcher de sa prochaine victime. Si cette dernière fut sauvée par notre intervention, ce ne fut pas le cas de tante Bethany qui ne se doutait pas de ce qui l'attendait. Père n'osait regarder tant il savait que ce ne serait pas un bon spectacle, c'est ainsi qu'il aperçu oncle Desmond se diriger vers lui. Je me tenais assez près pour comprendre la teneur des propos qu'ils échangèrent. Tout sourire, j'écoutais attentivement sans que personne ne le remarque. Il me faudrait changer mes plans, Desmond Redwyne était celui qui dirigeait nos troupes, chargée de la surveillance des côtes pendant le séjour de nos invités. J'avais organisé une petite sortie le lendemain après midi vers la cote ouest de notre île, vers le seul endroit où les arbres poussaient à profusion mais apparemment ce coin avait été visité par des indésirables. "Abigaëlle" l'interpellais-je lorsqu'elle revint vers notre table. "Je sais que tu dois avoir envie de visiter l'ile, nous pourrions aller voir les vignes de la côte sud, tu pourrais leur chanter des louanges." Ainsi elle ne courrait aucun danger de tomber sur des fer-nés.

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Je ris et me retiens de déposer un baiser sur la joue de ma cousine. Il y avait bien du monde ! Des chevaliers de la maison Redwyne, et leur familles. Je poussais discrètement un soupire de soulagement en voyant Thaddeus assit près de Horas. Au moins ils s’ennuieront mutuellement sans ennuyer les autres. Mon père était à côté de mon oncle, et ma mère à côté de ma tante. J'étais assise à droite d'Andrew et Desmera à gauche. Ah ! Je regardais quelques fois mon père durant le repas, mais je finis par me détendre totalement. Il ne me ferait pas chanter, j'en étais sûre, il discutait avec animation avec mon oncle. Je finis par retourner à la conversation entre mon frère et Desmera. Ils étaient beaux tout les deux ensemble. Mais jamais ils ne se mariré. Nous étions cousins bien trop proches ! Et puis l'alliance étant très forte au vu de la proximité de nos relations … J'entendis qu'Andrew avait invité Desmera pour sa première danse et ma cousine avait répondu par l'affirmation. Tout en ne lui en accordant qu'une, pour ne pas faire de jalouse. Je fis un clin d'œil à Desmera. J'avais l'avantage de voir toujours Andrew, et de pouvoir danser autant que je le voulais avec lui. Mais vu le regard de certaines lady aux beaux atours … Oui elle pourrait faire des jalouses. Andrew eut un petit rire et versa du vin à Desmera.

Les plats étaient des plus qu’exquis et l'ambiance chaleurs. Sauf peut-être entre Thaddeus et Horas qui semblaient plus ou moins se faire la tête ! Mère riait en écoutant sa sœur et Père semblait ravi. J'observai avec attention les autres personnes présentes en mangeant, Andrew veillant à ce que ma coupe soit toujours remplis d'eau ou de vin très dilué. Et finalement il fut l'heure de danser. Andrew se leva et fit un révérence impeccable à Desmera pour qu'elle danse avec lui, Ma mère dansa avec son frère, mon père avec ma tante. Un fils de chevalier m'invita à danser, devançant Horas et j'acceptais avec un sourire gracieux. Il semblait ravi ! Il était bon cavalier mais sans plus. Je terminais ma danse avec lui et le remerciais d'une révérence. Je vis Horas se diriger vers moi, mais Andrew me saisit le bras et m'entraîna sur la piste de danse. Horas se rabattit sur ma mère qui accepta de danser avec lui. Bien que je devinais quelques unes de ses grimaces face à son fort médiocre cavalier. Avec Andrew au bras je volais presque littéralement sur le parquet. Mon frère n'hésitant jamais à me soulever dans les airs.

Il me déposa au sol, et je cherchais du regard Desmera. Andrew me l'indiqua avant de déposer un baiser sur mes boucles blondes. Je relâchais son bras et il s'approcha de ma tante. Il s'inclina et l'invita à danser. Je me postais près de Desmera qui m’appela et qui m'informa que nous iront aux vignes demain et au mot « chanter » je vis mon père tourner la tête vers moi. Ma mère posa aussitôt une main sur son bras et fit non de la tête. Mon père ne discuta pas. Je souris à Desmera.

« Avec plaisir ! De toute façon tout l'île doit être magnifique ! »

Je préviendrais Andrew qu'il occupe Thaddeus et Horas qu'ils ne nous suivent pas. Il comprendrait. D'un mouvement de tête j'indiquais des fils de chevaliers qui semblaient nous regarder comme des bonbons particulièrement agréables aux yeux. Je plissais les yeux en voyant l'un d'eux s'approcher. Il se figea face à mon regard qui était devenu glaciale. Un instant de repos pour mes pieds merci ! Je balayai la salle d'un regard rapide avant de sourire à Desmera et de lui souffler à l'oreille :

« J'ai comme l'impression que tu attire les regards Desmera … »

J'eus à peine le temps de finir ma phrase qu'un jeune chevalier s'approcha et invita ma cousine à danser. Ma mère eut à peine le temps de me souffler un petit mot à l'oreille qu'un écuyer de quinze ans m'invita à danser. J'acceptai et le laissai me guider parmi des autres danseurs. Je dansais encore un petit moment avant de m'asseoir fatiguée vers la fin de la soirée. Mais mon père avait donné un ordre et j'allais le respecter. Je demandais simplement un lait chaud avec du miel. Je le bus en attendant mon regard parcourant la foule. Mon père finit par réclamer le silence qui se fit. Je fermais un instant les yeux. Une simple chanson parlant des beautés de la nuit. Songe d'été elle était l'une des plus belles et des plus calme. Je me levais lentement en respirant profondément. Je vrillais mon regard dans celui de ma cousine et me représentais les jardins où nous étions tout à l'heure. Une nouvelle bouffée d'air et je me mis à chanter. Après une révérence, je me rassis lentement dans le silence en jetant un regard vers mon frère qui posa sa main sur son cœur. Cela lui avait plus. Ainsi qu'à d'autres. Andrew joua rapidement des coudes pour venir se poster près de moi, et je cherchai Desmera des yeux. Je lui tendis aussitôt la main quand je la vis.

« Desmera ! Cela t'as plus ? »

Je me sentais un peu perdue au milieu des gens malgré la présence de Andrew. Perdue et fatiguée, j'avais simplement envie d'aller dormir. Pourvue que Père intervienne rapidement ou même Desmera. Ou Mère que je voyais arriver. S'il vous plaît, juste une nuit de sommeil …
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L'enthousiasme de ma jeune cousine fit plaisir à voir, j'avais presque oublié ce que ça pouvait être de n'avoir aucun doute, d'être une jeune fille que la vie bénissait.. Je demanderais à ce qu'un seul garde nous suive, il était hors de question à présent que l'île a été visité de nous promener sans escorte. Je ne doutais pas de la fidélité des treillois, ils étaient tous loyaux. Peu se plaignaient de leurs conditions de vie, plutôt idéales en nos terres, certains étaient certes moins bien lotis que d'autres mais aucun de me trahiraient si je me retrouvais en mauvaises postures. Et Abigaëlle méritait de découvrir notre île en toute sécurité. "Tu étais trop jeune pour avoir de bons souvenirs de la Treille, maintenant tu vas pouvoir en apprécier toute la beauté." Je suivais du regard les jeunes hommes qu'elle m'indiquaient. Je les connaissais presque tous, certains plus que d'autres. Beaucoup avaient pris leurs distances avec ma personne depuis qu'on m'avait fait prendre conscience de la place qui serait la mienne. Ils étaient de futurs chevaliers, ils savaient que je devais rester intouchable, inaccessible. Néanmoins les banquets étaient l'occasion pour eux de faire bonne impression de se montrer courtois pour s'attirer les bonnes grâces de lord Paxter. "Je suis la fille de leur lord, tu verras bientôt les mêmes regards en votre fief."lui murmurais-je alors que l'un de ces futurs chevaliers m'invitait. Je ne pouvais décemment refuser une danse à l'un d'entre eux. Mon cavalier n'était pas mauvais, je savais que ce serait son dernier banquet en notre île, une union l'attendait sur le continent, il avait trop de frères et pas assez de place pour lui-même. Je m'appliquais donc à lui rendre la soirée aussi agréable que possible.

Je n'eus plus l'occasion de me retrouver aux côtés de ma tendre cousine, je passais de bras en bras, dansant même avec mon aîné. J'accueillis la pause imposée par Lord Mathis avec déférence et soulagement, avant de comprendre que cela impliquait la mise en avant du talent de la petite Abi. Bientôt tout le Bief serait au fait qu'elle possédait une voix des plus enchanteresses. Elle planta son regard dans le mien alors que de douces notes s'échappaient mélodieusement de sa gorge. Le temps s'était de nouveau arrêté, personne ne semblait en mouvement, tous absorbés par la contemplation de cette beauté qui s'ignorait. J'ignorais même si l'on pensa à respirer le temps durant, seule certitude était que je délectais de cette chanson.. Puis comme les grains d'un sablier s'écoulant, le temps repris son cours alors même qu'elle achevait son chant, que les applaudissements emplissaient les lieux, que les jeunes filles venaient se pâmer devant elle. Andrew ouvrit la voie, je me glissais derrière lui pour la rejoindre. "Tu étais parfaite !" lui assurais-je avec un sourire. Je laissais les compliments être dit par d'autres, observant les réactions que cela provoquaient chez celle qui les recevait. Je pouvais voir la fatigue s'emparer de sa personne, s'imprimer sur les jolis traits de son visage. La route avait été longue, et elle n'était pas encore habituée à autant d'attention. Tante Bethany vint à notre rencontre, me demandant de raccompagner sa fille, il est vrai qu'une bonne nuit de sommeil ne pourrait lui faire que du bien.

Après avoir fait mes bonsoirs à tous, je donnais quelques ordres, sachant que personne n'y verrais d'inconvénients. Mère apprécierait la sollicitude dont je faisais preuve, aussi avais-je demandé à ce que personne ne vienne troubler la nuit de la jeune Rowan, qu'un plat soit à sa disposition peut importait l'heure à laquelle elle se lèverait demain. Je la reconduisis dans le dédalle, encore bras dessus bras dessous. "Tu vas pouvoir profiter d'une bonne nuit de sommeil." lui assurais-je en ouvrant la porte de sa chambre. "Nous t'avons mis une petite couverture en plus, il fait peut-être plus chaud qu'à Boisdorés mais tu n'es pas habituée à la brise marine."

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Je remerciais les gens qui se pressaient autour de moi en essayant de respirer. Je n’aimais pas la foule, je n’aimais pas être au centre de l’attention. Mon frère se posta près de moi, et bientôt je saisis la main de Desmera me sentant rassurée de l’avoir tout près de moi. C’était déjà ça. Elle avait aimé. Mais la fatigue était là, doublée par le stress de voir autant de gens autour de moi. Ma mère arriva à cet instant rompant le flots de personne autour de moi. Je finis par me lever remerciant les gens, cramponné au bras de ma cousine souhaitant la bonne nuit à tous avant de suivre ma cousine.

Je poussais un soupire de soulagement à peine audible lorsqu’elle me conduisit dans des couloirs plus calmes, loin de la foule et du bruit. Je souris en voyant ma chambre et je déposais un baiser sur la joue de ma cousine.

« Merci Desmy ! C’est parfait ! Bonne nuit à toi ! Que les sept t’envoient de beaux rêves ! »

Je la serrais contre moi avant de rentrer dans ma chambre. Je laissais les servantes m’aider à ôter ma robe et dénouer mes cheveux avant de sortir. Je m’allongeais un instant sur le lit avant de me lever et de coller mon oreille au panneau. J’entendais les servantes discuter entre elle et je baissais un peu les yeux. Déjà les servantes savaient pour ma voix. j’avais l’impression d’être simplement un bout de viande ou une poupée qu’on exposait fièrement aux yeux du monde. Je plissais le nez et retiens ma promesse de ne plus jamais chanter en publique. Je ne pourrais jamais la tenir. Je devrais obéir à mon père. Penaude je me dirigeais vers la fenêtre pour observer un peu le paysage nocturne. C’était beau et paisible. Mais je retournais bientôt me blottir sous mes couvertures, le sommeil m’engloutit rapidement malgré les chuchotements des servants derrière la porte.

Je clignai des yeux. L’aube devait avoir juste finit de se lever. Je repoussai les couverture et m’approchai de la fenêtre. Il y avait déjà de l’agitation mais je me sentais reposé. Je passais la tête pour voir s’il y avait une servante qui voulait bien s’occuper de moi et une vient immédiatement avec un plateau de fruit, de gâteaux et de brioches et une grande cruche de lait. Hey ! Je ne pourrai jamais avaler tout ça ! Je sortis ma tenue d’équitation bleu sombre et argent et je la laissais me la passer et me nouer les cheveux en une natte sage. Elle babillait autour de moi et soudain elle parla de ma voix. Surprise je me retournai lui arrachant ma tresse des mains et mon regard se fit acérer. La servante fut surprise et je détournais vite le regard et je la laissais reprendre son bavardage sans rien dire.

Je m’assis devant la montagne de nourriture et entrepris de remplir mon estomac en laissant la servante parler pour deux. Elle vantait tout et n’importe quoi ! Je la laissais faire intervenant parfois pour montrer juste que j’écoutais un peu. Je finis mon déjeuner et la servante repartie avec le plateau. Je restais appuyée près de la fenêtre attendant un peu que ma cousine se repose encore. Je fins par toquer à sa porte quelques temps après avec un sourire.

« Coucou Desmera ! Je suis toute reposée et prête à aller faire le tour de l’île ! »

Et bientôt je descendis presque en courant les escalier le sourire aux lèvres. Andrew m’attrapa au vol et me souleva pour déposer un baiser sur la joue, je saluais Horas avant de me glisser dans l’écurie. Je saluais les palefreniers avant de caresser le chanfrein de ma jument avec affection, je laissais les palefreniers la seller et la sortir du box. Je pris les rênes et la sortie dans la cours pour attendre Desmera. Je sursautais en sentant une main sur mon épaule. Je me retournai et vis un jeune chevalier avec qui j’avais dansé hier soir. Il me prit une main gantée et déposa et baiser dessus.

« Lady au chant des anges ! Je ne pensais vous croiser ici ! Vous partez ?
- Ser, je crains ne pas avoir retenu votre nom. Oui, j’attends ma cousine Desmera pour partir en promenade, elle souhaite me montrer l’île.
- Oh ? Lady Desmera vient également ? Puis-je vous accompagner ?
- … je … Je … »

Je ne savais que répondre sans avoir à fâcher le ser. Je voulais être seule, ou presque avec Desmera … je la cherchais des yeux légèrement paniquée, d’habitude je me cachais derrière mon père ou mon frère dans ces situations …
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Si elle savait que les Sept peuplaient mes nuits de nombreux cauchemars, plus encore lorsque je me trouvais en nos murs. J'appelais les domestiques pour qu'elles viennent s'occuper de la jeune fatiguée, avant de lui souhaiter une nuit des plus reposantes. Mes pas me ramenèrent à la salle du banquet où j'avisais père de me rejoindre. Je devais l'avertir des changements pour la journée de demain."Tu devrais déjà dormir Desmera" Peu importait que je grandisse, je restais une éternelle petite fille aux yeux de ce père aimant."J'ai appris ce qu'il se passait sur nos côtes ouest." Nul besoin d'entrer dans les détails, un léger sourire étirèrent les lèvres de lord Paxter, ainsi que les miennes tant je comprenais les pensées qui l'habitaient. Je savais parfaitement être sa plus grande fierté, sachant toujours où laisser traîner mes oreilles, obtenant de précieuses informations. Il ne fallait pas être un parieur pour deviner que mes compétences étaient une claque pour Horas, il n'apprécierait pas d'apprendre que j'avais été mise au courant avant lui. Mais ni père ni moi ne parlerions de ce que je savais. "Je souhaiterais que oncle Desmond charge l'un de nos homme de nous accompagner demain." "Nous ?" "Père, vous savez que j'ai prévu une balade à cheval avec la jeune Abigaëlle pour lui montrer nos terres." "Il serait plus prudent d'éviter une telle sortie." "Et risquer de prouver que nous avons peur de nous promener chez nous ?" Mère venait d'apparaître, elle était tout aussi au courant que moi de la situation, il était évident que les femmes de notre famille savait parfaitement où pêcher leurs informations. "Laisse ces deux jeunes filles montrer au que tout va bien." Elle venait de trancher, je m'éloignais de quelques pas, laissant les deux époux se jauger, mon éducation n'était pas un sujet des plus heureux entre eux. C'était comme un iceberg entre eux. Je n'en avais jamais vu, seul les livres m'avais fait comprendre à quoi ressemblaient ses blocs de glace. La partie en surface était ce qu'ils montraient au monde, la même volonté de bienséance de notre maison, celle me conduisant à faire honneur aux miens à HautJardin, néanmoins la partie cachée, celle de l'ombre, demeurait leur seul conflit. Deux désirs différents, chacun campant sur ses positions à chaque fois que j'étais en leur présence, me poussant à choisir une voie. Mère voulait trouver une épouse pour Horas ainsi qu'une union pour moi-même, tandis que père s'y opposait dans les deux cas. Je prenais le parti de mon géniteur, sachant que cela me permettait d'obtenir un apprentissage plus poussé. Ils se rappelèrent qu'ils n'étaient pas seuls. Personne ne faisait attention à ce qu'il se passait entre les époux Redwyne, ce conflit n'avait pas de raison d'être puisque un jour où l'autre mère obtiendrait ce qu'elle désirait le plus au monde. Père ne faisait que retarder l'échéance sous le prétexte que je devais encore apprendre à faire fonctionner un fief. Il espérait surtout que Horas soit moins maladroit dans son apprentissage, j'étais la seule à vouloir qu'une union n'arrive jamais. Ce qui n'arriverait jamais. "Je chargerais moi-même un chevalier de vous accompagner." "Merci père. Mère" saluais-je, après une inclination je quittais définitivement la fête afin de m'accorder une repos bien mérité.

L'aube pointait à l'horizon lorsque Elmire me secoua légèrement, me sortant du sommeil pour une fois réparateur. J'avais oublié le rituel auquel les membres de ma famille s'adonnait chaque semaine, chose que je n'avais plus l'occasion de pratiquer à HautJardin, me contentant de prier chaque jour. Je repoussais les couvertures alors qu'une servante entrait avec une assiette de poulet froid accompagné d'un peu de pain brioché. Je picorais plus qu'autre chose pendant qu'on me brossait la chevelure, la tirant vers l'arrière. J'allais devoir descendre dans le sanctuaire de notre famille, me recueillir sur une tombe vide, aussi mon ventre refusait toute nourriture. Je quittais la quiétude de ma chambre alors que j'entendais un babillage traverser la porte de la chambre aménagée pour ma cousine. Je n'avais pas le temps de m'arrêter, ni la volonté de lui imposer notre deuil. J'accélérais le pas, détestant l'idée de me retrouver seule parmi les défunts, plus petite c'était un vaste labyrinthe qui m'effrayait. J'avais peur de ne jamais en sortir, d'être coincée parmi les morts. Si j'avais grandi, apprenant par cœur tous les chemins possibles dans ce dédalle, il me restait cette angoisse permanente. Ils m'attendaient déjà à l'entrée des lieux, je me plaçais au côté de Horas avant que nous entamions notre marche. Je ne pouvais m'empêcher de me demander pourquoi mère continuait à s'imposer une telle épreuve, simulacre d'une procession unificatrice de nos sentiments. Je doutais que nous soyons tous sur la même longueur d'onde à ce sujet, pourtant nous refusions de lui infliger une douleur supplémentaire. Alors nous étions là, à contempler la sépulture vide de notre cher Hobber. Une fois n'est pas coutume, les sanglots de mère vinrent mettre fin à notre rituel macabre. Père la prit dans ses bras, l'éloignant comme à son habitude. Horas se montrait prévenant en m'accompagnant jusqu'à la sortie. "Père te fait dire que Baudrig vous accompagnera dans votre sortie. Tu es priée d'être prudente avec notre cousine, nous ne pouvons nous permettre un incident." "Ta sollicitude te perdra grand frère." lui dis-je avant de me diriger vers ma chambre où j'allais me changer.

Il fallut peu de temps à Abigaëlle pour me rejoindre, magnifique dans sa tenue, d'un bleu si profond qu'on aurait pu la confondre avec l'océan un jour sombre. Ma propre robe d'équitation était de couleur sombre, d'une teinte verte, assez simple sans trop de fioritures, le tout accompagné d'une ceinture de cuir d'une teinte plus claire. "Abigaëlle" lui dis-je en lui faisant un petit signe alors qu'on finissait de me tresser les cheveux. J'avais ce besoin indéfectible de les sentir laches, volant au vent, il aurait malheureusement inconvenant de le faire, je devais respecter une certaine éthique. "Si tu t'en sens capable, tu peux rejoindre l'écurie, ta jument sera prête." Elle prit de l'avance comme une enfant excitée, qu'elle était encore. Je prie mon temps pour la rejoindre, rien ne pressait vraiment. Lorsque je parvenais enfin à la cour où se situait l'écurie, j'eus la surprise de tomber sur un chevalier que je ne pouvais supporter. Un proche de Horas, de sa cour comme je la nommais. De là où j'étais, impossible pour eux de me voir, contrairement à moi qui avait tout loisir d'observer les faits et gestes de chacun. Je pouvais voir qu'il la mettait mal à l'aise, la proximité qu'il entreprenait avec ma cousine frisait l'indécence, il profitait que personne n'était présent à ses côtés pour jouer les entreprenants. Je me glissais derrière lui alors que Abi balbutiait une quelconque réponse, je comprenais son désarroi. Prenant une inspiration, je lui sauvais la mise. "Non vous ne pouvez pas" Il sursauta, ne s'attendant pas à être découvert, ma voix était froide et hautaine. "Veuillez respecter votre place Kheagan !" lui assénais-je en otant sa main de celle de ma cousine. "Ma lady, il faut bien que quelqu'un vous protège" "Me prendriez-vous pour une incompétente ?" S'il y avait bien une chose à laquelle on ne pouvait me comparer c'était bien une incompétente. Tout ceux qui osaient le prétendre était sévèrement puni. Je pouvais voir Abi continuer à flatter l'encolure de sa jument, douce caresse qui m'apaisait tout autant que l'animal. "Non ma lad..." "Bien parce que si vous aviez pris la peine de vous renseigner, vous auriez su que j'avais pris mes dispositions." Et pour lui rappeler que j'étais celle qui pouvait le rabaisser plus bas que terre, je lui ordonnais d'aller vérifier le sens du vent sur la girouette. Ce n'était pas une tâche propre à un chevalier, trop ingrate pour un homme de son rang, mais il n'aurait pas chercher à refuser. Il se dirigea donc à l'extérieur du château, là où l'objet en ferraille était installé.

Je ne m'occupais plus de lui n'attendant nullement la réponse à ma demande, me fichant même de savoir s'il avait entièrement fait le choix de suivre mes instructions. Je sourais à ma jeune cousine. "Tu es prête à ce que je vois." Même si on ne voyait personne, trop d'oreilles indiscrètes venaient fureter au moment ou on s'y attendait le moins. Cela n'était pas fait méchamment mais plutôt pour être le premier à tout savoir. Et je préférais toujours être la première à ce jeu là. Je m'occuperais de prévenir Abi en temps voulu. Une palefrenier vint me donner les rênes de mon pur-sang, ma selle était parfaitement attachée? Nous nous mîmes en route dès que Baudrig fut prêt. Le soleil pointait ses rayons sur nous, réchauffant la terre, asséchant peu à peu les gouttes de rosée encore présentes sur les feuillages. Nos chevaux s'aventurèrent dans les vignes, les fruits se gorgeaient depuis une lune des bienfaits de la terre, leur couleur n'apparaitrait pas avant encore une lune, peut-être avant si les sept le permettaient. "Cette parcelle a été relevée" lui dis-je. "Normalement on laisse pousser les tiges trainent au sol mais pour en avoir le meilleur nous sommes obligés de les attacher pour qu'elles bénéficient du soleil." Je lui montrais les pieds qu'on pouvait désormais entrevoir. Je fis reprendre le pas à nos chevaux, savourant la douce chaleur matinale, j'attendais d'être à bonne distance pour parler en toute impunité. Comme la veille, je lui attrapais la main, pour qu'elle se rapproche de moi et lui confiais "Tu ne dois pas laisser Kheagan t'approcher, il ne t'apportera rien de bon." Mon ton ne souffrait aucun doute sur ce qui pourrait lui arriver. "Tu es encore jeune mais tu dois commencer à te méfier des hommes, ne reste jamais seule." Le monde était empli de bien des individus, tous plus différents les uns des autres. J'avais encore moi-même du mal à faire la part des chose, je tenais simplement à la préserver. Je continuais à lui montrer les merveilles de la Treille, je savais exactement où je voulais la conduire. Je demandais à notre compagnon de nous conduire à l'opposé de l'embouchûre de la Murmure, sur l'un des versants les plus ensoleillé. Nous allions avoir un peu de trajet, mais j'avais fait préparé de quoi nous restaurer si l'envie nous prenait. La soif commençait à se faire sentir "Tu as soif ?" lui offrant de quoi s'hydrater. Ajoutant une feuille devant nos yeux, Baudrig parla pour la première fois, d'une voix bourrue "La petite dame devrait sucer ça." Je fus prise d'un fou rire face à l'attitude de notre accompagnateur, déjà reparti plus en avant, nous ouvrant la voie vers notre destination, laissant la feuille de je ne savais quelle plante dans la main de ma cousine. "Essaye si tu es courageuse." réussis-je à lui dire lorsue mon rire s'arrêta.

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