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Aux rencontres des générations ♮ ft. Robb Stark

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Aux rencontres des générations


WINTERFELL ⚡ AN 299, LUNE 1, SEMAINE 2 ⚡ FEAT. ROBB STARK



Une quiétude agréable emplissait l’atmosphère, malgré l’heure avancée de la journée. Grégor avait entreprit de faire une promenade dans l’enceinte de Winterfell, s’aérant l’esprit et le corps. Le grand banquet s’était finit il y a deux jours de cela ; et quelle réussite ! du moins de l’avis de Grégor. Il se souvenait que l’hydromel coulait à flot, et que les chopes n’étaient jamais vides car la bière et même quelques vins épaulaient la première boisson. Une multitude de plats s’étaient succédés, comme on l’espérait ; et parmi les sangliers, blanc-manger, tourtes et autres bourres-appétit, les boissons étaient les bienvenues. Et puis, ce n'était pas une vielle mélasse qu'on leur avait servit ; non pas. Ainsi, comme toute bonne fête, la soirée avait vu son lot de saoulards, certains en profitant même pour balbutier tout pleins d’exploits à propos de choses faites avec telle ou telle femme, et l'ambiance avait été au rendez-vous, la chaleur du Nors semblant se concentrer dans une seule et même pièce. Et Grégor lui-même avait bien apprécié ce qu’on lui servit et les blagues qu'on fit. Les Gardiens du Nord n’avaient pas lésiné sur les moyens, et les seigneurs, eux, avaient répondu en masse à l’appel. Tout autant par curiosité par rapport aux deux invités sensationnels que par envie.  Et c’était d’autant plus vrai pour lord Forestier ; si le plaisir et l’honneur d’être invité à un banquet tenu par les Stark avait mené ses pas dans la salle de réception en toute normalité, le désir de rencontrer l’héritier de Winterfell l’avait poussé à venir, et comme tous les autres seigneurs du Nord il agissait tel un colporteur, parlant aux murs et aux hommes d’un jeune homme remonté du Sud comme le fantôme d’un espoir. Mais lors de cette soirée inhabituelle et saugrenue, il avait pu entr’apercevoir, et seulement un brin, en quoi était forgé le jeune Robb Stark. C’était une certitude que les hommes du Sud étaient plus tendres, et plus distingués, mais aussi plus mous : ils vivaient dans l’opulence et le confort, et ne pouvait comprendre la rigueur du Nord, qui formait des gens robustes et durs. Malgré cela, de ce qu’il avait vu, Grégor pouvait dire que le sang des loups coulait bien dans les veines du jeune nordien, mais jusqu’à quel point ? L’importance que portait les gens à juger Robb Stark ne tenait pas vraiment de la nature de sa noblesse, ou de son droit à hériter : non, c’était par rapport à sa valeur que les lords, chevaliers et franc-coureurs jacassaient dans l’enceinte de Winterfell depuis le banquet. Chacun voulant savoir ce que valait leur futur suzerain, et les aprioris étaient nombreux car que pouvait réellement équivaloir un loup élevé dans la tanière d’or et de soie du dragon ? Comment pourrait-il connaitre nos malheurs et bonheurs si la neige et la faim lui étaient inconnues, si la langue fourbe et les courbettes étaient son quotidien ? Mais lorsqu’arriva le Jeune Loup, précédant un jeune dragon aux cheveux argentés, lord Grégor pu voir que son allure, sa façon de parler semblaient nordienne. Mais comment s’assurer de ses qualités durant un laps de temps court ? Alors, tout durant que le prince et le jeune nordien resteraient à Winterfell, les murs chuchoteront des interrogations, des questions et des avertissements.

Malgré tout ce qui se disait, Grégor Forestier ne voulait trop y accorder de crédit et s’y trouver médisant ; les rumeurs et les dires prononcés par-dessus une pinte de bière étaient comme une maladie, tel le scorbut : on pense que ça peut passer, puis on y accorde crédit et ça finit par nous ronger. Si trop de gens du Nord se mettaient à douter du jeune loup, cela pourrait d’une part le dégouter de son peuple ; et aussi lui rendre la succession difficile et contestée, car l’entêtement de certains frisait avec la stupidité. Qu’une grande famille du nord déclare Robb incapable de prendre la tête de la maison Stark ou qu’il soit un seigneur soumis au Roi et sous pression, alors d’autres pourraient prendre ce parti et le renier. Les affaires de succession et de valeurs n’étaient pas des choses à prendre à la légère à Westeros : chacun essayait de voir sa maisonnée prospérer et s’élever chaque jour un peu plus haut. Un patrimoine pouvait se déloqueter rapidement si les facteurs entraient tous dans la dance en même temps. Et cela, Grégor ne le souhaitait nullement car ça signifiait la guerre, et la guerre entre nordiens ne devait plus avoir lieu. De plus, les Stark étaient les Gardiens du Nord depuis plus de trois cents ans, et bien avant cela les Rois du Nord ; et il trouvait cela dérisoire de l’oublier pour une quinzaine d’année passée dans le sud. De plus, il comprenait la situation que devait affronter Robb Stark ; revenir chez soi, et devoir affronter les responsabilités sous une ambiance méfiante. Rien de bien agréable, en somme. Mais il avait sa famille pour l’aider, et cela contentait Grégor. Alors qu’il continuait son petit parcours, le seigneur d’Ironrath ne pouvait s’empêcher de penser au jeune hériter du Nord ; cela le fit sourire, car qu’une seule personne s’attire autant d’attention par autant de gens en quelques jours étaient assez exceptionnel. Mais ce qui fit tiquer Grégor fut le fait que malgré tout, le jeune loup avait passé de longues années à la Capitale ; or les dernières descentes de Stark vers le sud avaient très mal terminé et ce lieu passait pour être presque maudit car le Roi Aerys le Fol était devenu un parjure en rompant les droits de l’honneur et de l’hospitalité. Et ainsi, Robb Stark était resté otage, ou prisonnier de la famille au dragon tricéphale. Peut-être s’était-il entiché de ses geôliers ; peut-être était-il en ce moment même sous leur influence pour quelques affaires ou autres. Les intrigues du Sud lui avait toujours donné froid dans le dos, et leurs méandres filandreuses dépassait sa compréhension. Grégor finit sa réflexion avec la conclusion que le doute était permis ; mais la méfiance abusive et la répulsion envers un jeune homme d’une grande famille n’était pas du tout la chose à faire dans cette situation ; laisser le temps de prendre ses marques et faire ses preuves au jeune loup semblait une bien meilleure alternative car il était, après tout, nouveau dans la meute. Les mots et les paroles pouvaient être parfois aussi broyant qu’un pilon d’acier. Dans cette condition, le jeune Stark semblait bien ligoté et son champ d’action réduit.

Alors qu’il passait dans le bâtiment principal, et il regarda à travers une fenêtre et remarqua que l’agitation de la cour ne se calmait pas. Tous les bruits familiers à un château lui parvenaient. Son regard se perdit un instant sur cette vie bruyante et empressée qui peuplait les alentours. Il remarqua un palefrenier qui se démenait avec un cheval un peu trop effarouché, des combattants avec des lattes qui essayaient des bottes, et un chasseur revenant avec un jeune lièvre. Ainsi que, près de l’écurie, une petite narcisse solitaire qui faisait miroiter les reflets or et beige du soleil à travers les nuages. La fin d’après-midi pointait et l’horizon semblait commencer à s’embraser au contact de la nouvelle palette de couleur du firmament. Il le sentait même ici, un vent doux mais frais soufflait et balayait les alentours. Finalement, avant de repartir, il jeta un regard au bois sacré qui s’étendait à l’extérieur. Il n’avait fait qu’un bref saut depuis son arrivé au lieu sacré ; les dieux pourraient peut-être entendre son avis sur les affaires importantes qui secouaient son peuple. Même s’il repartirait certainement bientôt chez lui, il devait honorer les dieux de sa présence un peu plus souvent. De plus, le barral de Winterfell était l’un des plus sacré, et ses bois des plus apaisants. C’est dans cette optique qu’il se dirigea vers la sortie du bâtiment dans lequel il était. Lord Forestier descendit les escaliers de son étage, puis il traversa une pièce et arriva dans le couloir qui menait à l’entrée. Et alors qu’il marchait dans sa position favorite, les mains jointes derrière le dos, Grégor releva son regard pour apercevoir quelqu’un qui venait dans l’autre sens. Il ralentit son allure et ainsi, Grégor distingua le poil aubrun et la haute stature de Robb Stark. Lord Grégor s’arrêta en le regardant, et en se demandant si le fait qu’il tenait plus de sa mère que de son père pesait dans l’opinion que certain se faisaient de lui. Le jeune loup semblait seul, et le seigneur d’Ironrath se dit qu’il tenait peut-être l’occasion de connaitre un peu plus ce jeune homme singulier, et ainsi il ne tiendrait plus comptes seulement des apparences. Finalement, malgré son absentéisme, les dieux semblaient le satisfaire, pour une fois. En face de Robb, Grégor inclina doucement la tête, car il n’oubliait pas son serment d’honneur envers le nord, et, un simple sourire aux lèvres, lança la discussion :


▬ « Lord Robb. C’est un plaisir que de vous rencontrer en personne. »


Il continua sur un même ton, banal mais aéré :


▬ « Comme je présume que vous n’avez guère eu le temps de réviser toutes les familles qui parcourt notre territoire avant votre départ, je me présente : Lord Grégor Forestier, d’Ironrath. Ce n’est guère loin d’ici, un peu plus au nord, à la limite du Bois-aux-Loups. »


Il laissa quelques secondes passer pour ne pas accabler le jeune Stark, puis Grégor continua, mais cette fois avec une nuance plus douce :

▬ « Que de rencontres et d’échanges durant ces derniers jours, n’est-ce pas ? Dites-moi, êtes-vous heureux de revenir sur vos terres natales ? et aussi, j'aimerais vous demander quels dieux priez-vous ? Il se pourrait que vous préféreriez des dieux avec des noms, jeune homme. »





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Aux rencontres des générations



Robb savait que son temps à Winterfell était compté. Quand le convoi de prisonniers pour le Mur repartirait, il devrait en faire partie, qu'importe combien il aurait voulu rester ici, profiter de la chaleur maternelle et du plaisir d'être enfin entouré de cette famille dont il avait si souvent rêvé. Il utilisait également chaque moment possible pour en apprendre plus sur la gestion de la forteresse millénaire, que ce soit auprès de Mestre Luwin ou des intendants du château. Le Jeune Loup savait qu'il aurait du temps, après son retour définitif, pour apprendre son futur rôle auprès du Seigneur son Père...Cependant il voulait déjà commencer, apprendre le plus de choses possibles avant de devoir, quitter cet endroit qu'il aimait déjà tant, pour une durée dont il ignorait encore tout. Il dormait donc très peu, partageant ses journées entre du temps passé avec sa famille, à tenter de rattraper quinze ans d'absence, et ses nuit à dévorer tout ce qu'il trouvait dans la bibliothèque de Winterfell, ou à harecler Mestre Luwin de questions. Mais sur son visage qui perdait progressivement la légère teinte qu'il avait sous le soleil de Port-Réal pour laisser réapparaître sa pâleur naturelle, nulle fatigue, seulement de la détermination et du bonheur.

Bien sûr, il savait que le Nord tout entier était loin de l'accueillir avec joie, cela était chose certaine. Comme l'avait dit avec des mots justes, bien que douloureux, Lady Lyra le soir du banquet, pour certain, il n'était rien de plus qu'une insulte au Nord. Mais il leur prouverait, il leur prouverait à tous, qu'ils avaient tord. Il n'y avait nulle écaille sous son pelage de loup. Ils pouvaient fouiller tout leur saoul (nombre d'entre eux avaient déjà commencé), il ne broncherait pas.

Ce jour-là, Vent Gris était parti en chasse bien au delà des murailles de Winterfell, et c'est donc seul que Robb avait commencé ses études de la journée, après avoir partagé le petit-déjeuner en compagnie de sa famille. Il devait se faire violence pour ne pas passer la moindre seconde qu'il passait ici en leur compagnie, mais il savait qu'il avait des devoirs à accomplir, et qu'il ne devait pas se laisser aller complètement à la douceur de cette vie de famille jusque là inconnue. Il y allait de son avenir en tant que futur Gouverneur du Nord.
Alors qu'il avançait dans les couloirs de la grande forteresse familiale, Robb leva la tête en entendant des pas venir dans sa direction. Il aperçut bien vite la haute silhouette d'un homme d'âge mature venir à sa rencontre. Il n'eut pas besoin du symbole d'arbre cousu sur ses vêtements pour reconnaître le seigneur de la maison Forestier, qu'il avait déjà eu l'occasion de croiser lors du banquet qui avait été donné le soir de son arrivée. Il ne s'était pas montré hostile à l'égard du Dragon qui s'était lancé dans un discours pour le moins surprenant, cependant il avait parlé avec intelligence.

Le Jeune Loup s'arrêta une fois arrivé à la hauteur du seigneur d'Ironrath tandis que celui-ci inclinait la tête à son attention. Il le salua avec respect, ce qui détendit légèrement Robb. Bien sûr, cela ne disait rien de son opinion quant au retou du fils prodigue d'Eddard Stark, cependant il ne semblait pas désireux de l'attaquer de but en blanc. Il laissa le seigneur se présenter avant de prendre la parole à son tour:

-Lord Forestier, le plaisir de vous rencontrer est partagé.

Il s'était exprimé d'un ton aimable et digne, laissant le lord d'Ironrath exprimer le fond de sa pensée. Un instant de surprise passa cependant dans son regard quand il lui demanda quels Dieux il priait. Certes, lady Dacey avait semblé partager ce doute lors de leur première rencontre, trois ans plus tôt, mais il ne comprenait pas vraiment comment les Nordiens pouvaient penser qu'il se détournerait des divinités de sa famille. Il répondit néanmoins avec une égale politesse aux interrogations de Lord Gregor.

-Je ne pourrais être plus qu'heureux qu'en ces lieux, Lord Gregor, même si ce voyage dépasse la simple dimension familiale comme vous le savez. Pour vous répondre cependant, je prie les Anciens Dieux de mon père, de son père avant de lui, les dieux de la maison Stark et du Nord. Je n'ignore pas qu'ils n'ont sans doute jamais entendu mes prières dans le Sud, mais je me suis pas détourné d'eux pour autant.

Il était certes familier du septuaire de Baelor, dans lequel il avait assisté à de nombreuses cérémonies officielles en tant que pupille du Roi, mais les Sept n'avaient jamais été d'aucun attrait à ses yeux. Il n'était jamais parvenu à comprendre l'indépassable contradiction qui poussait septons et Saintetés à prôner la vertu et la pauvreté...dans des lieux de cultes à la richesse dépassant l'imagination et en se livrant à toutes sortes de débauches.

-M'accorderiez-vous un peu de votre temps, Lord Gregor? J'espérais pouvoir utiliser ce voyage à Winterfell pour apprendre le plus possible des bannerets du seigneur mon Père.

Robb ignorait si le seigneur considérerait cela comme un gaspillage de son temps, mais lui ne demanda pas mieux que de renseigner auprès des principaux concernés sur la situation du Nord et leurs potentielles inquiétudes et questions face à lui.



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WINTERFELL ⚡ AN 299, LUNE 1, SEMAINE 2 ⚡ FEAT. ROBB STARK



Le jeune Robb répondit à la salutation de Grégor aimablement, lui rendant sa formule. Il le laissa ensuite finir. Quand lord Forestier eut prononcé ses derniers mots, il remarqua de l’étonnement dans l’expression du jouvenceau. Peut-être les questions de Grégor l’étonnait-il ; et cela se pouvait car la dernière interrogation du seigneur Forestier portait un brin d’inconvenance, à vrai dire. Après un court instant, le Stark lui répondit dans le même ton que sa première phrase ; et Grégor sentait une noblesse particulière dans sa manière de parler, ce qui n’était pas sans rappeler le seigneur son Père. Sa réponse confirmait l’idée qu’il s’était faite de ce retour aux sources pour le nordien ; mais elle confirmait aussi son sens des responsabilités. D’une part, il affirmait sa joie de revenir sur ses terres natales et Grégor sourit doucement à cette information. Il le croyait et sans problèmes car à la Capitale, il avait sans conteste le statut de captif d’honneur plus que de véritable pupille ; et même si sans autres contestes il avait bien été traité, il pouvait être content de venir sur ces terres. La joie de la découverte de quelque chose de nouveau est une sensation agréable ; mais si de plus c’est une chose qui appartient à notre histoire, notre famille, nos proches, cela rend l’expérience des plus agréables, de l’avis de Grégor. Lui-même repensa avec aménité à ses enfants, et à l’expérience de les voir grandir, puis de voir ce qu’ils devenaient, ce qu’ils accomplissaient. C’est le bonheur, la première idée qui lui vint pour décrire cette expérience, cette sensation. Alors, même si les deux choses n’étaient pas similaires, Grégor comprenait ce qui pouvait animer le jeune Stark ; et de ce fait, décida de le croire, et de ne pas partir dans le genre discussion où décrypter chaque mot et chaque phrase ayant un double sens était de mise. La brise folâtre, les pâles rayons d’un astre toujours timide, et les simples éclats de la vie au dehors des murs le convièrent à choisir la simplicité, et l’amabilité. Si le jeune loup devait entretenir une fausse vérité et des faux-semblants pendant toute une semaine et avec toutes les personnes qui le questionneront, quelqu’un s’en apercevrait forcement. De plus, cela semblait complétement fou et inconcevable. Non, se dit Grégor, Robb n’est certainement pas comme cela.
De plus, il semblait bien comprendre l’importance de sa présence à Winterfell. Officiellement, il arpentait la Voie Royale en compagnie du Prince Viserys pour rendre visite au Mur et aux frères jurés. Une entreprise royale et aussi importante, d’ailleurs. Il n’était pas difficile d’obtenir cette information et elle semblait belle et bien provenir de la Couronne. Mais son passage au cœur du Nord n’avait rien d’une rencontre de famille au point de vue politique, en effet : l’héritier d’une des plus vieilles familles de Westeros mais aussi le futur Gouverneur du Nord venant visiter ses terres, mais par la même occasion ses futurs bannerets, cela n’était pas anodin. Cela fit plaisir au Forestier que le jeune homme pense à rappeler cette dimension dans sa visite. Malheureusement, la vie politique n’était pas douce, et un seigneur qui réalise à chaque instant dans quelle situation il se trouve est une bonne chose. Certains qui jouaient trop du cœur et de l’instinct le payaient parfois au prix fort.


Robb Stark l’enleva aussi du doute qui trônait dans son esprit, et qui lui avait été soufflé par son propre rappel à l’ordre quelques instants avant leur rencontre : il affirma vénérer les Anciens Dieux, ces vénérables entités qui accompagnaient les prières de tous les hommes, et de toutes les femmes du Nord. Grégor s’apaisa à cette annonce, car c’était un paramètre important dans la vie d’un homme du nord. Les Anciens faisaient partit de la tradition, de l’histoire et de la vie quotidienne dans leurs contrées. De plus, lord Forestier vénérait encore plus les barrals que d'autres, car leur dignité et leur force lui rappelait sans conteste le ferrugier ; tout aussi magique qu’apaisant. Finalement, la véritable raison de l’importance de la religion était le fait que cela semblait impossible à quelqu’un vénérant les Sept de siéger à Winterfell en tant que Gouverneur. De plus, la présence de sang Stark, le sang des Premiers Hommes, dans ses veines le prédisposait aux Anciens ; et d’ailleurs ce fut peut-être l’élément qui le fit garder la foi. Cela relevait aussi de la détermination que de rester fidèles aux dieux de ses ancêtres, en pleine Capitale de la Foi des Sept ; entouré de gens, peut-être même d’amis priant des dieux différents mais pourtant presque semblables, et eux-mêmes nommés et chéris. Une qualité importante, pour tout homme, mais pour presque essentiel pour un lord. C’est avec détermination que l’on négocie, avec détermination que l’on gagne une guerre, avec détermination que l’on juge celui qui faute. Un autre point de détente pour le seigneur d’Ironrath. Alors que Robb avait fini sa propre réponse, Grégor lui glissa rapidement des paroles rassurantes :


▬ « Je suis content de l’apprendre, mon garçon. Et ne désespérez pas quant à vos prières dans le Sud : je suis convaincu que nos dieux restent dans le cœur des vrais nordiens qui n’oublient pas leur piété. »


En son for intérieur, Grégor espérait que Robb n’était pas une personne avec un orgueil formidable comme pouvaient l’être certains princes, ou certains héritiers (ou certaines). Lui-même était fier, mais il savait sa situation, ses limites. Malgré cela, son ton était peut-être un peu familier, mais il ne pouvait considérer le jeune Stark comme quelqu’un d’inamicale ou hostile. Lui-même entreprenant de bonnes relations avec sa famille, il lui semblait normal de continuer cela, dans une moindre mesure, avec ce membre-ci. De plus, malgré son allure de jeune homme et la prestance d’un vrai Stark, Grégor ne pouvait oublier le jeune âge de son interlocuteur ; mais cela ne le réduisait en rien, ou ne faisait Grégor se sentir supérieur. Non, cela était juste un constat qui le faisait sourire. Alors que tonnait un rire dans la cour, le jeune loup reprit la parole et lui demanda un moment pour parler des bannerets du Nord et du seigneur son Père. Encore une fois, le sens de la responsabilité tonnait dans les paroles de l’héritier de Winterfell. Qu’il prenne le temps d’étudier la géopolitique de la région juste en étant de passage signifiait pour lord Forestier de son sérieux quant à ses tâches. Et qu’il demande justement à l’un des bannerets indirect de son père de l’éclairer était une bonne chose : la transmission orale de ces choses-là était certainement la meilleure pour Grégor. D’ailleurs cela rassura le lord d’Ironrath quant à l’humilité du jeune loup, qui était donc capable de demander conseil. Décidément, pensa Grégor, ce jeune homme à grandi de façon convenable. Il lui rappelait le seigneur son père à son âge, quoique qu’il ne l’est pas beaucoup fréquenté. Cette requête ne dérangeait nullement le seigneur du bois noir, il n’avait rien d’urgent à régler. Si jamais un quelconque problème survenait dans son fief, un corbeau arriverait rapidement ; et il avait déjà discuté avec certains lords dans la matinée. De plus, les personnes qui l’accompagnaient devaient vaquer à leurs occupations et profiter de la capitale du nord. Grégor délia ses mains de derrière son dos pour les replacer près de son corps et il s’avança de quelques centimètres. Il regarda le jeune Robb et lui sourit avant de se lancer :



▬ « Bien sûr, lord Robb. C’est une excellente chose que de connaitre ses gens, et le seigneur votre Père est proche de ses bannerets, tout à son honneur. Je puis vous éclairer, dans la limite de mes connaissances, bien entendu. »


Grégor émit un autre sourire.


▬ « Vous devez déjà savoir que le Nord est la plus grande région de Westeros ; mais elle est aussi la moins peuplée, et dans ce sens elle diffère du Sud. Il est aussi plus difficile de s’y déplacer, surtout pendant l’hiver. Mais étant donné que celui-ci semble encore tarder, n’y pensons pas. »


Lord Forestier fit quelques pas sur le côté. Cela lui rappelait quelque peu les leçons données à ses fils et, récemment, à son jeune pupille.


▬ « Quant aux vassaux du Nord, ils diffèrent selon d’où ils vivent je dirais ; mais n’oubliez jamais, jeune homme, qu’ils sont tous fiers. Et surtout de leurs origines et de leur histoire. Je pense que vous vous demandez encore qui peut vous voir d’un bon œil, ou bien au contraire avoir des réticences à vous déclarer héritier de votre Père. Je ne peut assurément m’avancer pour d’autres seigneurs, mais je pense pouvoir vous répondre. »



▬ « Dans un premier temps, je pense que vous pouvez compter la famille Reed comme l’une de vos acquisition : Howland Reed est un ami de votre Père et des Stark. De plus, la maison Karstark est certainement de vos proches, de part votre sang commun. Je puis aussi vous assurer que lord Glover vous soutiendra certainement, il n’est pas homme à créer des dissentions pour cela. Je présume également que la maison Corbois ne sera pas dans une optique de déviance. Finalement, la maison Tallhart ne devrait pas vous être hostile. »



Grégor se retourna vers le jeune homme pour continuer :


▬ « Cependant, certaines familles sont anciennes, fidèles à toutes les traditions, et véritablement outrecuidant. Les Omble, et leur seigneur risquent d’être difficiles à convainc’ car ce bougre est réellement têtu. Il eut un petit rire. Mais cela risque d’être la même chose avec la maison Bolton, et peut-être même la maison Dustin. Pareillement pour la maison Ryswell. Enfin, vous avez déjà eu un aperçu des membres de la famille Mormont, si je me souviens bien »


Cela remontait au banquet, mais l’alcool ne pouvait le faire oublier l'instant entre les Mormont, Robb et le prince dragon. Il était aux premières loges.


▬ « Quand on administre un territoire, il ne faut pas oublier de composer avec tous ceux qui l'habitent. Contenter tout le monde est un exercice difficile, mais pourtant nécessaire pour éviter des situations déconvenues. Un esprit vif est important, mais n’oubliez pas d’écouter également les hommes d’expérience qui vous entoureront un jour, lord Robb. »


Lord Grégor lui sourit une nouvelle fois, tout en laissant passer quelques instants. Il espérait cette ébauche convenable, mais peut-être avait-il lésiné sur les détails ; le jeune homme n’avait certainement pas rencontré tous ces seigneurs, et possiblement que cela lui apparaissait comme immatériel et irréaliste. Il se garda de donner son propre avis concret, car mêler conseils et avis politique était une méthode d’influence, et cela n’était nullement le but de lord Grégor. Il reprit une posture droite et reprit en disant :

▬ « Si vous avez le moindre questionnement, n’hésitez pas, jeune homme. Mais je voudrais moi aussi savoir quelque chose à propos de vous. Lord Robb, avez-vous été fait écuyer du Roi, ou d’un autre seigneur, durant vos années à la Capitale ? »


Cela restait une variable importante : la chevalerie étant une tradition du Sud, certains avis pourraient changé passablement en fonction de la réponse. Mais, de reste, les chevaliers restaient respectés dans les contrées du nord.




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Robb ne manqua pas de remarquer l'infime relâchement dans les épaules du seigneur d'Ironrath quand il lui annonça être resté fidèle aux dieux de sa famille et du Nord. Il semblait donc que sa surprise n'était pas légitime, et qu'il s'agissait qu'une interrogation réelle de la part des bannerets du seigneur son Père. Certes, cela serait la preuve qu'il s'était complètement acclimaté à sa vie dans le Sud, au point de renier les barrals qui parcouraient encore sa terre d'origine...Cependant cela avait plutôt représenté un véritable ancrage pour le louveteau, qui avait vu dans le barral mutilé du Donjon Rouge une sorte de lien, certes faible et corrompu, mais néanmoins bien présent, avec la terre qui aurait toujours du être la sienne. Sans doute ses bannerets ne manqueraient pas de trouver nombre de ses attitudes bien trop sudières, que ce soit sa façon de parler un peu ampoulée, son manque d'habitude de l'excessivité des banquets nordiens, son amitié sans doute décriée avec le Prince héritier Targaryen...Mais cela ne devait pas cacher son coeur qui avait toujours appartenu au Nord.

Il hocha doucement la tête quand lord Forestier l'assura que les Anciens Dieux récompenseraient les Nordiens et leurs prières, où qu'ils se trouvent. Cela, Robb l'espérait de tout coeur, car il avait tant parlé au vent, dans le bois Sacré de Port-Réal. Confiant ses craintes et ses doutes, il s'était parfois adressé aux Dieux de sa famille comme à une foule d'amis silencieux et invisibles, qui s'ils ne répondaient jamais ne l'écoutaient pas moins.
Le ton, agréable et poli, du seigneur d'Ironrath, le rassérénait également. Il ne semblait pas avoir affaire à un banneret qui étalerait publiquement son mépris pour le fils d'Eddard Stark, même si cela ne signifiait nullement qu'il était dépourvu de toute méfiance à son encontre. Mais s'il avait accepté sans bronché toutes les remarques et les piques qu'on avait pu lui faire jusque là, faire face à plus d'indulgence était tout de même reposant pour le Nordien.

C'est alors qu'il osa demander si le seigneur avait un peu de temps à lui consacrer. Le Jeune Loup avait quelque peu hésité, conscient que cela pourrait apparaître comme un signe de faiblesse, mais il avait trouvé nécessaire d'apprendre le plus possible de chaque seconde passée entre les murs de la forteresse familiale, et personne ne serait plus à même d'apprendre sur le Nord que les bannerets eux-mêmes, premiers concernés quant aux divers enjeux qui secouaient leurs fiefs. Mais Lord Gregor se montra tout à fait bien disposé à son encontre, ce qui réjouit intérieurement Robb.

Il resta donc parfaitement silencieux et attentif tandis que le seigneur détaillait plusieurs informations sur le Nord, et notamment sur les vassaux susceptibles ou non de montrer des réticences face à sa future position. Entendre des noms tels que ceux des Reed ou des Karstark comme incités à le suivre était plaisant, même si d'autres noms avaient été placés de l'autre côté de la balance. Il ne fut que peu surpris d'entendre le nom de Bolton parmi ceux qui avaient des doutes. Il ne savait que peu de choses au sujet de seigneur de Fort-Terreur, cependant son ambition personnelle n'était chose inconnue de personne. En revanche, il devrait se renseigner plus avant sur les Ryswell et les Dustin. Quant aux Omble, il avait cru comprendre que leur fidélité à son père était sans faille, ce qui pouvait expliquer qu'ils ne soient pas des plus heureux en voyant son fils revenir des terres du Sud. Mais le Jeune Loup ne fuierait pas devant le devoir, quel que soit son ampleur.

-Je vous remercie pour ces informations capitales, Lord Forestier. J'aurai à coeur de convaincre par mon travail les maisons qui ne verraient en moi qu'un louveteau à la solde des Targaryen.

Il s'était exprimé toujours aussi posément et poliment, ne laissant rien paraître des doutes qui pourraient le traverser. Sa détermination à se consacrer à son devoir était ce qui existaient de plus fort chez le Nordien quoi qu'il en soit.
C'est alors que Lord Gregor lui demanda s'il avait effectué un quelconque écuyage durant sa jeunesse dans le Sud. Robb secoua doucement la tête:

-Vous avez le droit de me poser toutes les questions qui pourraient occuper votre esprit, Lord Forestier. Pour vous répondre, même si je respecte profondément les valeurs de la chevalerie, je n'ai pas été adoubé et n'ai donc effectué aucun écuyage. Je m'entraîne cependant aux armes depuis mon plus jeune âge.

En raison de cette enfance à la capitale, Robb avait toujours été très friand des histoires relatant les grands exploits de la chevalerie en Westeros. Cependant, il n'avait jamais souhaité franchir le pas et devenir chevalier lui-même, de crainte que cela le fasse passer pour un sudier lors de son retour chez lui. Peu nombreux étaient les nobles Nordiens qui portaient le titre de Ser, et il avait souhaité ne donner aucune raison de plus que nécessaire de douter de lui. Cela ne l'empêchait nullement de chercher à vivre selon les codes de noblesse et de droiture de la chevalerie,  ainsi que s'entraîner avec assiduité aux arts du combat.

-Sauriez-vous me parler des inquiétudes qui pourraient courir dans le Nord, à part les doutes produits par mon retour? Les récoltes estivales se passent-elles bien? La situation du commerce ainsi que de la population? Tout ce qui pourrait vous sembler important m'intéresse véritablement.

Si Robb avait tenté de compenser son absence par de nombreuses lectures, cela ne pouvait remplacer une véritable connaissance du terrain et des enjeux qui pouvaient s'y dérouler. Il serait bien reconnaissant à Lord Forestier s'il pouvait l'éclairer d'une quelconque façon.

-A propos de commerce, j'ai eu l'occasion à Port-Réal de converser avec le seigneur de Lamarck, qui semblait intéressé par vous et le bois ferrugier que vous produisez. Je ne suis pas artisan moi-même, et n'ai pu donc le renseigner que de manière superficielle, cependant il semblait très intéressé par l'idée de faire affaire pour construire des bateaux. J'ignore s'il a pris contact avec vous depuis, cependant je l'ai assuré que vous entretiendrai de cela en personne si j'avais le plaisir de vous rencontrer.




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WINTERFELL ⚡ AN 299, LUNE 1, SEMAINE 2 ⚡ FEAT. ROBB STARK



Alors qu’il finissait ses explications, Grégor vit que le jeune Stark semblait prendre note mentalement de ce qu’il disait, et il hocha la tête. Puis Robb lui répondit en le remerciant, et en proclamant son intention de prouver sa valeur et sa fidélité à sa famille. La voix calme et les paroles du Stark confortèrent Grégor, car il pensait bien que le jeune loup tiendrait sa parole et travaillerait à faire percevoir aux nordiens récalcitrants ce qu’il était vraiment. Cela était une étape importante dans la constitution d’un Nord uni et puissant : si les vassaux appréciaient et respectaient leur suzerain, tout irait dans une bonne direction. Si le jeune homme s’y prenait tôt et renversait les aprioris, alors la succession se passerait surement dans le calme. Et c’était une chose que souhaitait Grégor, car quand les vagues de la contestation et de la déviance roulait en haut de la hiérarchie, c’était le bas qui se prenait l’averse et le choc. Puis, continuant ses réponses, Robb Stark secoua légèrement la tête tout en soulignant qu’il n’avait pas été fait écuyer durant toutes ces années. Grégor sourit à l’entente de cette annonce, et du fait qu’il respectait pourtant cette institution. La politesse du jeune homme face aux questions du lord d’Ironrath et dans ses réponses était certaine, pourtant Grégor ne vit dans son regard ou son expression aucune fausse politesse forcée, ou agacement face aux interrogations. Non, la seule chose qu’il pouvait distinguer, c’est que sa façon de s’exprimer ressemblait à celle utilisée dans le sud ; mais quoi de plus normal après tant d’années. Il se réhabituerait vite au parler du Nord une fois qu’il y vivrait pour de bon. La fin de la phrase du jouvenceau soulignait qu’il s’était entrainé aux armes. Une bonne chose, assurément, mais importante. De fait, le Roi aurait pu souhaiter que le futur Gouverneur du Nord ne soit pas un homme de guerre, pour empêcher tout éventuel conflit. Surement s’était-il contenté de se dire que les années passées à la Capitale suffisaient au jeune loup pour créer des liens avec sa famille d’accueil et que son affection empêcherait ce genre de problème. Il avait suivi la tradition et cela était bien, pour Robb comme pour le Nord. Grégor Forestier ne pouvait s’imaginer ce qui aurait pu se passer si en revenant, l’héritier de Winterfell n’avait pas su tenir une épée. Grégor était pour l’instant content de cette discussion car il apprenait à cerner l’héritier du Nord et cela lui importait. Sa proximité avec la famille Stark, et le respect qu’il éprouvait pour cette famille lui indiquait d’aller dans ce sens, et le jeune loup ne lui refusait pas cela.

Robb Stark continua en lui demandant des précisions sur la situation du Nord mais surtout ce qui pourrait être source d’inquiétudes. Le jeune homme se renseignait donc sur son territoire ; qu’il apprenne à le connaitre sembla normal au seigneur d’Ironrath, mais qu’il demande la situation actuelle et présente étonna Grégor étant donné qu’il s’en irait dans un temps proche. Peut-être souhaitait-il connaitre ce qui se passait au Nord pour mieux le comprendre une fois qu’il le traverserait, ou pour converser avec ses habitants. Enfin, Grégor se dit que le jeune homme avait aussi insisté sur les inquiétudes qui pourraient parcourir le territoire. Ainsi le Forestier commença à réfléchir à une réponse quand la jeune voix retentit une seconde fois, pour lui raconter qu’il avait rencontré le seigneur Velaryon. Ainsi ce fît lui qui aiguilla l’hippocampe vers lui-même. Une anecdote intéressante, car il avait écrit au seigneur Monford qu’il rencontrerait bientôt Robb ; la boucle était bouclée. Grégor attendit un petit instant afin d’ordonner ses pensées, puis il s’éclaircit la gorge et répondit à Robb Stark d’un ton calme :


▬ « Je suis content d’apprendre que vous vous êtes entrainé aux armes, lord Robb. Puis-je m’enquérir de votre savoir sur l’art de la guerre ? Malheureusement, c’est une chose avec une place importante, par ici. »




▬ « Quant à la situation du Nord, je ne sais pas si vous êtes au courant qu’il y a de cela deux années, une dame du Nord a été enlevé par un Fer-né, et cela s’est terminé par un échange avec la pupille du seigneur votre Père. Je tiens à vous rappeler que cela n’a pas été oublié, et que certaines tensions subsistent.  Mais cela tient plus de la politique. Quant aux récoltes, dans la région du Bois-aux-Loups, elles sont encourageantes, car cet Eté est particulièrement long. J’ai ouïe dire que les terres qui se rapprochent le plus du Mur ont quelques difficultés, mais j’espère qu’ils arriveront à les surmonter. Malgré la bonne situation du Nord en ce moment, l’agriculture et ses ressources sont une des choses à toujours surveiller en tant que seigneur. Nous devons protéger nos gens, tout autant qu’ils produisent notre nourriture. Le Bois-aux-Loups et ses alentours sont des cibles privilégiées pour les hors-la-loi ou les sauvageons qui se terrent parfois dans les collines plus au nord. Notre devoir est de surveiller et de stopper ces incursions, pour protéger le peuple, et les ressources de nos territoires. »



Grégor fit une pause en regardant le jeune loup. En effet, celui-ci semblait intéressé par le Nord et conscient de son devoir, mais il savait d’expérience que certains seigneurs l’étaient tout autant quand on parlait richesses et politique, mais oubliaient bien vite les paysans ou les roturiers, surtout en temps difficiles. Pourtant, ils étaient le cœur du territoire ; son peuple premier. Avantages de la noblesse allait de pair avec obligations et conscience. Il reprit, d’un ton léger :


▬ « Le commerce nordien est principalement centré sur lui-même. Nous produisons pour nos terres, puis pour échange entre nous, en fonction des besoins. Mais, même si cela est vrai pour le centre de la région, les côtes diffèrent quelque peu. Blancport, par exemple, est le pôle du commerce maritime nordien, et une des villes les plus riches. Sa région profite des biens provenant de tout Westeros, pour ensuite les redistribuer : cela en fait un nœud commercial très important. Et de fait, le commerce se concentre dans les grandes villes du Nord. Il souffla un instant, remis ses mains derrière son dos, puis il reprit. Sinon, comme je vous l’ai dit, le commerce rural reste le plus répandu, d’une région du Nord à une autre, d’un village à un autre. Mais il reste limité, seules les familles ayant des ressources à échanger profitent de la paix qui dure depuis des années pour faire florir leur négoce. Il faut aussi comprendre qu’hors mer, notre pays est difficile, et donc il est ardu de faire venir des caravanes ou autre dans des endroits trop reculés. Certains marchands s’y refusent. Pour vous dire, de nos jours, ce grand Eté aide vraiment aux échanges, et l’économie le ressent. »



Il sourit en regardant lord Robb ; Grégor espérait que son ton n’était pas trop monotone pour que cela ne soit pas trop barbant. M’enfin, il finit ses explications :



▬ « Encore une fois, lord Robb, bien que je commence à me répéter, il eut un petit rire, le contexte de paix et cette belle saison à un bon effet sur notre population. Plus d’épidémie depuis quelques années, et pas de guerre : la population du Nord se porte bien, et que ce soit chez les petites gens, ou les grandes familles, je pense pouvoir dire que les naissances vont bon train. Cela est chose importante que de sonder sa population, vous avez raison de demander. Quant au seigneur de Larmack, il eut un autre sourire, il a en effet pris contact avec moi. Je reçus son corbeau quelques jours avant mon départ pour Winterfell, et je répondis la veille de mon voyage. J’ignore s’il a reçu ma réponse, ou si une autre lettre m’attends à mon retour, mais je vous suis gré de votre prévenance, lord Robb. Avez-vous d’autres questions en tête, quel qu’elles soient ? »


Lord Forestier se râcla rapidement la gorge, ses longues remarques ayant quelque peu travaillé son gosier. Il espérait éclairer le jeune loup sur la situation de son pays, et en même temps il lui donnait quelques conseils qu’il pensait important, car il y avait une différence entre un seigneur qui régnait, et un seigneur qui gouvernait. L’écoute du peuple et de ses vassaux était chose importante, plus que certains le prétendait. Mais Grégor n’avait pas tellement peur que cela passe au-dessus des priorités du jeune Robb ; sitôt qu’il rentrerait chez lui définitivement, il était sûr que son Père prendrait son éduction en main ; et lord Grégor savait que lord Eddard comprenait cet aspect de la politique.




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Le seigneur d'Ironrath continuait de se montrer avenant et poli envers Robb, ce qui avait achevé ce dernier de le détendre face à Lord Gregor. La famille du Bois au Loup était certes une petite maison, qui n'avait pas le prestige des Manderly ou encore des Bolton, cependant le Jeune Loup s'intéressait de manière sincère aux préoccupations qui pouvaient secouer le Nord, et auxquelles chaque banneret devait avoir à faire face. De plus, il ne pouvait nier à lui-même une certaine admiration pour la calme stature du seigneur, bien conscient que leur différence de génération le plaçait plus comme un élève potentiel de Gregor Forestier que comme son futur suzerain.

Ce dernier lui demanda ses connaissances en art de la guerre. La question était légitime, tant au vu du destin funeste de leur région au cours de la rébellion que des menaces auxquelles elle devait constamment faire face au coeur de l'hiver ou au delà de la mer. Robb ne vit donc rien d'offensant à répondre en toute sincérité.

-J'ai reçu une éducation identique à celle du Prince héritier sur ce sujet, je ne suis donc nullement ignorant pour toute ce que qui relève de la stratégie militaire. Cependant, je manque de l'expérience pratique qui est nécessaire en la matière.

Le Nordien répondait honnêtement aux questions de son futur banneret. Il n'y avait de toute façon aucune raison qu'on l'imagine de prêt ou de loin comme un expert militaire au vu de son jeune âge. Cependant, il avait disposé des précepteurs les plus exigeants, les mêmes que son frère de l'été, Aegon Targaryen. Il avait durant des années cherché à aiguiser son esprit pour égaler celui qui règnerait sur les Sept Couronnes.  Car ils étaient certes amis de toujours, mais un jour ils seraient respectivement Roi et Suzerain du Nord. Ils devraient se montrer à la hauteur de leur devoir, et le statut actuel de pupille du Jeune Loup ne devrait pas le diminuer dans son pouvoir et dans sa capacité à protéger ses vassaux.

Le seigneur d'Ironrath enchaîna ensuite sur ce qui pouvait lui sembler à évoquer pour le Nord, et Robb lui accorda poliment toute son attention. Les récoltes semblaient bien se passer, ce qui était un important soulagement pour une contrée si soumise aux affres de l'Hiver. Cependant, il n'avait que peu entendu parler de l'enlèvement par le Choucas d'une Dame du Nord. Il avait appris que les négociations pour le retour de la jeune femme avait impliqué la fin du pupillage de Theon Greyjoy, qui était donc reparti dans les Iles de Fer. Robb nota dans un coin de sa tête d'interroger plus avant le Seigneur son père quant aux implications précises de ce évènement qui avait sans doute ravivé les tensions entre le Nord et les Iles de Fer.
Lord Gregor évoquait également le commerce, avec une précision et cependant un sens didactique qui faisait très plaisir au jeune homme, qui l'écoutait avec une attention absolue. Il avait beaucoup étudié sur le Nord durant sa jeunesse, plus d'ailleurs que sur le reste des Sept Couronnes pour des raisons qui lui semblaient évidentes, cependant, de nombreuses connaissances lui restaient inaccessibles sans vivre sur place ou même avoir l'occasion d'échanger avec des Nordiens concernés. Voilà pourquoi cette possibilité de converser avec lord Gregor était une chance pour lui. Il lui souriait, riait de ses potentielles répétitions, mais Robb répondait avec un sourire tout aussi agréable en secouant la tête pour signifier à quel point rien de tout cela ne le dérangeait. Il était au contraire passionné par les connaissance que le seigneur d'Ironrath acceptait de partager avec lui, sans sembler le juger pour son ignorance.

Quand ce dernier lui demanda s'il avait d'autres questions, Robb se sentait suffisamment à l'aise pour avoir un sourire dans la direction de Lord Gregor:

-Mes questions seraient encore bien nombreuses, Lord Gregor, mais je ne voudrais nullement vous assomer avec tout cela. Je vous remercie d'ors et déjà pour toutes vos réponses.

Il souriait, il se sentait plutôt en confiance avec le seigneur, qui ne semblait pas se montrer méfiant à son encontre. Il s'était d'ailleur exprimé avec beaucoup d'intelligence durant le banquet face au Prince Viserys. Robb ressentit le besoin d'évoquer le sujet.

-Lors du banquet, je vous ai vu réagir avec sincérité, mais également beaucoup de mesure au discours du Prince, j'ai trouvé cela très digne de votre part, Lord Gregor. Le Nord a toutes les raisons de reprocher aux Targaryen leur comportement à notre encontre, cependant vous êtes resté calme malgré la réticence que je pouvais sentir autour de nous et qui était légitime.

Robb n'avait apporté à cette analyse aucune question ou conclusion, il avait simplement souhaité faire cette remarque. Le banquet avait été pour lui un moment clef de ce voyage nordien, qui avait sans doute déterminé une partie de son image auprès de biens des nobles nordiens, quand bien même le Dragon avait attiré toute l'attention dans sa direction avec ce discours pour le moins inattendu.




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WINTERFELL ⚡ AN 299, LUNE 1, SEMAINE 2 ⚡ FEAT. ROBB STARK



Grégor remarqua que le jeune homme semblait plus détendu et il répondit avec un ton franc à son interrogation sur son savoir de la guerre. Il affirma voir reçu les mêmes leçons que le prince royal, fils du roi. Ainsi avait-il étudié la stratégie et les tactiques au même titre que le futur Roi de Westeros. Cela plut à Grégor car c’était un gage d’une bonne éducation ; au vu des deux rébellions qui avaient secoué le royaume durant ces dernières années, jamais le Roi n’aurait négligé cet aspect de l’éducation de son successeur. Et de plus, Rhaegar étant lui-même un guerrier, il devait certainement penser qu’un bon roi se devait d’endosser l’armure comme ses vassaux. Mais aussi, le fait que le jeune Stark eut, d’après ses propres mots, reçu une éducation identique que celle du prince Aegon pourrait s’avérer utile pour le futur. Bien sûr, cela partait d’un postulat peu probable et surtout pessimiste, mais si le Nord devait se retrouver en conflit avec la Couronne, le fait que Robb sache comment le futur roi à été formé pour la guerre, et que lui-même connaisse les tactiques qu’il pourrait employer, était une chose qui pourrait sauver des vies. Le jeune Robb finit en disant qu’il manquait d’expérience en la matière, et cela était on ne peut plus normal. Pas de guerres, pas de rébellion, à peine quelques conflits ; la paix du Roi brillait à Westeros, tout comme le soleil de cet long Eté. Peut-être les dieux voyaient-ils en Rhaegar un vrai roi-dragon, de feu illuminant les ténèbres et proclamant la prospérité sur le royaume ? Mais il était resté fidèle à la devise de sa maison dans ce cas, car le feu avait brûlé les loups adultes du Nord et le sang avait coulé pour atteindre cet idéal. Oui, peut-être les Sept croyaient-ils fermement en ce roi là mais jamais les Anciens ne pardonneront le chemin prit pour atteindre ce faux apothéose, car si la paix et la lumière s’atteignent dans la souffrance et la mort, alors il y aura toujours une ombre pour suivre ce soleil-là. Grégor répliqua d’une voix conciliante mais quelques peu affligée :


▬ « Il est normal que vous n’ayez pas encore l’expérience nécessaire pour mener des hommes, mais cela viendra. Mon fils ainé avait vôtre âge quand il a assisté à sa première bataille, mais je ne vous le souhaite pas, Robb. La guerre n’est pas le domaine des hommes pour rien. »


Grégor fit ensuite son résumé du Nord et ses quelques détails en reprenant sa posture et il remarqua que le jeune homme l’écoutait, et fit même un petit signe de la tête pour signaler que son discours un peu trop long peut-être ne le dérangeait pas, pas plus que ses quelques répétitions. Quand vint la dernière phrase du lord d’Ironrath, le jeune homme lui sourit et le remercia. Grégor hocha la tête dans sa direction à l’entente de ses paroles, pour signifier que cela lui faisait plaisir. Robb avait sans doute d’autres questions, et cela paraissait bien normal, mais il ne souhaitait pas les imposer. L’attitude plus décontractée du Stark fut appréciée par lord Grégor, qui remarqua que ce jeune homme semblait pouvoir passer d’un ton et d’un attitude très sérieuse ; ce qui semblait vraiment confirmer qu’il connaissait son statut et ses devoirs, à une posture plus détendue, riante presque. Mais il restait toujours calme, et il ressemblait à son Père dans ces moments, dans ce calme presque taciturne parfois, au regard de Grégor. Ensuite, tout en souriant, le jeune nordien aborda le sujet du banquet qui avait eu lieu peu de jours précédant celui-ci. Il confia que l’intervention du lord d’Ironrath lors de la discussion entre les Mormont et le prince Viserys était digne à son regard, mais surtout il la souligna. Grégor prit un instant de réflexion pour se remémorer l’instant. En effet, il avait répondu au jeune dragon sincèrement. Il pensait réellement que le prince devrait penser à ce qu’il disait ; peut-être le faisait-il alors mais ses paroles semblaient montrer le contraire. Il se trouvait alors dans une assemblée du Nord, mais ce n’était pas tout à fait le côté culturel qui fit réagir le lord-aux-arbres, mais plus le côté politique. En effet, alors que la soirée était en l’honneur de Robb, mais aussi de sa rencontre avec son peuple ; et que celui-ci remplissait bien son rôle, avec dignité justement, ce fut les paroles du dragon qui menèrent à cette discussion mais aussi aux accusations portées. Ce fut pour Grégor une erreur politique que de crier à la trahison alors que personne à part lui-même ne pourrait soutenir cela. De plus, il avait prononcé cela en face des Mormont, mais surtout de la Mère des Ourses. Mauvaise idée et le discours pincé de celle-ci prouva bien cela.

Son intervention fut donc franche en effet car il ne voyait pas l’intérêt d’embrouiller le prince royal, et cela restait son caractère de toute manière. Il est vrai qu’il avait été plutôt conciliant dans ses paroles, mais il pensait vraiment que l’initiative du jeune dragon avait quelque chose de… bon ? judicieux ? Il ne saurait dire, mais le fond de l’idée qu’apportait Viserys était une chose à retenir ; l’initiative était à retenir. Mais nullement comment le prince mit cela en place. Peut-être que cela aurait fonctionné dans le Sud, mais quel fiasco ce fut et cela n’était nullement surprenant. L’un des deux jeunes hommes qui arrivèrent de la Capitale semblait avoir potassé son sujet avant de venir, et c’était aussi le plus important aux yeux de Grégor. Le jeune loup souligna aussi le calme de Grégor alors qu’autour d’eux, beaucoup s’échauffaient, de par les paroles du jeune homme aux cheveux argentés mais aussi celles des leurs ; et aussi tous leurs préjugés et réticences par rapport aux dragons s’activant. En fait, lord Grégor ne voyait pas l’intérêt de blâmer ou même insulter de manière détournée encore plus le prince Viserys ; cela ne pourrait que détériorer encore plus les relations de la famille royale envers le Nord mais peut-être aussi envers les Stark. Il répondit donc à Robb :


▬ « Il est vrai que les paroles du prince Viserys furent maladroites et la différence entre son discours et les accusations portées à l’encours de Lady Dacey ne m’échappa nullement. Toutefois, je ne pense pas qu’on montrant hostilité et dédain pour le prince, sa culture et sa famille, cela fasse avancer les choses. A la capitale, la dernière fois qu’un nordien de haute famille est allé réclamer quelque chose, cela a mal fini. Je ne crois pas que nous devrions réitérer ce malheur ici. Nous ne pouvons en effet laisser quelconque sudien, tout dragon soit-il, malmener nos traditions et notre passé. Mais enflammer les relations me semble une idée tout aussi détestable, car ce sont les Stark qui représentent le Nord. Si le Nord paraît rebelle et désagréable avec le frère du Roi, la Couronne pourrait penser alors que les Stark sont semblables. Et vous faites partie de cette famille, lord Robb, bien entendu. Je ne pense pas que vous souhaitez un pareil accueil lors de votre retour à Port-Réal. »


Il prit un instant pour souffler et soutenir le regard du jeune loup. Son ton était sérieux.


▬ « Comprenez-bien, je ne suis pas en train de répondre des actes du prince, ou de le défendre. Je dis juste que parfois, il vaut mieux penser avec sa tête qu’avec son cœur. C’est pourquoi je l’ai souligné au prince Viserys, cela m’a paru important. »


Grégor fit une pause, respirant tranquillement en écoutant les bruits venant d’au dehors. Il ne pensait pas peser plus que quiconque dans la politique de sa région, mais il avait souhaité lors de cet évènement, avertir le jeune dragon, et par la même occasion, apporter une parole plus légère, moins oppressante, car il était aussi avant tout humain. Il était dit que les Targaryens avaient soi-disant du sang de dragon dans leur veine ; mais cela se voyait dans ses réactions, le prince était avant tout humain. Et personne n’aurait aimé être dans sa situation, surtout si ses paroles avaient un fond sincère et qu’il essayait de faire des excuses et de rendre les relations meilleures. Malgré cela, si ils n’avaient pas été coupé et que la discussion avait continué, il n’aurait peut-être pas continué sur cette lancée car Grégor se méfait aussi réellement du dragon, du fond de sa pensée. Le lord d’Ironrath reporta son attention sur le jeune homme en face de lui :


▬ « Vous vous êtes bien comporté durant ce banquet, lord Robb. Vous êtes resté placide, pourtant la situation devait être compliquée pour vous. »


Grégor finit dans un sourire contenté, presque attendri.




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Il semblait plaire au seigneur de la maison Forestier que Robb ai reçu une éducation martiale digne de ce nom au côté du Prince Aegon. Même si la paix du Roi semblait installée, peut-être durablement, sur le royaume, la guerre pouvait surgir à tout moment, et il fallait être prêt pour y faire face. Le Jeune Loup espérait, tout comme Lord Gregor, ne jamais avoir à mettre en oeuvre ces connaissances stratégiques, cependant il ne fallait pas se montrer naïf pour autant. Les Nordiens ne voulaient pas partir à la guerre, particulièrement dans des conflits qui ne les concernaient nullement, et Robb respecterait cela car les peuples du Nord avaient mérité la paix et le repos. Cependant, les ennemis étaient nombreux et imprévisibles. Et si ce jour devait arriver durant son règne, il incomberait à Robb d'allier ses connaissances stratégiques à l'expérience de ses bannerets. Il priait les Anciens Dieux que cela n'arrive jamais, et par dessus tout que cela n'arrive pas de nouveau contre les Targaryen, contre son ami d'enfance, mais il connaissait son devoir.

C'est alors que la curiosité du Nordien le poussa à évoquer avec le seigneur d'Ironrath le banquet qui avait eu lieu dans la grande salle de Winterfell et au cours duquel le frère du Roi s'était illustré par des propos aussi déconcertants que maladroits devant une assemblée de Nordiens à la mémoire longue. Lord Gregor, malgré la tension qui s'était rapidement installée entre le Prince Viserys et les Dames de la maison Mormont, avait su garder calme et discernement. Le regard que le Seigneur son Père avait d'ailleurs adressé à leur petite assemblée quand il en avait éloigné le Prince avait été tout à fait éloquent à ce sujet.
Lord Gregor évoqua à son tour le fameux banquet ainsi que son intervention.Exactement comme il avait pu le laisser penser lors de ce soir, il avait une réflexion posée et intelligente sur la question, évoquant les possibles retombée négatives pour la maison Stark d'un accueil par trop...virulent, du propre frère du Roi sous le toit de Winterfell. En cela avait-il raison, c'est la famille au sombreloup qui serait accusée de pensées séditieuses si le Prince Viserys se plaignait de ce voyage, une fois de retour dans les Terres de la Couronne. Mais nul doute qu'il serait aux premières loges pour le constater à la capitale.

-Vous avez raison Lord Gregor, il est nécessaire de maintenir des relations, sinon bonnes, apaisées, entre le Nord et la Couronne, malgré toute la rancoeur que nous pouvons nourrir avec raison à leur encontre.

Robb n'était pas un idiot, il savait que les rancunes nordiennes face aux Targaryen n'atteindraient pas vengeance. Une rébellion ayant réunie Nord, Orage, Conflans et Val n'avait pas permis à la famille au sombreloup d'obtenir réparation, et les choses s'étaient même soldées par de multiples tragédies. Le salut pour le Nord résidait, comme toujours, dans la reconnaissance de son exceptionnalité et son absence de préoccupation pour ce qui se passait au sud du Neck.
Le seigneur d'Ironrath le félicita alors pour sa propre réaction lors de ce banquet. Il avait raison, ce n'avait pas été un évènement facile à vivre, plein d'émotions et également politiquement lourd de sens.

-Je vous remercie, Lord Gregor. Le banquet était important pour moi comme vous le savez, et j'avais à coeur de me montrer à la hauteur de l'évènement. Mais il est vrai que l'intervention du Prince m'a déstabilisé, je ne m'y attendais nullement.

Robb s'interrompit. Ce discours était toujours un mystère pour lui, du moins dans ce qu'il révélait ou masquait sur les intentions du Dragon. Cependant il avait choisit de ne pas s'en soucier outre mesure. Sans doute espérait-il gagner en popularité dans une région qui ne ressentait aucun amour pour son royal frère. Cependant les Nordiens ne suivaient que leurs propres règles et n'acceptaient de suivre que les leurs, lady Maege le lui avait bien signifié.

Quoi qu'il en soit, le Jeune Loup était touché par l'attitude, presque paternelle, du seigneur d'Ironrath à son attention. Il semblait compatissant quant à sa situation, et disposé à l'aider comme quand il répondait de bon coeur à ses nombreuses interrogations.

-Contrairement à d'autres seigneurs, vous ne semblez pas excessivement inquiet face à moi, messire Forestier. N'êtes-vous nullement soucieux de voir le fils d'Eddard Stark revenir du Sud?


La question avait certes été posée de manière franche, mais il n'y avait pas la moindre hostilité ni même la moindre méfiance dans la voix du Jeune Loup alors qu'il s'adressait au seigneur du Bois-au-Loup. Il se sentait au contraire suffisamment en confiance à ses côtés pour l'interroger de manière directe sur le fond de sa pensée, afin de peut-être aider à combattre quelques réticences ou doutes qui pourraient encore habiter son esprit. Comme il le savait face à Wyman Manderly lors de son passage à Blancport, il ne pourrait gouverner convenablement le Nord à la suie de son père qu'avec le respect, sinon la confiance, de ces bannerets qui avaient suivi Lord Stark jusqu'à Dorne dans une guerre perdue par loyauté envers lui.




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Grégor vit Robb lui répondre juste avant qu’il continue, en soulignant son accord sur le fait que la Couronne et le Nord devaient entretenir de bonnes relations. Grégor remarqua aussi qu’il semblait d’accord avec le fait que les nordiens puissent éprouver amertume & méfiance envers les dragons du Sud ; un bon point, d’après lui. S’il le pensait réellement, cela voulait dire qu’il s’était documenté sur les fameux évènements sujets à ladite rancœur, et aussi qu’il avait pu démêler le vrai du faux. Peut-être le Roi Rhaegar était un défenseur de la vérité et il ne cachait pas les faits passés, mais lord Forestier en doutait malgré tout. Tout bon diplomate et politicien essayait toujours de glorifier son œuvre, sa famille et sa région.  En y repensant, Grégor se dit que même la version nordienne de la Rébellion devait contenir des coquilles, des faussetés ; mais malgré cela, le chagrin et les morts étaient bien réels, eux. Cependant, cette phrase du jeune loup apaisa encore quelque peu certains doutes qu’il avait quant à l’Histoire globale inculquée à Robb car malgré les apparences simplistes et culturelles auxquelles on limitait parfois les écrits du passé, cela révélait une grande importance dans le présent, et dans plusieurs situations. Enfin, Grégor pensa qu’il s’inquiétait sûrement trop, et pour rien. Si un nouvel évènement d’une ampleur telle que celui d'il y a 15 ans devait se produire, ce ne serait pas avant de nombreuses années. Pas aussi tôt, pas après la révolte avortée du Cerf. Pas aussi tôt.

Ensuite, le jeune Robb le remercia, et souligna l’importance de ce banquet à ses yeux. Cela n’étonnait aucunement lord Grégor, même un aveugle pourrait voir la raison à cela. Mais il était vrai que le Stark avait géré le stress, et la situation avec brio. Tout comme Dame sa Mère, par ailleurs. Lord Forestier pensa que toute la salle avait due être surprise par la déclaration du prince Viserys ; lui l’avait été.  En même temps, qu’un sudier s’affiche à un banquet en l’honneur d’un nordien, devant toute la crème neigeuse du Nord ; cela avait de quoi étonner. Qu’il réponde et converse avec panache, sans mâcher ses mots, cela avait de quoi choquer. Enfin, des nordiens ne sauraient être atteint par cela, mais l’assistance autour de lui avait été soufflée pendant un instant. Mais le fait que Robb lui-même ne s’attendait en rien à cela montrait l’imprévisibilité du prince, et aussi peut-être son manque de confiance en l’héritier du Nord ? Cela étonnait quelque peu Grégor, en fait, car il savait que les deux jeunes hommes allaient continuer ce voyage ensemble ; la logique aurait voulu qu’il prévienne Robb. Mais son entreprise, son discours ; peut-être voulait-il le dégager d’une assistance nordienne, montrant son indépendance et son attachement à sa cause. Grégor secoua la tête ; comme à chaque fois qu’il y pensait, il avait du mal à reconnaitre les véritables raisons derrière l’acte du prince dragon. Il répondit rapidement à son interlocuteur :


▬ « Je pense que le discours du Prince Viserys nous a tous surpris, en effet. »


Puis, un court instant après, Robb Stark reprit la parole et exprima son interrogation par rapport à l’attitude de Grégor envers lui. Il désigna l’inquiétude de certains Lords, et le fait qu’il venait du Sud, sans autre attache au Nord que sa famille, son sombre-loup et ses origines. Son ton était franc, il demandait réellement ; il n’y avait pas de suspicion dans la voix du jeune nordien, comme on aurait pu s’y attendre. Ironiquement, l’interrogation du jeune homme était tout à fait légitime. Pourquoi Grégor était-il conciliant comme il l’était ? Grégor aurait pu répondre cent et une choses, il aurait aimé répondre cent et une choses, mais lui vint à l’esprit ce qu’il pensait vraiment.  


▬ « Vous le soulignez-vous même, vous êtes le fils de Lord Eddard. Son ainé. Le sang des Premiers Hommes coule dans vos veines. »


Il mit sa main droite sur l'épaule du jeune homme :


▬ « Vous avez peut-être vécu dans le Sud toutes ces années, pire à la Capitale. Mais vous êtes resté proche du Nord ; cela se sent, cela se voit. Je ne pense pas que vos habitudes sudiennes vous rendent moins nordien qu’un autre. Ne pensez pas que je dis ça pour me rendre aimable, comme certains le feront certainement une fois que vous serez leur suzerain, ou que vous reviendrez définitivement. Il fit une pause, un court moment, le temps de choisir et peser ses mots. Un nordien sait reconnaitre un nordien. Nous avons quelques fois affaire aux sudiers et nous savons leur comportement, leur façon de parler ; les regards qu’ils nous portent. Nous, hommes du Nord, ici, ressentons les cœurs et croyons en les actes. Tout ne peut se juger dans les paroles et les promesses. Ainsi sachez que si vous considériez ce voyage comme une épreuve, je pense que vous l'avez surmonté, lord Robb. L'autre soir nous avons pu comparer un jeune nordien et un jeune sudier : et j'ai vu les différences. »


Il retira sa main. Peut-être était-il trop familier, ou trop expressif. Mais il ne voulait pas cacher ses intentions à Robb ; ni même au Nord. Le jeune homme venait peut-être de la Capitale, avait peut-être été élevé parmi les dragons, mais le lord d'Ironrath avait confiance en sa capacité à s’adapter, et adopter sa région d’origine comme sa maison. Il semblait être ; il était un jeune homme intelligent, et avisé. De plus, il paraissait curieux, et cultivé. Surtout, et c’était par rapport à ça que Grégor se sentait confiant pour lui, il ne semblait pas dégouté du Nord, et il ne semblait pas le mépriser. Plus encore, Robb Stark semblait content de revenir chez lui, et n’était pas offensé d’avoir été laissé en pupille au Sud. Enfin, les dragons ne semblaient pas l’avoir embrigadé dans leur cause ; ou du moins savait-il faire la part des choses. Certainement, pourtant, qu’il leurs serait amical et favorable ; et certaines divergences dans la gestion de la région apparaitront peut-être. Mais c’était chose normal. Pourtant, Grégor avait tout de même quelques réticences, à vrai dire.


▬ « Mais il est vrai que je ne peux écarter certains doutes et certaines conditions. Vous êtes jeune, lord Robb. Les gens vous voient tel que vous êtes, et malgré que ce ne sera pas éternel, c’est le cas pour l’instant. Les réticences quant à cela me paraissent légitimes, du moins pour le moment. Vous avez aussi été la pupille du Roi lui-même. Cela restera un filtre à travers lequel les gens vous jugeront pendant quelques années encore. Je ne peux omettre cela moi aussi. »


Il avait été franc, et même direct. Mais il pensait que le Stark ne prendrait pas la mouche. Lord Grégor espérait que le jeune homme comprendrait ; mais aussi qu’il apprenne à vivre avec ces regards mitigés. Sa situation n’avait rien d’enviable : au sud, on devait le voir comme l’otage nordien, l’héritier qu’on accueillait mais qui pourrait être notre ennemi. Et au nord, c’était l’inverse. Mais si Robb surmontait tout cela, il en sortirait certainement grandi ; et respecté.




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Aux rencontres des générations



Le seigneur d'Ironrath signifia à Robb la surprise générale qui avait accompagné la prise de parole pour le moins surprenante du Prince lors du banquet. Il fallait bien avouer qu'il s'était mis en danger, en évoquant des sentiments qui pourraient passer pour faux devant une assemblée de Nordiens à la mémoire longue, qui avait durement souffert des tragédies de la rébellion. La guerre avait-elle tourné en leur faveur? Non. Auraient-ils dû pour autant abandonner lady Lyanna à son sort et accepter l'humiliation, la mort de leur suzerain et de leur héritier sans rien dire? Bien sûr que non. L'honneur exige parfois un lourd tribut, un tribut que le Nord connaissait, et n'oubliait jamais.


Le Jeune Loup n'avait pu s'empêcher d'interroger Lord Gregor sur le fond de sa pensée face à lui, l'héritier des Stark qui un jour prendrait la tête de son honorable père, sans pourtant avoir eu l'occasion auprès de ce dernier. Le seigneur du Bois au Loup semblait certes moins sanguin que les Dames Mormont qu'il avait eu l'occasion de rencontrer -à l'exception certes de Lady Lyra-, réfléchi et capable d'un grand sang-froid, cependant la question n'en demeurait pas moins d'importance. La franchise était Reine dans le Nord, et Robb avait préféré s'ouvrir directement de sa surprise au premier concerné. Ce dernier repris ces dernières paroles sur le sang des Premiers Hommes avant de poser une main sur son épaule dans un geste très paternel. Robb ne laissa bien sûr rien paraître de ce que cela lui inspirait, mais il n'en demeurait pas moins profondément impressionné par l'aura dégagée par lors Gregor, qui semblait pourtant lui accorder attention et bienveillance. Il n'était sans doute encore qu'un enfant aux yeux de ce dernier, cependant il était son futur seigneur, et la relation qui découlait de cet état de fait osciller entre le respect et l'estime d'une part, et une quasi sensation de paternalité d'autre part.

Le seigneur d'Ironrath reprit la parole, toujours avec calme et mesure, et ces mots étaient un soulagement pour celui qu'on surnommait le Jeune Loup. Oui, il était un Nordien, qu'il ai été éduqué dans le Sud par la volonté d'un Dragon ne lui retirait en rien le sang qui coulait dans ses veines, ni ses ressemblances avec ses deux parents, ni ses indépassables différences avec les gens du sud qu'il avait pourtant côtoyé sa vie durant. Son affection fraternelle pour le Prince Aegon, ses relations amicales avec nombre de nobles, comme la maison Tyrell ou encore le Prince Oberyn, n'avaient jamais masqué les différences qui les séparaient sans pour autant les désunir. En foulant les terres du Nord pour la première fois, il avait senti quelque chose que décrivait bien Lord Gregor: Une force de caractère, une impétuosité et une exigeance d'esprit telle qu'il n'en avait connu nul part ailleurs. Il n'aurait rien pu ressentir de tout cela s'il s'était laisser pousser des écailles sous sa fourrure de Loup, n'est-ce-pas?
Cependant, se l'entendre ainsi reconnaître était une joie pour le Nordien.

Bien sûr, cela ne signifiait nullement que Gregor lui accordait sa confiance totale et entière dès maintenant, et cela était tout à fait normal. Il semblait un homme avisé et prudent, et le Jeune Loup aurait même trouvé étonnant qu'il en fut autrement. Il était d'ailleurs satisfait que ce dernier le lui dise sans ambages. Le Nordien hocha doucement la tête en signe de compréhension.

-Je serais surpris qu'il en fut autrement, Lord Gregor. Après tout vous avez raison, même si je ne pense pas avoir été profondément changé par le Sud, il n'en demeure pas moins que cela m'a forcément influé sur certains points, d'autant plus que cela incite nombre de Nordiens à la méfiance quant à ma relation avec les Targaryen. Je ne peux que le comprendre. Quoi qu'il en soit, je me dévouerai à gagner la confiance des familles du Nord, ainsi qu'il en a toujours été.

Robb parlait avec calme et détermination. Ce voyage nordien avait été une véritable salvation pour lui, qui tournait en rond depuis si longtemps dans une capitale sudière où il se sentait de plus en plus amer alors que le temps passait. Mais son courage était revenu en même temps que les neiges d'été, le débarassant de tout cette noirceur qu'il sentait parfois tapie au fond de son coeur. Il priait simplement les Anciens Dieux sous le barral de Winterfell de lui épargner cette langueur pour le temps restant de son pupillage à Port-Réal, avant qu'il ne puisse rentrer chez lui avec sa future épouse.

-Cet échange me fut très instructif Lord Gregor, et je vous remercie du fond du coeur pour le temps que vous avez accepté de me consacrer. Si vous non plus n'avez plus de question pour moi, je vous laisse retourner aux occupations dont je vous ai détourné.

Le Jeune Loup inclina légèrement la tête, non pas en signe de soumission mais simplement comme marque de remerciement et de respect. Cet échange avec Lord Gregor lui avait été infiniment profitable, et lui avait donné bien des choses à réfléchir maintenant.




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Aux rencontres des générations


WINTERFELL ⚡️ AN 299, LUNE 1, SEMAINE 2 ⚡️ FEAT. ROBB STARK









Quand le seigneur du noir bois finit sa phrase, phrase qui présentait des doutes justifiés, certes, mais apportant une note plus réservée, alors le jeune loup hocha la tête devant lui. Un hochement simple mais qui signifiait qu’il comprenait. Avec ces quelques jours et cet échange important à ses yeux, Grégor commençait à mieux connaitre l’héritier d’Eddard Stark et il pensait bien que ce serait la réaction de Robb. Il avait bien conscience de tous ce qui se passait, et lord Forestier continuait d’admirer sa perspicacité affutée pour une personne de son âge. Dans un sens, peut-être la Capitale et son mode de vie poussait-elle les jeunes nobles à développer certaines qualités plus tôt. Dans tous les cas, Grégor vit Robb lui répondre qu’il n’était pas surpris de sa réponse, et aussi qu’il pensait avoir un minimum influencé par le Sud, ce qui était sûr ; mais parfois l’influence sert la multi-culturation. Mais c’est ce qui bloquait beaucoup de nordiens quant à l’acception du jeune homme ; si l’on accueillait chez soi un voyageur né nordien mais ayant vécu dans les Sept Couronne durant les quinze dernières années, c’était souvent avec rigolade et humeur que l’on bavardait de ses voyages, des manières des autres ; même des femmes. Mais accueillir le fils de son seigneur ET l’héritier légitime du titre de Gouverneur, plus de la maison Stark ; alors que celui-ci a vécu à Port-Réal, là, oui-là était un vrai défi pour beaucoup car la tradition du Nord & l’éducation des seigneurs voulait que l’on perdure un politique nordienne, pour et par les nordiens. Cela traduisait l’indépendance (ou du moins l’envie de celle-ci) nordienne qui surfait toujours sur les esprits et les lèvres. De toute manière, tout tournait toujours autour de la politique et de la tradition. C’était par ces biais de vision que l’on jugeait, réellement, ainsi l’héritier du Nord. Et vraiment car il était héritier. Et c’était cela qu’essayait de mettre de côté Grégor pour bien regarder quelle personne il était. Et il l’avait fait, ainsi il pouvait remettre les prismes du contexte et du passé.

Robb parla aussi de sa relation avec les Targaryen, qui était un autre point d’ambiguïté. Convenablement, c’était une bonne chose ; réellement, tous avaient encore la rancœur du passé accroché à l’âme. Certains même avait peut-être peur de cette relation. Mais s’il pouvait le comprendre, alors certainement le jeune Robb pourrait faire la part des choses quant à cela.

Le Stark finit sa sentence par réaffirmer son envie de gagner la confiance des familles nordiennes. Grégor Forestier hocha très doucement la tête à l’entente de ces mots. C’était tout à fait normal qu’il présente ce projet, mais il semblait vraiment y tenir, et en ce sens reprendre le chemin de son père. Cela plaisait à Grégor une nouvelle fois car ayant été la pupille d’un roi Targaryen, Robb aurait pu imiter la politique de ceux-ci : être au centre et au sommet du pouvoir, commander et diriger ; mais ne pas contenter, ne pas aimer et ne pas gratifier ses sujets et ses vassaux. D’après ses souvenirs de quelques livres d’Histoire, cela n’avait pas été le cas de tous, mais il semblait bien au seigneur d’Ironrath que c’était un bon résumé des politiques targaryennes. Le désir du jeune loup de rencontrer, connaitre et d’enthousiasmer son peuple et ses futurs gens était très appréciable et louable. En réalité, ça donnait une bonne indication du futur type de souverain que pourrait être Robb ; et c’était ce genre d’homme qu’appréciait Grégor, comme l’étaient Galbart et Eddard. Dans tous les cas, la détermination et la fougue contenu dans les paroles et la voix de Robb Stark était presque contagieuse, car Grégor lui souhaitait de réussir. Ensuite, le jeune homme le regarda et chaleureusement, le remercia pour son temps et nota l’utilité de leur conversation. Grégor sourit sincèrement à cela car il pensait pareillement ; il était content de cette rencontre fortuite qui avait pallié à son manque de connaissances vis-à-vis du sujet qui occupait ses pensées quotidiennes. Surtout, il était satisfait de la personne qu’il avait rencontrée : un jeune Robb plein d’avenir et qualitatif, qu’il appréciait maintenant, et à sa juste valeur.  Les chuchotements sombres et indiscrets qui parcouraient les murs de toutes les chaumières de la région ne sauraient n’être plus que mots bancals dans le vent pour lui. A la fin de sa phrase, Robb inclina légèrement la tête, respectueusement. Une marque de politesse mais aussi d’estime qui affecta positivement Grégor. Il répondit donc :



▬ « Ce fut un réel plaisir de converser avec vous, lord Robb. Je tiens à vous remercier pour vos réponses et votre sincérité. Si jamais vous avez besoin de quelque chose ou d’un conseil, vous savez où me trouver. Je vous laisse profiter du temps qu’il vous reste à  Winterfell. Que les Anciens Dieux vous gardent, jeune homme. »


Après ses mots, lord Grégor rendit son salut au jeune loup ; pour signifier son égal respect mais c’était aussi une marque d’acceptation. Plus que d’autres lords, peut-être même beaucoup, Grégor acceptait Robb le Jeune Loup. Et c’était grâce à cet échange en grande partie. Le protecteur des bois-de-fer s’était dit que si le jeune Stark n’avait pas fait ce voyage, et était directement rentré à Winterfell en position d’héritier et de maître, alors les choses pour lui auraient été différentes. Parfois, juste une simple semaine suffit à changer le cours des évènements. Il avait été bon et vertueux, courageux et attentionné durant cet événement. Et le Nord se souvient.
Grégor pensa également que son propre héritier devrait rencontrer celui d’Eddard ; l’amitié entre leur deux familles existait déjà, mais peut-être les deux hommes s’entendraient bien. Maintenant, Robb devait être attaché au Nord, à Winterfell mais surtout à sa famille. Il devrait avoir hâte de rentrer, et de commencer à vivre, à vivre sa vie de nordien. Une coïncidence que cela soit en même temps que son passage temporel à l’âge adulte. Enfin, on dit que ce sont vos démons qui vous possèdent. Mais en réalité, ce sont les êtres aimés. Quand on aime, on est otage pour la vie.
Et après tout, un otage est juste un invité qui ne peut juste pas rentrer chez lui.





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