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“Doubt thou the stars are fire; Doubt truth to be a liar" |pv Myria Flowers

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“Doubt thou the stars are fire; Doubt truth to be a liar"

An 298 Lune 13 Semaine 2



Myria Flowers & Daemon Sand

Tout autour de lui, l'air sentait la fumée, la viande rotie et le vin renversé sur le bois résineux des meubles. Seul au milieu de tous ces hommes qui traitaient sa patrie en ennemie, le Sand était pourtant serein. Il regardait à peine le monde grouillant qui l'entourait. Un marchand tout en pomettes et en machoires aux dents gatées étala soudain ses échantillons de soieries et de brocart sur la table, puis il se mit à vanter son artisanat auprès d'un confrère à la mine perplexe sans un regard pour le jeune homme assis là. Rigide, il n'écarta pas même sa main lorsque quelques bouts de satin effleurèrent ses doigts.  Son regard bleu oscillait paresseusement entre la marmite fumante qui tronait au dessus des flammes du grand âtre et les étoffes; il ne paraissait pas avoir pris ombrage de cette invasion de son espace personnel et demeurait muré dans un silence contemplatif. Les hommes n'étaient pas les seuls à sa table, et le bruit, trop omniprésent pour qu'il les accusa eux seuls de le déranger. En les écoutant, le Sand avait fini par comprendre pourquoi cette auberge était aussi bien dotée de clients de tout horizons, et dont la plupart semblaient particulièrement préoccupés par leur commerce. Le mariage. A la manière des tournois, un mariage noble avec en tête d'affiche deux des personnalités les plus célèbres et enviées de l'Ouest et de Hautjardin promettait non seulement une réception exceptionnelle, mais aussi une foule comme on n'en verrait plus pendant dix ans. La conjoncture était une aubaine. Bientôt, boutiques et étales fleuriraient dans les alentours de la forteresse aux mille roses et proposeraient des marchandises de tout le vaste monde.

On lui demanda son avis sur les rubans. Il se souvint d'avoir fait "non" de la tête. On prit cela pour un manque de volonté de sa part, et on ne le dérangea plus. En vérité, alors qu'il portait à ses lèvres une coupe de vin, le bâtard aurait été bien aise d'affirmer à ces bourgeois de Villevieille et d'ailleurs, que nulle soie ne pouvait rivaliser avec celle de Dorne. Le sand n'était probablement pas un fin connaisseur de tissus, mais son chauvinisme instinctif le poussait toujours, lorsqu'une comparaison avec sa contrée natale se présentait, à prendre le parti de sa patrie. Autour de la table, ce fut son désinterêt que l'on prit pour acquis, et non son mépris quelque peu détaché.
Du sobre pourpoint noir  qu'il portait à sa carnation rendue pâle par le soleil du nord en passant par son regard clair, rien n'aurait pu mettre la puce à l'oreille à ses voisins sur ses origines si ce n'était, peut-être, l'accent qui faisait chanter ses mots et qui demeurait pourtant si léger maintenant que les années loin de la Principauté l'avaient érodé comme la pluie polissait les angles des statues. Les voix des hommes assis à ses côtés l'accompagnaient bien malgré lui dans son diner, et pour ce qui était sans doute la première fois, Daemon se surprit à regretter l'absence de ses hommes. Il était en effet venu seul dans le Bief, profitant de la préparation en amont des noces pour excuser ses visites qu'il faisait non seulement aux lieux qu'il passait au peigne fin afin de mieux assurer son devoir dans quelques semaines, mais aussi au futur jeune marié dont il avait quitté la compagnie un peu plus tôt dans la soirée.  Au crépuscule, il avait serré les poings, songeant qu'il ne reviendrait que pour le voir unir sa vie à une femme. Par ce mariage, les dieux apposaient un écrou supplémentaire à leur secret. Nulle tristesse, pourtant, ne parvenait à rendre le coeur du Sand plus malheureux encore qu'il ne l'était déjà. Résigné, son esprit pessimiste  s'était depuis longtemps attelé à la tâche de s'habituer à la distance qui les séparait. C'était d'imaginer la peau de la lionne contre celle de Loras qui fronçait parfois son visage d'une colère sourde. Pour le moment, les traits de son visage peignaient une contrefaçon d'un calme ténébreux qui le laissait las sur sa chaise, esseulé dans la foule. A l'aube, il partirait. Il reviendrait d'ici la fin du mois, pour devancer et préparer l'arrivée du Suzerain de l'Ouest, de sa suite et de la future mariée. Pour protéger le lion de Castral Roc et sa portée, ce n'était pas de trop que d'inspecter les bouges des alentours.
 Les mains noueuses et blessées d'ampoules d'une vieille femme déposèrent sous ses yeux un plat garni, récoltant sur son passage des grognements indignés de ses voisins lorsqu'un peu de sauce menaça de goutter sur les soies fines qu'ils avaient étalé jusqu'auprès du dornien pour mieux pouvoir les observer. Dans un froissement hâtif, ils se mirent à les regrouper en rangs plus serrés sous les yeux vaguement intrigués du bâtard. Trop fatigué pour être véritablement attentif à son entourage, il n'avait pas remarqué la robe qui s'était glissé à sa droite, prenant  la place de l'homme grisonnant qui l'avait occupé jusqu'alors.

Il grignottait des olives noires qui parsemaient la tourte au poulet qu'on lui avait apporté, dédaignant le plat en lui même et pour lequel il découvrit bien vite ne pas avoir le moindre appetit. Les olives seules interessaient sa langue. Elle le ramenaient à ses souvenirs d'enfance, où il se régalait avec Ulwyck des  fruits tombés aux pieds des gris oliviers dont l'ombre abritait leurs jeux des après-midi trop brûlantes. Puis, dans le bruit, son oreille perçut enfin l'absence du marmonnement solitaire et sénile qui bourdonnait auparavant à sa dextre. La présence en elle-même semblait plus légère, moins encombrante que le lourd manteau de cuir qui avait jusque là frôlé régulièrement son épaule.
Tournant légèrement la tête, il aperçut deux grands yeux d'un bleu égal au sien, plus soutenu sans doute s'il avait pris la peine de mieux les observer, et qui tombaient presque sur le papier qui leur faisait face. Ce que les autes hommes présents à la table regardaient d'un oeil préoccupé comme de vulgaires gribouillages ne tarda pourtant pas à faire sens aux yeux du bâtard. De toutes les manières cela ne l'étonnait guère qu'un tel schéma provoqua la suspicion chez ces voyageurs qui, pour la plupart, étaient plus affairés à s'enquérir de la manière dont les boucles noires de la jeune fille tombaient contre son cou que du sens véritable du dessin qu'elle était en train d'exécuter. Sa main semblait experte, cela le dornien ne se serait pas permis de le lui refuser, mais sa manière de crayonner ainsi qu'une enfant qui dessine et s'applique lui laissa un vague sentiment d'amateurisme pour conforter des connaissances qu'il possédait aussi et dont il se sentait expert. Le brun se détourna finalement quelques instants. A nouveau il se trouva plongé dans le bourdonnement inlassable des discussions, sur lequel il reposa son ennui profond. Lorsqu'il tenta de découper la tourte, il découvrit que le refroidissement auquel son attente l'avait soumise l'avait rendue plus dure qu'une tuile. Son coutelas retomba avec un tintement sur le plat quand il le lacha. Il éloigna l'assiette d'un geste sec avant d'appuyer son dos sur le dossier de la chaise, et de poser contre ses lèvres le rebord du calice qu'il avait porté à sa bouche. Pensivement, il laissa ses yeux se promener derechef vers les cartes célestes qui s'étalaient sur les pages à côté de lui. En perpendiculaire d'une des nombreuses constellations qui fonçaient le parchemin, une erreur -lui semblait-il- lui était apparue. Un instant durant, il se rappela avoir eu à une époque la langue bien pendue, avoir été cynique, avoir possédé une conscience aigue de la nature humaine. Quelque chose dans l'attitude de la jeune brune lui laissait penser qu'elle était tendue comme un arc que l'on bande. Son expression, concentrée et butée, n'était pas sans lui rappeler la mine d'Arianne lorsque cette dernière se vexait quand elle comprenait qu'on la sous-estimait.
L'envie de la corriger dont son égo le tarraudait prit finalement  forme entre ses lèvres au pli dédaigneux.

"Efface-la. Celle-là, elle n'existe pas." souffla-t-il d'une voix plate qui menaça de disparaitre, couverte par le brouhaha des conversations et des braillements de la taverne, tout en fixant son regard désobligeant sur la dite erreur.


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Il y avait trop de bruit à Hautjardin. Et pourtant Myria n'en bougeait pas, concentrée qu'elle était sur le petit carnet devant elle. Elle ne le lâchait pas, les joues rendues noires par le crayon qu'elle y avait étalée en éloignant les mèches brunes de son visage. Les soieries, les rubanset la nourriture qui circulaient autour n'étaient que de simples détails. Le mariage qui s'annonçait ne la concernait pas. Voir tout ses imbéciles gavés d'argent qui n'attendaient que de se pavaner devant des hommes dont ils n'auraient jamais le pouvoir lui donnait envie de vomir. Dieu qu'elle les haïssait tous autant qu'ils étaient. Eux qui avaient l'argent et la connaissance étaient incapable de comprendre qu'ils devaient permettre aux autres de toucher aux merveilles qu'étaient les livres. Elle soupira, doucement, avant de tailler son crayon, laissant ses iris balayer la scène durant une seconde. Elle croisa un autre regard mais elle ne s'attarda pas, glissant ses doigts jusqu'à un morceau de poulet qu'elle n'avait pas le droit de toucher mais l'esclandre qu'elle avait faite quelque jours plus tôt lui offrait la tranquillité totale. On la respectait simplement parce qu'on avait peur d'elle. Peur qu'elle jete le mauvais sort car ça ne pouvait qu'être ça : une fille qui lit est une sorcière, aucune autre possibilité. Elle leve les yeux au ciel, rien qu'à ses pensées avant de se tourner de nouveaux jusqu'à son carnet.

Elle réfléchit une seconde avant de se pencher et de recommencer à gribouiller sur les étoiles qu'elle avait observée la veille. Elle en avait eu des ampoules énormes à marcher pendant toute la nuit pour trouver le meilleur moyen de les voir mais elle en avait été très heureuse. Elle avait même fini par atterrir dans un pré où elle avait eu le ciel pour seul témoin de sa présence et elle s'était gorgée de tout ce qui s'offrait à ses yeux. Maintenant, les étoiles venaient briller derrière son regard, s'attachant à ses souvenirs et s'y fixant pour qu'elle les redessine sur le morceau de papier. Elle gribouillait, rayait par instant mais elle retrouvait lentement sa concentration. Jusqu'à ce qu'une voix l’interrompe et qu'elle lève un regard noir dans la direction du malotrue qui avait eu l’outrecuidance de lui adresser la parole. Malotru qu'elle reconnu pour avoir croisé son regard quelques minutes plus tôt. Un léger soupir s'échappa des lèvres de la belle et, marbrée dans tout son dédain elle lui jeta :

Et t'es qui pour te permettre des conseils ? Je ne pense pas que tu connaisse grand chose aux étoiles.

Sa manière de parler tranchait avec sa tenue qui n'avait rien de celle d'une noble. Sa robe, autrefois aussi jaune que le blason de sa famille, avait perdu de son coloris et perdu de nombreuses broderies aux fils des jours qui avaient passé. Elle ne lâcha pas l'inconnu des yeux, les lèvres pincées sur une moue presque boudeuse d'enfant. Elle ne l'aimait pas, c'était immédiat. Qu'est ce qu'il croyait ? Il n'était personne et elle était peut-être une sorcière pour tous mais au moins elle avait de l'intelligence !

Je l'ai vu hier et je doute qu'un homme d'arme soit capable de me reprendre sur quelque chose. Laisse l'intelligence aux femmes et va faire mumuse avec ton épée.

Le jeu était lancé. Elle n'avait aucune envie d'y participer et pourtant, elle s'y prêtait les lèvres pincées et le regard sombre. Il était là, alors autant le faire taire et lui rabattre le claquet à cet impertinent.

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“Doubt thou the stars are fire; Doubt truth to be a liar"

An 298 Lune 13 Semaine 2



Myria Flowers & Daemon Sand

Le regard bleu de la jeune femme s'était relevé vers le sien, s'accrochant à ses prunelles pâles comme un chat mal luné le ferait de ses griffes, avec, en guise d'expression, une sorte d'obscurité butée lovée au fond de ses grands yeux. Jolie, pensa-t-il vaguement en la confrontant avec calme. On rajouta une bûche dans le feu, et les flammes crachèrent des étincelles  que la servante chassa d'un coup sec de son chiffon. Avec la nuit, on alluma quelques bougies grossières que l'on vint disposer sur les longues tables. L'assiette qu'il avait boudé plus tôt fut vite remplacée par une chandelle épaisse de cire blanche. Le bougeoir sur lequel elle était posée était en fer forgé, ni plus ni moins qu'un bol que l'on avait gravé de ce qui avait du être des fleurs avant que les manipulations succéssives n'aient recouvert les dessins de traces d'oxydations noirâtres. Interloqués par le ton vibrant de celle dont on avait jusque là apprécié le silence tout en le redoutant, quelques clients paraissaient piqués d'intêret pour la conversation houleuse qui s'annonçait entre ces deux tempéremments. Dans la pénombre, leurs luisaient d'intêret.
Ceux du bâtard,  observateurs et perçants, ne quittaient pas l'autochtone de leur air paresseux, couronnant la moue naturellement hautaine peinte sur son visage. Quel âge avait-elle donc? Treize ans, quatorze? Il se ravisa, la jugeant finalement peut-être plus vieille. Puis il renonça à deviner. Après tout, que lui importait de savoir depuis combien d'années cette goton survivait à la populace aussi inhospitalière au savoir qu'à l'éducation des femmes, éducation dont cette dernière se prévalait visiblement. Les paysans et les petites gens de cette contrée ne l'interessaient à vrai dire que peu, car ils étaient pour beaucoup aussi sales et rebuttants que leurs maîtres et suzerains étaient apprétés et suaves. Celle-ci, pourtant, n'était pas désagréable à regarder et la pensée qu'elle aurait pu plaire à son ami Uller lui traversa l'esprit. Un soupir s'échappa d'entre ses lèvres. Daemon le trouva presque charmant.
Mais lorsque l'inconnue s'appliqua à lui répondre, les traits fins ne tardèrent pas à se transformer sous ses yeux. Il se figea net. Sa gorge avalait à peine le vin âcre que la studieuse jeune fille était devenue une hargneuse petite chose qui le dévisageait sans faillir, sans paraitre se préoccuper des regards inquisiteurs qu'elle récoltait de la gente masculine qui était leur auditoire, et encore moins du sabre qui tombait à son côté. Si tu savais qui j'étais tu ne me parlerais pas sur ce ton. A cette pensée qu'il garda pour lui, son sourcil se haussa subrepticement. Les capitaines du régiment de la Garde des Manteaux Rouges n'avaient pas construit leur réputation sur leur indulgence mais quelque chose dans la voix acerbe de la fille le laissait penser qu'elle n'aurait pas retenu sa bile pour autant si seulement elle avait su.

Le dornien décocha à l'impertinente un sourire en coin qui en disait long sur l'estime qu'il lui portait à cet instant. Son attitude générale n'était pas en reste. Ni assis ni affalé, l’air las, mais en même temps bien réveillé. Ses yeux s'étaient plissés, narquois, et ils portaient sur la jeune femme un regard bleu dégoulinant de suffisance. Quelque chose dans son expression dégageait un sentiment affectueux, car la gniaque de la brune le ravissait, mais cette expression était moins proche cependant de la tendresse véritable que de la pitié.
"Dans le pays d'où je viens, les seules cartes auxquelles on peut se fier sont écrites dans le ciel." Les souvenirs affluèrent derrière la courbe arrogante de ses prunelles. Le souffle chaud du vent effleurant les dunes au rythme paisible de la respiration du désert. Les grains de sable glissant, poussés par la brise en une multitude de vagues planes révélant sous la douce poussière les roches acérées, sculptées par l'aridité et  les tempêtes. Au dessus, le ciel était strié de teintes rougeoyantes. Le carmin du crépuscule  tirait ses dernières flèches d'or avant de laisser sa place aux bleus et aux gris,  couleurs de la nuit, qui bouffaient de leurs ombres l'immensité  brulée. La fraîcheur unique qui venait avec l'obscurité. Salvatrice, et qui imprégnait le lin blanc des vêtements, il s'en souvenait comme s'il les avaient vu la veille.

 Il se tourna vers elle pour mieux lui faire face. Le Capitaine s'appliqua-t-il à lui rendre coup sur coup   les invectives qu'elle lui avait jeté à la figure, mimant, en lui répondant du tac au tac,  ses paroles comme pour mieux lui démontrer la bassesse de ses idées préconçues. "On me les a enseigné depuis mes six ans, et je doute qu'une péone endimanchée  soit capable de les lire. Laisse la science aux hommes, et va te trouver un mari." susurra-t-il presque.
Son accent qui se dévoilait au fur et à mesure de ses paroles fit réagir celui qui lui faisait face, et il senti sur lui son regard pernicieux. D'ailleurs, ce dernier ne fut pas le seul à l'avoir remarqué, et l'on ne tarda pas à échanger entre bieffois ce regard plein de désapprobation que l'on avait l'habitude d'offrir aux hommes de la Principauté. Le Sand resta de marbre. Ils comparaient Dorne à un noeud de vipères, et à un lieu de perdition, aussi ne s'étonna-t-il pas de sentir sur sa gauche son voisin se tortiller quelque peu pour s'éloigner de lui sur ce banc qu'ils partageaient.

Si sa réplique misogyne était parvenue à faire sourire deux ou trois visages attentifs, l'effet fut pour le moins éphémère. Peu à peu, le ton chantant de sa voix faisait son chemin dans les mémoires qui l'entouraient, et les expressions s'assombrirent d'une déception presque puérile. Il perdit dès lors le mince soutient de la petite assistance.
"Toi, tu es l'un d'eux." gronda lentement dans sa barbe un homme replet à la peau rougeâtre et à l'épaisse barbe mélée de poils blancs et roux, confirmant les craintes sur lesquelles les autres hésitaient encore. Daemon choisit de l'ignorer, attendant la réaction de la fille à la chevelure corbeau. Bientôt dans le ronronnement des discussions, un écho différent anima les langues. Les mots "dornien" et "sorcière" sifflaient en autant de messes basses. On eut dit ces serpents, grillants au soleil, dont il avait si souvent croisé la route durant son enfance.

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Le regard qu'il lui offrit aurait dû la faire encore plus sortir de ses gongs. Myria n'aimait personne et encore moins ceux se pensait roi, encore moins ceux coulait des yeux aussi dédaigneux qu'il le faisait. Elle lui renvoya un regard brûlant de suffisance et de rage, capable à son tour d'agir de la sorte. Que croit-il ? Qu'elle n'était qu'une énième putain poule se pâmant parce que -et elle ne pouvait dire le contraire- il était beau à regarder. Elle s'attarda un peu plus sur ses traits, trouvant une réponse à l'air qu'il arborait. Il était très certainement du sud des Sept couronnes et même si ses yeux bleus auraient hurlé le contraire, son teint voulait tout dire. Dornien, puant l'orgueil à plein nez. Ô il ne savait encore à qui il se frottait. Car s'il y avait bien une personne qu'il était impossible de faire taire, c'était bien la jeune biefoise. Non qu'elle soit bavarde, elle avait en horreur les gens de la sorte. Elle refusait simplement de laisser les autres avoir le dernier mot dans quelque situation qu'il soit.

Il pouffa, officiellement moqueuse et presque dédaigneuse. Son souffle en disait plus long que n'importe quels mots et de toute manière, elle ne se serait certainement pas abaisser à lui poser la moindre question. Elle ne voulait pas de sa compagnie, pas le moindre; Mais.... Elle ne pouvait s'empêcher de refuser qu'il la laisse pour la simple raison qu'elle voulait avoir raison. De toute manière, il ne pouvait en être autrement. Jugeant, comme à son habitude, l'homme, Myria leva les yeux au ciel. Parfois, elle avait l'air d'une enfant à réagir de la sorte mais elle n'en avait que faire. Tant qu'elle ne ressemblait à lady en laquelle on avait voulu la transformer, son apparence lui importait peu.

Elle fit rouge aux mots qui, à ses oreilles, sonnaient comme les plus violentes des insultes. Elle allait l'insulter, le traiter de tous les noms d'oiseaux qu'elle connaissait - et par les sept que son vocabulaire était fleuri- mais elle n'en fit rien. D'autre homme réagirent. Les douces oreilles parfumées de biefois avaient entendu l'accent qui s'échappait de la langue trop bien pendue et ils grognèrent avant même qu'elle n'ait le temps de mordre. Alors ses lèvres quittèrent le dédain pour un sourire bien plus carnassier qui lui faisait en quelque secondes gagner bien des années de vie. Elle avait l'air plus vieille, plus dangereuse. Myria n'était pas une prédatrice. Elle n'avait rien de ses femmes capable de faire tomber n'importe quels hommes et elle ne les enviait pas le moins du monde. et pourtant, dans ses iris, brillait maintenant une flamme qui n'aurait dénoté dans celui des vipères.

C'est vrai. Je ne suis qu'une pauvre femme. Je ne peux savoir ce qu'un dornien connait si bien. Malheureusement, tout comme tu n'es pas le moins du monde à ta place ici, je suis bien plus intelligente que toi. Peut-être parce qu'on me dit sorcière mais que je n'ai jamais rien fait pour le prouver quand ta langue te trahit immédiatement. Qu'est ce qu'un homme comme toi vient faire dans des décors bien trop verts pour ta petite personne si érudite quand on touche aux étoiles.

Myria s'était détournée de son papier, accordant toute son intention au dornien. Elle ne pouvait s'empêcher d'être curieuse. C'était inscrit dans ses veines, depuis son plus jeune âge. L'homme était une nouvelle question à laquelle elle voulait une réponse avant de recommence à le regarder de haut et à le mépriser. De toute manière, elle était certain de sa carte et sa mémoire ne lui aurait pas joué des tours. Elle n'était pas comme ses imbéciles de guerriers et jamais l'alcool ne viendrait obscurcir sa vision ou ses souvenirs.

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