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(même les petits)
Echange de corbeaux entre Nymeria Sand & Ryon Allyrion
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+Ryon Allyrion+
An 298, Lune 2, Semaine 3
Dorne, La Grâcedieu
Dorne, La Grâcedieu
A l'intention de Nymeria Sand,
L'arrivé du corbeau porteur de votre missive avait réchauffé mon coeur de la façon dont seules les vieilles amitiés en sont capables.
Pourtant son contenu m'en inquiète plus que de raison. Car dans vos lignes je perçois le sentiment d'insécurité qui vous a sans doute dans un premier temps, poussée à m'écrire. Je vous connais depuis aussi longtemps que Dorne vous connais, Nymeria, et ce sentiment qui transpire dans vos mots, j'étais persuadé qu'il vous serait à jamais étranger. De tous les trésors de Dorne, vous êtes sans conteste le plus propre à scandaliser ceux qui ont depuis toujours considéré notre principauté avec dédain. Aussi, une certaine hostilité latente à votre égard était sans doute inévitable, j'estime cependant que vous êtes apte à passer outre cette inconfortable situation, ainsi que notre Prince doit penser que vous l'êtes, sans quoi, il n'aurait pas penser à vous pour représenter Dorne. N'oubliez jamais que ce mépris qu'ils se plaisent à afficher ostensiblement devant nos allures qui leur paraissent si exotiques, trop exotiques, n'est né que du soin qu'ils ont mis à oublier qu'un jour leurs régions jouissaient d'une indépendance semblable à la notre, et que ce terme dédaigneux d'étranger qu'ils nous apposent automatiquement, est notre trophée. Dorne n'a jamais été conquise, et là où chacun d'eux doit ramper pour mieux s'élever, vous êtes avec la mission qui est la votre, l'égale des plus puissants d'entre eux.
Depuis votre départ, je ne me suis rendu à Lancehélion qu'une seule fois. Votre père m'y avait appelé, à l'évidence il n'accorde plus aucune confiance aux dragons. Alors que nous parlions de vous, son regard brillait de cette façon si particulière, que je ne lui avais vu depuis ce jour où Dorne partait en guerre. Comme pour nous tous, le souvenir de votre tante Elia l'habite toujours. Votre cousine la Princesse Arianne, n'a, ainsi que vous le décrivez, pas manqué de faire entendre son mécontentement de ne pas avoir été désignée par son père à votre place. Je pense cependant que sa rancune est plus tournée vers ce dernier qu'envers vous-même, mais vous êtes assurément plus apte que moi d'en juger.
A la Grâcedieu les choses restent immuables, le temps suit son cours sans que rien ne vienne ébranler le désert et la Sang-Vert. Lady Delonne est égale à elle-même, bien qu'une faiblesse nouvelle vienne de plus en plus entraver sa force. Mais cela est l'apanage de tous ceux qui vivent une longue vie. Son esprit, lui reste aussi sévère et inébranlable que vous le lui avait connu. Vous savez déjà que mes enfants, Silas et Altaï, sont de faible constitution, mais grâce aux soins du mestre, nous n'avons à nous inquiéter de rien d'autres que de maux mineurs, qui sont le plus souvent rapidement guéris. Chaque jour je prie les Sept que le temps leur apporte la force qu'ils leur manquait à leur venue au monde. Ynis passe presque tout son temps avec eux, elle n'a jamais apprécié l'idée qu'une nourrice lui apporte de l'aide pour s'occuper de nos deux fils.
Jamais je n'ai eut l'occasion dans ma vie, de rencontrer un Targaryen. Et je suis loin de me désoler de cela. Cependant je serais curieux d'avoir votre avis sur ceux que vous avez pu cotoyer depuis votre arrivée à Port-Réal. Et les enfants d'Elia, brillent-ils plus du Soleil de Dorne ou bien du feu des Dragons?
Quoiqu'il en soit, j'ose espérer que mon amitié pour vous saura vous réconforter à travers cette lettre, à défaut de pouvoir vous dire tout ceci de vive voix.
Dans l'attente de votre réponse,
votre ami, Ryon Allyrion
votre ami, Ryon Allyrion
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