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Un regard méprisant est plus dur qu'une insulte. ♦ Tywin Lannister

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Un regard méprisant est plus dur qu'une insulte

a lion still has claws, but mine are long and sharp my lord.



Tywin Lannister & Patrek Mallister

Lune 9, an 297.

Il était sur la route depuis bien une lune, parti de Dorne pour Salvemer, la route était longue et épuisante. C'était pour ça qu'il s'était octroyé un arrêt dans une auberge de fortune, traversant l'Ouest pour rentrer chez lui. Il connaissait bien les Terres de l'Ouest, pour y avoir passé tout son temps durant son écuyage. Il n'y était juste pas allé depuis des années.

Alors une auberge, il trouvait que ça faisait l'affaire. Ce ne serait que pour une nuit de toute façon, juste boire, se trouver une femme et dormir pour repartir au plus tôt. Ce serait ces derniers moments de liberté.

Dans l'auberge, il avait vite pris ses marques. Assis à une table, il fût seul jusqu'à attirer sur ses genoux une donzelle qui semblait facile, qui avant cela avait dansé, il ne comptait pas passer ses derniers instants de liberté seul de toute façon. Une pinte d'une main, son autre main ne se gênait pas, connaissant les chemins, pour caresser les formes de la jeune femme. Elle n'était pas la plus belle qu'il ait vu, elle était même un peu fade en comparé des dorniennes, mais il ne ferait pas la fine bouche et il n'avait pas l'intention de la revoir le lendemain. Elle ferait l'affaire pour une seule nuit.

Il avait mangé, il avait bien bu, l'ivresse le gagnerait bientôt s'il continuait sur cette pente là. Il n'avait pourtant rien à fêter hormis ses derniers instants de liberté, mais il fallait croire que l'ivresse lui permettait d'oublier pendant quelque instants qu'il devrait se rendre à Salvemer, qu'il avait pourtant pris tant de soin à ignorer pendant des années. Une claque sur la fesse de la donzelle, celle-ci sursautait. En temps normal, il dirait qu'aucune femme ne méritait d'être utilisée mais après quelque pintes, il s'en souciait déjà bien moins. Et dire qu'il était chevalier et héritier, il n'avait même pas donné son véritable nom, disant juste qu'il allait vers le Nord : il ne mentait pas en soi, il fallait bien aller vers le Nord pour retourner au Conflans, de là où il se trouvait, non ? Et puis, avait-il des comptes à rendre ?

Le Mallister avait une barbe d'une lune, ses boucles brunes avaient bien poussés, il avait des airs de roturiers et non de nobles et il n'en n'avait cure. Qui le reconnaîtrait ? Qui viendrait l'importuner ? Qui oserait seulement ? Il n'agissait après tout que comme tout autre homme venant ici, non ? Il le croyait en tout cas, pour le peu qu'il s'en souciait.

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Un regard méprisant est plus dur qu'une insulte

An 297, Lune 9



Patrek Mallister & Tywin Lannister

Lord Tywin revenait d’un court séjour à Crakehall ; une affaire urgente y avait nécessité sa présence. La route était longue, aussi, à l’aller comme au retour, la délégation comptant une vingtaine de chevaliers issus de la garde personnelle du Vieux Lion avait coupé le trajet en deux et s’était arrêtée, à l’aller, dans une auberge suffisamment convenable pour accueillir Lord Tywin en personne. L’on avait prévenu les tenanciers de l’auberge que, Lord Tywin ayant été satisfait de son séjour sous leur toit, ils repasseraient sous quatre à cinq jours, lors de leur voyage-retour vers Castral-Roc, ce qui ne pouvait que doublement enchanter l’aubergiste et sa femme. L’affaire du Vieux Lion à Crakehall touchant à sa fin, il quitta Lord Roland et s’en retourna à Castral-Roc, s’arrêtant donc à nouveau dans ladite auberge.

L’aubergiste aurait bien aimé être prévenu de l’arrivée du Suzerain de l’Ouest, mais les gardes de ce dernier n’avaient pas vraiment donné de dates précises sur son prochain passage. Ils s’attendaient donc tous les jours à le recevoir d’un instant à l’autre. Ils avaient même dépêché un gamin pour faire le guet sur la route pour quelques pièces. Le môme avait bien fait son devoir…jusqu’à présent…

Lord Tywin, malgré ses 56 ans bien passés, n’en avait pas pour autant réduit l’allure de ses chevauchées. Sur son destrier blanc, son armure d’or étincelait et sa longue cape de velours rouge vermillon flottait avec légèreté dans son dos, claquant parfois au vent lorsque celui-ci était trop fort. C’est en grande trombe qu’ils passèrent devant le gamin. Ce dernier, s’étend endormi pendant quelques minutes juste avant leur passage, eu beau avoir été réveillé immédiatement par tout le tapage des chevaux et des armures, il ne put courir assez vite pour prévenir les aubergistes que Lord Tywin Lannister arrivait. Lorsqu’il arriva à l’auberge, Lord Tywin était en train de mettre pied à terre et de se diriger vers la porte d’entrée tout en enlevant ses gants de cuir. Un de ses chevaliers lui ouvrit la porte et, tandis que 10 de ses gardes restèrent encore dehors pour s’occuper des chevaux, Lord Tywin entra dans l’auberge, précédé par deux de ses gardes et suivi de huit autres gardes.

Il faisait relativement sombre dans l’auberge et il y régnait une odeur de vin et de viandes. L’aubergiste se précipita vers Lord Tywin :

Lord Tywin ! Quelle bonne surprise !! Nous ne vous attendions pas si tôt ! Vos affaires se sont déroulées selon votre bon plaisir, Mon Seigneur ?

Oui, fit simplement Lord Tywin avant de reprendre. Je réserve à nouveau la totalité de votre auberge pour mes gens. Vos hôtes actuels peuvent toutefois rester jusqu’à la tombée de la nuit.

Fort bien, Mon Seigneur, je vous apporte du vin en attendant votre dîner.


L’auberge avait été calme, lors de son dernier passage et les hôtes de l’aubergiste, des voyageurs honorables et respectueux…tandis que là, un des hôtes faisait un véritable tapage qui eut vite comme effet d’énerver Lord Tywin. Il fit un signe de la main à un de ses gardes :

Débarrassez-moi de cet ivrogne…et sa catin avec lui. Qu’ils aillent copuler ailleurs qu’en ma présence.

Le garde regarda en direction de l’homme en question et eut un instant d’arrêt :

Mon Seigneur, ne s’agirait-il pas de Ser Patrek Mallister ?

Lord Tywin tourna la tête en direction de l’homme et fronça les sourcils en le voyant et surtout, en le reconnaissant. Il s’agissait bien de Ser Patrek, l’ancien écuyer de son frère Ser Kevan. Il avait accepté de le prendre sur les pressions de Lord Jason et voilà comment il le retrouve, alors que Kevan avait toujours été très satisfait de ses services. S’appuyant sur la table de bois, le Vieux Lion se leva et s’avança, tel un véritable fauve fixant sa proie, vers Patrek Mallister et sa gueuse. Arrivé devant eux, il se dressa de toute sa hauteur et dit à la gueuse sans même la regarder :

Vous...Hors de ma vue…immédiatement…


La jeune fille eut un temps d’arrêt, mais, après avoir croisé pendant quelques secondes le regard de Lord Tywin, elle se leva et, la tête basse, quitta la pièce pour se réfugier dans les cuisines. Puis, le Vieux Lion abaissa ses yeux sur Patrek. Son regard était méprisant, rempli de dégoût :

Regardez-vous… Débauché, dépravé…vous n’avez rien d’un Chevalier ni encore moins d’un futur Lord. J’ai accordé à votre Père le privilège de servir un homme de qualité et une maison prestigieuse, et c’est ainsi que vous le remerciez et que vous remerciez ma maison ? C’est là une insulte que je ne puis tolérer ou supporter. Vous n’êtes pas digne de votre Père et, dans cet état, vous n’êtes pas digne de rester sur mes Terres ou de partager ma table et encore plus, mon toit.

Un dernier regard méprisant, puis Lord Tywin s’en retourna à sa table. Qu’allait faire l’héritier de Lord Jason Mallister ? Quitter les lieux tel un chien battu ? Ou le surprendre et oser venir le rejoindre à sa table, essayant de trouver les mots pour remonter dans l’estime du Vieux Lion ?

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Un regard méprisant est plus dur qu'une insulte

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Tywin Lannister & Patrek Mallister

L'ambiance qui avait été si festive, devenait tout à coup pesante et ça n'était clairement pas pour plaire au Mallister qui allait passer là ses derniers instants de réelle liberté ; qui avait osé massacré l'ambiance ? Un regard avait suffit pour voir des hommes vêtus aux couleurs Lannister déambuler dans la salle, le faisant lever les yeux au ciel. Hommes trop zélés ? Car après tout, que ferait le grand Tywin Lannister dans un bouge pareil ?

Il s'amusait juste avec une femme, l'une de ces femme qui, certes pas très agréable à l'oeil mais savait animer une nuit. Pourtant le silence se fit plus oppressant, il semblerait, dans la salle et la fille de joie semblait s'arrêter de rire immédiatement quand un homme se présentait à eux. Il relevait le regard, prêt à dire à cet homme de se trouver lui aussi une femme, se boire quelque pintes et profiter de la vie. Mais quand il vit qu'il s'agissait là de Tywin Lannister, suzerain, protecteur de ces terres et tout un tas de titre qu'il éviterait d'annoncer, il perdit nettement sa bonne humeur et son sourire arrogant. Tout ce qui lui venait à l'esprit était "oh merde, merde, merde, merde, merde" et la jeune fille se levait. Comme un homme, il devrait assumer et non pas se cacher derrière les jupons de cette fille facile. Comme un homme, il devrait assumer ce qu'il venait de faire, sur les Terres même d'une famille qu'il avait si ardemment servi, pour qui il aurait pu se sacrifier au même titre que sa propre famille.

Il ne s'était jamais senti si petit qu'à cet instant, car les mots du lion le frappaient avec plus de violence qu'il ne le laissait paraître. L'aigle devenait livide, lui qui était pourtant si droit, si fier qu'il en paraissait arrogant et provocateur. Mais lord Tywin Lannister n'était pas n'importe qui aux yeux de Mallister, c'était un modèle en tout point, un homme en qui il avait une confiance aveugle et à qui il aurait aimé ressembler, sans jamais y parvenir. Il lui avait manqué l'ambition et le courage, toutes ces années, pour ça.

Le Mallister sentait son coeur se serrer, sa mâchoire se crisper. Il avait toutes les raisons d'être intimidé face à cet homme. Il l'était. Tout fier qu'il était. Et pendant un moment il hésitait à se lever et partir, presque tremblant. Mais là encore, cette fierté était trop forte pour qu'il parte la queue entre les jambes. Il n'avait pas été éduqué pour être un couard, pas à un tel point. Fuir ses responsabilités avait été une chose, mais il ne pouvait pas rester ainsi plus longtemps. Le Mallister avait laisser sa choppe sur la table, avait replacé ses cheveux mi-long à l'arrière de sa tête. Il avait replacé ses vêtements, avait passé une main dans sa barbe, comme pour la replacer elle aussi. Il avait prit une longue inspiration.

Cet impact avait été violent et surprenant et beaucoup de mots se battaient dans son esprit. Ceux à trouver ou même s'il était judicieux de parler ou s'il ne valait mieux pas partir avant que lord Tywin ne se mette réellement en colère et n'exige à ses gardes de virer le Mallister par la peau des fesses. Mais il se disait que ça n'aurait pas été la première fois qu'on le prenait par la peau des fesses pour le virer au loin et il se disait qu'il n'était peut-être plus à ça près. Mais il avait une boule au ventre. Mais il se levait et après avoir replaçait ses vêtements encore assez propre, après avoir replacé ses boucles infernales, il s'avançait vers le lion. Il ne le regardait pas dans les yeux, car il n'était pas fou à ce point non plus. Suffisamment près, il s'inclinait respectueusement.

- Il est vrai, en effet, lord Tywin, que je ne suis point digne de mon père. Vous avez raison sur ce point. Il est vrai que je n'ai pas sa verve ni sa ténacité, pas plus que sa force.

Il marquait une légère pause. Sa voix était un peu rauque, il ne faiblirait pas, sa fierté étouffante l'en empêchait.

- Il est vrai, aussi, que j'ai fauté. Suis-je digne d'être sur vos Terres ? Ma foi, j'ai toujours respecté vos gens et vos terres. J'ai combattu pour eux, j'ai combattu avec eux. J'ai brandi mon épée avec eux, j'ai défendu bien des Terres à leur côté, au risque de ma propre vie. Il est vrai que le jeune chevalier que vous avez connu et qui a combattu à vos côtés et a trouvé quelque stratégies pour défaire l'ennemi fer-né s'est quelque peu assombri avec les années.

Terni, assombri, il avait tellement de mots. Mais il s'arrêtait à assombri. Malgré sa débauche, Patrek était toujours resté à disposition pour l'unique fille de Tywin Lannister, malgré ses années de fuites, Patrek avait été présent pour Cersei Lannister, lorsqu'elle n'avait plus son bien-aimé frère. Il avait toujours été fidèle à cette maison, qui, pourtant, ne gouvernait pas la sienne. Il avait les Tully, puis les Lannister. Il n'avait plus que les Lannister à servir, c'était ce qu'il avait estimé toutes ces années - refusant de ployer comme il l'aurait du devant les Nerbosc.

- Mais si je suis ici présent, ce n'est pas pour partir tel un couard. Cela n'arrivera plus. Cela n'a que trop duré.

Il était resté droit, bien que ne regardant pas le lion dans les yeux. Le regard vif et perçant de l'Aigle pouvait paraître comme un affront et sa présence semblait déjà en être un, inutile d'en rajouter. Il attendait juste la réponse du lion, droit, mains dans le dos.

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An 297 - Lune 9



Patrek Mallister & Tywin Lannister


La gueuse partie, Lord Tywin ne lâchait pas l’héritier Mallister du regard, un regard impitoyable et dégoûté au possible devant un jeune homme qu’il avait bien connu, qui s’était brillamment illustré tant à ses côtés qu’aux côtés de son frère, Kevan, qu’il avait longtemps servit en tant qu’écuyer. L’Ouest et sa maison avait accueilli cet homme du Conflans et ce qu’il avait à présent sous les yeux n’était pas même l’ombre du chevalier qu’il avait vu partir, il y a de cela plusieurs années. Sa mâchoire se crispa tandis que Patrek Mallister se levait, remettait un semblant d’ordre dans sa chevelure et son accoutrement. Pas même sa gêne et son intimidation face à lui ne parvenait à calmer la fureur qui prenait peu à peu possession du Vieux Lion. Il la contenait, toutefois, car il vit qu’il avait l’intention de s’expliquer car il s’était approché de lui et s’était respectueusement incliné avant de prendre la parole.

Il parla de son père, Lord Jason, de ses années de services auprès de l’Ouest et des Lannister, de ses actes durant la Rébellion Greyjoy. De tout cela, le Vieux Lion en était pleinement conscient. Patrek Mallister avait été un excellent élément, de cela, il ne pouvait en disconvenir. Kevan avait souvent vanté ses mérites, sa serviabilité et ses aptitudes au combat à son aîné et lorsque les choses s’envenimèrent vraiment, avec la rébellion des Fers-Nés, ce n’est pas en jeune écuyer apeuré jusqu’à en mouiller ses bottes que Patrek s’était illustré, mais bien en combattant assidu et doté d’un esprit stratège suffisamment intelligent et perspicace pour que les Lions prennent en considération certaines des idées du jeune Aigle, idées qui d’ailleurs, se soldèrent positivement pour ses hommes.

Lord Tywin plissa les yeux, emmagasinant et soupesant chacun des mots prononcés par l’Aigle Mallister. Ce dernier n’osait le regarder en face, même s’il se tenait droit devant lui. Un silence extrêmement pesant s’abattit non seulement entre les deux hommes, mais il s’étendit dans toute l’auberge. Mêmes les autres clients de l’aubergiste avaient cessé de manger, de boire ou de parler, leur attention étant totalement tourné sur ce qu’il se passait entre l’homme qui festoyait joyeusement avec sa putain il n’y avait pas si longtemps que cela, et le Suzerain de l’Ouest en personne. Les gardes de ce dernier fixaient Patrek Mallister d’une manière aussi dure que celle de leur Seigneur, certains cependant, ayant préféré opter pour un amusement dissimulé derrière un sourire narquois pour certains et moqueur pour d’autres. Finalement, le Seigneur de Castral-Roc brisa le silence de sa voix forte et autoritaire :

Lorsqu’on s’adresse à moi, j’aime à voir les yeux de mes interlocuteurs. Les mots mentent ; les yeux ne mentent jamais. Vous êtes un homme intelligent, Patrek de la Maison Mallister. Vous savez habilement manier les mots à votre avantage ; j’ai pu le constater en de maintes occasions. Aussi je me demande……Me parlez-vous ainsi que pour vous extirper de cette situation gênante ou êtes-vous réellement sincère ?

Il avait volontairement écarté son titre de chevalier lorsqu’il s’était adressé à lui. Peut-être le lui rendrait-il…si sa réponse le satisfaisait suffisamment…

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tywin lannister & patrek mallister

Si au long de son escapade, il avait déjà regretté de le faire ? Evidemment. Il avait eu des élans de conscience, mais ces élans avaient été rattrapés par cette crainte des conséquences. Mais il avait décidé depuis quelque lunes déjà, qu'il ne serait plus cet homme effrayé des conséquences, il savait qu'il devait les assumer. Cette rencontre ne faisait qu'affirmer ce qu'il savait déjà au fond de lui ; il ne pouvait plus faire l'enfant. Il devait être l'homme qu'on attendait de lui. Il ne pouvait plus se défiler, il ne pouvait pas le faire éternellement.

Le regard vif du Mallister se penchait tout d'abord sur les gardes moqueurs. Sans doute ces parfaits idiots profitaient-ils d'être aux côtés de Tywin, car il ne leur aurait pas donné une seule chance sinon. Le Mallister pouvait avoir le regard très dur, il pouvait être très dur. Il avait certes était un couard pendant des années, il n'en restait pas héritier de grande maison, il n'en restait pas moins imposant et il avait gardé sa prestance, il l'avait même développé comme il avait développé ses talents d'orateur avec les années. Finalement, suite à la demande du lion, le regard vif de l'Aigle s'était posé sur sa personne.

Tywin n'avait pas tort, il visait même extrêmement juste ; Patrek savait habilement manier les mots et les années à devoir broder et s'arranger pour pouvoir dormir à l'oeil ou manger à l'oeil, avaient grandement aidés. Il ne mentait pourtant pas, à quoi est-ce que cela aurait pu lui servir à cette heure ? Patrek partait du principe que tout mensonge finissait par éclater et que les répercussions n'en n'étaient que plus grave, il restait au fond de lui, ce chevalier franc et honnête. Qu'avait-il de plus à perdre, de toute façon ?

- Si j'avais voulu m'extirper de cette situation, j'aurais pris la porte et cette conversation n'aurait guère eu lieu.

C'était un fait, pourquoi serait-il encore ici à affronter le suzerain de ces Terres sinon ? Il n'avait clairement plus rien à perdre alors autant choisir la franchise. Ca paraissait évident, lorsqu'il s'adressait au suzerain. Ce qu'il avançait lui semblait évident. Et puisqu'il exigeait d'être regardé dans les yeux, il le faisait sans faillir. Tywin était imposant, il était l'un des rare homme que Patrek respectait, un des rare homme qui pouvait le toucher personnellement. Bien des hommes avaient essayés mais peu avaient trouvés grâce. Il n'y avait eu que son oncle, il se rendait à ses funérailles. Il n'y avait eu que son père, qu'il avait fuit. Il avait eu son oncle Edric, puis Tywin Lannister et Kevan Lannister, qu'il avait servi et qui l'avait adoubé. Alors il attendait, les mains désormais dans son dos, toujours droit. Il ne ploierait pas. Il avait encore bien trop de fierté pour ça. S'il ne défiait pas le suzerain de l'Ouest du regard, il le regardait tout de même en essayant de voir quelle réaction celui-ci aurait.

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An 297 - Lune 9



Patrek Mallister & Tywin Lannister


Le Vieux Lion se tenait droit devant ce jeune homme que beaucoup de ses hommes ne portait pas dans leurs cœurs. Trop fier…trop sûr de lui…trop ambitieux… Patrek Mallister était plein de « trop » comme il l’avait souvent entendu. Il avait vindicativement désapprouvé le comportement de l’ancien écuyer de son frère, en qui il avait toujours vu un avenir prometteur doublé d’un futur Seigneur de poids pour la maison Mallister, maison sur laquelle, il en était certain, le Conflans et les Nerbosc devront compter à l’avenir. Non pas que Lord Jason ne soit un handicap pour la maison à l’Aigle, mais il était rare, de nos jours, d’avoir un héritier dans lequel on puisse être fier et rassuré quant à l’avenir de sa maison, après avoir rejoint les Sept. Tywin en était de ceux-là…fier et rassuré d’avoir Jaime en héritier…tout Garde Royal qu’il était… Mais sa mort l’amena à reconsidérer la place de Tyrion, en qui il ne voyait rien d’autre qu’un être débauché et alcoolique, sans parler de son nanisme… Cette dernière caractéristique à part, peut-être était-ce cela qui avait tant énervé le Lion du Roc ? Le comportement de Patrek, en cet instant et devant lui, était tellement semblable à celui de Tyrion qu’il entra dans une noire colère… Et, comme Tyrion, Patrek savait manier les mots à son avantage…

Les deux hommes restèrent un long moment à se toiser du regard. Aucun des deux ne cillait. Leurs expressions du visage restaient neutres mais fermes. Finalement, Lord Tywin tourna la tête légèrement sur sa gauche, de sorte à garder Patrek dans son champ de vision. Un de ses Manteaux Rouges vint immédiatement à lui, prêt à entendre son commandement :

Dîtes à l’aubergiste de rajouter un couvert à ma table…en face de moi.

Le Manteau Rouge fit acquiesça du chef et partit prévenir l’aubergiste du désir du Suzerain de l’Ouest. Ce dernier reprit à l’attention du Jeune Aigle :

Vous joignez-vous à moi, Ser ? Ma compagnie n’est certes pas aussi stimulante que votre précédente compagne mais elle vous sera bien plus utile…si vous souhaitez rentrer dans les bonnes grâces de votre père à nouveau…

Puis il tourna les talons et rejoignit la table où il prit place dans un fauteuil spécialement apprêté pour lui par l’aubergiste. Il tint sa cape rouge de côté pendant qu’il s’asseyait puis la laissa retomber sur son côté droit en une cascade de tissu rouge-sang. Il jeta un regard sur Patrek qui ne l’avait pas encore rejoint avant d’être dérangé par l’aubergiste qui apportait une grande carafe de vin pour la table du Lord :

Que mon Seigneur me pardonne, mais je n’ai pas les moyens de me faire livrer le vin que votre Seigneurie apprécie tant…du La Treille n’est-ce pas ?

Lord Tywin fit une moue agacée avant de soupirer :

Nous ferons sans dans ce cas.

Votre Seigneurie est bien bonne. Mes cuisines sont à votre entière disposition. Nous préparons une dinde accompagnée de pommes de terre, de betteraves et de pain aux noix.

Il fit un signe d’approbation de la tête puis porta le vin à ses lèvres, en bu une gorgée et fronça les sourcils…trop sec. Il regarda à nouveau dans la direction de Patrek et le vit s’apprêter à se déplacer…

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tywin lannister & patrek mallister

La tension était plus que palpable. Il suffisait d'un regard bref vers leur hôtes pour voir que ceux-ci craignaient un conflit, que le vieux lion remporterait forcément, une fois de plus. Patrek n'en restait pas moins droit dans ses bottes. Il ne comptait pas se faire dessus comme un petit garçon apeuré. C'était sûrement sa grande fierté qui le faisait tenir debout de la sorte, encore qu'à ce niveau, cela ressemblait plutôt à de l'orgueil.

Le lion rompait le silence qui s'était de nouveau installer pour l'inviter à sa propre table, l'aigle en était perplexe. Pourquoi le vouloir à sa table ? Avaient-ils à discuter plus amplement ? Si un seigneur, surtout suzerain, vous invitez à sa table, Patrek songeait que c'était de bonne augure pour cette conversation, ou presque. Sinon pourquoi prendre cette peine ? On ne mélangeait pas les torchons et les serviettes, cela aussi, il l'avait bien compris. Il vit le lion partir s'installer, il hésita un moment, sur place. Dans un sens, il ne se sentait pas très digne à cet instant, que ce soit au niveau de son accoutrement, de ses cheveux mal coupés - ou pas coupés depuis des lunes - et de sa barbe mal taillée. Il avait beau avoir essayé de déplisser ses vêtements quand il avait entendu le lord l'appeler, ça ne les rendait pas plus beau pour autant, ni plus propre, juste un peu plus présentable, et encore. Mais il se décidait enfin après quelque instants de réflexion, à rejoindre la place qui lui était présentée. On leur proposait du vin, était-ce raisonnable ? Il avait vite décuvé, avec le choc de la visite du lion, de là à retenter les démons des Sept Enfers...

- Je me joindrai à vous, lord Tywin.

Il prit donc place, après avoir réfléchis à tout ce que ceci pouvait signifier et ce que cela pouvait avoir comme conséquences. Mais il avait presque l'impression, en s'asseyant, que le pire était passé. C'était sûrement naïf. Mais il avait déjà meilleure impression, comme si après avoir été grondé, le père allait lui demander de s'asseoir et de s'expliquer sur ses torts, pour ensuite le punir dans ses appartements pour quelque temps, celui qu'il faudra pour qu'il comprenne ses fautes, pour ensuite revenir à la normale. Il avait tout du moins cet avant-goût, il s'imaginait fort bien qu'avec son père, les choses seraient similaires sinon pire ; on ne plaisantait pas avec Jason Mallister, on ne défiait pas son autorité non plus. Patrek avait fait les deux et ce pendant treize années, il était donc loin d'imaginer tout ce qu'il allait ramasser à son retour, il essayait juste. Comme un avant goût.

Il ne s'emballait pas non plus, soudainement plus calme et discret qu'il ne l'avait été il y a quelque minutes encore et s'il tentait de rester si droit que le savoir-vivre le voulait, il avait envie de se faire tout petit dans un coin.

- Je vous remercie pour cet honneur.

N'en n'était-ce pas un que s'asseoir face au lion pour dîner, compte tenu de ce qu'il venait tout juste de se passer ? Il passait à nouveau une main dans sa chevelure folle et légèrement bouclée.

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Pti lancé de dé pour la suite Un regard méprisant est plus dur qu'une insulte. ♦ Tywin Lannister 1156090823

1 - 2 --> Un ivrogne qui s'est autrefois fait avoir par Patrek Mallister entre dans l'auberge et commence à l'injurier et le menacer sans prendre garde aux Manteaux Rouges ni à Lord Tywin.

3 - 4 --> Une ancienne conquête (et prostituée) de Patrek entre dans l'auberge, le voit et le rejoint, proposant ses services au jeune homme...ainsi qu'au Vieux Lion.


5 - 6 --> Un client de l'auberge rejoint la table du Suzerain de l'Ouest, accusant Patrek d'être un voleur et d'avoir abusé de sa femme. Vérité ou fausses accusations?
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'Dé 6' : 5


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An 297 - Lune 9



feat. Ser Patrek Mallister

Le Vieux Lion regardait son jeune interlocuteur prendre place face à lui. Son regard bleu acier sondait la moindre parcelle du visage du jeune Aigle Mallister et visiblement, le choc de cette rencontre avec le suzerain de l’Ouest et le frère de celui qu’il servit pendant plusieurs années en tant qu’écuyer lui avait remis les idées en place. Il ne voyait plus de traces d’insouciance et d’une joie manifestée par des traits et des expressions faciales que seul l’alcool peut créer sur le visage des hommes. Pendant que l’aubergiste et une servante, certainement une de ses filles, étaient occupés à apporter couverts, assiettes et du pain pour leur déjeuner, le silence s’était installé entre le Lion et l’Aigle, silence qu’il mit à profit pour tenter de reconnaître le jeune homme, l’écuyer si prometteur qu’il avait autrefois connu et cotoyé. Sous les traces de saleté et sous sa chevelure sale et emmêlée…oui…il y avait encore et toujours cette attitude fière et ce regard déterminé… « Peut-être peut-il encore se racheter… » Il lui faudrait certainement s’expliquer avec le Seigneur son père…peut-être même devra-t-il lui-même intervenir pour lui permettre de rentrer chez lui et de reprendre ses fonctions et son rôle d’héritier…une place et un rôle qu’il n’aurait jamais du quitter depuis son adoubement.

Il allait le questionner sur son passé, du moins sur ce qu’l avait bien pu faire depuis qu’il fut proclamé chevalier, mais du bruit en provenance de sa droite le déconcentra. Un homme, d’une apparence assez soignée, tentait de s’approcher de sa table, mais ses tentatives étaient vaines tant il se heurtait au mur de Manteaux Rouges qui l’entourait. Il l’entendit l’appeler :

Lord Tywin !! Lord Tywin s’il-vous-plaît !!!

Il soupira et le regarda d’un air exaspéré. Manifestement, il ne pourrait pas profiter d’un déjeuner en toute tranquilité avec Ser Patrek. Il fit un geste à ses gardes pour le laisser passer. L’homme se confondit en excuses et en courbettes devant lui, ce qui accentua encore plus son agacement. Il fit un geste de la main énervé pour le faire taire :

Il suffit. Je vous accorde deux minutes. Parlez et soyez bref.

L’homme hocha rapidement la tête, déglutit et tourna un visage déformé par la colère vers son invité.

Mon Seigneur ! Cet homme-là, je le reconnais !! Je l’ai croisé sur la route longeant la côte dans les parages du domaine Crakehall. Je m’étais arrêté dans une auberge avec mon épouse, l’y avait laissé pendant que j’avais mes affaires à régler au village où l’auberge se trouvait et quand je suis revenu, ma femme avait subi des attouchements et il n’y avait plus trace de mon cheval ! J’ai interrogé les clients et l’aubergiste ; tous m’ont décrit un homme ressemblant traits pour traits à celui qui se trouve devant vous !!! C’est un voleur !!! Et un violeur de surcroît !!

Lord Tywin écouta le discours de l’homme sans l’interrompre. Lentement il hocha la tête et orienta son regard de biais pour apercevoir Ser Patrek du coin de l’œil. Certes il l’avait vu accomapgnée d’une gueuse et semblait avoir connu de nombreux jours et semaines d’une errance digne d’un vagabond…Mais un voleur et un violeur ? Il fronça les sourcils et reporta son attention sur l’homme. Toute l’attention des autres clients de l’auberge était braquée sur eux à présent :

Ce sont là de graves accusations…êtes-vous certain de ce que vous avancez ?

Tout à fait certain, mon Seigneur.

Bien…répondit-il se retournant complètement vers Patrek Mallister, l’air dur et sévère.Et bien Ser ? Avez-vous quelque chose à dire ?

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