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Beyond the Disease | ft. Cerseï

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Beyond the Disease

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Skarithra était vierge de toute empreinte. La veille, elle avait consumé toute son essence, d'une cacophonie incendiaire. Qu'avait-elle fait ? Elle s'en souciait, plus que les autres jours. Parce que cela s'était reproduit. Parce qu'elle n'avait pu repousser le courroux de ses veines. Leur relation, à proprement dite, n'était plus de l'amitié, mais davantage. Elles étaient amantes. Cette idée la révulsa. Elle en avait eu envie pendant des années, et, maintenant le fait accompli, elle avait mal. Terriblement mal. A quoi pouvait-elle s'attendre ? Cerseï ne l'aimerait jamais comme elle l'aimait, comme elle l'avait aimée depuis longtemps. Et elle se surprenait à désirer davantage son amour, à présent. Ses désirs n'avaient pas changés. Ses aspirations ne s'étaient pas réduites. Etait-ce une erreur, ou leur destin ? Rien ne pouvait lui donner de réponse. Elle ne se flagella pas de son acte. Elle ne se maudit pas de l'avoir fait. Car elle ne pouvait blâmer son instinct. Mais elle s'était muée, ce matin, dans un silence impénétrable. Elle était mélancolique. Des souvenirs apparaissaient, par centaines, lui rappelant cet autrefois, plus simple, plus digne. Cette époque où elles n'étaient que de simples amies, et que Skarithra brandissait l'épée pour occulter ses ressentiments. Cette époque où elles se refusaient l'une à l'autre. Cette époque où elles étaient fidèles à leur première nature : celle de deux femmes qui se respectaient mutuellement. L'une n'aurait mis l'autre dans l'embarras. Aujourd'hui, les choses avaient basculé sans qu'elle n'y prenne garde. Sans qu'elle ne retienne leur chute.

Ce soir, elle reverrait Cerseï. Et elle savait déjà que leurs positions seraient des plus fourbes, et des plus difficiles. La Lannister fuirait, sans nul doute. Elle avait raison. Et Skarithra, elle, espérerait bêtement un revirement de situation, elle, s'agenouillerait à ses pieds pour ne pas la perdre. Pour ne pas la voir s'écarter d'elle. Ce nouveau rapprochement était devenu une nécessité, une drogue plus ardue que le lait de pavot, plus encombrante qu'une armure de 100 kilos. Elle était écrasée par sa crainte. Elle aurait du l'être par sa culpabilité. Pourtant, elle ne se sentait pas coupable de ses crimes. Elle n'avait pas réfuté ses désirs. Elle avait fait preuve d'honnêteté. Même si cela les avait conduites au péché. Elle pria, à la pointe du jour. Elle pria les Anciens Dieux et les Nouveaux, pour qu'ils la guident sur sa voie, peu importait alors laquelle, peu importait alors les conséquences. Elle croyait sincèrement que son avenir était déjà écrit. Elle préférait y croire, plutôt que d'assumer ses actes. Elle soupira ouvertement. Ici, entre les murs de cette chambre, elle n'avait nul besoin d'être Lady Skarithra, ou d'être la Dame de Compagnie de Cerseï. Nulle bonne figure n'était de mise. Nul besoin, alors, de paraître enjouée d'un quelconque événement à venir. Perdue entre les lettres que son fils lui avait adressées, elle était mise au pied du mur, et obligée de constater que sa mission était certainement vouée à l'échec. Elle ne sauverait pas Cerseï des griffes de Loras Tyrell. Elle ne la sauverait pas non plus aux yeux de son père. Et pire, elle la réduisait à fréquenter une amante. Chose qui n'aurait jamais du arriver. Pendant quelques minutes, elle se demanda si elle devait continuer à écrire ces quelques mots. Elle doutait.

Skarithra bondit sur sa chaise. La porte s'ouvrit dans un claquement monumental, et avec elle, apparut Cerseï, le visage grave, le regard furibond. Elle n'était venue ici qu'à son arrivée, afin de vérifier que Skarithra n'aurait nul inconfort ici, et pour s'assurer de sa sécurité en ces lieux. Mais la Lannister n'était pas dupe, même ce jour-là, elle savait que Skarithra était plus exposée ici, que dans sa propre chambrée. « Cerseï ! Par les Sept, que fais-tu ici ?! » Elle écarquilla les yeux, pour lui faire comprendre sa surprise, et son désaccord quant à sa présence nouvelle. Elle se leva, et partit fermer la porte à double-tour. « Aurais-tu oublié que beaucoup de gens pourraient se poser des questions, en te voyant accourir dans ma chambre ?! » Elle leva les yeux au ciel, en entamant un grand geste de la main. « Avec une telle entrée, tout le château doit être au courant ! » Mais Cerseï n'écoutait pas. Elle faisait déjà les cent pas qu'elle avait certainement entamés dans sa propre demeure. Skarithra ne comprenait pas un traître mot de ce qu'elle disait. Tout n'était que charabia désarticulé et dénué de sens. « Tu aurais du me demander, je serais venue ! » Elle ignorait pourquoi Cerseï avait traversé les couloirs du bastion pour la rejoindre, mais cette idée était, de toute évidence, complètement stupide. A moins que ceci n'aie pu attendre sa venue. « Calmes-toi, baisses d'un ton, il y a des oreilles qui traînent partout dans cette satanée tour ! » Elle la pria, sans obtenir gain de cause. Alors, elle fit un pas vers elle, et haussa légèrement le ton. « Bon sang, Cerseï ! » Elle commençait à paniquer. Elle allait les faire jeter aux cachots. « Tais-toi ! » C'était la première fois qu'elle se permettait de lui parler de la sorte. Mais c'était peut-être le seul moyen pour qu'elle entende.


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Il était tellement facile de culpabiliser après avoir commis l'irréparable. Il était tellement simple, finalement, de se ronger les sangs après avoir succomber au vice. Et Cersei s'en mordait présentement les doigts. Elle errait, sans but ni dessein entre les parois trop étroites de sa chambrée. Elle en martelait le sol, d'un pas agité et véhément. Elle aurait voulu mutiler l'épiderme contre laquelle Skarithra s'était frottée. Elle aurait voulu arracher cette langue qui avait goûté une eau empoisonnée. Elle aurait voulu s'immerger toute en entière dans l'acide pour ne plus sentir sa fougue par delà les barrières de ses os. Elle jura, une énième fois depuis le début de la soirée. Et elle s'insurgea contre cette passion dévorante qui lui nouait encore les tripes. « Maudit soit cette femme », gronda-t-elle sourdement. C'était gratuit. C'était probablement injuste. Et cela n'était pas totalement honnête. Elle aussi, elle était coupable. Elle aussi, elle avait cédé. Mais Cersei ne l'admettait pas. Non, elle se complaisait dans un déni ridicule. Elle avait conscience, pourtant, de se languir encore de ses caresses. Elle avait conscience, pourtant, d'en être dépendante plus que de raison. Et, une fois de plus, elle grogna. Elle était une Lionne en cage. Elle tournait en rond entre les parois de son cloître, entre les recoins sinueux de ses propres songes. Elle avait beau se débattre, inlassablement, toutes ses cellules la ramenait à Elle.

Elle ne comprit pas immédiatement pour quelles raisons elle déambulait désormais dans les corridors déserts. Les bonnes gens sommeillaient sans nul doute à poings fermés. Et il était bien tard pour une Dame de son rang. Mais, Cersei ne parvenait pas à trouver le repos. Ses craintes étaient viscérales. Elles l'empêchaient d'avoir un quelconque raisonnement. Sans doute fut-ce pour cela qu'elle se dirigea en direction des appartements de Skarithra. Le but de sa venue n'était pas un besoin nécessaire de la rencontrer. Mais, vers qui d'autre pouvait-elle se tourner ? La jeune femme était avant tout l'amie qu'elle chérissait le plus. Alors, Cersei hésita. Elles n'étaient plus des enfants aujourd'hui. Elles ne riaient plus des mêmes jeux. Pouvait-elle donc se pendre à son cou dans l'espoir d'y trouver un peu de sérénité comme elle le faisait autrefois ? Rien était moins sûr. Cersei voulut tourner les talons. De toute évidence, il n'y avait plus rien pour elle à ses côtés, mis-à-part cette ignominie à laquelle elles s'adonnaient ensemble. La réalité lui sauta à la figure, tel un animal féroce et redoutable. Elle avait perdu une alliée. Elle avait perdu l'unique femme qui berçait ses jours de son affection loyale et sans bornes. La colère vint surpasser le reste. Comment Skarithra avait-elle pu lui retirer cela ? Comment avait-elle pu les mettre ainsi dans l'embarras ? Et qu'adviendrait-il d'elles, par la suite, si cela venait à se remarquer ? Cersei papillonna des cils. Ses pensées s'entrechoquaient dans un maelström étourdissant. Il lui fallait s'y confronter. Il lui fallait déverser sa rancœur et son effroi.

Cersei ne prit pas la peine de s'annoncer. Elle s'invita dans les appartements de sa compagne dans un brouhaha de pas et de soupires non-contrôlés. Elle ne la regarda pas. Elle ne l'écouta pas non plus. Elle n'était plus en mesure d'entendre quoi que ce soit. Elle s'agita simplement, comme le ferait un grand félin méfiant, prêt à bondir sur l'univers pour le dévorer. « L'on aurait pu nous surprendre », commença-t-elle sans réellement s'adresser à la femme qui tentait vainement de la prévenir, « L'on aurait pu nous anéantir ! Je ne puis me permettre un tel affront. Je ne puis me permettre un tel déshonneur ! Cersei Lannister et sa Dame de Compagnie. Tu imagines ce que les gens diraient ? Tu imagines un peu ce qui se passerait ? » Cersei pressa sa paume contre son myocarde dont les battements résonnaient en elle avec force. « Nous n'avons pas le droit de faire cela. Nous ne devons pas faire cela. Père te ferait chasser. Et moi... Nous n'avons pas le droit.  », répéta-t-elle, sans aucune cohérence dans ses propos, « C'est mal. Et c'est répugnant. Tu es une femme. Et je suis une femme. Quel Dieu pourrait tolérer cela ? Quel Dieu pourrait plaider en notre faveur ? » Cersei aurait aimé retourner la pièce. Sa terreur n'avait plus de limite, comme la colère qui faisait trembler son petit corps de femme. « Nous ne sommes pas n'importe qui. Je ne suis pas n'importe qui. Et quelle Lannister je ferais en baisant avec une femme ? Quelle Lannister je ferais s'ils apprenaient également que j'ai... » Mais elle s'interrompit sous l'ordre qui frappa ses tympans, le souffle court et l'esprit engourdi. Son regard illustra toute la cohue qui s'éveillait en son sein, alors qu'elle le portait enfin sur Skarithra.

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Skarithra se figea. Tout ceci avait un sens, finalement. Et les mots de Cerseï lui revinrent de plein fouet. C'était l'heure des regrets, des remords, des flagellations, de la peur. Après tel événement, il était normal que tout ne soit que désolation, au coeur même de la Lionne Rouge. Skarithra soupira, en secret, préférant demeurer attentive, plutôt que de fuir. A quoi cela servirait-il ? Elle n'en rassurerait pas plus son amie. Elle ne s'en rassurerait pas plus elle-même, non plus. Elle aurait souhaité dissimuler son maque d'assurance. Elle aurait désiré dévier son regard quelque part, dans le lointain, pour ne pas faire face aux conséquences de leurs actes. De ses actes. C'était certainement de sa faute, au fond. Elle avait joué avec le feu. Elle avait pousser Cerseï dans ses retranchements. Elle l'avait presque obligé à céder, en réalité. Si elle l'avait écouté, rien de tout ceci ne se serait produit. Mais... si Cerseï avait respecté ses demandes, peut-être n'en aurait-elle pas fait les frais. Après tout, elles étaient toutes les deux responsables. Et elles étaient toutes les deux victimes de l'autre. Elles s'entretuaient. Voilà où résidait le véritable problème. Elle imaginait bien, oui, ce que les gens diraient. Ils ne cesseraient de se moquer, car leur vie était bien plus palpitante que la leur. Ils les rêveraient, peut-être. Ou leur cracheraient sans vergogne aux pieds, à leur passage. Une vie entière dédiée à la honte. Shame. Skarithra siffla entre ses dents. C'était peut-être ce qui les attendait. C'était peut-être là leur incommensurable fin qui venait pour elles. Et Cerseï n'était pas prête à cela.

Rien ne plaidait en leur faveur. Rien, ni personne. Qui, dehors, les défendrait ? Qui, dehors, les pardonnerait ? Milles paires d'yeux se poseraient irrévocablement sur elles, et les briseraient. Oui, Skarithra serait chassée. Pire encore, peut-être, pour avoir été infidèle aux lois de Westeros, aux lois de l'Ouest. Elle serait châtiée, pour avoir poser ses mains contre le sein de la fille de Tywin Lannister. Peut-être serait-ce même lui qui viendrait la battre d'un coup d'épée. Et Cerseï n'en ferait rien. Et Skarithra n'en demandait pas plus. C'était le risque qu'elle avait décidé de prendre. Cerseï n'y avait pas réfléchi. Elle s'était simplement comporter comme une fillette insolente. Et elle regrettait. Et elle paniquait. Et Skarithra ne lui en voulait pas. Elle savait qu'elle viendrait, tôt ou tard. « Les Dieux se fichent bien de ce que nous faisons. » Elle le pensait. Avaient-ils eu simplement la bonté de les regarder, durant leur minuscule existence ? Existaient-ils, au final ? La foi était difficile à supporter, dans de telle situation. Elle était ardue à aimer, lorsque rien ne semblait prendre de sens. Skarithra avait tant imploré, durant son enfance. Qu'on lui trouve une autre voie, qu'on la punisse, qu'on lui accorde miséricorde, elle ne se souvenait même plus de tous ses souhaits. Et aucun n'avait jamais été exaucé. Pas même celui de ne jamais revoir Cerseï Lannister, cette femme qui lui brisait le coeur.

Skarithra s'installa à son bureau, y posa son coude, inspira. Elle allait devoir faire face à aux démons de Cerseï. A leurs démons. « Ont-ils été miséricordieux lorsqu'ils ont ôté la vie de ton frère ? » Non, et Cerseï le pensait également. Elle le lui avait trop souvent répété. Skarithra l'avait longuement bercée contre son sein, lorsqu'elle était venue pleurer son jumeau contre elle. Elle secoua doucement la tête. Plus rien n'avait de sens. Ni les Dieux, ni elles, ni personne. « Je sais. Pour Jaime. » A son regard, déconfit, elle comprit que cela étonnait Cerseï. S'attendait-elle à ce qu'elle lui jette les premières pierres ? S'attendait-elle à être punie, reniée ? Mais il n'y avait rien de tout cela, en Skarithra. Elle lui offrit un léger sourire, sincère. « Je l'ai toujours su. » Elle ne le lui avait jamais demandé. Elle n'en avait jamais parlé. Ce n'était jamais le moment. Et ce n'était pas digne d'une amie, que de mettre sa complice devant telle vérité, sans l'y préparer. Skarithra se demandait si Cerseï s'en était douté. Mais elle ne posa aucune question. Elle n'avait nullement besoin de savoir ce que Cerseï ressentait. Elle concevait, au fond, sa totale perte de contrôle. « Je n'en ai jamais fait part à qui que ce soit. » Ni à ses parents, ni à ses enfants. Ni à ses amis, ni à ses ennemis. Jamais elle n'aurait trahie Cerseï. Jamais elle n'aurait trahie Jaime, qu'elle adorait, lui aussi. « Je ne vous ai jamais blâmé. » Et là non plus, elle ne mentait pas. « Vous vous aimiez. Vous partagiez le même sang, le même amour. Qui aurais-je été pour vous punir d'un acte aussi pur que celui d'aimer ? » Et, même si Jaime avait encore été en vie, elle n'en aurait rien dit. Elle les aurait admiré, pour avoir tant de courage. Pour s'aimer, tel qu'ils s'aimaient. Elles les auraient enviés, car leur amour était sincère et pur. Comme avant. « Personne ne le saura jamais. Comme personne n'apprendra pour ce que nous avons fait. Sauf si tu continues à hurler comme cela à tout va. » Elle lui lança un regard inquisiteur, et teinté d'un léger amusement. « Et, il me semble, que tu n'as baisé personne. » C'était une touche plutôt drôle, à son goût. Mais Skarithra avait l'art de l'humour noir dans de très mauvaises situations. « Tu pourrais plaider le viol, et tout le monde te croirait, car, comme tu le dis si bien, tu es plus importante que ma misérable personne. En particulier à tes yeux. Je ne m'inquiète guère de ton sort, tu as un don inné pour te sortir des situations les plus ardues. Le mien, au contraire, me tourmente davantage. J'ai aussi un nom, souviens-toi, et mes enfants le portent. Au-delà de nos deux charmantes personnes, j'ai également un héritage auquel il me faut penser. » Elle lui désigna une chaise, tout en attrapant quelques confiseries dans le bocal prévu à cet effet. « Ta situation est loin d'être désespérée. Maintenant que je t'ai fait le bilan de la mienne, voudrais-tu te calmer, et t'asseoir ? Tu me donnes la nausée, à valser dans ma chambre comme un corbeau dans sa cage. »


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Cersei clignotait des yeux, comme ahurie par tout ce qu'elle venait de déverser. Dans son hystérie, elle avait manqué d'évoquer enfin Jaime. Elle n'en avait jamais parlé. L'un et l'autre s'étaient obstinés à garder le secret. Qu'auraient-ils pu faire, de toute façon, seuls face au reste de l'univers ? Leur relation avait été un parjure, elle le savait. Pourtant, Jaime eut envie, à plusieurs reprises, d'avouer leur horrible péché. Loin de lui l'idée de les blâmer pour cela. Il avait été simplement fier de l'enlacer comme un véritable chevalier. Mais il n'en avait rien montré. Elle le lui avait interdis. Cersei en avait pourtant été honorée, elle aussi. Seulement, elle avait compris, depuis le premier jour, que leur union n'aurait rien de louable au regard des Dieux. Quelques fois, elle n'était plus certaine que tout ceci fut réel. Cela faisait trop longtemps, maintenant, qu'elle gardait en elle ce mystère. Et, de ne l'avoir jamais expressément déclaré la poussait à croire qu'elle n'avait fais que rêvé tout cela. Alors, lorsque Skarithra le formula pour elle, Cersei dut se faire violence pour ne pas choir sur le sol. L'iode lui brûla la rétine, une fraction de seconde seulement, le temps que l'ombre de son frère ne disparaisse de ses songes. Elle savait. Cette certitude l'apaisa du poids qu'elle portait désormais seule, depuis que Jaime n'était plus là. Son sourire fut triste lorsqu'il se tissa timidement sur ses lèvres roses. « Jaime », souffla-t-elle simplement, le cœur douloureusement serré entre ses côtes.

Cersei ne fit pas l'étalage de ce qu'ils avaient vécu ensemble. D'ailleurs, elle ne la remercia même pas pour avoir gardé tout cela en son sein. Elle n'était pas encore prête à s'en épancher. Alors elle baissa simplement les yeux, joignant ses mains devant elle comme pour se protéger d'une quelconque riposte. « Ce que nous avons fais, n'est pas acceptable. » Cersei ne sut pas véritablement s'il était question de son amour incestueux, ou s'il s'agissait, au contraire, de ce qui se passait présentement. Dans tous les cas, cela revenait sans doute au même. Skarithra avait peur, elle aussi. Elle n'y avait pas songé. Comme souvent, elle ne s'était préoccupée que de sa petite personne. Elle détourna les yeux lorsque la jeune femme invoqua son propre trépas. Sans doute risquait-elle plus qu'elle-même dans toute cette folle histoire. Ainsi, si cela devait être démasqué, Cersei la perdrait également. Elle secoua légèrement ses cheveux d'or, espérant chasser cette douloureuse évidence. Pourquoi s'étaient-elles engagées dans cette voie si la fin se devait être funeste ? C'était absurde. Elles n'étaient que deux adolescentes capricieuses; voilà l'unique vérité. Elles n'avaient pas appréhendé l'après, l'instant où elles s'écrouleraient enfin pour leur infamie. Cersei inspira bruyamment alors qu'elle sentait la nausée poindre le bout de son nez. Elles étaient idiotes. Elles étaient inconscientes. Et, maintenant, elles n'avaient plus qu'à prier la miséricorde des anciens et des nouveaux Dieux.

Cersei prit place sur la chaise désignée. Les mains toujours croisées devant elle, elle ne disait rien. Toute la gravité de leur situation reluisait dans ses grandes prunelles bleues. Skarithra n'avait pourtant pas totalement tort; nier les faits seraient aisés pour elle. Mais ce n'était pas cela qui, présentement, lui broyait le thorax. C'était une autre vérité, bien plus noire encore. « Tu sais que je n'hésiterais pas », déclara-t-elle gravement, « si l'on doit en arrivé là, je n'hésiterais pas. » Et Elle ne mentait pas. Elle ne prendrait pas le risque de tout perdre pour elle. Alors s'il fallait crier au viol, Cersei le ferait. Elle ne s'en excusa pas. De toute évidence, cela n'avait pas sa place ici. Elle ne fut pas non plus honteuse de la prévenir. Elle était simplement honnête, pour la première fois de son existence. Ce qu'elle ne dit pas en revanche, c'est qu'elle ne voulait pas être réduite à cela. « Nous ne devons plus faire cela », conclut-elle. Non pas parce qu'elle le désirait. Mais parce qu'il était plus sage d'agir ainsi pour leur sécurité. Quelque chose se brisait en elle sans qu'elle n'en comprenne les véritables raisons. Alors, Cersei s'emmura derrière son éternel masque de givre. Ses traits se durcirent et, bien vite, elle ne fut plus la femme qui frémissait quelques jours plus tôt sous les doigts de Skarithra. Il n'y avait plus que cela à faire désormais. Il n'y avait plus que le vide et le néant à présenter à la face du monde.

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Skarithra l'observa, là, assise sur sa chaise. Il était étrange de la voir dans telle chambre. Elle ne l'aurait imaginée ici, même en la côtoyant plus intimement. Elle n'en fit, cependant, rien paraître. Ses dires étaient sincères. Skarithra les apprécia. Elle savait qu'elle n'hésiterait pas. Et même si elle lui avait plaidé le contraire, Skarithra l'aurait quand même su. Si elles devaient se battre sur un terrain plus grand, la Dame de Compagnie serait réduite au néant. Même si Cerseï devait la pointer du doigt. Et elle le ferait. Et Skarithra ne répondrait pas. Elle laisserait aller la lame contre sa nuque, et elle chuterait, lentement, avec dignité. Mais, au-delà de cela, il y avait ses enfants. Ils comptaient aussi. Même si Skarithra voulait vivre la vie qu'elle désirait, elle se souciait de leur sécurité, de leur honneur, de leur Maison. Elle entacherait certainement Fort-Blanc pendant des générations. Elle imagina même, un instant, qu'il soit déclaré ennemi de la Couronne, par sa propre faute. Parce que son fils viendrait à son secours, ou peut-être seulement sa fille, et Haassili ne laisserait pas Lyssandrey se mettre dans une si mauvaise posture que la sienne. Elle se tendit. Elle n'en fit rien. Elle secoua simplement la tête pour chasser ses pensées. Il n'était pas temps de s'inquiéter de cela. Elles étaient encore secrètes. Personne ne savait. Personne ne saurait.

« Tu me dis cela comme si j'étais coupable de tout ce que nous avons fait. » Elle eut un rire jaune. Elle se demandait si elle entendait bien, si elle se rebellait aussi. Elle ne savait même plus quoi penser, quoi dire à Cerseï. De toute évidence, elle n'écoutait que ce qu'elle voulait entendre. Le reste passait sans trouver de tympan où être exaucé. « Je ne l'ai pas souhaité, Cerseï. C'était plus fort que moi ! » Elle passa une main lasse sur son visage désarticulé. Elle était épuisée. Elle n'avait pas dormi depuis deux jours, tant tout ceci la hantait. Elle aurait souhaité trouver une solution prédéfinie, mais il n'y en avait pas. Elle ne connaissait nulle personne partageant la même situation. Nulle personne pour lui donner conseil, ou même partager son ressenti. Il n'y avait personne qui ne pouvait savoir. « Nous devons déjà brûler dans les Sept Enfers. Tout ceci est insupportable. » Se murmura-t-elle pour elle-même. Elle soupira de plus belle. Tout ceci était impossible à gérer, même pour elle et son esprit draconien. Elle tâcha de respirer, quelques secondes, avant de, finalement, reposer ses yeux sur la Dame. « Je crains de ne pouvoir te faire telle promesse. »

Elle aussi, était sincère. Elle se connaissait mieux que quiconque. Ce qui avait poussé en elle était une plante grimpante et vénéneuse, qui n'avait nul besoin d'être arrosée pour pousser. Elle dévorait sa propre chair, afin de pouvoir survivre dans un monde si délicat. Skarithra ne pouvait repousser le végétal, comme elle ne pouvait repousser sa nature profonde. Il n'y aurait plus de barrières entre elles. « J'en suis incapable. Et je crois que tu en es incapable également. » Elle se leva, promptement. La lettre qu'elle écrivait, jusque là, n'était peut-être pas si inutile. Elle annonçait là à son fils son retour des plus rapides. Elle devait quitter Hautjardin. C'était le seul moyen. Sinon, elle finirait par se retrouver, à nouveau, entre les bras de Cerseï. Ou peut-être serait-ce elle, qui finirait dans ses bras. Skarithra était devenue avide de cet aspect de leur relation désormais complexe. Et elle ne pourrait s'en défaire. Après tout, elle n'avait pu annihiler ses sentiments, même pendant les dix années où elle ne vit pas son amie. Promptement, elle sortit de sous son lit une gigantesque valise, celle dont se servent principalement les femmes pour leur long voyage. Cela ne prendrait pas plus d'une semaine. Ou peut-être ralentirait-elle le voyage, afin d'être seule plus longtemps, et de ne pas subir le lourd regard de son Seigneur trop rapidement. « C'est la seule solution. » Et cette solution la rendait triste. Elle abandonnait Cerseï, dans un sens. Dans un autre, elle la sauvait certainement. C'était ce seul aspect qui lui donnait le courage de disposer ses vêtements, un à un, dans son bagage, sous le regard hébété de son amie d'enfance. « Je rentre auprès de mes enfants. » Peut-être y trouverait-elle, finalement, un refuge.


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Cersei était coupable, bien entendu. Mais, elle ne l'admit pas ouvertement. Elle la regarda, simplement, la mâchoire tendue sous cet aveu qui ne voulait pas sortir. Elles arrivaient là au point de non-retour. Valaient-elles la peine de se frotter aux colères divines ? Bien sûr que non. Ce qui naissait entre elles n'avait aucune racine. Tout ceci était prédestiné à s’essouffler, puis à disparaître dans un amas de cendres. Cersei les sentait dans sa bouche. Elle avait le goût amer des jours heureux qui se disloquent inexorablement. Skarithra n'avait rien demandé. Elle le savait. D'ailleurs, ce n'était pas vers elle que se tournait son aigreur. Finalement, la Dame n'avait fais que prendre ce qu'elle avait accepté de lui donner. Il n'y avait pas véritablement de fautive, pas nécessairement de cause non plus. C'était arrivé. Cela suffisait amplement. La promesse qu'elle attendait ne vint jamais. Et cela ne la surprit pas. De toute évidence, elle n'était pas non plus en mesure de faire pareil serment. Alors elle ferma les paupières, pour ne pas voir Skarithra, pour ne pas se retrouver face à tout ce qu'elle représentait aujourd'hui. Elle avait déposé sa marque dans le creux de ses reins. Elle avait tatoué sa peau d'une essence dont elle ne pourrait plus se débarrasser. Skarithra serait partout quoi qu'il advienne, tout comme Jaime n'avait cessé de la hanter. Comment pourrait-elle vivre avec cela ? Elle l'ignorait. Jouant nerveusement avec ses doigts, Cersei constata qu'elle ne cessait de se briser elle-même. Et, cela lui vola un rictus narquois. Elle était ridicule.

« Tu pars ? » Cersei releva alors les yeux. Elle n'ajouta rien sur le moment. Elle accusa simplement la nouvelle. Quelque chose vrilla en elle. Et, cela se propagea, jusqu'à venir lui enserrer le cœur. Skarithra partait. Elle dut se le répéter plusieurs fois pour y croire. Mais l'information ne voulait pas s'imposer. Son regard se troubla d'une émotion particulière, qu'elle ne chercha pas à assimiler. Skarithra partait. Cela ne pouvait être réel. Cela ne devait être réel. Alors, Cersei fronça ses sourcils en une moue réprobatrice. La colère vint se mêler à ses tourments. Skarithra ne partait pas, elle l'abandonnait. « Non », commença-t-elle. Seulement, les vêtements s'entassaient déjà dans un léger froissement de tissu. Cersei se redressa promptement, prise d'une véhémence qu'elle ne put contenir. Elle fit quelques pas, le temps de rejoindre la couche, pour venir plaquer ses paumes contre le cuir de la malle. Celle-ci se referma sous son poids, tandis qu'elle restait en appui sur elle, le menton suffisamment relevé pour pouvoir toiser son amante. « Non », répéta-t-elle plus fermement. Son attitude n'autorisait aucune riposte. Elle refusait, catégoriquement, cette fuite vers un ailleurs qui n'était pas le sien. Et elle secoua sa petite tête dorée, comme pour illustrer le refus qui vibrait en elle. « Je refuse. » Avait-elle réellement son mot à dire ? Non, bien évidemment.

Cersei se souleva lentement, craignant sans doute que la valise n'ouvre de nouveau sa gueule. Et, d'un regard menaçant, elle dissuada Skarithra de tenter le moindre geste. « Je t'interdis de me laisser seule ici après tout ce qui... » Sa voix s'étrangla dans le creux de sa gorge. Les mots ne voulaient pas se dire. Ils ne voulaient pas admettre qu'elle était sans doute incapable de rester là sans elle. Elle baissa les yeux un court instant, le temps de reprendre ses esprits, puis continua: « Je te demande de rester. » Et elle souffla. Elle se faisait violence pour s'ouvrir, même juste un peu.  Cersei contourna la couche pour rejoindre Skarithra. Ses mains vinrent se saisir des siennes et, elle logea son regard dans le sien. « Nous ne resterons jamais seules », tenta-t-elle en feignant un rictus malicieux. A dire vrai, elle aurait dis n'importe quoi pour la retenir. Ici, elle n'avait qu'elle. Ici, elle n'était rien. Elle s'approcha légèrement pour combler l'espace qu'elle avait appris à détester entre elles et se hissa pour atteindre ses lèvres. « Ne me laisses pas », implora-t-elle contre celles-ci. C'était déloyal, elle le savait. Et cela allait à l'encontre de ce qu'elle avait déclaré plus tôt. Mais Cersei avait appris à user des ressources qu'elle possédait pour parvenir à ses fins. Et là, contre la bouche de Skarithra, elle la suppliait de ne pas l'abandonner à son sort.

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Cerseï lui fit part de son refus. Mais Skarithra n'écoutait pas. Bien sûr, qu'elle ne voulait pas qu'elle s'en aille ! C'était évident. Cerseï ne lui laisserait pas la possibilité de partir aisément. Il fallait, toujours, qu'elle soit contre le meilleur de ses avis. Et qu'elle fasse en sorte de tout mettre sans dessus dessous. C'était pourtant là la meilleure solution. Ainsi, elles ne pourraient plus du tout se voir, plus du tout s'entendre, rien. Ainsi, elles seraient sauves. Mais Cerseï ne le voyait pas de cet oeil. Elle ignora son premier refus. Elle ignora le second. Elle continua à emmagasiner ses affaires, le plus vite possible, pour mettre fin à cette torture. Car la chose lui brisait la nuque. Elle quittait Cerseï. Et cette fois, c'était pour de bon. Lorsque la Dame ferma la gueule de son bagage, Skarithra sursauta. Elle ne l'avait même pas vue venir, tant elle tentait de l'ignorer. Elle recula d'un pas, et secoua la tête. « Ecartes-toi, Cerseï. » La menaça-t-elle, d'une voix calme. Elle devait faire ses valises. Elle devait partir. Alors, elle entendit son refus, une nouvelle fois, et cela lui brisa l'âme. Elle se demandait la raison de cette mascarade. Voulait-elle qu'elle reste pour la servir ? Ou... parce qu'elle la désirait auprès d'elle, malgré tout ? Skarithra ne le savait pas. Mais son espoir se dirigea vers la seconde option, naïve petite fille accrochée à ses utopies. « Ce n'est pas raisonnable. » Lui souligna-t-elle. Mais Cerseï devait très bien le savoir, et agissait quand même.

Elle l'interdisait. Pour une raison qui ne lui échappa nullement, même si la fin de phrase resta en suspend. Après ce qu'il s'était passé.. ? Ou après ce qu'elles avaient construit ensembles, pendant des années ? Skarithra voulait être candide. Mais elle ne le pouvait pas. Elle pensa alors que Cerseï ne cherchait qu'à obtenir un allié de taille, dans cette guerre silencieuse de Hautjardin. Mais Skarithra savait qu'elle serait toujours un peu plus que cela, maintenant. Et elle craignait que Cerseï n'en profite, ne s'en serve pour sa cause. Car Cerseï en était capable. Car Cerseï le ferait, indéniablement. Lorsque son regard se pendit au sien, et que ses mains vinrent se saisir des siennes... Un frisson parcourut Skarithra, de bas en haut. Ce simple geste, pourtant loin de toute tentation, la rendait folle. Elle était perdue, à son toucher. Elle était à elle, juste... à elle. Et elle se maudissait pour délaisser sa conscience. Skarithra s'esclaffa. « Tu mens. » Elles ne seraient pas seules, jusqu'à ce que Cerseï ne baisse la garde. Son contact, contre ses lèvres, la fit cesser de respirer. C'était déloyal. C'était impitoyable. Cerseï savait très bien comment manipuler les individus qui gravitaient autour d'elle. Elle ne l'avait jamais fait avec Skarithra. Jusqu'à aujourd'hui. Son regard fuit, comme à l'accoutumée, vers cette bouche qu'elle désirait toujours plus chaque heure. « Recules... » Mais elle ne parvenait même pas à se convaincre elle-même.

Skarithra pouvait aisément reculer, elle aussi. Mais elle ne le fit pas. Elle n'y parvenait pas. Et toute son obstination ne la fit pas se replier non plus. Elle était... complètement envoûtée par ce visage qui se tenait près du sien, par ces mains qui serraient les siennes. Elle pria. Mais rien n'y fit, Cerseï était toujours là, lorsqu'elle releva les yeux, et qu'elle chancela. « Laisses-moi partir. » Elle lui murmura. Ce n'était qu'une supplique énigmatique, qui n'avait plus de raison d'être. C'était au tour de Skarithra de baisser les armes. Elle n'avait pas prévu les agissements de sa Dame. En conséquence, elle n'avait pas revêtu son armure à temps. Elle tenta d'arracher ses mains aux siennes, et elle le fit, pour mieux aller toucher ses avant-bras, puis ses bras, puis ses épaules, puis sa nuque. Elle l'encercla, la dessinant de chaque pouce, pour la redécouvrir encore. « Tes sournoiseries vont tout renverser. » La complainte se mua, inévitablement, en un gémissement impatient. Elle avait envie d'elle, là, tout de suite. Elle avait toujours envie d'elle. Ce n'était jamais assez. Et dès qu'elle s'approchait davantage, le désir prenait le dessus sur le reste. « Tu es la pire manipulatrice de tout Westeros. » Et pour étayer ses dires, elle l'embrassa fiévreusement, comme la veille, comme les jours précédents. Serait-ce toujours le même cercle vicieux qui se répéterait encore et encore ? Car, de nouveau, ses mains cherchaient son corps, ses lèvres cherchaient sa bouche, ses désirs cherchaient satisfaction. Elle la poussa doucement contre son lit. Elles valsèrent. Elle eut envie de l'y pousser, de l'y allonger, et de se saisir d'elle, juste là. Mais les murs avaient des oreilles. Et, cette fois, la raison gagna sur sa soif. « Ils vont tout entendre. » Mais elle ne cessait encore de l'embrasser, sur sa bouche, sur ses mâchoires, sur ses épaules. Elle l'aurait dévorée comme un chien enragé. « Ils vont nous surprendre. » Tenta-t-elle de se résigner. Elle lui mordit doucement la lèvre inférieure. Un moyen, subtil, peut-être, de lui signifier son désir. « Nous ne serons plus jamais seules... » Et cette idée la tarauda. Plus jamais elle ne l'embrasserait. Plus jamais elle ne l'étreindrait. Elle profita, jusqu'à la dernière seconde, et la toucha, partout où elle pouvait mettre les doigts. Elle devait la sentir, une dernière fois. « Nous ne ferons plus jamais ça. » Se persuada-t-elle, lorsqu'elle s'écarta violemment. Lorsqu'elle recula pour se retourner, pour se détourner d'elle et de ses péchés. « Pars, avant que cela ne dégénère. » Elle ferma les yeux pour tenter de contrôler les chevaux qui piaffaient en son ventre. « Je dois terminer mes bagages. » Elle ne se résignerait pas. Elle ne le devait pas.


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Cersei était prête à tout, sans doute à n'importe quoi. Alors, elle ne l'écouta pas lorsque Skarithra l'intima de reculer. A dire vrai, elle ne fit attention à aucune de ses menaces. Elle était faible, elle aussi. Et, elle ne pouvait se détacher de son joug. Cette révélation lui arracha un rictus cruel. Si Cersei était éprise d'elle, son amie l'était tout autant. Finalement, elles étaient incapables de se laisser en paix. Mais, cette fois-ci, l'assaillante n'était pas la même. Cette fois-ci, c'était la Lionne qui entravait la jeune femme. A cet instant, elle sut qu'elle pourrait en obtenir ce qu'elle voulait. Cette suprématie la fit frémir plus que Skarithra qui, elle, tentait encore de se débattre avec sa conscience. Elle la tenait, elle aussi. Alors, Cersei se rappela que le pouvoir d'une femme pouvait être bien féroce. Et pour preuve, les mains de son amante vinrent l'effleurer plus encore. Un frisson remonta le long de son échine. Le désir dansait encore dans ses prunelles pourtant soucieuses. Son sourire s'étira. Elle gagnait. Elle le savait. Elle n'avait qu'à jouer de ses courbes, qu'à jouer de ses propres envies. Alors, quand le baiser se fit plus abrupt, Cersei n'oscilla pas. Elle referma l'étau de ses bras autour de sa nuque. Elle gémit d'euphorie comme elle aimait le faire. Skarithra ne pouvait être stoïque lorsqu'elle se frottait à elle. La Dame l'avait compris. Elle prit le risque de ne plus se maîtriser. Elle prit le risque d'être étourdie à son tour. Qu'importe s'il fallait y laisser de sa fierté, tant que ses agissements portaient ses fruits.

Mais la bataille serait probablement longue. Skarithra s'éloignait déjà, la laissant interdite par le souvenir de ses mains. Elle inspira profondément, le corps agité de quelques soubresauts incontrôlés. Même dans les instants les plus délicats, Cersei ne parvenait qu'à la vouloir en son centre. C'était désarmant. Mais c'était ainsi. Elle ne pouvait rien y changer. Cette vérité assimilée, elle sut qu'elle ne la laisserait véritablement pas s'envoler. Elle ferait le meilleur, comme le pire s'il le fallait. « Tu ne peux pas partir... », commença-t-elle. Lorsque Cersei s'approcha, son cœur, lui, menaça de s'effondrer. Pourtant, elle resta droite. Elle resta digne. La crainte qui la taraudait présentement était juvénile. Elle le savait. Mais elle était douce malgré tout. Elle lui rappelait ce qu'elle avait éprouvé lorsque Jaime s'était allongée sur elle la première fois. C'était à la fois tendre et vertigineux. Puis perfide aussi, car ce qu'elle s'apprêtait à faire n'était pas désintéressé. Ses bras se glissèrent sous les siens, alors qu'elle déposait simplement ses lèvres sur son épaules, plaquant sa poitrine de femme contre sa colonne. Son souffle se fit hésitant près de ses tympans, comme un aveu que l'on ne voudrait pas étaler tout de suite. « Je n'ai pas encore pu... » Et ses doigts vinrent effleurer son abdomen, tout doucement, dans un léger tremblement de pudeur. « Te toucher. » Elle exhala délicatement contre son oreille, alors qu'elle dessinait sa hanche d'une main suave. La seconde, elle, resta quelques secondes encore contre son estomac, avant de s'aventurer à son tour sous le galbe de son corsage. « Reste... »

Alors, Cersei se détacha d'elle. Elle recula, simplement, tout en sachant que son amie ne pourrait lui tourner bien longtemps le dos. Elle recula encore jusqu'à venir s'asseoir sur le lit qu'elles convoitaient l'une et l'autre. Elle s'assit, mais elle ne fit rien d'autre. Elle déposa juste ses paumes contre les couvertures pour incliner que très légèrement son buste vers l'arrière. Et elle la contempla. Son regard était intense à cet instant. Plus qu'il ne l'avait jamais été. Elle n'ouvrit plus la bouche après cela. Elle attendit, simplement. Elle attendait que Skarithra ne vienne la rejoindre. De toute évidence, elles ne voulaient que cela. Elles n'avaient besoin que de cela. Et, tout dans ses prunelles la suppliait de venir là, près d'elle, sur cette couche qui leur ouvrait ses bras accueillants. Sa respiration embaumait toute la chambrée présentement. Elle était lourde, alerte et sifflante. Elle appelait, elle aussi, l'effusion puis l'implosion. Cersei ne détacha pas une seule fois ses yeux, devenus noirs, des siens. Il y avait une détermination ambigu dans son attitude. Que voulait-elle, véritablement, en cet instant ? Nul le savait. Et, elle ne l'avouerait jamais. Ses lèvres lui murmurèrent de venir sans pour autant l'articuler. Il n'y avait pas besoin de mots, pas besoin d'indication. Tout en Cersei rayonnait d'une seule et même réalité: elle s'offrait, pour la première fois, sans chercher nul autre excuse que le désir qui l'habitait. Sans chercher nul autre excuse que sa volonté de la voir rester.

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Elle hoqueta. Cerseï la tenait. Là, contre son sein, comme une main serrant ses ventricules. Là, contre son dos, comme une dague près de sa moelle épinière. Elle l'injura, dans ses pensées les plus intimes. Elle pressa ses paupières, plus encore, pour retenir ces émotions, comme elle retiendrait ses larmes. « Cerseï... » Son nom lui échappa. Un secret qui s'évaporait dans une atmosphère aussi moite que ses paumes. Tout son corps s'agita sous le brasier qui la charmait délicatement. Elle voulut la repousser, mais elle en fut incapable. Encore moins lorsqu'elle lui chuchota ses envies meurtrières. Ce n'était là que des mots invoqués pour l'amadouer. Et le pire, c'est qu'ils trouvaient une cohérence en elle. Skarithra se permit même de songer à une certaine vérité en eux. Mais elle n'en trouva aucune. Il n'y avait rien de réel, dans ce qu'elle qui offrait à l'oreille. Il n'y avait que des mirages dans un océan despotique. Elle voulut laisser sa tête tomber vers l'arrière. Elle voulut s'évanouir à cette scène dont elle ne pouvait rien dompter. Cerseï était un étalon sauvage, que personne ne pourrait jamais flatter. Rien ne la ferait reculer, face à ce besoin. Et Skarithra avait conscience, au fond de sa carcasse désossée, que ce n'était pas là son amie qu'elle voulait retenir. C'était bien plus fourbe que cela. Elle voulait l'avoir auprès d'elle, pour sa sécurité, pour s'en servir, pour qu'elle soit son réconfort, sa sûreté, son arme. Et elle, jouvencelle idiote, lui avait promis d'être ce qu'elle voulait. Cerseï s'en souvenait.

« Arrêtes ça immédiatement. » Siffla-t-elle, sans conviction aucune. Mais elle savait que Cerseï ne franchirait pas la barrière. Elle avait simplement besoin d'oxygène. Elle avait besoin d'espace. Elle asphyxiait, sous ses doigts provocateurs. Elle ne parvenait plus à réfléchir. Ses synapses s'étaient dissimulées quelque part, la laissant à son châtiment. La Lannister voulait le monde, à commencer par Skarithra. Mais elle la possédait déjà. Lorsqu'elle se détacha, enfin, d'elle, Skarithra prit une grande inspiration, comme si elle s'était, jusque là, noyée au coeur de milles vagues tumultueuses. Lorsqu'elle ouvrit les yeux, se fut pour plaquer ses mains contre son abdomen, cherchant la blessure qu'avaient laissés ses paumes. Mais il n'y avait rien à palper. La plaie était béante, à l'intérieur, sous son épiderme. Elle la sentait, qui lui tirait les boyaux. Elle serra les dents pour ingurgiter son mal sans rien en dire. La bête, féroce, se mit à gronder, au fond de sa gorge. « S'en est assez... » Se prépara-t-elle. Ce qui se réveillait en elle, entre ses reins, n'était ni le feu, ni l'incendie. C'était bien pire que cela. Un torrent, une cascade, un séisme, une avalanche. Le petit monstre dont le monde se riait inconsciemment se retourna violemment. Cerseï. Sa proie, son prédateur, sa gravité, son apesanteur. Elle était là, offerte, présent qu'elle savait enchanteur. « Tu es tellement perfide. ça me donne envie de vomir. » Ce qu'elle crachait appartenait à cet inconscient qu'elle faisait taire depuis des temps immémoriaux. Par les Sept, que cela faisait du bien ! Elle les sentait, ses meurtrissures, déchirer son intérieur, de leurs griffes affûtées par les ans. « Tu crois donc qu'en écartant les cuisses, tu obtiendras tout ce que tu veux ?! J'imagine que tu le ferais pour l'ensemble des hommes et femmes des Sept Couronnes, si cela pouvait t'octroyer un quelconque droit sur ce trône que tu convoites tant ! Tu es tombée tellement bas, ma chère Cerseï ! Tu es bien loin de l'enfant que j'ai connue autrefois ! Ton Père t'aurait-il trop secouée pour que tu en perdes toute raison ? Ou est-ce Jaime, de son imposant glaive, qui t'as privé de dignité ?! »

Son bras voltigea, contre l'ensembles des papiers qui se trouvaient sur son bureau. C'était l'hystérie, d'avoir tout dissimulé pendant des années. D'avoir cédé aux caprices de cette femme. De l'avoir désirée. De l'avoir aimée. De la désirer encore. De l'aimer encore ! L'encre teinta la table, puis se jeta sur le sol, pour enliser sa couleur à jamais. « Tu es perfide ! Tu es horrible ! Tu oses me manipuler, moi qui t'es tout donné, moi qui ferais tout, absolument tout, pour toi ! Moi qui aie quitté ma Maison, ma famille, dès que tu as imploré ma présence à tes côtés ! » Le vase qui demeurait encore debout finit contre le mur, et le vin repeignit le mur. Elle tremblait. Elle était folle. Cerseï n'était plus vraiment là, à ses yeux. Ce n'était pas à elle qu'elle s'adressait, c'était à l'image qu'elle renvoyait d'elle-même. Les larmes s'installèrent au premier rang, et coulèrent sans qu'elle ne les retienne. Elle s'en fichait. Plus rien n'avait d'importance. « J'ai accouru comme si j'étais la seule personne qui pouvait encore t'importer ! Je suis tellement... naïve ! Comment ai-je pu croire à ta sincérité ?! Comment ai-je pu croire, une seule seconde, que tu pouvais m'apprécier ?! Comment ai-je pu avoir l'espoir d'obtenir, dans mes songes, ton amour ?! Tu es si... cruelle ! J'ai entrevu quelque chose en toi, il y a de cela vingt ans ! Je l'ai vu en toi.. ! » Elle passa une main frénétique contre son visage, secouant la tête dans tous les sens, ahurie, possédée. La colère laissait, peu à peu, place à la tristesse, à la détresse. Elle se sentait trahie. « Je l'ai vu, et je t'ai aimée. Comment peux-tu me trahir ? Comment peux-tu me manipuler, sans impunité ? Comment peux-tu... te servir de mes sentiments, comme ça, sans vergogne ? » Elle se détourna, fit un tour sur elle-même, mains sur les tempes. Elle tenta de retrouver son calme. Mais il était définitivement parti. Alors, elle lui désigna la porte du doigt. « Vas-t-en ! Sors d'ici ! Dehors ! » Elle s'égosilla, la voix brisée par ses émotions. Puis, elle se détourna, claquant ses paumes contre ses yeux, pour tenter de dissimuler ce chagrin qui s'élevait en elle. « DEHORS ! » Elle hurla, entre deux sanglots. « Je dois réfléchir à ce que tu mérites. »


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L'orage gronda. Et, Cersei se tendit sur-le-champ. Ce qui reluisait dans les prunelles de son amie ne ressemblait en rien à ce qu'elle lui connaissait. Les mots pleurèrent. Ils pleurèrent toute l'amertume et l'aigreur qui habitaient leur hôte. Ils pleurèrent toute la colère qui faisait rage depuis trop longtemps maintenant. Cersei n'eut pas le cran d'ouvrir la bouche. Elle se redressa, simplement, croisant les bras au devant de son abdomen pour se protéger. La jeune femme lui crachait au visage toute l'horreur qu'elle représentait. Elle lui vomissait sa haine. Cersei n'assimila pas tout. Elle était ahurie. Ses yeux écarquillés trahissaient toute la crainte qui l'ébranlait à présent. Elle avait peur. Elle avait peur d'avoir dépassé les limites, peur d'avoir déclenché un fléau qu'elle ne pourrait pas contrôlé. Elle voulut se replier et fuir cet ouragan nommé Skarithra. Jamais elle ne l'avait vu se disloquer ainsi. Et, cette vision brisa quelque chose en son sein. Qu'avait-elle fais ? Mais Cersei était loin de comprendre ce qui animait sa fureur. Alors elle accusa silencieusement ses joutes puissantes comme des bourrasques. Elle ne flancha pas une seule fois. Elle resta droite, statufiée dans un marbre inébranlable. Pourtant ce quelque chose chatouillait son âme. Elle fronça les sourcils, seulement parce qu'elle ne parvenait à déceler ce qui commençait, elle aussi, à l'agiter sourdement. Elle se sentait stupide. Elle aurait aimé se relever de cette couche. Elle aurait aimé s'éloigner de ce lit qui n'attendait encore que leur passion. Mais elle resta là, pathétique spectatrice d'une tragédie qu'elle avait écrite de sa main.

Skarithra devint acerbe. Et, Cersei ne put rester stoïque plus longtemps. L'allusion lui fit l'effet d'un cimeterre qu'on lui aurait enfoncé entre les côtes. Ce n'était pas tant le fait qu'elle n'invoque Jaime, mais simplement qu'elle ne l'utilise contre elle. Cela fut plus ébrouant qu'une malheureuse gifle. Cela la fit se courber, honteuse pour la première fois de s'être engouffrée dans une brèche bourrée d'épines. D'ailleurs, l'eau ruissela sur ses pommettes roses sans qu'elle ne s'en aperçoive. Cersei ne pleurait jamais. Du moins, que très rarement. Jaime avait hérité de ses larmes lorsqu'il s'était éteint. Mais, elle s'en était cachée. Et, là qu'elle se trouvait face à Skarithra, la Dame ne put contenir ces quelques flots iodés. Elle ne chercha pas à les dissimuler. De toute évidence, elle était encore trop abasourdie pour y songer. Skarithra l'avait blessé. Et, cela lui retourna les sangs. Elle voulut parler cette fois là. Elle voulut prononcer quelque chose qui n'aurait sans doute eu aucun poids dans ce maelström d'émotions brûlantes. Mais elle se ravisa. Rien ne pourrait apaiser la tempête qui se déchaînait sous ses yeux, rien que pour elle. La colère ne lui vint pas contre toute attente. L'unique sentiment qui la possédait n'était autre que l'impuissance. Cersei n'avait pas gagné. Elle avait perdu, une fois de plus. Et qu'importe cette guerre ridicule, elle avait perdu une chose bien plus précieuse que cela: Skarithra.

La sentence s'abattit sur ses frêles épaules. Elle hésita, cependant, un quart de seconde seulement où elle aurait aimé dire quelque chose. Mais elle se releva enfin. Son regard se fit douloureux lorsqu'il se porta sur elle. Elle aussi, elle avait mal. Mais ce n'était pas véritablement sa souffrance. C'était celle de Skarithra, qu'elle appréhendait par procuration seulement. Dieu, ce qu'elle pouvait être stupide ! La culpabilité la faucha comme l'on décocherait une flèche à une buse. Skarithra souffrait. Et, elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle-même. Cersei se détourna néanmoins. Sa main se crispa sur le métal de la poignée. Elle papillonna des cils, inspirant difficilement l'air qui lui faisait défaut. Et, sans même lui jeter un œil, elle referma soigneusement la porte derrière elle. Comment retrouva-t-elle ses appartements après cela ? Cersei l'ignorait encore. Pourtant, lorsqu'elle fut enfin entre les murs de son cloître, c'est une fois assise sur le rebord de son lit qu'elle s'effondra. La déchirure se fit plus intense encore dans sa poitrine. Et elle fut contrainte de poser une paume contre celle-ci. Les sanglots lui échappèrent sans qu'elle n'y puisse rien. Elle n'essaya même pas de les ravaler. Elle expia sa faute.  Ce soir, Cersei constatait les dégâts de son joug. Et, ce qu'elle pouvait en voir ne l'enchantait guère.

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