Un contrat en or (Hobber Redwyne)

Castral-Roc
An 298 Lune 8

Lord Paxter Redwyne,

J’ose espérer que Dame votre Epouse se porte bien, tout comme vos trois enfants. Voilà plusieurs Lunes que je n’ai pris de vos nouvelles. Si cela vous a blessé de quelque façon, veuillez en ce cas accepter mes excuses. Comme vous pouvez l’imaginer, des affaires importantes m’ont retenu à Castral-Roc ainsi qu’à Port-Réal. Une autre affaire me fera voyager pour Hautjardin et, celle-ci terminée, il me faudra retourner à Castral-Roc. Aussi ne pourrais-je venir vous saluer en personne et vous faire la demande suivante.

De tous les vins de Westeros, le vin de La Treille est celui qui sied le mieux à mon goût et la robe de votre grand cru n’est pas sans rappeler l’une des deux couleurs qui ornent ma bannière. Je souhaite donc que ma maison et moi-même puissions bénéficier du meilleur cépage des Sept Couronnes dès aujourd’hui et pour une période indéterminée. Ma table à Castral-Roc, la table de mon frère Ser Kevan à Port-Lannis ainsi que celle de mon petit-neveu Daven Lannister à la Dent d’Or, devront être honorées de votre meilleur vin. Si des affaires devaient m’amener à séjourner plus longuement à Port-Réal, j’ose espérer pouvoir être livré jusqu’à la capitale.

Au-delà du rapport financier fort bénéfique pour votre Maison que ma demande présente, celle-ci constitue également un bon moyen pour sceller durablement les bonnes relations entre l’Ouest et le Bief, ainsi qu’entre la Maison Lannister et la Maison Redwyne.

En attendant votre réponse, sachez, Lord Paxter, que vous et les vôtres, êtes le bienvenu à Castral-Roc.

Meilleures salutations,

Lord Tywin Lannister
Suzerain des Terres de l’Ouest
Seigneur de Castral-Roc
Bouclier de Port-Lannis

La Treille
An 298, lune 8

Lord Tywin Lannister, suzerain des Terres de l'Ouest, Seigneur de Castral-Roc, Bouclier de Port-Lannis,
J'ai le regret de devoir porter à votre attention que ce n'est pas lord Paxter Redwyne, alité pour maladie, qui vous répond, mais un de ses fils, ser Hobber Redwyne. J'espère sincèrement que vous ne verrez pas en cette réponse offense ; et prie pour que vous ne voyez pas une insulte dans le fait qu'un homme de ma condition soit votre interlocuteur. Il aurait été bienvenu que mon frère Horas, l'héritier désigné, vous réponde, mais un peu trop modeste, il a jugé que vous auriez une plus haute opinion de notre maison si c'était moi qui couchais sur papier la réponse. L'intérêt et le soucis de respectabilité de la maison Redwyne est une qualité qu'il place au-dessus de tout et qui l'honore. Je gage que vous aurez plaisir à converser des affaires de ce monde avec lui quand vous le rencontrerez. J'essaierai par conséquent de remplir ma tâche et ne pas lui faire honte.

Vous êtes tout pardonné lord Tywin, et bien au-delà encore, car c'est un honneur pour nous qu'une personnalité comme la vôtre prenne de son temps, que nous devinons chargé, pour s'enquérir de notre état. De surcroit, nous nous en serions voulus de vous forcer à prendre le bateau et de subir les désagréments de la traversée, pour nous rendre visite alors que des tâches beaucoup plus importantes vous incombent et que des familles beaucoup plus prestigieuses que la nôtre requièrent votre attention. Lady Redwyne se porte bien, elle est au chevet de père qui se rétablit peu à peu. Maintenant que ses enfants sont grands, lord Paxter devient le seul chérubin à dorloter. Vous devriez les voir. Mon frère Horas continue d'apprendre son rôle, gère les affaires que lui délèguent mon père. Quand à ma sœur Desmera, elle se fait toujours plus radieuse et je m'étonne de voir que personne ne lui est promis. Mais enfin, aucun homme n'est assez bien pour sa sœur ou sa fille je suppose. Quand à moi, votre humble serviteur, je prends un peu de repos après mes années d'absences et de labeurs à Essos. Quand à vous, j'espère que vos enfants se portent bien, c'est un plaisir d'apprendre que votre famille s'unisse à notre famille suzeraine, et à laquelle nous sommes dévouées. Votre fille se plaira dans notre contrée, du moins je l'espère, le climat y est doux, l'atmosphère chaleureuse. Elle ne sera pas trop éloignée de vous et comptera chez nous toujours des oreilles attentives pour l'écouter et la soutenir dans les moments durs. Mais il semble évident qu'elle ne se retrouvera pas dans cette situation.

Pour en revenir à des considérations plus terre-à-terre, à savoir le commerce, car je ne peux rester à nous voir nous épancher sur nos familles respectives, il est évident que cet accord commercial est souhaité par la famille Redwyne. Nos sujets, par leur savoir-faire et la bénédiction des Sept, nous offrent des crus d'une grande qualité et nous sommes honorés des éloges que vous faîtes à notre produit. Nous sommes une famille simple, mais qui a le goût des choses bien faites, et qui naturellement, apprécie les compliments des grandes âmes de notre royaume. C'est un plaisir de voir confirmée votre réputation d'homme raffiné lord Tywin. Je veillerai personnellement à ce que vous soyez, vous et votre famille, toujours ravitaillés en temps et en heure de nos meilleurs vins. L'approvisionnement sera constamment optimisé, et sera composé d'assortiments de divers vins pour satisfaire tous les goûts. Nous pouvons également, à titre disons affectif, vous livrer des cargaisons de tonneaux plus petits mais plus aisément transportables à l'approche d'éventuels départs qui vous amèneraient à battre la campagne. Vous seriez ainsi constamment fournis, et toujours dans les meilleures conditions pour remplir vos dures tâches. Quand à Port-Réal, la famille royale est naturellement desservie par nos réseaux, mais n'ayez crainte, un message de votre part et votre réserve personnelle sera constituée... dans la Tour de la Main. Ou ailleurs.

Nous sommes ravis de pouvoir commercer avec vous, lord Tywin, et je m'enorgueillis encore de pouvoir moi-même vous répondre, et d'être le témoin de la consolidation des liens entre votre illustre maison et mon humble famille.

Bien à vous,
Ser Hobber Redwyne