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Dickon ♒︎ Sois ma liberté

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La couleur des sentiments

An 298 lune 8 semaine 3
Le soleil s’enfonçait timidement sur les dunes désertiques de la région aride. Fier, ce dernier donnait l’impression d’une union quasi parfaite entre les dorures qu’il renvoyait et les grains de sables qui l’encerclaient en leur sein. La lumière qui s’en dégageait n’en devenait que plus orangé encore, prouvant de cette chaleur enivrante, avide de perler de ses bienséances sur les peaux halées de chacun des résidents des environs. Les ruelles de la Tombe-Au-Roy s’animaient, victimes de la rumeur qui avait su agiter les recoins de ces dernières il y avait de cela quelques jours. Les Forrest avaient annoncé le déroulement d’une fête, une célébration qui était censée mettre en avant les nouvelles fiançailles de Dorne. Celles d’une princesse du soleil avec un prince dragon. Celles d’un retour en arrière ou peut être même d’un espoir à demi-retrouvé. Bien entendu, les diverses strates avaient su participer à leur manière à la bonne mise en place de cet évènement. Les plus minutieux s’étaient chargées de la décoration, alors que les mains les plus fines étaient en quête d’une soierie parfaite. Les fourneaux donnaient l’impression d’effluves sucrés, ravivant l’appétit des passants, alors que les viticulteurs prônaient fièrement des cruches encapuchonnées d’un cerceau de bois de chêne. La vie grouillait dans les ruelles et avec elle s’instaurait à sa manière la joie et le bonheur quant à une quiétude à venir. Etait-ce une réalité ou plutôt un simple intermède à des vies bien chargées ? Chacun était à même de faire sa propre idée quant à ce questionnement. Celle de la jeune femme osait croire, pour l’une des rares fois, à un instant de bonheur ou peut être simplement d’apaisement. Beaucoup oseraient prétendre à de la naïveté et pourtant, elle était certainement la plus à même de leur prouver le contraire. Elle, qui, savait pertinemment que malgré les bonnes augures, cette soirée serait à placer sous le signe de la cupidité de sa « mère ». Combien d’hommes chercherait-elle à attirer dans les mailles de ses filets ? Combien de ses filles auraient à travailler pour ainsi lui permettre une meilleure renommée ? Bien trop, selon les idéaux de Naïa dont la liberté ne cessait de l’attiser de plus en plus vers un chemin qui la plongeait tout droit vers la solitude. Un jour certain, elle y aurait droit. Elle pourrait vivre de son propre chef et tenir cette finalité qui lui avait donné des airs de promesses dans le passé. Rendre justice éveillait ses sens dès que l’occasion s’y prêtait, ce sentiment savait puiser dans ses appels les plus enfouis pour oser se lire fièrement sur ses traits angéliques. La courtisane ne perdait jamais la finalité de tout son travail et de toutes ses peines, jamais elle ne le pourrait alors que la conscience quant à des êtres fragiles, démunis, arrachés de leur berceau, devraient affronter le monde avec la plus grande injustice : celle de ne jamais connaître leur famille. Cette fin parviendrait à arriver à son terme un jour ou l’autre. Mais en attendant, la jeune femme suivait le mouvement qui la menait tout droit vers les grandes portes du palais des Forrest. Docile dans sa démarche, son regard restait rivé en direction du sol alors qu’elle continuait à gravir les quelques distances qui la séparaient de cette famille qui l’abritait depuis tant d’années. Son sourire ne se dissimulait pas derrière le masque de son arrogance, trop heureux de pouvoir retrouver la maîtresse qui la sauvait de nombreuses heures à satisfaire les plaisirs charnels des hommes. Néanmoins, cette expression faciale n’était pas le fruit de cette délivrance, elle dissimulait en réalité un plaisir tout autre, celui de pouvoir partager des instants de plus avec celui avec lequel elle se plaisait à rester. Leur complicité avait grandi depuis quelques lunes, et cette dernière leur apprenait à prévaloir mais surtout à apprendre les bienfaits d’une amitié à placer sous le signe de la confiance. Une sorte de relation visant à profiter de la simple présence de l’autre avait naquis dans une simplicité sans pareille, voire même déroutante pour Naïa. Elle qui pensait que les hommes ne désiraient entendre ses dires que pour leur susurrer les mots les plus doux pendant des ébats, voilà que ses préceptes avaient du apprendre à réorienter leurs significations vers autre chose. Une autre vision du monde s’offrait à elle, celle selon laquelle, sa parole était la même que celle d’une autre et ce qu’importe sa condition. Une vision où seul le Petit Prince avait sa place à ses côtés et pour laquelle elle serait prête à se battre pour la maintenir intacte. Ainsi donc, voilà comment Naïa, courtisane du bordel de la Tombe-Au-Roy avait pu rejoindre les appartements de la jeune Livia Forrest dans le but de l’apprêter au mieux pour cette soirée.

« La Tombe-Au-Roy n’aura jamais vu plus belle princesse que vous, ma dame. » commentait Naïa alors que ses mains tressaient avec le plus de délicatesse possible le haut de la tête de la jeune femme. Il lui semblait même voir un peu de rose sur ses joues au moment où elle l’admirait dans le miroir afin de prendre connaissance de son travail. Une autre perle glissa de ses doigts pour s’accrocher dans les cheveux de la jeune Forrest. Ce rituel dura encore quelques petites minutes de plus avant que la courtisane ne finisse par passer un ruban d’un blanc immaculé dans les cheveux de jais de sa maîtresse. Après quoi, elle s’occupa de la bonne réalisation de son maquillage tout en prenant soin de bien dessiner le trait de khol le long de ses paupières. Cette parure était bien là le signe distinctif des femmes de Dorne, qui savaient mêler noir et doré à la perfection. « Tous n’auront d’yeux que pour vous. » Son sourire se mêla avec celui de la jeune fille avant qu’elle se recule et qu’elle se mette à hocher de la tête en signe de révérence et également pour la prévenir de la fin de son travail. Bien sûr Livia s’admira pendant quelques secondes dans le miroir opaque, elle retoucha quelques unes de ses mèches avant de finalement lâcher un simple. « Merci Naïa, tu peux disposer. » La courtisane s’inclina d’une manière plus opportune à son rang et reculait de quelques pas pour ainsi quitter les appartements de la jeune dame. Ses pieds la guidèrent jusque vers les jardins prévus à la fête et déjà quelques invités discouraient ensemble. Profitant d’un temps d’accalmie avant la tempête, Naïa s’installa docilement au niveau de l’un des rebords d’une fontaine afin de retravailler la tresse qui tombait le long de son épaule. Son regard se perdit en direction du sol alors que son ouïe s’apprêtait à trouver, peut être, des discussions qui sauraient l’intéresser. D’ailleurs, l’heure n’était qu’au début de cette soirée et aucun Forrest n’était présent dans l’assistance. L’évocation même de cette idée fit relever le regard ambré de la jeune fille de manière à ce que sa mine curieuse n’en vienne à reconnaître les silhouettes de ses maîtres. Mais au lieu de cela, ce fut le regard de sa mère qu’elle croisa et cette dernière lui fit un signe de la main pour qu’elle la rejoigne. Un soupir releva la poitrine généreuse de Naïa avant qu’elle ne s’exécute et que des regards alléchaient commencent à se poser sur sa silhouette au moment où elle traversait l’espace pour rejoindre celle qui la demandait. « Je compte sur toi pour nous ramener de l’argent ce soir. » Le ton employé n’avait rien de sympathique, au contraire, il prévalait d’un ordre qu’elle avait intérêt à remplir. « Laisse-moi te regarder. » Ses mains la retournèrent d’une manière brutale avant de se déposer de part et d’autre de ses joues pour la scruter sous tous les détails. « Tu aurais pu au moins marquer tes yeux de noir ! Bon on va se contenter de ça, va là bas, tes sœurs sont dans les autres angles. Et ne t’avise pas d’ouvrir la bouche sans qu’on te le demande ! » La mâchoire de Naïa se marquait à mesure des paroles qu’elle entendait, ses yeux quant à eux s’assombrissaient, alors que ses poings se serraient. Seulement, elle avait conscience que si elle répondait, elle serait certainement renvoyée dans le bordel et ne pourrait pas voir son Petit Prince. Ne disant mot, la jeune fille se dirigea vers l’endroit qu’elle lui avait montré et déjà elle sentait les regards des hommes sur elle. Devait-elle réellement revêtir de ce masque ? Tant que Dickon Forrest ne se montrait pas, elle n’avait d’autre choix que de lancer des sourires de-ci de-là.

Les joies qui l’avaient habité jusqu’alors tendirent à s’évaporer à mesure que la nuit tombait. Tant est si bien qu’elle en venait à se demander s’il arriverait. Livia était descendue en compagnie de l’aîné et du père des Forrest, ne manquait que Dickon à l’appel et instinctivement Naïa songeait qu’il avait surement du prétendre à une maladie où à une volonté de repos pour échapper à cela. Elle le connaissait assez pour savoir qu’il détestait les soirées de ce genre, voilà pourquoi l’étonnement quant à cette excuse ne lui en serait pas aussi inattendu. « Qu’est-ce qui t’intrigues autant dans cet escalier ma jolie ? » Un jeune homme d’une vingtaine d’année la sortit de ses pensées lui permettant ainsi de détourner ses yeux de l’édifice en question pour le porter en sa direction. « Rien, je me demandais simplement quel genre de pièces se trouvaient en haut. » Un mensonge, néanmoins l’inconnu n’avait pas à connaître ses pensées secrètes, cela ne l’intéressait pas. La seule chose à même d’attiser son attention résidait dans le corps qu’il désirait et rien d’autre. Il s’adossait déjà à côté d’elle, d’une proximité bien révélatrice sur les intentions à venir. « Tu aimes l’or ? » Les yeux de ce pervers se perdaient déjà sur la poitrine de la courtisane alors que cette dernière répondait avec un sourire en coin. « Qui ne l’aime pas ? » « Perspicace. » Elle avait envie de relever ses yeux vers le ciel en signe de fatigue ou plutôt de pathétisme déroutant. Mais elle fut stoppée en plein élan au moment où son regard croisa à nouveau celui de sa mère qui lui donnait déjà l’impression de la menacer de coup de fouet. « Beaucoup le voient comme un défaut. » rétorqua t-elle en se redressant avant qu’il ne finisse par lui baver dessus. Elle sentit bien clairement la main qui longeait ses courbes et déjà Naïa se mit à serrer des dents et ses poings pour s’empêcher d’agir trop émotionnellement. Heureusement un mouvement obligea le garçon à se redresser et à mettre ses mains le long de son propre corps au moment où la jeune fille, elle, effectuait une nouvelle révérence. « Ma dame. » Ses yeux croisèrent ceux de Livia qui lui tendait déjà la main en comprenant l’enjeu de son apparition. « Viens avec moi, j’ai des choses à te dire. » La courtisane s’exécuta sans même lancer un regard en direction de l’imposteur. Toutes deux marchèrent quelques pas ensemble et lorsqu’elles furent assez éloignées, Naïa détourna son attention pour la porter en direction de Livia. « Il semblerait que je sois arrivée au bon moment. » Un rictus fier illuminait le visage de la jeune princesse du domaine. « Bien heureusement, oui. Je vous suis reconnaissante de ce geste. » Un petit rire vint à s’extirper d’entre les lèvres de Livia. « Ce n’est pas à moi que tu dois l’être mais plus à Dickon. » Le regard de Naïa se mit à se froncer alors que l’incompréhension naissait sur son visage. Dickon. Son absence l’avait marqué, si il était présent elle aurait du le remarquer. « Il l’a remarqué depuis le début. Apparemment, il te tournait autour depuis que tu es descendue de mes appartements. » Quoi ? Naïa se figea sur place alors que ses yeux questionnaient ceux de sa jeune maîtresse en quête de réponse. Etait-il en train de se moquer d’elle et jouer à cache-cache pour qu’ils ne se trouvent pas ? « Ou… ? » Livia se contenta de montrer à Naïa une direction dont elle s’empressa de guetter du regard dans l’espoir de le voir.
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Sois ma liberté.




Dickon savait qu'aujourd'hui ne serait pas une journée comme il aimait, des festivités étaient en préparation et ce genre de soirée n'était pas vraiment ce qu'il aimait. Au départ le jeune homme avait prévenu son père qu'il ne se sentait pas bien et qu'il ne pourrait donc pas participer à cette soirée mais bien sur comme il s'y attendait sa cousine Livia fit une apparition dans sa chambre en apprenant cette nouvelle. Restant assis sur son lit le jeune homme scrutait sa cousine qui avait le visage renfermé et qui restait droite comme un piqué pour essayer de l’impressionner. « Livia ne fait pas trainer les choses et dis moi tout de suite ce qui ne va pas. » Affichant son petit sourire taquin qu'il aimait tant le jeune homme passa une main dans ses cheveux attendant que Livia lui fasse ses critiques. « Dickon tu ne peux pas rester enfermé ici à chaque fois qu'une cérémonie à lieu, c'est très mal vu. » Dickon fit un léger geste des épaules pour montrer qu'il se fichait de ce que les gens pensaient de lui avant de s'allonger sur son lit pour montrer que cette discussion ne lui plaisait pas. « En tout cas une femme que tu aimes beaucoup sera là et pas dans le rôle que tu aimes. Alors si l'envie te prend de l'aider... » Et avant même de finir sa phrase Livia sortit de sa chambre en claquant la porte en bois derrière elle. Soupirant un bon coup le jeune homme jura tout seul avant de fermer les yeux pour réfléchir à ce qu'il devait faire. Il savait très bien de qui elle parlait en disant ça et l'abandonner dans ce genre de soirée était impossible aux yeux du Forrest. Il detestait Livia pour lui avoir balancé la vérité en pleine face et sans attendre le jeune homme se leva de son lit pour attraper un pantalon et une simple chemise blanche . Il allait aller à cette stupide récéption mais ce n'est pas pour autant qu'il allait faire un effort vestimentaire. Attrapant une dague le jeune homme la rangea avant de décider de descendre, il allait sûrement être en avance mais peu importe au moins personne ne le verrait entrer et il serait tranquille pour la soirée. Arrivant dans les jardins le jeune homme admira en silence la décoration des lieux et les gens qui y étaient déjà, bien sur il remarqua tout de suite les femmes qui travaillaient comme Naia et la maitresse qui restait droite et stoique fasse aux gens qui arrivaient. Essayant de concentrer son esprit sur quelque chose d'autre le jeune homme se posa contre un mur à l'ombre des lumières tout en posant son regard sur la personne pour qui il était là ce soir. Naia.

Elle était là sur le bord de la fontaine en train de refaire sa natte. Dickon aurait voulu aller la voir, lui parler comme il faisait d'habitude mais sa maitresse l'observait au loin sachant très bien qu'elle comptait sur Naia pour cette grande soirée qui s’annonçait. Dickon sentait la colère l'envahir en voyant cette femme observer et parler à Naia comme si elle était un objet mais il resta dans l'ombre tout en observant en silence ne voulant pas se montrer. Les gens arrivaient de plus en plus et le jeune homme lança un sourire à Livia qui était la seule jusque maintenant à l'avoir vu. Posant une main sur ses lèvres pour lui faire signe de garder le secret le jeune homme reposa son attention sur Naia qui était maintenant en pleine discussion avec un homme. Il serra doucement les poings pour contrôler la colère qui l'envahissait, il ne voulait rien montrer de ce qu'il ressentait étant donné que lui et Naia n'étaient que des partenaires, même si il sentait au fond de lui qu'il ressentait bien plus il gardera tout ça en lui pour le moment. Mais garder tout ça en lui ne veut pas dire la protéger quand même et au moment ou il vit les mains du jeune homme se poser sur le corps de Naia, Dickon fonça vers Livia l'attrapant par le bras pour lui parler à l'abri des oreilles indiscrète. « Si jamais tu ne va pas aidé Naia avec ce puceau, il risque d'y avoir un meurtre ce soir. » Ne quittant pas du regard les deux qui étaient un peu plus loin, il fut soulagé de voir que Livia ne posa même pas de question et parti en direction de Naia. Retournant doucement dans l'ombre du mur le jeune homme laissa un sourire rassurant se poser sur ses lèvres en voyant que l'homme ne la suivait pas. Il savait très bien que Livia ne tiendrait pas sa langue et qu'elle avouerait qu'il était là et que c'était lui qui avait envoyé sa cousine et en voyant le regard de son amie se poser sur lui Dickon lui fit un simple geste de la main suivit d'un sourire.

Décidant de sortir doucement de son ombre en voyant Livia abandonner Naia au milieu de cette soirée pour retourner parler avec des Nobles chiant à mourir, le jeune homme remarqua la maitresse de Naia s'approcher elle aussi. Accélerant le pas, le jeune homme sortit quelques pièces de sa poche avant de s'arrêter au côté de cette douce créature au même moment ou cette vipère s'arrêtait elle aussi devant elle. « Je suis désolé mais j'aurais voulu savoir si avec ces pièces je pouvais réserver cette charmante demoiselle pour la nuit entière ? » Tendant les quelques pièces qu'il avait dans la main le jeune homme n'attendit même pas une réponse sachant très bien qu'on ne pouvait rien refuser au Forrest, et passa un bras dans le dos de Naia pour l'amener loin de cette odieuse femme. S'arrêtant au milieu des convives, Dickon pouvait sentir le regard des gens se poser sur lui et sur cette femme qu'ils ne connaissaient pas mais plus rien ne pouvait le distraire de cette femme qui était à ses côtés. Attrapant deux verres, Dickon en tendit un à Naia avant de boire un coup dans le sien. S'approchant un peu plus d'elle, le jeune homme chuchota doucement à son oreille. « Si tu laisse à nouveau un homme te toucher comme ça je serais obligé de le tuer et de t'enfermer dans une chambre Naia. » Dickon savait très bien qu'il allait passer pour un jaloux en avouant ses intentions envers cet homme qui avait déposa ses mains sale sur cette femme mais plus rien ne comptait ce soir. Laissant son regard se poser sur des visages inconnu, Dickon reprit la parole sentant que quelque chose n'allait pas dans sa tête. Il y avait une sensation nouvelle qu'il n'aimait pas. Il était en colère et jaloux à la fois mais ne savait pas pourquoi. Il savait très bien que Naia n'était pas à lui et qu'elle était libre de faire ce qu'elle voulait c'est pour cela qu'il plongea son regard dans celui de cette sublime créature avant de continuer. « Je te laisse libre ce soir Naia, je ne vais pas te garder rien que pour moi alors que pleins d'hommes n'attendent qu'un regard de ta part. » Dickon n'arrivait pas à cacher le fait qu'il était jaloux fasse à tout ça et déposant un baiser sur sa joue, le jeune homme  tourna le dos pour s'éloigner d'elle et la laisser libre. Avant même qu'il puisse arriver aux escaliers le jeune homme sentit une main se poser sur son bras et en tournant le regard il remarqua une jeune femme qu'il ne connaissait pas lui adresser un sourire plus que compréhensible. Alors qu'elle se rapprocher un peu plus de son corps, dickon reculait petit à petit ne se sentant pas à l'aise. « Bonjour. Je vois dans votre regard que vous avez besoin de compagnie. » Dickon resta un instant la bouche à moitié ouverte sans savoir quoi répondre à cette femme qui était un peu trop direct à son goût. « Je... euh. »
© TITANIA
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La couleur des sentiments

An 298 lune 8 semaine 3
La soirée battait de son plein et avec elle les ivresses qui ne cessaient d’augmenter un peu plus les températures déjà élevées des lieux. Les jardins s’animaient à mesure que les lueurs flamboyantes léchaient certaines parties dénudées des corps de nombreuses personnes. La musique installait un rythme lancinant et d’autant plus enivrant, révélatrice de cette atmosphère dornienne que nombre de courtisans recherchaient. Tous s’adonnaient à cette étreinte d’une manière plus ou moins lascive et doucereuse, tous profitaient de la soirée et pourtant les flammes qui dansaient dans les perles noires du regard de la jeune femme n’exprimaient en rien de ce désir ardent. Colère, injustice, abnégation et indifférence illuminaient le regard envoutant de la courtisane de la maisonnée alors que son visage prêtait à offrir des sourires forcés à ceux qu’il fallait. La surveillance de sa Mère ne faisait qu’augmenter de plus belle ses ressentis au moment même où la tentation mêlait les gestes et les dires de ce garçon en mal d’amour. La plainte de Naïa restait silencieuse, pareille à l’avancée de la tempête sur les dunes brûlantes qui donnaient lieu à des alentours enivrants. Pourtant, elle était là, palpable pour les yeux les plus aguerris, puisant de sa force dans le cœur de la jeune femme alors que ses intentions premières persistaient quant à cette absence qui la marquait. Pouvait-elle agir autrement ? Si seulement l’ombre de sa présence s’était révélée sous ses yeux, Naïa en aurait prit le droit sans crainte. Malheureusement, elle ne pouvait, dans cet état, que supporter son mal en patience tant la surveillance était vive. Trop certainement, puisqu’il n’avait fallut qu’un léger regard sur le côté au moment où ses mains glissaient sur elle pour se confronter à ce regard perfide, avide de cupidité et réprobateur vis-à-vis de sa réticence. Naïa maudissait sa mère, rêvait en silence de la voir emporter dans son sommeil afin de peut être trouvé là sa liberté. Le serait-elle dans cette condition seulement ? Surement pas, une autre âme en proie aux bénéfices, prétendrait à cet héritage pour l’exploiter à son tour. Néanmoins l’espoir persistait envers et contre tout, et ce dernier puisait de ses ressources dans cette nouvelle relation qui avait su la guider jusqu’à cette place aujourd’hui. Le dégoût finit par s’installer confortablement sur ses traits à mesure que les élans de l’inconnu s’évertuaient à présenter une aventure qu’elle n’appréciait guère. Mais bien heureusement une aide adéquate finit par prouver de sa bienveillance à son égard. La sauvant par son passage, Livia finit par conduire Naïa vers un lieu plus sûr. Il s’agissait véritablement d’un espace dans lequel la luxure donnait l’impression d’une absence marquée. Le sourire lui revenait dans le même temps que les attentions et les manières beaucoup plus enclines à la sympathie adoptaient l’ensemble de son être. Pourtant le manque persistait. Naïa aurait cru que son sauveur se présenterait sous d’autres traits, ceux d’un homme dont la complicité ne faisait que grandir de jour en jour. L’avait-il abandonné ? Probablement devait-il s’adonner à un repos bien mérité, loin de cette agitation et surtout loin de cette désolation environnante. Une part d’elle osait lui admettre les raisons quant à cette opportunité alors qu’une autre part combattait pour essayer de se faire entendre. Le désespoir renaissait de ses cendres, avide de retrouver un visage connu et adoré, en vain. Jusqu’à ce que finalement, la surprise finit par s’immiscer dans cet espace. Les yeux noirs de la courtisane suivant l’index de sa maîtresse, son cœur au bord de sa gorge, sa chaleur se ravivant déjà alors qu’elle croisait enfin ses yeux bleus. Naïa hocha sa tête tout en lançant un sourire enclin à l’arrogance au moment où il lui donnait ce signe de main. Ainsi le Petit Prince s’était joué d’elle depuis le début et veillait à la surveiller. Une sorte de sentiment de fierté vint à se saisir d’elle, comme si cet intéressement à son égard lui prouvait de cette émotion qu’elle ne pouvait qualifier. La joie l’envahissait au mesure que les pas du jeune homme la rapprochait à elle, son sourire grandissait à ce rythme. L’émotion de ces retrouvailles la guidait pour quelques secondes ailleurs, dans un lieu où eux seuls existaient et où l’ensemble de ses méfiances s’évaporaient autour d’elle. Dickon, chevalier de la maison Forrest, arrivait à sa rencontre. « Quoi ? » demanda t-elle tout en fronçant ses sourcils et en inclinant sa tête sur le côté, signe de son incompréhension. Mais bientôt la réalité la rattrapa et lui assigna de prendre conscience qu’ils n’étaient pas seuls. Sa Mère était là et Dickon était en train de la payer pour obtenir les services de la courtisane pour la nuit. Maudite vipère aux intentions fourbes et mesquines. Naïa sentit à nouveau de la vigueur quant à cette colère silencieuse.

La main du Petit Prince dans son dos, la courtisane s’attacha à admirer la superbe de son profil dans le même temps de la suite du mouvement. Son sourire se ravivant dès l’instant où les pas s’arrêtèrent et leurs regards s’accrochèrent. L’intensité de ce bleu lui rappelait celui d’un ciel sans nuage, à même d’attiser la chaleur et les songes, ceux qu’il lui offrait par sa simple présence. A nouveau, Naïa ressentit l’intime conviction de leur solitude, délaissant l’ivresse, la musique, les brouhahas, les regards. Seul le Petit Prince était avec elle, et elle ne comptait pas le laisser partir. « Puisque ta cousine m’a rapporté les faits, merci Petit Prince. » Sa voix jouait déjà de ce ton à la fois arrogant tout en se voulant joueur. Un de ses sourcils s’arqua légèrement, désireux d’appuyer cette sincérité qu’elle lui affirmait. Néanmoins la curiosité piqua à vif ses intentions dès l’instant où une coupe se présentait à elle. Les doigts de la jeune femme vinrent effleurer ceux du jeune homme afin de la saisir et déjà le contact émis lui donnait l’impression d’une bouffée de chaleur exquise. Ses lèvres se trempèrent une instant dans le liquide aux allures boisées, accompagnant par ce biais, le souffle chaud qu’elle ressentait déjà au niveau de son oreille. Ainsi donc son Petit Prince était jaloux. Naïa en profita pour boire une nouvelle gorgée, perdue entre ce qu’elle ressentait réellement et ce qu’elle devrait ressentir. Les questions commençaient même à naître dans son esprit, pourtant elle chercha simplement à retrouver le regard du jeune homme dans le même temps que sa langue humidifiait ses lèvres. « La proposition me paraît tentante. » Bien sûr qu’elle l’était, surtout si elle impliquait la présence du jeune homme à ses côtés. Son regard se perdit pour quelques minutes de plus sur le visage de Dickon. Il la fuyait et elle ne comprenait que trop bien les raisons de ce comportement. Jalousie ou déception ? Finalement, une sorte de honte vint à s’immiscer dans son être au moment où tout ce qu’elle désirait était tout bonnement en train de lui échapper. Que se passait-il pour que finalement il la rejette de cette manière ? L’ombre revint à guetter son regard au moment où ses lèvres touchèrent sa joue. Son incompréhension n’en devenait que plus importante tant est si bien qu’elle ne parvint pas à le retenir alors qu’il s’agissait là de son désir. Sa main aurait-elle était suffisante pour stopper son bras ? Lorsqu’on connaissait Dickon Forrest, on était à même de savoir que rien ni personne ne pouvait le stopper dans ses intentions. La réponse s’infligeait à elle telle une claque invisible qu’elle aurait reçu en plein visage alors qu’elle ne pouvait que rester figée devant la silhouette du jeune homme qui s’éloignait. La courtisane serra son verre, désireuse de trouver une solution et vite. Jusqu’à ce qu’un regard par-dessus son épaule lui prouva qu’elle se battrait pour lui. Naïa finit son verre d’un trait et le déposa sur l’un des plateaux des servants qui passait par là. Son bras fut retenu une nouvelle fois. « Laissez-moi. » lâcha t-elle sur un ton menaçant avant de continuer son chemin pour finalement s’arrêter de manière nette devant une scène qu’elle n’aurait très certainement pas dû voir.

Son sang lui donna l’impression de faire un tour dans le même temps que son estomac remontait et se serrait face à cette vision. Ainsi il l’avait laissé pour en retrouver une autre. Elle, qui, pensait qu’il désirait simplement s’extirper de cette mascarade pour retrouver du calme, voilà qu’elle se confrontait devant un tableau qu’elle n’avait pas envisagé. Mais la stupeur ne fit qu’un bond de plus en avant au moment où Naïa reconnaissait les traits de l’une de ses sœurs. Son cœur se figeait, lui donnant l’impression de saigner et de la meurtrir à mesure que des images se mêlaient dans son esprit et lui laissait croire en des révélations mensongères. « Dickon ? » laissa t-elle échapper d’une façon bien audible de manière à couper ainsi cet instant de tendresse entre eux. Le regard de Naïa n’en demeurait que plus sombre alors qu’il restait planté sur lui et la laisser elle à l’endroit où elle se trouvait. « Naïa, Mère t’a déjà dit de rester là bas, ici c’est mon territoire. » Elle n’entendait rien, seules les réponses donnaient par le Petit Prince lui importaient à vrai dire. Elle se mit à déglutir, dégageant ainsi sa hargne et la laissant se déverser dans ses entrailles comme si le poison serait suffisant pour qu’elle n’en meure. Combien de temps s’était-il passé jusqu’à ce que quelque daigne bouger ? « Allez va t-en, dépêche toi où je lui rapporte et tu auras droit à des coups de fouet. » Cette fois la colère se transmit en direction de sa sœur et c’est en serrant sa mâchoire ainsi que ses poings qu’elle finit par se laisser faire. « Les coups de fouet seront moins douloureux que ça. » Elle était jalouse à son tour et le dévoilait bien mais après tout, il valait peut être mieux que ses yeux s’ouvrent maintenant que plus tard. Sans même daigner lancer un nouveau regard à Dickon, la jeune femme se retourna et serra un peu plus sa mâchoire pour tarir la boule qui naissait dans sa gorge. Il fallait qu’elle parte. Loin de cette fête, loin de ce jardin, loin de sa mère, mais surtout loin du Petit Prince.
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