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You Belong to me [Pv Maege]

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「 You belong to me
AN 299 LUNE 10 JOUR 6」

Norne & Maege
Le Rascasse avait du mal à y croire tant les événements en ce lieu semblaient prendre des proportions disproportionnées. À qui la faute ? La sienne forcément il venait de rendre cette assemblée plus nerveuse et hargneuse que jamais elle ne l'avait été auparavant. L'incompréhension des uns et l'interlocution des autres se profilaient alors que la position délicate du capitaine semblait vouée à se faire piétiner comme du chiendent. Tout s'accéléra subitement et prenait une tournure au combien affolante aux yeux de tous. Cette main levée, le ton et le timbre de cette voix qui venait de le sortir d'une impasse si prévisible et risquée, cette femme lui offrait l’opportunité de s'exprimer au delà des esgourdes mal placées et des regards jugeant trop attifement les apparences et appartenances d'un homme auquel on gravait en sa chair ennemi, traite, monstre, meurtrier. Il revint peu à peu à lui  ses yeux hagards s'étaient perdues au travers de cette vaste forêt de pins et d’innombrables sapins de conifères et autres formes boisées. Le froid pinçait les lèvres du Bonfrère et le vent giflait ses joues creuses avec une vivacité à laquelle il n'avait pas coutume. La clémence n'était pas à rechercher à travers ce climat au combien aussi austère si se n'est plus important ou équivalent aux Îles de Fers. La tanière de l'ours ne pouvait être appropriée aux questions, aux réponses et paroles échangées. Ici à travers cet épais manteau qu'offrait la robe des énormes troncs d'arbres et à l'abri des injures et de l'écorchement de nos intentions je me sentais bien plus serein et apte à à la discussion. J'avais perdu peu à peu de vue la mer qui me semblait plus vraie que jamais derrière moi alors que j'arpentais seul de mes bottes le sol noir de l'antre des ours plus dangereusement que jamais.

Je m'étais jusqu'ici tenu silencieusement derrière elle marchant à une cadence quelque peu aléatoire  ne sachant pas véritablement ou cela pouvait nous conduire. Son regard était transperçant, il crevait indéniablement le mien comme pour sonder au plus profond de moi une once de mauvaise foi ou de signe me rendant plus malingre et fourbe à ses yeux que ceux des siens. J'avais laissé Gysella et mes hommes derrière moi, qui sait ce qu'ils pouvaient bien penser de ce capitaine qui avait si fier allure pendant des années auparavant et qui n'était plus qu'une ombre de plus à être dévorée par la pénombre grandissante du Dieu-Noyé. Celui là même qui m'avait pourtant tant guidé, pendant de si nombreuses années. Mais impossible pour l'homme que j'étais de poursuivre ma route plus longuement sur celle d'une vie misérable et bornée à suivre les ordres au service d'un frère oisivement vautré dans cette forteresse de grès à contempler ce que j'avais toujours tant désiré. Cela m'avait rendu plus fort, plus important et estimé que lui par mon peuple et pourtant j'avais sombré dans la folie, maladivement jaloux de lui. Désormais j'étais l'obligée de cette mystérieuse et charismatique femme aussi dangereuse et froide qu'elle paraissait contrastée par cet épais manteau de fourrure qu'elle laissait glisser le long de son dos et arborant cet épais mur d'acier faisant office d'armure.  J'étais abasourdis par ce geste qu'elle m'offrait et pourtant je ne rêvais pas, elle avait décidée de se retirer pour converser assurément pour mieux me cerner et comprendre cette décision que je lançais telle un nom scandée et empreint de la haine d'une plèbe plus féroce et déterminée à me faire tomber.

Je m'arrêtais subitement mes mains endolories et douloureuses me faisaient souffrir et étirait mes lèvres si bien que j'en pestais et m'injuriais dans un murmure peine audible. Je frottais et manipulait mes phalanges avec rigueur pour tenter de les réchauffer. Mes yeux se focalisaient sur ces mains calleuses digne des pêcheurs, marins et autres sortes de navigateurs. J'en avais connu des misères, des péripéties, mais des virements de bords comme celui-ci seulement un seul en toute une vie. « Je vous remercie... » Déclarais-je alors que je restais à bonne distance de sa personne ne sachant véritablement pas si je pouvais l'approcher concrètement ou être sur mes gardes malgré tout ce que cela pouvait engendrer. Rien de pire finalement ne pouvait arriver désormais, ma fille était à l'abri je l’espérais et les paroles de cette femme si abrupte soit elle à mes yeux pouvaient être digne d'intérêt et de confiance. Après tout cela ferait bien longtemps maintenant que je ne serais plus en vie si cela n'avait pas été le cas. « Je suppose que j'ai réussis dans mon infortune à avoir votre attention finalement. » Terminais-je alors que j'avançais lentement vers celle-ci et la contemplant de mon regard humidifié par les morsures du froid et du vent.
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AN 299 LUNE 10 JOUR 6



Maege & Alysanne

Une forêt d'arbres noirs. C'était tout ce qu'aurait pu voir un étranger sur ces terres mordues par le froid, continuellement terrassées par le gel. Un ensemble de conifères aussi sombres et tordus les uns que les autres, un dédale d'ombres qui se détachaient de la brume qui restait prisonnière de leurs branches tantôt malingres, tantôt touffues. Mais Maege n'était pas une étrangère. Cinq décennies qu'elle arpentait ces montagnes sans relâche si bien qu'elle pourrait presque se targuer d'en connaitre chaque plante, chaque animal aussi.  Ces centenaires feuillus n'étaient pas seulement des silhouettes sombres qui se dressaient de part et d'autres de son chemin, c'étaient aussi -comme qui dirait- de vieux amis. C'était prêt de cet arbre au tronc crevé qu'elle avait vu Jorelle faire ses premiers pas. C'était sous les branches de cet autre, perché sur l'avancée rocheuse qui les surplombait, qu'elle avait fait installer des cibles pour Lyra. C'était sur ce rocher qu'elle avait brisé le cou d'un sauvageon qui avait voulu lui enlever son ainée. La pluie avait depuis longtemps effacer le sang, mais pas le souvenir. La nature autour d'elle lui rappelait sans cesse son passée. Les arbres frôlaient son visage. Ils tendaient leurs extrémités vers le sol comme autant de mains aux doigts fourchus. Tous hérissés de pointes. Sous la terre gelée, les squelettes des seigneurs oubliés lui chuchotaient des secrets.

Ses doigts épais jouaient sur la garde de sa masse. Tapotant, se resserrant puis se relâchant comme si elle ajustait constamment sa prise sur l'arme avant de porter un coup qu'elle espérait forcément fatal. La forêt n'avait pas tardé à se refermer derrière eux en frissonnant. Elle était seule. Seule avec lui. Ses pas lourds mais assurés par la confiance et l'habitude la guidaient toujours plus loin de la silhouette trapue de la forteresse. Son sang froid laissait son instinct choisir le chemin qu'ils empruntaient. Ils n'allaient nulle part.
Parfois, brusquement, son visage pâle et parcouru de cicatrices se tournait vers l'homme qui lui emboîtait le pas et dont la seule présence dans son dos lui rendait le goût du sang.  Fichus Stark! Une grimace tordit soudain sa bouche à ce juron silencieux qu'elle lançait aux Anciens Dieux. Que ne pouvaient-ils se contenter de laisser la nature choisir leurs ennemis plutôt que de contrefaire l'ordre naturel des choses. Comme bien souvent, il n'y avait eu que l'indéfectible loyauté qu'elle portait à ses suzerains pour brider l'Ourse, ou plutôt pour l’enchaîner. Ils marchèrent ainsi pendant plusieurs minutes dans un silence de plomb où ils se jaugèrent à tour de rôle, lui trop abasourdi et elle trop effarouchée par ce revirement de situation pour que l'un d'eux ne consenti à briser cette chape de mutisme trop rapidement. Sombre et immense, la Mormont était  parfaitement calme. Un calme sinistre et lugubre, impénétrable, à l'image des paysages rudes qui servirait d'écrin à leur étrange duo.
Enfin, elle entendit un craquement puis une absence de son qui lui indiquèrent qu'il s'était arrêté. Avançant encore d'un ou deux pas, elle finit pas planter lentement ses bottes dans un enchevêtrement de boue gelée, de mousse et de racines. Lui présentant toujours son dos, elle esquissa à peine un geste pour tourner la tête vers lui ou le regarder par dessus son épaule. Ses yeux gris et froid ne se posèrent finalement sur le fer né qu'aux premiers mots qu'il lui dit alors. Ses véritables premiers mots à son adresse. Il lui semblait que tous ceux qu'il avait prononcé jusqu'alors n'avait été qu'un jeu de dupe, une farce grotesque qui ne seyait guère à cet être qui paraissait aussi rude qu'elle l'était.
Ses remerciements glissèrent sur elle comme de l'eau sur un bloc de glace, immuable et fermé. Un bref frisson plissa ses paupières, accentuant les rides qui froissaient le coin de ses yeux. Il n'avait pas fini sa breve tirade que, déjà, le ton sec et mordant le Lady résonnait dans le sous bois.

"C'est bien tout ce que vous avez réussi à accomplir aujourd'hui." Cracha-t-elle d'un ton monocorde mais cassant. De cette réunion immonde et de ces termes qu'aucun des deux partis n'avaient voulu entendre on ne pouvait attribuer qu'un seul terme, et aucun ne saurait être mieux qualifié que celui d'échec. Un échec cuisant, pénible, et pourtant une point de soulagement semblait avoir secoué les adversaires millénaires, comme deux enfants soulagés de ne pas avoir à céder à la pression paternelle pour des réconciliations qui ne plaisaient ni à l'un ni à l'autre, les réunissant dans une joie éphémère et crispée.
La manière dont il s'approchait d'elle ne lui plaisait guère. Elle n'en montra rien. Quelque part elle avait l'impression qu'ils étaient deux chiens sauvages tentant de s'apprivoiser l'un l'autre et qu'il lui fallait lui laisser une marge de liberté, aussi ténue fut-elle malgré l'envie qu'elle pouvait avoir de l'envoyer valser dans les ronces. Elle le jaugeait de toute sa hauteur. Dans ce regard bleu océan qui exprimait chaque émotion et pourtant ne dévoilait rien, la brune dont les cheveux étaient poussés par le vent glacé tentait de déceler l'éclat que son instinct avait perçu avant sa raison. D'un ton rude, elle poursuivit.
"Vos cadeaux, votre lettre...Vous pensiez que l'on allait vous prendre dans nos bras. Que nous allions partager un bon diner autour d'une même table, heureux pour la vie. Mais non. ça ne marche pas comme ça. " Un court silence vint puis à nouveau une voix vibrante asséna la finalité pour clore ces quelques mots. "Jamais."
La tombée du soir, hâtée par l'Hiver qui avait déjà embrasser ces terres isolées, levait avec elle un vent froid et puissant qui frappait la cime des arbres comme une vague invisible, giflant leurs joue rosies et faisant perler des larmes dans leurs yeux. Le vent hurlait, et l'on eut dit un loup fantôme, grand comme une montagne.
Silencieuse et terrible, elle attendait. Comme elle l'attendait, cette réponse qui titillait sa curiosité si abrupte et pour laquelle elle ne formulerait pas la moindre question. Son attitude le faisait en lieu et place de sa voix qui aurait été trop facilement portée vers les menaces que lui inspirait le parfum salin que dégageait le rouquin. Qu'il lui expliqua, maintenant! Qu'il lui dise enfin ce qui devrait l'empécher de retourner là-bas en le trainant derrière elle, d'ouvrir son crâne devant sa petite blonde avant de laisser les pointes de sa masse goûter à la cervelle d'oiseau de cette dernière.
La silhouette épaisse et haute de la Mormont ne bougeait plus, ni n brisa le silence qui s'était de nouveau installé entre eux. Elle avait une question, et mille à la fois, pour cet homme étrange. Un ennemi encore. Un monstre craché par les îles. Un monstre comme elle en avait occis des dizaines. Nulle autre arme que sa masse connaissait mieux le gout du sang de cette race. Mais quelque chose l'empêchait d'abattre la créature surgie des fonds marins, des ces abysses qui avaient englouti tant des siens et qui avaient failli emporter sa fille. La bête avait les yeux d'un homme.


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AN 299 LUNE 10 JOUR 6」

Norne & Maege
Froide et douce à la fois ses yeux reflétant la vie d'une guerrière sans pitié face à ses ennemis et pourtant miséricorde fut son geste envers ce que je représentais, une menace pour son Île. Car il n'y avait rien d'autres pour elle qu'une destinée se vouant corps et âme à la défense de cette terre qui fut la sienne durant des décennies. Mes yeux se suspendaient à ses lèvres scandant une amère gratitude camouflée et cachée derrière d’innombrables barrières que l'on ne pouvait pas transgressée. La femme et la mère aussi féroce louve protégeant ses petits qu'un ours à la force tranquille attendant et hibernant de façon solitaire dans le creux d'une caverne endormi. Nous étions comme chien et loup, similaire en apparence humaine et pourtant très différents dans nos façons d'agir et de concevoir le monde que nous voulions tous les deux conquérir. À ma manière j'avais tourné mon regard sur ces innombrables voûtes s'extirpant de la terre et du sable, à ma façon j'allais prendre part à cet épais manteau fait de chair, de poils se mêlant au brouillard. Pour l'heure je devais apporter les réponses qui nous avaient conduits tout les deux ici. Sacrée était cette terre, ancestrale et légendaire elle incarnait dans chaque carré de terre, en chaque bruissement d'air, dans chaque être naissant et mourant pour elle.

La lucidité dont je devais faire preuve désormais était primordiale si elle n'était vitale plutôt que nécessaire. Je savais pertinemment qu'il n'y avait pas de retour en arrière, je l'acceptais et devais m'y plier, y faire face. Les apparences aussi médiocres soient-elles ne me faisait aucunement en démordre bien au contraire c'était l'unique chance qu'il me restait pour accomplir et sortir du sillage de mes pères. Sous le regard de leurs dieux j'étais jugé et le mien devait convulser de rage et de colère attendant que mes pas me mènent trop près d'une berge. Me tirer de ses longues et visqueuses tentacules noires pour me voir sombrer au fin fond des abysses et du royaume noyé ou aucune lumière aussi infime soit-elle subsiste. Mes yeux se plissaient face au vent auquel je commençais seulement à m'accoutumer écoutant par la même occasion les mots et syllabes se décrochant d'entre ses dents et de cette mâchoire carnassière et acérée que l'on employait aisément presque aussi bien qu'une lame sur un champ de bataille. L’humidité se mêlait à ce froid mordant auquel mes membres n'avait pas coutume d'être aussi exposés. La forêt apportait en cette occasion une forme réconfortante et soulageant d'abri naturel dans lequel je m'enfonçais instinctivement auprès de cette lord aux allures bourrues. Je présentais au fond qu'il ne s'agissait que d'une façade à laquelle je serais confronté chaque seconde, chaque instant que je partagerais auprès de sa personne. Cette Île portait en elle des allures mystiques à laquelle la magie elle même semblait opérée sur cette force d'esprit et de caractère. Ce que j'avais entendu, vu et aperçu auprès des personnes de cette maison arborant un ours noir sur champ de bois vert. « Pour tout vous dire je n'en espérais rien, je n'ai fais qu'accompagner mon geste en sachant pertinemment que nous serions perçu comme les pires raclures ayant vécu en ce monde. » Déclarais-je essuyant du revers de mon index l'eau ruisselant de mon nez. « Aurait-il pu en être autrement ? Je ne pense pas. » Poursuivais-je étant d'accord avec les propos que portait Maege à mon égard et à ce que nous incarnions à ses yeux. Des monstres sanguinaires saccageant, pillant et détruisant tous sur leurs passages. La cruauté avait été forgée par nos pères et me voilà à m'en détourner préférant la rédemption et le repentir d'une certaine manière.

Les sentiers de la perdition me rendait à la fois fou et cruel, avide et égoïste. Faire le choix d'une destruction, d'une image que l'on incarne et à laquelle on croit un temps pour finir par se détester et à sangloter le venin d'un serpent si profondément ancrée en soit qu'il paraît plus simple d'en finir que de continuer et de poursuivre son chemin. Vivre, c'est bien le seul désir qu'il me restait aujourd'hui avec cette volonté de paix qui allait se tenir peut être encore quelques temps. L'instabilité des fers-nés et la bougeotte dont ils font preuve allait sans doute les rattraper tôt ou tard. « Ce que j'ai déclaré est vraie... La mer, l'océan, le Dieu-Noyé... Ce chemin qui guide mon peuple n'est plus le mien depuis des années... » Lançais-je alors que mes pupilles taisait avec violence cette douloureuse affliction qui rongeait les quelques remords et doutes se dissipant au contact de ceux de la dame de l'Île aux Ours. « Y'a t-il un quelconque moyen de vous le prouver ? » Terminais-je laissant ma bouche entrouverte et gercée respirer l'air froid et brûlant du vent glacé.
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AN 299 LUNE 10 JOUR 6



Maege & Alysanne


La brume blanche se faufilait entre les troncs centenaires, glissant sur le vent glacé, curieuse  de l'échange inconvenant qui se déroulait sur ces terres noires. Silencieuse et attentive, l'île les écoutait. Maege en était convaincue, alors que sur sa nuque ses cheveux se hérissaient dessous l'épaisse fourrure cendrée. Le sang de ses ancêtres lançait dans son bras des fourmillements familiers et chaque seconde qui passait chuchotait à son oreille que des millénaires de guerres sanglantes avaient mené à cet instant précis, à ces deux silhouettes figées dans le froid qui se contemplaient à l'ombre des grands arbres. Ces mêmes murmures frissonnèrent de plus belle, appuyant en choeur l'auto flagellation du guerrier aux cheveux de cuivre.  "Les pires raclures ayant vécu en ce monde". Oui. Cela ne faisait aucun doute. Chaque parcelle de l'île, chaque homme, chaque chanson, chaque livre qui existait le clamait. Les machoires crispées de l'Ourse l'auraient volontiers hurler si elle avait été la bête sauvage qu'on imaginait avec plaisir lorsque l'on prononçait le nom de Mormont. Il serait si facile de se saisir de la hache qui flanquait l'ennemi, et de le jeter dans le vide, dans ce ravin qui jouxtait le chemin tortueux où les racines qui crevaient la terre étaient autant de pièges pour celui dont les pieds étaient accommodés du plancher lisse de son navire. Un souffle profond s'échappa d'entre ses lèvres pincées d'une cicatrice, grave et caverneux, comme la respiration d'un ours qui renâcle. Sa main se resserra davantage autour de la garde de son arme.

"Deux."Son ton était sculpté d'accents impitoyables et accusateurs. Elle releva son menton, jaugeant le rouquin en lui offrant un visage ceint d'une expression qui ne reflétait que la plus totale inflexibilité."Vous avez posé deux questions depuis que nous sommes seuls." Cracha-t-elle d'une voix dure. La brune, dont la grande silhouette demeurait impassible, ajouta ensuite un grognement bourru:"Je n'ai pas besoin que l'on me pose des questions. "Non, les questions la fatiguaient, comme il en allait pour tous les esprits taillés par une existence rude et sauvage et qui n'offrait guère le loisir de se laisser aller à la réflexion. Il n'y avait dans son monde que deux préceptes: Agir, et avancer. J'ai besoin d'un homme qui a les réponses. La lueur intriguée qui perçait la glace de son regard trahissait sans doute cette pensée qu'elle garda muette. Presque inconsciemment, elle s'avança à son tour vers lui, confrontant de plus prêt ce regard perçant au bleu étincelant. Le parfum du froid et des épineux autour d'eux n'arrivait pas à masquer à son flair de mère l'odeur des embruns qui imprégnaient encore ses vêtements.

Mais voilà qu'il lui affirmait à nouveau sa volonté de se décharger du fardeau de son passé. Abandonner son dieu, sa patrie, sa vie. Tant de Lords auraient souri devant cet homme qui écharpait sous ses yeux tout ce que le Dieu noyé lui avait donné comme orgueil et comme fierté d'homme...Presque un enfant qui demanderait une faveur. Certains auraient sans doute préféré soutirer un tel aveu devant une foule de témoin, pour que le spectacle fut total. Il en allait autrement pour la Lady qui tenait sa masse hérissée de pointes. Car elle savait tout ce que cela coûtait au fils des îles de fer que de s'incliner ainsi, non pas dans une pirouette convenue pour échapper au jugement de ceux qui auraient pu assister à cette triste scène, mais dans une décision intime qui le laissait  face à sa conscience. Seul.
Sa dignité ainsi sacrifiée, l'usage aurait sans doute voulu qu'elle lui demanda de la matérialiser par une génuflexion. C'était la manière des contrées vertes du Sud, de céder si aisément à la flatterie sous le masque de la miséricorde pour une satisfaction fugace. Hors, rien ne lui en inspirait l'envie. Dans son esprit, une autre idée commençait à prendre forme, sombre et sauvage. A nouveau, ses pas la rapprochèrent du Bonfrère, dévorant la distance somme toute relative qui les séparait encore. Elle marcha jusqu'à pouvoir sentir l'odeur salée de sa peau et de son souffle.
Maege n'était  pas l'être le plus sage, ni l'esprit le pus affûté que l'on put trouver sur ces côtes. Dacey était plus finaude qu'elle ne le serait jamais, et la curiosité de Jorelle la mènerait sans doute vers des connaissances qui lui échapperaient toujours. La diplomatie de Jorah surpassait la sienne, la subtilité de Lyra était tout à fait hors de portée tout comme la faculté d'Alysane à garder des secrets. Même la petite Lyanna, qui avait pourtant hérité de l'inflexibilité maternelle, était capable de nuances dont elle n'imaginerait jamais pouvoir user. Cependant, il était un trait qui ne la trompait jamais. Son instinct. Cet homme disait la vérité. Ses yeux grisâtres pouvaient deviner le désir profond qui logeait dans l'esprit mystérieux du marin. Une assurance qu'aucun mot n'aurait jamais pu lui donner, mais que lui révéla l'éclat pénétrant de ce regard aussi farouche que le sien.

Mais elle ne voulait pas qu'il se coucha plus bas que terre. Elle ne voulait ni promesse, ni soumission. Si il devait jamais demeurer à ses côtés-ainsi qu'il semblait le souhaiter si fort- elle n'aurait que faire d'un fer-né aussi malléable et conciliant que l'argile après la pluie. Un homme couché ne pouvait, sur ses terres gouvernées par le dieu cruel de l'Hiver, que mourir. Le voir ramper ne l’intéressait guère.  Mais était-il capable de se tenir debout pour cet idéal qu'il recherchait si farouchement? Sa main gauche surgit lentement de sous la cape de fourrure qui retombait de ses larges épaules, et sa paume se tendit vers le fer-né, ouverte vers le ciel sombre de la saison blanche.
"La hache." demanda-t-elle d'un ton sévère. La voix de l'ourse était sombre et menaçante, elle grondait comme le fleuve faisait rouler les galets. Ses intentions, bien qu'opaques, ne laissaient rien présager de bienveillant pour l'homme qui lui faisait face. Oh, il n'avait pas besoin de lui prouver qu'il était sincère. Elle le savait. Ce qui l’intéressait désormais, était de lui prouver que sa volonté n'était pas assez forte, qu'il se leurrait. Maege en était persuadée: elle briserait son rêve.


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AN 299 LUNE 10 JOUR 6」

Norne & Maege
De son regard qui me toisait je ne pouvais retenir qu'un souffle hardant brûlant mes poumons au contact de l'air. Les actes et les paroles devaient se faire à l'idée qu'une telle cohabitation se face dans un silence digne d'un cimetière visité par les âmes tourmentés et solitaires d'un monceau de cadavres formant un petit lopin de terre par delà la brume et cette fine pellicule d'eau servant d'atmosphère autour de leurs rencontre. Que dire, quoi faire ne pas agir ou bien s'investir et pousser ses actions au delà du raisonnable. Il n'était pas homme à se modérer, la tempérance n'avait jamais été un point fort pour ce rascasse des mers. Il n'en avait jamais été question il en était même hors de question pour lui d'envisager courber l’échine devant une force au combien supérieur pouvait elle être en sa présence. Le temps avait eut raison de cet esprit aiguisé, de cette volonté si acharner à en faire trembler les continents d'une haine viscérale s'extirpant d'entre ses tripes, ses entrailles et ses dents. La parole n'avait qu'un visage apaisant d'une rédemption salvatrice à laquelle il se donnait corps et âme volontiers auprès du visage fermé mais empreint d'une lumière éclatante de cette femme guerrière et mère d'une famille aussi froide que légendaire. Quand le vent brisa l'écho des pins et du froissement de l'écorce faisant jaillir la résine de ceux-ci je retenais à mon esprit ces quelques mots qu'elle m'offrait simplement et clairement. Aucune réaction, aucune leçon à tirer de cette entrevue si se n'est obtenir pour l'heure une réponse à nos deux conditions. Le passé avait décidé de faire de nous des ennemis quasi naturel mais à mes yeux je n’appartenais depuis bien longtemps plus à aucune des deux factions qui avaient été si longtemps en conflit.

Elle s'avançait me faisant face ses yeux éclairant et transperçant mon esprit. Elle semblait lire à travers moi, un livre sans couverture, sans charnière pour lui résister ou se désister. J'avais cette partie de moi, cette part en moi qui s'injuriait et qui pourtant ne prenait pas le pas sur mes actes, sur mon immobilisme et ce mutisme. Ce que j'avouais, cette confession que j'avais entamé devant bon nombre d'entre eux c'était poursuivit ici à l'abri des regards indiscrets, haineux et belliqueux que me portaient ces yeux assassins, meurtris et dégoûtés. Sa main tendue me faisait prendre conscience de ce qu'elle cherchait à faire, accomplir ou briser et détruire ? Je ne réagissais pas sur l'instant. L'immédiat n'était qu'une fraction de seconde qui s'écoulait dans les limbes de mon esprit. Pourtant le temps ruisselait et passait si bien que je devais prendre une décision. Mes yeux s'abaissèrent observant la hache que je gardais solidement attaché à mon ceinturon. Qu'avait elle en tête ? Que pouvais-je faire à part obéir ? Me soumettre d'une certaine manière ? Je ne laissais pas de place au doute ruminant et rétractant ma mâchoire à en détruire mes dernières lueurs d'espoir. Ma main droite subtilisa la hache que je fixais un instant mon visage empreint à la colère grondante et bouillonnant dans mes veines. Je ravalais le peu de salive voulant déjà s'extirper de cette bouche acérée et si acerbe qu'elle en balbutiait certainement des mots inaudible de tous et de ma propre personne. Je remettais en main mon destin dans cet acte délibéré sans savoir avec certitude ce qui pouvait bien se produire de bon ou de mauvais. Quelque chose pourtant me disait que se ne serait pas de bonne augure de me détourner ou de fuir le regard qu'elle me désignait alors je relevais mon faciès inexpressif. Je tendais la hache ma main ne se résignant que quelques secondes plus tard à lâcher prise. « Et maintenant ? » Déclarais-je dans un murmure à son encontre tout en redoutant malgré tout la réponse.

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