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I'm yours milady | Rose

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Lune 8, semaine 2

Il frottait ses mains frénétiquement, comme si le sang les avait imprégnées pour de longues années. Sorrel sentait encore le glapissement de la servante alors qu'il entourait sa gorge et qu'il voyait ses yeux se révulser au moment même où il plantait une dague dans sa poitrine. Il s'était haï, un peu plus, comme à chaque fois qu'il obéissait sans le vouloir aux ordres de sa soeur. Voilà longtemps qu'il aurait dû dire la vérité à tous mais, alors qu'il refusait de se l'avouer, la peur avait été remplacée par autre chose. Quelque chose qu'il ne parvenait à comprendre, contre nature, dangereux et douloureux. Rosemary était sa soeur et son pire cauchemar, rien d'autre. Et il méritait des gifles à chaque fois qu'il voyait autre chose dans le corps qui venait parfois se blottir contre le sien. Il n'était qu'un homme de main, lui empli d'une liberté qu'il avait perdu dans une salle sombre de Hautjardin. Ce lieu qu'on lui avait dit enchanteur et merveilleux était devenu le souvenir d'une chute mortelle.

Mais voilà qu'il s'y rendait à nouveau, le regard sombre, dans le plus grand silence. Il avait plu, pour ne rien arranger et Sorrel avait vu ses vêtements s’imprégner d'eau bien trop vite. Hautjardin n'était plus que l'ombre de lui-même. La si belle ville avait perdu ses plus belles roses et son statu. Mais l'Orme ne s'en formalisa pas et il offrit son cheval à un palfrenier avant de prendre la direction de la chambre de sa soeur. Qu'il soit trempé ne changerait rien, le plus vite il l'aurait vu, le plus vite il pourrait fuir très loin.

Voilà longtemps qu'il ne se perdait plus dans les couloirs de Hautjardin. Il détailla l'extérieur qui semblait si sombre. La pluie n'arrangeait rien mais surtout, il manquait les plus belles roses. Le coeur de Sorrel se sera. Il aimait bien autrefois les jeunes chevalier Tyrell. Mais ils avaient tous disparu, ils étaient tous morts dans des souvenirs qu'il ne reverrait jamais. Loras n'avait jamais été proche de lui. Mais Garlan... Si le jeune Orme suivait les Hightower, il n'en demeurait pas moins septique. Changer le nom du suzerain juste pour les beaux yeux d'une reine voilà qui étonnait le brun. Encore plus que les biefois n'aient eu aucune réaction.

Ses pensées filaient et Sorrel fini par arriver devant la porte des appartements de sa soeur. Il inspira, lentement, tentant de remettre de l'ordre dans ses idées. Il ne devait se laisser embobiner par Rosemary. puis il frappa, retenant son souffle. Quelle nouvelle machination passerait aujourd'hui dans l'esprit de la belle Orme ?
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From his lips, not words alone pleased her.

semaine 2, lune 8, an 300 - Hautjardin
Sorrel - Rosemary

Dans ses appartements, loin des regards de la cour, le jeu des apparences ne comptait plus vraiment et elle profitait de ce cours répit. Alors que l'eau du ciel s'abattait sur l'ancienne capitale, elle s'était défait de ses beaux atours avec l'aide d'une servante, qu'elle avait congédié sitôt son travail terminé. Assise devant le miroir dans une simple chemise de corps diaphane, elle avait enlevé les ornements et les épingles qui retenaient sa longue chevelure en une coiffure compliquée, ses boucles lâches retombant une à une dans son dos et sur ses épaules. Lentement elle les avait brossé, les yeux posés sur les gouttes qui tombaient sur les jardins et les ombres qui pesaient au dessus de Hautjardin, réelles ou immatérielles. Bien sûr il y avait une lueur d'espoir, la première depuis des lunes, mais ce n'était pas encore suffisant et beaucoup restait à faire avant que tout puisse redevenir comme avant, que les Roses reviennent au milieu des parterres qui les avaient vus grandir, que le Bief soit à nouveau à ceux à qui il appartenait réellement. Reposant finalement la brosse, elle se servit une coupe de vin, de La Treille évidemment, la portant à ses lèvres délicates avec un discret soupir. Placer les bons pions aux bons endroits prenait du temps, se débarrasser de ceux en face aussi, mais au moins les choses avançaient, petit à petit. Bientôt elle pourrait porter un coup à celle qui avait cru pouvoir faire ce qu'elle voulait dans la contrée fleurie, ce n'était pas grand chose en apparence mais ça aiderait pour la suite. Une nouvelle gorgée de vin et elle sortit la lettre qu'elle avait reçu quelques jours plus tôt, la relisant à nouveau, sa gorge se serrant devant l'écriture familière et les mots sur le parchemin. Elle n'avait pas encore répondu, hésitant sur les nouvelles à donner, sur ce qu'elle pourrait répondre à certaines interrogations, mais ça viendrait, et bientôt le reste suivrait. Des coups à la porte se firent entendre et elle dissimula la lettre avant de passer une longue robe de chambre aux motifs fleuris. Ouvrant la porte, elle eut un sourire furtif en voyant le beau visage de Sorrel et se décala pour le laisser entrer, refermant juste derrière lui pour s'appuyer sur le bois.

Son regard suivit la grande stature de son aîné, en appréciant la musculature toute masculine qu'on devinait malgré ses vêtements, sachant les courbes et les déliés qui se cachaient sous le tissu humide, la puissance de ces bras qui l'étreignaient parfois et qui pourraient un jour se retourner contre elle si elle ne faisait pas attention. Mais pour le moment il lui était toujours dévoué, par obligation plus que par choix, sachant la menace qui planait toujours si jamais il décidait de se rebeller. Peu importe le temps passé ou leurs actions depuis, la vérité - du moins celle qui l'arrangeait - était dangereuse pour le chevalier, elle n'hésiterait pas à s'en servir si nécessaire et il le savait. Il la haïssait pour ça, elle l'avait vu de nombreuses fois dans ses yeux, tout comme il lui arrivait d'y voir autre chose. C'est fait? Sa voix était restée basse, presque un murmure, pour ne pas troubler plus que nécessaire le silence qui régnait dans la pièce. Elle se doutait de la réponse, il ne serait pas là sinon, mais elle voulait l'entendre le dire, même s'il n'avait certainement aucune idée de la portée réelle de ce qu'il avait fait. Juste une servante dont il fallait se débarrasser, rien d'autre, et il n'avait pas besoin d'en savoir plus. Ce qu'il ignorait ne pouvait pas le blesser, encore moins remuer la rancœur brûlante qu'il avait à son égard. Elle fit les quelques pas qui les séparait, sa main légère frôlant celle de l'héritier des Orme alors qu'elle passait à côté de lui, pour lui faire face, un sourire un peu plus franc sur les lèvres. Merci. Ses doigts s'élevèrent, glissant sur la joue légèrement mouillée de son frère pour dégager une mèche de cheveux qui s'y était collée, admirant ce beau visage qui l'avait séduite la première fois qu'elle l'avait vu. Son frère aîné, son beau chevalier, son premier, son pion, et bien plus encore, malgré le jeu dangereux qu'elle jouait avec lui. Pour lui aussi parfois, mais ça non plus il ne le savait pas et elle ne comptait pas le lui dire. Une dernière caresse, à peine un frôlement, sur sa joue et elle s'éloigna, se défaisant de la robe de chambre qu'elle laissa glisser au sol. Si elle avait beaucoup de secrets pour lui, son corps n'en était plus un et elle ne voyait pas l'intérêt de conserver ce vêtement inutile lorsqu'elle était dans ses appartements.

Reprenant la carafe de vin, elle en versa une nouvelle coupe et revint près de son frère, la lui plaçant dans les mains tandis que les siennes volaient pour défaire le vêtement trempé qu'il portait. Je sais que tu n'aimes pas ce que je te fais faire... Sa voix était restée basse, son regard un moment fixé sur les boutons qu'elle défaisait lentement pour finalement le relever et plonger dans celui de son aîné, ce bleu si pur qui faisait fondre plus d'une demoiselle à la cour et qui ne la laissait jamais indifférente, peu importe l'émotion qui l'illuminait. J'aimerais ne pas avoir à te demander ça, crois-moi. Le sourire qu'elle arborait jusque là se fana légèrement, ses mouvements se suspendant le temps d'une respiration avant de reprendre, écartant les pans du vêtement pour dévoiler son torse et poser une main délicate sur sa peau, ses yeux à nouveau baissés. Un jour ça s'arrêtera, je te le promets. Un jour, peut-être dans quelques lunes, peut-être plusieurs années, le temps qu'il faudrait pour qu'elle ait ce qu'elle désire. J'aurais aimé que les choses soient différentes... Mais elles ne l'étaient pas, et elle agissait en conséquence. Abattre tous les obstacles qui se dressaient entre elle et ses objectifs n'était pas toujours simple, et elle avait appris à utiliser chaque arme à sa disposition, grâce à lui parfois. Ce qu'elle venait de dire était peut-être sincère, peut-être était-elle réellement désolée que leur relation soit ainsi, comme il pouvait s'agir d'une nouvelle manipulation pour abaisser légèrement les défenses de son frère, ou lui faire oublier sa haine à son encontre l'espace de quelques instants, la vérité n'avait pas d'importance, seul le résultat comptait. Elle avait beau ressentir un peu plus que cet amour fraternel qu'ils affichaient aux yeux de tous, elle n'oubliait pas qu'il était aussi une menace potentielle pour son image et sa place à la cour, comme il était son outil pour se débarrasser d'éléments gênants. À nouveau elle releva le visage vers celui de Sorrel, admirant la perfection de ses traits. Reste un peu s'il te plait, je préfère quand tu es près de moi.