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We are all special cases | ft. Rosemary

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An 300. Lune 8. Semaine 3.
And once the storm is over, you won’t remember how you made it through, how you managed to survive. You won’t even be sure, whether the storm is really over. But one thing is certain. When you come out of the storm, you won’t be the same person who walked in. That’s what this storm’s all about.

Le ciel bleu clair s'ouvrait au-dessus de lui comme une infinité qui, lorsqu'il levait le regard en l'air, semblait l'absorber, trop grande pour qu'il puisse la saisir dans sa totalité. Plus il s'approchait de Hautjardin, plus il se sentait vibrer émotionnellement. Il devait se retenir pour ne pas galoper jusqu'à chez lui, pour ne pas foutre en l'air tout ce qu'il était en train d'entreprendre. Une boule au creux de la gorge, ses yeux vifs détaillaient chaque forme, chaque couleur, chaque texture, qui s'offrait à lui. Le temps ne pressait pas, même qu'il semblait sans fin devant lui. Ce n'était cependant pas ce qu'avaient pensé les hommes de sa petite escorte, trop impatients pour lui – sa propre impatience ne l'embêtait cependant pas. Insupportant leurs reproches, il les avait envoyés promener, affirmant qu'il viendrait les rejoindre à l'auberge où il les avait quittés. Seul devant cette esthétique qui le prenait au cœur, il se sentait minuscule. Les jardins des Orme n'avaient rien de la splendeur de ceux de Hautjardin, aux yeux de Loras, mais ils avaient la vertu de lui rappeler son chez lui, tout ce qui lui manquait ; le réconfort du parfum des fleurs, le soleil s'éclatant contre les roses dorées typiques du Bief. Une boule au creux de la gorge, il voulait rentrer chez lui. Serrer sa mère dans ses bras et regarder son frère sans savoir ce qu'il devrait lui dire, espérer voir sa sœur surgir au tournant d'un couloir même s'il savait très bien qu'elle n'était pas à la maison.  Retrouver sa chambre et ses souvenirs, sa fenêtre qui donnait sur l'immensité qui s'offrait aux Tyrell.  Vouloir n'avait jamais été synonyme de pouvoir. En ce moment, le fief des Orme était le plus près qu'il ne pouvait être d'Hautjardin. Et ce, jusqu'à ce que cette chose qui avait été donnée à son frère par cette salope de reine disparaisse enfin de leurs terres trop pures pour elle.

Crachant sa lumière jaune pâle, le soleil de l'après-midi rendait presque invisible tous les petits détails du jardin. Les parterres de fleurs et les buissons taillés minutieusement, des attentions dignes de sa propre maison, restaient reconnaissables à ses prunelles, mais il fut déçu de ne pouvoir boire les couleurs et les minuscules détails des fleurs frétillantes sous la brise subtile sans devoir plisser les yeux. Il avait laissé son cheval à l'écurie, se débarrassant d'un ennui qui ne faisait que s'amplifier. Loin de détester voyager à dos d'étalon, la proximité de ses déplacements lui avaient donné envie de se déplacer à nouveau sur ses deux pieds. Plus il s'approchait de Hautjardin, plus le voyage devenait risqué. Si à Froide-Douve et dans ses environs on ne le reconnaissait pas tant que ça, une fois à proximité de son chez lui il avait commencé à capter des regards qui avouaient savoir qui il était. Le jeune homme ne savait pas s'il devait s'en inquiéter, mais avoir conscience que les gens agglutinés à proximité de Hautjardin n'étaient pas entièrement défavorables aux Tyrell le rassurait vaguement. Ce n'était pas pour autant qu'il se risquerait à y retourner d'ici tôt. Omis la Staunton, le retour de Loras sur les anciennes terres suzeraines qu'étaient son chez lui ne passerait pas du tout sous silence et c'était dangereux, ça allait de soi. Le pied sur la terre des Orme, il savait qu'il se trouvait en présence d'une population qui ne lui porterait pas préjudice. C'était principalement pour ça qu'il avait laissé de côté les habits déplorables dans lesquels il s'était présenté à Froide-Douve pour les remplacer par de fins tissus détaillés qui lui allaient comme un gant. Il n'était pas du genre à se soucier de ce genre de détails, mais avant de quitter La Treille, il avait jugé nécessaire de faire bonne figure chez Rosemary et, donc, déterminé que les habits importaient. Machinalement, il passa une main rapide sur le tissu de sa manche gauche, s'assurant qu'elle ne laissait pas paraître sa brûlure sur son avant bras.

Le bâtiment devant ses yeux n'avait rien d'extravaguant, mais il n'en restait pas moins magnifique. Plus sobre qu'Hautjardin, mais plus délicat que toutes les forteresses et les châteaux de pierres que l'on trouvait dans le nord du Bief ou sur le pas de la frontière avec l'Orage. Il satisfaisait le regard de Loras qui s'arrêta pas trop loin de l'homme qui gardait la place. Il expliquât la raison de sa venue et il fut surpris de constater comment il n'avait pas été difficile du tout pour lui d'être accepté entre les murs aux moulures dorées de la demeure des Orme. Souriant, il observa les lieux pendant que l'homme qui l'avait laissé entrer en envoya un autre chercher quelqu'un pour l'accueillir plus dignement. Ses prunelles curieuses se posaient sur ces fins détails qu'il n'avait probablement jamais vu avant. Les Orme avaient du goût et, surtout, ils savaient imiter Hautjardin. Un fin sourire éclaira ses doux traits. Il n'était pas chez lui, mais il se sentait tout comme. La silhouette qui  se présenta devant lui le surprit. Loras avait certainement déjà rencontré Lady Orme, mais il avait oublié à quel point elle et Rosemary se ressemblaient. Il n'aimait certes pas le corps des femmes et il ne ressentait pas non plus d'affinités romantiques avec elles, mais ça ne l'empêchait aucunement de savoir dire lorsqu'une femme était belle ; ce n'était pas un fait qu'il niait. Son attention abandonna les attraits du château, s'adressant désormais à la mère de son amie. Poliment, il s'inclina devant la femme en guise de salutation.

L'adolescent n'avait pas besoin de se présenter ; elle savait indéniablement qui il était et son regard ne le jugea pas. Une douce sensation parcouru son corps : celle se savoir apprécié sur ces terres – par quelqu'un qui n'était pas son ami, plus précisément –  qui ne lui semblaient plus autant favorables qu'avant. Il ne doutait pas du fait d'être aimé et sa confiance n'était pas abîmée, mais comme n'importe quel être vivant, il avait ses moments d'incertitudes. Son déplacement jusqu'ici, et celui d'avant jusqu'à Froide-Douve, s'était fait dans l'isolation brisée par l'unique présence des hommes qui l'accompagnaient. Loras était cet être de sociabilité qui s'épuisait moralement lorsqu'on le tenait trop loin de toutes possibilités de socialisation. Rapidement, il lui expliqua les raisons de sa venue sur ses terres et il accepta de la suivre dans une petite salle coquette qu'il s'amusa à observer furtivement. Le Tyrell n'avait jamais été un fin observateur, mais ça ne l'empêchait pas d'apprécier le faire. L'air doux au visage, il refusa quand la dame lui proposa d'appeler une servante pour lui préparer un thé ou un cidre ou quelque chose d'autre. Il n'avait ni soif ni faim, il avait simplement le besoin de parler à Rosemary. D'ailleurs, il demanda gentiment à la dame s'il était possible d'envoyer quelqu'un avertir la jeune femme de son arrivée ; ce qu'elle fit avant de demander au jeune homme de l'excuser, comme elle avait des choses plus importantes à faire. Lorsqu'elle quitta la pièce, le jeune homme s'installa dans un des fauteuils fleuris, son regard se plongeant presque instinctivement par la fenêtre. Ses dents emprisonnèrent subtilement sa lèvre inférieure alors qu'il sombrait lentement dans ses pensées. Quoi qu'il en dise, il était heureux d'être ici.

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The sweetness of reunion is the joy of heaven.

semaine 3, lune 8, an 300 - domaine des Orme, Bief
Loras - Rosemary


Elle avait serré le morceau de parchemin dans sa main tremblante, ses fines articulations blanchissant sous le coup de l'effort et de l'émotion, tâchant de calmer l'émotion qui menaçait de l'étouffer. Elle n'avait eu aucun mal à reconnaître les courbes élégantes de l'écriture de sa mère, tout comme il avait été aisé de deviner ce qui avait été dissimulé derrière les quelques mots somme toute innocents. Mais elle devait garder son calme et rester maîtresse d'elle-même, conserver les apparences au moins le temps nécessaire, et elle avait finalement jeté le bout de papier au feu, attendant à peine que les flammes le ravagent pour quitter ses appartements et rejoindre les jardins à la recherche de lady Olenna, qu'elle avait trouvé dans une des alcôves de verdures à profiter des rayons solaires qui s'étaient drastiquement refroidis depuis que l'hiver avait été annoncé. Une révérence élégante, un sourire pour les autres demoiselles qui entouraient la grande dame qu'elle admirait tant, et elle avait rejoint cette dernière, glissant quelques mots à son oreille. Un léger rictus était né sur le visage de la doyenne et elle avait imperceptiblement hoché de la tête, des signes qu'elle avait appris à reconnaître après des années à ses côtés. Une nouvelle révérence accompagnée d'un regard complice et elle était repartie en direction du palais, ses pas martelant le sol à un rythme plus soutenu. Si elle avait pu elle se serait mise à courir en se fichant de ce qu'on pouvait penser d'elle, mais elle avait une image à maintenir malgré tout et attirer les regards maintenant ne servirait en rien sa cause. Rejoignant le serviteur de sa famille qui lui avait apporté le parchemin, elle le suivit jusque dans la cour où on avait déjà fait préparer un cheval. Elle n'avait jamais vraiment aimé monter, préférant largement le confort des carrosses, mais elle ferait une exception pour cette fois, l'occasion le méritant amplement. Sans attendre elle prit place sur la selle, arrangeant les tissus de sa robe pour garder un minimum d'élégance, et talonna l'animal, quittant l'enceinte du palais à une allure mesurée qui n'éveillerait aucun soupçon.

Sitôt Hautjardin quitté, c'était au galop qu'elle avait rejoint le domaine familial, le serviteur envoyé par sa mère sur ses talons, le vent dérangeant sa coiffure élaborée sans qu'elle y prête réellement attention, son cœur battant à toute allure. Enfin, après autant de temps, d'inquiétude, de tristesse qui avait menacé de briser ce cœur si fragile qu'elle dissimulait à tous, après l'infime espoir qu'une lettre avait fait renaître si peu de temps auparavant, et un large sourire s'étalait sur son visage d'ordinaire si lisse. Le grand portail d'arabesques forgées fut rapidement en vue, après tout les Orme vivaient tout près de l'ancienne capitale, et elle la passa sans s'arrêter, sans même ralentir. Chaque seconde gagnée était une petite victoire face à l'enfer qu'avaient été ces dernières lunes, et elle ne s'arrêta finalement que devant les marches qui menaient à la porte d'entrée de la demeure. Un autre serviteur l'aida à mettre pied à terre et elle s'élança presque aussitôt dans le vestibule où elle trouva sa mère qui faisait les cent pas. À peine entrée, la belle dame la rejoint et ses mains virevoltèrent autour d'elle, remettant en place les mèches qui s'étaient échappées et les plis de sa robe tandis qu'elles échangeaient quelques mots à peine murmurés. Il n'y avait pas de réel danger ici, tout le personnel présent dans ces murs était farouchement fidèle aux Orme, mais on n'était jamais trop prudent. Sa mère lui confirma l'absence de son père à l'intérieur de la demeure, occupé quelque part sur le domaine à chasser un quelconque gibier dont il se vanterait sûrement au repas, et l'endroit où elle avait installé leur invité le temps qu'elle arrive. Aucun nom n'avait été prononcé et pourtant les deux femmes échangèrent un sourire entendu. Enfin, le temps de remettre le Bief sur la voie qui était sienne, qui n'aurait jamais dû lui être enlevé, était arrivé. Un rapide baiser sur la joue de cette mère tant aimée et elle se dirigea vers la pièce en question.

Devant la porte elle prit une grande inspiration, chassant autant qu'elle le pouvait les nombreuses émotions qui lui serraient la gorge, calmant les discrets tremblements qui agitaient à nouveau ses mains. Enfin. Elle frappa machinalement quelques coups contre le bois, autant pour le prévenir que pour se préparer elle-même, et poussa la porte, la refermant aussitôt derrière elle. Si elle avait espéré se contenir et être digne de cette éducation soignée qu'on lui avait inculquée depuis sa plus tendre enfance, voir son ami debout devant elle, en vie et en pleine santé malgré les changements discrets dans son apparence, firent céder les nombreux barrages et elle combla rapidement la distance entre eux. Loras! Ses bras se nouèrent autour des épaules du lord alors qu'elle se blottissait contre lui, son cœur battant plus fort, une larme coulant sur sa joue en réalisant qu'il était bien là et pas seulement une invention de son esprit. Je suis si heureuse de vous retrouver... L'étreinte n'avait duré que quelques secondes et elle s'écarta, essuyant autant que possible l'humidité qui emplissait son regard, un petit rire lui échappant. Excusez-moi, les bonnes nouvelles sont rares en ce moment et vous voir enfin après tout ce qui s'est passé... Reculant, elle lui fit signe de reprendre place dans le fauteuil qu'il venait de quitter et s'assit à sa suite dans le fauteuil voisin. Il avait changé physiquement bien sur, mais il y avait aussi quelque chose de différent dans son regard, dans sa manière de se tenir, et elle ne pouvait que comprendre. Lady Olenna vous salue, je l'ai prévenue de votre visite avant de partie de la cour. Comment allez-vous? Et votre sœur? À nouveau elle passa une main légère pour faire disparaître les larmes qui menaçaient de couler à nouveau, avant de lui offrir un beau sourire, sincèrement heureuse de le retrouver.