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Un ami dans le besoin reste un ami. | Jynessa & Allyria

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Un ami dans le besoin reste un ami.

An 300 Lune 7 Semaine 4 - Havrenoir



Jynessa & Allyria

Allyria avait reçu un corbeau, elle s’attendait souvent à de mauvaises nouvelles mais cette fois-ci, ce n’était pas vraiment le cas. Lady Noirmont, son amie Jynessa venait lui rendre visite à Havrenoir. Allyria était assez heureuse de lire ça, même si elle ignorait quelles étaient les raisons qui l’y poussaient. Elle n’avait pas vraiment précisé pourquoi elle venait, simplement qu’elle partait de Noirmont et qu’elle arriverait vers la fin de la septième lune. Pour cette occasion, Allyria fit préparer la plus belle des chambres de Havrenoir et demanda à ce que les cuisiniers et tous les servants soient briefés. Après tout, elle était l’héritière d’une maison de Dorne et surtout une amie chère à Allyria, ce qui devait suffire à ces personnes pour comprendre qu’ils n’avaient pas le droit à l’erreur. Elle était enjouée parce qu’elle avait beaucoup de choses à confier à son amie, de bonnes choses mais aussi des inquiétudes, surtout quant au changement de son corps. Autant pendant les derniers mois, elle s’était inquiétée de ne toujours pas fleurir, autant elle commençait à voir des choses apparaître sur son corps mais surtout à ressentir des choses qu’elle n’avait jamais ressenties auparavant. Il n’y avait qu’à Jynessa qu’elle pouvait parler de cela. Elle se souvenait de leur enfance à jouer et à partager tous leurs secrets. Allyria savait que son amie avait des problèmes de paralysie du sommeil et avait toujours essayé de trouver des solutions avec elle, autres que la magie ou autres choses absurdes. Allyria avait aussi confié qu’elle voulait épouser un prince, et qu’elle espérait épouser plus particulièrement le prince Quentyn Martell. Elle avait dû lui écrire toute une lettre emplie de tristesse et de déception le jour où on lui annonça ses fiançailles avec le seigneur de Havrenoir.

Lorsque le guet annonça qu’il semblait apercevoir les bannières représentant un vautour noir portant un enfant rose dans ses serres sur champ jaune. Il s’agissait forcément d’elle, il n’y avait pas deux maisons avec des bannières semblables. Allyria ne pouvait plus tenir en place. Elle n’attendait que ça depuis quelques jours et même son fiancé semble heureux de l’accueillir. Elle s’était rendue en haut des murailles de Havrenoir, la forteresse surplombant la vallée, elle pouvait facilement apercevoir son amie et son escorte, même si elle ne distinguait pas vraiment sa personne, les bannières étaient suffisantes pour confirmer leur arrivée. Elle descendit dans la cour, rejoignant son fiancé. Elle était apprêtée d’une jolie robe parme, aux couleurs de sa maison natale. Elle n’avait jamais renié la mode des Météores et pas même ses couleurs. Tant que Beric Dondarrion ne disait rien, elle ne voyait pas d’intérêt à changer ces habitudes, il semblait même de plus en plus ravie depuis quelques mois, lui aussi avait sûrement remarqué qu’elle changeait. Son corps de jeune fille changeait. Mais elle tenta d’agir comme si de rien était, fière de sa robe et se sa coiffure parsemée d’étoiles. Elle avait des suivantes plutôt douées pour lui rappeler d’où elle venait, c’était pour ça qu’elle les gardait près d’elle. Les grandes portes s’ouvrirent alors, laissant apparaître l’escorte de Jynessa, et Jynessa elle-même. C’est un grand sourire qui se dessina sur le visage de la Dayne. Elle revoyait enfin son amie, la seule qu’elle n’avait jamais eue et elle semblait à première vue en bonne santé, toujours aussi belle, bien qu’Allyria s’entêtait à dire qu’aucune des deux ne dépassait l’autre, sûrement parce qu’elle ne voulait pas admettre que Jynessa la surpasse. Elle tenta de rester en place, attendant que son invitée arrive à sa hauteur. Puis elle attrapa son amie par les mains, ne pouvant contenir sa joie en oubliant presque ses bonnes manières à l’égard d’une dame et surtout en présence de tous ces étrangers de l’Orage. Mais Allyria est dornienne, même après son mariage, elle restera dornienne. « Jynessa, je suis heureuse de te voir ici, à Havrenoir. Tu es la bienvenue ! » Elle se tourna vers Beric, le regard insistant. « Lord Beric, mon bien aimé, je vais me charger moi-même de montrer à Lady Jynessa où se trouvent ses appartements. Nous avons à parler, nous nous retrouverons pour le dîner ce soir. » Il était hors de question que son fiancé se mêlent de leurs affaires de femmes et avant tout de dorniennes. Car ce dernier est loin d’être le premier confident de la jeune Dayne.

Elle guida son amie jusqu’à ses appartements située dans l’une des plus hautes tours de Havrenoir. Le paysage n’avait rien à voir ni avec les météores, ni avec Noirmont et encore moins avec les jardins aquatiques. Mais ça avait son charme, malgré l’humidité de la région. Elle avait d’ailleurs choisie les appartements qui avaient la meilleure vue après celle de ses propres appartements. Elle y avait tenu et avait insisté, même si on lui avait fait savoir que ce ne serait peut-être pas possible. Qui étaient-ils pour refuser la demande d’Allyria ? Une fois qu’elle fut certaine que plus personne ne les suivait, elle renvoya ses deux suivantes pour aller chercher des rafraîchissements ainsi que de quoi manger, elle devait avoir très faim. « Jynessa, as-tu fait bon voyage ? Je me demande, depuis que j’ai reçu ta lettre, ce qui t’amène ici, dans l’Orage. J’espère qu’il n’y a rien de grave et que tu avais simplement envie de me voir, envie que je partage, même s’il est difficile pour moi ces derniers temps de voyager à nouveau. Mon fiancé me veut à ses côtés depuis mon retour de Dorne, il a bien trop peur que je m’enfuie. C’est un bon point, il ne peut déjà plus se passer de moi. » Elle eut un rire amusé. Elle invita son amie à s’asseoir dans l’un des fauteuils avant de reprendre ses questions. « Tu dois être fatiguée, n’est-ce pas ? Mais je t’ai réservé un repas pour ce soir dont tu te souviendras. Lors de ma dernière visite à Dorne, j’ai ramené plein d’épices, et depuis les cuisiniers ont changé leur façon de faire, histoire de me plaire davantage. Dis-moi, comment se porte ta mère, ainsi que ton frère, je suppose qu’il est toujours aux Jardins aquatiques ? » Leur dernier échange par lettre remontait à quelques mois déjà, Allyria avait été occupée à essayer d’entrer en contact avec des prêtres rouges ou encore divers guérisseurs, son esprit étaient alors trop occupé pour songer à écrire à son amie, ce qui ne signifiait pas qu’elle l’avait oubliée ou mise de côté. Malgré tous les essais pour tenter de soigner ses problèmes hormonaux, elle avait décidé de ne plus faire attendre son mariage avec Lord Dondarrion, avant qu’il ne change d’avis et ne trouve une fiancée plus à son goût. Allyria serait déshonorée et plus personne ne voudrait l’épouser après une telle disgrâce. Mais pour cette décision, elle comptait en parler à son amie un peu plus tard, lorsqu’elle serait plus à même d’entendre cette nouvelle.


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Un ami dans le besoin reste un ami
Jynessa & Allyria | 04/07/300
Cinq jours plus tôt, le soleil ne faisait que se lever. Sa main gauche lâcha la plume qu'elle tenait, la laissant négligemment tomber sur la table de bois qui trônait au centre de sa chambre. Rapidement, elle scella une des lettres à l'aide de la cire rose et désormais garnie d'un vautour kidnappant un bébé. Sans trop attendre, la jeune fille descendit et alla déranger le mestre dans son sommeil pour qu'il lui laisse l'accès aux corbeaux. Comme elle ne savait pas leur parler, elle laissa le vieil homme se charger de l'envoi de l'animal vers les terres de l'Orage. Un sourire bien vivant aux lèvres et des méfaits plein la tête, elle retourna vaguer à ses occupations pour le reste de la journée. Une fois la nuit tombée, elle jeta un œil dans la chambre de sa mère pour s'assurer que celle-ci dorme bien. Tout était beau ; elle entra sur la pointe des pieds et laissa sur la table de nuit  la seconde lettre qu'elle avait écrite le matin même. Quelques mots brouillons pour lui dire qu'elle partait, de ne pas s'inquiéter comme elle aurait avec elles des hommes de la maison. Malgré elle, elle avait inscrit le lieu où elle allait, sur le parchemin. Si sa mère savait qu'elle s'en allait là où vivait Allyria Dayne, elle serait probablement plus clémente à son retour. L'adolescente aurait voulu fuir seule, sans dire un mot, mais sa maison étant bien connue à Dorne, elle avait peu d'espoir de réussir à franchir les frontières de Dorne sans être interceptée et ramenée chez elle entre temps. Après avoir embrassé sur la joue sa mère au sommeil profond, elle fila de la chambre et descendit pour sortir du château. Avalés par les silhouettes sombres des montagnes Rouges, quelques chevaliers l'attendaient. Tous des amis d'enfance bien que plus vieux qu'elle, heureusement. Les seuls à qui elle pouvait faire confiance pour ne pas lui tendre un piège au moment de partir, la ramenant de force à l'intérieur du château. Un grand sourire, défiant la fatigue de la fin du jour, se dessina sur ses lèvres. Une nouvelle aventure allait débuter et elle s'y plaisait déjà.  

Le chemin s'était déroulé sans trop de problèmes. Certes, quelques difficultés furent au rendez-vous, puisque Jynessa exigea qu'ils prennent les routes les moins connues, celles qui apportaient avec elles le plus de découvertes et de surprises. Évidemment, elle dut argumenter : les hommes de son escorte lui assurèrent que ce n'était pas une bonne idée, qu'ils risqueraient de tomber sur des brigands ou que les chutes de cheval risquaient d'être bien plus probables dans certains coins des montagnes. Inconsciente, elle avait brossé tout ça d'un coup de main et on avait fini par lui obéir. Heureuse, elle n'avait pas eu à endurer la constance ennuyante des grands endroits. La plupart du temps, ils dormirent en extérieur, encore une fois à la demande de la jeune lady qui semblait se détacher de plus en plus de son futur rôle. La dernière nuit du voyage s'était passée dans une auberge, pour que la Noirmont puisse prendre un vrai bain et enfiler une tenue convenable le lendemain matin, histoire de ne pas trop se taper la honte chez les Dondarrion.



L'adolescente aux mille et un rêves aurait très bien pu être déçue en traversant la frontière de Dorne, comme les montagnes se ressemblaient encore terriblement, mais c'était différent. Elle était sur les terres de l'Orage. Toute seule, comme une grande - si ce n'était que des chevaliers qui la suivaient. Un grand sourire sur ses joues brûlées par le soleil, elle se retourna vers son escorte. « Si je me base sur ma carte, nous y serons bientôt. » La jeune fille plia convenablement le papier et le rangea dans la sacoche accrochée sur les côtés de son cheval avant de remonter sur ce dernier. « Sortez les étendards ! » Malgré son départ presque hâtif, elle n'avait pas négligé ce détail. Elle savait que les visites officielles venaient presque naturellement de paire avec ces drapeaux, histoire qu'on sache qui ils étaient. C'était normal. Une fois l'ordre exécuté, Jynessa donna un léger coup de rênes et son cheval reprit le chemin, suivit par les autres. Il ne tarda pas avant que l'ombre de la forteresse noire n'apparaisse dans son champ de vision. La surprise qui la secoua lorsqu'elle vit enfin la structure manqua de lui voler un gloussement. En levant les yeux, elle put remarquer une silhouette, mais elle ne l'associa pas du tout à son amie, croyant plutôt à un garde ou à quelque chose du genre. Arrivée à la hauteur des gardes de la porte, elle expliqua leur situation et, comme s'ils avaient été avertis d'avance, ils la laissèrent entrer, elle et son escorte. Epoustouflée, elle se laissa guider à l'intérieur et elle ne chigna pas lorsqu'on lui demanda de descendre de son cheval pour qu'on puisse s'en occuper. Rapidement, la dornienne jeta un œil rapide à ses hommes pour leur indiquer de faire de même. Patiemment, elle attendit que tous soient descendus pour les quitter et aller rejoindre son amie. Lorsque celle-ci l'attrapa par les mains, la dornienne ne put s'empêcher de laisser la joie s'emparer de tout son être, manquant la faire sautiller sur place. Son sourire contagieux dormait toujours sur son visage et ses yeux respiraient la joie. Tendrement, elle serra les mains de l'autre jeune femme entre les siennes, son regard lui criant à quel point elle lui avait manquée. Furtivement, son regard bleu profond se tourna, intrigué, vers l'homme qui semblait être le futur époux de la Dayne. Elle ne sut dire, au fond d'elle, si elle était jalouse de son amie ou, bien, si elle craignait le moment où son jour à elle viendrait. Dans tous les cas, elle ne se laissa pas bercer bien longtemps par ces pensées, redonnant rapidement toute son attention à son amie d'enfance. « Je suis si heureuse de te revoir, aussi ! J'ai eu peur, sur le chemin, que tu n'aies pas reçu ma lettre. » Lança-t-elle, lorsqu'Allyria eut fini de parler à son homme. Un soupir s'échappa de sa bouche, accompagnant ses derniers mots, comme si l'angoisse retombait tout d'un coup.

Sagement, elle se laissa guider. Le lieu n'avait rien à voir avec ceux qu'elle avait pu visiter avant, mais Dieux savaient à quel point elle était fascinée. Ces grands yeux observaient tous les détails qu'ils pouvaient  attraper, alors qu'elle s'exclama parfois à quel point elle adorait ce qu'elle voyait. Jynessa n'était pas bien difficile à plaire ; tout ce qui était nouveau, elle y trouvait son charme. Si c'avait été poli, elle aurait sûrement abandonné son amie pour aller chercher des passages secrets ou d'autres trucs du genre, mais elle tut du mieux qu'elle put ces pulsions immatures. Lorsque son amie l'amena dans ses appartements, elle perdit Jynessa qui s'émerveilla devant la vue qu'elle avait. Ce n'était pas ce que les gens qualifieraient de magnifique, mais elle s'en fichait tellement. C'était tout nouveau, pour elle. Elle savait que son départ n'était pas approuvé par sa mère, elle comptait donc bien en profiter autant qu'elle le pouvait, graver ces images au creux de sa mémoire. Quand la voix de son amie éclata à nouveau, elle sursauta légèrement. Tentant de garder son calme, elle se tourna vers la blonde. Battant un peu des cils, encore confuse, elle l'écouta « Ne t'inquiètes pas avec cela, tout va très bien ! À moins qu'on me cache des choses, mais j'en doute. J'avais simplement envie de te revoir. J'aime nos montagnes Rouges, mais je m'ennuie parfois, dans ce château où il n'y a que de la roche autour. » Un sourire songeur regagna son visage dérangé par la surprise. Elle adorait les montagnes d'un amour pur, mais elle ne pouvait s'empêcher de rêver de plus, de nouveaux horizons. « Le voyage s'est bien passé. Nous avons un peu dérivé des routes habituelles, ce fut amusant. Je demanderai à prendre un chemin différent sur le retour. Peut-être que nous longerons un peu l'Orage. » Marmonna-t-elle, vaguement ailleurs. La Noirmont accepta l'invitation de son amie, s'assoyant sur le fauteuil libre. Ses prunelles, tout à l'heure si obnubilées par la fenêtre, s'attardèrent mieux au décor de la pièce. Malgré tout, elle ne resta pas silencieuse. « Fatiguée, pas vraiment. J'ai bien dormis hier et il m'en faut plus pour m'épuiser, tu sais bien ! » Un vif rire s'évada de ses lèvres ; elle riait vraiment à rien.

Ses fines mains se crispèrent légèrement sur le tissu bleu ciel de sa robe, alors que son regard termina par se poser finalement et fixement sur son amie. Le sourire ne la quittant toujours pas. Lorsqu'elle pensa à nouveau au repas que l'autre jeune femme avait mentionné, la salive lui monta doucement contre la langue. Elle pouvait nier la fatigue, mais pas du tout son appétit. Jynessa était un ventre sur pattes et rien n'y changerait jamais. Une ombre nostalgique salit son regard lorsqu'elle pensa à son petit frère. « Oh, oui, il y est toujours. J'avoue l'envier énormément, mais à seize ans, je n'ai plus réellement ma place aux Jardins. Je ne peux qu'en rêver doucement. Peut-être y retournerai-je un jour pour y déposer mes propres enfants. » Momentanément, son sourire s'affaissât subtilement et son regard se terni d'inquiétude, mais très vaguement. Elle tenta de rendre ses prochains mots rieurs. « Ma mère est en pleine forme ! Mais je doute qu'elle soit particulièrement heureuse, à mon retour... Je pense qu'elle doit se mordre les doigts, en ce moment. Je n'ai pas besoin de te le cacher, tu me connais assez : je suis partie en ne lui laissant qu'une lettre. Je n'avais pas envie d'argumenter avec elle. Comme j'ai emmené avec moi des hommes de la maison, je crois que ce sera suffisant pour l'apaiser un peu, heureusement. » Les yeux rieurs, elle fixa son amie au fonds des siens. Jynessa connaissait sa mère. Si elle avait été dans une colère rouge, elle n'aurait pas été accueillie par son amie, mais bien par une seconde escorte des Noirmont. Pourtant, elle ne pouvait s'empêcher de se sentir mal en imaginant le soucis que sa mère se faisait probablement : son héritière, partie, presque sur un coup de tête, de l'autre côté de la frontière. Encore heureuse qu'elle n'ait pas quitté pour le Bief, les circonstances en auraient été toutes autres. « Je peux te poser une question un peu indiscrète ? » Demanda-t-elle, la curiosité chatouillant le fond de sa voix. Elle prit une grande inspiration. Pas que la question soit gênante, mais plutôt  qu'elle n'était pas du tout du genre de Jynessa. « Comment est-ce, d'être promise ? Tu sais, je n'ai encore jamais vécu cela et je dois admettre que cela m'angoisse un peu. » Jynessa Noirmont était bien consciente du devoir qu'elle avait, en tant que femme, mais c'était quelque chose de si abstrait, de si différent de sa personnalité volage, qu'elle ne savait pas du tout comment elle prendrait la nouvelle lorsque sa mère lui annoncerait qu'elle lui avait trouvé un prétendant ou, bien, lorsqu'un homme lui en ferait un jour la proposition.   Encore, ses fines mains embêtaient son vêtement.
electric bird.

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Jynessa & Allyria

C’était un tel bonheur pour Allyria de retrouver son amie. Elle avait envie de sortir de la monotonie de ces dernières semaines et la lettre de Jynessa était plutôt bien tombée. Elle avait décidé de tout mettre en place pour que son amie soit accueillie de la meilleure des manières. Etonnamment, même son promis était heureux de pouvoir la rencontrer. Allyria en avait parlé à plusieurs reprises, il pouvait enfin mettre un visage sur un nom. Mais elle ne comptait pas perdre de temps à rester avec lui, elle voulait d’abord passer un moment seule avec Jynessa et parler de tout ce dont elle devait lui parler. Des choses qu’elle n’avait pas pu ou qu’elle ne voulait simplement partager à travers une lettre. Elle avait donc guidé son amie jusqu’à ses appartements afin qu’elle se mette à l’aise tout d’abord et qu’elles puissent être tranquilles. Depuis le voyage à travers Dorne et même depuis son retour, elle n’avait pas eu de nouvelle de la Noirmont et n’en avait pas non plus donné. Mais elle ne tenait pas rigueur de ce détail, elle savait que quoiqu’il arrive elle pouvait compter sur son amie et pourrait la retrouver, même après une ou deux années passées sans s’écrire.  Elle lui expliqua que tout allait bien, que la raison de sa venue était simplement l’envie de revoir Allyria, ce qui rassura l’aînée et lui fit également plaisir. Si elle n’avait pas été une fille fiancée et si elle ne se sentait pas aussi bizarre ces derniers temps, elle aurait probablement fait la même chose.

Les deux jeunes filles étaient donc confortablement installées chacune dans un fauteuil. Allyria s’inquiétait de savoir si le voyage s’était bien passé pour son amie, surtout en sachant que la route était assez tumultueuse. Les Montagnes Rouges ne sont pas les plus agréables à franchir, bien que le paysage soit tout de même beau à voir. Et puis, elle se doutait que sa jeune amie devait être épuisée, même si elle la sommait de rester éveillée pour le dîner tout spécialement préparé pour elle. La Noirmont la rassura donc en lui disant que le voyage s’était bien passé même s’ils avaient pris des routes inhabituelles. Ça ne l’étonnait pas vraiment de sa part, à vrai dire. Elle envisageait même de prendre un chemin encore différent pour le retour, songeant à longer l’Orage. « Si ça te dit, je peux demander au Mestre de préparer un carnet de route et vous conseiller un itinéraire agréable. Je pourrai même demander à Ser Barristan de vous guider, au moins jusqu’aux frontières. » Elle n’avait pas encore fait mention de Ser Barristan à son amie, mais elle comptait bien lui en parler. Jynessa disait ne pas être réellement fatiguée, il est vrai que son amie est plus que pleine de surprise et si elle avait bien dormi la veille alors forcément, il n’y avait pas de raisons pour qu’elle soit fatiguée. La dornienne avait été une enfant encore plus difficile à supporter que la capricieuse Allyria. C’est d’ailleurs en partie pour cela que les deux jeunes filles s’étaient bien entendues dès leur première rencontre. Elle semblait toujours aussi vive et fougueuse, c’était toujours la Jynessa qu’Allyria connaissait et aimait.

La blonde avait également abordé le sujet de la famille de Jynessa, connaissant son frère et sa mère elle se demandait comment les deux se portaient, surtout son frère avec qui il lui était arrivé de jouer, malgré son très jeune âge à l’époque. Elle se souvenait avoir fait le chemin avec les Noirmont jusqu’aux Jardins Aquatiques, brûlant d’envie à l’époque de rester avec eux et d’elle aussi faire partie des favoris de Doran Martell. Mais sa famille avait d’autres projets pour elle et la voulaient aux Météores, donc elle avait seulement pu faire le chemin, rester là-bas quelques jours avant de rentrer sur ses terres. Allyria fut ravie d’apprendre qu’effectivement le frère de Jynessa était toujours aux Jardins Aquatiques. Lorsqu’elle s’était rendue dans la partie Sud-Est de Dorne, elle n’avait pas pu réellement faire un tour là-bas, elle était restée à Lancehélion très brièvement étant donnée la situation assez tendue à l’époque. Sinon, elle aurait pris le temps d’aller le saluer, même s’il ne se serait probablement pas souvenu d’elle. La Noirmont évoquait comme une nostalgie, envieuse de son frère qui y était encore. Mais comme elle le disait elle-même, elle avait probablement d’autres projets maintenant qu’elle était devenue une jeune femme. Elle comprenait cette nostalgie et, tout en posant sa main sur celle de son amie, Allyria tenta de la réconforter en souriant, la laissant tout de même poursuivre ce qu’elle avait à dire. Elle parla alors de sa mère, et elle la sentit moins enjouée qu’au sujet de son frère. Elle lui expliqua alors que sa mère allait bien mais qu’elle ne serait probablement pas heureuse à son retour. La blonde comprit alors aussitôt que son amie était partie sans son accord, comme elle l’avait souvent fait mais probablement pas aussi loin de chez elle. Elle confirma ses doutes, la jeune fille était partie en laissant simplement une lettre à sa mère qui, à cette heure-ci, devait probablement se faire un sang d’encre. Bien heureusement, les hommes qui l’avaient accompagnée s’étaient probablement chargés d’envoyer un corbeau à Lady Noirmont afin de la rassurer sur l’état de santé de sa fille et du voyage qui s’était passé sans encombres. Du moins, c’est ce qu’elle aurait fait si elle avait été à leur place. Elle comprenait parfaitement cette envie de partir sans avoir à se justifier. Mais une mère est une chose, un fiancé en est une autre. Allyria était partie beaucoup trop longtemps aux yeux de Béric Dondarrion, il voulait à présent la garder près d’elle un moment. « Je me doute que Lady Noirmont doit être inquiète, il me semble que les mères sont souvent comme ça. » Allyria n’avait pas vraiment connu sa mère et ne pouvait parler par expérience, mais c’était ce qu’elle avait imaginé du rôle d’une mère. « Mais qu’elle ne s’inquiète pas davantage, tu es ici chez toi et en sécurité. Il ne t’arrivera rien tant que tu seras à mes côtés. » Allyria n’avait pas d’ennemis et pas de raison d’être considérée comme telle et puis surtout, elle était bien entourée, donc elle n’avait rien à craindre.

Jynessa changea de sujet et demanda si elle pouvait poser une question quelque peu indiscrète. Allyria ne put s’empêcher d’éclater de rire, comme si elle ne pouvait pas poser ce genre de questions. Allyria n’a rien à cacher à son ami, peu importe le ton de la question. « Tu peux évidemment me poser toutes les questions que tu souhaites me poser, tant que j’ai la possibilité de te répondre et que je connais les réponses. » La question étonna quelque peu la Dayne. Elle aurait imaginé tout un tas de questions un peu loufoques mais tournée de cette manière. Le sourire d’Allyria se voulait alors un peu plus rassurant. A ce moment-là, les deux suivantes de la Dayne arrivèrent avec du thé dornien bien chaud ainsi que du vin de la Treille et des petits gâteaux aux fruits d’hiver. D’un geste de la main, elle demanda à ses suivantes de les laisser seules, choses qu’elles exécutèrent immédiatement sans poser de question. Allyria n’était guère habituée aux traditions ancestrales du pain et du sel, mais simplement offrir de la nourriture à son invitée sous son toit était un signe de respect des lois de l’hospitalité. Même si Jynessa était son amie et qu’il n’y avait guère besoin de faire ce genre de promesse entre elles, lui offrir de quoi se sustenter le temps d’attendre le repas était une forme de politesse qui n’était pas négligeable pour la Dayne. « Prends donc un de ces gâteaux, ils sont délicieux. » Allyria se servit elle-même un gâteau et également une coupe de vin. « Je n’ai pas oublié ta question, ne t’en fais pas. Et bien… être promise, c’est plein de contraintes. En théorie, tu ne peux plus regarder les autres hommes, ni même espérer faire ta vie avec un autre. Je dis bien en théorie. » Dit-elle avec un sourire en coin. « Si ce n’est que regarder un autre homme, je ne vois pas où est le mal. Mais je dois avouer que je n’ai pas non plus été promise au pire des hommes. Je suis bien traitée et il semble m’apprécier. Mais être promise c’est aussi ne plus pouvoir se mouvoir comme bon nous semble. Nous sommes des femmes, c’est déjà chose compliquée mais lorsque nous sommes fiancée, c’est encore plus délicat, ton promis a peur que tu t’échappes et que tu brises les promesses faites aux Sept. » C’était pour ne pas être déshonorée qu’elle s’était résolue à revenir de Dorne. Elle aurait bien passé le reste de sa vie à Lancehélion, dans le cas échéant. « C’est une vie différente. Tu n’apprends plus à être une femme, tu dois être une femme. Tu dois conseiller ton homme et accomplir des choses pour lui. » Allyria s’était accoutumée à la vie de fiancée, mais elle souhaitait à son amie de repousser au plus tard cet événement et surtout de bien choisir l’homme qu’elle voudra épouser si le choix lui revient. « Ne sois pas pressée de te fiancer. Profite de ta vie actuelle, profite de ta liberté, jouis de tous les plaisirs possible. Je ne dis pas que rien n’est possible après les fiançailles et le mariage, mais c’est beaucoup plus compliqué. Il faut aimer jouer avec le feu. » Ça tombait plutôt bien pour la Dayne, parce qu’elle était friande du risque et du danger. Mais elle tentait de s’assagir, du moins jusqu’au mariage. « D’ailleurs, le mariage devrait avoir lieu bientôt. Nous devons encore nous arranger avec le septon et le choix du mestre, mais ça devrait avoir lieu dans deux ou trois lunes. » Allyria était toute heureuse d’annoncer ça à son amie. Le mariage signifiait surtout pour elle de porter une robe des plus magnifiques et surtout que ses problèmes hormonaux se réglaient enfin. Et puis la fête qu’ils allaient organiser seraient une des plus splendides de Westeros, elle se l’était juré. « Je compte sur toi pour ta présence, je veux que ce mariage soit grand. Je veux qu’il soit splendide et que le monde s’en souvienne. Je me suis assurée auprès des familles dorniennes que je pourrai compter sur leur présence ce jour-là. J’espère qu’ils tiendront pour la plupart leur promesse. » C’était important pour Allyria de les avoir à ses côtés, si elle voulait que tout se passe comme elle l’avait prévu, elle devait montrer à l’Orage qu’elle n’était pas juste une petite dornienne de dix-sept années, mais que cette petite dornienne a du monde derrière elle. Elle en avait fait de même avec certaines maisons de l’Orage. Les Selmy lui étaient d’ailleurs fidèle, particulièrement ce chevalier qui lui avait juré fidélité sur son chemin à Dorne. Un chevalier qui était devenu comme un parent pour elle mais également une protection personnelle non négligeable. « J’ai tellement de choses à te raconter depuis la dernière fois que nous nous sommes vues. Et je suppose que toi aussi. Dis-moi comment s’est passé ton retour à Noirmont ! Je veux tout savoir ! »



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Un ami dans le besoin reste un ami
Jynessa & Allyria | 04/07/300
Contrairement au moment où elle hocha vivement la tête lorsqu'Allyria lui proposa d'être guidée, lors de son départ, par un certain Selmy  jusqu'aux frontières de l'Orage, elle resta de glace lorsque le sujet retomba sur sa mère. Si son visage paraissait légèrement angoissé, sa main sous celle de son amie était douce et détendue. Habituellement, elle ne se souciait pas trop de l'état de sa mère, mais il s'agissait de la première fois qu'elle partait de cette manière, si loin de chez elle. Sa génitrice, qui habituellement ne s'inquiétait pas énormément, devait en ce moment même croire que sa  fille avait peut-être été, sur le chemin, enlevée par des brigands ou déchiquetée par un quelconque animal. Elle savait fort bien qu'un dees chevaliers de son escorte avait certainement envoyé un corbeau à  sa mère, mais cet oiseau n'arriverait pas à Noirmont le temps de crier lapin. Ses yeux bleu pâles se posèrent sur la main de son amie d'enfance, puis sur son joli visage. Elle se força pour sourire un peu, voulant la rassurer ( bien qu'elle n'eut certainement pas à être rassurée). Jynessa se savait en sécurité chez son amie, du moins, physiquement. Mentalement, les choses commençaient à tourner un peu trop vite dans sa tête. L'adolescente, qu'elle le veuille ou non, se trouvait devant une jeune femme qui était, à peu près du même âge qu'elle, dans un tout autre stade de sa vie. Là où  Jynesssa Noirmont pouvait rêver encore, s'enfuir de chez elle comme ça, en ne laissant qu'une lettre derrière elle, et même essayer de se transformer en vautour parce qu'elle le valait bien et tant pis pour les convenances, Allyria Dayne avait des responsabilités : elle allait bientôt, sûrement, se marier et peut-être procréer et devenir une femme pour de vrai. Il y avait, entre ces deux adolescentes, un fossé énorme.  

Le cœur de Jynessa, d'ailleurs, se serra lorsqu'Allyria s'apprêta à répondre à sa question. La jeune femme déglutit légèrement et ses oreilles se firent attentives. Elle craignait ce qu'elle allait entendre. Ce n'était rien de bien dramatique, mais pour Jynessa ça voulait dire beaucoup. L'optique  du mariage avait toujours été pour elle une finalité absolue. Les femmes mariées qu'elle avait connues  dans sa courte vie ne présentaient pas toujours que des caractéristiques rassurantes. Elle les voyait privées de liberté, condamnées à vivre avec des gamins aussi compliqués qu'elle. À cette dernière pensée, un frisson de dégoût parcouru son corps et elle sembla un peu mal à l'aise.  Dieux merci, des servantes se pointèrent dans la pièce, libérant Jynessa de son angoisse naissante. Fixement, elle ne les lâcha pas du regard. Elle se demanda, silencieusement, si elles étaient orageoises ou dorniennes. Ce n'était, pour l'instant, pas important. Sans attendre plus longtemps, Jynessa se servit un peu du thé dornien – tranquillement pour ne pas faire de catastrophe comme elle en avait l'habitude – et, attendant qu'il se refroidisse, elle prit un des gâteaux. Sagement, elle se réinstalla dans son fauteuil comme il le fallait. L'adolescente ne commença pas tout de suite à manger, bien que son estomac fit un drôle de bruit qui la gêna, préférant attendre que son amie se mette à parler. C'était une façon pour elle de ne pas perdre son attention au beau milieu du discours. Lorsque son amie se mit à parler, la dornienne commença à grignoter la pâtisserie, harmonisant ses réactions faciales avec chacun de ses ressentis intérieurs. Ne pas regarder d'autres hommes ? Elle haussa les épaules, ce n'était pas ce qu'il y avait de plus grave et même à ça... Si l'époux ne le savait pas, pourquoi pas ? Un fin sourire se souleva sur ses lèvres collées contre le gâteau. Si un soupir de soulagement s'échappa de ses lèvres rosées lorsque son amie confirma ne pas être maltraitée, elle ne put s'empêcher d'ouvrir grand les yeux et de ne pas cacher sa surprise tragique lorsqu'on lui annonça qu'elle, dans le futur,  ne pourrait plus vivre ses conneries d'adolescente. Vivement, Jynessa secoua la tête : évidemment qu'elle n'avait pas l'intention de se fiancer bientôt ! Oh non. Surtout, il était difficile de se fiancer avec du vide. À nouveau, elle croqua dans son gâteau non sans laisser paraître sur son visage l'amour qu'elle lui portait. « Ça— » interrompit-elle, avalant le morceau de gâteau. Les septas qui avaient passé leur vie à lui rappeler de manger la bouche fermée devaient se retourner dans leur tombe qu'elles n'avaient pas encore. « Ça tombe bien, j'aime jouer avec le feu. » Drôlement, cette phrase sortie accompagnée de toute l'incertitude qui secouait son petit être. « Deux ou trois lunes... » Marmonna-t-elle, hochant la tête. C'était loin, pensa-t-elle. Ça laisserait certainement du temps à sa mère pour se calmer un peu et, espéra-t-elle, de la dépunir si elle en venait à la gronder. « Compte sur moi, j'y serai ! Je ne manquerais ça pour rien au monde. Je suis sûre, sûre, qu'il sera magnifique, Allyria. Tu es magnifique, Allyria, tous les yeux seront rivés vers toi et je suis persuadée qu'ils te feront la plus belle robe des terres de l'Orage. Et de Dorne, peut-être. » La jeune Noirmont pointa son assiette où reposait encore un peu de sa pâtisserie. « J'espère qu'on s'y retrouvera, lui et moi. » Lança-t-elle, d'un air presque sérieux. Allyria devait être habituée à ces manières atypiques de l'autre dornienne Elles étaient amies depuis l'enfance et si la blonde avait réussi à la supporter si longtemps, il n'y avait pas de raison pour que ça ne perdure pas.

Jynessa s'emporta dans un silence momentané. Repenser à son retour à Noirmont lui serrait un peu la gorge. Elle ne détestait pas sa maison, mais ça lui rappelait toute la tristesse qu'elle avait ressentie en quittant les Jardins Aquatiques. Lentement, Jynessa se pencha pour récupérer sa tasse de thé qui n'avait pas encore tellement refroidie. Elle en prit une gorgée, laissant le liquide chaud couler sur sa langue. Après avoir remis son assiette à sa place, elle se recala dans le fauteuil et croisa ses mains sur ses cuisses. « J'étais triste d'abandonner mon frère et de retourner chez moi, si tu savais. Mais tout s'est bien passé. Ils ont commencé à me donner des leçons pour que je sois une bonne lady et ma mère m'a offert une dague, pour mon anniversaire ! Elle est vraiment belle. Je n'ai jamais vu une lame aussi luisante et un pommeau aussi finement décoré. Je l'ai laissée à Ser Jeremy, il est le seul à qui je fais assez confiance pour la garder lorsque je ne peux l'apporter avec moi. » Un grand sourire décora son visage. Jynessa venait à peine d'apprendre à se battre, mais avec cette arme à sa disposition et quelques techniques de défense efficaces, elle se sentait beaucoup plus à l'aise pour explorer le monde. L'objet tranchant caché dans un fourreau sous sa robe aux aspects vaguement rustres, elle avait traversé Dorne en portant fièrement une assurance nouvelle. Jynessa n'étais pas entrée dans les détails. Il y avait trop à dire et elle pourrait y passer un long moment. Peu important, ce qui l'intéressait le plus était ce que son amie avait à lui dire. D'un petit geste de la main vers l'autre dornienne, elle indiqua que c'était désormais son tour de parole. « Ce que j'ai à dire n'est pas bien intéressant. Je veux savoir ces choses que tu as à me raconter ! »  Enthousiaste dornienne, elle ne tenait presque plus en place.
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An 300 Lune 7 Semaine 4 - Havrenoir



Jynessa & Allyria

Dans l’ensemble, les nouvelles étaient bonnes. C’était le principal. Dans le cas contraire, Allyria aurait fait tout ce qui est en son pouvoir pour apporter son aide à Jynessa. La Noirmont était sa plus fidèle amie et aussi sa plus fidèle alliée. Même si elle avait appris à ne faire confiance à personne, il était difficile pour elle de ne pas se fier à celle qu’elle considérait comme une des personnes les plus importantes dans sa vie. Elle n’aurait pas ouvert les portes de Havrenoir à n’importe qui et elle n’aurait pas confié une aussi belle chambre, proche de la sienne, à une inconnue en qui elle n’avait pas confiance. Et puis, il y avait tellement de choses à dire et tellement de choses à entendre, ce genre de moments se faisaient si rares ces derniers temps.

Les deux adolescentes, alors bien installées et servies en boissons et diverses gourmandises, pouvaient enfin parler en toute franchise. Entre les deux jeunes filles, il n’y avait pas de tabou, du moins Allyria voyait leur relation de cette manière. Son amie pouvait donc lui poser toutes les questions qu’elle voulait, même si la question était de savoir qui elle comptait tuer dans l’année à venir. Même si elle ne s’était pas réellement préparée à ce genre de question, se demandant s’il était bien nécessaire pour elle de savoir à quoi s’attendre. Elle serait forcément déçue, mais Allyria en parlait d’un air nonchalant, après six ans de fiançailles, ça devenait quelque chose d’assez banal et ennuyeux, bien qu’effrayant et excitant au début. Mais la Dayne s’était concentrée sur le côté contraignant, afin de pouvoir insister sur l’idée qu’elle devait tout faire pour repousser ses fiançailles au plus tard possible. Elle ne comprend toujours pas pourquoi les parents semblent si pressés de créer un bon mariage le plus tôt possible. Mais Allyria avait fini par s’y faire, après six années sans avoir concrétisé ces fiançailles et sans avoir pu consommer cette future union, protocole oblige. Elle lui détailla grossièrement sa vision de la vie de promise tout en concluant qu’il fallait aimer jouer ave le feu. Son amie, tout en mangeant de façon gourmande son gâteau, répondit qu’elle aimait cela, jouer avec le feu. Pas étonnant, aux yeux de la Dayne. « Je n’en doute pas une seconde, Jynny. » Jynny, ce surnom qu’elle n’avait pas utilisé depuis si longtemps. Mais Allyria n’avait pas pu attendre plus longtemps pour annoncer le futur mariage. Même s’il n’y avait pas encore de date précise, elle pouvait estimer à peu près quand il aurait lieu. Depuis son retour, les choses avaient changé, son corps principalement et, d’après des sources sûres, il semblerait que ce soit annonciateur de fleurissement. La nouvelle manqua de faire perdre connaissance à Allyria. A vrai dire, elle ne savait plus quoi faire ces dernières lunes quant à ses problèmes hormonaux et voir que les choses semblaient changer par elles-mêmes était un soulagement. Nul besoin de magie ou de prières. La nature des choses était suffisante à accomplir son devoir, peu importe le temps que ça pouvait mettre au final. Elle avait donc demandé à Jynessa si elle serait présente à son mariage, si elle pouvait compter sur elle. La réponse était positive. « Tu es adorable Jynny, mais je suis certaine que le jour de ton mariage ce sera également splendide. » Elle fit alors une remarque qui fit rire Allyria. Il n’y avait que la Noirmont pour la faire rire de la sorte, elle et son amour pour les pâtisseries, c’était quelque chose. « Je demanderai à ce qu’on en fasse rien que pour toi. »

Mais Allyria voulait en savoir un peu plus sur la vie actuelle de son amie, depuis son retour des Jardins Aquatiques, ça devait être difficile. Mais elle connaissait son amie, elle savait s’adapter malgré tout. La Dayne dégustait son vin qui était bien frais, comme elle l’aimait. Elle écoutait en même temps son amie, sur son ressentit après le retour à Noirmont. Bien entendu, elle avait toujours particulièrement tenu à son frère, Allyria comprenait que ça puisse être difficile d’être loin de lui, mais elle ne pouvait pas passer sa vie à ses côtés. C’était un mal pour un bien. Même si Allyria aurait elle aussi aimé passer une partie de son enfance aux Jardins Aquatiques, elle savait qu’il y avait un temps pour tout, et il était temps de devenir une femme. Mariage ou non, il fallait s’y résoudre. Et la Dayne n’était pas la seule à penser de la sorte puisque c’est exactement ce qui s’était passé à son retour, on lui avait enseigné à devenir une lady digne de ce nom, même si, connaissant son amie, ça n’avait pas dû être une mince affaire. Mais ce qui intrigua davantage l’étoile, fut lorsque la Noirmont dit que sa mère lui avait offert une dague. Elle, elle n’avait personne qui puisse lui faire de tel cadeau. « C’est un cadeau précieux et qui pourrait s’avérer plus utile que tu ne l’imagines. J’aurais dû accepter qu’on m’apprenne à manier la lance lorsque j’en ai eu l’occasion. Plus pour savoir me défendre qu’autre chose. Nous ne savons jamais qui nous entoure. » Elle parlait par expérience. Elle avait vu tellement de traîtres depuis qu’elle était dans l’orage que parfois elle se trouve chanceuse de ne pas s’être retrouvée face à quelqu’un qui lui voulait du mal. Disons qu’elle cachait bien son jeu sous ses sourires angéliques, sous ses bonnes manières et sa bonne tenue devant son fiancé. Puis, elle était toujours bien entourée, il n’y avait pas de quoi se soucier. Mais elle était consciente de n’être jamais à l’abris, que n’importe quoi peut arriver et que n’importe qui peut changer de comportement, qu’il soit contrarié ou simplement mieux payé par quelqu’un d’autre.

Son amie s’était arrêtée dans son récit et clama qu’elle avait à dire n’était pas intéressant et qu’elle voulait savoir ce que la Dayne avait à raconter. « Mais que dis-tu, je suis sûre que tu as encore plein de choses à dire. Mais si tu tiens tant à ce que je raconte mes histoires… Par où commencer ? » Il s’était passé tellement de choses qu’Allyria devait choisir quelque chose de réellement important. Elle lui avait évoqué l’existence de Ser Barristan sans lui expliquer comment elle l’avait eu à ses côtés. C’était une chose importante. « Et bien, durant mon voyage à Dorne, j’ai rencontré ce chevalier, Ser Barristan de la maison Selmy. Il fut autrefois membre de la Garde Royale, jusqu’au renversement de Rhaegar Targaryen. Je l’ai croisé par hasard sur mon chemin et… c’est un homme qui a connu ma famille, il m’apporte beaucoup à propos de mon passé et il m’a juré fidélité. Depuis, il est à mon service. Il a beau être assez âgé, il est toujours un très bon chevalier, je me sens beaucoup plus en sécurité depuis que je l’ai à mes côtés. » Elle méritait de savoir cela si le chevalier était amené à conduire Jynessa à travers l’Orage jusqu’à la frontière. Son amie voudrait certainement savoir à qui elle a à faire. Mais elle n’allait pas simplement l’ennuyer avec des histoires de chevaliers. « J’ignore si tu te souviens de mes problèmes de santé, enfin, mes problèmes hormonaux. Contrairement à d’autres jeunes filles de mon âge, contrairement à toi je présume, je n’ai pas encore… fleuri. Mais, depuis que je suis revenue de Dorne, je sens que les choses sont différentes et d’après mes lettres échangées avec une sage-femme, il semblerait que mon corps se prépare enfin à me transformer en femme. C’est pour ça que mon mariage aura probablement lieu dans deux ou trois lunes. Je suis si heureuse, Jynessa. Finalement, il semblerait que le temps ait été le meilleur des remèdes à mes maux. » Elle est heureuse surtout de ne pas avoir eu à se tourner vers ces personnes pratiquant la magie, soi-disant.

Allyria se leva de son fauteuil pour se rendre à sa table, ouvrant l’un des tiroirs où elle avait rangé des lettres. Elle en sortit une, la première, provenant de sa tendre amie Nymeria. « J’ai reçu également cette lettre il y a quelques lunes de cela. Nymeria Targaryen… Je sais que vous vous connaissez aussi. Je suis tellement confuse quant à son exil, à elle mais aussi à son mari, son père et ses sœurs. » La Dayne montra la lettre à son amie. « Même si elle prétend aller bien, là-bas, à Volantis. Je sais qu’être exilée de Dorne, ça doit être très dur à vivre pour elle. Je l’ai senti dans ses mots. As-tu eu de ses nouvelles également ? »



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Jynessa & Allyria | 04/07/300
Un rire chatouilla la gorge de Jynessa lorsque son amie affirma que le jour où elle se marierait serait aussi splendide. Cependant, même s'il ne se fit pas entendre, son visage se déforma comme si elle avait éclatée de rire, ses joues se gonflant vaguement l'instant de quelques secondes. Sien ? Splendide et mariage dans une même phrase la concernant ? C'était une plaisanterie ! Le jour de son mariage – s'il existait un tel moment – serait mémorable pour une simple et bonne raison: les convives auraient joué à « chercher la mariée » ! Ou, sinon, elle aurait trouvé le moyen de se gratter une fesse pendant que le septon parlait. Ceci étant dit, Jynessa avait parfois la classe d'un dornien et non d'une dornienne. Évidemment, elle finirait bien par changer, mais ce n'était pas demain la veille. À contre courant de la retenue qu'elle s'était imposée, Jynny gloussa et récupéra finalement un air passablement normal. Flattée par l'intention qu'avait son amie de commander les mêmes gâteaux  pour le repas de son mariage, la jeune femme rosit un peu ; elle avait toujours été sensible aux petites attentions que l'on avait pour elle, aussi futiles pouvaient-elles êtres. La jeune dornienne, tentant de ne plus trop s'en faire, chassa de sa tête tout ce qui concernait les mariages et toutes ces traditions qui la dépassaient bien trop. Évidemment, tant qu'elle regarderait son amie qui « vieillissait » plus vite qu'elle, elle ne pourrait cesser complètement d'y penser, mais mieux valait ces efforts qu'une claque émotive au visage. L'adolescente se pencha à nouveau pour récupérer la petite tasse de thé et en but une nouvelle gorgée qui lui brûla à nouveau la gorge ; sensation qu'elle ne détestait pas, son regard à nouveau serein pour le prouver.

Un sourire en coin s'éleva sur le visage de la demoiselle lorsque son amie sembla trouver particulier qu'elle n'ait rien d'autre à raconter. Oh, elle en avait des récits, mais elle n'avait pas voyagé une semaine jusqu'ici pour parler d'elle. Évidemment, cette notion pouvait sembler particulière comme l'autre jeune femme ne l'avait pas vue depuis longtemps et qu'elle s'intéressait fort probablement à ce que son invitée imposée avait à dire, mais Jynessa ne pensait pas toujours dans le sens logique des choses. Une flamme passionnée naissant au creux de ses prunelles bleues, elle écouta l'amie parler de son chevalier. C'était ce genre de choses qui intéressait Jynessa, au même titre que la magie ou l'étude des astres. Jynny touchait à tous les sujets qu'on lui posait entre les doigts, dévorant les livres du premier au dernier mot,  et encore maintenant elle se battait verbalement avec le mestre de Noirmont pour qu'il accepte de lui enseigner plus en profondeur les stratégies de combat et toutes ces choses normalement réservées à la gente masculine. Sagement, la Noirmont  redéposa la tasse sur laquelle elle commençait à tapoter ses ongles avant de s'avancer sur l’extrémité du fauteuil, assise sur la pointe des fesses. Elle revint, songeuse, à la remarque qu'avait faite Allyria précédemment. « Tu sais qu'il n'est pas trop tard pour apprendre à  te défendre, n'est-ce pas ? Je n'ai appris à le faire que cette année. Je crois que ton futur mari ne serait pas contre l'idée. Vous êtes bien ancrés dans les marches de Dorne, ce n'est pas l'endroit le plus tranquille du sud de Westeros. Peut-être pourrais-tu demander à Ser Barristan ? » Jynessa savait bien que les gens de l'Orage n'étaient pas aussi ouverts que ceux de Dorne, mais il ne coûtait rien à son amie d'essayer. Jynessa recula, s'accotant comme il le fallait au dossier de sa chaise. À vrai dire, si Allyria savait se défendre, elle se ferait probablement moins de soucis une fois retournée dans les montagnes Rouges, si loin d'elle.  

La Noirmont croisa les jambes et posa son coude sur un des accoudoirs. La joue posée contre la paume de sa main, elle hocha subtilement la tête en marmonnant un « hmn ? » lorsque l'autre adolescente s'apprêta à parler de ses problèmes hormonaux. Elle n'avait pas oublié ça. Sur ce point, Jynessa avait à peu près six ans d'avance sur la Dayne.  Depuis l'âge de dix ans, elle supportait cette embêtante semaine par lune, la redoutant à chaque fois. L'enthousiasme de son amie la rendait perplexe.  L'adolescente comprenait tout ce que ça impliquait et pourquoi une fille pouvait ressentir le besoin extrême et la pression de fleurir, mais ce n'était qu'en théorie. En pratique, elle pensait ce fait totalement absurde. La jeune femme soupira doucement. « Tu sais que c'est possible que ce soit douloureux ? » chuchota-t-elle d'un ton qui se voulu rassurant. Elle se doutait bien que la sage-femme lui avait sûrement dit, mais elle préférait prévenir puisque sa propre mère avait négligé de lui mentionner. Ainsi, la première fois que ça s'était produit, elle était persuadée qu'un esprit malfaisant tentait de la poignarder dans le bas du ventre. « Mes moments sont particulièrement insupportables. Je dois rester alitée longtemps. J'ai mal aux seins lorsque ça arrive, c'est terrible ! Souvent, le jour d'avant, je pleure pour rien. Le corps est une drôle de chose, tu sais. Je me demande toujours comment ça se fait que je ne sois pas encore morte au bout de mon sang. » Lança-t-elle en plissant les yeux. Son ton de voix indiquait bien que sa dernière phrase n'était qu'une plaisanterie.  Jynessa Noirmont n'était pas stupide: elle savait bien que si on mourrait de ce phénomène, Il n'y aurait plus beaucoup de femmes à Westeros.  Rapidement, elle récupéra l'air sérieux qu'elle avait perdu. « Je ne fais que te dire ça au cas où que tu en aies de besoin: lorsque j'ai mal, ma mère demande aux servantes de me préparer des tisanes de sauge ou de séneçons. Sinon, une de mes cousines m'a dit, un jour, qu'une de ses dames de compagnies, et parfois son époux, lui massait le bas du dos pour faire passer la douleur. » Fière de pouvoir faire preuve de son expérience, l'adolescente aurait pu s'étaler encore longtemps sur le sujet, mais elle savait qu'elle devait laisser son amie vivre sa joie loin de tous ces faits théoriques. Un sourire doux ornait le visage de la Noirmont, le bleu de ses yeux fixant son amie comme le ferait une sœur fière. Au fond d'elle, elle était un peu jalouse. Débuter si tard,  elle n'aurait pas à subir la même pression qu'elle qui avait commencé à dix ans. En effet, on lui rappelait souvent que puisqu'elle avait commencé tôt, elle arrêterait plus tôt, aussi.  Elle avait donc devant elle, à seize ans, un peu moins de temps pour concevoir des bébés, selon les dires agaçants de certains.  De sa main libre, l'adolescente pianota sur le bras du canapé, son regard suivant son amie qui venait de se lever. Intriguée, elle chercha à observer précisément ce que l'autre était en train de faire.  

Lorsqu'elle revint face à elle, le regard de Jynessa ne l'avait toujours pas abandonnée. Les sourcils froncés, elle se retenait pour ne pas tendre la main avec insistance. Qu'est-ce que cette lettre avait de particulier pour qu'Allyria souhaite lui montrer ? Évidemment, Jynessa commença à se faire des histoires, craignant que quelqu'un ait envoyé une lettre menaçante à l'égard de son amie d'enfance ou d'un des proches de cette dernière. Le nom que mentionna Allyria Dayne la rassura instantanément. Elle secoua la tête : non, elle n'avait pas reçu de ses nouvelles. Enfin, même si Nymeria avait tenté de la contacter, sa mère aurait certainement intercepté la lettre, l'empêchant de parvenir jusqu'à elle. Les Noirmont n'avaient rien contre la Sand nouvellement Targaryen, mais on souhaitait éviter de voir Jynessa s'enfoncer dans des stupidités plus grandes qu'elle. Elle prit délicatement le papier que lui tendit son amie. Son regard explora rapidement l'écrit. « Volantis... Dans mon cœur, je ne peux qu'être jalouse d'elle, mais je comprends toute la détresse qui doit en découler. Elle est si loin de chez elle. Je ne sais pas si je pourrais vivre aussi éloignée de ma terre-mère, sachant très bien que je ne peux y remettre les pieds. Quel horrible sentiment. » Lâcha-t-elle, un souffle soupirant concluant sa phrase. Honnêtement, elle ne savait quoi dire. Elle s'intéressait à la politique, certes, mais beaucoup moins qu'à la magie, par exemple – du moins, pour l'instant. Toute cette situation la dépassait. « Je suis rassurée, cependant, qu'elle soit à Volantis et non à Braavos, par exemple. Il paraît que l'hiver commence à s'installer au Nord de Westeros et Braavos est en parrallèle avec le Val. À Volantis, je doute qu'elle en ressente les effets. Si ça les touche, cependant, ça ne sera que très minime. » Elle redonna la lettre à son amie, l'air un peu angoissée. Lorsqu'elle eut les mains à nouveau libres, elle récupéra son assiette qui patientait sur la table, terminant ce qu'il lui restait de gâteau aux fruits. Accotée contre le dossier de son fauteuil, elle songea à quoi pouvait bien ressembler la vie d'exilée.
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Jynessa & Allyria

Allyria écouta attentivement son amie lorsqu’elle reprit ses paroles quant au fait d’apprendre à se défendre. Sur le visage de la Dayne on pouvait lire une certaine interrogation. Dans un premier temps, elle pensait que ce n’était pas réellement utile. Elle a son épée lige qui la suit partout ou presque, à quoi bon apprendre à se défendre. Elle avait d’autres choses à penser et se disait que l’entraînement pourrait la blesser, elle voulait garder son corps intact si elle comptait enfanter. Mais plus elle écoutait les paroles de son amie, plus elle se remettait en question. Si son amie insistait, il y avait forcément un intérêt à le faire, alors. Elle lui suggéra de demander à Ser Barristan de l’aider pour ce faire. Allyria eut un petit sourire. « Si je dois apprendre à me défendre, je pense que c’est une chose que je pourrais faire avec mon fiancé. Après tout, ce serait peut-être une bonne chose d’avoir un petit moment à nous et de partager cela. Je doute que Ser Barristan accepte de m’enseigner ce qu’il sait, il aurait sûrement peur que je cherche à me séparer de lui. Même si ce n’est pas le cas, je trouve que ce ne serait pas tout à fait respectueux. J’en toucherai deux mots à mon futur époux, il trouvera peut-être l’idée plaisante. » Le tout était de savoir quelle arme manier. Si elle avait évoqué la lance, c’est parce que le jeune homme rencontré à Lancehélion était en train de la manier à ce moment-là et qu’il lui avait proposé de se joindre à lui. Si elle vivait encore à Dorne, ce serait probablement l’arme qu’elle choisirait. La dague ou le couteau semblaient plus appropriés pour une jeune femme comme elle vivant dans un tel endroit. Elle demanderait une fois de plus à son futur époux de la conseiller, s’il acceptait sa demande.

Allyria mit cette idée dans un coin de sa tête afin d’écouter attentivement son amie. Tous ces conseils concernant cette chose, ce moment qui se répétait chaque mois, Allyria était un peu angoissée et excitée à l’idée qu’elle allait bientôt faire partie de ce cercle, devenir une femme à son tour. Même si l’échange avec l’orpheline de la Sang-Vert s’était voulu instructif et rassurant, il était toujours bon pour la Dayne d’avoir un avis supplémentaire, surtout de la part d’une personne qui la connaissait depuis des années. La première phrase de son amie crispa Allyria. Elle tentait de cacher ça, mais évoquer la possible douleur… Elle savait que ce détail était probable mais elle avait pensé que la sage-femme lui disait ça pour lui faire peur, pour la préparer et pour qu’elle se rende compte qu’au final, ce n’était pas grand-chose. Mais si Jynessa insistait en premier lieu sur ce point, c’est que c’était un fait. Et les paroles de la Noirmont n’allaient pas en s’arrangeant, ce qui provoqua des bouffées de chaleur à Allyria. Elle qui était si excitée à l’idée de devenir une femme, de savoir qu’elle n’était pas anormale et de savoir qu’elle pourrait enfanter, ça l’avait tellement mise en joie que tout ce que son amie disait la mettait mal à l’aise. Elle disait que ses moments à elle étaient particulièrement douloureux et qu’elle restait pour la plupart du temps alitée. Etait-ce donc ça le sort que l’on réservait aux femmes ? Les Sept ne trouvent visiblement pas suffisant que la femme soit en général plus faible que l’homme et possède moins de droits. Il fallait en plus qu’il la charge de douleurs chaque mois. L’étoile ne dit rien, tentant d’accepter ce qu’elle disait. Elle tentait aussi de noter dans un coin de sa tête tout ce qui l’attendait et se demandait s’il y avait des remèdes pour éviter tout ça. Si Jynessa se demandait comment elle n’était pas morte de tout ça depuis le temps, c’est que ce n’était pas quelque chose d’anodin. Allyria se servit une nouvelle fois du vin, et but plusieurs gorgées d’un coup pour tenter de faire passer tout ça. « Je… Je savais que les douleurs étaient possibles. Mais je dois t’avouer que tu ne me rassures pas du tout en me disant tout ça… » Mais son amie poursuivit et lui donna alors les remèdes qu’elle espérait tant. On lui servait donc des tisanes de sauges ou de séneçons. Si seulement Allyria avait eu une mère présente pour lui apprendre toutes ces choses, pour la mettre en garde. C’était assez ridicule d’appréhender ce genre de choses à dix-sept ans alors que d’autres demoiselles de son âge connaissent ça depuis des années, comme son amie Jynessa par exemple. Elle l’admirait même si ça pouvait paraître ridicule. Jynessa ajouta aussi qu’il y avait possibilité de masser le bas du dos pour faire passer les douleurs. Allyria appréciait particulièrement les massages, elle garda donc l’idée dans un coin de sa tête pour ne pas manquer à demander à son fiancé de faire le nécessaire pour son bien-être, s’il veut un enfant rapidement, il n’aura d’autre choix que d’accepter. « Je te remercie grandement pour tes conseils, Jynessa. Je t’avoue que je me suis un peu focalisée sur le côté positif de la chose. J’ai envie d’être une femme. Tu comprends, j’ai déjà dix-sept ans et je suis fiancée depuis six ans, pourtant il me manque cette chose. Je tentais de le cacher, mais je vivais dans l’inquiétude de ne jamais avoir d’enfant un jour et que mon fiancé ne veuille plus de moi. J’avais presque honte, Jynny. Donc pour moi c’est une bonne nouvelle, mais il est vrai que je ne dois pas oublier que c’est douloureux. Et je tâcherai de me souvenir de tes conseils pour tenter d’apaiser mes maux. »

Mais la Dayne avait décidé de passer à un tout autre sujet, qui lui tenait à cœur ces dernières lunes car elle ne savait pas quoi faire. En fait, elle ne savait pas si elle pouvait même faire quelque chose pour ça. Elle ne voulait pas se mettre à dos Doran Martell et contrer sa volonté, mais en même temps, elle trouvait la décision injuste. Allyria ne vivait même plus à Dorne, alors elle n’était pas la mieux placée pour se mêler de cette histoire, mais malgré tout, elle était touchée par la situation de son amie et de son entourage. Elle avait donc choisi de partager cette lettre avec son amie. Elle savait qu’elle aussi connaissait Nymeria, même si c’était aussi délicat pour elle puisqu’elle avait été la favorite de Doran. Elle voulait tout de même parler de ce sujet avec Jynny. Elle ne fut pas surprise de la réaction de son amie. A la fois partagée entre jalousie et tristesse. Aller à Volantis est une chose, mais y être exilée. Il y avait de nombreuses choses à faire en Essos, Allyria en est certaine, mais ne pas être libre de pouvoir retourner sur ses terres si on le souhaite, c’était assez dur. La Dayne acquiesça à la remarque de la Noirmont. Il est vrai qu’être à Volantis valait peut-être mieux qu’être à Braavos en cette saison. « Il est vrai que Volantis n’est pas le pire endroit où elle pouvait se retrouver. Je dois t’avouer que je ne sais pas tout de cette histoire. J’ignore toutes les raisons qui ont mené à cet exile, je ne sais que ce qu’on a bien voulu me dire et ce que j’ai pu témoigner par moi-même. Malgré tout, je reste dubitative. Elle a un enfant en bas âge. Je ne suis pas certaine que ce soit un lieu adapté pour lui, après tout il est de sang royal quoi qu’on en dise. Je me demande ce qu’il en est de l’avis de la Reine Rhaenys. Je suppose que par l’exil de Rhaegar Targaryen, Nymeria se doit de subir les mêmes conséquences. » Elle ne savait pas quoi dire, ni que faire. Elle avait besoin de l’avis de son amie pour se rassurer. « Tu penses que l’on peut faire quelque chose pour eux ? Même pour Oberyn Martell et le reste de ses filles. Je… je ne sais pas… Dans ce genre de situation je me sens incapable. Je ne puis en parler à mon fiancé puisqu’ils sont exilés également des terres de l’Orage. Je ne sais où chercher de l’aide. De plus, j’ignore si depuis ses lettres les choses ont changé… » Elle prit une gorgée de sa coupe de vin. Avant d’aller reposer la lettre dans le tiroir auquel il appartenait.

Tentant de sourire et d’oublier toutes ces choses qui la tracassaient, elle fit une proposition à son amie. « Si tu n’es pas trop fatiguée, quand tu auras fini ton gâteau, je pourrai te faire visiter les lieux. A toi de me dire par où tu veux commencer. »



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Jynessa & Allyria | 04/07/300
Jynessa sentait bien le petit malaise qui s'imposait. Elle savait comment les femmes plus âgées négligeaient de bien informer leurs filles – elle-même en ayant été victime, d'une mère peu alerte à ce sujet – et même si elle était fière de pouvoir aider, elle n'appréciait pas réellement être celle qui brisait les espoirs et les idéaux qu'Allyria s'était construits au sujet des menstruations. Un sourire désolé se leva sur les coins de son visage parsemé de taches de rousseurs subtiles. Par contre, la Noirmont avait conscience d'avoir bien agi  : si son amie ressentait des douleurs comme les siennes, elle ne serait pas prise au dépourvu et elle saurait quoi demander au mestre ou à ses dames de compagnie. Silencieusement, le regard se levant à nouveau vers l'adolescente des Météores, elle l'écouta. Un air doux sur le visage, elle hocha la tête. Évidemment, elle ne pouvait partager son point de vue : Jynessa n'était pas encore rendue là, dans sa tête. Érudite ou non, elle ne saisissait pas, au sens émotionnel, la gravité de la situation. Pour elle, ne jamais avoir fleuri n'aurait été qu'un énorme soulagement. Certes, elle aurait peut-être été déshonorée par le reste des Noirmont, mais elle aurait pu continuer à vivre libre comme l'air sans qu'on lui impose un époux. Discrètement, l'adolescente se mordit la langue pour ne pas parler. Elle avait lu dans des livres – des carnets, plus spécifiquement – qu'avoir des menstruations ne venait pas toujours de paire avec fertilité. Certaines femmes, malgré leurs saignements survenant presque à chaque lune, n'arrivaient pas à concevoir d'héritier et devenaient la honte de leur famille. L'air inquiet resta sur son visage, mais elle n'en parla pas. Jynessa savait que ces mots ne feraient qu'angoisser son amie. Elle ne lança qu'un « je comprends » au ton empathique. Seuls ces mots avaient leur place après cette petite confession : il fallait différencier les moments où on avait le droit de dire notre opinion de ceux dont elle n'était pas la bienvenue.  

Malgré la lecture qui s'estompait lentement dans sa mémoire, elle ne pouvait chasser de sa tête l'image de Nymeria. Elle se demandait si l'exil l'avait changée, physiquement ou mentalement. Jynessa avait lu des récits d'exil, mais, souvent, ils ne rapportaient que les difficultés et les points négatifs de cette punition. N'y avait-il rien de positif ? Oh, la Noirmont en doutait : il était tout simplement plus intéressant de raconter le mauvais que le bien. Cependant, en pensant à son amie – son idole – elle n'arrivait pas à s'empêcher de nier ces points positifs ; avec un enfant, la situation devait être bien pire. L'adolescente se mordit la lèvre inférieure, agrippant ses ongles au fauteuil pour ne pas aller gratter la peau asséchée de ses lèvres. « Et ce qu'on a bien voulu te dire n'est peut-être pas tout de la vérité. Tu sais, j'ai l'impression que ma mère ne me dit pas tout, non plus. Nous devrions peut-être essayer de demander à d'autres gens de nous raconter ce qu'on ne sais pas. Peut-être pourrions-nous entrer en contact avec des gens de qui elle était particulièrement proche et qui ont pu lui parler avant son départ ou après ce dernier, par correspondance ? » Jynessa fronça les sourcils, semblant soudainement embêtée. Elle avait voulu mentionner le bâtard qui avait été brûlé  – considérant qu'il s'agissait quand même d'un morceau du grand puzzle  – , mais elle n'avait certainement pas envie de lui adresser la parole un jour ou l'autre pour telle ou telle raison. Elle gardait de lui des souvenirs peu agréables et s'il avait terminé sa vie en tas de cendres, ç'aurait bien fait l'affaire de la Noirmont.  « Si Nymeria souhaite rester avec Rhaegar Targaryen, je pense, en effet, qu'elle doive assumer les conséquences de l'exil. S'il existe peut-être une petite chance que Doran accepte son retour – je n'en sais rien, cependant. Je n'ai jamais discuté avec lui à ce sujet – , je crois qu'il faut admettre que c'est totalement mort dans le cas du Targaryen. Je doute que Dorne veuille le revoir sur ses terres. » En tout cas, elle savait déjà l'avis de sa famille sur ce point. Depuis des lunes et des lunes, les Noirmont avaient une dent contre les dragons et ne manquaient pas de l'exprimer. Jynessa, cependant, était assez vieille pour penser par elle-même et ne pas se laisser aller si facilement à la haine.

Toujours songeuse, Jynessa abandonna les bras du canapé et se pencha au-dessus de la petite table pour remettre un gâteau dans son assiette. Aurait-elle encore faim lors du repas ? Oui, ce n'était pas à remettre en doute. L'adolescente avait un métabolisme proportionnel à son appétit et personne ne savait comment tout ce qu'elle engloutissait pouvait entrer dans un aussi tout petit corps.  N'oubliant  pas le sujet, elle ne tarda pas à relever les yeux vers Allyria tout en replaçant les pinces. « Vite comme ça, les solutions sont assez minimes... Celle qui me paraît la plus évidente serait de tous se lever et parler à Doran en la faveur de Nymeria et d'Oberyn. Je n'aime pas être négative, mais j'ai la vive impression que ça ne fonctionnera pas. Doran n'est pas du genre à revenir sur ses décisions surtout si elles ont été prises pour l'honneur de Dorne. » Parler ainsi lui faisait mal. Elle adorait Nymeria et elle souhaitait intensément la voir revenir, mais Jynessa n'était pas inconsciente : le retour de Nymeria, s'il advenait un jour, ne se ferait pas sans causer de tremblements. Elle savait aussi que très peu de suzerains revenaient sur leurs décisions lorsqu'il était question d'exil. Dans ses yeux se lisait l'incertitude et la crainte, mais elle reporta encore ses prunelles sur la table. Elle s'y pencha, reversa un peu de thé dans sa tasse à moitié vide en s'assurant d'y laisser un peu d'espace. Elle déposa la théière et empoigna la cruche qui contenait le vin ; elle en versa dans son thé. S'armant d'une petite cuillère, elle mélangea le tout. La dornienne reprit la tasse et souffla dessus avant de boire un peu. Elle garda la tasse dans ses mains, appréciant la chaleur qui les caressait. « Sinon, elle pourrait prendre le risque d'aller demander asile devant le roi du Bief, Gunthor Hightower. Si ça fonctionne, elle ne sera toujours pas à Dorne, mais elle aura au moins le pied à Westeros. Cette solution possède ses propres lacunes, cependant : le désamour des Biefois envers Dorne et le possible désir du Bief de conserver de bonnes relations avec le Royaume du Sud et Dorne. Mais si elle n'essaie pas, elle ne saura jamais.» De l'espoir dans les yeux, Jynessa était persuadée qu'il existait peut-être une solution à laquelle elle n'avait pas pensé. Pour l'instant, tout ce qui comptait essentiellement pour elle était de savoir Nymeria en vie et en sécurité. La lettre qu'on lui avait présentée ne datait pas d'hier, mais elle ne voulait pas penser que les choses puissent avoir drastiquement changées depuis. « Je pense que nous devrions essayer d'en parler à d'autres Dorniens. Nous avons  beau être motivées, mais à deux on ne peut pas changer grand-chose. » Ajouta-t'elle,  l'air de réfléchir. Retournant son attention sur la voix se laissant à nouveau entendre, elle rangea ces pensées dans un coin de sa tête pour mieux y penser plus tard.

La proposition de la Dayne la fit sourire et la remplit d'un enthousiasme nouveau. S'il n'y avait pas été question de gâteau, Jynessa se serait levée immédiatement. La jeune fille dressa son index pour faire signe à son amie d'attendre encore un peu. Imposant un silence, la Noirmont déposa sa tasse sur la table et récupéra son assiette pour attaquer le second gâteau. Habituellement, elle ne mangeait pas si vite, mais elle fit un effort pour ne pas trop faire patienter la jeune femme. Et puis, elle avait si envie de voir tout ce qui se cachait à l'intérieur des murs noirs de la forteresse d'Havrenoir ! Lorsqu'elle eut fini le gâteau, elle but ce qu'il restait de son thé - heureusement, le vin avait refroidit un peu le liquide, lui permettant de le boire sans trop se brûler la gorge. Une fois que plus rien ne restait ni dans son assiette ni dans sa tasse, elle passa une main sur le tissu de sa robe pour en faire tomber quelques rares miettes et elle se leva, souriante et impatiente. « J'ai tellement hâte de voir ton nouveau chez toi. » Soupira-t-elle avant de prendre le chemin de la porte, sans attendre son amie qui la guiderait. Malgré le fait que la jeune femme soit désormais fiancée depuis six ans, Jynessa employait tout de même le mot «nouveau», par réflexe. «Avez-vous une bibliothèque, ici ? J'aimerais bien que tu me la fasse visiter. Sinon, je n'ai rien contre les passages secrets, tu sais. » Lança-t-elle d'un ton plaisantin. Elle savait bien que le principe d'un passage secret était, justement, de rester secret. Une main ramenant ses cheveux par-dessus son épaule droite, elle fixait son amie avec de grands yeux brillants d'une lueur curieuse.  
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An 300 Lune 7 Semaine 4 - Havrenoir



Jynessa & Allyria

Cette conversation aurait été étrange avec n’importe quelle autre personne, mais avec Jynessa c’était différent, il n’y a pas de secret ni de tabou. Même les sujets les plus sombres et dérangeants, Allyria peut les aborder avec son amie. Parler de ces problèmes hormonaux, ça en aurait dérangé plus d’une, considérant le fait qu’elles ne sont pas mères, ni sœurs. Allyria était heureuse d’avoir une telle amie avec qui parler de ces choses. Ce n’était pas dans le but de mettre mal à l’aise qui que ce soit, mais simplement pour obtenir des réponses aux questions qu’elle se pose. Ça ne signifiait pas que les deux jeunes filles en parlaient de façon aisée, au contraire, il y avait une sorte de malaise, mais sans pour autant que le sujet de conversation soit changé sans que les réponses soient apportées. Mais une fois les questions posées, les réponses apportées, les inquiétudes partagées et le soulagement avoué, il était alors temps de changer de sujet. Les deux amies se devaient de passer un bon moment et ne pas se miner le moral avec ce genre de choses.

Allyria avait donc apporté le sujet de l’exil de Nymeria Targaryen, leur amie commune. Cette idée lui avait trotté dans la tête de nombreuses lunes depuis qu’elle avait reçu la première lettre. C’était difficile d’accepter la réalité puisque c’était encore récent. Mais Allyria anticipait déjà la réaction et les questions qui se poseraient dans quelques années. Lorsque ses amis seraient exilés depuis un moment, il sera trop tard pour faire machine arrière. Bien sûr, Allyria n’a pas réellement le pouvoir de changer les choses, elle sait qu’il y a une raison pour cet exil et que tout ne lui a pas été dit, de plus elle ne voudrait pas froisser ses relations avec le Prince de Dorne. Mais Jynessa eut une idée intéressante pour au moins comprendre ce qui était arrivé. Avoir le point de vue de Nymeria ou de Doran c’était une chose, mais demander à d’autres dorniens pouvait s’avérer utile, simplement pour les éclairer. Elle proposa de demander à des personnes proches d’eux, qui auraient pu être les derniers à les voir. Allyria avait bien une petite idée en tête et devait avouer qu’elle ne lui avait pas posé la question quand elle était passée à la Grâcedieu. Le bâtard, Daemon Sand, elle le savait proche de Nymeria et surtout parce qu’Allyria avait été celle qui était présente quand tout le petit groupe s’était réfugié à Havrenoir, quand le bâtard avait été blessé. « Tu as raison, je pense qu’il y a certaines personnes à contacter. Mais je me demande si écrire une lettre pourra nous obtenir des réponses. J’ai ma petite idée sur une ou deux personnes qui seraient capables de nous en dire plus, mais il faudrait que je puisse leur parler directement. On ne sait jamais entre quelles mains ces lettres peuvent tomber. » Jynessa ajouta également que si Nymeria voulait rester auprès de son mari et du père de ses enfants, elle devrait assumer les conséquences. C’était une vérité dure, mais pourtant, les mots étaient justes. Allyria avait toujours fait en sorte de penser par soi-même et en dehors de l’intérêt général de Dorne, elle avait donc du mal à accepter totalement cet exil du Targaryen puisque pour elle, c’était un ami, mais elle comprenait totalement cette position. Après tout le Targaryen n’avait rien à faire à Dorne. « Même si Nymeria quitte son époux dans l’espoir d’avoir une chance de rentrer à Dorne, je pense que ce n’est pas la solution la plus intelligente. Je pense que Nymeria est prête à assumer ses choix. » Allyria aurait agi probablement de cette façon, ne voulant pas passer pour une faible qui retourne sa cape dès que ça l’arrange.

Les deux amies cherchaient, malgré tout, des solutions. Ca paraissait compliqué et peu probable d’obtenir une réaction positive de la part de Doran Martell. Revenir sur sa décision serait une erreur politique et le ferait passer pour un faible. « Il est vrai que vu comme ça, le problème me paraît ne pas avoir d’issue favorable. Je suis inquiète pour Nymeria. Tu penses qu’elle regrette les choix qu’elle a faits ? J’apprécie Rhaegar Targaryen car il a été l’ami de mon frère, un ami des Dayne, mais je me demande s’il était judicieux de s’unir à un tel homme. Les conséquences sont lourdes. » Allyria se rendait compte que les choses n’étaient pas aisées dans ce monde et réalisait qu’il était préférable de bien réfléchir avant de faire quoi que ce soit. Allyria ne pourrait pas supporter un exil de Dorne. Même si elle est maintenant fiancée à un orageois et qu’elle s’apprête à devenir une dame de cette région, son cœur est à Dorne et elle ne pourrait se résoudre à ne plus y mettre les pieds. Jynessa enchaîna sur une autre idée et la Dayne grimaça. « Non. Je crois que je préfère savoir mon amie en Essos que dans le Bief. Donc en résumé, elle est exilée de Dorne, de l’Orage, de la Couronne et de l’Ouest. Le Bief, je pense que ce serait très mal vu et j’espère vraiment qu’elle ne s’y résoudra pas. Il reste alors le royaume du Nord… Encore une fois, ce n’est qu’un avis personnel, mais je ne peux l’imaginer rejoindre ces… ces peuples trop différents de nous. » Pour Allyria, tout ce qui sortait de Dorne, l’Orage et la Couronne semblait déplaisant. Elle avait déjà une éternelle rancœur envers les Stark et le Nord par extension. Mais si c’était la seule solution pour Nymeria de rester à Westeros, la blonde ferait probablement l’effort de se déplacer pour la voir. Enfin, le résultat de cette discussion était claire, à deux, elles ne trouveraient pas de solution viable. Il fallait donc en parler à d’autres dorniens, tout en les choisissant bien. Ce n’était pas une période idéale pour Allyria, elle qui a tenté de tous les rallier à sa cause pour qu’ils soient présents à son mariage, elle ne veut pas prendre de risque et créer des tensions diplomatiques avec certaines familles en abordant ce sujet, du moins pas tout de suite.

Inutile de s’embrumer l’esprit avec tant de pensées négatives. Après avoir rangé la lettre, Allyria décida de proposer à son amie une visite des lieux. Elle lui laissa d’ailleurs le choix de ce qu’elle voulait d’abord voir, l’invitée est reine en ces lieux, c’est la règle d’or. Les mots employés par Jynessa firent sourire la Dayne. Pour elle, c’était nouveau, bien évidemment. Elle avait été habituée aux Météores qui étaient des terres magnifiques et Allyria ne pouvait pas dire le contraire. Si elle avait eu le choix, elle y serait volontiers restée. Mais cela faisait déjà six ans que la dornienne était arrivée à Havrenoir. Pour elle, ce n’était plus tellement nouveau, tout était devenu son quotidien, la routine. Elle connaissait les moindres recoins, elle commençait à apprécier cet endroit, même si ça ne peut bien entendu pas rivaliser avec sa terre natale. La blonde se dirigea vers un de ses coffres afin de sortir une étole. Allyria avait fait venir quelques affaires à elle dans ces appartements pour que son amie ne se trouve pas face à une chambre vide. Comme elle ignorait si elle s’était chargée en bagage, il valait mieux prévoir. Le temps se rafraichissait et, même si la chambre était chauffée, les couloirs risquaient de ne pas être à la même température. Les murs de pierre ont tendance à garder une certaine fraîcheur. Allyria s’entoura de son étole le temps que son amie finisse son gâteau. Elle était toujours aussi incroyable avec la nourriture, mais ça faisait partie de son charme. La Noirmont demanda alors si Havrenoir possédait une bibliothèque. La Dayne sourit, elle aurait dû s’y attendre. « Bien entendu. Elle n’est pas très grande, mais je pense que tu pourras y trouver des ouvrages plaisants, je pourrai même demander au mestre de t’autoriser à ramener un livre à ton chevet. » Allyria fit signe à son amie de la rejoindre à la porte pour ensuite fermer derrière. Il vaut mieux être prudent et s’assurer que personne ne s’introduise dans sa chambre.

La Dayne descendit alors les marches tout en s’assurant que son amie suivait bien. « L’architecture de Havrenoir est différente de celle de Noirmont, mais surtout très différente de celle des Météores. Les marchiens ont beau être près de Dorne, il demeure une emprunte tout à fait orageoise dans ces murs. » Elle essayait d’apporter le peu de choses qu’elle savait à propos de sa demeure. Ça ne l’intéressait pas plus que ça, mais elle aurait probablement dû se renseigner davantage en sachant que son amie venait. Les deux servantes d’Allyria les avaient suivies dans les couloirs, sans un bruit, sans un mot. Une fois en bas des escaliers, la dornienne tourna sur sa droite, se retournant rapidement pour s’assurer que son amie ne s’était pas arrêtée en chemin. Elles traversaient alors un grand couloir. Sur le mur droit se trouvaient de nombreuses tapisseries retraçant l’histoire des Dondarrion. L’on pouvait voir notamment la représentation du messager royal qui tentait de traverser les marches de Dorne quand une flèche tua son cheval. Il allait se faire massacrer par deux dorniens lorsqu’un éclair pourpre descendit du ciel pour abattre ses assaillants. Ayant pu délivrer le message, il donna la victoire à son Roi. C’est ainsi que cet homme fut adoubé et créa la maison Dondarrion. « Tu peux voir sur ta droite, l’origine de la maison Dondarrion. C’est un peu symbolique, ça représente en partie la haine entre mon peuple et celui de mon fiancé. Mais… je me suis juré de faire en sorte que cette haine ne soit plus. » Sur la gauche se trouvaient en revanche de larges fenêtres donnant une vue incroyable sur le contrebas de la montagne et de la forteresse.  C’était un des endroits préférés d’Allyria dans cette demeure, un endroit empreint d’histoire, de symbolique mais aussi de beauté du paysage. Peu avant la fin du grand couloir, se trouvait une porte de taille moyenne. La Dayne s’arrêta devant avant de se retourner vers Jynessa. « C’est ici que se trouve la bibliothèque, ainsi que les quartiers du Mestre. J’espère qu’il n’est pas de mauvaise humeur mais… je pense qu’il sera heureux de rencontrer quelqu’un comme toi. » Elle ouvrit alors la porte et ne fut pas surprise de trouver le mestre, assis à son bureau, en train d’écrire une missive probablement. « Mestre Veylenn, j’espère ne pas vous déranger. Je vous présente mon amie, Lady Jynessa Noirmont. Elle est notre invitée pour quelques jours, ici, à Havrenoir et, elle aimerait visiter votre bibliothèque. Je suppose que vous n’y voyez pas d’inconvénient. » Le regard du mestre en disait long. Il soupira avant de répondre : « Bien, mais ne mettez pas trop de désordre, jeunes filles. Et pas un bruit, ce n’est pas une salle de festivité. » Le mestre s’éloigna dans l’arrière de ses quartiers pour laisser les deux dorniennes. « Je te laisse regarder ce qui te fait envie, Jynny. »

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Jynessa & Allyria | 04/07/300
JLorsque son amie lui demanda si elle croyait que Nymeria regrettait ses choix, Jynessa secoua doucement la tête. En fait, elle n'en savait rien, mais elle souhaitait croire que Nymeria savait ce qu'elle faisait, qu'elle assumait pleinement ses choix. C'était la vision idéalisée que l'adolescente avait de la bâtarde ; une femme forte et qui agissait de la meilleure façon possible pour elle et ses proches. Elle se trompait peut-être, mais tant qu'elle ne savait pas si elle faisait erreur ou non, ça importait peu. Silencieuse, Jynessa ne fit qu'écouter son amie, hochant la tête par moment. À vrai dire, elle ne partageait pas le même point de vue qu'Allyria sur le sujet. Elle préférait de loin savoir Nymeria dans le Bief que dans le Nord, avec l'hiver qui arrivait. Et, quoi qu'on en dise, que cette femme se trouve dans le Bief ou dans le Nord, si ce fait venait à se savoir à l'oreilles de quelques dorniens, ça risquait d'être mal vu par ceux qui lui portaient une faible estime. Le reste, quant-à-elle, préférerait la savoir en bon état. Elle trouvait stupide, bien qu'elle ne le dise pas, qu'un peuple entier se laisse aller à la haine envers un autre peuple pour des choses qui dataient ; c'était sans queue ni tête !  
                   
*

Jynessa haussa les épaules. Qu'importait que la bibliothèque soit grande ou petite ? On ne mesurait pas la valeur de ce genre de lieu au nombre de bouquins qu'elle contenait : on pouvait avoir une salle de lecture peu remplie, mais pleine de livres extraordinaires comme on pouvait en avoir une bien garnie, mais d'ouvrages qui ne valaient pas la peine qu'on s'y attarde. Son sourire s'agrandit et son regard brilla de mille feux : elle espérait sincèrement que le mestre accepterait qu'elle prenne un livre. Évidemment, elle le rapporterait à son amie, mais le temps qu'il passerait à Noirmont, elle le chérirait comme la prunelle de ses yeux. Dans son enthousiasme, l'adolescente manqua une ou deux marches, mais elle réussit à conserver son équilibre et à atterrir sur ses deux pieds, presque ni vue ni connue. Instinctivement, elle jeta un regard par-dessus son épaule – sourit, mal-à-l'aise, aux servantes –  et glissa une main dans ses cheveux, jusqu'à sa nuque. Son regard bleu fixait désormais chacun des niveaux de l'escalier. « J'avais remarqué, en arrivant près de chez vous, que les murs de la forteresse étaient tous noirs. Ce n'est pas à Dorne que nous verrions ça. De même pour l'apparence si fermée, je dois dire. Même chez moi où nous sommes, dans nos coutumes, assez près du reste des régions du Sud, tout est ouvert et aéré. Comment arrives-tu à vivre dans un endroit si clos ? » Elle espérait ne pas être la seule à avoir constaté cette différence majeur, que l'impression d'étouffer ne venait pas que de sa petite tête. Jynessa était claustrophobe et elle le ressentait plus que jamais, maintenant qu'elle avait le pied dans une forteresse fermée de toute part.  

Pendant un court instant, Jynessa observa l'histoire illustrée au mur. Pas qu'elle ne l'intéressait pas, au contraire, mais elle savait se contrôler et elle ne souhaitait pas faire abstraction ni de son amie, ni du but précis qu'était la visite du château. Sur le coup, elle jalousa un peu les Dondarrion d'avoir quelque chose de si coloré pour représenter leur histoire. À Noirmont, on était fiers, mais on ne voyait pas la nécessité de l'afficher sur les murs. Sur les parois rosâtres du château qui l'avait vu grandir, on trouvait plus de décorations venant d'Essos que d'emblèmes familiaux. Au-dessus de son lit, elle avait bien une toile, mais il ne s'agissait en fait que d'une étoffe que son père avait achetée à un marchand. Silencieusement, elle se promit de revenir voir ça plus tard, avant de partir. « Tu sais, je crois que votre mariage permettra peut-être à chacun des deux peuples de prendre le temps de découvrir l'autre.  La haine vient parfois de l'ignorance ou des rancunes du passé. Il faut savoir mettre fin à sa propre ignorance et enterrer le passé, lorsque c'est nécessaire. » Un petit sourire reprit place sur ses lèvres, le sentiment d'angoisse créé par l'impression qu'elle avait d'être trop enfermée se dissipant. Le bleu des yeux de l'adolescente fini par se perdre dans la vue que lui offraient les énormes fenêtres à sa gauche. Un  air fasciné illumina son visage, elle semblait absorbée. Les montagnes n'avaient rien de spectaculaire pour une enfant que les majestueuses montagnes de Dorne avaient vue naître, mais l'Orage venait avec ce drôle de brouillard, cette lumière plus terne et cette atmosphère si sombre. Même à l'orée de Dorne, la différence se faisait sentir. Jynny adorait à en pleurer ce qui était beau de par sa différence. Elle rêvait de découvrir le monde et cette vue sur le paysage que seules les fenêtres savaient offrir, n'en sélectionnant qu'un morceau unique, le lui rappelait avec l'intensité d'un poignard dans le cœur. Secouant la tête, elle se départit du regard flou que lui imposait son envolée vers d'autres cieux mentaux. Ne lâchant pas les fenêtres du regard, jusqu'à ce que ces dernières soient hors de sa portée, elle suivit son amie jusqu'à la petite porte intrigante.

Sachant très bien ce qui se trouvait derrière la porte de bois, la jeune femme sentit son cœur commencer à battre plus rapidement au creux de sa poitrine. Ses dents pincèrent sa lèvre inférieure alors qu'elle fit de son mieux pour ne pas se laisser emporter par sa joie et pousser elle-même la porte. Une de ses mains s'attarda à ses cheveux bruns aux reflets vaguement roux, enroulant quelques de ses mèches autour de son index et de son majeur. Beaucoup la trouveraient étrange de se sentir si frétillante à la vue d'une bibliothèque et des reliures bien rangées, l'odeur de l'encre et des parchemins chatouillant ses narines enthousiastes, mais pour elle, ce n'était pas tant différent qu'un amour romantique ou toutes autres passions du genre. « Existe-t-il réellement des mestres de mauvaise humeur, Allyria ? » demanda-t-elle, narquoise. Le sourire trop large, la jeune fille savait  bien que les mestres avaient le droit de passer de mauvaises journées, mais elle était convaincue que lorsqu'on passait notre vie entouré de livres et de savoirs, c'était une perte de temps que de ne pas être heureux. Mais combien de fois un livre n'avait pas été capable de la calmer lorsqu'elle était en colère ou de la consoler lorsqu'elle était triste ? Trop souvent. Dieux merci, la vie n'était pas si simple. L'adolescente suivit son amie, le regard fixé sur le mestre. En effet, il n'avait pas l'air des plus jovials. Cependant, la Noirmont ne s'arrêta pas à cette simple image et fit une révérence en guise de salutation. « Ne vous inquiétez pas, monsieur. Vous ne vous rendrez même pas compte que je suis encore-là ! » S'exclama-t-elle avant de mettre ses mains sur sa bouche pour mimer le silence. Quelques secondes s'essoufflèrent et elle prit son amie par la main pour l'amener plus près des étagères de livres.  

« T'arrive-t-il parfois de lire quelques des ouvrages qui traînent ici ? » Lança-t-elle, distraitement. Elle lâcha la main de son amie. Ses petits doigts tous fins frôlèrent les couvertures de cuir. Certains, laissant fuir de fins nuages de poussière au passage de ses doigts, semblaient ne jamais avoir été touché depuis longtemps. La dornienne tira l'ouvrage le plus poussiéreux de l'étagère et passa sa main dessus pour en tasser la poussière. La couverture ne révéla aucun titre, aucune gravure ; il ne contenait pas nécessairement quelque chose d'intriguant ou de mystérieux, mais ça n'empêcha pas Jynessa d'être curieuse. « Tu sais, je suis un peu jalouse de toi. Tu es  ici, mais tu auras probablement l'occasion d'aller rendre visite à d'autres familles lorsque tu seras lady Dondarrion. Tu pourras voir de nouveaux horizons et de nouvelles personnes. Je ne veux pas me marier, mais j'aimerais pouvoir avoir un statut qui me permettrait d'être au centre des grands événements, des rencontres et des discussions. Ma mère est jeune et en bonne santé et mes ancêtres qui ne sont pas morts d'un accident ou d'un meurtre ont toujours vécu très longtemps ; je ne serai probablement jamais lady Noirmont et on me verra toujours comme une enfant.  » L'adolescente parlait tout bas, suffisamment haut pour que son amie l'entende, mais pas assez pour que le mestre en soit dérangé. Distraite par son regard voguant sur d'autres livres, elle ouvrit l'ouvrage à une page totalement au hasard. Une drôle d'odeur de poussière et de renfermé s'échappa du bouquin. Sur le coup, l'adolescente eut l'air dégoûtée, mais cette impression s'estompa rapidement. « Mais ce n'est pas ce qui m'importe le plus. Cela peut te paraître stupide ou futile, mais je rêve d'aller ailleurs et de voir d'autres bibliothèques, d'ouvrir des écrits qui racontent autres choses que ceux que l'on trouve dans la bibliothèque de Noirmont ou de Lanchélion. Malheureusement, nous ne pouvons pas débarquer chez quelqu'un comme un cheveu  sur une soupe et demander à voir la bibliothèque. » Lança-t-elle, riant légèrement. Le regard toujours penché sur l'écriture, elle feuilleta les pages de l'ouvrage.
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An 300 Lune 7 Semaine 4 - Havrenoir



Jynessa & Allyria

C’était assez étrange de se dire que ces murs ne lui étaient pas étrangers. Elle n’était pas encore mariée au seigneur de Havrenoir, mais la demeure paraissait déjà être la sienne. Elle y avait déjà passé six années et pas les moindres, c’était donc normal qu’elle se sente chez elle en ces lieux, mais ça avait semblé étrange à de nombreux dorniens qu’elle avait croisé durant son précédent voyage. Peut-être que Jynessa pensait également de la sorte et ne comprenait pas. On le lui avait reproché, d’avoir pris ses aises sur les terres de l’Orage. Mais elle n’oubliait pas d’où elle venait, jamais. Chacun et chacune dans ce monde a un rôle à jouer, et celui d’Allyria est d’épouser Béric Dondarrion et pour ce faire, s’accoutumer à l’Orage.

Elle avait donc guidée, toute enjouée, son amie à travers le long couloir qui séparait sa tour et la pièce qui faisait office de modeste bibliothèque. Elle ne fut pas étonnée par la requête de la Noirmont, à vrai dire, elle ne l’aurait pas reconnue si elle n’avait pas posé la question. Ce fut donc avec plaisir qu’elle décida de l’y emmener, même si ce n’est pas le lieu le plus propice au bavardage et au commérage. La Dayne n’a rien contre le Mestre des lieux, mais elle ne lui fait pas confiance, comme à très peu de personnes, à vrai dire. Elle profita donc du chemin pour expliquer deux ou trois choses à son amie sur le peu de connaissances qu’elle avait sur la forteresse de Havrenoir, elle lui fit notamment remarquer la fresque, lui évitant ainsi d’avoir à parler sur l’histoire. Ce n’est pas la sienne, mais celle de son fiancé, alors en parler ne serait pas authentique. Mais Allyria était certaine que si Jynessa espérait en savoir plus sur l’histoire de Havrenoir et sur les Dondarrion, elle n’hésiterait probablement pas à poser des questions durant le repas. La Noirmont fit alors une remarque à la fois sur la couleur des remparts, noirs, caractéristiques de la demeure, mais également sur le caractère clos du type de bâtiment, qui contraste énormément à la fois avec Noirmont mais également les Météores. La blonde lui répondit simplement. « Je me posais les mêmes questions que toi, Jynny. Je me suis longtemps demandé comment j’allais pouvoir vivre dans un tel endroit. Mais étant donné le climat, tu finis par t’y faire et surtout apprécier que la demeure soit ainsi. Je suppose que les six longues années passées ici m’ont forgée. » Ce n’était pas si compliqué finalement, ce n’était qu’une question d’habitude, tout comme un habitant de l’orage ne comprendrait pas comment il est possible dans un endroit tel que les Météores ou Lancehélion.

L’amie d’Allyria fit alors une remarque sur le mariage à venir, prétendant que ce serait probablement une occasion pour les deux peuples d’apprendre à se connaître et faire la paix, contrairement à l’histoire énoncée sur la fresque. C’est exactement ce que pensait Allyria, même si elle ignorait encore pas mal de choses sur les relations diplomatiques et qu’elle avait encore beaucoup à apprendre. Elle savait juste que son mariage était une opportunité, on le lui a répété de nombreuses fois et elle s’en est fait une force. « Oui, c’est ce que je pense. Même si officiellement, la paix règne, je pense que les relations sont fragiles et qu’un mariage est toujours une occasion d’être curieux et d’en apprendre plus sur l’autre. Mon fiancé est de cet avis. » Mais elle ignorait, cependant, à quel point un mariage pouvait faire des miracles ou non, quelles sont ses limites et ses faiblesses. Elle préférait laisser les choses se faire toutes seules, considérant qu’elle avait fait la majeure partie du travail en se rendant dans chacune des familles dorniennes qu’elle souhaitait voir à la cérémonie de son mariage. Que pouvait-elle faire de plus ? Elle ne pouvait guère insister sur leur présence. Du côté de l’Orage, elle savait qu’ils seraient présents pour le seigneur des marches, elle savait son fiancé majoritairement apprécié dans la région, les familles qui ne seraient pas présentes n’en valent de toute manière pas la peine.

Mais elle se reconcentra sur le but même de cette expédition à travers les couloirs de Havrenoir : la bibliothèque. Elle avait évidemment mise en garde son amie contre la probable mauvaise humeur du mestre. Et la Noirmont semblant s’interroger sur la possible existence de ce genre de mestre. Allyria eut un léger rire. Après tout, les mestres étaient des humains avec leurs ressentis et leur caractère, malgré leur choix de vie assez particulier et qu’Allyria a encore du mal à concevoir. Lorsque les deux jeunes femmes entrèrent dans la pièce qui se trouvait derrière cette fameuse porte en bois, Allyria se vit obligée d’être courtoise avec le mestre afin d’éviter de le mettre en rogne. Mais elle voyait bien dans son regard qu’il était sceptique à l’idée de laisser deux dorniennes déambuler dans son espace. Mais il finit par accepter demandant simplement de rester calmes et silencieuses, chose à quoi Jynessa répondit qu’elle ferait en sorte de ne pas se faire entendre. En ça, Allyria lui faisait confiance. Elle avait son caractère et sa façon d’être, mais elle était respectueuse, surtout dans un tel endroit et surtout si elle pouvait obtenir quelque chose à la clé.

Les deux jeunes femmes s’enfoncèrent entre les étagères et la Dayne ne se sentait vraiment pas familière à ces lieux. Mais ça ne la dérangeait pas d’accompagner son amie, elle n’aurait probablement pas l’occasion de passer un moment tel avec elle avant longtemps, alors elle voulait en profiter. La Noirmont lui demanda alors s’il lui arrivait de lire des ouvrages qui se trouvaient dans ces étagères et la blonde lui répondit avec un sourire. « Tu sais bien que je n’ai jamais été très amie avec les bouquins. Il m’arrive de lire, parfois, mais j’ignore si les ouvrages viennent d’ici. Pour être honnête, je ne suis venue ici que pour parler au mestre quand j’en avais besoin. » Les deux adolescentes étaient foncièrement différentes, ce qui ne les empêchaient pas de bien s’entendre. A vrai dire, le petit pêché mignon d’Allyria, c’était la harpe, mais ça faisait de nombreuses lunes qu’elle n’avait pas pratiqué, peut-être jouerait-elle un morceau à son amie après le dîner, si elle trouve le temps pour cela.

Son amie continua sa recherche du bouquin parfait et semblait trouver son bonheur. Jusqu’à ce qu’elle ajoute le fait d’être jalouse de la Dayne. Elle arqua un sourcil, intriguée, elle n’avait jamais pensé susciter ce sentiment chez son amie, chez de nombreuses personnes, oui, mais pas chez Jynessa. Elle donna les explications et abordait le sujet du mariage et le fait de voir le monde, d’être au centre de l’attention. Le sourire de la Dayne se voulut malicieux avant qu’elle ne réponde à l’autre adolescente. « Eh bien, oui, il est vrai que j’ai hâte d’être mariée pour cette raison. Même si j’ai déjà rencontré plusieurs seigneurs et dames de cette région, ainsi que de la Couronne, je ne suis que la fiancée de Béric, bientôt je serai présentée officiellement et j’aurai probablement une place privilégiée. Mais Jynny, tu ne dois pas m’envier. Ta vie te réserve probablement d’autres choses, pour le moment, tu es libre et je sais que c’est quelque chose qu’il te faut. Laisse ce rôle de Lady à ta mère et profite du temps qu’il te reste pour être toi… » Elle ajouta sur un ton légèrement moqueur. « Et pour lire des bouquins aussi ennuyeux. Vraiment, je t’admire pour ça. Trouver de l’intérêt dans ces vieilleries, je ne comprendrai jamais. » Elle aimait taquiner son amie pour cela. Et justement, la Noirmont ajouta qu’elle désirait aller ailleurs pour voir d’autres bibliothèques et découvrir de nombreux ouvrages. Encore une fois, elle ne comprenait pas cet intérêt, mais ce n’était pas le sien, alors elle ne jugeait pas. Mais elle ne comprit pas pourquoi elle prenait cet air fataliste, comme s’il était impossible de découvrir d’autres lieux comme celui-ci. « Je ne pense pas que ce soit mal vu, au contraire. Regarde, je t’ai bien ouvert les portes de la bibliothèque de Havrenoir. Et sache que tu peux te rendre à celle des Météores quand tu le souhaites, il suffit de dire que tu viens de ma part. Si tu le désires, je pourrai même demander à Ser Barristan de nous emmener sur son fief et tu pourras également y découvrir ce que tu souhaites. Je pense que rares seront les portes qui se fermeront à cette requête, tant que tu le demandes correctement. » Allyria laissa ses doigts chercher et effleurer les ouvrages tous poussiéreux et ils s’arrêtèrent sur un livre de petite taille à la couverture rouge. « Enfin, si tu comptes lire, je vais en faire de même. » Elle jeta un coup d’œil au titre de cet ouvrage et il semblait parler des armes en tout genre. Elle reposa le livre à sa place. « Mais probablement pas celui-là. En tout cas, n’hésite pas, Jynessa. Si tu veux emporter un ou deux ouvrages dans ton appartement ce soir, tu le pourras, tant que tu les ramènes par la suite. »

La Dayne abandonna l’idée de trouver un bouquin après avoir récolté plusieurs centimètres de poussière sur ses doigts. Elle décida d’aller s’affaler dans un fauteuil qui se trouvait un peu plus loin. Elle observait son amie, tout en souriant, ravie de la voir ici. « J’espère vraiment que nous aurons l’occasion de nous voir plus souvent à présent. Les années loin de toi ont été très longues. » Après tout, pour quelles raisons ne se verraient-elles plus ? Béric semblait apprécier la Noirmont à première vue, il ne sera sûrement pas contre que sa future épouser rende visite à sa meilleure amie.

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Jynessa & Allyria | 04/07/300
Un petit son d'approbation qu'un sourire aux lèvres pincées fit taire appuya son hochement de tête. Elle n'avais pas oublié qu'Allyria n'avait jamais été aussi proche des livres qu'elle. Pourtant, rien ne l'avait empêchée d'espérer que son amie ait changée sur ce point. Jynessa l'aimait comme elle l'était, mais jamais elle n'aurait refusé une compagne partageant nouvellement une passion que certains trouvaient bizarre. Pour beaucoup, les jeunes filles et les femmes n'avaient rien à faire le nez dans les livres. Encore une fois, il s'agissait d'une norme stupide que d'accorder ce passe-temps uniquement aux hommes. « Le monde serait ennuyant si tout le monde aimait les mêmes choses. » La Noirmont tourna momentanément la tête vers la Dayne, lui accordant un de ses plus beaux sourires. Ses doigts retournèrent frotter le bouquin qu'elle tenait entre ses mains. Le regard se plongeant dans les écritures qui décoraient les pages qu'elle tournait lentement sans trop les lire, elle attrapait les mots de son amie. Pourtant, ceux-ci la rendirent amère. D'une amertume que seuls les gens jaloux pouvaient éprouver. Non pas motivée par l'envie, mais plutôt par les justifications rassurantes que donnaient les jalousés. Ce que lui disait l'Étoile revenait au même que de dire à une jeune fille qui avait hérité d'un mari bas de gamme qu'elle pouvait au moins se rassurer en se disant qu'elle en avait un. Brièvement, ses joues semblèrent se remplir d'air et son regard se détourna, effleurant les reliures. Une page coincée entre deux doigts qui la trituraient, elle se sentit coupable d'éprouver une telle émotion envers sa précieuse amie. Si la Dayne avait mentionné tout à l'heure que les relations politiques étaient fragiles, il n'en était pas autrement pour les amitiés et elle ne souhaitait pas laisser son semblant d'immaturité nuire à la sienne. Elle savait qu'elle était libre, que d'autres choses l'attendaient certainement, mais ce n'était pas le problème. Loin de là. Engloutie dans son mutisme, elle n'intérompit pas la blonde.

Pourtant, elle pouffa de rire à la remarque de son amie. « Ils ne sont pas tous ennuyeux, tu sauras ! Il suffit de trouver ce qui te plaît. Les livres sont un peu comme des personnes. Certains n'ont rien de pertinent à dire, mais existent tout de même, alors que d'autres sont des perles rares sur lesquelles on tombe rarement. » Furtivement, elle regarda son amie l'air de lui souffler qu'elle était une de ces perles rares dont on devait prendre soin. Elle était heureuse qu'on lui confirme, d'une certaine manière, qu'elle pourrait être la bienvenue ailleurs, sans se soucier des jugements. Lorsqu'elle retournerait à Dorne, elle tâcherait d'aller aux Météores et de demander à voir leur bibliothèque. Elle ne voyait pas pourquoi ils refuseraient, non ? L'adolescente referma l'ouvrage qui lui sembla de plus en plus ennuyeux, qui crachant un nuage de poussière aux contact des deux moitié perdit immédiatement l'infime morceau d'intérêt qu'il portait. Maladroitement, elle le remit à sa place.

Jynessa suivit son amie du regard, l'observant silencieusement jusqu'au moment où elle se posa dans le fauteuil. Un geste naturel, peut-être comme une petite protection indirecte envers sa précieuse amie. Pourtant, ce n'était pas comme si le plafond de la biblitohèque risquait de s'effondrer sur elle au moment pile où son fessier toucherait la chaise. Il ne fallait pas toujours essayer de comprendre les actions de l'adolescente, on finirait par s'y perdre à force. Un vague sourire sur les lèvre elle redonna son attention presque toute entière aux reliures de cuir ; rares étaient celles portant un titre. Elle aurait voulu rejoindre Allyria, mais l'appel des pages jaunies était bien plus puissant. « Nous nous reverrons plus souvent, Allyria. J'y tâcherai. » Si l'autre ne pouvait voir le sourire qui illuminait son visage pâle, elle pouvait entendre cette voix qui portait le même bonheur. La Dornienne tira quelques ouvrages, un à un, pour lire les lettres dorées que les pages couvertures portaient. Inaudiblement, la Noirmont marmonnait quelque chose qui semblait être une réflexion insatisfaite. Cette section ne semblait qu'abriter des livres de comptes. Mine de rien, ça n'intéressait pas l'adolescente. En un élan presque tourbillonant, la jeune femme migra de deux étagères vers la droite. « Ma mère commence de plus en plus à me laisser de petites libertés sans trop s'inquiéter ; je n'aurai pas le choix de lui laisser le temps de s'habituer. Mais je grandis, elle ne pourra plus me garder dans ses bras trop longtemps encore. Elle sera toujours dans mon cœur, mais mon cœur sera un jour ailleurs. » Sa voix s'heurta aux étagères, la rendant plus douce et plus sourde qu'à l'habitude.

Le dos toujours tourné, elle semblait désormais avoir trouvé la toute petite partie de la pièce où dormait des livres portant sur leurs pages des contes et légendes orangeoises. S'accroupissant, elle observa les volumes du bas. « Je sais qu'elle sera fâchée lorsque je rentrerai à la maison, mais je sais aussi qu'elle ne laissera pas de côté le fait que je me sois rendu chez toi saine et sauve, sans aucun problème. Elle me laissera certainement revenir, si tu le veux bien. Il me faudra lui faire comprendre que je me sens seule, à Noirmont. Je n'ai pas toujours envie de la compagnie de chevaliers ou des dames de compagnie de ma mère et tu sais autant que moi qu'il n'y a pas grand gens dans les Montagnes Rouges. Lorsque je m'ennuie trop, je vais voir les paysans et les marchands ambulants, c'est mieux que rien. » Tout en parlant, Jynessa ne s'arrêta pas de zyeuter les bouquins, d'en tirer quelques uns des étagères. Finalement, la jeune femme n'en conserva que trois qui portaient des titres qui l'accrochaient. Serrant les livres contre sa poitrine, l'adolescente abandonna les étagères pour retourner voir son amie. « Ça peut te paraître indiscret, mais est-ce bientôt l'heure du repas ? » demanda-t-elle, les joues subtilement rouges de gêne.
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