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Don't be afraid (Pv Gysella) [Danger de mort]

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Don't be afraid

Danger de mort - Gysella Bonfrère & Norne Bonfrère



Norne Bonfrère

An 300, lune 7, semaine 1

L'horizon ce vaste océan à perte de vue que je nommais si chèrement à ce cœur taciturne mon foyer. Par tout temps nous voguions sous la protection de ce Dieu-Noyé qui nous rendaient si malfaisant et emplissaient nos cœurs de sang. Une trace indélébile gravée au plus profond de notre être, de notre chair et de notre âme si tentée soit elle un jour de se révélée aux yeux du monde. Le regard soucieux, mes yeux scrutaient l'inévitable tempête au loin se profiler à travers l'amas brumeux des nuages gris et de ce qui nous y attendaient une fois à l'intérieure. Je ne me posais pas de questions trop hasardeuses, nous n'avions jamais été élevés dans cette optique qu'un jour nous pourrions croire en une telle forme de rupture avec l'ancien monde et le nouveau. L'hégémonie de notre peuple se faisait toujours plus discrète et si nous étions des prédateurs sur la mer, les moutons eux n'avaient pas l'intention de nous laisser prendre part à ce monde auquel tous nous appartenions. Maussade était mon humeur face à cette quête que je pensais un jour pouvoir qualifiée d'audacieuse, ingénieuse et pourtant si fragile. Nous ne serions donc jamais assez pour braver avec courage les anciennes animosités ? Nos comportements et nos opinions seraient elles toujours aussi butés et restreintes à des choix égoïstes empreint à la déception alors que le but principal était de faire table rase du passé. Un nouveau monde,  de quel monde parlions nous justement ? Celui que j'imaginais gardait une part de moi même sous scellé vomissant l'eau salée d'entre mes narines, brûlant le contour de mes yeux et étranglant ma gorge brisée par le silence de l'océan. Si un rêve, une utopie aussi involontaire soit-elle pouvait existé je pensais désormais qu'il se ferait sans moi. J'avais tout risqué, j'avais payé le fer prix durant des années et le seul fredonnement que j'entendais encore n'était pas celui d'une chouette hululant mais le fracas abrupt de la parois du vaisseau et de l'eau entre ses parois humides et boisées.

J'avais crée l'incompréhension au sein de mes rangs, la plupart assurément devaient pensé qu'il était inimaginable que le « Rascasse » ne retourne sa veste pour un espoir de paix et pourtant il y avait eut cette intention en moi. Les moins influençables devaient se douter d'une machination, d'une forme de stratégie à adopter et ils n'avaient pas totalement faux. J'étais lasse de cette vie auprès de laquelle nous combattions mais cela relevait plus de la survie qu'autre chose. J'avais pris sur moi et rendrais des comptes en temps voulu si seulement il y en avait du moins. Le vaisseau se rapprochait dangereusement de la zone de tempête. Beaucoup connaissaient ce sentiment qui cohabitaient forcément en chacun de nous face à ce genre de situation. Il y avait une forme d'excitation sans se soucier pour autant que le navire lui même pouvait se rompre et être engloutit dans les abysses froides et noires de la mer. La mer est notre foyer quoi qu'il advienne vivant ou mort il était le dernier lieu de repos de nos corps si ardemment éprouvés par une vie de danger. « Que faisons nous Capitaine ? » Me posa t-on alors que je continuais de scruter au loin cet épais mur grisâtre auquel je murmurais intérieurement qu'il ne serait qu'une épreuve de plus passée. « Nous gardons le cap ! » Sans attendre de remarque de sa part je m’éclipsais vers la cabine. La solitude me sciait elle plus maintenant ? Je n'en avais aucune preuve, aucun indice et c'est sans inquiétude que je me lançais sur le travail de cartographe que j'avais pris l'habitude depuis de nombreuses années à m’atteler. Les heures passèrent et les vaisseaux s’engouffrèrent à travers la bruine qui se changea bientôt en une pluie torrentielle et plus dangereuse que jamais. Mon expérience personnel ne me rendait pas plus nerveux cas l'accoutumé, ce genre de situation était à mes yeux une simple bravade de plus pour moi et les allés et venus sur le navire de mes hommes se relayant sur le pont allait bon train. Les vagues se faisaient plus hautes, la houle plus menaçante que jamais mais nous en avions vu d'autres.

L'on toqua à la porte qui sans attendre de réponse plus significative de ma part s'ouvrit en grande pompe et suréleva mon regard sur la silhouette d'une jeune femme que je connaissais parfaitement.
« Je ne pensais pas te voir de si bonne heure, tout se passe bien de ton côté ? » Lui déclarais-je sans attendre plus de réponse dans l'immédiat de sa part après tout je n'étais pas sourd et mon esprit bien que fixé sur mon travail je pouvais accorder à celle-ci une importance sans borne. « Assis-toi. » Déclarais-je avant de laissé compas et crayon pour fixé stoïquement son visage aux traits si fins et à ce regard que j'avais vu pour la toute première fois un jour d’averse comme celui-ci.  Nous nous fixions et il n'y avait aucun mot à exprimer pourtant je ressentais le besoin de dire quelque chose après ce que nous avions traverser ensemble. Elle avait peut être besoin de savoir mais la réponse n'allaient assurément pas lui plaire de cela j'en étais certains.
« Tu as le droit d'être en colère, je comprends... Tout ce que j'ai fais je l'ai fait pour la survie de notre peuple. Pas de notre mode de vie. Tu comprends cela ? » Déclarais-je alors que je déglutissais lentement scrutant son visage pour y desceller une quelconque nuance d'aigreur ou de compréhension à mon égard. « J'ai fais un choix et j... » Je n'avais pas le temps de terminé ma phrase qu'un homme surgit au travers de la porte jusqu'ici fermé et m'interpella. « Capitaine on a besoin de vous sur le pont. » Me lança t-il d'un air grave et sérieux. Je hochais la tête me relavant promptement passant à côté de Gysella et tendant vainement ma main gauche vers son épaule je me ravisais instinctivement pensant qu'elle ne l'accepterait pas. « Nous poursuivrons cette discussion plus tard. » Déclarais-je avant de m'extirper de la cabine et sortir sur le pont humide et froid.

Ma main droite se cramponna mécaniquement contre le rebord puis sur le cordage solide entrevoyant faiblement les ombres de mes hommes se déplacés sur l'ensemble du bâtiment face au torrent de pluie qui se déversait sur nous. « Capitaine ! On s'attend au pire le gréement tiendras pas il faut affaler les voiles avant de perdre le mât. » Je distinguais à peine ses paroles difficilement audible mais je savais que le temps jouais contre nous. « Pliez les perroquets maintenant ! » Hurlais-je me déplaçant vers l'avant du navire analysant la situation du mieux qu'il m'était possible de faire. « Repliez moi ces perroquets ! » Ordonnais-je une nouvelle fois le vent soufflant si fort qu'il aurait pu nous emporter par dessus bord. « Il y un problème avec la drisse ! C'est coincé capitaine elle est enroulé autour du mât ! On peut rien faire ! » Beuglait un homme coincé sur les voilures. « Coupez la si il le faut ! » Lançais-je avant d’apercevoir trop tard ce qui fonçait droit sur nous. J'écarquillais difficilement les yeux trop concentré à se plisser face aux vent et à la pluie qui s'abattait sur mon visage. « Bourrasque ! »  Beuglais-je avant d'être emporté et projeté contre le gaillard arrière. Mon corps tout entier était aussi lourd que trempé et je glissais le long du pont m'agrippant avec force à une corde qui se trouvait à proximité. Je me relevais difficilement gardant une prise ferme et lacérante sur une corde qui semblait tenir. « Nous allons chavirer ! Il faut réduire la prise au vent ou nous coulerons ! »  Me lança t-il alors que j'observais le bruit sourd du craquement  du mât principale face à la force du vent. « Je vais le faire! » Terminais-je par dire en empoignant une hachette et la coincée au niveau de mon ceinturon. Je grimpais sur les cordes difficilement, j'entendais mes hommes lutter et affronter la tempête. Je mis plusieurs minutes à arriver en haut et je ne pouvais distinguer cas quelques mètres ce qui était autour de moi. La corde était là tendue et il me fallait la couper d'un coup net avant qu'il ne soit trop tard.

Alors que j'empoignais l'arme de fortune et commençais à abattre avec force le tronçon de corde qui se formait autour de l'armature de bois une nouvelle bourrasque s'abattit sur le navire le faisant lentement chavirer sur le côté droit. Le haut du navire et des mâts se trouvaient submerger par l'eau. Je laissais mon bras abattre un dernier coup qui fit céder la corde et sauvait ainsi l'ensemble du navire. Mon bras droit quand à lui se déroba et lâcha prise m'emportant et me faisant percuter l'eau brutalement. On dit que le pire moment est bref, ce que l'eau nous fait quand on se noie. Elle nous glace les os, nous fait voir des choses, des choses horribles. Ensuite elle nous réchauffe, elle nous apaise. On revoit les lieux qu'on a connus, les gens qu'on a aimé. Ils n'attendent que nous. Dit comme ça cela semble pas si terrible. Mon corps inerte se fracassa telle une pierre jeté dans l'eau trouble d'une rivière sans que je ne puisse faire quoique se soit. Je perdais le contrôle de mon corps, de mon esprit et se fut alors le vide, le silence, le néant.




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Danger de mort - Norne & Gysella Bonfrère



Gysella Bonfrère

An 300, lune 7, semaine 1

Les vents frappaient de leur dextre une amplitude beaucoup plus étendue depuis quelques heures. Assombrissant par violence ce ciel autrefois parsemé de quelques éclaircies, ne cessaient de monter plus haut encore les clameurs quant à la violence à venir. Le regard rivé en direction du boutre qui était sien, mais dont elle avait du se décharger pour quelques jours, Gysella ne cessait de jauger jusqu’à temps de savoir quand le travail commencerait. Le Dieu Noyé lui renvoyait sa propre image, celle d’une impatience colérique ayant atteint un paroxysme bien martelé et pourtant, il parvenait encore à se contrôler. La jeune femme, elle, ne savait sur quel pied danser, tantôt plus calme, les soubresauts de sa colère l’éveillait dès lors que la voix de son oncle lui revenait en mémoire. Ou allaient-ils encore ? Ses choix lui paraissaient de plus en plus éloignés et d’autant plus invisibles alors que les lunes passaient de l’est à l’ouest. A croire que le monde ne se présenterait jamais à elle ou du moins à l’ambition sur laquelle elle comptait. A croire également que tout était voué pour lui donner l’impression de se battre face à des fantômes dont elle ne pourrait jamais se séparer, mais surtout qui n’étaient pas les siens. A croire que de ce despotisme ne jaillirait que de l’asservissement qu’elle appréciait affronter depuis son plus jeune âge. Sa condition de femme lui posait de plus en plus de frein sur tout le reste et ce malgré ce que le politiques prévalaient. Il n’en restait pas moins qu’elle était là, sur ce boutre et qu’elle alternait ses regards entre la tempête à venir qu’elle pourrait combattre et celle de son oncle, dont elle n’avait aucun moyen pour contrer. Seule la famille comptait à ses yeux, ou plutôt à leurs yeux, et pourtant les ombres semblaient les décimer et les séparer sans que personne ne puisse rien en faire. Gysella assistait à sa décadence, à la dégénérescence de sa folie et tout ce qu’elle pouvait renvoyer d’énigmatique aux yeux des autres, sans pour autant parvenir à le toucher assez pour que la raison ne lui revienne. A quoi bon se battre ? L’oncle qu’elle avait connu et dont elle connaissait encore les moindres détails lui avait appris à garder sa détermination intacte quant à ses volontés les plus inavouées, à trouver une rage intérieure pour ainsi parvenir à trouver l’équilibre de sa paix. Son crédo ressemblait trait pour trait à : « La fin justifie les moyens ». Et pourtant, les lunes passaient et ces dernières lui prouvaient à quel point Norne Bonfrère n’était lui aussi qu’un simple humain. Victime de ses démons, de sa déception, mais surtout en quête d’une nouvelle euphorie, cet homme qui représentait l’image parfaite de son père, lui paraissait aussi incertain que les flots s’abattant sous les bois mouillé de la coque. Les remous portaient des creux de plus en plus profonds alors que l’agitation assénait un rythme plus cadencé à l’équipage tout entier. Etait-ce une métaphore ? Peut être que finalement, la réalité préférait jouer d’eux et que cette épreuve n’était qu’une mise en abîme face à la colère du Dieu Noyé. Les ordres avaient été donnés. Impliquant par ce biais un maintien de cap on ne pouvait plus houleux et chaotique. Le regard de la blonde n’en devenait que plus sombre alors qu’elle comprenait les doutes des hommes à sa portée. D’aucun ne désirait mourir, d’aucun non plus ne désirait dépenser ses forces afin de se prouver un courage dont ils en connaissaient déjà les ardeurs. Pourtant aucun ne sembla rétorquer contre cet ordre. Qu’il était plaisant de voir un équipage aussi dévoué et soudé, un sentiment d’envie s’éveilla dans le cœur de Gysella alors que cette fois ci, elle remarquait que les siens aussi la suivaient de près. Un sourire aussi imperceptible que pourtant bien présent vint à s’immiscer sur ses lèvres alors que la fierté l’envahissait doucement. Néanmoins ce sentiment ne fut que de courte durée alors qu’un matelot semblait s’affoler par les duretés à venir. L’empoignant par le col de sa toge, la Bonfrère l’admira pendant quelques secondes dans les yeux avant de déclarer d’une voix aussi austère que celle que le Timbal pouvait prendre à certaines occasions. « Ne laisse pas tes entrailles te bouffer et reprends toi ! » Elle le relâcha et regarda ses pas nonchalants tentaient de tenir l’équilibre sur le pont avant de souffler de dédain. C’est en suivant ce mouvement que ses yeux finirent par se porter sur la porte de la cabine du capitaine et que l’envie de causer avec son oncle lui prit.

Ajustant sa démarche à la mesure des flots, Gysella mit quelques minutes à franchir la proximité de cette distance et tonna contre la porte de la même manière que le tonnerre grondait en puissance derrière et devant eux. L’impatience la guettait de plus belle, faisant ainsi courir le sang dans l’ensemble de son être jusqu’à ce qu’elle ne se révèle indomptable. Saisissant la poignée boisée, la jeune femme pénétra les lieux et se confronta à nouveau au spectre contre lequel elle voulait tant se battre. Cette femme planait encore ici, se tapissait dans ces lieux comme la peste pouvait saisir une ville, et son oncle se déclarait bien comme sa victime. Sans rien dire, Gysella s’avança dans ce bâtiment, toujours silencieuse, elle planta son regard acier dans le fer ombragé de son oncle. Ainsi leur accoutumée demeurait intacte, leur permettant ainsi de se toiser de ce regard pour laisser sous entendre de ce respect qu’ils s’accordaient. Le père rencontrait la fille et la fille voulait simplement retrouver son père. L’impuissance se délectait de cette flamme alors que les ordres tombaient aussi abruptement que la pluie s’abattant contre les vitres de cet espace. La colère grandissait à son tour alors que ce regard reflétait cette même expression que ce dont elle avait pu croire jadis. Sa folie le perdrait… Entendait-il ses propres mots seulement ? L’incompréhension ne cessait de guetter les allures sauvages de la capitaine alors que des intérêts venaient à se mêler à une identité pourtant bien ancrée dans son esprit. « Notre peuple ? Notre peuple ? » Sa voix mêlait à la fois colère et déception alors que les mots qu’elle avait bel et bien entendu devant ce peuple qu’elle n’aimait guère venait encore à résonner dans son esprit. Elle attendait des explications, elle en avait besoin et ce depuis leur départ. Mais bien plus encore, elle avait besoin de se rassurer quant à ce jeu de rôle dans lequel il s’enfermait et où elle ne percevait plus le vrai du faux. Peut être était-il prêt à le lui dire d’ailleurs ? Elle n’en connaîtrait surement jamais la réponse et elle maudissait celui qui venait les déranger dans cette conversation. Soufflant en guise d’agacement, la blonde n’en demeurait pas moins attentive à tous les détails extérieurs susceptibles de leur causer du tort. Cependant, elle ne put que retenir son oncle en maintenant fermement sa poigne sur son avant bras au moment où il passait devant elle. « Ne me traite pas comme ton esclave ! » pesta t-elle en fixant ses azurs dans les siens en guise de menace pareille à celle du vent qui fouettait les voiles dehors. Elle relâcha sa pression et emboîta le pas des hommes pour prêter main fort à l’équipage.

Les voiles battaient à tout rompre, mettant à mal les cordages les plus fragiles, les nœuds se serraient, coulissant ainsi de manière à réajuster une force bien particulière pour la bonne tenue. Laissant ses aspirations la guider, Gysella rejoignit le banc des rames pour essayer de donner du rythme face à ce chant incertain et dangereux. Ainsi allaient-ils vers leur perte ? Ou au contraire parviendraient-ils à sortir intacts de ce tourment ? Le Dieu Noyé les mettaient à l’épreuve et peut être devraient-ils payer le fer-prix pour leur survie. Surement d’ailleurs… L’eau glissait contre sa peau, alimentée par les flots qui se déversaient parmi les écoutilles. La coque tanguait et vrombissait dans un son assourdissant, si bien que seuls les cris les plus graves ou les plus aigus ne purent bientôt pu être perçus. « TENEZ LA CADENCE ! » cria la jeune femme alors que la force des flots lui donnait l’impression d’être face à un mur infranchissable. Sa concentration n’en restait pas moins indemne et tentait de se rappeler les signes précurseurs pour la bonne tenue face à la tempête. Son expérience grandissait et avec elle les épreuves qui en résultaient. Et celle-ci lui donna l’impression d’être la plus difficile. Le vent déstabilisait davantage le bâtiment, l’assignant de ce fait, d’une menace quant à sa bonne tenue pour l’avenir. « Rentrez les rames ! Dépêchez vous, rentrez tout ! » grogna t-elle en comprenant que les effets sortis seraient bien plus un obstacle qu’une aide à cette tempête. « Lachez l’ancre. » « Oui mais l’Capitaine a dit… » « je m’en fous de ton capitaine, lâche moi cette foutue ancre ! » Et sans attendre l’homme en question abattit le levier destiné à relâcher ce poids conséquent aux travers les fonds maritimes pour ainsi accorder une certaine retenue au navire. « FOUTEZ VOUS TOUS CHEZ LES RAMEURS ET PRIEZ QUE LE DIEU NOYE VOUS EPARGNE ! » Un rapide coup d’œil en direction des voiles avait indiqué à Gysella qu’elles étaient toutes repliées, aucun risque que le vent ne les prenne et menace de fracasser le mât par sa force. Ce qu’il fallait faire à présent était d’attendre que cela passe et ce même si tous étaient à cran. Surveillant les hommes revenir un à un, la jeune femme arrêta cependant l’un d’eux par l’épaule et lui demanda. « Vous êtes tous là ? » « Non M’dame, il reste le cap’taine, sais pas où il est passé. » Relâchant sa poigne pour regarder par delà son épaule, Gysella parût comme abasourdie alors qu’elle tentait en vain de percer par delà le brouillard épais pour reconnaître sa silhouette. « Norne… » souffla t-elle pour elle-même avant de prendre une grande inspiration. « NORNE !!! » Elle l’appela au moins cinq fois avant que le moussaillon de toute à l’heure ne revienne vers elle. « Je crois qu’il répondra pas. » « Comment ça tu crois ? » Cette fois-ci la stupeur se lisait nettement sur les traits de la fer-née alors qu’elle attendait avec la plus grande des impatiences une réponse à sa question. « J’crois qu’il est tombé t’a l’heure. Il a voulu monter pour couper l’cordage et j’lai pas vu r’descendr. » Le regard de Gysella vira aussi sec en direction des mâts mais n’y put voir aucun des sommet à cause de cette brume. Aussi, elle ne put se résoudre à l’abandonner et franchit les quelques marches qui la menait sur le pont. « Norne ! » Un premier appel dont la réponse n’en fut qu’une nouvelle bourrasque qui l’obligea à se retenir contre le pont. Plusieurs autres suivirent alors qu’elle cherchait encore et encore en vain. Sa main se crispait contre le bois, ses doigts devenaient violacés sous la force qu’elle impulsait quant à la colère d’un tel constat. Elle se refusait d’une telle perte, il n’avait pas le droit de l’abandonner, il n’était pas comme son père qui l’avait laissé partir, il valait mieux que cela. « Tu n’as pas le droit de me le prendre tu m’entends ! » Gysella grondait contre son berceau, contre cette mer dont elle admirait la beauté mais qui lui semblait injuste dans cet instant de doute. « Que le Dieu m’entende, je te demande de me le rendre ! » pria t-elle alors qu’un bras la tirait vers l’arrière. Dans un bref instant d’espoir, elle crut reconnaître les traits de son oncle, malheureusement ce n’était qu’un homme de plus qui l’incitait à les rejoindre pour attendre que cela passe. Les heures défilèrent, la rudesse de la pluie se mêlait à celle des flots laissant ainsi aux corps de tout un chacun les possibilités de se rendre compte de la morsure du froid. Les dents de la jeune femme claquaient aussi bien à cause de ce dernier que par cette haine qu’elle vouait. Norne Bonfrère ne pouvait pas être mort. Il ne pouvait pas être victime d’une telle mort, aussi belle soit-elle. Silencieuse, Gysella avait rassemblé ses bras au niveau de ses genoux et gardé son regard fixe sur l’écoutille, priant intérieurement qu’elle mettrait tous les moyens en œuvre pour le retrouver. Et lorsque l’accalmie revint, c’est tout naturellement qu’elle reprit les commandes du navire et commença à lancer une exploration pour le retrouver.

Des jours suivirent, durant lesquels la tempête lui donna l’impression de n’être en réalité qu’un simple cauchemar à cette vie. La mer était calme, même si les stigmates de ce passé houleux perduraient à quelques endroits. Gysella ne dormait pas, à vrai dire, elle ne le pouvait pas tout en sachant que son oncle n’était pas retrouvé. Son visage endossait un masque semblable à celui du Rascasse, héritage qui pour une des rares fois de son existence tendait à l’affaiblir. Ainsi montrait-elle sa faille aux yeux des équipages, celle d’une famille séparée. Mais pourtant son espoir perdurait encore et encore et encore. Seulement la fatigue finit par l’endormir complètement et la laisser s’adosser contre le ponton pour s’assoupir quelques secondes. Le soleil battait sur son visage et réchauffait sa peau tant et si bien qu’elle eut l’impression de se retrouver chez elle à Shatterstone. Malheureusement une voix criarde la sortit de ses songes et l’amena à se réveiller en sursaut. « C’ptain, C’ptain, réveille toi. » « Mmmmh… quoi ? » bougonna la jeune femme dont la bouche était aussi pâteuse que si elle n’avait pas bu depuis au moins une journée entière. « Y a une masse là bas, j’sais pas si c’est un bout de bois ou un poisson mort, mais y a que’qu’chose.  Et vu qu’vous zavez dit qu’fallait vous l’dire. » « Fais voir ! » répondit simplement Gysella en se relevant en s’aidant de l’épaule du malheureux. Ses yeux se plissèrent quelques fois jusqu’à ce qu’elle n’empoigne la longue vue de son oncle pour porter son attention en direction de cette masse. « Virez d’bord, j’veux voir c’que c’est. » Ses ordres fendaient l’air de la même manière que sa lame savait si bien le faire à l’occasion. Et quelques minutes plus tard, la masse difforme s’avéra lui représenter un corps inerte flottant sur l’eau. « Qu’est-ce que… » Ses yeux s’agrandirent à mesure qu’elle reconnaissait les cheveux roux dont elle cherchait les reflets depuis quelques jours maintenant et lorsque la proximité fut assez convenable, elle ne put retenir son impatience. Laissant ses effets sur le pont, Gysella plongea sans réfléchir en direction du corps de son oncle et le récupéra contre elle. « J’te déteste, t’as pas intérêt à être mort sinon je te ressuscite pour te tuer ! » Impulsant une certaine tension au niveau du thorax de l’homme, la blonde espérait que ce geste puisse laisser ressortir l’eau ingurgiter par le corps et ainsi le libérer de ces maux internes pour revenir à la vie. Malheureusement cela ne lui fut pas suffisant et lorsqu’on les hissa jusque sur le pont, elle ne put s’empêcher de se pencher sur Norne pour vérifier sa respiration qu’elle ne captait pas. Rapidement Gysella apposa son oreille sur son torse pour tenter d’entendre ses battements de cœur vides. Le déni s’installait à nouveau en elle, si bien qu’en relevant ses yeux pour regarder l’ensemble de l’équipage, elle ne put retenir sa tête de hocher de droite à gauche en guise de négation. « Non… » Ce hochement devenait de plus en plus sec avant qu’il ne finisse par s’arrêter de manière nette et qu’elle ne fixe le visage émacié de son oncle. La colère recommençait à tambouriner contre son cœur, elle avait même l’impression de l’entendre au niveau de ses oreilles et ses tempes lui donnaient l’impression d’imploser à chaque coup. « Non ! » affirma t-elle tout en fronçant ses yeux et en se plaçant de manière à avoir assez de force pour commencer à donner un coup sec sur la poitrine de Norne. « Tu vas te réveiller ! » Un autre coup vint à s’abattre et ce encore plus fortement que le premier alors qu’elle laissait toute sa haine à son égard prendre le dessus et ce même si des larmes venaient à s’immiscer dans cette partie. « T’as pas le droit… » Un autre coup en amenait un autre et c’est ainsi que s’installa ce rituel durant lequel Gysella ne voulait pas voir la perte de son oncle. Une fille ne pouvait se résoudre à laisser son père partir sans elle.


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Danger de mort - Gysella Bonfrère & Norne Bonfrère



Norne Bonfrère

An 300, lune 7, semaine 1

J'étais là, debout sur le pont oscillant mon regard sur l'ensemble du vaisseau. Vide, aussi désertique que les vastes étendues ibériques du sud de Westeros. Aucune âme qui vive ici bas alors que le temps semblait clément et que la brise soufflait dans les voiles tombantes des nombreux mâts. Un sentiment particulièrement étrange m'habitait à cet instant. Je ne me rappelais pas ou et comment j'étais parvenu à me tenir là sur cette étendue d'eau qui par delà les cordages et les voiles n’apercevait de terre, d'oiseaux, de vie par delà l'océan. Le mystère plane et pourtant le bateau semble immobile, stagnant dans une forme d’oisiveté malsaine qui ne me ressemble guère mais encore une fois je me retrouvais seul sur un navire, le mien à l'abandon. De nombreuses questions heurtèrent mes pensées si apaisantes et calmes soient-elles si tentées qu'elles aient une seule fois existées. Lentement mes yeux se posèrent sur l'escalier descendant dans les cales du navire. Peu à peu mes pas raisonnèrent dans sa direction et j'entrevoyais difficilement les rayons du soleil une fois arrivée en bas des marches. Mon navire avait-il été abandonné ? Avait-il subit une mutinerie ou une quelconque affection qui poussa mes hommes à abandonner le navire ? Pas de corps, pas de sang, aucune trace du passage d'un être humain et pourtant j'étais là observant de part et d'autres des tonneaux, des hamacs et des sacs de provisions si quelqu'un était là à m'attendre.






Un léger frisson parcourra l'ossature de ma nuque descendant le long de ma colonne vertébrale jusqu'au bas de mes reins. La froide sensation d'un œil me dévisageant sans dire mot. Par expérience je jetais un regard discret derrière moi. Ce que je voyais ne semblait en rien humain, quelques ressemblances pourtant portait à croire le contraire car cette forme squelettique et immobile regardait dans ma direction. Je n'arrivais pas à percevoir son visage, ses yeux, sa bouche sous cet amas de frusques décharnés et vieillis. La pigmentation de sa peau était noire, ses bras ballants le long de ce qui semblait être un corps amaigris camouflé d'une épaisse toile de jute et d'algues pourries. Aucun son ne sortait d'entre mes lèvres, ma gorge peinait à déglutir ne serait ce qu'un simple mot. Horrifiante créature qui subitement se laissait approcher par mes jambes qui ne ployaient pas sous l'inquiétude d'une telle apparition sur le navire fantôme qui était le mien. J'avançais lentement le craquement des planches et l'armature du bois sous le poids de ma personne rendait cette situation plus inquiétante au fur et à mesure que je me rapprochais d'elle. À mi-parcours la forme sépulcrale aux allures cadavériques descendit plus en profondeur au sein du navire. Un instant j'ai cru me tromper et devoir rebrousser chemin, sortir de cette vision terrifiante et angoissante qui me paraissait être le fruit pourri issu de mon imagination. Ma curiosité, ma soif d'exploration, mon questionnement sur sa présence ici même m'interpella à plusieurs reprises si bien qu'un pas en entraîna un autre laissant mon corps s'enfoncer à son tour dans les cales du vaisseau. Le faux-pont offrait quelques éclaircies si bien que la pénombre planant dans ce lieu humide et puant ne semblait pas si dérangeant à mes yeux.






À cette vision mes sourcils se froncèrent alors que cette forme spectrale semblait belle et bien réelle. Se postant à quelques mètres de moi j'entrevoyais sa mâchoire aux dents noircies comme la gueule d'une créature sous-marine. Pourtant ses mains à la peau morte et desséchée laissait apparaître des phalanges squelettiques et à forme humaine. La silhouette se releva me stoppant dans mon allure et je me figeais cherchant ma lame mais en vain. L'odeur putride se dégageant de cette monstruosité aux allures familières d'un kraken me donnait envie de vomir. Je ne comptais plus les relents infectes qui me tenaillaient la gorge. J'avais l'impression d'étouffer, de me noyer mais j'étais belle et bien debout face à ce qui ressemblait de plus en plus belle et bien à la mort. Une silhouette interpella les pupilles verdâtres que j'arborais sans défaillir jusque là. Sa chevelure blonde en bataille, ses yeux fixe et ternis par la crainte de me voir plonger et ne jamais remonter à la surface. Ma nièce, ma fille, mon enfant parlait, hurlait de toutes ses forces sans que je ne puisse entendre le moindre son sortir de sa bouche. Elle pointa son doigt vers moi mais semblait désigner tout autre chose. À son extrémité se trouve la réponse que je refuse de voir et pourtant lentement mon visage s’exécuta. Je tournais les talons sur une dernière personne que mon esprit ne connaissait que trop bien. Mariannah était là, sa bouche vomissant des torrents d'eau et ses yeux me suppliant pour que tout cela s'arrête. Je restais impassible, sans aucune réaction apparente, aucun chagrin, aucune douleur.







Je reprenais conscience entrevoyant de multiples faciès mes yeux injectés de sang et mes lèvres psalmodiant les notes d'une respiration éprouvée crashant l'eau iodée en convulsant sous les coups de poings que l'on s'acharnait à abattre sur mon poitrail. J'étais en vie mais j'étais incapable de remettre des mots, des noms sur les visages qui me fixaient tous autant avec rage et inquiétude. Ma tête tenta vainement de se lever, se penchant avec le peu de force qui me restait et je sombrais dans l'épuisement percutant l'arrière de mon crâne contre le planché rigide et froid.




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Danger de mort - Norne & Gysella Bonfrère



Gysella Bonfrère

An 300, lune 7, semaine 1

Hurlent les cors noirs ! Cette phrase trouvait tout son sens dans ce présent que la blonde se refusait d’accorder à son oncle, à son père. L’abnégation ravivait sa colère, alors que ses craintes puisaient leurs forces dans cet acharnement qu’elle ne pouvait laisser de côté. Gysella se refusait à perdre cet être cher, elle se refusait également à laisser le dieu noyé lui prendre cette unique personne dans laquelle le témoin d’une vie ne cessait de se miroiter dans le regard : celle de sa propre vie, de son propre sang, mais surtout de son propre espoir. Ce qui était mort ne saurait mourir mais renaître plus fort et rigoureux. Ce cantique se répétait inlassablement dans son esprit, telle une prière qu’elle offrait à chaque seconde à ce Dieu qui voulait la punir. L’orgueil émanait de son aura et pourtant, son regard ne se détachait jamais de ce visage figé. La mort lui donnait des airs de statue, comme ce colosse de Braavos dont le charisme n’avait de cesse que d’implanter sa puissance dans le cœur de ceux qui l’admiraient. Norne était lui aussi de marbre, de cette pierre aussi dure que solide, dont les fissures exprimaient chacune à leur tour toute cette expérience qui avait consolidé les desseins de sa personne. Il ne pouvait mourir. La Bonfrère lui en ôtait le droit alors qu’elle plantait ses poings avec force contre son thorax. Avide de le voir recracher l’eau, d’entendre sa respiration se saccader aux rythmes des intonations nauséeuses dont il serait victime, la jeune femme ne saurait s’arrêter tant que ce fait ne serait pas avéré. L’un de ses hommes tenta de retenir son bras, certainement las de voir son acharnement face à une résolution que tous s’étaient déjà fais. En réponse à ce geste, la fer-née ne pu que ramener ce dernier vers elle tout en lui affichant un regard dans lequel larmes et colère se mêlaient pour ne former plus qu’un avec sa haine. Son rituel recommença, ses paroles n’en devinrent que plus brutales au fur et à mesure que son ton témoignait de sa peine qu’elle ne devait pas dévoiler. Un fer-né ne pleurait pas, c’était lui qui lui avait appris cet adage, et encore une fois, elle préférait ne pas l’écouter. Norne l’énervait tant ses dires passés commençaient à se mélanger à cette prière qui perdurait. Gysella l’entendait lui dire que l’acceptation était une valeur sûre, que la douleur n’engendrait que la force et ce malgré les répercussions que cela entraînait dans le présent. Cet homme lui répétait encore et encore cette idée, très certainement désireux de lui implanter dans son esprit pour qu’elle ne finisse par se fatiguer de ses intentions. En vain. Elle ne lui laisserait pas le dernier mot, et au-delà de ceci, il était interdit qu’elle lui laisse la victoire de cette bataille. « T’as pas le droit ! » répéta t-elle encore une fois dans l’espoir de chasser cette voix pour de bon et ainsi renforcer sa conviction pour continuer son geste. Des larmes imbibaient un peu plus les vêtements lourds de son oncle, s’écrasant avec fugacité contre le corps inerte de celui qu’elle percevait comme un père. Etait-ce ainsi qu’il désirait que sa fille garde comme image lors de sa mort ? Norne Bonfrère n’était pas de cette souche, Gysella le savait et d’aussi loin qu’elle s’en souvienne, elle le connaissait comme un fier combattant prêt à tout pour redresser l’échine. « Réveille-toi. » Sa voix tonnait de plus belle en réponse aux échos qu’elle affligeait sur son thorax. Elle venait tout juste d’avoir l’impression qu’un spasme éveillait les pieds de son oncle, mais surement était-ce son espoir qui lui avait joué des tours car plus rien n’arrive après. Rien si ce n’était peut être cet air grave qui commençait à se grimacer sur le faciès de marbre qui lui faisait face. Interloquée, la jeune femme s’arrêta tout en fronçant doucement ses sourcils afin de bien se rendre compte de la réalité. L’était-ce ? Ou était-ce réellement un rêve ? Sans attendre plus, elle joignit cette fois ses deux poings ensemble et releva ses bras au dessus de sa tête pour l’asséner d’un coup beaucoup plus brutal, témoignage de son caractère téméraire, mais surtout de cette relation qu’elle ne voulait pas perdre. Une lourdeur s’abattit fièrement sur la poitrine du capitaine, le faisant par ce geste, sursauter et convulser à la moindre occasion. Il revenait à la vie et la Bonfrère s’époumona d’une voix tonitruante sur le pont laissant ainsi sa prière parler pour elle. « Ce qui est mort ne saurait mourir, mais renaître plus fort et plus rigoureux » La clameur s’éleva derrière elle alors que certains hommes de l’équipage se rapprochaient pour être témoins de cette naissance.

Un sourire narquois se dessinait petit à petit sur la commissure de ses lèvres, contrastant parfaitement avec le sillage de ses larmes, pourtant elle ne pouvait se résoudre à le chasser. Norne vivait et à chaque soubresaut, la jeune femme se plaisait à sentir la vie reprendre de ses sens les plus profonds pour ainsi permettre à son cœur de s’apaiser de telles retrouvailles. « Laissez-lui de l’air. » gronda Gysella d’une voix autoritaire alors qu’elle-même se reculait un peu en arrière pour ainsi laisser l’occasion à son oncle de retrouver un peu ses esprits. Mais alors qu’elle s’effectuait, elle remarquait une différence notoire dans son comportement. Où était ce regard grave chargé d’une émotion particulièrement hautaine et fière ? Ses yeux lui donnaient l’impression de se perdre dans le vide, alors qu’ils ne parvenaient pas à trouver un refuge notoire dans ceux d’une personne qu’il connaissait. Que se passait-il ? Les sourcils de la Bonfrère se froncèrent avant que son corps ne se mette à se mouvoir dès l’instant où son père lui donna l’impression de perdre connaissance. Sa main s’en alla directement au niveau de son visage qu’elle tentait de bousculer légèrement pour qu’il revienne à lui et finisse de laisser échapper cette eau qui gonflait ses poumons. « Norne… Norne… » Son autre main se ramenait de l’autre côté de son visage alors qu’elle prêtait attention à ses pupilles. Ses instincts prirent le dessus sur tout le reste et elle désigna le plus costaud de la troupe sans crier gare. « Toi là ! Aide moi à le redresser et à le relever. » Elle se déportait déjà sur le côté afin de prendre une des épaules de son oncle et attendit que son compagnon de fortune fasse de même de l’autre côté avant de hocher d’un signe vif de la tête pour qu’ils s’accordent dans leurs mouvements. « On va le ramener dans sa cabine, voir ce qu’il s’passe là bas. » Le marin en question s’exécuta et le chemin se fraya de manière naturelle entre les divers protagonistes du boutre pour que ces derniers puissent retrouver un peu de calme dans cet espace fermé. Une fois sur place, Gysella désigna la couche de son menton et ils déposèrent le corps inerte sur cette dernière. « Tu peux y aller, j’men occupe. Et dis à vot’ quartier maître de suivr ‘ le même cap. On rentr’ chez nous. » L’homme disparut quelques secondes plus tard, refermant la porte de la cabine avec fracas. Ce qui laissa les champs libres à la jeune femme pour admirer plus attentivement les traits de son oncle. Que vivait-il à cet instant ? Le Dieu Noyé était-il en train de lui parler ? La Bonfrère fronçait légèrement ses sourcils dans l’attente d’une réponse avant que ses yeux ne se détournent pour chercher une écuelle. Cet ustensile serait très certainement utile en temps voulu. L’amenant à ses côtés, elle se saisit ensuite d’un tabouret et se posta là juste assise devant le corps endormi de son oncle. Son attention portée en direction de cette respiration qu’elle désirait voir perdurer, tant cette dernière lui témoignait d’une vie qu’on ne lui prendrait pas.

« J’espère qu’elle n’est plus là… » Sa voix se voulait en parfaite harmonie avec le calme qui régnait dans les lieux. « J’sais que j’aurai dû lui laisser sa chance, mais j’pouvais pas… Elle t’a pas fais qu’du bien, elle t’a mis des idées dans l’tête, des idées noires qui n’faisaient que t’éloigner de ton peuple, de ta famille, de moi. Et maint’nant qu’on est qu’tous les deux, faut qu’tu rendes hommage à son fantôme. » Un soupir s’échappa d’entre ses lèvres, une lassitude ponctuée d’un dégout vers ce souvenir qu’elle ne pourrait jamais oublié. Pourtant, les sentiments résidaient bien intacts, ceux d’une jeune femme qui ne voulait que le bonheur de son oncle, de son père. « J’sais même pas si tu m’entends. Au pire ça t’endormira plus, mais j’voulais juste te dire Norne… » Elle arqua un de ses sourcils alors que son sourire en coin lui revenait présentement sur ses lèvres. « T’es quand même un salop… De la même verve du Greyjoy qui pense trop… » La tentation était bien trop forte pour qu’elle la laisse filer, et autant l’avouer elle se sentait libérer de l’avoir dit, même si l’idée principale résidait dans la suite de son discours. « …faut toujours que t’vois plus loin que chez nous et que tu cherches à te dépasser. C’est peut-être pour ça que j’suis de ta famille d’ailleurs. On est pas d’ceux qui s’laissent dicter ce qu’ils doivent faire. Parc’qu’on voit plus loin que l’bout de n’tre boutre. » Les souvenirs étaient pourtant douloureux mais au fond d’eux, Gysella comprenait le pourquoi de tout ceci. « T’es un grand lord le Bonfrère, t’es un grand capitaine aussi, mais t’es surtout un bon père. » Ses yeux se redressèrent doucement pour venir se poser sur ce visage qu’elle connaissait par cœur. « Alors si tu te bats plus pour n’tre peuple, si tu t’bats pas pour ton équipage, bats toi pour ta fille… bats toi pour moi. » Ses yeux clairs osaient se froncer afin d’exprimer cette conviction pour qu’il la ressente. Certainement pour rien d’ailleurs, mais il n’en restait pas moins qu’elle avait décidé de rester ici à son chevet, jusqu’à ce qu’il se réveille.



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Danger de mort - Gysella Bonfrère & Norne Bonfrère



Norne Bonfrère

An 300, lune 7, semaine 1

Les songes sont souvent propices à l’immortalité. On ne se sent ni blessé par une lame, ni sentir la vie peu à peu nous quitter. C'était une bâtisse sobrement construite et vétuste. Elle était ancrée dans ce paysage aux températures au combien plus clémentes que celle des Îles de Fers soyez en sûr. La terre y était noire telle les cheveux d'une femme plus féconde que la limaille de fer et de sel sur laquelle j'étais née. Un lopin de terre s'accolait au devant d'un muret de pierre et je m'y risquais d'y avancer observant, jaugeant autour de moi ce qui pouvait peut être m'y attendre et me mettre en danger. Mes yeux heurtèrent alors la devanture d'une porte  à laquelle je forçais le verrou d'un geste brusque et bruyant. L'odeur du bois s'extirpait d'entre ces murs alors qu'un âtre crépitait non loin de là attendant pour cuire quelques nourritures. Recroquevillée sur elle même, la frêle silhouette d'une femme au teint blafard, apeurée par ce que j'inspirais de ma posture et de mon sabre que je tenais main tendu par dessus sa tête. Ma gorge était sèche, mes yeux injectés d'une hargne et d'une violence sans borne. Ses traits noués dans un mutisme et une respiration forte attendaient avec crainte le supplice d'une mort violente alors que le monde offrait d’innombrables chutes beaucoup plus sanglantes. Le sang ruisselait d'entre mes doigts, ce n'était évidemment pas le mien ni le sien. Il était des ouestriens que nous avions tués sur le chemin menant au village. Je dévisageais cette femme, désemparée, effrayée et qui pourtant soutenais avec audace mon regard si malfaisant. Contre toute attente je rangeais mon sabre et offrait à mon corps un moment de repos bien mérité. Assis contre un banc j'observais la peur émanant de son poitrail séduisante et si attrayante malgré les circonstances funestes qui l'attendait patiemment. L'histoire ne me rappellera pas la suite des événements ni même si ils ont un jour véritablement existés.  

Les limbes se mêlent au sang des impies et devant moi s'avance la grande faucheuse noire des temps jadis. Alors que mes poumons brûlent et souffrent je sent autour de moi l'étreinte d'une chaleur vivifiante réchauffer mon visage sans réellement prendre conscience de ce qui est entrain de m'arriver dans l'instant. Mes lèvres sèches salives une eau semblant sortir des marais salants mais les forces me manquent pour animer ce corps désarticulé et blêmis par les embruns de l'océan dans lequel j'avais été si violemment projeté. Mais de tout cela je ne m'en souviendrais pas, de ce passé qui est le mien et des gens, de ma famille, de mon peuple, mon entourage il n'en serait plus rien. Je ressentais l'attention d'une personne particulièrement sur le corps  inerte cherchant à reprendre le contrôle d'une quelconque manière même si il faudrait pour cela seulement bouger le petit doigt. La clémence de ses gestes, de sa voix que je ne comprenais qu'à moitié mes esgourdes ensablées et bouchées, happées par un son strident et sifflant auquel je ne pouvais faire cesser m'accablant et hantant mon esprit qui s'efforçait de survivre. Mes lourdes paupières s’entrouvraient difficilement alors que mes yeux ne distinguaient rien d'autre qu'une masse blonde et un visage doux aux traits fins et aux lèvres murmurants des mots encore inaudible ou presque exactement. Mon front humide me faisait sentir plus fiévreux et un mal de crâne permanent me rendait plus incapable de comprendre leurs significations. Je ne me rappelais pas de ce qu'elle était, du pourquoi et du comment nous nous étions retrouvés ici tout les deux. Je ne savais même plus qui j'étais vraiment. La belle inconnue semblait proche et mes lèvres sèches essayaient timidement d'entrouvrir cette rangée de dents solidement fermées se vouant à racler et éclaircir cette gorge brisée par le silence. Pourtant ma langue se déliait et dans un effort véritable et fulgurant ma mâchoire se cambra et craqua mollement si bien qu'une vive douleur s'apparenta sur mon visage et le reste de mon corps qui lui ne bougeait pas finalement. Les yeux ternes et vides cherchaient à fixer durablement leurs faux jumeaux et une toux roque crachotant l'iode me permit finalement de sentir les larges côtes et douloureuses de cette masse immobile jusqu'à maintenant. Je tendais une main squelettique dont le prolongement des phalanges et des ongles rongés par le sable semblaient décharnés et desséchés au regard douloureux qui tentait vainement de tenir bon le cape sur la silhouette bienveillante. Le chaud et le froid se mêlèrent totalement parcourant mon corps de frissons contrastant avec la chaleur du souffle se déliant de mes narines et gorgeant mes frêles poumons.

« Qu..Qui êtes vous ? » Décrochais-je ravalant gutturalement mes paroles telles qu'elles s'étaient finalement extirpées d'entre mes dents. Ma hantise ne se lisait pas littéralement sur ce faciès mal en point que j'arborais, je ne pouvais strictement rien y faire et il allait me falloir du temps. Je laissais mes yeux retombés subitement l'effort était trop important pour l'instant et j'apprendrais silencieusement ou et qui j'étais pour elle dans un premier temps, la suite viendrait alors naturellement.


Rp Terminé




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