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La souplesse de la Jouvencelle - Naëra & Tymeon

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La souplesse de la Jouvencelle

An 300, Lune 6, Semaine 1



Naera de Brisevagues & Tymeon

S’il y avait bien un lieu que connaissait parfaitement Tymeon, c’était bien les bordels de la Rue de la Soie. Ces quartiers avaient constitué ses débuts à Port-Réal, comme frêle jeune homme, à la cambrure intéressante pour de nombreux hommes et parfois quelques femmes. Les hommes prostitués étaient rares quand il avait commencé, et ils étaient profondément appréciés. C’était grâce à ces bordels que Tymeon avait réussi à se sortir du pétrin dans lequel il était depuis sa fuite de Galet dans la morsure. Il avait ainsi pu troquer ses vieilles fripes poussièreuses et tâchées pour des vêtements de soie légers et doux à la fois, prendre soin de sa personne, ce qui plaisait d’autant plus. C’est dans les bordels qu’il s’était mis à aimer se parfumer à outrance. Sa cupidité avait trouvé dans les bordels son terreau le plus fertile, et en quelques mois puis quelques années, Tymeon était devenu un prostitué de luxe, n’acceptant que les plus riches clients. Il avait donné de sa personne pour s’enrichir, et pourtant ça lui avait pas suffi, il n’y avait qu’à voir où i len était aujourd’hui. De prostitué, il était devenu en une dizaine d’année Septon puis Sainteté. Une chngement de vie radicale. Et pourtant, il ne fallait pas se fier aux apparences, Tymeon était loin de ces ecclésiastes à moitié fanatiques pour qui L’Etoile à Sept Branches constituait leur chemin de vie, et qui flagellait les pécheurs. Non loin delà, il était même le modèle inverse de la vertu et de la pureté. Cupide, pervers et lubrique, i lassouvissait chacune de ses envies. Néanmoins malin, i lsavait se faire discret pour qu’aux yeux de tous il soit un septon formaliste et modèle. Mais si les faibles d’esprit savaient la vérité…. Comment croire d’un homme qui pratiquait des orgies avec de nombreux jeunes hommes dans ses riches appartements, et qui préférait utiliser ses économies dans de nouvelles tenues plus luxueuses que de donner l’aumône aux pauvres qu’il soit un septon orthodoxe était compliqué.

Et pourtant c’était cette vision-là qu’avaient la majorité des gens quand il apercevait l’austère et religieux Tymeon, vêtu de sa toge blanche, de son brocard d’argent et de son diadème de cristal, symbole de son rang au sein de la Foi. Une toge qui dissimulait à merveille els fines cicatrices de son dos, stigmate d’autoflagellation qu’il s’appliquait lors de séances particulièrement sado-masochistes avec de jeunes gens très peu habillés. Un diadème qui incarnait très bien le pouvoir qu’il aimait posséder sur les autres, et notamment sur tous ces nobles qui l’auraient méprisé à l’époque où il n’était qu’un pauvre bâtard de Galet, petit-fils de fermier, ou encore à l’époque où il n’était qu’un morceau de viande bon marché dans un des bordels de la Rue de la Soie. Désormais, il avait une certaine influence sur eux, et il en usait et en abusait. La cupidité était loin d’être le seul péché qu’il assouvissait volontiers, car vous l’aurez compris, la luxure et le péché de chair étaient omniprésents dans sa vie de septon… Il se rendait d’ailleurs régulièrement dans certains bordels, à la recherche de chair fraiche notamment, et quand un noble vertueux le croisait il faisait mine d’accorder le pardon du Père à ces pauvres âmes pécheresses, alors qu’au fond de lui il louait plutôt la souplesse de la Jouvencelle sous ses coups de rein vigoureux.

C’est dans ce but d’ailleurs qu’il se rendait ce jour dans un des bordels de la Rue de la Soie, particulièrement connu pour sa chair fraîche. Pour ne pas être remarqué, il avait revêtu une tenue plus simple, ne permettant pas de le faire détonner dans cet univers et avait abandonné de fait son diadème de cristal. Seul dans cette partie de la ville, de nombreux brigands l’auraient égorgé, septon ou non, pour s’en emparé. La Foi des Sept avaient du mal à conserver une influence durable dans cette partie où l’argent commandait tout, surtout les hommes. Alors que la nuit tombait, Tymeon, dans sa tenue en soie pourpre qui lui donnait des allures de noble, même si le pendentif de l’Etoile à Sept Branches pendait à son cou, rentra dans un des bordels marqué d’une lanterne rouge. La pièce était semblable à celle de nombreux bordels : des murs recouverts de tapisseries, d’épaisses portes de chêne sculptées grossièrement, qui ne cachaient que maladroitement les bruits de jouissance qui parvenaient des chambres du plaisir, et des canapés recouverts de tentures ocres où de nombreuses jeunes femmes attendaient, aux coiffures hiérarchisant leur arrivée et leur expérience dans le bordel Au grand dam de Tymeon, il ne vit aucun jeune homme, et se tourna alors plus naturellement vers les jeunes femmes aux cheveux détachés, preuve d’une innocence presque déflorée. La patronne du bordel le reconnut, et lui apporta une coupe de vin. Il jaugea les jeunes femmes, et son regard s’arrêta sur une jeune créature, à peine sortie de l’adolescence, à moins que ça ne soit les lumières tamisées qui ne la rajeunissent, aux cheveux châtains détachés.  Avec détente et un sourire sur les lèvres, l’homme s’assit à côté d’elle, sa coupe à la main, posant un sac à côté de lui. Il posa sa main sur sa joue, délicatement, car comme toute préliminaire il faut y aller progressivement, et s’adressa à elle.

- Nouvelle ici jeune fille ? Peut-être voudriez vous une coupe pour vous rafraichir ? Les nuits à Port-Réal sont particulièrement chaudes… Surtout dans cette rue…

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La souplesse de la Jouvencelle


"La seule chose qu' il faut voir, c'est que chaque fois qu' il y a un pas de fait en avant, il se peut que ça recule un brin, mais jamais d' autant. Cela montre qu' il n' y a rien de gaspillé, en fin de compte, malgré que des fois on pourrait croire le contraire."
Tymeon & Næra



Port Réal
An 300, lune 6, semaine 2


Nous finissons tous par nous habituer de n’importe quelle situation, même les plus inconfortables d’entre elles. Ce n’est pourtant pas ce que ressentit Naera lors de ses premières nuits dans ce bordel. Au contraire, elle trouvait que le temps passait au ralenti, que les clients étaient pour la plupart inintéressants et répugnants. Si elle restait, ce n’était que pour le confort de sa chambre et la beauté de ses robes. Elle pouvait jouir d’une hygiène remarquable, de trois repas par journée et d’éventuelles coupes de vin, lorsque le client se sentait de partager. Non, elle ne se plaignait plus à présent, mais les débuts furent difficiles. Elle souffrait d’un rapport controversé avec la sexualité. Considérant son premier rapport comme forcé, les suivants ne furent pas moins violents, au contraire. Lors de son passage dans la troupe de théâtre de Myr, elle passait régulièrement dans le lit de leur metteur-en-scène, sans quoi elle n’aurait probablement jamais accédé à des rôles importants. Puis, lorsque ce dernier la vendit aux enchères, elle fut prise en main par un groupe d’hommes qui partirent en direction des Îles d’Été. Pendant les plusieurs années de vie commune, ils se la partageaient, se battaient pour l’avoir dans leur lit, la considérait comme une possession. Finalement, elle offrit son corps à un homme marié, afin qu’il s’éprenne d’elle et l’aide à fuir les Îles. Si le sexe n’avait jamais été un choix jusque-là, il lui avait pourtant permis parfois d’obtenir ce qu’elle souhaitait, et c’était ce cas de figure qu’elle vivait à Port-Réal et elle en profitait ouvertement. Pourtant, sa première expérience dans l’établissement la bouleversa, mais elle se remit de ses peines et commença à apprendre le métier. Elle n’était pas là depuis bien longtemps, mais elle s’était faite une minuscule clientèle ainsi qu’une réputation. Le prénom de Céleste – le pseudonyme qu’elle s’était elle-même donnée – faisait échos et elle en était fort bien satisfaite. Au départ, la native d’Essos était restée sur ses gardes. De nature méfiante, elle n’adressait la parole à personne en premier lieu. Son temps passé dans la rue lui avait été prolifique, elle savait que les personnes dans sa condition n’était d’aucune entraide, au contraire, ces personnes étaient ses plus grands ennemis. Les autres prostituées du bordel étaient cela ; des ennemies dont elle devait se méfier. Mais plus les jours passaient et plus sa garde retombait, à tel point qu’elle finit par faire quelques rencontres intéressantes. Parmi elles, il y avait Ursula. C’était une très jolie femme, bien plus âgée et expérimentée que Céleste. Elle avait de grands yeux foncés et les cheveux les plus noirs que Céleste n’avait jamais vus, qui faisaient un drôle de contraste avec la blancheur de sa peau. Elle se tenait merveilleusement droite et prenait constamment des airs de grande dame qui faisaient sa réussite. Elle faisait fureur dans l’endroit, chaque homme en quittant sa couche restait rêveur et en redemandait. Sa réputation n’était plus à refaire et sa clientèle n’était composée que de riches et de personnes importantes. C’était d’elle que Céleste avait tout appris. Ursula, bien qu’elle semblait être au-dessus de tout cela, fut d’un accueil chaleureux et pris la jeune novice sous son aile. Elle lui apprit à jouer avec les hommes, à attiser la flamme de leurs désirs et à les provoquer. Céleste apprenait vite, Ursula enseignait bien. Elles formaient un duo étonnant qui ne cessait de faire parler de lui. C’est sans doute grâce à cela que la nouvelle se fit une clientèle aussi rapidement : Ursula n’était que rarement libre et il fallait bien que les hommes qui la demandaient se rabattent sur une autre fille. Mais pour la première fois, Céleste ne s’engagea pas dans le chemin de la jalousie où elle avait l’habitude d’aller. Elle ne ressentait qu’admiration et respect, ainsi que de la gratitude. Si elle gagnait autant, c’était en grande partie grâce à elle. Si au départ, son plan était clair (celui de partir le plus tôt possible une fois de l’argent gagné en suffisance), tout devenait plus compliqué à présent. Plus elle gagnait, plus elle se complaisait dans sa situation, moins elle ressentait l’envie de quitter les lieux. C’était un piège dans lequel elle était tombée, mais elle ne montrait aucune résistance, elle était une heureuse victime.

Elle avait compris rapidement que tout cela n’était un jeu, auquel elle s’était accommodée avec le temps. Elle connaissait le rituel du bout des doigts ; les gestes à faire, le comportement à adopter, les sujets à éviter et les provocations adaptées. C’est dans la pièce qui servait d’accueil au bordel que tout se jouait. Les filles se mettaient en valeur, tentaient désespérément de faire de l’ombre à leurs collègues féminines. Elles arboraient leurs tenues les plus échancrées, leurs bijoux les plus précieux et leur sourire le plus aguichant. Elles soignaient leur posture, perfectionnaient leurs gestes et portaient une attention très particulière à leur façon de parler et d’agir. Un seul faux pas et les clients potentiels tournaient définitivement le regard. Céleste avait ses armes secrètes, comme beaucoup d’autres. Elle savait ce qu’elle devait faire pour faire tourner les têtes et elle y parvenait bien assez. Elle jouait de ses cheveux détachés qui la caractérisaient de novice pour paraître timide, renfermée. D’après Ursula, beaucoup d’hommes raffolaient de cela. Alors, comme si elle se mettait dans la peau d’un personnage, elle jouait la carte de la nouvelle. Cette nuit-là, elle était particulièrement jolie. Son amie lui avait prêté l’une de ses anciennes robes de sa jeunesse, qui seyait parfaitement à Céleste. Il s’agissait d’un tissu fin de couleur émeraude, qui au toucher procurait une sensation délicate et plaisante. Le teint de la jeune fille était légèrement relevé, tandis que ses cheveux, brossés à la perfection, tombaient divinement le long de son corps. Elle n’était pas la plus belle, c’était un fait, mais elle avait décidément quelque chose. Elle dut attendre passablement longtemps avant de se faire accoster, ce qui ne manqua pas de fragiliser son ego. Mais lorsqu’un homme vint enfin la rejoindre, son déplaisir se dissipa. Il prit place à ses côtés et vint immédiatement à son contact, en posant sa main sur sa joue. Du tac au tac, elle feignit un frisson innocent en laissant l’ombre d’un sourire prendre possession de la commissure de ses lèvres. « Nouvelle ici ? » Était-ce si évident que cela ? Bien entendu, et elle en jouait. Elle écouta ce qu’il avait à dire avec attention, accepta la coupe de vin qu’il lui offrait d’un hochement de tête et élargit son sourire. Les yeux de la jeune fille se portèrent assez rapidement sur le pendentif de l’homme, dont la signification lui était inconnue. Puis elle resta silencieuse une poignée de secondes, pendant lesquelles elle le considéra. Il avait un certain charme du haut de sa trentaine d’années – du moins, c’est ce qu’elle lui donnait. Ses cheveux mi-longs allaient de pair avec sa barbe naissante, mais le plus remarquable était son regard. « Vous êtes un habitué. J’ai entendu parler de vous, et pas en mal, au contraire. » Ce n’était pas vrai, mais ce genre de paroles suffisaient à remonter l’estime d’un homme, et cela entrait dans le processus de manipulation de la jeune fille. Elle bluffait relativement bien, mentait comme elle respirait et était constamment convaincante. « Pourquoi prenez-vous le risque d’aller vers une nouvelle ? Mes amies là-bas ont des années d’expérience à leur actif, sans doute sont-elles des valeurs plus sûres ? » Des phrases banales qu’elle avait l’habitude de prononcer. Son accent de Pentos mêlé à celui des Îles d’Été se faisait ressentir, ce qui éveillait l’étonnement de la plupart de ses clients. Elle était visiblement étrangère et pourtant, dans cet endroit, elle maîtrisait énormément de choses.
 

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La souplesse de la Jouvencelle

An 300, Lune 6, Semaine 1



Naera de Brisevagues & Tymeon

La flatterie. La chose était si évidente qu’il aurait fallu être particulièrement niais pour ne pas la remarquer et pourtant Tymeon savait d’expérience que bon nombre de clients aiment être niais, ne serait-ce que pour croire quelques poignées de seconde aux mensonges que leur racontaient leurs conquêtes d’une nuit, leur prêt, leur location. Lui-même alors qu’il n’était encore qu’un jouvenceau, un jeune homme mince au sourire enjôleur, avait appris à manipuler les mots, à les déguiser et les travestir pour appâter le désir du client ou de la cliente, lui faire plaisir, le flatter dans son ego et ainsi le délester de davantage de pièces d’or et d’argent. Il connaissait les ficelles du métier, et cette vaine tentative de la part de la jeune fille l’amusait beaucoup. Alors comme cela elle prétendait qu’il était connu dans ce bordel et que les bruits qui couraient sur lui étaient flatteurs ? Voulait-elle vraiment lui faire croire que toutes les prostituées du lieu le prenaient pour un virtuose au lit ? Il l’était, cela il n’en doutait pas, il se fiait pour cela au souvenir délicieux des nombreux gémissements de toutes ces femmes et de tous ces hommes qui, nus, allongés, éclataient d’un plaisir à peine contenu. Il avait valu son pesant d’or à cette époque, et dire qu’aujourd’hui c’est lui qui dépensait le sien pour avoir de nouveaux plaisirs, des plaisirs interdits pour un septon de son rang, et pourtant il savait bien qu’il n’était pas le premier de sa caste à venir ici. C’était d’ailleurs dans un bordel comme celui-ci, aux délicates tentures de soie fine et aux teintes ocres qu’il avait connu une de Leurs Saintetés, le Septon Ollidor, lui qui l’avait introduit plus tard dans les ordres et qui avait participé à sa si rapide ascension au sein de la classe ecclésiastique. Un plaisir interdit mais si bon, une douceur charnelle, le fruit d’un désir si souvent contenu (ou si peu dans le cas de Tymeon), qu’il ne pouvait s’empêcher de venir ici pour assouvir ses nouvelles idées, ses nouveaux fantasmes, comme si les jeunes hommes soumis de son propre donjon des plaisirs ne le rassasiaient pas avec leurs fouets à sept cordes de cuir, aux sept perles de bois. Comme si les stries dans son dos n’étaient pas le souvenir mordant d’une orgie des plus dépravantes. Mais il n’était jamais rassasié, d’où sa présence ce soir-là, et cette jeune fille, maline, comblerait sûrement certaines de ses attentes. Il savait restait soft quand il le fallait.

- Jeune demoiselle, que sous-entendez-vous par cela ? Serai-je une légende dans ce bordel ? Ou essayez-vous simplement de me flatter pour que mon or vous vienne plus rapidement en mains ?

Tout en disant cela, Tymeon avait repris la coupe des mains de la jeune fille, la buvant tout en la fixant de ses grands yeux clairs. Un regard profond qui pouvait se montrer intimidant, mais quoi de mieux que profiter d’une jeune âme impressionnable ? Il n’avait pas dit ces mots méchamment, mais une légère ironie. Il la comprenait, et il lui souhaitait de gagner suffisamment pour un jour se débrouiller seul comme lui-même l’avait fait.

- Pourquoi donc une nouvelle ? Eh bien voyez-vous l’innocence d’une jeune personne me rend particulièrement émotif… J’aime les courbes graciles d’une jeune âme innocente, et voir ses grands yeux écarquillés devant un plaisir nouveau… Et puis, la jeunesse a toujours été un critère de choix, contrairement au vin, plus la chair est fraiche et meilleur est le plaisir à mes yeux. Et croyez-moi, je parle d’expérience. Vos amies là-bas sont banales, elles ne me proposeraient que le même jeu de séduction périmé depuis des années, leur chair interne devant être aussi ferme que celle d’une vieille femme. Qui voudrait dévorer une viande aussi peu ferme dites-moi à part les gloutons ? Soyons gourmet, et choisissons les bons morceaux vous n’êtes pas d’accord.

Une main aux longs doigts effilés, recouverte de quelques bagues en or, glissait le long de la joue gracile de la jeune femme. Une jeune fille qui amusait Tymeon. Si jeune et pourtant déjà pervertie. Et en passe de l’être encore plus.

- Je ne reconnais pas votre accent néanmoins, d’où venez-vous mon enfant ? Seriez-vous un fruit exotique ?

Tymeon se rapprocha de la jeune fille, et embrassa chastement sa main et son bras pendant qu’elle parlait. Une chair fraîche et légèrement parfumée. Pour une fois, la Sainteté avait rapidement trouvé de quoi passer le temps en venant dans ce bordel, il féliciterait la maquerelle de cette petite nouvelle, enfin si la suite des événements le satisfaisait…


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La souplesse de la Jouvencelle


"La seule chose qu' il faut voir, c'est que chaque fois qu' il y a un pas de fait en avant, il se peut que ça recule un brin, mais jamais d' autant. Cela montre qu' il n' y a rien de gaspillé, en fin de compte, malgré que des fois on pourrait croire le contraire."
Tymeon & Næra



Port Réal
An 300, lune 6, semaine 2


Il semblait avoir compris le jeu qu’elle avait adopté. Sa flatterie avait été démasquée, mais la jeune fille ne se sentait pas honteuse pour autant, ne semblait pas même gênée. Non, elle ne le connaissait pas, n’avait rien entendu à son sujet et toutes les réflexions du monde n’auraient su raviver un quelconque souvenir. Ses traits lui étaient inconnus, son identité l’était aussi. Si elle avait prétendu le contraire, ce n’était que par ruse, et il semblait avoir compris ses intentions. Mais à nouveau, quelle honte y avait-il là dedans ? Céleste était si bien ancrée dans son rôle de putain qu’une routine avait pris place, la faisant agir de telle façon et parler de la sorte. Elle n’était là que depuis une semaine, mais l’ambiance déteignait sur elle. Les lieux la changeaient, la rendait plus frivole, plus manipulatrice. Elle devenait en fait similaire aux autres putains, mais possédait tout de même son caractère, à sa plus grande déception. Après ses nombreuses fuites, ses changements d’identités incessants et ses innombrables vies, elle avait commencé à fantasmer sur une métamorphose parfaite. Une possibilité de changer du tout au tout, dès qu’elle en aurait envie. De métamorphoser ses pensées, ses agissements et ses réflexions. Elle tentait de maîtriser cet art et d’atteindre un parfait changement. Pour se faire, elle devait s’abandonner entièrement, ne pas avoir d’attache, et cela tombait bien ; elle n’en avait guère. La petite allait sur ses vingt-deux années, mais elle n’avait rien ni personne. Pas de famille (du moins, elle ne s’y intéressait plus), pas d’amants, ni d’attache sentimentale. Si certains y voyait une fatalité, un fardeau ou le quelconque fruit d’un malheur ou d’une malchance étonnante, elle le considérait comme une force. Une arme secrète qui lui procurait de grandes opportunités. Elle n’était retenue par personne, était la seule maître de sa vie. Elle pouvait partir lorsqu’elle le souhaitait, faire ce qu’elle désirait. De cette liberté, elle en était folle. « Il semblerait que vous m’ayez démasqué. Je plaide coupable d’être une putain et d’avoir tenté de vous manipuler par quelques frivoles flatteries. Seulement, je tiens à dire que les autres clients acceptent aveuglément le compliment. Mais vous n’êtes pas n’importe lequel, n’est-ce pas ? Eh bien, je ne suis pas n’importe laquelle non plus. Si vous êtes venus ici pour avoir du plaisir, j’y suis venu pour avoir de l’argent. Je déclare donc que tous les coups sont permis pour obtenir son dû. » Ses mots étaient provocants, sa voix était lascive. Elle se fondait parfaitement dans ce paysage de péchés. Elle était une beauté de provocation. Le pire dans tout cela était qu’il ne lui avait pas fallu creuser bien longtemps pour y parvenir. Comme si ce rôle avait été cachée en elle depuis bien longtemps et qu’il n’avait demandé qu’à sortir au grand jour. Et chacune des représentations était particulière.
La coupe de vin lui avait été ôtée. Pour toute réponse à cet affront, elle décida d’occuper ses mains et les posa sur le buste de l’inconnu, tout en l’écoutant parler. La justification de son choix parut sincère. Les jolies prunelles de Céleste se posèrent sur ses amies, au loin, lorsqu’il fit allusion à elles. La banalité, était-ce vraiment ce qu’elles lui inspiraient ? La jeune fille les observa pendant quelques instants, sans réellement savoir pourquoi. Il y en avait des plus jeunes qu’elle, mais aussi des plus vieilles. Si toutes étaient resplendissantes, certaines paraissaient plus horribles que d’autres. Ce jeu d’observation devenait si intéressant en ce lieu, où tous les réflexes humains étaient observables. Un échange de bons procédés par-ci, un autre par-là, puis quelques tentatives de manipulation, le tout saupoudré d’une tentation exubérante dont l’endroit empestait. Si certains jeux de séductions étaient absurdes, d’autres semblaient si professionnels. Tout semblait se jouer dans le regard. Les clients qui entraient se lançaient dans une véritable chasse, et leur seul arme était leurs yeux. Les filles, quant à elles, tentaient de capter l’attention de ces messieurs, parfois en étant provocatrice, souvent en étant mystérieuse. C’était une grande danse, et il fallait bien choisir son partenaire pour ne pas s’écraser sur la piste. À la perceptions de certaines scènes, un sourire moqueur venait illuminer le visage de la nouvelle. Certaines de ces femmes étaient si désespérées que cela faisait froid dans le dos. Certes, elle semblait moqueuse, mais un soupçon d’inquiétude commençait à naître au plus profond d’elle. Cependant, personne ne pouvait s’en douter, pas même elle. « Un jour, je serai banale, moi aussi. Un jour, j’userai d’une palette de séduction périmée, comme vous le dites. Et un jour, vous serez comme cet homme. » Son indexe se dressa pour pointer un homme, à l’autre bout de la salle, au teint décrépit. Il semblait tout bonnement perdu et l’on voyait bien que les putains aux environs tentaient de l’éviter, en sachant bien qu’une d’entre elles aura la délicate tâche de faire sienne la besogne. Il n’était pas difficile de repérer des vieillards dans les bordels. Ils étaient les clients les plus habitués et les plus fidèls, au grand déplaisir de ces dames. Toutes les prostituées n’avaient pas la chance de tomber sur des beaux hommes chaque soir et Céleste se considérait chanceuse, cette fois-ci. « Mais ce n’est pas pour aujourd’hui. Nous sommes beaux ce soir, alors oui, soyons gourmets. » Elle frissonna au contact de sa main sur sa joue, tout en détournant son regard de la salle pour le placer dans celui du client, avant de répondre à la question qu’il venait de poser. « Je viens de l’autre côté du détroit. Rien de bien intéressant. Mes parents ont jugé bon de me faire vivre une vie ailleur. Je suis arrivée sur ces terres il n’y a que très peu de temps, peut-être est-ce pour cela que mon accent est encore aussi teinté. » La raison de sa venue à Westeros était fictive. Un mensonge fade qu’elle avait déjà servi à de nombreux clients pour ne pas entamer des sujets aussi épineux que l’étaient ceux de son passé. Elle aimait sa nouvelle identité et l’histoire qu’elle s’était imaginée. Elle le regardait, tandis qu’il baisait son bras et caressait sa délicate peau immaculée. Elle se dégagea délicatement afin de capter son attention. « Et si vous me racontiez votre vie, en m’accompagnant dans une des chambres ? » suggéra-t-elle, tandis que déjà, elle l’entraînait par le bras. Un sourire constamment accroché à ses lèvres, une démarche assurée et provocante. Elle savait ce qu’elle faisait.
 

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An 300, Lune 6, Semaine 1



Naera de Brisevagues & Tymeon

Tymeon prenait tout cela pour un jeu, oui pour lui venir dans ce bordel était une sorte de jeu, comme une réminiscence d’un passé oublié, un passé peu glorieux mais qui lui avait permis d’être là où il était aujourd’hui. Et ça il en était fier. Qui aurait cru en voyant ce bâtard de Galet à l’époque qu’un jour il sera rutilant d’or et de brocard, avec une tiare en cristal ceignant son front, symbole de sa haute position sociale ? Personne, et cela n’était plus à démontrer, d’ailleurs personne ne se souvenait vraiment qu’un jour il avait été prostitué dans ces bordels de la Rue de la Soie, la chose était depuis longtemps oublié, durant toutes ces années qu’il avait passé loin de la capitale, un temps sur l’île du silence, un temps comme septon itinérant. Mais cette soif de la luxure, du plaisir de la chair, ne l’avait pas quitté et c’est sûrement pour cela qu’il venait encore aussi souvent dans ces bordels, pour cela et pour se rappeler son chemin. Et puis si on pouvait prendre son pieds par la même occasion autant en profiter n’est-ce pas ? Cette jeune fille avec qui il était assis lui rappelait lui-même quand il commençait le métier. Il était ainsi, flattant le client pour que celui-ci n’ait pas peur de faire glisser davantage de pièces sonnantes et trébuchantes sur la table après leur petite affaire finie. Et il en fallait parfois de l’imagination pour trouver des charmes à des hommes de foi aux cheveux blancs et à la bedaine de femme enceinte, mais Tymeon le faisait, et c’était toujours payant. C’est la raison pour laquelle il s’amusait de voir les stratagèmes de la jeune fille, elle lui rappelait tellement sa propre personne. Cela l’amusait considérablement. C’était la première fois qu’il la voyait ici et il ignorait s’il s’agissait de son premier bordel ou si tout simplement elle avait souhaité changé de clientèle. Elle était fort jeune certes, une vingtaine d’année tout au plus, et ses traits étaient encore fins et délicats, dépourvus de tout ce maquillage inutile qu’utilisaient les putains plus expérimentées ayant fait plus de chemin, mais l’âge ne voulait rien dire, lui-même ayant commencé très jeune. A vrai dire, il n’y avait pas que sa beauté qui l’intéressait, certes c’était important mais son regard l’était tout autant. Une si innocente jeune fille dans les mains des hommes les plus pervers de Port-Réal, quelle ironie.

- Ne vous échaudez pas ma douce, je ne disais point cela pour vous vexer. Je connais ces ruses pour être un habitué voilà tout, et j’entends bien que vous attendez des pièces bien brillantes à la fin de cette entrevue. Nous ne sommes pas pressés si ? Je ne suis pas n’importe lequel non, et j’ose le revendiquer. J’aime votre agressivité, c’est rafraichissant dans ce lieu… Tant que cela reste un jeu bien entendu…

Tymeon avait tellement l’habitude de dominer depuis qu’il était rentré dans les ordres, qu’il aimait parfois se frotter à quelque résistance, et si cette résistance venait de cette jeune femme pourquoi pas. Il aimait qu’on le respecte, qu’on le craigne ou qu’on l’adule, c’est u nfait, mais parfois il aimait trouver un interlocuteur à sa taille, quelqu’un qui ne s’efface pas directement face à lui et qui ose montrer les dents, pour mieux le museler juste derrière. Il aimait particulièrement ces jeux avec ses « frères », et bien souvent, c’est lui qui finissait à genoux, les poignets attachés par des cordes de sept couleurs différentes, se faisant fouetter par un de ses frères, pendant que les autres le faisaient participer à une nuit des plus orgiaques qui puissent exister. Apparemment, Tymeon avait choisi la bonne personne pour ce soir, une jeune femme belle à croquer et au caractère bien trempé, ce qui prouvait sa jeunesse dans le métier. Mais aussi son exotisme. Sa Sainteté n’arrivait pas à identifier l’accent dans sa voix, et pourtant il en avait parcouru des routes au cours de ces dix dernières années. Non cet accent lui était vraiment inconnu, preuve que la jeune femme ne venait pas de Westeros. Et le fait qu’elle semblait ignorer son étoile à sept branches sur sa poitrine qu’elle massait doucement avec sa main montrait qu’elle ne connaissait pas non plus la religion locale, à savoir la religion des Sept. Un produit exotique donc, Tymeon raffolait des plats épicés des autres contrées…

- La banalité n’est pas toujours celle que l’on croit, l’essentiel est de savoir rester désirable… J’espère bien ne jamais devenir comme cet homme que vous me désignez, j’espère avoir encore de beaux jours devant moi, et profiter de ma vigueur pleinement … Vous avez raison, soyons gourmets, la gourmandise est un vilain défaut, c’est même un pêché, mais si les Sept nous ont fait si friands de chair, c’est bien pour que l’on y succombe ne croyez-vous pas ?

Non, Tymeon espérait vraiment ne jamais finir comme cet homme hagard que lui désignait la jeune prostituée, un homme à l’âge avancé, au teint blafard et à l’aspect des plus repoussants. Si Tymeon devait prier pour quelque chose, c’était bien pour garder toute sa beauté physique le plus longtemps possible, même si à voir Septa Aglantine, il doutait parfois de la clémence des Sept à ce sujet. Il ne désespérait pas, mais tout de même … Pendant ce temps, la jeune femme elle n’en perdait pas du temps et alors qu’elle mettait fin à ses questions sur sa vie personnelle, elle l’entrainait déjà vers une chambre aux tentures rouges et dorées, garnie d’un large lit aux draps d’une assez bonne qualité dans les mêmes teintes. Obéissant, Tymeon suivait la jeune femme, mais comme elle, il choisit de ne pas dire toute la vérité…

- Je crains que mon histoire ne soit pas des plus intéressantes… Un simple bâtard qui bon gré mal gré a réussi à se faire une certaine renommée dans la capitale et aujourd’hui à être respecté et fortuné – détail qui vous intéresse plus que tout autre je pense. Mais vous avez raison, je ne suis pas ici pour vous parler de ma vie ou de vous arracher les aveux de la vôtre, je pense que nous savons très bien pourquoi je suis ici, et je suis curieux de savoir ce que vous avez à me proposer… Faites attention, j’aime l’exotisme…

A son tour donc d’être provocant et sensuel…. Il savait le faire et bien qu’il aurait pu prendre l’avantage et menait les choses à sa façon, il préférait la laisser prendre les devants, pour ensuite guider le jeu si cela ne lui convenait pas… Un peu de soumission lui irait très bien pour le moment, après on pouvait très bien se laisser aller à la sensualité du moment non ?



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