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It's good to be home (Manderly)

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Blancport - An 300, lune 6, fin de la 3e semaine



Wylla & Wynafryd Manderly

Wynafryd soupira de soulagement en apercevant les lignes familière de Blancport au dehors du carrosse. Alors certes elle n'avait plus mal aux fesses comme ça avait pu être le cas lorsqu'elle avait fait le trajet inverse à cheval l'année passée, mais elle avait alors l'avantage de ne pas être enceinte de 8 lunes. Le carrosse était ce qu'il y avait de plus confortable pour elle, compte tenu de sa situation, mais ça n'en enlevait pas pour autant les cahotements de la route. Cela faisait plus d'une lune qu'elle était partie de la Dent d'Or, ne faisait qu'un arrêt de deux jours à Corneilla sur demande de son grand-père, après, le petit convoi avait avancé au plus vite, voulant atteindre Blancport le plus rapidement possible, sans pour autant mettre en danger le futur héritier des Manderly qu'elle portait en elle. Mais le calvaire était enfin terminé, dans quelques minutes elle aurait franchit les portes de Chateauneuf et elle n'aurait pas à reprendre la route avant plusieurs semaines, pas avant d'avoir accouché et surtout que le bébé soit assez fort pour endurer le voyage. Elle caressa son ventre rebondi, pensive.

Le Nord lui avait manqué. Elle avait appréciée l'année qui venait de s'écouler, malgré les difficultés politiques que Westeros avait connues. Elle avait servit sa famille, elle avait rempli sa mission, elle avait honorer l'alliance entre les Manderly et l'Ouest, elle était tombée amoureuse, elle était devenue maîtresse de la Dent d'Or, elle attendait à présent l'héritier de sa famille. Non elle ne s'était pas ennuyée, elle avait été indépendante et fière de l'être, loin des siens. Mais le fait de revenir sur ses terres natales lui faisait se rendre compte à quel point elles lui avaient manquées. Elle réalisait progressivement qu'elle se sentait plus légère, ici elle n'avait pas à regarder par dessus son épaule constamment, elle n'avait pas à se demander si elle allait se perdre, si elle pouvait parler à telle ou telle personne sans risquer quoi que ce soit, elle n'avait pas à redouter de croiser sa belle-fille au détour d'un couloir... C'était chez elle, elle connaissait les recoins de leur domaine, elle en connaissait les habitants, elle était entourée de sa famille. Même si ses relations avec Wylis, Leona et Wylla n'étaient pas toujours évidentes, ils n'en restaient pas moins sa famille et elle leur faisait confiance. Dans l'Ouest, ça n'était pas la même chose, elle avait beau aimer Leo, elle ne lui faisait pas totalement confiance non plus, elle avait eu du mal à se faire de nouvelles amies, excepté Jeyne pour les plus notables. Et puis elle allait être amenée à diriger ici à Blancport et non pas à la Dent d'Or.

D'une caresse, Wynafryd réveilla Rhaegal qui sommeillait sur le banc en face d'elle. Elle avait hâte de lui faire découvrir ses terres, l'océan et l'hiver le vrai. Elle avait également hâte que son grand-père rencontre cette nouvelle créature. Elle avait confié à sa petite-sœur la mission de lui en parler, ne voulant pas prendre le risque de le prévenir avec un corbeau. Elle avait appris depuis qu'elle n'était pas la seule à avoir eu la chance de faire une telle rencontre. Son amie Lyra et son amie Elyane faisait partie des chanceux, elle se demandait d'ailleurs si elle pourrait voir l'une ou l'autre avant de repartir dans l'Ouest, pour tenter une rencontre entre les différents dragons. Rhaegal s'étira comme un gros chat avant de se redresser sur ses pattes, toisant alternativement sa maîtresse et Sybelle assise à côté d'elle, se demandant sûrement qui serait la plus à même de le nourrir. Le dragon avait bien grossi depuis leur première rencontre, même s'il était encore loin d'être aussi impressionnant que dans les histoires contées à leur propos. Leur connexion s'affinait jour après jour, le dragon la comprenait de mieux en mieux, elle avait d'ailleurs l'impression qu'elle n'avait plus forcément besoin de parler pour que le message passe. Comme elle aurait pu le faire avec un chien, elle lui avait appris à s'asseoir, à attendre qu'elle l'autorise à bouger et à revenir vers elle. Ça n'était pas toujours une réussite, le dragon ayant son petit caractère mais il était du genre docile. Chose qu'elle n'aurait jamais pu apprendre à un chien : cracher du feu. Voilà quelque semaine que l'émeraude volante maîtrisait sa flamme, non sans avoir fait quelques frayeurs aux habitants de la Dent d'Or auparavant.

Mais avant même que Wynafryd n'ait pu lui donner quoi que ce soit, la voiture s'arrêta, surprenant l'ensemble du petit groupe. Un grand sourire fendit les lèvres de Wynafryd. Enfin, elle était arrivée. Elle n'attendit pas qu'on vienne lui ouvrir la porte pour s'aventurer hors du carrosse, non sans s’agripper maladroitement à l'encadrement pour descendre les quelques marches qui la séparaient du sol. Elle referma rapidement la porte derrière elle, laissant Sybelle faire de même de l'autre côté.

« Ne bouge pas. » dit-elle alors au dragon. « Attends quelques minutes. »

L'ordre ne semblait pas vraiment au goût de la créature qui tourna plusieurs fois sur elle même avant de s'asseoir vaguement, mais prête à se redresser en clin un d’œil. Lorsqu'elle se retourna vers la cour du château, elle eu le plaisir d'apercevoir sa sœur courir vers elle. Ses parents ne devaient pas être loin derrière, Wyman quand à lui serait certainement dans son bureau, déjà en train de l'attendre. Elle ne revenait pas dans un contexte joyeux chez elle, mais bien parce que Wendel avait perdu la vie deux lunes plus tôt et qu'elle avait voulu être auprès de ses proches durant cette épreuve.

« Wylla ! » dit-elle d'un ton enjoué une fois sa sœur à ses côtés. « Comment vas-tu ? »

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Blancport - An 300, lune 6, fin de la 3e semaine



Wylla & Wynafryd

Quelqu’un m’appela, la voix était lointaine et pourtant elle se rapprochait à vive allure. Je fronçais les sourcils et je me levais pour tenter de savoir d’où venait la voix et surtout qui s’était. Je vis finalement une tornade blonde arriver en courant. « WYLLA !! ta sœur….elle arrive… » Mes yeux se mirent à pétiller d’une joie intense. J’embrassais sur la joue mon amie pour la remercier et je partis aussi vite qu’elle n’était arrivé, la laissant reprendre son souffle comme elle pouvait. Je débarquais dans le bureau de mon grand-père qui poussa un soupire d’exaspération devant mon énergie et mon impolitesse du moment. « Elle arriiiiiiive ! Vous allez le voir ! Rhaegal ! Je suis sure qu’elle l’a amené avec elle !! » Wyman soupira et m’annonça d’aller accueillir Wynafryd et il me donna la mission de lui dire qu’il attendait l’aîné des deux sœurs ici même. Frustrée de voir ma joie si peu communicative, je repartis boudeuse. J’allais donc chercher nos parents, eux au moins seront content, et le communiqueront, de revoir leur fille aîné. Je trouvais sans mal mes géniteurs pour leur annoncer plus calmement l’arrivée imminente de Wynafryd. Ils n’explosèrent pas comme moi mais leur sourire en disait long sur le fait de pouvoir revoir la jeune femme après tant d’absence.

Je partis donc en direction de la cour de Chateauneuf afin d’accueillir ma sœur qui en plus était enceinte. Je ne savais plus vraiment à combien de mois elle en était, je n’avais pas retenu ce détail. Juste qu’elle attendait un bébé, futur héritier des Manderly. Wynafryd ne revenait pas vraiment dans un contexte évident, nous avions perdu notre oncle, Wendel lors d’une attaque de sauvageons. Cela nous avait fortement affecté, c’était bien la première fois que j’étais confrontée à la mort. Mais il en fallait quand même un peu plus pour enterrer mon caractère impulsif et naturellement enjoué. J’étais toujours une petite tornade, cela ne changerait pas. J’arrivais près de ma sœur en marchant rapidement. Elle n’aurait pas été enceinte, je lui aurais probablement sauté dessus mais je voulais faire attention à ce petit être fragile qui grandissait dans son ventre. Je la serrais néanmoins dans mes bras, heureuse de la retrouver. « Wyna ! Je vais pour le mieux ! Bon retour à la maison ! C'est bon de te revoir ! Comment vas-tu ? Tu as fait bon voyage ? » Je me mordis la langue quand je m’apercevais mon débit de parole et de question. Je baissais mon regard vers le ventre rebondis de ma sœur, des étoiles dans les yeux. « Tu en as encore pour combien de temps ? » J’avais hâte de voir ce bébé, de pouvoir le dorloter avec amour. Je ne serais plus la petite dernière de la famille Manderly.


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Blancport - An 300, lune 6, fin de la 3e semaine



Wylla & Wynafryd Manderly

Wynafryd ouvrit grand les bras pour y serrer sa sœur, son énorme ventre ne leur facilitait pas la tâche, mais l'étreinte était bien là. La brunette apprécia la douceur du geste de sa sœur, elle se doutait qu'il n'était pas évident pour elle et qu'elle aurait sans doute préféré lui sauter dans les bras. Elle lui fit un grand sourire, prenant de ses nouvelles, ne pouvant retenir de passer la main dans ses cheveux. Elle lui était si précieuse, c'était dommage qu'il ait fallut qu'elle soit envoyée chez le Vieux Lion pour qu'elles se rendent toutes deux comptes de l'amour qu'elles se portaient et que leurs différences ne les obligeaient pas à se fâcher constamment. Wynafryd se mit à rire après le lot de questions que sa petite sœur venait de lui débiter en quelques secondes. « Tu m'avais manqué aussi. Ça va, ça va, le voyage était fatigant mais il s'est bien passé, mais je suis contente d'être enfin arrivée. » Elle sourit chaleureusement à sa sœur, avant de lever les yeux vers les façades de Châteauneuf. Elle ne put retenir un soupir de soulagement. C'était chez elle, elle connaissait les moindre recoins de ce château et elle le trouvait magnifique. Lorsqu'elle se retourna à nouveau vers Wylla, elle la trouva en train de fixer son ventre de baleine, avant de lui demander combien de temps il restait avant l'accouchement. « C'est bientôt terminé ! Il me reste encore quatre semaines s'il n'est pas trop pressé, vous serez à Harrenhal à ce moment. Tu veux le sentir ? Il est réveillé et il gigote. » finit-elle par lui proposer en prenant sa main pour la poser à un endroit de son ventre où on sentait le bébé bouger. Wynafryd se tourna ensuite vers l'entrée principale, leur parent n'allaient certainement pas tarder à en franchir l'enceinte, elle voulait profiter de leur absence pour connaître la vérité. « Comment vont-ils ? » demanda-t-elle finalement l'air plus grave. Wendel et Wylis exaspéraient souvent Wyman, Wynafryd le savait et pourtant ils ne demeuraient pas moins ses enfants, elle avait conscience de l'amour qu'il leur portait, même s'il ne leur montrait pas souvent. Le décès de Wendel avait du le dévaster. Wylis et Leona ne devaient pas en mener large, même deux lunes plus tard, elle s'en doutait.

Le couple arriva finalement quelques minutes à peine après la réponse de Wylla et Wynafryd fut surprise par l'accueil plutôt chaleureux qu'ils lui réservèrent. Sa mère n'avait jamais était parmi les tendres, mais le contexte et la grossesse de Wynafryd devaient certainement jouer dans cet élan soudain et ça ne fut pas pour lui déplaire. Elle était bien entourée ici. Après quelques banalités échangées, l'attention de la jolie brune se concentra finalement sur le carrosse dont elle était descendue quelques minutes plus tôt. Elle demanda à sa famille de reculer un peu pour le pas effrayer le dragon, avant d'ouvrir la petite porte. « Tout va bien... » lui dit-elle doucement. « Tu peux sortir maintenant... ».

Lancé de dé:

Wynafryd observa Rhaegal descendre doucement du carrosse. Elle remarqua tout de suite qu'il n'était pas à l'aise, il avait le cou plié, la tête en arrière et la queue qui battait l'air. Elle entendit sa mère pousser un petit cri, visiblement, Wylla avait eu beau l'avoir prévenu, elle ne l'avait pas cru. Elle écarte le bras entre le dragon et sa famille pour les maintenir à l'écart, elle voulait laisser de l'espace au dragon, pour qu'il ne se sente pas menacer dans ce nouvel univers qui lui était encore inconnu. Un page eut le malheur d'arriver près d'eux en courant à cet instant et la réponse du dragon ne se fit pas attendre, il siffla plus qu'il ne grogna et en quelques battements d'ailes, il avait passé l'enceinte du château. « Par les Sept ! » ne put s'empêcher de jurer Wynafryd en fusillant du regard le page qui était à présent immobile et hébété devant ce qui venait de se passer sous ses yeux. Elle reporta son regard vers le ciel, espérant y voir une silhouette verte revenir et elle patienta ainsi quelques minutes en silence, mais il ne revenait pas. Wynafryd soupira, c'était arrivé quelques fois sur la route déjà que Rhaegal s'absente seul pour voler au dessus des plaines qu'ils parcouraient, il était toujours revenu, elle espérait qu'il en serait de même cette fois-ci aussi. « Lord... Lord Wyman voudrait vous voir... Lady Wynafryd avec Lady Wylla... » finit par dire le garçon. Wynafryd se tourna alors vers Sybelle, la chargeant de prévenir tous les gardes de Blancport de faire passer le message de la présence du dragon, avec pour ordre de ne pas le blesser, en aucun cas. Elle lui demanda également de rester aux aguets et de venir la chercher à la moindre nouvelle. Elle aurait préféré s'en charger elle même, mais le devoir l'appeler.

Elle se tourna à nouveau vers sa sœur, lui offrant un sourire qui se voulait chaleureux, puis elle enroula son bras autour du sien. « Ne faisons pas attendre grand-père, n'est-ce pas ? » Wynafryd savait pertinemment le sujet dont voulait parler leur grand-père, malheureusement elle avait déjà une idée précise de la réaction qu'aurait la sirène aux cheveux verts et elle n'avait pas hâte de vivre ça.

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Blancport - An 300, lune 6, fin de la 3e semaine



Wylla & Wynafryd

J’étais rassurée que ma sœur et fait bon voyage. Il lui restait un mois avant que ce petit bout ne montre son nez et j’étais déçue de ne pas pouvoir être présente quand cela arrivera. J’aurais voulu être auprès de ma sœur quand son enfant naîtrait. Mais je devais me rendre à Harrenhal pour une raison qui m’était encore obscure. Personne ne voulait rien me dire et comme je n’avais absolument pas envie de m’y rendre, je faisais comprendre mon mécontentement. Cependant je chassais cette pensée de mon esprit car ma sœur prit ma main pour la poser sur son ventre rebondit afin de me faire sentir l’enfant qui bouger. Je pus sentir un petit coup et je levais des yeux brillant vers ma sœur. C’était merveilleux de sentir la vie dans son ventre, mon petit neveu ou ma petite nièce était bien là, faisant comprendre qu’il était prêt à venir nous rejoindre dans quelques semaines.

Ma sœur regarda Chateauneuf avant de me demander comment ils allaient. Je savais très bien à quoi elle faisait allusion. Wendel était mort face aux sauvageons deux lunes plus tôt. Cela nous avait tous affecté. J’étais surement celle qui avait fait mon deuil le plus rapidement. Cela m’avait certes attristé mais j’avais su rebondir car c’était dans mon caractère et que je n’étais pas spécialement proche de mon oncle. Si cela avait été mon grand-père ou ma sœur, j’aurais eu plus de difficulté.
« Grand père fait comme si tout allait bien, mais je le trouve bien sombre en ce moment. Père est complètement transparent et mère…encore plus insupportable que d’habitude. »

Je n’étais peut-être pas totalement objective concernant notre mère. Notre relation était vraiment conflictuelle, je faisais tout pour l’agacer et inversement. Finalement nos parents arrivèrent et je leur laissé la place pour étreindre ma sœur et échanger quelques banalités. Finalement elle tourna son regard vers le carrosse et nous demanda de reculer. Elle voulait nous montrer Rhaegal. J’étais excitée à l’idée de le revoir, je l’avais vu lorsque Wynafryd était venu à Castral Roc et lors de son mariage. Et je devais avouer que j’étais bien curieuse de voir s’il avait grandi. La créature sortie doucement mais il était agité et le cri de ma mère n’aida pas. Et finalement l’arrivé du page eu raison de lui et il s’envola paniqué dans le ciel de Blancport.
« Imbecile. » sifflais-je entre mes dents à l’encontre du page.

Finalement il annonça que grand-père nous attendait. J’étais surprise mais je pris le bras de ma sœur pour la suivre jusqu’à son bureau. J’étais bien curieuse de savoir pourquoi il tenait à nous voir toutes les deux. Il lui avait dit qu’il voulait voir Wyna mais il n’avait pas précisé qu’il souhaitait ma présence.
« Pourquoi grand-père souhaite-t-il nous voir toutes les deux ? Il aurait pu le dire tout à l’heure… Tu as une idée de ce qu’il peut bien nous dire ? »

Il fut un temps, je n’aurais pas réfléchis à ce genre de chose, mais mon passage dans l’ouest m’avait appris à réfléchir dans ce genre de situation, à me poser de bonne question. Des questions que je ne me serais jamais posé si je n’avais pas été pupille de lord Tywin Lannister.



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Wylla & Wynafryd Manderly

Wynafryd mis un instant les effusions de joie en pause. Elle voulait avoir l'avis honnête de sa petite sœur sur la situation, au moins, elle était certaine que cette dernière ne pratiquait pas la langue de bois. Elle apprit donc que leur grand-père ne se laissait pas démonter par l'événement, Wynafryd n'était pas vraiment surprise de l'apprendre et elle n'en attendait pas moins de cet homme qu'elle admirait tant. Par contre elle eu mal au cœur en apprenant que Wylla le trouvait plus sombre. En même temps cela pouvait se comprendre. Y avait-il une douleur pire que celle de perdre son enfant ? On est toujours sensé partir avant son enfant, Wynafryd en était intimement convaincue. Elle caressa son ventre doucement pour se rassurer. Avec un peu de chance peut-être, son arrivée et bientôt celle du futur héritier de Blancport  égayerait un peu Wyman. Wylis semblait s'être effacer plus encore, ce qui laissait finalement plus de place à Leona pour critiquer tout ce qui pouvait lui venir à l'esprit et ainsi passer ses humeurs. Wynafryd soupira. Rien ne l'étonnait dans ce qu'elle apprenait, mais il y allait avoir du travail pour remonter le moral des troupes. Elle ne regrettait pas son choix, elle avait bien fait de venir. « Espérons que mon arrivée change un peu les idées à tout le monde, non ? Mais essaie de ne pas trop provoquer mère, elle n'a pas besoin de tes encouragements. »

Les retrouvailles avec ses parents furent chaleureuses également, voilà l'avantage de s'être absentée aussi longtemps. Alors qu'elle se faisait un plaisir de leur présenter Rhaegal, le dragon fut paniqué par l'arrivée soudaine au pas de course d'un servant. C'était la goutte de trop pour le stress du dragon, qui décida finalement de s'envoler pour découvrir son nouvel environnement. Wynafryd s'était habituée à ce comportement, mais elle n'était pas totalement rassurée pour autant pour sa sécurité, elle avait donc donné différentes consignes à Sybelle qui connaissait bien les lieux mais également le dragon. Pendant ce temps, le devoir l'appelait. Bras dessus, bras dessous les deux sœurs se dirigèrent vers le petit bureau de Lord Manderly. Wynafryd marchait bien moins vite qu'à son habitude, ralentie par sa grossesse et les marches lui parurent bien plus compliquées que dans ses souvenirs. Elle avait de plus en plus hâte d'accoucher et de pouvoir retrouver son corps et sa mobilité habituelle. Au moins, là, elle pouvait s'appuyer sur sa sœur. « Il doit vouloir prendre des nouvelles, je pense qu'il a déjà une nouvelle mission à me donner pour mon retour... et peut-être une pour toi aussi... » Wynafryd savait très bien ce qu'ils allaient lui dire dans quelques instants, mais s'ils voulaient le faire au calme, dans son bureau, juste tous les droits, c'était pour une bonne raison, elle n'allait pas tout lui dire en une phrase dans un couloir. Elle savait que ça n'était pas évident pour elle, mais la jeune femme allait devoir patienter encore un peu.

La vision de son grand-père arracha quelques larmes à la future maman. Il écarta son fauteuil du bureau sur lequel il travaillait et écarta les bras pour l'accueillir. « Te voilà aussi grosse que moi à présent ! » dit-il avec un rire tonitruant. Wynafryd se l'accompagna dans son rire et le serra dans ses bras. « Grand-père... Comment vas-tu ? » Le Triton fit signe à la plus jeune des sœurs de prendre place sur une des chaises de l'autre côté du bureau. « Ahh, ça va, tu sais, comme d'habitude, en train de réparer des erreurs à gauche et à droite ! Tu as fait bon voyage ? Tu as pu t'arrêter où tu voulais sur la route ? » La question semblait plutôt anodine comme ça, comme s'il voulait savoir si tout le monde avait été accueillant, alors que réellement, ce qu'il voulait savoir, c'est si elle avait pu faire étape à Corneilla. Wynafryd alla s'installer sur une chaise à côté de sa sœur, faisant face à leur grand-père. « Oui, oui, tout s'est très bien passé, j'ai pu m'arrêter chez les Nerbosc d'ailleurs, des gens très sympathiques, tu les as croisé peut-être toi aussi Wylla ? » La brune avait tourné sa tête vers sa jeune sœur à cette question. Soit cette dernière n'allait pas comprendre où ils voulaient en venir avec ses élements sans rapports les uns par rapport aux autres, ou alors elle allait vite faire le calcul et se rendre compte de la pente glissante vers laquelle ils allaient.

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Wylla & Wynafryd

J’étais perplexe suite à la réponse de Wynafryd. Pourquoi ne m’avait-il pas dit ce détail quand j’étais passée le voir juste avant qu’elle n’arrive ? J’étais assez intriguée et à la fois, j’y allais à reculons. Je n’aimais pas les missions diplomatiques comme ma sœur pouvait les faires. Je n’avais jamais eu de don particulier pour cela et même si Tywin m’avait un peu apprit à me taire, à observer, à me faire des opinions précises et savoir comment me comporter au milieu des nobles, cela n’allait pas plus loin. Je n’étais pas spécialement digne d’être une ambassadrice pour les Manderly. En revanche, ma sœur en avait toute l’étoffe.
« Moi ? C’est gentil, mais je n’ai pas ton talent…je ferais plus de dégât qu’autre chose… »

Nous arrivions dans le bureau de notre grand-père qui rayonna en voyant sa petite fille et lança une boutade qui me fit sourire. Même enceinte jusqu’au bout des ongles, ma sœur restait moins énorme que lui. Aussitôt il entama la conversation et je me tins pour une fois tranquille et en retrait, sentant que j’allais potentiellement m’ennuyer. D’ordinaire, je n’étais jamais là quand ils parlaient tous les deux des diverses informations diplomatiques. Cependant la réponse de Wynafryd me prit complètement aux dépourvus. Je ne m’attendais absolument pas à ce que ma sœur m’intègre dans la conversation et je sentis le regard de mon grand-père se poser sur moi.
« Euh…je connais juste le nom, je les ai jamais vu… »

Décidément il y avait beaucoup trop de cachoterie, de mystère. Mes sourcils bruns étaient froncés, je réfléchissais, tenter de résoudre cette énigme en la retournant dans tous les sens, je n’arrivais pas à voir où il venait en venir. Ils étaient bien trop mystérieux tous les deux et ça m’agaçait. Je n’avais jamais particulièrement aimé cela ou alors uniquement quand j’en étais la responsable, bien entendu. Mais d’un point de vue diplomatique, je n’aimais absolument pas cela. Il y avait anguilles sous roches et j’allais bien trouver de quoi il en retournait.
« Pourquoi cette question ? Vous êtes bien mystérieux tous les deux depuis quelques minutes… »

Mes yeux se baladèrent de ma sœur à mon grand-père pour retourner sur Wynafryd. Je me préparais peut-être au pire, préférant pouvoir encaisser sans partir dans les tours car je sentais bien que c’était important. Mais pourquoi ça l’était. C’était à cette question que je n’arrivais pas à répondre. Pourquoi ma sœur s’était arrêtée chez les Nerbosc ? Dans quel but ? Beaucoup trop de question assaillait mon esprit, et j’essayais tant bien que mal d’y mettre un peu d’ordre et alors que je me posais une question dans ma tête, celle-ci en profita pour sortir à voix haute.
« Pourquoi je devrais connaître les Nerbosc ? »


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Wylla & Wynafryd Manderly

Les rapports entre les deux sœurs étaient finalement apaisés après des années de conflits et de mauvaises compréhension. C'était le seul point positif que voyait Wynafryd, dans le fait que sa sœur soit devenue pupille de Tywin Lannister. Bon certainement pas l'unique point positif pour elle, puisqu'elle avait pu trouver Rhaegal, elle avait rencontré Leo, dont elle allait bientôt avoir un enfant. Mais pour elles, les deux sœurs Manderly, c'était une chose précieuse. Aujourd'hui, l'aînée avait peur de perdre à nouveau la confiance de sa sœur. Avait-elle suffisamment grandit cette dernière année pour comprendre que ça n'était pas contre elle et qu'il fallait aussi qu'elle pense au bien-être de la famille, pas seulement de sa personne ? Wynafryd voulait y croire en tout cas. Elle tenta donc d'aborder le sujet plutôt doucement, mais dans le fond, elle sentait que tourner  autour du pot et pousser Wylla à croire quelque chose ne serait pas une bonne solution. Ça n'était pas facile, mais dans le fond, elle savait que l’honnêteté serait certainement ce qu'elle apprécierait le plus. Wylla ne s'était donc pas arrêtée chez les Nerbosc, ni à son aller pour Castral-Roc, ni lors de son retour. C'était bien ce qui lui semblait, mais elle avait voulu tenter sa chance. Peut-être que si elle avait déjà croisé le garçon et apprécié, elle n'en serait pas si mécontente. « Oh, c'est bien dommage. » dit-elle calmement. Elle chercha ensuite son grand-père des yeux. Malgré tout l'amour et la patience que Wyman avait pour sa dernière petite-fille, il le serait toujours moins que Wynafryd, alors il semblait lui dire du regard de continuer. Mais Wynafryd savait également qu'il n'hésiterait pas à reprendre la parole et à hausser la voix à la moindre objection de la sirène aux cheveux verts.

« Parce que tu vas épouser l'un d'eux Wylla. » Wynafryd avait pris s'était tournée vers sa sœur et lui avait pris la main dans les siennes. Cela ne servait plus à rien de tourner autour du pot. Autant lui dire directement puis lui en expliquer les raisons ensuite, voilà ce qu'avait finit par se dire la future maman. Elle avait resserrée sa prise entre ses mains, empêchant sa sœur de lui échapper. Son regard ne la quittait pas, elle voulait qu'elle reste concentrée et calme, il fallait qu'elle l'écoute, il fallait qu'elle la laisse lui expliquer la situation. Elle était tentée d'aborder le sujet de Wendel, mais elle n'osait pas, elle espérait ne pas en avoir besoin. « Notre famille a besoin de conforter sa position et de revoir ses alliances petite sœur. Et tu étais la dernière de notre famille à pouvoir nous le permettre. Alors grand-père m'a chargé de m'arrêter à Corneilla pour négocier avec la famille suzeraine du Conflans. Tytos a un fils, Hoster, a peine plus âgé que toi. J'ai pu le rencontrer et c'est un bon garçon, plutôt mignon aussi. » Elle sentait qu'elle s'emmêlait les pinceaux et qu'elle devenait maladroite, mais le silence de sa sœur avait assez duré, elle avait besoin d'entendre ce qu'elle avait à lui dire, de connaître ses questions et ses réflexions pour pouvoir lui répondre au mieux. Elle se tut alors, lui laissant la place tant redoutée pour qu'elle puisse lui répondre.

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Blancport - An 300, lune 6, fin de la 3e semaine



Wylla & Wynafryd

La remarque de ma sœur me fit plisser les yeux. Pourquoi dommage ? Qu’il y avait-il derrière ce mot ? Je n’aimais pas cela et l’ambiance qui s’installait lentement dans la pièce ne me disait rien qui vaille. J’avais suffisamment apprit auprès du vieux lion pour comprendre que certains mots pouvaient sonner de façon étrange, et ma sœur faisait partie de ces gens qui pouvait le faire, restait mystérieuse, vague. Tout comme mon grand-père qui restait silencieux, dardant son regard clair sur ses deux petites filles. Qu’avait-il derrière la tête ? Que voulait-il que Wynafryd me dise ? Mais pour une fois, je ne piquais pas de colère, je restais calme mais je les observais de façon accusatrice, leur montrant que j’avais bien comprit qu’il y avait anguille sous roche.

Finalement la nouvelle tomba et pour une nouvelle s’en était une et elle eut l’effet de couper court à toutes mes protestations. Je n’arrivais même pas à y croire mes oreilles en réalité. Mes mains étaient prisonnières de celle de ma sœur, qui m’empêchait de m’esquiver ou de reculer. Je tentais tant bien que mal de mettre de l’ordre dans mon esprit qui commençait furieusement à s’affoler et à refuser l’annonce. Wyna essayait de rattraper la chose. Mais cela ne changerait rien, mon avis sur la question ne changerait pas. Que ce garçon soit mignon, gentil, serviable et respectueux. Je n’en avais que faire. Ce mariage m’éloignerait de ma maison, de la mer, de tout ce qui me représentait. Je serais loin du nord, des ports où émanait l’odeur des poissons. Je ne pourrais plus aller marcher sur la place, laissant l’eau glacé venir mordre la peau de mes pieds.
« Je refuse ! Je ne veux pas épouser ce…Nerbosc…Je ne serais pas chez moi là-bas. Je n’aurais même pas la mer ! Et il prit les anciens dieux, pas les Sept. Ils sont trop différents de nous, de moi. Je ne veux pas aller là-bas. Je suis nordienne. Pas une de ses personnes vivants au Sud dans le château confortable ! »

Mes arguments s’emmêlaient tellement ils étaient nombreux à me venir à l’esprit. Je n’arrivais plus à ordonner mes idées pour réfuté cette décision. Je ne voulais pas partir vivre au Conflans, je ne voulais pas perdre mon identité en devant ce que je n’étais pas. Je ne voulais pas épouser un sudier. Je voulais vivre ma vie librement, foulée le sable et aller me baignée dans la mer les jours d’été. Je serais seule, perdue, sans point d’accroche à ma vie d’aujourd’hui. Ils étaient trop différents de nous.


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Blancport - An 300, lune 6, fin de la 3e semaine



Wylla & Wynafryd Manderly

Au fur et à mesure que Wynafryd s'adressait à sa sœur, elle voyait dans ses yeux sa perplexité puis sa détresse. Cela lui fit mal au cœur évidemment, elle n'appréciait pas la voir dans un tel état. Après tout, elle avait traversé Westeros dans sa largeur pour aller la récupérer, la ramener à la maison où elle se sentait bien et à présent elle lui annonçait qu'elle avait négocier son mariage futur dans le Conflans. Et cela ne faisait même pas une année qu'elle était de retour à Blancport. Alors évidemment le Vieux Lion et les Nerbosc n'étaient pas comparables, et le mariage ne serait certainement pas pour tout de suite, Wynafryd n'était pas pressée d'enfermer sa sœur dans cette union, mais il faudrait qu'elle ait lieu à un moment donné. Elle avait finalement arrêté de parler pour laisser sa sœur s'exprimer puisqu'elle sentait bien qu'elle s'emmêlait les pinceaux et qu'il fallait qu'elle sache précisément ce qui n'allait pas à sa sirène aux cheveux verts pour pouvoir lui expliquer la situation précisément et la rassurer. Bien que la détresse dans le discours de Wylla la toucha au plus profond, elle était finalement presque soulagée que sa sœur ne refuse pas cette union simplement par principe et par habitude du refus. Elle avait des arguments sensés, mais des arguments sur lesquels elle pourrait la rassurer. Elle se mit à lui caresser doucement la main pour la calmer et elle s'apprêter à reprendre la parole quand la voix de son grand-père la fit sursauter. Autant il était tout ce qu'il y avait de plus agréable quand il le voulait, mais il ne fallait pas se faire de doute la dessus, il savait se montrer impressionnant quand c'était nécessaire et le moins que l'on pouvait dire c'était que sa corpulence le servait toujours incroyablement dans ces moments.

« Wylla, ça suffit. » Il n'avait pas crié, à peine élevé la voix, mais il avait été ferme, il ne laissait aucune place à la négociation. « Tu n'as rien à refuser. Je suis le Seigneur de Blancport, je décide de ce qui se passe pour les Manderly. Si tu n'es pas contente c'est bien dommage et ça n'en sera que plus difficile pour toi, parce que ce mariage aura lieu. Point. » La voix du grand-père se mit à trembler sous l'émotion. Il ne prenait aucun plaisir à parler à sa petite-fille de la sorte. Il soupira un instant et baissant les yeux vers les parchemins qui recouvraient son bureau. Le silence dura quelques instants, aucune des deux sœurs ne souhaitant interrompre Wyman. Il finit par relever doucement le visage, l'air peiné. « La mort de Wendel a changé les choses Wylla. Normalement c'est lui qui aurait du être fiancé au Conflans, mais il est mort en défendant notre région, celle que tu dis aimer tant. On a tous notre place et notre rôle à jouer pour cette famille. Wendel a tenu la sienne et il en est mort. Aujourd'hui Wylla, c'est à toi de faire ta part du travail. Si tu crois qu'on fait ça de gaîté de cœur tu te trompes. Mais c'est une nécessité et j'espère qu'avec le temps tu le comprendras et tu l'accepteras. » Il soupira une nouvelle fois. « Sortez maintenant, je suis fatigué. » Wynafryd ouvrit la bouche pour protester, elle ne voulait pas le laisser seul dans cet état, mais elle le connaissait, cela ne servirait à rien, il avait besoin de calme et de solitude, il aurait très certainement retrouvé son sourire emblématique et sa bonne humeur pour le dîner. Alors elle se contenta de hocher la tête puis elle se tourna vers sa sœur. « Viens Wylla. »

L'intervention de leur grand-père les laissa muettes un instant, fait assez mémorables pour ces deux sœurs. Wynafryd l’entraîna alors lentement vers le bois sacré de Chateauneuf. D'une voix calme et posée, Wynafryd se mit à parler. « Tu connais l'histoire de notre famille Wylla ? Je sais que tu sais à propos de la promesse du Bois du Loup. Oui nous sommes nordiens et fidèles aux Stark depuis ce jour là et ce pour toujours. Mais du coup, tu sais également que nous n'avons pas toujours été d'ici, il y a plusieurs centaines d'années, c'était sur les bords de la Mander que nous habitions. Ce que j'essaie de te dire, ça n'est pas que nous sommes des Biefois, mais que nous sommes forts et que nous nous adaptons pour survivre Wylla, on fait ce qu'il faut pour que notre famille survive et s'épanouisse. Alors c'est vrai, ça n'est pas le Nord, mais ça aurait pu être pire, ça aurait pu être le Bief ! » Wynafryd fit une petite pause pour rigoler doucement, elle cherchait à détendre l'atmosphère. « Et tous tes amis nordiens, qui prient-ils hein ? Nous sommes les seuls nordiens à nous tourner vers les Sept, certainement un des derniers héritages de nos ancêtres biefois, avec notre nom. A Corneilla, ils se tournent vers les Anciens, comme tous tes amis ici. Mais ce sont les seuls de la région, comme nous ici. Alors ils sont tolérants et tu auras un septuaire vers lequel te tourner. Et si tu t'inquiètes pour la mer, alors certes Corneilla n'est pas une citée côtière, mais elle n'est pas si loin que ça de la Baie du Fer-Né et maintenant que les choses sont calmées de ce côté là, tu pourras t'y aventurer et faire quelques frayeur à ton futur mari, il n'y a pas de raison pour qu'il n'ait pas droit à son lot de frayeur lui aussi. » Elle rit à nouveau. « Corneilla est aussi plus proche de La Dent D'Or, alors peut-être que tu t'en moques, mais je suis ravie de savoir que tu ne seras plus très loin et en sécurité, avec des gens de confiance et qui partagent nos valeurs. Et puis Blancport sera toujours ta maison, tu pourras toujours y revenir Wylla. L'avantage d'épouser Hoster, c'est qu'il ne devrait jamais devenir le seigneur de Corneilla, donc vous pourrez voyager autant que tu le souhaites si tu arrives à le convaincre, tu pourras vivre entre Corneilla et Blancport si c'est ce que tu veux. Je veux que tu sois heureuse Wylla, je veux que tu te focalises sur les aspects positifs de ce mariage, que tu en tires ce qu'il y a de mieux. » Les deux sœurs Manderly venaient d'arriver dans le Bois Sacré alors que Wynafryd venait de terminer son argumentaire rassurant.

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Wylla & Wynafryd

Le ton calme et implacable de mon grand-père me fit légèrement sursauté. Je ne m’attendais pas à une réaction aussi dure de sa part, ma gorge se serra à ses paroles. Il y tenait à ce mariage, et je pouvais bien dire ce que je voulais, je n’obtiendrais jamais gain de cause. Je devrais me marié à ce Nerbosc, que je le veuille ou non. Je n’avais pas le choix et cela me rappelait amèrement mon départ pour Castral Roc. La mort de Wendel l’avait changé, j’avais la drôle impression que tout le monde changeait autour de moi au fur et à mesure des années et des évènements. Je restais la même et voyait mon monde se modifier, se modeler aux exigences de notre temps sans que je puisse rien faire.

Je n’opposais aucune résistance quand Wynafryd m’entraîna hors du bureau de notre grand-père, toujours un peu secoué par ce qu’il venait de dire. C’était perturbant, déstabilisant. Je voyais ma liberté, mes baignades terminaient. L’hiver faisait que je ne pouvais déjà plus aller plonger dans les eaux clairs de la baie de Blancport mais si je devais en plus être mise à l’intérieur des terres. Même à Castral Roc j’avais la mer en contre bas des murs de la forteresse. Je pouvais entendre ce doux son apaisant des vagues se brisant sur le rivage. Mais je ne pourrais l’entendre à Cornellia. J’allais devoir m’y faire et cela ne serait pas facile, ce serait fort compliqué pour moi. Je le savais malgré les efforts que je pourrais faire, cela risquait d’être dur et j’aurais probablement le mal du pays pendant un certain temps.

Wynafryd brisa le silence qui s’était installé, j’étais trop sous le choc pour pouvoir parler. Pourtant j’écoutais attentivement ma grande sœur. Ses paroles étaient pleines de bon sens comme d’habitude et elle faisait tout pour me convaincre que cela n’était pas une si mauvaise chose. Il était vrai que Cornellia n’était pas très loin de la Dent d’Or donc du fief des Lefford auxquels ma sœur était marié. Mais je n’y voyais que cet avantage, je serais proche de ma sœur. Je ne connaissais pas les Nerbosc, ni ce Hoster. J’avais ce petit caractère qui agaçait grandement certains gens de la noblesse comme Tywin Lannister, rien ne me disait qu’il accepterait mon caractère là-bas, dans le Conflans. Mais je n’avais guère le choix.
« Etre pas loin de la Dent d’Or est peut-être le seul point positif que je vois malgré tout ce que tu m’as dit. Je ne les connais pas, il ne me connaisse pas. S’ils sont comme le vieux lion, je devrais vivre en cage, sans même le bruit de la mer pour m’apaiser… Je sais que je n’ai pas le choix, grand père ne me laissera pas m’échapper mais je ne veux pas l’épouser…je ne veux pas vivre là-bas… »

Ma voix était éteinte, en proie à la tristesse de devoir quitter ma maison, ma famille, ma ville, mes plages, la mer qui m’avait bercé de ces flots durant tout l’été. Je serais tellement loin de tout…


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Wylla & Wynafryd Manderly

Les deux jeunes sœurs avaient été un peu bouleversées par l'intervention de leur grand-père, il fallait dire qu'elles pouvaient compter sur les doigts de leurs mains le nombre de fois où elles l'avaient vu en colère. Déjà c'était une facette qu'il ne montrait pas en société, mais pour qu'il en vienne à être aussi ferme avec ses propres petites filles, cela en disait long sur la situation et sur son état. Wylla n'avait pas menti à sa sœur plus tôt. Wyman faisait de son mieux pour se comporter comme si tout allait pour le mieux, mais il souffrait de la mort de Wendel. Wynafryd ne pouvait imaginer sa peine, d'ailleurs elle ne voulait pas l'imaginer. Comme un réflexe, elle avait porté sa main sur son ventre et caressé l'être qui y grandissait depuis plusieurs lunes. Non, elle ne voudrait jamais être confrontée à un tel deuil, elle ne voyait pas comment on pouvait y survivre. Peut-être qu'avec le temps elle finirait même par comprendre les comportements excessifs de leur mère, qui ne voulait finalement que les protéger, mais elle n'en n'était pas là pour l'instant. Les deux sœurs avaient laissé l'air nécessaire à leur grand-père pour qu'il puisse reprendre ses esprits et calmer sa peine en toute tranquillité.

Wynafryd guida donc sa petite sœurs vers un lieu plus calme, où elles pourraient parler tranquillement, sans qu'aucune oreille curieuse ne puisse surprendre leur conversation. L'aînée des Manderly fit de son mieux pour encourager sa cadette à voir le futur mariage à venir du meilleur angle possible, rappelant les valeurs familiales, la rassurant sur les us et coutumes des Nerbosc, lui rappelant qu'elles seraient à présent plus proches l'une de l'autre. Tout irait mieux pour tout le monde, si Wylla arrivait à voir cette future union autrement qu'une corvée, même pour elle, surtout pour elle. Après tout, c'était elle qui allait devoir partager sa vie au quotidien avec Hoster, alors si elle partait déjà rebutée, sa vie allait lui sembler bien longue et bien triste. Alors qu'avec ce qu'elle avait vu du jeune homme, elle était persuadée qu'il pouvait en être tout autre, donc elle ne voulait pas que sa petite sœur se prive d'une opportunité d'être heureuse, simplement parce qu'elle était trop têtue pour voir les choses autrement. Peut-être que le temps aiderait, elle y comptait également.

Wynafryd ne put retenir un petit rire chaleureux quand elle entendit sa sœur comparer les Nerbosc aux Lannister. Elle vint se mettre face à elle et pris ses mains dans les siennes. « Les Nerbosc n'ont rien à voir avec les Lannister, Tytos est très différent de Tywin, ça ne sera en rien comparable Wylla. Tu ne seras pas là bas en gage de pupille à cause de père, pour payer son erreur, mais en gage d'épouse, pour renforcer les liens entre nos deux familles, nos deux régions. Tywin avait le dessus lors des négociations, ici il n'y a rien de tel, Tytos et Hoster n'ont aucune raison de te rendre malheureuse. » Elle lui lâcha une main pour venir lui caresser la joue, remettant par la même occasion une mèche verte derrière son oreille. « Le mariage n'est pas pour tout de suite, vous êtes jeune tous les deux, on va vous laisser le temps de faire connaissance avant, il sera au Grand Tournoi d'Harrenhal pour porter tes couleurs si tu le veux bien. On veut que tu sois heureuse et que tu te sentes en confiance Wylla. Je suis venue te chercher à l'autre bout de Westeros pour te sortir des griffes du Vieux Lion, tu crois que j'hésiterais à recommencer si jamais tu étais à nouveau malheureuse ? Ou que je te placerais moi même dans de nouvelles griffes mal intentionnées, petite sœur ? »

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Blancport - An 300, lune 6, fin de la 3e semaine



Wylla & Wynafryd

Au fond de moi je savais très bien que ma sœur ne m’enverrait pas dans une endroit où je serais affreusement malheureusement, qu’elle ne me laisserait pas partir sans s’être assuré que la famille dans laquelle j’allais devenir l’épouse, ne me traiterait bien et ne chercherait pas à me changer. Cependant je n’étais pas sûr qu’il apprécie véritablement mon caractère, même grand père commençait en avoir marre de me voir encore aussi enfantine, aussi insouciante, aussi loin de la réalité, souhaitant rester dans ce monde que j’aimais tant.
« Je m’en doute bien mais… Tout va changer. Et un mariage signifie tellement de chose qui ne me ressemble pas. Je suis pas prête à tout ça Wyna. »

Je n’étais pas prête à avoir une vie de couple, à être mère, à élever des enfants à avoir des responsabilités. Certaines ladys étaient déjà mère à mon âge mais je n’étais pas prêtre à vivre cette vie-là. Si les fiançailles étaient officialisées, je n’aurais que quelques lunes pour me préparer et je doutais fortement être prête dans un si court laps de temps. Je n’avais pas la capacité d’adaptation de ma grande sœur. Je n’avais pas eu ce déclique contrairement à Wynafryd. Sans compter que ma mère ferait tout pour que je sois prête ce qui allait m’agacer, m’énerver et j’allais à tous les coups me braquer et cela ne finirait pas bien.
« Tu crois qu’il me plaira et qu’il me supportera ? Il ressemble à quoi ? »

Surement des questions bateau de ma part mais ce mariage, mon mariage m’inquiétait plus que tout. Je ne me sentais absolument pas prête, je ne me sentais pas le courage d’affronter tout cela, d’aller vivre à Cornellia d’avoir la vie d’une véritable dame, une vie comme pouvait avoir ma mère. C’était à tellement à l’opposé de ma vie actuelle.

Un grincement retentit dans le ciel nuageux de Blancport. Je levais les yeux pouvoir la silhouette du dragon de ma sœur survolait la cité avant de venir nous rejoindre. Il avait grandi et grossit. Il était impressionnant et il n’avait surement pas atteint sa taille adulte. Je n’avais pas peur de Rhaegal, le dragon me connaissait, il m’avait vu mais je devais avouer qu’il m’impressionnait un peu. Cependant je savais qu’avec les animaux, il ne fallait pas montrer sans anxiété.
« Salut toi ! Il va encore grandit longtemps ? »


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