:: La tanière de Westeros :: Derrière les flammes du passé :: Archives Dracarys 2.0 :: RP abandonnés
❝All will be revealed on the trail we blaze.❞ ♆ Euron&Garrel&Elyane |[Flashback]|
Invité
Informations
Personnage
Badges
›
An 300 - lune 5
Look out new world here we come!
We are just the team to live where others merely dream : changing legend into fact, we shall ride into history,
turning myth into truth.
We are just the team to live where others merely dream : changing legend into fact, we shall ride into history,
turning myth into truth.
Elyane était assise à la place du seigneur. Droite comme un i, elle s'était composé un visage impassible tandis que les pensées se bousculaient dans son esprit. Le navire avait été aperçu au large des côtes de l'île de la Sorcière le matin-même et sans doute la jeune femme n'y aurait-elle pas accordé beaucoup d'attention si l'alerte n'avait pas été donnée une fois le pavillon bien en vue. A présent, les navigateurs devaient être en train d'accoster et, bientôt, un petit groupe débarquerait dans la grande salle. Elle les y attendait justement, flanquée de ses deux plus fidèles alliés : mestre Bryce se trouvait à sa gauche, affichant son habituel air renfrogné tandis qu'il croisait les bras dans une attitude réprobatrice, et Garrel Stone se tenait à la droite du seigneur Descarpe. Jon, le capitaine des gardes du domaine, se chargeait de la protection de la salle avec une poignée d'autres hommes. Une certaine tension envahissait l'atmosphère silencieuse des lieux. La jeune veuve avait failli se rendre à l'embarcadère pour y attendre les visiteurs impromptus et retarder ainsi leur débarquement avant de savoir ce qu'il les amenait sur ses terres, comme l'aurait souhaité mestre Bryce mais, finalement, elle s'était rangée à l'avis de Garrel. Il lui avait conseillé de ne pas froisser les visiteurs jusqu'à ce qu'ils fussent certains de leurs intensions en les accueillant ici. Elyane avait jugé cette décision plus prudente, étant donné le pavillon qui flottait en haut du mât du bateau étranger. En revanche, elle n'avait pas lésiné sur la sécurité et ne comptait pas ramper aux pieds des intrus, c'est pourquoi elle s'était parée de ses plus beaux atours et tendait de renvoyer une image forte et pleine de prestance.
Mestre Bryce faisait tout son possible pour signifier son désaccord, vexé de voir que le seigneur avait privilégié les conseils du bâtard aux siens. Elyane avait beaucoup d'estime pour le vieil homme qui lui rendait bien : totalement dévoué à son seigneur, il n'avait jamais failli à sa tâche. La jeune femme poussa un soupir préoccupé, elle espérait que l'ancêtre se montrerait avisé et ne provoquerait pas la colère de leurs visiteurs si jamais l'entrevue tournait mal. Quant à Garrel, elle ne se faisait pas de soucis pour l'ancien mercenaire. Elle se recentra sur les questions qui assaillaient son esprit. Qu'est-ce qui pouvait amener un homme pareil sur les rivages de son île après des lunes et des lunes d'absence ? Elle avait beau chercher dans sa mémoire, toutes les rumeurs et les faits dont elle avait connaissance à son sujet ne laissait rien présager de bon. Cela lui demandait un effort considérable de garder contenance en sachant que celui qui s'était présenté aussi cavalièrement à sa porte était dangereux et jouissait d'une réputation des plus compromettantes... Et puis, il y avait aussi ce qu'il avait fait à Lyra Mormont, avec qui Elyane s'était liée d'amitié depuis l'enfance ! L'appréhension se mêlait à l'indignation lorsqu'elle pensait à la situation dans laquelle elle se trouvait et ce qu'elle s'apprêtait à faire. Non, il fallait qu'elle se ressaisît : ce n'était pas par lâcheté qu'elle allait se montrer courtoise, mais dans l'intérêt de ses gens. Rien ne servait de provoquer un affrontement si les motifs de cette visite étaient acceptables, il fallait qu'elle les entendît avant de statuer sur la meilleure attitude à adopter. La jeune femme prit une profonde inspiration et se mit à calculer ses options. Se composer un masque, dissimuler ses émotions et mentir, c'était ce qu'elle savait faire de mieux. La duperie et la flatterie constituaient ses armes favorites, et elle était en train d'affûter ses arguments lorsque des voix la ramenèrent à la réalité. L'espace d'un instant, elle crut qu'on venait d'annoncer l'arrivée de leur visiteur et son cœur bondit dans sa poitrine mais, rapidement, elle s'aperçut qu'il s'agissait simplement des chuchotements animés que s'échangeaient Garrel et mestre Bryce. Elyane leva les yeux au ciel, consternée. A voix basse, le vieil homme était en train de reprocher au bâtard leur situation. ❝Il suffit !❞ siffla-t-elle sèchement alors que l'érudit s'emportait et répétait pour la troisième fois qu'ils n'auraient jamais du laisser l'occasion à l'intrus de poser le pied sur l'île. ❝Si vous ne souhaitez pas assister à cette entrevue, je vous autorise à vous retirer, mestre. Cependant, si vous restez, je vous somme de vous calmer. Il est trop tard pour revenir en arrière, et je suis déçue de vous voir remettre en cause mes décisions. Nos invités doivent constater que nous sommes unis si nous voulons être pris au sérieux, alors ressaisissez-vous.❞ Ce discours sembla faire son effet sur le vieux mestre. Baissant les yeux, il bredouilla des excuses qu'Elyane ne saisit pas mais la jeune femme ne douta pas du contenu de ses propos. Elle savait parfaitement quels stratagèmes employer avec l'érudit : évoquer le fait qu'il lui manquait de respect ou de déférence horrifiait au plus haut point le mestre qui s'empressait aussitôt de lui assurer sa dévotion sans bornes. La petite querelle ainsi achevée, elle tourna la tête vers Garrel pour lui lancer un regard éloquent. Il fallait en rester là et passer outre les reproches de mestre Bryce à son égard. Ces deux-là auraient bien le temps de se chamailler plus tard !
L'attente qui suivit cet incident fut de courte durée. Quelques minutes s'étaient écoulées lorsqu'un domestique fit son entrée pour annoncer le visiteur. Elyane retint son souffle et se redressa sur son siège avant d'esquisser un bref mouvement de la tête pour autoriser la venue de l'intrus dans la salle. Alors, elle le vit passer la grande porte. Euron Greyjoy venait de faire son entrée. Mais qu'est-ce que l'œil de Choucas pouvait bien vouloir à la sorcière du Val ?
Mestre Bryce faisait tout son possible pour signifier son désaccord, vexé de voir que le seigneur avait privilégié les conseils du bâtard aux siens. Elyane avait beaucoup d'estime pour le vieil homme qui lui rendait bien : totalement dévoué à son seigneur, il n'avait jamais failli à sa tâche. La jeune femme poussa un soupir préoccupé, elle espérait que l'ancêtre se montrerait avisé et ne provoquerait pas la colère de leurs visiteurs si jamais l'entrevue tournait mal. Quant à Garrel, elle ne se faisait pas de soucis pour l'ancien mercenaire. Elle se recentra sur les questions qui assaillaient son esprit. Qu'est-ce qui pouvait amener un homme pareil sur les rivages de son île après des lunes et des lunes d'absence ? Elle avait beau chercher dans sa mémoire, toutes les rumeurs et les faits dont elle avait connaissance à son sujet ne laissait rien présager de bon. Cela lui demandait un effort considérable de garder contenance en sachant que celui qui s'était présenté aussi cavalièrement à sa porte était dangereux et jouissait d'une réputation des plus compromettantes... Et puis, il y avait aussi ce qu'il avait fait à Lyra Mormont, avec qui Elyane s'était liée d'amitié depuis l'enfance ! L'appréhension se mêlait à l'indignation lorsqu'elle pensait à la situation dans laquelle elle se trouvait et ce qu'elle s'apprêtait à faire. Non, il fallait qu'elle se ressaisît : ce n'était pas par lâcheté qu'elle allait se montrer courtoise, mais dans l'intérêt de ses gens. Rien ne servait de provoquer un affrontement si les motifs de cette visite étaient acceptables, il fallait qu'elle les entendît avant de statuer sur la meilleure attitude à adopter. La jeune femme prit une profonde inspiration et se mit à calculer ses options. Se composer un masque, dissimuler ses émotions et mentir, c'était ce qu'elle savait faire de mieux. La duperie et la flatterie constituaient ses armes favorites, et elle était en train d'affûter ses arguments lorsque des voix la ramenèrent à la réalité. L'espace d'un instant, elle crut qu'on venait d'annoncer l'arrivée de leur visiteur et son cœur bondit dans sa poitrine mais, rapidement, elle s'aperçut qu'il s'agissait simplement des chuchotements animés que s'échangeaient Garrel et mestre Bryce. Elyane leva les yeux au ciel, consternée. A voix basse, le vieil homme était en train de reprocher au bâtard leur situation. ❝Il suffit !❞ siffla-t-elle sèchement alors que l'érudit s'emportait et répétait pour la troisième fois qu'ils n'auraient jamais du laisser l'occasion à l'intrus de poser le pied sur l'île. ❝Si vous ne souhaitez pas assister à cette entrevue, je vous autorise à vous retirer, mestre. Cependant, si vous restez, je vous somme de vous calmer. Il est trop tard pour revenir en arrière, et je suis déçue de vous voir remettre en cause mes décisions. Nos invités doivent constater que nous sommes unis si nous voulons être pris au sérieux, alors ressaisissez-vous.❞ Ce discours sembla faire son effet sur le vieux mestre. Baissant les yeux, il bredouilla des excuses qu'Elyane ne saisit pas mais la jeune femme ne douta pas du contenu de ses propos. Elle savait parfaitement quels stratagèmes employer avec l'érudit : évoquer le fait qu'il lui manquait de respect ou de déférence horrifiait au plus haut point le mestre qui s'empressait aussitôt de lui assurer sa dévotion sans bornes. La petite querelle ainsi achevée, elle tourna la tête vers Garrel pour lui lancer un regard éloquent. Il fallait en rester là et passer outre les reproches de mestre Bryce à son égard. Ces deux-là auraient bien le temps de se chamailler plus tard !
L'attente qui suivit cet incident fut de courte durée. Quelques minutes s'étaient écoulées lorsqu'un domestique fit son entrée pour annoncer le visiteur. Elyane retint son souffle et se redressa sur son siège avant d'esquisser un bref mouvement de la tête pour autoriser la venue de l'intrus dans la salle. Alors, elle le vit passer la grande porte. Euron Greyjoy venait de faire son entrée. Mais qu'est-ce que l'œil de Choucas pouvait bien vouloir à la sorcière du Val ?
copyright acidbrain
Invité
Informations
Personnage
Badges
❝All will be revealed on the trail we blaze.❞
Euron Greyjoy & Elyane Descarpes & Garrel Stone
An 300 Lune 5
"On peut vêtir un Fer-né de velours et de soie, lui apprendre à lire, à écrire, lui donner des livres, lui enseigner la chevalerie, la courtoisie, les mystères de la Foi. Mais si on regarde dans ses yeux, toujours la mer est là, froide, grise et cruelle." Tels étaient les mots écrits par la main fatiguée de l'Archimestre Haereg quelques décennies auparavant, témoins d'encre et de papier de la méfiance naturelle, presque viscérale, qui opposait les continentaux aux peuple des îles. Mais cet homme, aussi érudit eut-il été en son temps, n'avait jamais croisé l’œil solitaire qui caressait en ce moment même les côtes du Val. Cela lui aurait fait revoir son jugement, sans doute, Si tant était qu'il fut capable de soutenir le regard de l'homme qui s'avançait sur la grève. Car il n'y avait pas dans tous les enfants qu'avaient jamais engendré les îles de Fer, de regard qui fut plus à même de fausser ce que tout le monde prenait pour acquis.
Froid et rasant, le soleil pâle de l'Hiver perçait la pupille d'azur d'échardes turquoises à l'éclat précieux, bien loin des iris grisées et austères des frères de son porteur. La lueur qui habitait le maelstrom de bleu qui courrait dans l’œil unique était d'autant plus éclatante qu'elle semblait briller d'une lumière intérieure froide et avide, et qui parcourait de son regard les échafaudages avec une douceur presque sensuelle. Etrangement concentrés, les ouvriers se butaient à ne pas croiser les regards du pirate ni ceux de ces hommes qui l'accompagnaient vers la demeure de pierre. Le pas calme du Choucas foulait le sol de l'île pour la première fois. Son attitude paisible, loin de rassurer ceux qui avaient craints qu'il ne soit venu piller ce bout de terre qui avait jusque là échappé à son attention, semblait avoir glacé le sang des insulaires qui lui jetaient des coups d'oeil effarouchés.
Euron avait annoncé son arrivée en grande pompe, laissant son nouveau pavillon flotter librement au dessus des eaux glacées. Les ailes des corbeaux noirs claquaient dans le vent, déployées au dessus d'un oeil rougeoyant alors que les serres des oiseaux étaient fermés sur une couronne froissée par la brise. C'était la première fois que ce nouveau pavillon était hissé et pourtant il n'avait fallu que quelques instants avant que les sentinelles n'annoncèrent l'arrivée du tristement célèbre pirate. Le Kraken avait été relégué au passé, car il y avait bien longtemps qu'il n'avait plus besoin d'afficher les armoiries de sa famille pour qu'on le reconnu. Aujourd'hui, il était moins le fils de Quellon Greyjoy ou le frère de Balon qu'il n'était l'Oeil-de-Choucas. Si outrepasser l'aura de sa propre famille était du style de ce que l'on attendait du capitaine, il en allait autrement de cette visite impromptue dont il gratifiait l'île de la Sorcière. Les légendes qui courraient à son propos étaient si communément admises qu'on oubliait le premier trait qui l'avait jamais caractérisé au sein des fer-nés: il était imprévisible.
Cela, le jeune serviteur qui marchait à ses côtés semblait en être tout à fait alerte. "Par ici, Mon seign..."marmonna-t-il d'une voix si éteinte que ses derniers mots disparurent dans son souffle avant de se tourner pour guider le Prince pirate. La tête basse, ses mèches brunes masquaient ses yeux alors qu'il osait à peine devancer l'"invité" de Lady Descarpe. Malgré le pas lourd des marins qui les suivaient et qui résonnaient dans les couloirs, les déglutitions difficiles du garçon rythmaient le silence lugubre qui entourait le Greyjoy et ses hommes. Les soldats, nombreux, qu'ils croisèrent, postés le long des murs, confirmèrent au borgne qu'ils étaient attendus. De pied ferme, visiblement. Quelques soldats froncèrent le nez sur leur passage, à cause de l'odeur de l'Océan qui suivait l'équipage ou d'un quelconque mépris que l'on souhaitait leur signifier, Euron n'en savait rien. Derrière eux, il pouvait sentir dans son dos les regards des soldats qui rechignaient visiblement à le laisser avancer ainsi, s'approchant inexorablement de la salle qui abritait la maîtresse des lieux. Ils seraient bien fous de tenter de l'arrêter.
Aussi, son entrée dans la grande salle du domaine des Descarpe fut-elle saluée par un silence austère puant de méfiance. Aussitôt, les hommes qui flanquaient le Choucas jetèrent des regards agressifs aux soldats postés dans la salle. Ils formaient une escorte bigarrée et étrange, avec leurs peaux noires, brunes comme le teck, dorées ou pâles comme du lait. Leurs allures contrastaient, et leur seul point commun demeurait caché derrière leurs dents, là où ils possédaient autrefois une langue que l'homme qui s'avançait si nonchalamment devant eux leur avait arraché. Si les muets fusillaient du regard les gardes, leur capitaine avait fixé sa pupille turquoise sur la tablée qui lui faisait face. Il traversa la salle d'un pas félin, observant ceux qui étaient assis. Les rumeurs courraient sur la jeune femme qui était déjà dotée d'une méchante réputation malgré son jeune âge. On la disait sorcière, cette fille dont il détaillait sans gène le visage avenant et le corps apprêté qu'elle affichait. Son regard lorgna un instant le mestre qui se tenait à ses côtés, et auquel il adressa un sourire espiègle tandis qu'il se souvenait du raid qu'il avait mené à la Citadelle. Un jeune homme se tenait là, lui aussi. Le détachement de marins qui le suivait comme une ombre s'arréta à la simple indication d'un signe de sa main alors que lui même poursuivait son avancée vers la Lady aux cheveux de cuivre. Il ne s'arrêta pas à la petite estrade sur laquelle étaient installés ses hôtes, et grimpa dessus, ne stoppant sa marche que lorsqu'il n'y eut plus que la largeur de la table de bois pour le séparer de la Descarpe et de ses conseillers. L’œil d'azur continua de jauger la jeune femme quelques instants avant que sa voix grave et suave ne finisse enfin par briser le silence de plomb qui s'était installé.
"Ainsi donc voici la Sorcière...Un surnom qui n'a pas vraiment réussi à ton aïeule, jeune fille." Sourit-il, une lueur malicieuse brillant dans sa pupille qui n'était pas cachée par son cache oeil de cuir noir. Puisqu'elle était assise et lui debout, il la regardait de haut, autant par sa position que par sentiment. Un souffle rieur s'échappa d'entre ses lèvres bleuies. Il inclina légèrement sa tête sur le côté. A son oreille, un pendentif de jade brilla en s'appuyant contre son cou. La lueur dans son regard se fit plus sombre.
"J'espère que je n'aurais pas à arracher ta tête de tes épaules aujourd'hui..." Sa plaisanterie avait des accents lugubres de vérité. Le Choucas était un homme qui ne souffrait pas d'être contrarié, et son sourire était autant une invitation que le plus cruel des avertissements.
© DRACARYS
Invité
Informations
Personnage
Badges
❝All will be revealed on the trail we blaze.❞
Euron Greyjoy & Elyane Descarpes & Garrel Stone
An 300 Lune 5
Lorsque la cloche de signalement avait retenti ce matin-là, Garrel s'était précipité hors de sa chambre, son précieux oeil-de-Myr en main, les cheveux en bataille et à moitié vêtu, afin d'escalader les remparts et d'observer la côte. Les guetteurs ne s'étaient pas trompés, l'ennemi rôdait trop prés de l'île de la Sorcière pour que le doute puisse être permis quant à son intention. Le bâtard Descarpe ne connaissait pas le pavillon que le navire battait, non pas qu'il fut un expert en la matière, cependant, il reconnu parfaitement la forme particulière du Snekkar si cher aux Fer-nés. Mestre Bryce confirma ses soupçons peu de temps après. Selon lui, il s'agissait du sinistrement célèbre Euron Greyjoy, enterré trop vite par bon nombre de ses détracteurs. Il n'en fallut pas plus pour qu'un vent de panique souffle sur l'île. Sur les conseils de Garrel Stone, lady Descarpe joua la carte des négociations et invita ses visiteurs à débarquer pour se rendre dans la grande salle du domaine où elle les attendrait de pieds fermes. C'était la meilleure chose à faire ! Malgré les solides gaillards qui protégeaient l'île, malgré la bravoure et l'honneur dont ils étaient dotés, ils n'étaient en aucun cas préparés à combattre ces pillards de la pire espèce qui constituaient très certainement le gros de l'équipage du Choucas. Garrel connaissait ce genre d'individus, ces créatures dénuées de toute conscience morale, guidées uniquement par leur soif de sang et d'argent, les provoquer n'aurait été que pure folie tant que les fortifications de l'île n'étaient pas achevées. Ainsi, le bâtard Descarpe comptait sur l'esprit vif et sournois de son seigneur pour mener aux mieux ces tractations, il en valait de la vie de ses gens.
De ce fait, Garrel Stone, en tant que conseiller non officiel, prit place à la droite d'Elyane, pour l'épauler au mieux dans ce face à face organisé. Dans la grande salle du fief Descarpe, la tension était palpable, elle rendait les soldats nerveux, durcissait leurs traits et agitait le vieux mestre Bryce assis à gauche de la maîtresse des lieux. Ce dernier remettait en cause la décision de la jeune femme en critiquant les conseils stratégiques de son bras droit et même si Garrel s'amusait souvent de cette rivalité qui existait entre l'érudit et lui-même à grand renfort de sarcasme et d'ironie, l'heure n'était pas à l'agitation dans les rangs, et ça, Elyane l'avait bien compris !
❝Si vous ne souhaitez pas assister à cette entrevue, je vous autorise à vous retirer, mestre. Cependant, si vous restez, je vous somme de vous calmer. Il est trop tard pour revenir en arrière, et je suis déçue de vous voir remettre en cause mes décisions. Nos invités doivent constater que nous sommes unis si nous voulons être pris au sérieux, alors ressaisissez-vous.❞
Le bâtard n'émit aucun commentaire quant à l'intervention de son seigneur mais savoura sa petite victoire en se parant d'un léger sourire en coin avant de se laisser tomber paresseusement en arrière, avachi contre le dossier de son fauteuil. Les minutes passèrent en silence, entre appréhension et lassitude. Les marques sombres sous les yeux noirs du bâtisseur témoignaient des longues nuits d'insomnies qui ponctuaient son quotidien. Ses habits n'étaient pas aussi pimpants que ceux d'Elyane, ni aussi austères que ceux du mestre, il avait dut rester lui-même puisqu'aucun masque ne lui seyait: débraillé, indomptable, impertinent. Il n'attendait pas grand chose de cette confrontation, l'île de la Sorcière possédait trop peu de richesses pour attiser la convoitise, peut-être les pirates avaient-ils tout simplement besoin de vivres, peut-être demanderaient-ils quelques matériaux pour effectuer des réparations sommaires sur leur bâtiment, néanmoins, une autre idée ne l'avait pas quitté depuis que le navire Fer nés avait été aperçu au large, et si Euron Greyjoy venait pour un tout autre trésor ? Et si son véritable but n'était autre que Rougeoyante ? Les rumeurs allaient bon train, il n'était pas impossible que l’existence du dragon ait été rapportée dans tout Westeros. Garrel n'avait pas osé partager son inquiétude avec Elyane, il ne savait pas comment la jeune Lady allait réagir face aux bandits qui se présenteraient bientôt devant eux.
Ses doigts d'artiste dansaient sur le bois de la table face à lui, voilà qu'il mourrait d'impatience d'en finir ! Les Anciens exaucèrent son souhait puisque les portes de la grande salle s'ouvrirent enfin. Un petit groupe de crapules mal assorties vint occuper l'espace et à sa tête, un homme portant le cache-oeil mieux que personne. Insolent, charismatique, l'homme ne prit pas la peine d'interrompre son avancée jusqu'aux marches de l'estrade, comme la bienséance l'aurait exigée et continua sa progression, obligeant ainsi Garrel à se redresser dans son fauteuil à chaque pas, jusqu'à se poster devant la table qui le séparait de ses hôtes.
"Ainsi donc voici la Sorcière...Un surnom qui n'a pas vraiment réussi à ton aïeule, jeune fille."
Garrel fronça un sourcil perplexe face à cette entrée en matière et se contenta d'observer dans les moindres détails l'homme à l'oeil turquoise qui toisait son seigneur de haut tel un aigle survolant sa proie. L'individu empestait la malice et le danger, et d’après son comportement et la façon dont il ridiculisait déjà le pouvoir d'Elyane dans son propre fief, il se fichait royalement des conventions. Une pointe d'admiration malsaine anima le regard méfiant de l'artiste, c'était un conquérant !
"J'espère que je n'aurais pas à arracher ta tête de tes épaules aujourd'hui..." Ajouta l'homme sombrement non sans perdre son sourire, anéantissant par la même les espoirs de l'assemblée d'obtenir une discussion sereine et cordiale. Immédiatement, le silence glacial qui régnait depuis l'entrée de l'escouade fut brisé par les grognements sourds des soldats qui, à fleur de peau, positionnaient déjà leurs mains sur leurs pommeaux, prêts à dégainer leurs épées au moindre geste hostile. Les Valois était un peuple chevaleresque et fier, pour qui les paroles valaient autant que les actes et bientôt ils nageraient tous dans un bain de sang si personne ne calmait le jeu du pirate. Sentant la situation s'envenimait au fur et à fur que les secondes passaient, Garrel jeta un regard inquiet à Elyane afin qu'elle apaise les tensions. Cette dernière semblait abasourdie par les propos du Fer nés, ne réagissant pas aussi vite que le bâtard l'aurait espéré, se faisant malheureusement devancer par la voix rauque et haineuse du vieux mestre.
- Comment osez-vous espèc... Le feulement de mestre Bryce fut brusquement interrompu par un éclat de rire de la part de l'architecte. C'était l'unique parade, la seule qu'il ait trouvé spontanément. Garrel attira l'attention en se laissant tomber nonchalamment en arrière contre le dossier de son fauteuil, le sourire aux lèvres, relevant la plaisanterie plutôt que la menace de leur interlocuteur.
- Hé bien hé bien ! Ajouta-t'il avec bonne humeur. On peut dire que vous savez soigner vos entrées ! Il feignit la décontraction, s'amusa de sa position, se réduisant à l'état de simple spectateur venu se divertir. Au regard du Choucas il ne serait qu'un conseiller farfelu, un bâtard arriviste sans aucune importance. Malheureusement, Lord Greyjoy, vous apprendrez que les gens de cette île ne sont pas friands de ce genre d'humour et croyez-moi, j'en suis le premier désolé ! Son regard pétillant d'intelligence n'osa pas se confronter directement à l'oeil perçant de l'ancien roi pirate. Non, pas encore ! Il préféra adresser ses satires à mestre Bryce qui affichait un air courroucé aux côté de Lady Descarpe. "Idiot d'ancêtre trop zélé." Tenta-t'il de lui transmettre par la pensée.
- Quoiqu'il en soit, reprit le bâtard plus sérieusement en se détournant du mestre, nous sommes tous curieux de connaitre la raison de votre venue ! Aurons-nous la chance de l'obtenir avant que vous ne commenciez à démembrer notre Seigneur ? Garrel joua lui aussi la carte de l'humour, le ton se voulait désinvolte, impétueux mais l'inquiétude demeurait. Son palpitant résonnait fort dans sa poitrine tandis qu'il affichait cet air amusé et innocent dont il savait si bien se doter. A vrai dire, ces questions c'était à Elyane de les poser, et pas à lui, il était temps que la rouquine reprenne ses esprits et sa place, par la même occasion.
© DRACARYS
Invité
Informations
Personnage
Badges
›
An 300 - lune 5
Look out new world here we come!
We are just the team to live where others merely dream : changing legend into fact, we shall ride into history,
turning myth into truth.
We are just the team to live where others merely dream : changing legend into fact, we shall ride into history,
turning myth into truth.
LLe seigneur de l'île de la Sorcière n'en revenait pas. Partagée entre l'effroi et la colère, elle n'avait pas trouvé d'autre solution pour masquer ses émotions que l'absence totale de réaction face à l'attitude de leur invité surprise. Ainsi, elle demeurait droite comme un i, et la tension qui parcourait ses muscles lui donnait l'impression d'être prise dans un étau.Même sa mâchoire était crispée, résolument fermée pour éviter qu'un quelconque gémissement de peur ne trahît ce qu'elle ressentait actuellement. Seuls ses yeux, qui suivaient chacun des mouvements du Choucas, prouvaient qu'il ne s'agissait pas d'une statue. L'homme se tenait debout face à elle, il avait fi des convenances et avait franchi les limites qu'imposaient la bienséance en grimpant sur l'estrade. À présent, il la dominait de toute sa hauteur, et tous ces éléments mis bout à bout donnaient le ton quant au genre d'entrevue qu'il fallait présager. Elyane sentit une sueur froide couler le long de son dos mais elle ne broncha pas. Elle avait à la fois envie de hurler de colère et de disparaître sous la table, des émotions contradictoires qu'elle devait s'efforcer de contenir et de réprimer pour ne pas perdre le peu de crédibilité que devait lui concéder Euron Greyjoy. ❝Ainsi donc voici la Sorcière...Un surnom qui n'a pas vraiment réussi à ton aïeule, jeune fille.❞ Elyane s'empêcha de froncer les sourcils, consciente que ce simple geste pourrait suffire à envenimer la situation. En un sens, cette entrée en matière lui était familière : ce n'était pas la première fois qu'on la gratifiait de ce surnom, ni qu'on faisait l'amalgame entre l'ancêtre de son défunt mari Valois et elle-même qui n'avait aucune racine dans la région. Le fait de mettre en relief sa jeunesse se voulait également insultant, à n'en pas douter. En général, elle ne se privait pas pour remettre en place celui qui osait lui faire l'affront de l'appeler ainsi en face mais, dans la situation actuelle, elle en était incapable. C'était beaucoup trop tôt pour qu'elle pût se risquer à parler sans se trahir, elle ne lui ferait certainement pas le plaisir de se montrer faillible dès ses premiers mots. ❝J'espère que je n'aurais pas à arracher ta tête de tes épaules aujourd'hui...❞ renchérit le Choucas dans un sourire qui n'avait rien d'anodin. Ce fut cet instant que choisit Mestre Bryce pour intervenir, détournant ainsi l'attention générale de la jeune veuve qui faisait tout ce qui était en son pouvoir pour ne pas blêmir sous la menace du fer-né.
Le vieil érudit possédait une forme de courage, ou était-ce de la stupidité, qu'Elyane ne lui connaissait pas. Sa dévotion sans borne la toucha et sans doute fut-ce l'élément qui lui manquait pour parvenir à reprendre ses esprits. Ainsi, tandis que Garrel tentait de sauver la peau du Mestre à grand coup d'éclat de rire, la native du Nord prit une profonde inspiration et mit de l'ordre dans ses idées jusqu'ici paralysé par l'entrée fracassante du Choucas. ❝Hé bien hé bien ! On peut dire que vous savez soigner vos entrées ! Malheureusement, Lord Greyjoy, vous apprendrez que les gens de cette île ne sont pas friands de ce genre d'humour et croyez-moi, j'en suis le premier désolé !❞ Son plus proche conseiller faisait son petit numéro, comme à son habitude. Elyane était habituée à la personnalité imprévisible du génie mais cela ne l'empêcha pas de se trouver quelque peu surprise par le parti qu'il venait de prendre en se comportant de la sorte, aussi désinvolte et décontracté. C'était à son tour d'attirer l'attention et, en un sens, il lui faisait gagner un temps précieux. ❝Quoiqu'il en soit, nous sommes tous curieux de connaitre la raison de votre venue ! Aurons-nous la chance de l'obtenir avant que vous ne commenciez à démembrer notre Seigneur ?❞ renchérit-il, s'octroyant ainsi une place qui n'était pas la sienne. La rousse incendiaire aurait pourtant été mal avisée de lui en vouloir alors qu'elle s'était elle-même montrée incapable d'agir jusqu'à présent. A nouveau, elle prit une inspiration et, sans adresser un regard à ses deux conseillers, elle repoussa sa chaise et se leva. Elle était parvenue à repousser ses instincts pour arborer son éternel masque d'impassibilité. Désormais à hauteur de son invité, elle se tenait droite et majestueuse comme si rien ne pouvait l'ébranler. ❝Bienvenue dans le Val, mon cher Euron !❞
Sa voix était posée et elle était même parvenue à laisser transparaître une pointe de chaleur dans ses propos, comme si le fer-né était attendu depuis des jours à sa table et qu'elle était ravie de le voir. ❝J'espère que le voyage n'a pas été trop pénible...❞ ajouta-t-elle alors. Elle pouvait sentir certains regards étonnés émaner de ses gardes. En effet, comment pouvait-elle passer outre les insultes et la tension ? Pourquoi se montrer si aimable ? Elle avait fait le calcul : provoquer le Choucas ne servirait qu'à la mener elle et les siens à la mort, ils n'étaient pas de taille et elle le savait. Dès lors, à quoi bon demeurer dans un climat hostile et tendu lorsqu'il existait d'autres moyens de mener à bien cette entrevue et de découvrir les intensions du fer-né ? Sans doute serait-il plus enclin à se dévoiler si les menaces laissaient place à une réelle conversation, cela ferait économiser du temps et de l'énergie à tout le monde... Et puis, si son but était de les massacrer tous, ce n'était certainement pas leur attitude fermée qui allait l'arrêter. Le Choucas s'attendait-il à recevoir un tel accueil ? Prenait-il le seigneur et son conseiller pour des fous de réagir aussi légèrement sa présence ? Elle ne pouvait pas le savoir. Peut-être cela l'agaçait-il et elle venait ainsi de signer leur arrêt de mort, elle était bien incapable de l'affirmer mais, quoi qu'il en fût, elle devait désormais continuer sur la voie qu'elle venait d'emprunter. ❝Je n'ai pas eu le temps de préparer un accueil plus fastueux, vous m'en voyez navrée... Combien de temps au juste comptez-vous rester parmi nous ? Sans doute aurais-je l'occasion d'organiser des réjouissances dignes de ce nom d'ici votre départ.❞ ajouta-t-elle en souriant. Elle avait bien pris soin de ne pas répéter les questions de Garrel afin de ne pas décrédibiliser son conseiller, sans compter sur le fait que cela leur donnait également l'air de s'être mis d'accord en amont sur le rôle de chacun, comme si le génie avait eu pour mission de demander cela au Choucas dès le départ.
Le vieil érudit possédait une forme de courage, ou était-ce de la stupidité, qu'Elyane ne lui connaissait pas. Sa dévotion sans borne la toucha et sans doute fut-ce l'élément qui lui manquait pour parvenir à reprendre ses esprits. Ainsi, tandis que Garrel tentait de sauver la peau du Mestre à grand coup d'éclat de rire, la native du Nord prit une profonde inspiration et mit de l'ordre dans ses idées jusqu'ici paralysé par l'entrée fracassante du Choucas. ❝Hé bien hé bien ! On peut dire que vous savez soigner vos entrées ! Malheureusement, Lord Greyjoy, vous apprendrez que les gens de cette île ne sont pas friands de ce genre d'humour et croyez-moi, j'en suis le premier désolé !❞ Son plus proche conseiller faisait son petit numéro, comme à son habitude. Elyane était habituée à la personnalité imprévisible du génie mais cela ne l'empêcha pas de se trouver quelque peu surprise par le parti qu'il venait de prendre en se comportant de la sorte, aussi désinvolte et décontracté. C'était à son tour d'attirer l'attention et, en un sens, il lui faisait gagner un temps précieux. ❝Quoiqu'il en soit, nous sommes tous curieux de connaitre la raison de votre venue ! Aurons-nous la chance de l'obtenir avant que vous ne commenciez à démembrer notre Seigneur ?❞ renchérit-il, s'octroyant ainsi une place qui n'était pas la sienne. La rousse incendiaire aurait pourtant été mal avisée de lui en vouloir alors qu'elle s'était elle-même montrée incapable d'agir jusqu'à présent. A nouveau, elle prit une inspiration et, sans adresser un regard à ses deux conseillers, elle repoussa sa chaise et se leva. Elle était parvenue à repousser ses instincts pour arborer son éternel masque d'impassibilité. Désormais à hauteur de son invité, elle se tenait droite et majestueuse comme si rien ne pouvait l'ébranler. ❝Bienvenue dans le Val, mon cher Euron !❞
Sa voix était posée et elle était même parvenue à laisser transparaître une pointe de chaleur dans ses propos, comme si le fer-né était attendu depuis des jours à sa table et qu'elle était ravie de le voir. ❝J'espère que le voyage n'a pas été trop pénible...❞ ajouta-t-elle alors. Elle pouvait sentir certains regards étonnés émaner de ses gardes. En effet, comment pouvait-elle passer outre les insultes et la tension ? Pourquoi se montrer si aimable ? Elle avait fait le calcul : provoquer le Choucas ne servirait qu'à la mener elle et les siens à la mort, ils n'étaient pas de taille et elle le savait. Dès lors, à quoi bon demeurer dans un climat hostile et tendu lorsqu'il existait d'autres moyens de mener à bien cette entrevue et de découvrir les intensions du fer-né ? Sans doute serait-il plus enclin à se dévoiler si les menaces laissaient place à une réelle conversation, cela ferait économiser du temps et de l'énergie à tout le monde... Et puis, si son but était de les massacrer tous, ce n'était certainement pas leur attitude fermée qui allait l'arrêter. Le Choucas s'attendait-il à recevoir un tel accueil ? Prenait-il le seigneur et son conseiller pour des fous de réagir aussi légèrement sa présence ? Elle ne pouvait pas le savoir. Peut-être cela l'agaçait-il et elle venait ainsi de signer leur arrêt de mort, elle était bien incapable de l'affirmer mais, quoi qu'il en fût, elle devait désormais continuer sur la voie qu'elle venait d'emprunter. ❝Je n'ai pas eu le temps de préparer un accueil plus fastueux, vous m'en voyez navrée... Combien de temps au juste comptez-vous rester parmi nous ? Sans doute aurais-je l'occasion d'organiser des réjouissances dignes de ce nom d'ici votre départ.❞ ajouta-t-elle en souriant. Elle avait bien pris soin de ne pas répéter les questions de Garrel afin de ne pas décrédibiliser son conseiller, sans compter sur le fait que cela leur donnait également l'air de s'être mis d'accord en amont sur le rôle de chacun, comme si le génie avait eu pour mission de demander cela au Choucas dès le départ.
copyright acidbrain