Le Deal du moment :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : ...
Voir le deal


[FlashB] ''Stuck inside these walls, tell me there is hope for me" Δ Alyn/Syd

Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 




 
I'm in here, a prisoner of my history
*******
an 299, lune 8

 
Bercé par la douceur du moment, allongé dans une charrette qui la rapprochait un peu plus de sa terre natale, Sydän se laissait dorloter par la chaleur de l'été. Les blocs de paille n'était pas confortable, mais peu lui importait, tout ce qu'elle voulait, c'était de profiter une foi encore de cette chaleur. Étant une enfant de Dorne, elle avait l'habitude de vivre sous la canicule excessivement écrasante de la Sang-verte et la température de l'Orage était loin d'égaler celle de sa patrie. Fermant les yeux, ballottés par les remous de la charrette, elle s'endormit. Comme par enchantement, elle fut ramenée à l'époque où ses parents vivaient encore, le temps où elle se faufilait dans leurs bras aimant et où ils ne formaient qu'un seul être. Un saut dans le passé qui la fit revivre les meilleurs moments de leur vie à cinq. Les images défilaient devant elle. L'orpheline de la Sang-verte assistait, les yeux grands ouverts, au bel et grand amour qui unissaient ses parents. Elle revit son père en train de virevolter autour de sa mère, heureuse et insouciante. La petite fille qu'elle était admirait l'aisance dans ses mouvements, dans ses gestes, dans sa façon de la regarder, le visage illuminé par un sourire éclatant. Elle était le soleil qui brillait dans le ciel, autant pour lui que pour ses enfants. Tout en elle respirait la beauté et elle était tout pour lui. Bonne et généreuse, elle donnait plus qu'elle ne recevait. Sa sincérité l'obligeait à dire les choses comme elle les pensaient. Elle était le miroir qui transmettait l'image telle quelle, sans la modifier. Étrangement, Syd ne se souvenait que de ses qualités, oubliant chacun de ses défauts, elle ne voyait sa mère qu'à travers ses yeux enfants, une mère parfaite, aimante et un père fou d'elle.

Sydän demeurait dans ses souvenirs durant un certain un temps, puis la réalité s'imposa à elle. La charrette s'était arrêtée, provoquant une secousse qui la sorti de sa léthargie. Laissant échappé un soupir, la jeune Orpheline releva sa tête, observant les alentours, essayant de reconnaître la route. C'était difficile de réprimer ses souvenirs qui voulaient reprendre leurs droits, ressortir à la surface et exploser au grand jour. Elle devait voir la réalité en face, revoir des anciennes connaissances avaient provoquer ce qu'elle désirait réprimer, son passé. Cela faisait un certain temps qu'elle n'avait pas rêvé de ses parents et pour la dornienne, cela n'était pas une simple coïncidence. À présent, son seul désir était de reprendre la mer et de fuir, une foi encore... La charrette reprit la route, mais pour ce deuxième départ, elle ne se prélassa pas sur la paille, elle se figea, assise, attendant que le voyage se termine. Refusant de dormir, ses yeux luttaient pour ne pas se fermer et elle resta ainsi durant un certain temps, entre deux chemins, celui de l'envie de s'endormir et la peur de rêver. Syd continua la route à pied, portant ses lourds bagages et avançant vers sa prochaine destination. Une foi encore, elle avait échoué dans sa quête de la vérité. Elle avait encore manqué une occasion d'être libérée de sa vengeance et c'était difficile de ravaler cette fierté blessée.

À la frontière de Dorne, Syd partit en quête de future cible. Ses poches étaient vides, ruiné par un voyage inutile. C'est ce qui l'avait amené à cavaler dans les rues de cette ville encore inconnue, cherchant à se débarrasser des gardes qui la poursuivaient. N'ayant pas son arc sur elle, elle dut se défendre avec un balai. Une arme souvent sous-estimée, grâce à lui, elle pue assommer un de ses assaillants et lui dérober son épée. Tuer, c'était facile, c'est de vivre avec le sang des victimes sur les mains qui rend l'acte difficile. Sydän avait dépassé ce sentiment de culpabilité depuis longtemps et aujourd'hui, elle prenait les vies qui l'encombraient, ce fut le cas pour ce garde. Toutefois, cela ne découragea pas les trois autres soldats. Elle percuta de nombreuses personnes, cherchant un endroit discret pour se cacher et attendre. Ils eurent de nombreuses altercations. Peut-lui importait si elle recevait des coups, tout ce qu'elle voulait, c'était de rester anonyme. C'était la raison de son déguisement, personne ne devait savoir qui elle était, comment pourrait-elle se faire passer pour quelqu'un d'autre sinon ?

Sydän décidait d'entrer dans une taverne, elle avait le temps de s'y réfugier et d'enlever son accoutrement. Tous les tissus tombèrent un à un sur le sol crasseux. Les gardes, qui étaient toujours à sa poursuite, rentrèrent à leurs tours. Syd les attendait, ce n'était pas la première fois que cela lui arrivait et pour la plupart du temps, ils passaient à côté d'elle, n'imaginant pas qu'une toute petite femme puisse rendre les coups. Toutefois, contre toute attente, ils reconnurent le voleur. De sa petite taille, elle sauta d'une table à l'autre, renversant les bières à son passage et finit par une pirouette. Elle poussa un des ivrognes qui beuglait sur ses adversaires et quitta comme une furie la taverne. Il lui devenait difficile de respirer, cela faisait un certain temps déjà qu'elle tentait de leur échapper. Se stoppant net, elle fit face à ses assaillants, poignard en main. Dans une énième altercation, elle égratigna un des gardes. Ce n'était qu'une légère blessure qui aurait pu cicatriser très rapidement, mais ses dagues étaient empoisonnées. Dans moins de cinq minutes, il aura l'impression d'avoir des picotements sur ses lèvres et sur les extrémités de ses doigts, puis des sensations de brûlure, il se sentira faible. Il aura mal. Il est même possible qu'il s'évanouisse. Ce poison était une arme délicieusement sournoise. Cette toxine est douloureuse et finit par plonger sa victime dans une léthargie si profonde qu'il arrêtera de respirer, ce calvaire peu durer des heures. Il est possible d'y survivre avec le remède, s'il était administré à temps. Syd n'était pas si méchante, elle leur laissait une chance de survie, il leur suffisait d'avoir le bon antidote. Le futur cadavre tomba au sol, suivit de près par les autres soldats. N'écoutant que sa rage de vaincre, elle blessa le dernier homme debout, ce n'est qu'après qu'elle reconnut le visage qui lui faisait face. Ses doigts se refermèrent sur son butin, dissimulant ainsi le sang de sa victime. Sydän ne ressentait aucune peine, aucune colère pour ce soldat, rien de tout cela. Il avait perdu son combat et il en était mort. Pour cette jeune femme, c'était le lot de chaque homme. Pourquoi devrait-elle culpabiliser ? Elle n'avait que hâté le jour de sa mort. Un combattant ne devrait-il pas savoir se défendre contre une pauvre femme ? Et puis, n'était-ce pas lui qui l'avait attaqué ? N'avait-elle pas lutté pour sa vie ? Il aurait pu la laissé partir avec son butin, mais il avait préféré la poursuivre dans les rues et lever son épée sur elle. Chaque homme à le choix et il avait pris sa décision, à lui de payer les conséquences. Il en était de même pour Alyn et à ce moment même, le poison de sa dague se frayait un chemin dans son organisme.

(c) khάη


Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 



 
So you think you can stone me and spit in my eye? So you think you can love me and leave me to die? Oh, baby, can't do this to me, baby!

*******

an 299, lune 8

Il se sentait mal, comme fiévreux : la tête lui tournait et ses membres se trouvaient engourdis. Face à lui, fière et implacable, se tenait le fantôme de la jeune fille qu'il avait aidé, des années plus tôt, à survivre.  ❝Sydän...❞ s'entendit-il prononcer d'une voix où la colère se disputait à la stupéfaction. Comment en était-il arrivé là ? Alyn repassait les dernières heures de sa journée dans sa tête, cherchant l'élément déclencheur de la tragédie. Le chevalier faisait route en direction des marches de Dorne. Certaines rumeurs de tensions à la frontière des deux régions nécessitaient son attention, aussi avait-il décidé de constater par lui-même ce qu'il se passait. Il se reposait en chemin dans une taverne, décidé à y passer la nuit, lorsque la soirée s'anima. Alyn occupait son esprit en observant les allées et venues des clients, il n'était donc pas passé à côté du curieux spectacle que constituait cet inconnu qui, à peine entré dans l'auberge, avait entrepris d'ôter ses vêtements jusqu'à devenir une toute autre personne. Lorsque le jeune homme la reconnut, il manqua de s'étrangler avec sa bière. Il fronça les sourcils en observant un petit groupe de soldats entrer à sa suite, visiblement à sa recherche. Le chevalier ne savait pas si la ruse du déguisement fonctionnait habituellement pour la fugitive mais, cette fois-ci, ce ne fut pas suffisant. Après avoir provoqué un certain désordre dans l'établissement, la furie parvint cependant à leur filer entre les doigts. Loin d'abandonner, les soldats semblèrent plutôt enragés par sa fuite et repartirent à sa poursuite.
Il ne fallut qu'une fraction de seconde à Alyn pour décider de ce qu'il allait faire. Se levant d'un bond, il balança quelques pièces sur la table qu'il occupait pour payer sa consommation puis se rua dehors dans l'espoir de rattraper le groupe. Cela ne fut pas trop difficile, les cris de lutte qui résonnaient dans le quartier le menèrent à une ruelle sombre où la voleuse se trouvait, entourée par les soldats. Avant qu'il eût l'occasion de les rejoindre, la fugitive avait déjà neutralisé l'un de ses assaillants. Alyn n'aurait su justifier son geste mais, contre toute attente, lui qui était un chevalier émérite prit le parti de la hors-la-loi. La bataille dura quelques minutes : il s'agissait d'une mêlée confuse dans un lieu étroit et mal éclairé, le jeune homme avait bien du mal à évaluer les dégâts qu'il infligeait aux soldats ni le temps qu'il faudrait pour que tout ceci cessât. Subitement, aussi brutalement que cela avait commencé, l'affrontement prit fin. Le chevalier venait à peine de se frayer un chemin entre ses assaillants pour rejoindre la voleuse qu'il sentit une éclair glacé lui barrer le torse en déchirant sa chemise. Il ne portait pas son armure car il n'avait pas songé se retrouver impliqué dans une altercation au beau milieu de son repas, aussi la lame n'avait rencontré aucun obstacle au moment d'entailler sa peau... Et Alyn revint à l'instant présent.

La colère qui animait ses yeux était due à la déception qu'il ressentait à l'égard de la jeune femme. Une dague empoisonnée ! Comment pouvait-elle s'en servir avec autant de désinvolture ? Était-elle devenue une meurtrière, à présent ? Et dire qu'elle avait utilisé l'une des techniques de combat rapproché qu'il lui avait lui-même enseigné des années auparavant pour le blesser ! Affaibli par le venin qui s'insinuait dans ses veines, il prit appui contre l'un des murs qui barraient l'étroite ruelle et s'exhorta à prendre de longues inspirations. Ce n'était pas chose aisée, compte tenu de l'état de trouble dans lequel il se trouvait. Il n'avait pas revue Sydän depuis le siège de la Griffonière en début d'année. À cette époque, la Dornienne n'était déjà plus la jeune fille perdue qu'il avait voulu prendre sous son aile, et leurs retrouvailles avaient pris une tournure inattendue, quoique très agréable, pour le chevalier. Enfin, la belle avait disparu du champ de bataille sans prévenir et Alyn ne s'attendait certainement pas à la recroiser de nouveau. Il était stupéfait de constater à quel point la jeune femme avait encore changé. Sûre d'elle, majestueuse, le chevalier lui aurait très certainement décoché un sourire admiratif si le tableau n'avait pas été terni par le fait que, visiblement, elle était également dangereusement mortelle. Il laissa échapper un grognement, sa plaie lui brûlait anormalement.
❝Prostituée, voleuse, assassin...❞ articula-t-il sur un ton amer, énumérant les choix de vie de son ancienne protégée. Il réprima une grimace de douleur. Il ne pouvait accepter l'idée de la voir tourner si mal. La déception se lisait sur son visage : serait-il toujours voué à retrouver une étrangère à chaque fois que leurs routes se croiseraient ? En trois rencontres, il avait eu affaire à trois Sydän différentes ! Qui était vraiment cette jeune femme pour qui il ne pouvait s'empêcher de ressentir une certaine forme d'affection ? Son esprit était déjà bien trop embrumé par le poison pour qu'il pût trouver une réponse satisfaisante à cette question. Il esquissa un sourire triste et plongea son regard dans celui de la fière Dornienne. ❝Si j'avais su que la mort aurait ton visage...❞ Il laissa échapper un petit rire ironique qui résonnait cruellement dans la ruelle mal éclairée. Un filet de sang s'écoulait de sa plaie. Sa poitrine se soulevait douloureusement, désespérément à la recherche d'air. Il en voulait au destin de se montrer si cruel avec la petite Syd, sa chère Syd. Le chevalier refusait tout simplement de croire qu'elle avait emprunté cette sinistre voie de sa propre volonté. Il connaissait le meurtre, il y avait confronté à de nombreuses reprises. Vivre avec le poids des morts était le pire fardeau qu'on pût porter, à ses yeux. Il l'endurait du mieux qu'il le pouvait en se réfugiant dans son honneur mais il s'agissait là d'une existence qu'il aurait aimé voir épargnée à l'orpheline de la Sang-Verte. La voir tuer de manière aussi froide et assurée lui faisait autant mal que le poison infiltré dans son organisme par la dague de la jeune femme.

(c) khάη


Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 




 
I'm in here, a prisoner of my history
*******
an 299, lune 8

 
L'orpheline au sourire brisé le regardait fixement, confuse, elle ne savait pas comment se comporter, ni quoi ressentir. Il appartenait à son passé et non à son présent. Westeros était si vaste et pourtant, il était là, devant elle, empoisonnée par une toxine qui recouvrait la pointe de sa dague. En l'espace de quelques secondes, elle se persuada que cet homme n'était pas Alyn, que la pénombre lui jouait des tours, mais ce miroir de mensonge se brisa tout aussi vite. Dans un souffle d'incompréhension, il prononça son prénom, dorénavant, plus rien ne pouvait corrompre son esprit, cet homme était bel et bien Alyn. Encore une fois, il voulut se comporter comme un valeureux chevalier, bravant sa morale pour lui venir en aide, mais cette fois, il ne fut pas remercié par un simple sourire. La mort réclamait cette bonne action. Une autre femme qu'elle aurait aimé être défendue de la sorte, mais une autre femme qu'elle n'aurait jamais été dans une telle situation. Lui semblait avoir un avis tranché sur cette retrouvaille inattendue, elle avait pu percevoir l'expression qui s'était peinte sur son visage lorsqu'il avait soufflé son prénom, et même à cette distance, Sydän pouvait étudier son regard. Ce n'était pas seulement de l'incompréhension qu'elle voyait, mais aussi une petite lueur indomptable. Une étincelle si vive qu'elle ne pouvait pas la rater. Il peinait à respirer et alors que la dornienne s’interrogeait sur le sens de ses émotions, lui prenait appui sur le mur.

Sydän était une femme aux mille visages et épousait parfaitement l'image d'un mercenaire, bien qu'elle ne se catégorisât pas comme tel. C'était un caméléon qui se pliait aux exigences des situations et qui savait se transformer en une autre qu'elle, mais lorsque les masques tombaient, elle prenait alors son véritable visage. Un regard sombre qui reflétait aucune compassion et des traits fins qui ne trahissaient aucune émotion. La souffrance faisant partie intégrante de son système de valeurs, elle ne s’encombrait pas de sensibilité ni d’empathie envers les malheurs des autres, s’attendant à ce qu'ils les dominent en silence et sans ciller. Pourtant, si elle devait être véritablement honnête avec elle-même, elle fut très légèrement peiné de le voir dans un tel état. Il lâcha un râle, il pouvait être courageux devant un combat inégale, mais devant ce venin, il était comme tout le monde, un simple mortel. Puis, vint le moment où le si peu de sentiment de culpabilité qui avait surgi vint à disparaître : « Prostituée, voleuse, assassin... ». Syd faisait face à sa propre indignation, si bien qu'un nœud de colère se forma dans son ventre. Les traits de son visage se firent plus dur, prostituée, comment avait-il pu la nommer ainsi. Certes, elle avait joué le rôle d'une femme de joie, mais l'accepter était difficile. Elle ne détestait pas cette condition, c'était un métier comme un autre et chacun doit exploiter leurs talents, mais cela lui rappelait que toutes les femmes n'avaient pas le choix. Sa défunte mère fut obligée de vendre son corps pour nourrir ses enfants, elle souffrait de cette situation, si bien que son propre reflet la dégouttait. La descendante des Rhoynars ressentait la même chose lorsqu'elle était obligée de jouer ce rôle. Tandis que l'obscurité commençait à envelopper la ruelle, lui souriait et elle rangeait son poignard, bien décidé à le laisser là, à agoniser dans une ruelle, entouré d'autres corps. Il finit par la regarder dans les yeux et annonça clairement : « Si j'avais su que la mort aurait ton visage... ». La fin de sa phrase avait tant de fin que c'était impossible de les compter. Il aurait mieux valu pour lui qu'il ferme les yeux sur sa fragilité d’antan et qu'il l'a laissé se noyer dans sa mélancolie, mais au lieu de cela, il avait préféré l'aider, quelle belle erreur. « Tu n'aurais pas été aussi idiot », grommela-t-elle d'un ton sec. De sa main ensanglantée, elle montra les soldats, « tu aurais dû laisser ces hommes me tuer au lieu de toujours vouloir te comporter comme un héros ». Deux choix s'offraient à elle, Sydän pouvait le sauver ou le laisser mourir dans d'atroces souffrances. Si au début elle commença à lui tourner le dos pour l'abandonner à son triste sort, elle se ravisa encore plus rapidement. Pour personne d'autre elle ne l'aurait fait, personne d'autre hormis son pirate et sa guérisseuse, mais jamais ils n'auraient été blessé de cette manière. L'admettre avait beau l'ulcérer, elle ne pouvait pas le laisser mourir et par-dessous tout, jamais elle ne pourrait se pardonner s'il mourrait de sa main.

D'un pas raide, elle enjamba le deuxième homme qui luttait pour respirer, lui n'aura pas la chance d'Alyn. Sydän rangea le collier dérobé et se baissa pour prendre la bourse du soldat qui commençait à émerger d'un vilain coup. Une telle soit la décision qu'elle avait prise, elle devait agir rapidement. Ce bruit de fracas de fer avait alerté d'autres soldats. Elle n'eut aucun geste de délicatesse envers le chevalier et d'une manière peu adroite, elle souleva son bras pour se placer en dessous. À défaut d'être son assassin, elle serait sa béquille. Toutefois, même si elle devait faire vite, elle prit tout de même le temps de remettre en place l'homme qui avait osé la catégoriser comme étant une prostituée. L'orpheline de la Sang-verte tourna la tête, cherchant à capter son regard : « Si tu me nommes encore une fois prostituée, je serais contrainte de te tuer et cette fois, mon arme sera encore plus destructrice que ce poison. Je n'ai jamais été une prostituée, ce n'était qu'un rôle et toi, comme un homme naïf, tu y as cru ». Alyn était brûlant de fièvre, elle ne devait plus attendre. Syd était encore une petite novice dans ce domaine, son inquiétude pouvait se lire sur son visage. Et si c'était trop tard . Elle tenta d’aller plus vite, mais il devenait de plus en plus lourd, jusqu'au moment elle ne puisse plus le porter toute seule. Elle dût le porter d'une autre manière et utiliser ces dernières forces. Une fois dans la taverne, elle prétexta qu'il avait trop bu et qu'elle avait besoin d'aide pour le monter dans une chambre. Certes, le tavernier la dévisageait, il ne la croyait pas, mais il ne passerait pas à côté d'une bourse plein d'argent. Il l'aida à le coucher sur le lit. Alyn n'allait pas bien et c'est dans une rapidité excessive qu'elle prit la carafe d'eau dont la moitié se renversa sur le sol. Elle ouvrit sa bague destinée au poison et laissa la poudre glisser dans le récipient. Lorsqu'elle obtenu un aspect satisfaisant, elle le força à boire. Puis, elle déchira un morceau de sa chemise pour le tremper dans le liquide et c'est d'une manière plus délicate qu'elle l'appliqua sur sa plaie. Maintenant, elle ne pouvait qu'attendre.

(c) khάη


Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 



 
So you think you can stone me and spit in my eye? So you think you can love me and leave me to die? Oh, baby, can't do this to me, baby!

*******

an 299, lune 8

Si Alyn n'avait pas voulu vexer Sydän en énonçant les différentes conditions dans lesquelles il l'avait croisé, il ne pouvait pas nier pour autant que ses propos étaient blessants et qu'il aurait aimé déceler du regret dans le regard de la belle Dornienne... Mais ce ne fut pas le cas. La petite fille fragile qui avait besoin de lui n'existait plus depuis longtemps, il ne s'agissait que d'une chimère dont il conservait un tendre souvenir. Pourtant, il le savait : déjà, à l'occasion de leur dernière rencontre, il en était venu à la considérer comme une femme et non plus une fillette, ce qui avait abouti à une relation complexe entre le chevalier et son ancienne protégée. Ainsi, lorsqu'il l'avait vue ce soir-là, il aurait été bien incapable de déterminer si son désir d'intervenir en sa faveur avait été provoqué par la tendresse d'un maître envers son élève ou des sentiments plus complexes. Bien sûr, il n'était pas du tout question d'amour à proprement parler, mais Syd occupait une place spéciale dans le cœur de l'Orageois, c'était indéniable. ❝Tu n'aurais pas été aussi idiot. Tu aurais dû laisser ces hommes me tuer au lieu de toujours vouloir te comporter comme un héros !❞ Le ton râleur qu'elle avait employé donna presque envie à Alyn de sourire, s'il ne se sentait pas aussi mal. L'agacement qu'elle exprimait ainsi lui laissait entendre qu'elle n'était pas indifférente à son geste héroïque et à sa mort, quoi qu'elle en dît. Elle ne s'était donc pas complètement coupée des autres, malgré le regard dur qu'elle lui adressait. Le chevalier toussa et il put constater que la bile qui lui irritait la gorge était teintée de sang. Cela n'augurait de rien de bon et cela le préoccupait tant qu'il en oublia de répondre à la jeune voleuse qu'il était bien incapable de garder les bras croisés lorsque sa vie à elle était en danger.

La belle commença à s'éloigner et, l'espace d'un instant, Alyn crut qu'elle le laisserait rendre son dernier souffle seul dans cette ruelle sombre et froide. Cette pensée le blessa bien plus que le coup de dague empoisonnée qu'il avait reçu. Ainsi, lorsqu'elle revint sur ses pas, un faible sourire vint étirer les lèvres de l'émissaire de l'Orage. Il ne dit rien et réprima une grimace de douleur lorsqu'elle vint s'emparer de son bras sans ménagement : après tout, il était un chevalier, il savait souffrir avec dignité ! Les propos qu'il lui avait tenus plus tôt semblaient avoir eu un réel impact sur Sydän car cette dernière mit un point d'honneur à mettre les choses au clair. ❝Si tu me nommes encore une fois prostituée, je serai contrainte de te tuer et cette fois, mon arme sera encore plus destructrice que ce poison. Je n'ai jamais été une prostituée, ce n'était qu'un rôle et toi, comme un homme naïf, tu y as cru.❞ Le chevalier fronça les sourcils mais se retint de répondre sans réfléchir auparavant. Il n'appréciait pas spécialement de se voir qualifier d'homme naïf, cependant il savait qu'une femme bafouée pouvait se montrer particulièrement redoutable et cela était d'autant plus vrai lorsque la femme en question maniait le poison. De toute manière, les forces du jeune homme s'amenuisaient à une telle vitesse qu'il se trouva bientôt trop faible pour la contredire. Il se laissa donc guider par la Dornienne, son esprit embrumé par la substance toxique. Il ne savait pas où ils allaient et, parfois, il avait l'impression de perdre la notion du temps pendant de nombreuses minutes. Lorsqu'il finit par revenir à lui, il se trouvait allongé sur un lit. Comment était-il arrivé là ? Il était bien incapable de le dire ! Syd était toujours là, cependant, et elle insistait pour le faire boire.
Le chevalier s'exécuta sans discuter, se rendant à peine compte de la dangerosité d'accorder une telle confiance à cette jeune femme aux mille visages... Sa petite Syd. Sa vision était trouble mais il voyait l'ombre de la voleuse s'affairer à son chevet. Il se sentait si las... Il eut à peine le temps de sentir le contact d'un linge mouillé sur sa plaie avant de tomber aussitôt dans un sommeil sans rêves.

Alyn ne savait pas s'il avait dormi longtemps mais, lorsqu'il ouvrit les yeux, la première chose qui lui vint à l'esprit fut une bouffée de soulagement à l'idée d'être encore en vie. Il n'était pas totalement rétabli pour autant : il se sentait encore faible et nauséeux, sans parler de sa blessure qui était loin de s'être refermée. Il n'avait du sombrer dans l'inconscience que quelques heures. Il poussa un grognement avant d'observer son environnement. Il reconnut la chambre qu'il avait retenue dans la taverne où il avait aperçu Sydän. La jeune femme avait-elle fait exprès de le ramener auprès de ses affaires ou était-ce le fruit du hasard ? Le chevalier essaya de se redresser mais sa tentative eut pour effets de lui donner le vertige et de rouvrir sa blessure. Au moins avait-il eu l'occasion de la voir, avant de se rallonger : dans un coin, les yeux rivés sur lui. Il tenta d'esquisser un sourire enjôleur tandis que son front se perlait de sueur. ❝Sauvé par l'ange de la mort !❞ Son rire fut bref, entrecoupé d'une quinte de toux qui lui arrachait la gorge. Il avait soif. Son regard sombre se posa avec plus de sérieux sur les traits de l'orpheline de la Sang-Verte. Alyn était en proie à des sentiments contradictoires : d'un côté, il était heureux de la revoir et de constater qu'elle n'avait pas pris la fuite après lui avoir fait frôler la mort et, de l'autre, il n'acceptait toujours pas de la voir tuer en toute impunité.
Tous deux s'observèrent en silence pendant quelques instants. La demoiselle avait toujours été têtue, il ne s'attendait donc pas à la voir prendre la parole en premier ni même à prendre la peine de justifier sa nouvelle vie. Quel droit avait-il sur elle ? Aucun, il n'avait pas son mot à dire et c'était bien là le problème. Il s'éclaircit la voix avant de briser le silence. ❝Je suis heureux de te revoir... Malgré les circonstances.❞ Il respirait avec plus d'aisance, signe que le poison quittait peu à peu son organisme. Au moins pouvait-il se consoler en pensant au fait qu'elle possédait un antidote et que, parfois, elle devait peut-être sauver ceux qu'elle condamnait... Le chevalier espérait en effet qu'elle ne faisait pas une exception uniquement pour lui. Il l'observait avec un mélange de curiosité et de désapprobation, incapable de décider pour le moment lequel de ces sentiments l'emporterait sur l'autre.

(c) khάη


Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 




 
I'm in here, a prisoner of my history
*******
an 299, lune 8

 
Perdu dans la contemplation muette d'un chevalier qui fut autrefois son mentor, la dornienne resta immobile, observant chacune de ses respirations et n'écoutant que ses lents halètements qui s'espaçaient peu à peu. Le poison qui coulait dans ses veines avait rapidement paralyser sa respiration, mais l’empoisonneuse en herbe avait agi à temps. L'homme qui était allongé sur le lit, perlant de sueur allait vivre et sans aucune séquelle physique. Ce n'était pas de l'inquiétude qui se lisait sur son visage, mais de l'énervement. Assise sur le sol, le dos contre la porte, elle se repassa la scène dans son esprit. Encore et encore, comme-ci qu'un élément essentiel lui manquait. Elle se revoyait, luttant pour survivre, son poignard à la main et dans la seconde d'après, ses yeux sombres se posaient sur Alyn, blessé par sa propre arme. Ce sentiment n'était pas habituel, mais elle ressentait de la culpabilité, du moins, à sa manière. Syd ne pouvait le contester, c'était de sa faute si son ancien mentor se trouvait dans cet état désolant, mais ce n'était pas elle qui l'avait poussé à lui venir en aide. Il était suffisamment bouffi d’orgueil pour tenter de la sauver, une fois encore. C'était décidé, elle ne s'excuserait pas pour avoir tenté de se défendre. S'il ne voulait pas être blessé par une vulgaire dague empoisonnée, jamais il n'aurait dû lui courir après. Il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même et par-dessous tout, accepter le faite que toutes les chenilles ne deviennent pas des papillons.

Sydän l'observa encore un long moment avant de quitter la pénombre des bougies et s'approcha doucement d'un malade. Il prit une nouvelle fois la carafe d'eau et déposa le morceau de tissu sur sa blessure avant de la sécher avec un autre linge, qui, cette fois, ne provenait pas de sa tunique. Les toxines quittaient son corps via les perles de sueurs qui dégringolaient de son front. Cette fois, elle en était certaine, il allait véritablement vivre. Assise sur le rebord du lit, elle fut soulagée de le savoir sain et sauf, mais cela voulait dire qu'il allait reprendre conscience. Elle épongea son front et avant de se relever pour de bon, ses doigts dégagèrent une de ses boucles. La dornienne en fut elle-même surprise, elle était donc encore capable d'être douce, mais cette idée la terrifiait et s'éloigna le plus possible d'Alyn. Devant la fenêtre, observant les rues désertes, elle cherchait les raisons de ce comportement hésitant. En temps normal, elle aurait déjà quitté la ville, fuir, c'était la seule chose qu'elle savait faire. Pourtant, elle était encore là, à attendre qu'il se réveille. C'était comme-ci qu'elle voulait être certaine que le chevalier ré ouvre les yeux. L'orpheline de la sang-verte ne pouvait se mentir à elle-même, cet homme avait beau appartenir à son passé, elle tenait encore à lui, même si cet attachement était dû à la jeune et fragile petite Syd. La Sydän d’aujourd’hui ne pouvait supprimer cette affection, tout ce qu'elle pouvait faire, c'était d'agir comme elle seule savait le faire, partir. L'éloigner d'elle serait une bonne manière de le protéger. Bien sûr, la dornienne était encore capable de se faire des amis, son pirate en était la preuve. Il avait réussi à abattre un léger pan de la forteresse derrière laquelle elle vivait, recluse sur le plan émotionnel. Sicard l'avait rendu un peu plus aimable. Pour Leeven, c'était difficile à croire, mais avant sa rencontre, elle était bien plus froide.

Toujours devant cette fenêtre, elle se mit à souffler d'impatience. Ce n'était pas bon de penser au passé, cela la fragilisait. Syd enleva ce morceau de tunique qui n'était plus qu'une guenille. Elle n'était pas nue en dessous, une vraie dornienne, elle était facilement frigorifié. Lorsqu'elle se dévêtit, elle aperçut enfin ses propres blessures. Elle marquait étonnamment vite pour une voleuse au teint légèrement hâlée. Ses nombreuses altercations avaient marqué son corps de bleus, dont un qui ressemblait à des doigts. Elle portait encore sur elle la trace d'un des gardes sur son poigné. À la lueur de la bougie, en levant le plus possible le cuir qui recouvrait sa peau, elle crut apercevoir un bleu qui semblait continuer la trajectoire de sa côte. À ce stade, l'orpheline n'était même plus en colère, c'était bien plus que cela. Lâchant un autre soupir, elle s'installa sur la chaise et se remit à attendre. Il fallut quelques minutes pour entendre un grognement. Il reprenait conscience, enfin ! Elle n'eut même pas le temps de ressentir du soulagement que ce crétin tenta de se relever, évidemment, cette vaine tentative rouvrit sa blessure. « Sauvé par l'ange de la mort ! » dit-il le sourire au lèvre. En plus de ça, il osait rire ! Lui riait, elle faisait la tête.« Je suis heureux de te revoir... Malgré les circonstances. ». Malgré le faite qu'il soit suffisamment idiot pour se croire invincible ? C'est en le voyant, perplexe devant cette situation qu'elle comprit enfin. Elle n'était pas en colère parce qu'il avait été blessé, mais parce qu'il avait voulu la protéger. Il la considérait toujours pour cette petite fille perdue, elle en était persuadé. Il n'avait pas confiance en ses capacités à se défendre seul. Gardant sa distance de sécurité et ne quittant pas sa chaise en bois, elle continua à le fixer, mais elle se décida enfin de briser le silence qui l'entourait : « Tais-toi et bois ce verre ». Syd avait un ton autoritaire, il était peu habitué à l'entendre parler de cette manière, mais il allait devoir s'habituer à cela. Du bout du nez, elle montra le verre qui frôlait la carafe. Puis, avec un courage difficile à trouver, elle se leva enfin et alluma d'autres bougies. La pièce en était remplie. Syd était bien décider à partir et pour cette fois, ne plus jamais le revoir. « Tu es suffisamment vigoureux pour t'en remettre rapidement. », elle s'avança légèrement « Je dirais même que dès demain tu pourras retourner jouer le sauveur de ses dames ». Syd ne lâchait pas l'affaire, elle n'y arrivait pas. Cette boule de colère était toujours présente, si bien qu'elle lui prît les verres des mains et finît par le siffler d'une traite. Oui, elle aussi avait soif. À s'occuper d'un mourant, c'était exténuant. Elle remplit une fois encore le verre et lui tendit : « Bois encore ». Syd était un esprit complexe qui été rempli de contradiction.

(c) khάη


Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 



 
So you think you can stone me and spit in my eye? So you think you can love me and leave me to die? Oh, baby, can't do this to me, baby!

*******

an 299, lune 8

Alyn était conscient du fait que son interlocutrice était en colère. La moue boudeuse qu'elle affichait depuis qu'il s'était réveillé ne trompait personne. Le chevalier trouvait cela un peu ironique, cela dit : n'était-ce pas lui qui aurait du s'énerver en vue des circonstances ? Lui aussi, il avait des choses à reprocher à Sydän... Par exemple, le fait de l'avoir tué, ou presque, et surtout le fait d'employer ses enseignements de combat au profit du meurtre. Il ne l'avait pas aidée pour cela, oh non, le but de ses leçons avaient été de la voir capable de se défendre seule et de la rendre ainsi plus forte. S'il avait su, à l'époque, que la jeune femme finirait par l'empoisonner en utilisant un mouvement qu'il lui avait lui-même appris ! Malgré tout, sa colère était en demi-teinte. Il ne pouvait s'abandonner totalement aux reproches qu'il voulait asséner à la Dornienne alors qu'une part de lui était soulagée et même heureuse de la voir en vie après sa disparition subite lors du siège de la Griffonière.
Il avait brisé le silence qui régnait entre eux, appréciant peu les regards que la voleuse lui lançait au lieu de s'exprimer en paroles. Il cherchait à la faire réagir, c'était indéniable, mais il espérait aussi que ses paroles l'aiderait lui-même à y voir plus clair sur ses émotions contradictoires. ❝Tais-toi et bois ce verre.❞ avait-elle fini par dire avec autorité. Elle désigna le récipient d'un geste du menton avant de se lever, visiblement en proie à l'agitation. ❝Tu es suffisamment vigoureux pour t'en remettre rapidement. Je dirais même que dès demain tu pourras retourner jouer le sauveur de ses dames.❞ Alyn esquissa une grimace lorsqu'il se tortilla et se redressa légèrement pour prendre le-dit verre mais il n'eut pas l'occasion d'en boire une gorgée : Syd lui avait pris des mains et l'avait descendu d'une traite. Il arqua un sourcil surpris mais se retint de faire une quelconque remarque. Jouer le sauveur de ses dames... Était-ce la jalousie qui alimentait sa colère ? Non, ce n'était pas vraiment le genre de l'orpheline de la Sang-Verte. Il l'observait avec attention tandis qu'elle remplissait de nouveau le verre d'eau. Elle avait plutôt l'air vexée, en réalité. Oui, voilà, vexée. Qu'est-ce qu'Alyn avait pu faire pour justifier cela ? ❝Bois encore.❞ Il prit le gobelet qu'elle lui tendait et lui attrapa le bras par la même occasion, l'empêchant ainsi de repartir à l'autre bout de la pièce. Sa poigne n'était pas douloureuse mais demeurait aussi ferme qu'il le pouvait dans son état actuel de faiblesse. Il prit le temps d'étancher sa soif avant de lancer un regard pénétrant à son ancienne protégée.

Ses yeux la scrutèrent plus en détail. Ainsi privée d'une partie de ses vêtements, elle exposait de nombreuses traces de coups et blessures. A mesure qu'il les remarquait, Alyn sentait une colère sourde gronder en lui. Son regard déjà si sombre se fit subitement noir. ❝D'où viennent toutes ces marques, Sydän ?❞ Ses yeux rencontrèrent ceux de sa fière interlocutrice. Lentement, il posa le verre sur la table. Il était furieux, à la fois contre elle et contre tous ceux qui lui avaient infligé ces blessures. Pourquoi ? Il aurait été bien incapable de le dire. ❝Cherches-tu à te faire battre à mort ?❞ renchérit-il tandis que sa voix tremblait légèrement de rage. Sa main libre effleura un bleu qui se trouvait sur une partie de son abdomen qui n'était pas protégée par sa carapace de cuir et il secoua lentement la tête. Il la lâcha alors, de toute manière elle n'aurait certainement pas tardé à se dégager elle-même s'il la retenait plus longtemps. A nouveau, ses yeux vinrent à la rencontre de ceux de la jeune femme et, cette fois, ils étaient teintés de souffrance. ❝Quel genre de vie mènes-tu donc ?❞ Sa voix était basse, presque un murmure. Sydän ne pouvait pas se rendre compte à quel point cela lui faisait mal de la voir comme ça... Lui-même ne l'expliquait pas, l'attachement qu'il ressentait pour son ancienne protégée était irrationnel !
Une fois de plus, il tenta de s'asseoir. Un filet de sang tacha le bandage qui entourait sa blessure, ce qui le fit grogner à la fois de douleur et d'agacement. Combien de temps allait-il rester bloqué dans cette taverne à se remettre des effets du poison ? Quelques gouttes de sueur perlèrent sur son front à cause de l'effort. Il devait être pitoyable à regarder, lui qui ne se privait pas pour faire la morale à la voleuse. Cette nouvelle existence qu'elle s'était choisie marquait-elle la fin de leur amitié ? La rencontre démarrait bien mal pour qu'il en fût autrement... Et, pourtant, Alyn se refusait toujours à faire une croix sur l'orpheline. Il poussa un soupir, s'efforçant de se calmer. Jouer à qui crie le plus fort ne servirait à rien, il fallait qu'il accepte le fait qu'il n'avait aucune emprise sur elle et sa vie et qu'il ne lui appartenait pas de la juger. Ce n'était pas chose aisée, après tous ces moments qu'ils avaient partagés, les anciens comme les plus récents, dans les terres de l'Orage. Peut-être était-ce cela qui avait rendu la chose difficile, au final : le moment où la jeune femme lui avait prouvé qu'elle n'était plus une enfant... Mais non, partager la couche d'une femme n'avait jamais posé ce genre de problème au chevalier, son trouble devait donc remonter à l'époque où il l'avait prise sous son aile.

Il se massa les tempes, toute cette réflexion l'épuisait. Il prit ensuite une profonde inspiration et reporta son attention sur la belle et fière Dornienne qui, dans l'état actuel des choses, le dominait de toute sa hauteur, aussi petit fût-elle. ❝Je te prie de m'excuser.❞ dit-il simplement. Il ne précisait pas pourquoi, les raisons lui semblaient évidentes. Alyn avait beau être un chevalier et posséder sa fierté, il était capable de reconnaitre ses torts. Son honneur le poussait même à tenter de les réparer, ainsi ne voyait-il aucune faiblesse dans le fait de présenter ses excuses lorsqu'il s'était fourvoyé. Faiblement, un petit sourire vint étirer ses lèvres.

(c) khάη


Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 




 
I'm in here, a prisoner of my history
*******
an 299, lune 8

 
Il était dorénavant trop tard pour faire marche arrière, prise en otage par la situation, Syd ne pouvait plus fuir. Elle devait lui faire face et accepter d'être la proie de ce mauvais regard qui pourtant avait le don de la charmer. Il avait beau être faible et avoir un aspect misérable, il restait égal à lui-même, un être désirable. Pourtant, elle ne céda pas, sa colère était telle que même son regard ne pouvait la corrompre. L'orpheline de la sang-verte se tenait fièrement, implacable devant le blesser qui obéissait à son ordre, mais sans qu'elle y soit vraiment préparé, il lui prit le bras. Intriguée par son geste, elle se laissa prendre au piège. Le chevalier la força donc à rester auprès de lui pendant qu'il étanchait une possible soif. Syd roula des yeux, alors que lui la regardait d'une manière plus sombre. L'intensité dans son regard avait changé et elle en comprit plus tard la raison : « D'où viennent toutes ces marques, Sydän ? ». La voix d'Alyn avait résonné avec force, si bien qu'elle en fronçât les sourcils. Elle ne savait pas pourquoi il réagissait de cette façon, ni pourquoi elle ne cherchait pas à se libérer de sa prise. Sa seule certitude, c'était son envie impérieuse d'atteindre la pénombre de la chambre et de s'éloigner le plus loin possible du chevalier. Pourtant, la dornienne se contenta de le dévisager, laissant le silence répondre à sa place. Les traits d'Alyn étaient si durs qu'en l'espace d'un instant, elle ne reconnaissait plus l'homme qui avait autrefois sauvé sa vie. « Cherches-tu à te faire battre à mort ? ». Si le regard du chevalier était dur, le sien l'était davantage. C'était ridicule, jamais elle ne voudrait perdre la vie d'une manière aussi futile, et pourtant... Il n'avait pas si tort et cela la rendait notamment plus butée. Et de toute manière, si elle mourait, qui en serait affecté ? Certaines personnes le seront, mais pour un temps, seulement pour un temps et ils l'oublieront. La voleuse était remplaçable, comme chaque homme.

L'Estremont, libre de tout mouvement, effleura des bouts des doigts la peau bleutée de la jeune combattante. Ce contact provoqua des frisons non contrôlé sur la base de sa nuque, son corps n'était pas indifférent à ce frôlement, mais son esprit tentait de réprimer cette petite partie qui en voulait plus. Cela aurait pu la toucher, qu'il s'inquiète pour elle, mais cela faisait bien longtemps qu'elle avait dépassé ce sentiment. Ce qu'elle voyait dans cette désapprobation, c'était de la faiblesse. Il ne pouvait pas être inquiet pour elle, parce que cela lui donnerait un pouvoir qu'elle utiliserait sans aucun remords. Il finit par adoucir son ton : « Quel genre de vie mènes-tu donc ? ». Être jugé n'était jamais très plaisant, mais elle n'aimait pas du tout cet air supérieur. S'éloignant du moralisateur, elle croisa les bras, serrés contre sa poitrine. Silencieuse, Syd suivait ses mouvements des yeux, horripilée par cette question qui n'attendait aucune réponse, elle enfonça ses ongles dans la paume de ses mains, mais relâcha la pression lorsqu'elle l'entendit grogner de douleur. Sa blessure saignait encore. « Je te prie de m'excuser. », il finit cette phrase pleine d'espoir - pour certain – par un faible sourire. Sydän était stupéfaite, abasourdie par ses quelques mots. La surprise se lisait sur son visage. Jamais personne ne s'était excuser, pour quoi que ce soit. Elle ne laissait personne lui faire de mal, mais a contrario, elle en faisait à beaucoup de personnes. La voleuse avait beaucoup de dettes impayées en réalisant une justice truquée. À combien de femmes devait-elle présenter des excuses ? À combien d'enfant devrait-elle réconforter ? Aucun homme n'avait dit ses mots, jamais. Alyn venait de présenter des excuses de son plein grès et cela l'avait touché d'une manière qu'elle ne pouvait expliquer.

La dornienne se détendit un peu, « Quels sont les mots que tu veux entendre ? » dit-elle en déchirant un autre linge qu'elle déposa ensuite sur le lit. À aucun moment, elle ne le regarda, elle préférait se concentrer sur sa tâche. Doucement, elle se rapprocha du blessé, le linge humide dans les mains, s'agenouillant devant lui. Syd adaptait son ton et devint moins agressive : « Que tout ce que j'ai fait, c'est pour que je survivre ? Que j'ai fui un époux violent, que c'est lui qui à causer ses marques, mais que ce n'était pas la première fois qui levait la main sur moi ? Que la seule façon que j'ai trouvée pour fuir était de courir dans une rue au hasard, de me cacher dans cette taverne, mais que lorsque les gardes m'ont reconnu et j'ai préféré tuer plutôt que retourner auprès de lui ? C'est ça que tu veux entendre ? ». Elle nettoyait une fois encore la blessure, ses yeux ne quittaient pas ce mouvement effectué, allant de haut en bas. « Si je te raconte cette histoire, cela te permettrait de te sentir mieux ? ». De son avis à elle, il culpabilisait. À l'époque, il aurait pu empêcher tout cela, il l'aurait gardé près de lui et peut-être qu'elle serait devenu une autre femme. Syd en doutait fortement, mais la vie était imprévisible et offrait des surprises qu'on aimerait bien se passer. « C'est si facile de juger mes actes... au même moment, elle releva la tête pour observer sa réaction, laissant la fin de sa phrase en suspend, elle se mordit la lèvre inférieure. Combien de temps supporterait-elle de sentir son parfum et de voir cette petite flamme dans son regard sans vouloir se rapprocher davantage ? Combien de temps pourrait-elle regarder ses lèvres sans avoir envie de coller les siennes ? Sydän devait se ressaisir, elle était plus forte que cela. D'un geste brusque, elle se remit debout, risquant même de cogner sa tête contre la sienne. Elle délaissa le tissu humide pour prendre celui qui se trouvait sur le lit. Rapidement, elle tenta de nouer le bandage, sans se préoccuper de sa possible souffrance. La dornienne réussit à s'éloigner quelque peu avant de reprendre ce ton agressif : « Tu ne sais pas ce que c'est que d'avoir soif de sang, de désirer une mort avec une envie telle qu'elle supprime tout le reste. Plus rien ne compte, hormis cette mort.

(c) khάη


Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 



 
So you think you can stone me and spit in my eye? So you think you can love me and leave me to die? Oh, baby, can't do this to me, baby!

*******

an 299, lune 8

C'était plus fort que lui, Alyn n'avait pas pu s'empêcher de formuler à voix haute les inquiétudes qu'il nourrissait à l'égard de la Dornienne. Pourtant, il savait que cela ne plairait pas à la voleuse, et la mine renfrognée qu'elle affichait le prouvait. Cependant, lorsqu'il lui présenta ses excuses, l'orpheline changea d'attitude. Elle ne desserra pas les dents tout de suite mais s'approcha de lui pour soigner sa blessure. Même si elle évitait de croiser son regard, Alyn ne put empêcher un léger sourire de venir étirer ses lèvres : ainsi la jeune femme n'était pas totalement perdue pour lui.
❝Quels sont les mots que tu veux entendre ? Que tout ce que j'ai fait, c'est pour que je survive ? Que j'ai fui un époux violent, que c'est lui qui a causé ces marques, mais que ce n'était pas la première fois qui levait la main sur moi ? Que la seule façon que j'ai trouvée pour fuir était de courir dans une rue au hasard, de me cacher dans cette taverne, mais que lorsque les gardes m'ont reconnue j'ai préféré tuer plutôt que retourner auprès de lui ? C'est ça que tu veux entendre ? Si je te raconte cette histoire, cela te permettrait de te sentir mieux ?❞ Elle prononça ces mots sans cesser de nettoyer la blessure du chevalier. Le sourire de l'émissaire de l'Orage s'était évanoui, laissant place à des sourcils froncés. Un époux violent ? Il ne parvenait pas à imaginer Sydän mariée, encore moins avec un homme qui la battait. Ce devait être un mensonge, ce ne pouvait qu'être un mensonge. L'estomac d'Alyn se dénoua et il desserra les poings au fur et à mesure qu'il se répétait cette phrase jusqu'à s'en convaincre. ❝C'est si facile de juger mes actes...❞ reprit la jeune femme. Leurs regards se croisèrent alors, l'espace d'un instant, et l'air sembla subitement chargé de tension. En la ressentant, Alyn entrouvrit les lèvres, presque surpris, mais Syd rompit le contact. Elle s'était levée brusquement, comme si elle aussi s'était sentie déstabilisée par ce qui venait de se produire.

❝Tu ne sais pas ce que c'est que d'avoir soif de sang, de désirer une mort avec une envie telle qu'elle supprime tout le reste. Plus rien ne compte, hormis cette mort.❞ énonça-t-elle alors, des propos qui peinèrent le chevalier. Il connaissait l'histoire de la voleuse, elle lui avait raconté lors de leur première rencontre et c'était en partie ce qui avait motivé l'Orageois à l'aider à se débrouiller toute seule. Seulement, constater qu'elle rêvait toujours de sa vengeance tant d'années plus tard l'attrista. Il s'agissait là d'un cercle vicieux qui n'apportait jamais rien de bon à celui ou celle qui se laissait aveugler par le désir de représailles. Il poussa un soupir qui en disait long sur ce qu'il ressentait en cet instant. ❝Tu as raison, j'ignore ce sentiment.❞ Il avait prononcé ces mots d'un ton calme afin que la jeune femme ne fût pas en mesure de se sentir jugée ou agressée et qu'elle ne s'emportât pas. ❝J'aurais tant aimé qu'il en aille de même pour toi...❞ ne put-il s'empêcher d'ajouter dans un souffle, presque un murmure. Le regard qu'il lui adressa ensuite était empli non pas de déception mais de fatigue. Bien que bandée, sa blessure continuait de l'élancer et les effets du poison ne s'étaient pas tout à fait dissipés. Il lui faudrait certainement garder le lit pendant plusieurs jours, le temps de recouvrir ses forces... Combien de temps Sydän resterait-elle à ses côtés ? Serait-elle là tout au long de sa convalescence ou disparaîtrait-elle dès qu'il se serait endormi. Un sourire amer étira les lèvres d'Alyn lorsqu'il se souvint que cela s'était passé comme ça la dernière fois : ils avaient partagé leurs nuits plusieurs fois d'affilée lors du siège de la Griffonière jusqu'au matin où le chevalier s'était réveillé sans la jolie brune à ses côtés. Elle avait non seulement disparu de sa tente mais également du campement tout entier.

L'émissaire de l'Orage poussa un soupir et se passa la main dans son épaisse tignasse bouclée comme s'il cherchait à éliminer ce mauvais souvenir de ses pensées. C'était absurde de sa part d'y repenser alors que le temps avait passé et que l'indomptable Dornienne devait considérer cet épisode comme un détail, si elle ne l'avait pas complètement oublié. Il ne pouvait lui en vouloir à ce sujet, cela dit, chacun menait sa vie de son côté et seul le fait de la savoir devenue capable de tuer sans remord le mettait vraiment en colère. Il s'agaçait également contre son état de faiblesse actuelle : s'il avait été en mesure de se tenir debout, s'il avait eu la force de marcher vers elle et de la prendre dans ses bras, peut-être aurait-il déjà réussi à faire en sorte que la voleuse abandonnât sa rancœur ! Mais il était coincé dans ce lit et devait donc renoncer à ce projet. A la place, il repensa aux dernières paroles qu'elle lui avait adressé. ❝J'espère que tu parviendras à trouver quelque chose ou quelqu'un qui comptera plus à tes yeux que ta vengeance, un jour...❞ Il avait déjà vu la jeune femme sourire à de rares occasions, surtout lorsqu'elle était plus jeune, mais il espérait qu'elle en serait à nouveau capable dans un futur proche, un futur où le poids qu'elle portait sur les épaules se serait envolé. ❝Je sais que cela doit te sembler inconcevable pour le moment.❞ renchérit-il en soupirant, avant de planter son regard dans celui de l'orpheline. Il aurait voulu ajouter qu'il ne souhaitait que son bonheur mais craignait de la voir se renfermer s'il prononçait ces mots à haute voix alors il se contenta de les penser, puis il lui offrit un sourire mi-amusé mi-ravageur, montrant ainsi à son interlocutrice que ce sujet pouvait être clos si elle ne voulait pas en parler davantage et qu'il souhaitait en revenir à une ambiance plus apaisée entre eux. Quelque chose de l'ordre de l'atmosphère enfiévrée qui les avait tous les deux troublés tout à l'heure n'aurait pas été pour lui déplaire... Mais c'était à Syd de choisir puisqu'elle s'était placée une fois de plus hors de portée du chevalier blessé actuellement étendu sur le lit.

(c) khάη


Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 




 
I'm in here, a prisoner of my history
*******
an 299, lune 8

 
Le regard noir qui accompagna sa dernière réponse traduisait à merveille l'énervement qui semblait s'être emparé de l'esprit de la dornienne. Le chevalier au cœur noble jugeait ses actes et si ce n'était pas avec des mots, il exprimait sa déception avec un regard qui forçait l'attention. C'est cette vengeance qui lui avait donné la force de se relever, c'était elle l'avait nourri pendant toutes ces années. Tout ce qu'elle était autrefois s'était dissipé avec l'usure de sa propre existence. Elle s'était résigné à vivre cette vie. L'idée d'avoir un jour cette revanche la tenait debout, mais au fil des ans, elle fut persuadée que l'obtenir serait sa seule chance de trouver un jour la paix. Il espérait une autre vie pour son ancienne protégée, Syd pouvait comprendre cela, mais comment aurait-elle pu continuer à vivre ? Une douleur lancinante brûlait en elle et rien ne pouvait la soulager. Le peuple de cette orpheline de la sang-verte se souvenait de tout et à leurs images, elle ne pouvait se résoudre à oublier. Il était évident que chacune des victimes de Sydän ne méritait pas leurs sorts. Mais l'avait-elle mérité-elle ? Qu'avait-elle fait pour endurer la perte de sa famille ? Il était injuste de faire subir le même sort à d'autres enfants, mais c'était l'injustice qui l'avait mené sur cette voie et personne ne pourrait échapper à sa justice faussé. Le chevalier était dans l'incapacité de la comprendre, lui, a la vie parfaite, il ne pouvait qu'imaginer ce qui l'avait conduite à devenir cette femme. Malgré la résolution qu'elle avait prise de ne pas se laisser charmer par cet homme, la tendresse qui transparaissait dans sa voix lui serra le cœur : « J'aurais tant aimé qu'il en aille de même pour toi... ». La dornienne serra les dents, elle ne voulait pas lui montrer qu'il réussissait à craquelé son masque de voleuse insensible. Ce qui l'agaçait encore davantage. Comment arrivait-il à fissurer ce vaste pan de forteresse qui la protégeait du monde extérieur ? Ses bras virent à se croiser, une ultime barrière qui l'éloignait d'elle.

« J'espère que tu parviendras à trouver quelque chose ou quelqu'un qui comptera plus à tes yeux que ta vengeance, un jour... », sous ses mots pleins d'espoir, la dornienne se mit à reculer, seulement quelques pas. Sa vengeance comptait plus que tout, rien ne pouvait l'empêcher de réaliser cette promesse, ni lui, ni personne. Jamais elle ne pourrait être heureuse. Pas tant qu'elle ne tuerait pas de ses mains la personne responsable de son malheur et de sa déchéance. Une personne avait une dette à payer. « Je sais que cela doit te sembler inconcevable pour le moment. », finit-il par dire. Elle n'appréciait guère d'être la proie d'une telle gentillesse, mais surtout, elle n'arrivait pas à accepter qu'un homme le soit avec elle. Il voulait la protéger, elle, petite dornienne dépouillé de toute famille. Mais au-delà tous les mots qu'il avait pu prononcer, elle n'arrivait pas à croire qu'une personne pouvait encore ressentir de bons sentiments à son égard et cela l’effrayait quelque peu. À son inverse, le chevalier croyait en elle, mais aussi en ses capacités à être encore humaine. De nouveau, elle était en proie à un conflit intérieur et ne savait pas quoi faire, partir ou rester.

La porte était à sa porter, elle aurait pu s'engouffrer dans ce couloir et ne jamais le revoir. Pourtant, c'est en le regardant qu'elle prit une toute autre décision. C'était avec un pas lent qu'elle se dirigeait vers le blessé, une lenteur inhabituelle pour une voleuse, mais elle finit par se retrouver coller au lit. « Tu penses réellement que l'amour peu guérir tous les maux ? Qu'une simple romance peut effacer tout ce qui a été fait et tout ce qu'il me reste à faire ? », ses mots étaient accompagnés par son regard froid, mais qui pourtant, laissait apercevoir une petite lueur de malice. Elle enleva ses bottines et avec toute la souplesse qu'elle avait acquise, elle grimpa sur le lit et s'installa sans aucun gène sur le chevalier au teint pâle. Sydän était une orpheline de la sang-verte, certes, mais elle n'était pas que cela, elle avait grandi à Dorne. Assise sur lui, elle se fit plus entreprenante. Du bout de ses doigts, elle effleura le bas du ventre d'Alyn pour remonter jusqu'à sa blessure tout en adaptant le timbre de sa voix : « J'aurais pu avoir cette vie, être aimé par un homme comme toi, avoir des enfants, vendre des épices jusqu'au couché du soleil... ». C'est un regard moins rude qui se planta dans le sien. « Cette vie aurait pu être la mienne, mais jamais elle ne le sera », elle murmurait presque sa dernière phrase, laissant apparaître une légère pointe de nostalgie dans sa voix. Elle aussi aurait pu avoir cette vie toute tracé, mais une personne mal attentionnée lui avait enlevé ce futur idyllique. Jamais plus elle ne pourra vivre dans cette insouciance qui caractérise son peuple.

La première fois qu'il avait posé les yeux sur elle, l'orpheline n'était qu'une enfant au cœur pure, noyé dans un alcool qui la rendait apathique. Une enfant qui fut bêtement attirée par son sauveur et dont elle n'espérait qu'un signe de lui pour ne plus être – à ses yeux - cette petite fille. Encore facile à duper, elle pensait niaisement que c'était le Rivière Mère qui lui avait envoyé cet homme. Son emblème était une tortue et selon ses croyances, la tortue était un animal sacré, une espèce à protéger, cela ne pouvait pas être qu'une simple coïncidence. Mais elle était qu'une enfant et lui un homme, mais au-delà de cette différence d'âge, elle était de basse naissance et lui un noble. Toujours avec cet air sérieux, elle fit redescendre ses doigts, mais ce n'était plus sa peau qui effleurait son ventre, mais ses ongles. Un simple geste de sa part et il se retrouverait avec de belles griffures, en plus de sa blessure sur le torse.

La dornienne tendis le bras, mais pour réussir à récupérer le verre, elle dus se pencher, ce qui la rapprochait dangereusement du chevalier. La main sur son ventre, elle tenta de ne pas toucher son bandage : « Dorénavant, je n'aurais plus de dettes à ton égard ». Syd revint à sa position initiale, avec ce verre en main, il devait continuer à s'hydrater, c'est pour cette raison qu'elle le lui tendit. C'était peut-être la première fois de la soirée où elle n'était pas agressive. Elle arrivait à détendre ses muscles et à être relativement calme. Cette fois-ci, elle ne brisa pas le contact visuel, elle n'allait pas fuir et elle remettrait à demain le plaisir de remettre de l'ordre dans sa tête. À ce moment précis, Syd voulait profiter de ces retrouvailles, qui pourtant commençait mal, mais c'était la beauté de leurs relations, aussi destructrice soit-elle.

(c) khάη


Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 



 
So you think you can stone me and spit in my eye? So you think you can love me and leave me to die? Oh, baby, can't do this to me, baby!

*******

an 299, lune 8

Le chevalier ne se rendait pas compte du pouvoir qu'il exerçait sur la jeune voleuse qui lui faisait face. Trop absorbé par ses propres pensées et sentiments qui tourbillonnaient en lui, il n'avait pas remarqué les efforts de Sydän pour demeurer froide et fermée. Certes, il l'avait vue esquisser quelques pas en arrière lorsqu'il avait évoqué la possibilité qu'elle en finisse un jour avec cette vengeance qui la rongeait de l'intérieur et, par conséquent, il s'attendait à la voir sortir de la chambre et disparaître pour de bon. Il était prêt à l'accepter, même si cela lui demanderait sans doute un certain temps pour se faire à l'idée qu'ils se quittaient en mauvais termes... Alors, lorsqu'elle s'approcha de nouveau du lit au lieu de prendre ses jambes à son cou et de filer, Alyn ne put dissimuler sa surprise. ❝Tu penses réellement que l'amour peu guérir tous les maux ? Qu'une simple romance peut effacer tout ce qui a été fait et tout ce qu'il me reste à faire ?❞ En entendant ces mots, l'Orageois se rendit compte que la voleuse avait mal interprété ses propos. Lorsqu'il avait dit "quelqu'un" il n'avait pas forcément pensé qu'il s'agirait d'un lien amoureux. Après tout, l'amitié était également un lien très puissant qui parvenait à combler certains bien plus que l'amour. De même, elle aurait tout aussi bien croiser la route d'une personne plus jeune et plus fragile qu'elle pour laquelle elle abandonnerait ses sombres desseins et qu'elle protégerait et accompagnerait dans la vie... Les possibilités étaient multiples et Alyn se retrouvait un peu désarçonné par les propos de son interlocutrice. ❝Non, Syd, ce n'est pas exactement ce que je...❞ commença-t-il à répondre dans le but de lui faire entendre son point de vue mais il n'acheva jamais sa phrase. Il avait commencé à parler alors que l'orpheline de la Sang-vert retirait ses bottes et il ne s'attendait tellement pas à la voir s'asseoir sur lui que cela le coupa en plein discours. Il était abasourdi par son audace et avait le souffle coupé... Mais sans doute ce dernier point avait-il un lien avec le fait qu'il était blessé et encore faible.

Réduit au silence par la surprise que l'imprévisible Syd venait de faire naître en lui, il ne bougea pas lorsqu'elle laissa ses doigts effleurer la peau de son abdomen ainsi que sa blessure. Il tentait d'ignorer les frissons qui lui parcouraient le corps à ce contact mais, en se concentrant ainsi, son regard se fit plus intense. ❝J'aurais pu avoir cette vie, être aimé par un homme comme toi, avoir des enfants, vendre des épices jusqu'au coucher du soleil... Cette vie aurait pu être la mienne, mais jamais elle ne le sera.❞ Que pouvait-il répondre à cela ? Il était certain que la belle ne retournerait jamais en arrière après tout ce qu'elle avait vécu et les chemins qu'elle arpentait désormais... Mais ce n'était pas vraiment ce qu'il voulait pour elle : il ne lui demandait pas d'oublier son passé, mais de passer au-delà, de se nourrir de ses expériences pour atteindre la paix, se construire une nouvelle vie où et avec qui elle voudra. Rejoindre son peuple était une option, tout reprendre de zéro dans une autre région en constituait une seconde.
Fixant toujours aussi intensivement la Dornienne, le chevalier demeurait muet. Il sentait ses ongles sur son ventre mais n'arrivait pas à déterminer ce que cela pouvait signifier. L'esprit féminin était compliqué et celui de Sydän encore plus à ses yeux. Vint le moment où la jeune femme se pencha vers lui pour se saisir du verre d'eau mais Alyn ne prêtait plus attention à son geste. Lorsqu'elle s'était retrouvée presque allongée sur lui, qu'il avait pu respirer son parfum et que ses cheveux d'ébène étaient descendus chatouiller ses épaules, cela avait réveillé les souvenirs de leur dernière rencontre dans son esprit et il ne pouvait désormais plus occulter les pensées qui tourbillonnaient dans sa tête. ❝Dorénavant, je n'aurais plus de dettes à ton égard.❞ La tension monta d'un cran et le fait qu'elle se redressât en position assise ne changea rien. Au contraire, sentir sa main à plat sur le ventre du blessé, un contact aussi direct lui donnait l'impression qu'elle communiquait la chaleur de son corps hâlé avec lui. ❝Tu ne me dois rien.❞ Il avait prononcé ces mots pour que les choses soient bien claires : jamais il n'userait de chantage ou d'une prétendue dette sur elle. Ce qu'il obtiendrait serait ce qu'elle voudrait donner, rien de plus, rien de moins. Il soupira, frustré par la situation actuelle, sans trop savoir s'il oserait aller plus loin, il se sentait vraiment au supplice.

La situation bascula lorsqu'elle lui tendit le verre d'eau. Alyn regarda d'abord l'objet sans comprendre où elle voulait en venir puis son attention remonta vers le visage de la voleuse. L'œillade interrogatrice qu'il lui adressa se transforma subitement lorsque leurs regards se trouvèrent et que l'impétueuse Dornienne ne battit pas en retraite. Cherchant à interpréter cet échange visuel, le chevalier ne réagit pas immédiatement et ils se fixèrent ainsi pendant quelques secondes. Puis, n'y tenant plus, il se décida. Du revers de la main, il envoya valser le récipient à travers la chambre et, tandis que le liquide se déversait sur le plancher, il profita de la surprise que cela avait pu engendrer chez Sydän. Dans un grognement douloureux, il se redressa en position assise pour se placer à la hauteur de la voleuse. Ils retrouvaient désormais la proximité du moment où elle s'était penchée vers lui, et tant pis si la tête lui tournait à cause de cet effort : il était bien trop focalisé par l'instant pour réfléchir à la douleur ou aux conséquences que cela pouvait avoir sur sa blessure. Pour ne pas retomber en arrière, il s'accrocha à l'orpheline : une main dans son dos, l'autre dans ses cheveux.
Parler en cet instant aurait été une erreur, et il ne la commit pas. Même si tout ceci se passa très vite, il avait l'impression que le temps avait ralenti sa course, comme pour lui donner une dernière chance de revenir en arrière avant qu'il ne fût trop tard. Trop tard pour prétendre qu'il n'y pensait pas depuis qu'il s'était réveillé dans ce lit avec elle dans la même pièce. Trop tard pour réparer ses erreurs si Sydän ne partageait pas les mêmes désirs et que cela venait à briser le lien si particulier qui existait entre eux. Alyn refusa tout simplement de considérer ces hypothèses et, rendant au temps son avancée naturelle, il abolit une fois pour toutes la distance entre eux et embrassa la voleuse avec fougue.

(c) khάη


Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 




 
I'm in here, a prisoner of my history
*******
an 299, lune 8

 
Tu ne lui dois rien. Tu ne lui dois rien. Cette litanie tournait inlassablement dans sa tête et à chaque fois, cela lui produisait le même effet. Plus elle répétait cette phrase, plus elle se sentait perdue. Peut-être avait-il raison, peut-être qu'avec ou sans lui, elle en serait arrivée au même point. Tout ce qu'elle savait, c'est qu'à cette sombre époque, Alyn été le seul à lui avoir tendu la main. Sans repère, il avait été pendant un temps son encre, son mentor et surtout, son ami. Ce n'est qu'à son départ qu'elle devint cette audacieuse dornienne. C'est cette pensée qui fut interrompue par son revers de main. Tout en arquant un sourcil, elle observa le liquide serpenter sur le sol. C'était à son tour d'être surprise et jusqu'alors, elle ne comprenait pas son geste, mais lorsqu'elle sentit les mains du chevalier sur son corps, tout lui semblait nettement plus claire.

La vagabonde ne pouvait pas le cacher, depuis le début de cette rencontre, elle espérait que la situation change, mais elle avait tenu bon, s'éloignant le plus loin possible de ses bras. À ce moment même, elle battait des paupières, s’efforçant à rester concentrée, si elle laissait son esprit vagabonder, elle finirait par craquer avant même de s'en rendre compte. L'insulaire n'était pas le premier à éveiller un tel désir chez elle, et ne serait certainement pas le dernier, mais avec lui, tout semblait tellement plus difficile. Il la tenait fermement, l'embrassait avec une passion telle que son cœur s'emballa en à peine quelques secondes, elle avait envie de lui, mais d'un autre côté, elle voulait qu'il la libère de son emprise. Un paradoxe qui la mettait au supplice. Ses deux mains vinrent à prendre son visage, elle répondait à ce baiser avec férocité, laissant sa passion prendre le dessus, se rapprochant encore davantage de son corps meurtri. N'écoutant que son instinct, elle finit par lui mordre la lèvre inférieure tout en s’éloignant légèrement, pas suffisamment pour lui faire mal, juste ce qu'il fallait pour produire l'effet escompté. La dornienne reprenait le dessus, reprenait son souffle, mais surtout, elle reprenait ses esprits qui était embrumé par cette ivresse passionnée. Toujours son visage entre ses mains, elle colla son front contre le sien, sans bouger, elle resta là, respirant son odeur, profitant de ses quelques secondes de paix intérieure. Allait-elle rester ou allait-elle fuir ? Il n'était pas trop tard pour faire demi-tour. La vagabonde était habituée à agir selon ses pulsions, elle était soumise à ce côté bestial qui faisait d'elle une personne imprévisible, mais avec lui, elle ne voulait pas être cette bête avide de caresse. Pour des raisons qui échappaient à son contrôle, la dornienne ne souhaitait pas l'utiliser pour assouvir ses désirs, il ne pouvait pas être qu'un simple objet. Elle gardait encore le goût de ses lèvres et sentait l'odeur qu'elles dégageaient, le remède qu'il avait bu, ils en étaient tout deux imprégnés. Son pouce effleura doucement la cicatrise qui marquait son visage, une balafre qui la faisait craquer et dont elle ne connaissait pas l'histoire. Finalement, restant toujours aussi proche de sa proie, elle glissa son nez sur sa joue et y déposa un baisé.

Elle finit par ré-ouvrir les yeux et éloigna son visage du sien, juste pour le contempler. Ses deux mains glissèrent sur son cou et ce fut un sourire plein de promesses qui se dessina sur les commissures de ses lèvres. Alyn portait la marque de son bijou de tête, la simple pression de son front contre le sien avait suffit pour que le symbole s’imprègne dans sa peau. La dornienne était définitivement sous le charme de cet homme, ne tenant plus, elle l'embrassa avec sa ferveur habituelle, s'abandonnant corps et âme dans la chaleur de ce baiser qui devenait plus exigent, comme-ci qu'il était le dernier qu'elle recevrait de sa part. Ses mains glissèrent encore davantage, finissant leurs courses sur ses côtes dévêtues pour remonter ensuite. Une de ses mains s’emmêla dans son épaisse tignasse et comme pour le punir, il les agrippa violemment. Dans un certain sens, Syd voulait qu'il souffre, elle détestait d'être aussi faible et par-dessous tout, elle haïssait le pouvoir qu'il avait sur elle. Finalement, elle avait finit par obéir à cet instinct primitif, utilisant la violence et la douceur pour le garder près d'elle. À présent, il n'y avait plus de retour possible, il avait réussi à la faire craquer. Elle était toute entière prise dans une sphère incontrôlable, plus elle sentait ses mains, plus elle se rapprochait. Lâchant sa prise, elle prit ses mains et les plaça sur son dos, lui montrant ainsi les nœuds qui maintenaient sa cuirasse en place. Ouvrant une nouvelle fois ses yeux, elle croisa le sien et s'en mordit la lèvre inférieure. Elle voulait qu'il la regarde comme ça, encore et encore.

Ce n'était pas la première fois qu'elle se retrouvait dans son lit, mais ce soir-là, ce n'était pas la prostituée dornienne qu'il tenait dans ses bras, mais la femme aux mille visages. Cette fois-ci, c'était véritablement elle et non pas une image projetée qui obéissait à un rôle précis. Il savait de quoi elle était capable pour obtenir une satisfaction optimale, mais dans son état actuel, Sydän allait devoir se contenter de ce qu'il lui offrirait. Parce que tout ce qui comptait à ses yeux, c'est qu'il continue à la regarder de cette manière, mais surtout, qu'il continue à nourrir sa peau de caresse.

(c) khάη


Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 

[FlashB] ''Stuck inside these walls, tell me there is hope for me" Δ Alyn/Syd 4211427270 [FlashB] ''Stuck inside these walls, tell me there is hope for me" Δ Alyn/Syd 4211427270

Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 


[FlashB] ''Stuck inside these walls, tell me there is hope for me" Δ Alyn/Syd 3198419327
Contenu sponsorisé


Informations
Personnage
Badges


   
#