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Ce n'est qu'un au revoir [Flashback Valena Allyrion et Ulwyck Uller]

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Ce n'est qu'un au revoir

An 299, Lune 13, Semaine 4 à la Gracedieu



Valena Allyrion & Ulwyck Uller

La fin de soirée était douce, comme les caresses d'une femme. L'après midi avait été bien chaud et un peu de fraîcheur n'était pas plus mal. Cette chaleur allait sans doute bientôt lui manquer. Aucune région de Westeros ne pouvait se vanter de bénéficier autant du soleil que Dorne. Il avait le vague à l'âme rien qu'à y penser mais il chassa ses idées noires par quelques coupe d'un rouge dornien. Le vin lui faisait du bien même si ce soir, il ne souhaitait pas être ivre. Il comptait passer cette soirée en compagnie de Valena et lui faire part de ce qu'il projetait de faire, de discuter tout simplement et de lui faire ses adieux, pour quelque temps du moins. Le jeune homme avait revêtu des vêtements fins, aux couleurs rouges et jaune de sa propre maison. Le rouge faisait aussi référence à la maison de sa deuxième famille, les Allyrion. Ryon n'était certes plus et Valena dirigeait à présent la maison. Le vieil homme lui manquait. Il avait été ce qui se rapprochait le plus d'un père pour lui. Tout commençait à partir à vau-l'eau pour lui à Dorne. Rien ne serait certainement plus comme avant. Ulwyck avait vécu une période dorée à la Grâcedieu puis à Lancehélion mais à présent rien n'allait plus. Il devait se construire lui même un nouvel âge d'or comme il l'avait toujours fait que ce soit par sa lame ou par sa queue. Sa Princesse se détournait de lui, son père était mort, son frère souhaitait le marier et lorsque Doran passerait l'arme à gauche, un Bravoshi serait à la tête de Dorne en compagnie d'Arianne. Rhaegar Targaryen n'avait pas payé pour les blessures causées à Daemon. Cela faisait de bonnes raisons d'oublier tout cela et de partir dans une sorte de pèlerinage spécial Uller à travers tout Westeros. Il n'était pas le premier membre de sa famille à quitter Dorne. Ellaria l'avait fait pour rejoindre Oberyn en exil. Il ferait de même et irait s'occuper de ses petites nièces quelque temps.

Le jeune homme se parfuma de senteurs d'agrume avant de prendre la sortie de sa chambrée pour se diriger vers celle de Valena. Quelques heures plus tôt, il l'avait fait prévenir qu'il souhaitait passer une partie de la soirée en sa compagnie. Le jeune homme marcha d'un pas guilleret. Le vin faisait quelque peu son effet et il avait chassé ses mauvaises pensées. Il arriva devant la porte gardée par les hommes de la maison Allyrion. Il demanda à ce qu'on l'annonce et attendit sagement pour se faire introduire dans les appartements de la propriétaire des lieux et maîtresse de maison. Son pas était sûr. L'assurance qu'il dégageait en toute circonstance pouvait se lire dans ses yeux. Il avait ressentit l'envie de passer un moment privilégié avec chacun des enfants de la maison Allyrion et c'était bien ce qu'il comptait faire également avec Valena. Un sourire en coin sur les lèvres, le jeune homme prit la parole.

«Bonsoir, Valena. J'espère que je ne te dérange pas. Serais tu contre l'idée de partager quelques coupes de vin en ma charmante compagnie ? Cela fait si longtemps que nous n'avons plus prit un peu de temps pour parler tous les deux.»

La dernière fois où ils avaient réellement prit le temps de se parler c'était au procès de Rhaegar Targaryen et surtout parce que le jeune homme avait décidé de lui apporter son appui. Malheureusement pour les deux jeunes gens, la sentence ne fut pas celle que le Chevalier de Denfert avait souhaité. Se tenir loin de toutes ses préoccupations de Lady ferait sans doute du bien à Valena tout comme discuter et festoyer quelque peu mettrait du baume au cœur à Ulwyck. Ce n'était plus avec Daemon qu'il pouvait se permettre ce genre d'amusement.

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Ce n'est qu'un aurevoir



An 299, lune 13, Lancehélion.


La Grâcedieu portait encore les stigmates de la mort du Lord. En ce début de soirée, le silence de l’après-midi se crevait enfin et la forteresse semblait reprendre vie à mesure que le soleil mourrait, disparaissant lentement derrière la ligne d’horizon. Pourtant, l’agitation qui avait autrefois été si festive et enjouée n’était aujourd’hui plus que l’ombre d’elle même. Ryon Allyrion était mort depuis plusieurs lunes déjà, mais il faudrait plus que le temps pour effacer l’ombre de celui que l’on appelait le Soleil Noir. Les domestiques et les vassaux pleurait un homme sage et juste. Valena, elle, pleurait plus que cela. Elle pleurait un modèle, un réconfort. Un père. Et rien ne pourrait faire disparaître cette blessure encore à vif à laquelle les jours qui s’écoulaient depuis sa disparition ne faisait que rajouter du sel. Depuis la veillée funèbre, elle en avait pris des décisions. Celle d’annoncer son nouveau statut aux lords et aux ladies de Dorne ainsi qu’à ses vassaux. Celle de pardonner à la Reine du Sud avec laquelle elle avait commencé une correspondance pour reprendre les travaux de son géniteur. Celle de se fiancer avec le Prince Quentyn Martell. Elle était loin d’être épuisée. Il lui restait tant à faire, après tout.

Elle délaissa un instant une missive de Rhaenys redevenue Targaryen pour regarder un instant par la fenêtre ouverte où se balançaient les quelques voilages transparents, agiter par le souffle encore chaud du désert. De l’ancien bureau de son père, elle pouvait observer la cour intérieure de la forteresse où depuis toujours chantait la seule et unique fontaine de la forteresse. Celle-ci était assez grande pour que l’on s’y baigne. D’ailleurs, enfant, elle se souvenait avoir joyeusement pataugé dans ses eaux claires en compagnie de Daemon et Cletus sous le regard bienveillant et prudent de leur mère. Leur père n’avait jamais été là et n’avait jamais partagé leurs jeux enfantins, toujours enfermé dans sa tour, le nez plongé dans ses papiers. Valena, si elle ne lui en avait jamais voulu, avait appris à craindre dans une certaine mesure, cette silhouette noire qui la jugeait dès qu’il osait se présenter à elle. Désormais elle comprenait que s’il n’avait jamais été là lorsqu’elle se languissait d’aventures dans le patio verdoyant de la Grâcedieu, il les avait observés de cette fenêtre, ses frères et elle. En un sens si, il avait été là. Comme une présence supérieure, veillant sur eux. La tristesse était toujours présente alors qu’elle se remémorait le visage serein et inexpressif de Ryon, mais elle était petit à petit remplacée par une profonde mélancolie. La nouvelle Lady n’était pas une nostalgique et encore moins une poète ressassant les émotions joyeuses passées. Aussi, elle se trouvait désarmée devant de tels sentiments.

Une voix sourde résonna derrière la lourde porte de bois, annonçant l’arrivée d’Ulwyck Uller. Les heures étaient-elles passées si vite ? Elle se redressa prestement du rebord de la fenêtre et lissa les plis de ses robes sombres. Depuis la mort de Ryon, elle avait adopté sa couleur de prédilection, ne parvenant pas à mettre autre chose que des toilettes noires. Cela lui donnait un air austère et sévère qui ne lui correspondait définitivement pas, mais elle n’en avait que faire.

« Un instant ! » ordonna-t-elle en partant à la recherche de ses gants.

La nuit passée aux côtés de la dépouille de son père n’avait pas été de tout repos. Autre les disputes habituelles entre frères et sœur et les questions sur l’avenir de leur famille, Daemon avait eu l’excellente idée de leur présenter son serpent volant. Et cette rencontre n’avait pas laissé la Lady indemne. Sa main droite s’était trouvée légèrement brûlée. Les cicatrices mettaient du temps à disparaître. Si elle ne s’en formalisait pas et n’en éprouvait aucune gêne, elle préférait cependant les cacher pour éviter les questions indescrètes.

Le jeune homme pénétra dans le bureau, un sourire charmeur ornant ses lèvres. Il amena avec lui un nuage de senteurs d’agrumes qui arracha un petit rictus moqueur à la jeune femme. Malgré toutes les choses qui étaient arrivées, le Uller était égal à lui même. Cette stabilité dans son caractère pourtant instable rassurait Valena. Il y avait encore des points de repère sur lesquels elle pouvait se raccrocher. Lui aussi avait vécu désillusions sur désillusions. Il se montrait pourtant plus fort que jamais. L’idée de passer une soirée avec l’ancien écuyer de son père la ravissait plus que de raisons. Enfin, le temps de quelques heures, elle pourrait oublier un instant les tracas qui clairsemaient désormais sa vie.

« Bonsoir Ulwyck, » lui répondit-elle avec le même sourire. « Tu sais très bien que je ne refuserai jamais ta compagnie, enfin ! Laisse-moi le temps de ranger tout ça. »

Elle remit un peu d’ordre sur son bureau qui semblait bien désordonné en comparaison des missives autrefois si bien rangées de Ryon.

« Allons dans le salon ouvert, en bas. Ce bureau n’est pas un endroit propice à la détente. »

Avec sa familiarité habituelle, elle crocheta son bras dans le sien et l’entraina hors de sa pièce de travail, sentant le vieux papier et l’encre sèche. Elle préférait de loin le parfum entêtant du jeune homme. Un petit silence s’était installé entre les deux jeunes gens alors qu’ils déambulaient dans les couloirs dallés de la forteresse. En tenant le Uller ainsi contre elle, elle avait l’impression d’être revenue plusieurs années en arrière, alors que le jeune homme faisait encore ses armes aux côtés du Soleil Noir. Sa gorge se serra alors qu’elle se préparait à lui déballer de but en blanc les mots qui depuis plusieurs longues semaines pesaient sur son cœur.

« Je crois ne pas en avoir eu l’occasion, mais je voulais de remercier, Ulwyck, » commença-t-elle d’une voix tranquille que peu lui connaissait. « Pour ton soutien lors du procès. Pour ta présence lors des funérailles. Sans toi, les choses auraient été autrement plus difficiles. Et tu n’étais pas obligé. »

Arrivés devant le salon où la famille Allyrion avait pris l’habitude de prendre ses repas, elle reprit après un soupir de soulagement.

« Voilà, c’est dit ! J’espère que tu te souviendras longtemps de ces mots car tu ne risques pas des les réentendre avant un moment ! » rit-elle.

Elle s’installa sur les coussins et les tapis posés à même le sol et laissa reposer ses pieds nus contre le carrelage froid. Elle se rappelait encore du dernier thé brulant qu’elle avait pris en compagnie de son père dans cette pièce, mais chassa bien vite le souvenir. La jeune femme invita Ulwuyck à la rejoindre, bien qu'il sache ne pas avoir besoin de son autorisation pour faire comme chez lui. La Grâcedieu était sa maison. Elle appela des domestiques pour qu’ils apportent de quoi boire et manger. Elle se souvint alors ne pas avoir dîné.  

 

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Ce n'est qu'un au revoir

An 299, Lune 13, Semaine 4 à la Gracedieu



Valena Allyrion & Ulwyck Uller

Valena semblait être satisfaite de l'arrivée du Uller. Nulle femme ne pouvait refuser une soirée passer en la compagnie d'Ulwyck le magnifique. C'était un fait établit dans son esprit.  Comme la Lady Allyrion savait recevoir, elle l'invita dans le salon et Ulwyck ne se fit pas prier pour la suivre. Le jeune homme se permit de faire un commentaire sur sa tenue qui était loin d'afficher les coloris si vifs prisés par le peuple de Dorne.

«Je te suis avec grand plaisir. La couleur de ta tenue est peu courante mais tu la portes bien. Tu me donnes juste l'impression que tu vas me gronder et me faire la morale sans arrêt tout au long de cette soirée ha ha ha.»

Il la laissa prendre le bras et elle commença à le remercier pour son soutien affiché pendant le procès de Rhaegar. Il se demandait pourquoi elle se sentait obligée de lui remettre ainsi ses remerciements. Le Chevalier de Denfert avait passé une bonne partie de sa vie à la Gracedieu et considérait cette famille comme la sienne. Le contraire aurait été reprochable mais il n'aurait pas pût abandonner la cause de Valena qui avait défendu sa cause et son frère avec aplombs et caractère. Ulwyck n'avait peut-être pas d'honneur mais il était loyal envers ceux qu'il avait estimé l'avoir mérité. Pour les funérailles, cela allait de soi également. Ryon avait toujours été ce qui se rapprochait le plus d'un père pour lui en ce bas monde et ce malgré leur nombreux conflits et leur façon de réfléchir et de penser totalement opposées.

«Tu n'as pas à me remercier. Vous avez toujours été bons avec moi. C'est un juste retour des choses. Qu'il s'agisse de Cletus, de Daemon, de dame ta mère ou de toi, je vous aime profondément. Je serai toujours là pour vous. Je me souviendrais des mots que tu as prononcés mais ils sortiront peut-être de ta bouche bien plus tôt que tu ne le crois ha ha ha .»

Le jeune homme acheva sa phrase lorsqu'ils arrivèrent dans le salon. Ulwyck attendit que Valena s'installe avant de prendre lui même place sur les coussins. Ah les coussins ! Ces sièges allaient sans doute lui manquer une fois qu'il aurait quitté Dorne. Il laissa la maîtresse de maison donner ses ordres à ses domestiques. Lui même n'avait pas très faim. Par contre, il commençait à avoir soif et son gosier réclamait du vin.

«Je suis ravi que tu ais pris du temps à m'accorder. J'imagine que tu dois être débordée maintenant. Je sais que tu t'en sortiras. Tu me l'as encore prouvé le jour du procès. J'ai foi en toi et en l'avenir de la maison Allyrion bien que je n'y connaisse strictement rien en la gestion d'un domaine ni en politique ha ha ha.» 

Le jeune homme prit ses aises et fixa quelques secondes le plafond avant de reporter son attention sur Valena. Il était curieux de savoir comment elle réagirait à son annonce mais peut-être valait-il mieux la laisser se sustenter et boire un peu avant ou peut-être pas. Ulwyck lui annoncerait la nouvelle quand cela lui chanterait. Valena avait à présent la main libre pour un mariage et le chevalier de Denfert se demandait bien qui sera l'heureux élu. Il posa sa question bien que peut-être maladroitement !

«Quand est ce que j'aurai la voie de voir tes enfants courir partout dans la Gracedieu ? Je me demande bien quel homme sera assez fou pour passer sa vie à tes côtés. Un homme qui aura intérêt à bien se comporter avec toi, s'il ne veut pas qu'Ulwyck Uller vienne lui remettre ses salutations.» 

Le vin arrivait et on servit une coupe à la Lady de la Gracedieu, puis au Uller. Le jeune homme se leva alors et leva également sa coupe en direction de Valena pour porter un toast et débuter la soirée dans les meilleures conditions.

«A la santé des Allyrion et à la santé de Dorne. Que les plaisirs et la force habitent à tout jamais cette maison. Tout comme la beauté de ses femmes ! A Lady Valena ! Lady de la Gracedieu !» 

Le jeune homme était plein d'entrain comme à son habitude. Il avait envie de festoyer, de s'amuser et de laisser à chacun des Allyrion un moment dont ils pourraient se souvenir et chérir le temps de son absence de Dorne. C'était une sorte de cadeau personnel qu'il offrait à chacun des enfants de feu Lord Ryon, ancien Seigneur de la Gracedieu !

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An 299, lune 13, Lancehélion.


La Lady adorait ce petit salon. Situé dans l’aile ouest de la forteresse immaculée, il était ouvert de part en part et aucune porte ne venait en bloquer l’entrée. Les mosaïques bleues nuits et orangées coloraient les sols recouverts de fins tapis tissés par les meilleurs tisseurs de Dorne. Les motifs qui les décoraient étaient un mélange harmonieux d’arabesques complexes et de formes élégantes. Les arches d’albâtre ouvraient sur le couloir dallé, lui même ouvert sur la cour intérieure du palais ancestral des Allyrion, à l’Est et sur la Sang-Vert à l’Ouest. À travers la verdure luxuriante de ses bords, il était possible, en tendant l’oreille, d’entendre l’eau gazouiller et les hérons aussi blancs que les pierres du château taper des ailes et plonger leurs longues pattes dans les flots à la recherche de leur dîner. La brise brûlante le jour et fraîche à la tombée du soir venait quelques fois secouer les voilages de lins beige qui pendaient de part et d’autre des arcades gravées. Cette ambiance si sereine avait bien longtemps contrasté avec les éclats de voix des membres de la famille vivant entre les murs. Jamais Valena n’avait entendu si nettement les cris lointains des oiseaux et les voix étouffées des Orphelins de la rivière qui naviguaient, invisibles à ses yeux, à bord de leurs radeaux couverts de couleurs vives. Auparavant, elle ne prêtait attention qu’à sa petite personne et à la voix goguenarde de Daemon qui l’avait si souvent provoquée dans ce même petit salon. Il y avait également la lourde présence de leur géniteur qui, lorsqu’il la convainquait là, l’impressionnait tellement qu’elle n’entendait plus que les battements de son cœur résonner à ses oreilles. Enfin, il y avait Deria et Cletus qui, lorsqu’ils étaient tous les trois réunions ici, ne faisaient que rire en bavardant tranquillement. Il n’y avait jamais eu de place pour le silence. Mais maintenant, son demi-frère était plus farouche que jamais. Son cadet avait grandi et ne souriait plus guère. Sa mère restait enfermée dans ses appartements depuis les funérailles, refusant d’en sortir. Quelques fois, lorsqu’elle passait devant, la Lady l’entendait même pleurer. Et son père n’était plus là. Le petit salon était resté vide depuis bien des lunes déjà.

Aussi, la présence d’Ulwyck participait à lui redonner vie. Le charisme et l’aura chaleureuse du jeune homme suffisait à remplir le salon de couleurs et d’écho de paroles qui n’avaient que trop peu résonnées entre ces murs. Son compliment fit sourciller la jeune femme. Elle n’avait jamais été très coquette et ce depuis l’enfance. Elle avait longtemps repoussé les jolies robes que s’efforçaient de lui enfiler ses domestiques, préférant les tuniques pratiques qu’elle pouvait salir en s’amusant avec ses frères. Aujourd’hui, elle s’habillait comme elle le souhaitait. Elle avait un instant cru que ses longs voiles noirs auraient l’air d’un déguisement sur elle. Une imitation ratée et grotesque de feu son père. Mais elle s’y était habituée et en aimait la simplicité. Que cela lui aille ou pas, elle n’en avait cure. Pour ne pas faire mentir le Uller, elle fronça les sourcils et prit un air maussade, comme seul son père savait le faire.

« Peut-être suis-je là pour te faire la morale, Ulwyck, » dit-elle d’une voix basse.

Puis, elle se dérida et éclata de rire. Elle balaya ensuite les propos de l’ancien écuyer d’un revers de main en secouant la tête.

« N’en parlons plus, d’accord ? Ces choses là appartiennent au passé. »

Un sourire illumina ses traits et elle tendit ses mains à travers la table basse d’ébène pour saisir les mains du jeune homme. Ces mêmes doigts avaient tenu les siens lors du procès de Rhaegar et elle se souviendrait toujours de son soutien alors qu’elle parlait pour défendre les droits de sa famille.

« Tu sais que nous t’aimons tous également. Comme un fils, comme un frère. Et nous serons toujours là pour toi également. »

Un rictus moqueur plissa ses lèvres pleines alors qu’elle brisait le contact.

« Je ne te croyais pas si sentimental, Ulwyck ! » le taquina-t-elle. « Quant à mes futurs remerciements, nous aurais-tu fait cadeau d’une grâce que j’ignore encore ? »

L’affirmation de sa confiance en elle lui fit hocher la tête. Elle avait de grandes responsabilités désormais et de savoir que son troisième frère la reconnaissait comme capable lui donnait plus de confiance encore qu’elle n’en avait déjà. Elle n’avait jamais douté et ne douterait jamais. Elle était faite pour être la Lady de la Grâcedieu. Elle avait été élevée en héritière tout sa vie et il n’était pas question qu’elle flanche. Ni maintenant, ni jamais. Elle était capable.

Sa question sur sa future union laissa la jeune femme un instant pensive. Après l’issue du procès, il avait été convenu de discussions entre Martell et Allyrion. Pour resserrer les liens des deux familles mis à l’épreuve après de tels événements et pour assurer la loyauté indéfectible de la famille de la Grâcedieu, il avait été convenu de négociations sur les possibles fiançailles entre Quentyn et Valena. La Lady avait accepté la nouvelle avec un hochement de tête sobre. Pour elle, ce n’était qu’un juste retour des choses. Les Allyrion avaient tant soufferts pour la gloire et le bien de Dorne. Elle n’avait jamais vu d’un très bon œil les mariages. Elle avait été fiancée une fois. Avec le fils ainé des Jordayne. Ils se connaissaient assez pour s’être longtemps apprécié et avaient bâti une solide amitié. Mais cela, c’était avant qu’il ne s’éclipse et jette leurs projets aux orties. La jeune femme en avait été ravie, peu encline à se soumettre à un homme, mais également incroyablement vexée. Mais avec un statut comme le sien, une union était inévitable. Elle faisait cela pour la Grâcedieu et pour le futur de sa maison. Rien de plus.

Les domestiques arrivèrent et elle n’eut pas le temps de répondre à sa question. En un battement de cil, Ulwyck était déjà debout, coupe en main. Valena saisit la sienne et la leva.

« À Dorne, » répéta-t-elle avant de prendre une lapée de son vin.

Les mets qu’on apportait réveillaient son appétit et elle picora tranquillement quelques graines de raisins. Elle se méfiait des alcools et savait qu’en comblant sa faim, elle résisterait mieux aux vapeurs qui risquaient d’enfumer son front.

« Tu me connais assez pour savoir que le vin me monte vite à la tête ! » ria-t-elle. « Et pour répondre à ta question… »

Elle s’étira et laissa son regard sombre se poser sur lui.

« La moitié des Uller sont fous. L’autre moitié est pire, » dit-elle en récitant les mots que l’on disait sur la famille de Denfert. « J’ai longtemps cru que l’homme assez fou pour rester ici avec moi serait toi. Que mon père finirait pour nous contraindre. »

Elle n’osait imaginer quels enfants seraient nés d’une telle union. Dorne n’en serait pas ressortie indemne. Elle pouffa à l’image. Mais chacun avait pris des chemins différents. Valena était occupée aux affaires de gestion du domaine et Ulwyck était devenu l’amant de la Princesse Arianne. Une relation qui avait subitement pris fin avec le mariage de l’héritière des Martell avec un homme de Braavos. La jeune femme n’avait pas encore parlé à l’ancien écuyer à ce sujet. Aimait-il réellement Arianne ? Comment vivait-il tout cela ?

« Tu es le premier à le savoir, mais il est possible que j’épouse Quentyn Martell. »

Elle reprit une gorgée de vin. Le jeune prince avait été écuyer en compagnie de Cletus à Ferboys et elle avait entendu sa famille maternelle dire du bien de lui. Elle ne connaissait que très peu de choses de lui, mais enfin elle ne l’épouserait pas pour son caractère. La Lady voulut demander au Uller où les choses en étaient pour lui, mais se reprit au dernier moment. Elle hésita, mais finit par se lancer.

« J’ai entendu que ton frère voulait te marier, lui aussi. Comment prends-tu la nouvelle ? »

 

 

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Valena Allyrion & Ulwyck Uller

Lorsqu'elle lui répondit être là pour lui faire la morale, le chevalier de Denfert leva un sourcil en signe de défi puis la jeune dame éclata de rire ce qui lui fit chaud au cœur. La voir rayonner de cette façon lui faisait plaisir. Il hocha de la tête pour répondre à sa demande puis se laissa prendre les mains lorsqu'elle lui déballa qu'il faisait réellement partie de la famille. Elle le taquina ensuite gentiment avant de lui poser une question qui devait être sans doute subtile mais auquel Ulwyck s'empressa de répondre.

«C'est peut-être parce que tu n'as jamais prit la peine d'essayer de me cerner ha ha ha. Je reste juste confiant dans l'avenir et j'ignore ce qu'il nous réserve alors peut-être que je vous serais un jour à nouveau utile ha ha ha.»

Valena porta son toast également et le jeune homme se réinstalla sur les coussin, buvant allègrement dans sa coupe. Ces moments là étaient précieux et il comptait bien graver chacune des secondes de cette soirée dans son esprit pour se les remémorer quand il grelotterait de froid dans le nord du continent. Il fut surpris d'entendre la suite de ses propos. Imaginer finir sa vie au côté de Valena était certes une idée intéressante mais il avait du mal à imaginer que ce projet vienne de feu Lord Ryon. Mettre un jeune chien fou entre les jambes de sa fille, fille qui prendrait sa succession à sa mort lui semblait assez improbable. Il n'avait jamais aimé ni ne s'était jamais intéressé aux jeux d'intrigues et de mariage alors ceci devait sans doute le dépasser. Cela ne l'empêcha pas de répondre à Valena sur un ton taquin.

«Peut-être ais je envie de te voir quelque peu ivre pour pouvoir te voler un baiser ha ha ha. Je suis honoré et flatté que tu ais pensé que je finirai par être un jour ton époux mais j'ai du mal à imaginer feu Lord ton père se décider à me marier à sa fille. Nous étions lui et moi comme l'eau et le feu et pourtant j'aimais cet homme d'un amour sincère. Tu nous imagines mariés ? Nous aurions sans doute former un drôle de couple.»

Il faillit recracher son vin en l'entendant prétendre qu'elle allait épouser Quentyn Martell, le deuxième né du Prince Doran Martell. Dire que quelques secondes plus tôt, il avait imaginé ce que le mariage entre Valena et sa personne aurait pût donné. Ce nouveau couple qui se formait dans son esprit était peut-être encore plus amusant. Épouser un Martell était toujours une marque de respect et d'honneur pour un dornien mais Quentyn n'était pas le genre d'homme qui faisait rêver les filles, sauf peut-être par le nom de sa maison.

«Ma pauvre ! Passer d'un espoir de mariage avec Ulwyck Uller à un véritable mariage avec Quentyn Martell, je comprend ta déception. Tu ne risques pas de rigoler souvent avec celui-là. Il n'a rien d'un homme amusant. Au moins, l'un de nous deux aura réussit à épouser une personne de la maison Martell ha ha ha.» 

Sa dernière phrase lui laissa un goût âcre en bouche. Il était toujours profondément marqué par l'abandon de sa Princesse même s'il ne feignait pas de le montrer et tournait la chose à la rigolade. Valena désirait savoir ce que pensait Ulwyck de l'insistance que manifestait son frère et seigneur pour le marier. Du tac au tac, le chevalier de Denfert répondit à son interlocutrice.

«Tu sais que j'aime vraiment les mariages mais ceux des autres. Ces festivités sont toujours une bonne occasion de fricoter avec la noblesse locale mais moi me marier ? Harmen peut toujours essayer mais je n'épouserai qu'une femme que je désire vraiment. S'il veut vraiment que je prenne une dame de son choix en épousailles, il devra me traîner à travers le désert jusqu'à Denfert et me forcer à l'épouser et à la besogner, ce qui est pourtant la partie la plus agréable des noces. Il a intérêt à agir rapidement s'il veut voir son souhait exaucé. Il risque de ne plus pouvoir mettre la main sur moi pendant un bon moment.» 

Le jeune homme vida sa coupe et la remplit à nouveau avant de la déposer et de s'étendre comme un pacha. Il se sentait bien dans cette position. Il contemplait le plafond calmement avant de sortir de son mutisme et de parler d'une voix qui se voulait faussement mystérieuse.

«Profite bien de cette soirée Valena. Elle risque d'être la dernière que nous passon ensemble avant un long moment peut-être même l'une des dernières car lorsque je reviendrais, tu seras sans doute mariée et je crains que ton futur époux ne tolère que je passe ce genre de moment avec son épouse même si ce n'est pas ce qui m'empêcherait de le faire. Je vais quitter Dorne quelque temps, Valena.» 

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An 299, lune 13, Lancehélion.


L’optimisme en l’avenir d’Ulwyck rayonnait. Valena adorait cela chez le jeune homme. Il avait ce côté solaire et souriant que peu de gens possédait. Evidemment, les hypocrites et les manipulateurs se plaisaient à jouer aux candides et aux bonnes âmes, mais le Uller n’était ni un menteur ni un dissimulateur. Foncièrement honnête et confiant, il n’avait jamais rien eu à cacher. Et après les récentes révélations de Daemon sur la présence d’un dragon qu’il appelait le sien, caché au cœur même de la Grâcedieu, la Lady, trahie, avait appris à se méfier d’autant plus des secrets qui gisaient dans l’ombre de son entourage. La jeune femme ne doutait pas une seule seconde que l’ancien écuyer de son père lui réservait encore des surprises. De bonnes surprises. Elle était d’ailleurs ravie que les chamboulements survenus dans sa vie n’aient pas terni son caractère et sa personnalité flamboyante qu’elle aimait tant. Elle aurait eu le cœur brisé de voir celui qu’elle considérait comme un frère s’enfermer dans le mutisme et la rancœur après l’annonce du mariage d’Arianne.

Il but de tout son saoul, se délectant des gouttes de vin carmin tandis que la Lady se montrait plus prudente, picorant de ci de là les plats que les domestiques avaient apportés. Elle savait les dégâts que pouvait faire l’alcool et elle avait de nombreuses fois abusé de ses plaisirs et de ses vapeurs. Le dernier écart en date avait été lors d’un tournoi organisé à Lancehélion où, lors du buffet, elle s’était laissée allée à la boisson et s’était réveillée le lendemain matin l’esprit embrumé et aux côtés de Guyard Morrigen. Elle se souvenait nettement avoir porté les couleurs du chevalier, adversaire de Daemon la veille, dans le but de faire enrager son demi-frère. En revanche, elle ne se rappelait guère l’avoir invité dans son lit. Fort heureusement, elle prenait toujours grand soin de boire son thé de lune. Valena était tout en séduction et en regards en coin, mais ne retirait guère ses vêtements devant le premier venu. Plus que tout, elle voulait éviter de reproduire la situation dans laquelle l’avait mise son père. Fille aînée légitime certes, mais cadette d’un bâtard ambitieux. Elle ne désirait pas cela pour ses futurs enfants. Voilà pourquoi elle s’était refusée tant de fois à tant d’hommes. Voilà pourquoi elle s’était également refusée à Ulwyck malgré leurs jeux. Elle ne flancherait pas ce soir là non plus.

« Je te laisserai peut-être me voler un baiser, » sourit-elle en le regardant à travers le voile de ses longs cils sombres.

Elle rit en effet en les imaginant mariés. Il était aisé de deviner leurs cris de haine ou d’amour résonner à travers les couloirs d’albâtre de la Grâcedieu. Les rires de leurs enfants et le constant tumulte qui régnerait dans la forteresse. Un joyeux désordre peut-être plus chaotique encore que celui qu’elle avait créé en compagnie de Daemon. L’endroit aurait été intenable. Mais fougueux et vivant. Il aurait été dornien.

« Mon père était pleins de surprises… » souffla-t-elle. « Il t’estimait et t’aimait. Il voyait un grand potentiel en toi. Je vois un grand potentiel en toi. Mais je ne peux pas vraiment te réfuter. Nous aurions fini par mettre Dorne à genoux ! »

Elle s’amusait de l’idée. Comment aurait-elle pu garder un semblant de sérieux aux côtés d’Ulwyck ? D’ailleurs, comment leur couple aurait-il pu être considéré comme sérieux ? Ils avaient tous les deux deux tempéraments de feu et de flammes. Des étincelles et des incendies seraient nés de leurs échanges houleux. La Grâcedieu aurait été le théâtre des pires colères et des meilleures réconciliations. Quelle image auraient-ils eu dans la région ? Mais cela, elle ne le saurait probablement jamais.

Le jeune homme manqua de s’étrangla lorsqu’elle lui annonça le nom de son possible futur époux. Elle décida d’entrer dans son jeu et renversa sa main sur son front, l’autre sur le cœur et ferma les yeux, feignant un évanouissement.

« Je sais, quelle cruelle désillusion ! » sanglota-t-elle en grimaçant.

Mais derrière ses simagrées, elle savait qu’Ulwyck avait raison. Elle ne connaissait pas vraiment le jeune prince, mais les rumeurs sur son manque d’humour, sur sa rigueur et sur sa sévérité le précédaient. Cletus avait eu le temps de faire sa connaissance à Ferboys et lui avait contée quelques unes de leurs entrevues. Il était évident que Quentyn n’avait rien d’Ulwyck. Presque rien du dornien que s’imaginait les habitants au-delà des Montagnes Rouges. Ni sanguin, ni tempétueux, ni colérique, il ressemblait en tous points à son père, Doran Martell. Valena ne pouvait que se préparer à se mariage, mais sans appréhension cependant.

« Je ne suis plus une petite fille qui rêve du chevalier sombre et mystérieux qui l’enlèverait pour une vie d’aventures et de passion. Nous n’avons pas le luxe de laisser nos cœurs décider de nos unions. J’épouse un nom, pas une personnalité et encore moins un homme. »

Soucieuse, elle finit sa coupe de vin lorsque le jeune homme mentionna d’un rire sans humour la Princesse de Dorne. Elle voulut le réconforter, mais elle savait cela inutile. Ulwyck ne l’écouterait pas ou le prendrait mal. Il s’en remettrait seul. Elle lui faisait confiance pour cela. Valena le reconnaissait dans ses propos entiers lorsqu’il disait ne pas souhaiter se marier à une inconnue ou à une femme qu’il ne désirait pas. Enfin, existait-il une femme qu’il ne désirait pas ? Elle en douta un instant. Fut un temps elle aurait elle même réagit de la sorte. Ne l’avait-elle pas fait en hurlant au scandale lorsque son père l’avait fiancée avec un Jordayne ? Mais aujourd’hui, elle devait cesser de ne penser qu’à elle. Toute une maison reposait sur ses épaules. Une maison, une famille, des vassaux et des centaines de vies.

Ses derniers mots restèrent en suspens. La jeune femme ne les comprit d’ailleurs pas immédiatement. Il prit le temps de finir son verre et de laisser le silence tisser son mystère avant de reprendre. Elle resta de marbre, la coupe à mi chemin entre la table basse et ses lèvres. Elle ne pouvait pas en croire ses oreilles. La nouvelle la perçait comme une flèche en plein cœur. Comment pouvait-il partir ? Comment pouvait-il quitter Dorne pour le Nord ? Pourquoi partait-il ? Il y avait encore tant de choses à faire ! Tant de choses à dire !

« Alors tu m’abandonnes, toi aussi… » murmura-t-elle en vidant son verre d’une traite.

Peut-être finirait-elle ivre finalement. Valena connaissait sa région et ses familles. Elle avait des alliés. Certes. Mais ce dont elle avait le plus besoin étaient des amis. Des personnes sur qui elle pouvait compter. Avec lesquels elle pourrait parler librement. Or, elle les perdait tous un à un. Nymeria en exil grâce ou à cause de sa propre voix. Tyerne qui avait disparu dans le Bief depuis l’indépendance. Son père, lâchement assassiné. Sa mère qui n’était plus que l’ombre d’elle même. Daemon et Cletus qui partiraient bientôt pour Volantis. Et maintenant Ulwyck. Bientôt, elle serait seule à la Grâcedieu face à une horde de visages à la fois familiers et inconnus. Et elle aurait beau se tourner à droite et à gauche, il n’y aurait personne pour assurer ses arrières. Elle déglutit et fit tourner le liquide vermillon qui reposait au fond de son verre. Déjà, elle sentait les trois verres désorganiser légèrement ses pensées. D’ordinaire, l’alcool la faisait rire, sourire et danser. Aujourd’hui, il ne pouvait que la faire soupirer.

« Pourquoi ? » demanda-t-elle. « Qu’y a-t-il à voir de si important au Nord ? »

Puis elle secoua la tête et se reprit. Son humeur maussade passagère s’évapora en même temps que les volutes pâles des bâtonnets d’encens.

« Non, tu n’as pas à t’expliquer ! » s’exclama-t-elle. « Il n’y a plus personne pour te garder enchainé et crois-moi, je t’aurais accompagné si je l’avais pu ! »

Sa coupe fut à nouveau remplie et elle l’entrechoqua avec celle de son ami.

« Tu as oublié de trinquer à ton départ tout à l’heure ! Alors, à Ulwyck Uller et à ses prochaines folles aventures ! »
 

 

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Ce n'est qu'un au revoir

An 299, Lune 13, Semaine 4 à la Gracedieu



Valena Allyrion & Ulwyck Uller

Un baiser, il n'en fallait pas plus pour allumer une flamme dans le regard d'Ulwyck. Les femmes étaient un plaisir qui lui avait été souvent offert mais lorsqu'elles jouaient avec lui et se refusaient à lui, elles augmentaient parfois l'intérêt qu'il ressentait pour elles. Il est toujours plus difficile d'obtenir ce que l'on ne peut avoir mais la vie était un jeu et un défi pour Ulwyck Uller. Il appréciait relever ce genre de challenge. D'un air taquin, le Chevalier de Denfert répondit à la Allyrion avec entrain.

«Un seul baiser ? Tu sais comme moi qu'une fois que tes lèvres auront toucher les miennes, tu ne pourras pas te contenter d'un simple baiser. J'enflammerai tes lèvres puis ton corps et tu m'entraîneras dans ta combustion ha ha ha. A moi de choisir le moment opportun pour te ravir ce baiser.»

Il y avait des hommes qui était conscient d'être beau garçon et d'autres qui connaissaient leur talent de séducteur. Ulwyck lui était convaincu de posséder tous ces talents réunis en son seul être. Il l'écouta avec respect parler de son père mais ensuite il éclata de rire quand elle prétendit voir un potentiel en lui. Elle ignorait de quoi elle parlait à vrai dire ? Il était un homme à femme et un excellent combattant et il ne voyait pas en quoi cela pourrait aider la cause de la Allyrion. Vraiment pas !

«Un potentiel ? De quoi me parles tu là ? Ooooh mais ce n'est pas Dorne que je rêve de voir à genoux. Ooooh que non ! Ce serait plutôt toi, nue, et profitant de nos deux corps ha ha ha.»

Il continua à boire du vin ne pensant déjà plus à la question qu'il avait posé. Elle semblait partager en partie son avis sur le Prince Quentyn bien qu'elle se montrait consciente et résignée. Presque soumise à son destin qu'elle pensait tout tracé. Ulwyck n'aimait pas cette façon de voir les choses. Pour lui c'était à elle de se forger son propre destin et de prendre ce qu'elle désirait et de rejeter ce dont elle ne voulait pas.

«Ton futur époux est tout du moins un homme droit. Si droit que tu auras peut-être la chance de devenir toi même chevalier en retirant puis brandissant l'épée qui a dût se figer dans son fondement à sa naissance ha ha ha.» 

Elle semblait perturbée par l'annonce de son départ et semblait se demander ce qu'il pouvait bien aller faire au nord mais finalement d'après ses paroles, elle se ravisa. Elle ne désirait pas recevoir d'explication. L'idée qu'elle l'accompagne lui aurait bien plus même si cela ne semblait pas réalisable vu son nouveau statu de Lady régnante de la Gracedieu.

«Oh tu es la bienvenue. Je me sentirai sans doute moins seul. Même si tu me laisse le choix de garder le secret, je vais te donner les raisons de mon départ. Je n'ai pas envie de rester à Dorne pendant le mariage d'Arianne. Je sais ce dont je suis capable. Je préfère m'éloigner. Chaque dunes tout comme le soleil et la chaleur de notre région me la rappelle constamment. J'ai besoin de m'éloigner quelque temps auprès de ma famille qui a quitté Dorne pour suivre le Prince Oberyn. J'ai besoin de revoir Ellaria, Elia, Obella, Dorea et Loreza. J'ai besoin de passer un peu de temps avec elles et de savoir ma nièce et mes petites nièces en sécurité. » 

Le Uller fit remplir à nouveau sa coupe et but quelques gorgées. Les premiers prémices de l'ivresse se faisait sentir. Ce que c'était bon de se sentir vivant et en pleine forme, entouré par des personnes que l'on aimait ! Elle trinqua à son honneur et il fit de même.

«Et à toutes les jolies donzelles que je croiserais ! Je ne t'abandonne pas, Valena. Je reviendrai. Si tu as toujours une place pour moi à la Gracedieu. Je veux être là pour observer comment cela se passera avec ton futur époux. Peut-être pas pour ton mariage, cela dépendra de la date de mon retour mais pour la suite. Je ne raterai ce spectacle pour rien au monde.» 

Le jeune homme s'amusait bien. Sans doute un de ses meilleures moments depuis qu'il avait apprit l'annonce du mariage d'Arianne avec cette saleté de Bravoshi. Les Allyrions étaient comme sa famille. Cela leur faisait du bien de passer un peu de temps avec chacun d'entre eux même s'il s'attendait à ce le moment le plus triste serait celui avec la veuve de Lord Ryon à qui il ne révélerait pas son départ pour ne pas la chagriner plus que de raison. Il s'approcha de Valena et murmura quelques phrases, ses lèvres à quelques centimètres du visage de la jeune dame.

«J'aime quand le vin coule à flot et quand nous n'avons plus à penser à nos problèmes. Pour le temps d'une soirée libère toi Valena et oublie tout tes soucis. Oublie tes frères oublie ton chagrin, oublie ton rôle de seigneur, celui de la future fiancée. Sois juste la Valena que je connais. Je veux que cette soirée en l'honneur de mon départ puisse rester graver dans ta mémoire pour longtemps. Que tu ais ce moment à chérir jusqu'à mon retour !» 

Lorsqu'il eut terminé sa phrase, il frôla sa joue de ses lèvres avant de reprendre sa position initiale et de boire quelques gorgées de sa coupe tout en affichant un air détendu et amusé. Cela manquait peut-être de musiciens mais la soirée ne faisait que commencer.[/justify]

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Some saw the sun, some saw the smoke. Sometimes the wire must tense for the note. Caught in the fire, say oh, we’re about to explode. Carry your world, I’ll carry your world. Some far away, some search for gold, some dragon to slay. Heaven we hope is just up the road. Show me the way, Lord because I'm about to explode. Carry your world and all your hurt.
Ce n'est qu'un aurevoir



An 299, lune 13, Lancehélion.


Le goût à la fois âpre et sucré du vin dornien restait accroché à son palais. Valena claqua la langue pour marquer son appréciation et laisser ses saveurs d’agrumes et d’épices envahir sa bouche. Ses yeux semblaient déjà légèrement voilés alors qu’elle reposait son verre après son toast. Malgré le passage éphémère d’une aura maussade et malheureuse autour d’elle, elle s’était vite reprise. Il s’agissait là d’une des dernières soirées qu’Ulwyck avait choisi de passer dans sa région natale et elle n’avait ni le cœur ni l’envie de la lui gâcher. Elle ne voulait pas lui faire regretter son choix. Et les Sept seuls savaient lorsque leurs chemins se recroiseraient. À cette seule pensée, elle manqua de se rembrunir. L’ancien écuyer de feu son père avait toujours été présent à ses côtés, à la Grâcedieu. Il lui était d’ailleurs difficile d’imaginer la forteresse d’albâtre vide de sa présence et de sa voix. Oh, comme le château des Allyrion serait vide… Elle papillonna des cils, bien décidée à chasser l’humeur noire qui menaçait de la faire grimacer. La cruche trouva son chemin toute seule jusqu’à sa coupe vide et tels des fantômes attentifs, les domestiques allaient et venaient, les bras toujours plus chargés de victuailles et d’alcool.  

Les évocations graveleuses et celle du baiser d’Ulwyck arracha un sourire narquois à la nouvelle Lady. À défaut d’avoir eu ses premiers émois, la jeune femme n’était guère une émotive transie et délicate, elle avait connu ses premiers désirs en compagnie du jeune Uller, alors que celui-ci commençait juste à apprendre aux côtés de son père. Elle se rappelait nettement leurs jeux de séduction osés et leurs peaux de bronze s’effleurant, se touchant plus que de raison, avant qu’elle ne s’écarte, se rappelant de l’ombre de Daemon et de ce qu’il représentait pour son héritage incertain. Mais le jeune homme avait toujours été confiant. Il l’était encore. Croyait-il réellement qu’elle s’enflammerait plus lui ? Qu’il serait celui à faire le premier pas ? Elle en riait sous cape.

Et cette ironie ne put que s’amplifier lorsqu’il se moqua ouvertement de son futur époux. Le pauvre Martell n’avait définitivement pas trouvé grâce aux yeux du combattant. Elle fit mine de prendre la mouche et se composa un air outré et choqué.

« Tu ironises sur le dos de mon futur mari ! » se scandalisa-t-elle. « Un Martell par-dessus le marché ! N’as-tu pas honte ? »

Elle secoua la tête, ayant du mal à se séparer du petit rictus qui menaçant de poindre sur ses lèvres. Valena avait bien conscience qu’Ulwyck n’avait honte de rien.

« Mais plutôt que de brandir l’épée qui, selon toi, se trouve dans son fondement, j’aurais mieux fait d’utiliser celle qu’il garde bien cachée dans les plis de son pantalon. »

Le sous-entendu flotta un instant alors qu’elle faisait tourner le liquide rouge sang qui tapissait l’acier de sa coupe argentée.

Un soupir nostalgique filtra entre ses lèvres lorsqu’il lui propose de l’accompagner. Il fut un temps, un temps pas si reculé que cela, où elle aurait sauté sur l’occasion. Elle aurait laissé derrière elle père, mère et frères pour partir à l’aventure. Elle aurait découvert de nouveaux lieux, de nouvelles personnes avec l’un de ses meilleurs amis à ses côtés. Qu’aurait-elle pu demander de plus ? Une future Lady se devait d’en savoir plus sur le monde pour en savoir plus sur elle même et être une bonne gestionnaire et s’emplir de sagesse. Mais elle n’avait jamais eu le loisir de sortir de Dorne. Et elle n’était plus une « future Lady ». Aujourd’hui, elle ne ferait pas les mêmes erreurs que son père en délaissant les siens derrière lui en période de crise pour préférer d’illusoires liens avec le Nord. Mais il semblait bien qu’il n’y avait qu’elle pour se préoccuper de l’avenir des Allyrion. Entre sa mère qui vivait recluse et qu’elle n’osait plus visiter de peur de se retrouver face à son chagrin, ses frères en lesquels elle n’éprouvait plus aucune confiance et qui partaient pour Volantis alors qu’elle avait le plus besoin d’eux… Elle avait tôt fait de faire une croix sur ses rêves d’escapades et d’émerveillements. Elle retint un nouveau souffle. La voilà qui recommençait à broyer du noir.

Ulwyck expliqua tout de même les raisons de son départ précipité. Valena lui prêta une oreille attentive et acquiesça à chacun de ses propos. Oui, elle savait bien de quoi il était capable.

« Tu fais bien, » lui dit-elle en allant dans son sens. « Ce mariage finirait par se finir en bain de sang si tu restais pour y assister. Et ce ne sont guère les coutumes à Dorne… »

Une histoire lui avait été contée un jour, elle ne se souvenait plus par qui, mais elle se rappelait nettement avoir entendu qu’en Essos, chez les barbares Dothrakis, une union n’était réussie que si le nombre de trois morts durant les festivités était respecté. À Lancehélion, il y en aurait au moins deux, si l’ancien écuyer de son père décidait de montrer le bout de son nez : lui même et le futur époux d’Arianne.

« Pourras-tu faire passer mes amitiés à ta famille ? Oberyn et les siens comptaient parmi les proches des Allyrion. Si tu as des nouvelles de Tyerne… »

La jeune femme avec laquelle Valena était très proche avait disparu peu après la déclaration d’indépendance de la région. Leurs correspondances autrefois régulières et fournies s’étaient arrêtées subitement après qu’une des lettres de la Lady soit restée sans réponse et malgré les nombreuses relances qui suivirent. Les Sept seuls savaient où elle avait disparu, mais la fille de Ryon demeurait préoccupée. Elle n’était certainement pas à Dorne et il n’y avait qu’au Bief, là où Ulwyck se rendrait en premier lieu, où il pourrait probablement la débusquer.

Le ton repartit aux rires et la brune se laissa volontiers entrainé dans les brimades colorées et chatoyantes du Uller.

« Bien sûr que tu auras toujours ta place parmi nous ! » fit-elle en roulant des yeux. « Combien de fois devrais-je te le répéter ? As-tu besoin que je te rassure à ce sujet ? »

L’ironie dans sa voix était palpable.

« Et tu as intérêt à ne pas m’abandonner ! Mais les autres femmes de Westeros te paraitront bien fades après avoir gouté à tous les délices de Dorne. »

En particulier après Arianne, mais cela elle le garda pour elle. Elle ne voulait pas froisser l’égo et la fierté du jeune homme que l’alcool rendait déjà grandiloquent.

Elle gloussa lorsqu’il lui demandait de tout oublier. Facile à dire !

« Te voilà bien présomptueux à t’imaginer que ta simple présence effacera tous mes tracas. »

Mais c’était également pour cette arrogance et cet orgueil qu’elle l’aimait. Elle fit mince d’ignorer ses lèvres proches de son oreille et de sa joue lorsqu’il se rassit de l’autre côté de la table, bien sagement.

« Et te voilà bien timoré ! » s’amusa-t-elle.

Elle se redressa vivement, appuya ses paumes sur la table et bascula en avant. Sa bouche trouva celle d’Ulwyck en un battement de cils sans qu’il n’ait le temps de remuer le petit doigt. Il sentait le soleil, les épices et le vin. En le touchant ainsi, elle eut l’impression de redevenir cette adolescente fougueuse qui n’avait peur de rien et de personne. Ses lèvres s’étirèrent en un grand sourire moqueur avant qu’à son tour elle ne se réinstalle, comme si de rien n’était.

« Tu as raté ta chance de me ravir mon baiser, » le taquina-t-elle. « Comme d’habitude, je gagne. »
 

 

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An 299, Lune 13, Semaine 4 à la Gracedieu



Valena Allyrion & Ulwyck Uller

La honte n'était pas un sentiment qu'Ulwyck avait ressentit très souvent dans sa vie. Il était plutôt du genre à ce que son ego justifie même ses pires péchés. Il émit un rire amusé par les propos de Valena à propos des attributs virils de son possible futur époux. Elle sembla approuver son choix de partir même si comme de nombreuses autres personnes habitant la Gracedieu, elle devait être déçue de ne pas pouvoir jouir de la présence enchanteresse d'Ulwyck. Cependant, il y avait des fois des choses que l'on devait faire absolument. Il se sentait investi du besoin de s'éloigner. C'était ainsi et pas autrement.

«Je leur remettrais tes amitiés mais je doute pouvoir le faire pour Tyerne. J'ignore où elle se trouve et rien ne garanti que je la reverrais mais si c'est le cas, je n'y manquerai pas. Je pense que nos retrouvailles seront plus que réjouissantes. J'aimerai qu'elle rentre à Dorne, ne serait-ce que pour sa cousine. »

Même déçu, il songeait toujours au bonheur de sa princesse. C'était une pensée idiote mais on ne le changerait pas. Du moins pas aussi rapidement que pouvait le faire une girouette. Oh il savait que Dorne lui manquerait. C'était un fait indéniable et pas seulement pour ses femmes. Son ambiance, sa chaleur, ses dangers et ses plaisirs formaient un tout inégalable à travers le monde. De ceci, le Chevalier de Denfert était convaincu. C'était elle qui était présomptueuse, elle qui doutait des talents d'Ulwyck pour faire oublier les choses. Elle se pencha ensuite sur la table pour l'embrasser brièvement. Après le baiser, le jeune homme se lécha les lèvres pour ne pas perdre une miette du goût de celle de la Allyrion. Valena jouait avec le feu. Elle en avait fait trop ou pas assez et Ulwyck était du genre impulsif. Il y avait le noir et le blanc dans son âme mais rarement du gris. Le jeune homme l'écouta parler et se vanter de sa suprématie. Le jeune homme lui répondit du tac au tac.

«J'ai toute la soirée pour t'en voler d'autres. Tu as juste ouvert une porte. A savoir si j'ai laisser mon pied dans l’entrebâillement quand tu la refermeras ha ha ha. Tu as gagné le droit de m'en refaire un autre. Si ça ce n'est pas le plus belles des récompenses  ha ha ha !»

Il continua de rire et se releva tout en déposant sa coupe. Le jeune homme avait cette bravoure caractéristique dans son regard. Celle dont on se demandait souvent si elle naissait de l'idiotie ou de la folie. Dans le cas d'Ulwyck, cela pouvait être l'une comme l'autre. Dans son cas, le vieil adage dornien à propos de sa maison n'était pas erroné.

«Ce baiser m'a rappelé notre jeune temps. Celui ou nous jouions au chat et à la souris. Tu te souviens ? J'adorais ces petits jeux bien qu'ils n'aient jamais été aussi loin que je le désirais. Oh pourtant je t'aurai donné le meilleur de moi même soit en sûr. Je regrette vraiment de n'avoir jamais pût avoir ton pucelage ha ha ha. Haaa c'était le bon temps n'est ce pas ! Ton baiser a ravivé des souvenirs mais nous avons le temps d'en créer d'autres ha ha ha ! Oh et je me souviens de cette fois où nous étions en train de prendre les leçons du mestre et où il s'est absenté. Lorsqu'il est revenu il a faillit nous surprendre. Tu avais eu les mains forts baladeuses ce jour là mais je confesse que je fus le premier à commencer ha ha ha.» 

Tout en se remémorant ses souvenirs il avait ouvert sa chemise laissant voir son torse et son ventre. Il se pencha vers Valena comme pour l'invité à le toucher et détourner son intention quelques secondes pendant lesquelles il lui vola un baiser. Un instant bref mais sensuel dont seul le Uller avait le secret. Il resta à hauteur de Valena et lui tira ensuite la langue d'un air complice et de défi avant de reprendre la parole, le torse toujours offert. Ulwyck était peut être un fruit interdit pour la jeune Allyrion. Un fruit alléchant mais qui l'empoisonnerait peut-être si elle se laissait aller à y goûter. Pourtant, il fallait parfois savoir se laisser tenter et se soumettre à ses envies les plus profondes même si elles étaient enfuient dans une une jeunesse qui paraissait lointaine ! L'air de défi qu'il affichait était indéniable, tout comme l'un de ses sourcils levés.

«Si tu désires vraiment brandir une épée le jour de tes noces, tu devrais t'assurer que tu n'as pas perdu la main.» 

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An 299, lune 13, Lancehélion.


Savourant sa victoire, un sourire mutin sur les lèvres, Valena observa tranquillement Ulwyck. L’éphémère et fugace baiser avait effacé ses préoccupations à propos de Tyerne qu’elle avait soulevé comme pour se rajouter des inquiétudes. Si la Sand refusait de répondre à ses missives et qu’elle s’était évaporée dans la nature, elle devait avoir ses raisons. S’il lui était arrivée malheur, cela se serait su. Pas de nouvelle, bonne nouvelle, n’est ce pas ? Ce soir, elle préférait penser comme cela plutôt que d’imaginer le pire. La fille d’Oberyn était une grande fille et elle reviendrait à Dorne quand bon lui semblera. Enfin, cela après avoir fait les excuses publiques demandées par Doran Martell. Il y avait un temps pour tout et elles pourraient se raconter leurs mésaventures plus tard.

Elle fit également fi des paroles du jeune homme à propos d’Arianne. Si celle-ci semblait avoir chassé le Uller de sa vie amoureuse, broyant au passage un cœur étonnamment tendre, il ne semblait pas que l’inverse soit vérifiable. Il éprouvait une réelle affection pour la princesse, lui qui s’était toujours juré de ne se laisser passer la corde au cou par aucune femme. Mais l’ainée du Prince Doran était loin d’être « aucune femme ». Elle avait réussi à ensorceler Daemon qui rassessait toujours et encore cette folle passion adolescente et elle avait désormais hypnotisé son frère adoptif. À quel point cette faculté de séduction pouvait-elle être dangereuse ? Mais enfin, la Lady de la Grâcedieu ne pouvait pas lui en vouloir. Était-ce de sa faute s’ils n’étaient que des hommes naïfs se donnant de grands airs ? Elle éprouva une profonde compassion pour l’ancien écuyer de son père, un cœur brisé n’étant jamais aisé à réparer, mais elle ne pouvait pas le plaindre. Il s’était laissé entraîné dans une fougue incontrôlable, à ses risques et périls. D’ailleurs, elle était persuadée qu’il ne regrettait rien de cette aventure éphémère.

Un petit rire sonore s’échappa de sa gorge lorsqu’il mentionna le fait de lui voler d’autres baisers. Si cela se passait comme pour le premier… Et d’ailleurs, étaient-ils des enfants à se piquer de chastes baisers sur les joues, à l’ombre des arbres les protégeant des regards paternels ? Valena savait que c’était le vin, qui décidemment s’écoulait si bien dans sa bouche ce soir, qui parlait pour elle. Mais il était amusant, pour une fois depuis bien longtemps, de se laisser entraîner par ces adieux à la fois grisants et nostalgiques.

« Allons allons, ce n’est pas une porte que tu souhaiteras me voir ouvrir ! » persifla-t-elle en appuyant ses paumes contre ses cuisses.

Depuis toujours, la jeune femme savait jouer avec le feu. Les flammes passaient entre ses doigts, courraient le long de sa peau mate sans jamais toutefois la brûler. Et lorsqu’elle se laissait atteindre, c’est qu’elle le voulait bien, même inconsciemment.

« Et je n’ai pas besoin de ton autorisation. Tu es sous mon toit. Mon toit, mes règles. Peut-être même est-ce plutôt moi qui devrait te donner des ordres. »

Le regard de défi du jeune homme lui plaisait. Cela avait toujours été le cas. Elle sourit vaguement à l’évocation d’un souvenir lointain qui lui semblait appartenir à une autre vie. Cette pièce suffocante où elle s’était trouvée seule en tête à tête avec Ulwyck, ce livre si ennuyant et ennuyeux entre eux deux comme seul rempart. À cette époque là, elle était déjà une femme après avoir partagé la couche de… de qui d’ailleurs ? Avait-elle déjà su son nom ? Elle se rappelait simplement de cette troupe de théâtre itinérante ayant fait une halte à la Grâcedieu. De ce danseur ensorcelant avec qui elle avait tournoyé au son des koras et des flûtes. Quelle âge avait-elle alors ? Quatorze ? Quinze ans ? En tout cas, ses préoccupations quant au fait d’enfanter un bâtard étaient bien loin. Et elle ne se méfiait pas encore de Daemon dans ce temps là.

« Bien sûr que je me souviens, » sourit-elle après avoir rit. « Je crois que je me souviendrai toujours du visage de mestre Harrian quand il nous découvrit ! Peut-être même était-ce cela le plus drôle. »

Elle l’observa tranquillement se devêtir à travers ces cils, l’air de rien, en sirotant son spiritueux. Valena n’avait jamais été insensible, loin de là, mais conservait une retenue tout personnelle en la matière. Et ce n’était par quelques muscles bien dessinés et une peau tannée qui allait lui faire tourner la tête, elle n’avait plus seize ans. D’ailleurs, en ce qui concernait le fait de lui tourner la tête, le vin s’en chargeait très bien tout seul. Elle leva un sourcil, le toisant toujours et se laissa voler un baiser avant de lui répondre par un roulement d’yeux.

« Perdu la main ? L’ai-je un jour eue ? » lui demanda-t-elle avec malice. « Que sais-tu donc de mes capacités à satisfaire un homme ? Tu n’y as jamais goûté, me semble-t-il. »

Féline, elle se redressa avant de s’approcher de lui, marchant sur la table au passage. Elle laissa glisser ses mains le long de sa nuque, le long de son dos avant de se baisser de manière à ce que ses lèvres effleurent son oreille. Un instant, elle s’imaginait toutes les paumes qui avaient touché comme elle le faisait le corps du Uller. À quel point était-il habitué aux caresses et aux égards ?

« Te voilà bien timoré, » répéta-t-elle tout bas. « Est-ce donc tout ce que tu es capable de faire ? Des baisers timides et une vue prenante sur ton torse ? »

Elle se moquait gentiment. Un gloussement étira ses lèvres alors que ses mains atteignaient le creux de ses reins, appréciatrices de la musculature harmonieuse de son corps et de cette chaleur toute particulière qu’il dégageait. L’odeur de vin et d’épices était plus forte désormais qu’elle se trouvait collée à lui, laissant ses formes épouser doucement les siennes.

« Que penses-tu que dirait mestre Harrian aujourd’hui s’il nous trouvait ainsi ? »

Finalement, peut-être aurait-elle le temps de regretter plus tard ses erreurs.
 

 

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Ce n'est qu'un au revoir

An 299, Lune 13, Semaine 4 à la Gracedieu



Valena Allyrion & Ulwyck Uller

Valena avait raison. Ce n'était pas une porte qu'il souhaitait ouvrir bien que l'image en soit était amusante. Vu le manque de réussite dans l'ouvrage, Ulwyck pouvait bien user de cette métaphore pour la comparer aux portes d'un château réputé imprenables. Il prit comme un signe de défi lorsqu'elle lui rappela qui était la maîtresse des lieux, il n'en fallu pas plus à Ulwyck pour lui répondre, comme le jeune chien fou qu'il avait toujours été. Il n'apprenait pas forcément de ses erreurs et l'impulsivité n'arrangeait pas ses réactions brutes et parfois un tantinet imprévisibles mais il était à présent impossible de le changer.

«Personne ne donne vraiment d'ordre à Ulwyck Uller. Depuis toutes ces années, tu devrais pourtant l'avoir compris, Valena.»

Le souvenir du vieux mestre sembla lui rappeler de bons souvenirs et il émit un rire amusé lorsqu'elle lui fit remarquer qu'il ne connaissait ses riens de ses prouesses dans les affaires intimes. C'était tout à fait exact mais l’orgueil empêcha sans doute Ulwyck de le reconnaître. De toute façon, il se fichait d'avoir raison ou non mais ce qui l'intéressait c'était de pouvoir approfondir ses connaissances pour pouvoir poser un jugement sur ses capacités. Il n'eut pas le loisir de lui répondre car la Allyrion s'était levée pour se presser contre lui et poser ses mains sur son corps. Le Uller ne se fit pas prier pour poser une main au creux de ses hanches pendant que l'autre restait libre prête à agir. Elle lui murmura ensuite quelques mots à l'oreille et ses paroles résonnèrent en lui. A nouveau, elle le mettait au défi, le provoquait pour qu'il se jette sur elle et l'emmène dans un tourbillon de passion Ullerienne. Il fallait prendre garde. La passion d'Ulwyck pouvait brûler comme le feu du dragon ou le grégeois.

«Tu as raison, je n'en sais rien mais il me tarde de le découvrir. Quant à notre bon vieux mestre, tu l'as dis il y a quelques instants : tu es la dame  des lieux. Il n'aura rien à dire et aura la tête remplie de souvenirs pour se réchauffer lors des nuits froides ha ha ha.»

Sa main libre vint faire descendre la robe sombre de la dame en dessous de ses épaules pour s'offrir une vision plus découverte de son corps puis le Uller embrassa Valena de façon langoureuse. Ses lèvres se mêlant au sienne pendant que sa langue cherchait à combattre celle de sa partenaire dans une étreinte ravageuse. C'était difficile, voir presque impossible de retenir cette envie et encore moins lorsque la Allyrion vous y invitait. Ses mains se firent baladeuses, inspectant les formes proposées par la jeune dame. Cela faisait des années que ces deux là se tournaient autour sans jamais, au grand dam d'Ulwyck, passer le pas. En cette soirée, cela semblait être différent. Faisant reculer de quelque pas la jeune femme par son impétuosité, le jeune homme la poussa en direction des coussins. Ni une, ni deux, le Chevalier de Denfert se glissa entre les jambes de la dame de la Gracedieu et se tint au dessus d'elle, cherchant à nouveau ses lèvres, se grisant de leur proximité, de sa chaleur, de son odeur, de celles des épices et du vin combinés, créant une flagrance prompte à la lubricité et la luxure. Ses mains se firent alors baladeuse pour tenter de déshabiller la jeune femme pendant que ses lèvres s'approchaient de l'oreille droite de Valena pour y murmurer quelques paroles, lui offrant son corps à parcourir.

«Tu n'es pas prête d'oublier cette soirée Valena. Ce soir nous nous disons au revoir à notre façon, à la façon de Dorne !» 

© DRACARYS
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Some saw the sun, some saw the smoke. Sometimes the wire must tense for the note. Caught in the fire, say oh, we’re about to explode. Carry your world, I’ll carry your world. Some far away, some search for gold, some dragon to slay. Heaven we hope is just up the road. Show me the way, Lord because I'm about to explode. Carry your world and all your hurt.
Ce n'est qu'un aurevoir



An 299, lune 13, Lancehélion.


Il n’y avait pas que le vin qui lui faisait tourner la tête. La chaleur également n’était pas à négliger. Mais cela n’avait rien à voir avec l’air ambiant et lourd de la nuit. Ce feu tout particulier qui la brûlait de l’intérieur et qui enflammait sa peau de bronze, elle ne l’avait pas ressenti depuis bien longtemps. Depuis quand n’avait-elle pas touché un homme ? Depuis combien de temps n’avait-elle pas senti le contact charnel entre deux corps ? Depuis combien de temps s’était-elle refusé à l’abandon entre des bras étrangers ? Valena ne s’en rappelait plus. Et c’était bien cela qui l’inquiétait. Rigoureuse et sévère depuis ces dernières lunes, la jeune femme en avait presque oubliée sa nature dornienne instinctive, cette fougue et cette impulsivité qui, auparavant, la caractérisait si bien. Le temps d’une nuit, ne pouvait-elle pas renouer avec le fantôme d’un passé qui la hantait encore ?

Un sourire moqueur et mutin ne quittait plus ses lèvres pleines et charnues depuis les paroles du Uller. Il n’avait pas tort. Personne ne lui donnait d’ordre. Certes. La réalité était que l’on n’avait même pas besoin de prononcer une injonction à son égard pour qu’il s’exécute. Aurait-elle exigé qu’il se plie à sa volonté et il se serrait rebiffé, même si cela avait été son désir le plus profond. Son refus de l’autorité était plus une faiblesse, une ouverture à la manipulation qu’une force dont il pouvait se vanter. Après toutes ces années, la Lady avait appris à la connaître, peut-être bien mieux que ce dont il se doutait. Elle n’avait rien eu à faire si ce n’était le défier un peu et se montrer avenante. Il avait obéi tout seul. Il ne s’agissait que de faire preuve de subtilité et de demi-mots pour que le tour soit joué. Mais ces pensées restèrent secrètes. La jeune femme ne pouvait se permettre de perdre ces rouages car il était certain qu’une fois la supercherie révélée, l’illusion prendrait fin.

Elle s’éveillait comme d’un long sommeil ou d’une longue transe lorsqu’Ulwyck répondit à son étreinte. Il glissa sa main entre les voiles sombres et opaques de sa robe et y effleura légèrement la peau du bas de son dos ainsi découverte, l’invita à réduire un peu plus l’espace insupportable entre eux. Il finit par venir s’aventurer dans le creux de ses reins, ce qui lui arracha un petit soupir d’impatience. Un rire sonna dans sa gorge à sa réponse sur le pauvre mestre Harrian. La Allyrion n’avait aucun mal à imaginer le visage qu’aurait l’homme en découvrant le manège qui se jouait là.

Le baiser entamé par le jeune homme fut approfondi par Valena qui pressa ses paumes contre sa nuque, avide de sensations. Leurs corps ne se découvraient pas ni ne se frôlaient pour la première fois. En revanche, enfin, ils s’attachaient. Elle lui laissa mener la danse, si cela lui chantait. Pour l’instant. Audacieuse et entrainée par le rythme que prenait leur échange, elle s’autorisais à laisser glisser sa langue sur sa lèvre inférieure. Son corps se cambra imperceptiblement pour rapprocher son bassin de celui du Uller.

Sans qu’elle ne s’en rende vraiment compte, totalement abandonnée à l’action, elle sentit le velours et le satin frais des coussins contre ses épaules alors qu’Ulwyck laissait gambader ses mains, désireux de connaître des formes qu’il n’avait pu que jusque là observer de loin. Sa main droite caressa sa joue rendue piquante par une légère barbe. Leurs prunelles restaient hypnotisées, leurs respirations s’entremêlant dans un ballet suffocant et aérien. Dans la nuit sombre simplement éclairée par une lune timide et les flammes fragiles des bougies, la Lady de la Grâcedieu distinguait nettement ses prunelles noires luire sous le voile translucide du désir. Elle aimait la façon qu’il avait de la regarder. Pour lui, elle n’était pas que la Lady de la Grâcedieu. Elle n’était pas que la tête des Allyrion. Cet instant de liberté éphémère qu’il lui offrait, elle en était reconnaissante, sans pourtant en être redevable.
Elle s’attela ensuite à dégager son torse, sans lui demander son avis. Il était clair qu’elle avait envie de reprendre les rennes, jetant leurs précédents baisers chastes aux oubliettes. Mais malheureusement, le chevalier dornien semblait avoir trouvé sa place au-dessus d’elle sans qu’elle puisse réellement y dire quoique ce soit sur l’instant. Il était beaucoup plus fort qu’elle et la jeune lady ne souhaitait pas que cette lutte des corps eh bien… Devienne réellement une lutte des corps.
D’une main experte, elle l’aida à dénouer en un clin d’œil les voiles qui recouvraient sa poitrine.

« Je te retourne le compliment ; tu n’es pas près d’oublier ta soirée également Ulwyck, » lui dit-elle dans un souffle qui s’apparentait plus au murmure. « Considérons que je t’offre mon cadeau d’adieu ! »

Son corps bouillonnait, incapable de se contenir, trop longtemps bridé par les conventions et les devoirs. Son pantalon et ses jupes demeuraient en obstacle, mais l’ainée des Allyrion s’en servit alors pour augmenter sa frustration alors que lentement, elle laissait onduler le bas de mon corps contre lui. Ses mains découvraient ce nouveau corps inconnu, s’attardant sur chaque centimètre de peau et chaque cicatrice en y laissant délicatement papillonner ses doigts. Combien en avait fait autant ? Combien de femmes pouvaient clamer ce corps comme étant le leur ? Cette pensée l’amusa.
Il n’y avait pas besoin de mots ou de paroles pour lui indiquer que lui aussi, pouvait s’aventurer. Jusqu’où pouvait-il aller ? Aller avant de craquer ? Tout n’était qu’un jeu, après tout. Et tout son intérêt disparaissait si l’on décidait de franchir les étapes sans y accorder un minimum d’intérêt et en oubliant les règles. Et depuis quelques temps, l’unique fille de la Grâcedieu prenait un malin plaisir à respecter chacune des étapes que lui incombait son rang.

« Montres moi que tu t’as pas perdu la main, » grinça-t-elle. « À moins que tu ne l’ai jamais eue ? »

La provocation était volontaire. Valena avait bien conscience de jouer avec le feu, mais elle était habituée à cela. Et jusqu’alors, rien de l’avait jamais brulée.  
 

 

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