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Le loup blanc et l'ourse, deux créatures qu'on s'attendrait pas à voir au fin fond des champs de fleur. ft. Jorelle Mormont

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Le loup blanc et l'ourse, deux créatures qu'on s'attendrait pas à voir au fin fond des champs de fleur.
Je crois qu'on s'est perdu.

Pour une nouvelle... C'était une nouvelle. Cela lui était tombé dessus, tout à coup. Une nouvelle à laquelle il ne s'était jamais attendu, quand bien même il en avait toujours rêvé. Au plus profond de lui, Jon avait toujours rêvé de ce moment, se demandant comment il arriverait, quand il arriverait, s'il saurait se montrer digne. La tête haute, Jon avait quitté la salle où il avait rencontré la reine Rhaenys Hightower. Il n'en croyait toujours pas ses yeux ni ses oreilles, alors qu'il tenait en ses mains le papier. Le papier.

Il n'était plus Jon le bâtard. Il n'était plus le bâtard du Nord, le bâtard des Stark, l'erreur, il n'était plus le fruit de l'adultère, une vulgaire erreur d'Eddard Stark - et ça encore, si les autres savaient. Non. Il était Jon Stark, désormais. La nouvelle l'étourdissait presque. Il fallait qu'il s'y fasse et qu'il se remette d'aplomb pour sa prochaine visite ; Dorne. Il fallait qu'il se fasse à l'idée. Et il adorait cela évidemment, il adorait ce nouveau nom. Il ne sentait simplement pas qu'il l'avait mérité. Alors que si, il le méritait, après tant d'efforts et une vie de mépris. Jon regardait à sa gauche puis à sa droite, Lyarra était repartie dans la ville, il lui avait demandé de profiter, ce n'était pas tous les jours qu'on allait à Villevieille et Jon savait qu'elle rêvait de voir la Citadelle. Ses gardes, eux aussi profitaient, un jour ils pourraient dire à leur femmes et enfants qu'ils avaient survécus à la bataille du Val contre l'usurpateur Targaryen, qu'ils avaient survécus à la pluie et qu'ils avaient survécus aux prairies Biefoise, qu'ils avaient vu la citadelle, qu'ils avaient vus Westeros tout entier. Ils avaient traversés toutes les régions - sauf les Îles de Fer mais, eh, qui voulait visiter ça ? - ils avaient visités le Bief, ils ne leur manquaient que les Terres de la Couronne pour parfaire cela. Cela aura été dur, fatiguant, déprimant parfois mais ils l'avaient fait. C'est ce qu'ils se disaient déjà pour se réconforter.

Jon regardait les lieux sans vraiment savoir où aller, il décidait de partir vers sa gauche, par là où il était venu.

Dans ses pensées, Jon ne remarquait pas tout de suite la femme à la chevelure brune à quelque mètres de lui. Jusqu'à passer à ses côtés et se retourner pour saluer de la tête, comme il le faisait avec les servants et servantes. Il mit quelque secondes à remarquer de qui il s'agissait vraiment, le temps de saluer, continuer sa route puis se stopper. Ce visage, il le connaissait, non ? Il se retournait à nouveau et eut du mal à croire ce qu'il voyait, ou plutôt, qui il voyait.

« ... Jorelle Mormont ?! »

Comment deux nordiens pouvaient se retrouver tout deux dans le Bief, à Villevieille, au même moment ? Le destin, sans nul doute. Cela faisait des lunes qu'ils ne s'étaient pas vu et il ne la pensait pas en ces lieux. Peu dégourdi, il ne savait pas vraiment quoi faire. La prendre dans ses bras ? Cela lui faisait tellement plaisir de la voir ! Un visage familier, une Mormont ! Il aurait été plus expressif qu'il n'aurait pas hésité à la prendre dans ses bras. Mais Jon restait sur place.

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Le loup blanc et l'ourse, deux créatures qu'on s'attendrait pas à voir au fin fond des champs de fleur.
Je crois qu'on s'est perdu.

Les peurs ne se commandent pas, elle arrive d'un coup et paralyse sa proie sur place, tel un poison qui s'infiltre dans vos veines pour atteindre votre cœur. Depuis ma plus tendre enfance - tendre est un doux euphémisme - j'ai toujours voulu ressembler à ma mère. Être aussi forte que la grande Maege Mormont et surtout, à n'importe quel prix. J'ai passé tellement de temps à m'entraîner, qu'il pleuve ou qu'il neige, j'étais dehors, épée en main. Je ne revenais à la maison que le soir venu, les genoux en sang, les muscles fatigués, des bleus à ne plus n'en compter. Je voulais qu'elle soit fière de moi, mais j'ai très vite abandonné cette idée. Arracher un sourire à la mère Mormont est aussi dur qu'aimer un fer-né. J'ai donc préféré profiter de mon enfance tant que je le pouvais et laisser à demain le désir d'être la fierté de maman ours. Mais voilà, nous sommes au lendemain et j'avais plus l'impression de la décevoir qu'autre chose. J'étais si différente de mes autres sœurs, moins attentive à ses ordres, si têtue, si curieuse, si tellement de choses qui provoquaient tellement de dispute. En outre de tout cela, j'ai pris la décision de partir dans le sud, d'être la dame de compagnie d'une enfant targaryen, ce n'était sûrement pas ce qu'elle espérait pour moi. Et aujourd'hui, alors que la guerre m'est épargnée, je suis incapable de ne pas avoir des cauchemars. Jamais je ne serais aussi forte que Maege, je resterais cette petite fille têtue qui est parti dans le sud pour suivre une targaryenne, pas de quoi être fière de moi. Je suis une Mormont médiocre, même pas capable de faire correctement une guerre. J'ai été blessé et en plus de tout cela, je revivais des scènes de cette satané guerre. Pas de quoi faire une héroïne. Je pensais tellement être prête pour tout ça, mais je ne l'étais pas apparemment. Jamais je ne serais aussi forte que ma mère, cela ne serait qu'un rêve intouchable et invivable.

Je ne pouvais oublier ma honte, chaque matin, je me réveillais en sueur et chaque matin, je voyais cette cicatrice béante. Mon flanc sera à jamais marqué par cette guerre victorieuse. Bien évidemment, cette marque prouvait mon statut, j'étais une guerrière, mais tout de même, cela voulait aussi dire que j'ai été blessé au combat. Oui, mon ego en avait pris un coup et je n'ai même pas pu tuer cet avorton mal fagoté. Et puis même, je n'aime pas autant les vêtements que les autres dames, je suis loin d'être un modèle de féminité, mais mince, mon corps était quand même parfait. J'allais devoir m'y habituer à cette cicatrice. C'était tout de même une assez jolie balafre, j'ai eu une très bonne couturière. Je posai ma main sur mon flanc et soupirai devant le reflet de mon miroir. Je devais m'y faire, je n'avais pas le choix.

La vie d'une dame était si... Ennuyante et si répétitive. Elle fait chaque jour les mêmes choses et elle ne donne jamais l'impression d'avoir passé sa vie à ne rien faire du tout. Comment peut-elle se contenter de cette vie ? Lire, coudre, jacasser, coudre, se promener à l'ombre, jacasser, recommencer à coudre, grignoter des gâteaux et j'en passe. Les occupations du Bief sont tellement différentes des miennes, tellement... Il m'arrive trop souvent de m'ennuyer, mais je tente désespérément de trouver des parades à cet ennui. J'ai même songé à aller dans la ville basse, apprendre aux enfants à lire ou alors leurs parler des anciens dieux. Les convertir à ma religion ne leur ferait que du bien. Diverses coutumes et religions parsèment les terres de Westeros et d'Essos. Tandis que certaines ne poussent qu'à la paix, d'autres veulent s'agrandir, avoir plus de disciples pour obtenir davantage de pouvoir. Dans le nord, personne n'est forcé de croire au pouvoir des arbres sanglants, il n'y a ni palais, ni objet de culte et encore moins de statuts gigantesques. Les lieux de vénération sont si onéreux que cela n'en devient ridicule. Combien de famille aurait pu manger si Baelor les avait choisis ? Non, à la place de sauver tout un peuple de la famine, il a préféré construire un château inhabitable. L'île aux ours est peut-être pauvre, mais nous sommes tous solidaire, c'est ce qui fait la beauté de notre famille et de notre peuple.

Cette journée fut donc, comme tous les autres, semblables à une autre. Parfois, je ressemblais à un ours en cage, je tournais en rond et grognais. Je n'étais déjà pas très apprécié, mais quand j'étais dans cet état, j'étais réellement détesté. C'était un de ses mauvais jours, où je voulais courir partout, hurler dans tous les coins et surtout, me défouler en frappant Aegor. Cette salle fouine, maudite petite fouine ! Au lieu de fracasser le crâne de la fouine blonde avec un énorme caillou, j'étais partir me promener, comme toute action d'une vraie dame. J'aurais bien voulu faire demi-tour, continuer à marcher dans les allées fleuries, mais je devais bien rentrer. Après tout, la délégation du nord était présente. Et c'est là où toute ma journée prit une toute autre tournure. La délégation du nord avait amené avec elle un visage familier, Jon Snow. Il prononça mon nom, béa devant sa découverte tandis que moi, mon visage s'illuminait. Je ne peux décrire le sentiment qui me traverse à ce moment même, j'étais tellement heureuse de voir un visage amical, un ami, un nordien, tout simplement de le voir lui. Sans réellement pouvoir me contenir, je me mis à trottiné vers lui, pour arriver brutalement autour de son coup. J'étais vraiment heureuse. Je lui embrassai la joue, plusieurs fois, avant de retrouver la terre ferme. C'est à ce moment, lorsque j’époussetai le bas de ma robe, que je me rendis compte de mon geste. Venais-je réellement de lui sauter au coup ? Lui ? Le fils de Ned Stark ?

- Pardonne mon enthousiasme, je suis juste très heureuse de voir un visage amical.

Confuse était le terme adéquat, mais qu'avais-je réellement à me reprocher ? J'étais une Mormont, pas une dame si propre sur elle qu'elle ne sourit à personne. Et puis, le bonheur se montre et se partage, n'est-ce pas ? Toutefois, en faisant cela, je venais de briser ma réputation de gros dur. Jon devrait être tout aussi surpris que moi, surtout en me voyant habillé de la sorte. Dans le nord, je ressemblais à une Mormont, portant un pantalon, toujours la même coiffure et là, j'étais tout mon opposé. Je ressemblais à ces dames propres sur elle.

- Combien de temps restes-tu à Villevieille ? Et comment cela se fait-il que tu sois dans la délégation ?

Au-delà de ma grande délicatesse naturel, j'étais aussi très bavarde, surtout lorsque j'étais à ce point excité. J'étais comme une enfant qui venait pour la première fois de décocher une flèche. Je ne voulais pas attendre, je voulais savoir, je trépignais d'impatience. C'était ça mon plaisir, tout savoir, tout savoir ici et maintenant.

- Tu as tellement de choses à me raconter et j'ai tellement de choses à rattraper.

Je ne lui donnais pas le choix, il devait tout me dire, les moindres détails. Je me rapprocha une nouvelle fois de lui pour lui prendre le bras. Dans le nord je l'aurais tiré brusquement du bout des doigts, mais ici, je devais garder une certaine image, surtout en public, alors je fis ce qu'une véritable dame aurait fait. Je tenta de poser ma main délicatement sur son bras et l'emmena un peu plus loin, vers le banc.

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Le loup blanc et l'ourse, deux créatures qu'on s'attendrait pas à voir au fin fond des champs de fleur.
Je crois qu'on s'est perdu.

Jon n'appréciait pas vraiment les lieux, il était habitué à l'austérité du Nord, sa froideur mais surtout ses gens plus vrais que nature, des gens qui avaient le coeur sur la main, des gens qui n'auraient pas eu peur de te dire droit dans les yeux que t'étais un petit merdeux. Ici tout semblait différent, les gens étaient maniérés et Jon avait l'impression d'être dans un magasin de porcelaine, prêt à tout casser au moindre faux pas. Il s'y serait sans doute vite fais si ses propres hommes n'étaient pas à surveiller parce qu'eux aussi perdus. Ils avaient l'air de sauvages en ces lieux, sensation des plus désagréables. Il connaissait les mots à employer, il connaissait les règles de la bienséance mais ici plus que partout ailleurs, il devait faire attention à ses mots et actions. C'était plutôt inconfortable, il fallait le dire comme c'était. Inconfortable.

Autant dire que voir Jorelle Mormont en sortant d'une rencontre avec la reine avait de quoi le rassurer, en revanche l'élan d'affection qui suivait le prenait un peu au dépourvu, lui-même n'aurait pas eu le courage de le faire ; était-ce une façon de faire au Bief, dont il n'aurait pas entendu parler ? Toujours est-il qu'il l'avait serré contre lui avec ferveur, ravi de la voir ici quand il s'était fait à l'idée de ne voir aucun visage familier et de passer pour le sauvageon du village. Qu'elle ose embrasser ses joues de la sorte en revanche le fit rougir, le jeune Jon Snow n'était jamais bien loin finalement. Cela lui rappelait les élans affectifs de Lyarra et cela l'embarrassait quelque peu mais il ne s'en formalisait pas. Sans doute elle aussi avait passé trop de temps ici et avait fini par craquer... ?

« Les visages ici sont-ils si peu agréable ? »

Qu'elle en vienne à lui sauter ainsi de la sorte lui faisait juste penser que personne, ou du moins, aucun nordien ne pouvait s'habituer aux lieux.

Jon regardait les vêtements de Jorelle, sa coiffure, la pauvre jeune femme semblait peu à l'aise dans ces broderies. Oh, il avait beau être du Nord il savait comment les femmes devaient s'habiller, mais venant des Mormont c'était toujours très étrange, comme imaginer Maege dans une robe en dentelle - de quoi le perturber à vie.

Jon ne savait pas quoi répondre à ses questions et il regardait juste autour de lui. Pourquoi était-il là ? Une bonne question, mais question à laquelle il ne pouvait pas répondre avec franchise et honnêteté. Jorelle serait-elle la seconde personne à apprendre ce qu'était devenu Jon ? Jon peinait encore à le croire. Il fallait choisir ses mots, il n'était pas juste venu voir une demi-soeur...

« Je... Je suis venu voir la reine... et euhm... »

Il peinait toujours à croire qu'il ne serait plus Jon Snow. Qu'il ne serait plus le bâtard.

« Ce n'est pas important. Et toi alors, qu'as-tu à raconter ? C'est donc ici que tu vis désormais ? Tu as abandonné le Nord pour... Ca ? »

Il se voulait léger mais sa franchise avait repris le dessus. Il riait un peu en regardant les alentours alors qu'elle les emmenait dans une marche là où il ne savait aller. Jon regardait tout autour de lui, c'était beau, propre, tout sentait bon, tout était clair, lumineux, il ne pouvait pas dire l'inverse. Tout était trop beau, justement. Cela semblait sortir d'un rêve, cela ressemblait plus à un décor qu'à de réelles bâtisses. Il n'avait jamais rien connu de pareil que ces lieux et il était déstabilisé.

« La robe te sied à merveille... »

Etait-ce cela qu'on devait dire à une femme ? Parce que sorti de ses lèvres à une Mormont, Jon ne pouvait finalement que rire. Une robe. A une Mormont. Hormis Dacey, qui prenait réellement cette peine ? Oui, il riait. Un peu d'euphorie, il craquait peut-être un peu lui aussi après tout ce qu'il avait vu et vécu ces derniers temps. Il fallait bien commencer à ouvrir les yeux à un moment ou un autre. Jon passait sa main libre sur son visage, se frottait les yeux. Il était épuisé, il riait, et surtout ; il ne savait même pas où il allait. Déstabilisant, c'était le mot.

« Drôle de retrouvailles, non ? La dernière fois que l'on s'est vu, nous allions au Mur, pensant qu'on pouvait refaire le monde. On était juste deux amis, deux compagnons de route, deux guerriers. Et voilà maintenant que Jorelle Mormont porte une robe et se coiffe comme une véritable Lady. Que se passe-t-il, Jorelle ? Tout va bien ? »

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Le loup blanc et l'ourse, deux créatures qu'on s'attendrait pas à voir au fin fond des champs de fleur.
Je crois qu'on s'est perdu.

Ces derniers temps, je me réveillais avec l'étrange sensation que les choses avaient changée. Je ne pouvais pas dire pourquoi, ni comment, mais la plupart des certitudes que j'avais me semblaient différentes, altérées, comme si le monde avait évolué sans que personne ne le remarque. Ce qui était absurde, Westeros était toujours le même continent, malgré les traces laissées par les guerres passées. Non, c’était moi qui avais changé, moi qui commençais peu à peu à voir les chose différemment. D'une telle manière que le monde me semblait dorénavant plus grand, mais au-delà de sa superficie, il me paraissait encore plus dangereux. À la fin des combats, lorsque je m'étais réveillé sur ce lit, ensanglanté, toutes mes illusions avaient disparu, éclaté en mille morceaux et c'est avec effroi que je m'étais rendu compte que jamais je ne pourrais revenir en arrière. Je connaissais la cruauté des hommes, j'étais moi aussi cruelle à bien des égards, mais jamais je n'avais été l'envahisseur. Cette guerre n'était pas de mon fait, et même si cela me coûtait de le penser, je n'y avais pas ma place. J'étais une nordienne engloutit par des bieffois. Bien que nous soyons victorieux, je ressentais de la culpabilité et cette victoire avait encore aujourd'hui un goût amer. J'avais changé de rôle, j'étais un envahisseur, à l'image des Fer-nés, j'étais comme eux. La maison Tyrell avait souffert d'une manière impensable, certes, ils ont choisi le mauvais camp, ils ont choisi Viserys plutôt que de rester fidèle à leur roi, mais avait-il mérité le sort qui ont été le leur ? Je connaissais les attaques fréquentes et frénétiques des Fer-nés, mais cela ne m'avait pas empêché d'aider à voler leurs foyer. Je m'étais mêler d'affaire qui ne me concernait pas, mais je voulais aider une amie et au-delà ma loyauté envers elle, j'étais aveuglé par cette vengeance partagée. Viserys avait fait tant de mal qu'il devait payer, mais ce fut d'autres que lui qui ont subit les conséquences. Des Tyrells étaient morts et d'autres avaient fuit, exilés sur d'autres terres, privées de toutes leurs attaches. Aujourd'hui, je ne pouvais que le constater avec un pincement au cœur, j'étais devenu une Fer-né.

En marchant, je ne pouvais enlever ses images qui empoisonnaient mes pensées, mais contre toute attente, tous ses souvenirs s'envolèrent en la présence de Jon. Si concentré à être heureuse, j'en oubliais les séquelles d'une courte guerre. Si bien qu'il n'eut que d'autres choix que me serrer lui aussi dans ses bras et ce n'est que lorsque je retrouva le sol que je le vis rougir. Ce petit Jon... Un guerrier au cœur timide. Il était vrai que cette situation était étrange, jamais je n'aurais osé me comporter de la sorte dans les entrailles du Nord, mais ici, en terre conquise, je faisais n'importe quoi.

- Les visages ici sont-ils si peu agréable ?

Seul un rire à gorge déployée répondit à sa question, un rire qui venait du cœur et qui me faisait terriblement du bien. J'avais faim de rire et ce n'était pas avec ces dames coincés que je pouvais m'extasier de la sorte. Je me sentais moi-même quand présence de la reine Rhaenys, mais jamais je n'étais que rarement seule en sa compagnie. Je l'harcelai de question et lui, il restait béa devant moi, cherchant ses mots, mais allait-il enfin parler ?!

- Je... Je suis venu voir la reine... et euhm...

Je montrais les signes de mon impatience en ouvrant grand les yeux, il n'avait pas le droit de faire ça, pas aujourd'hui, pas maintenant. Non, il devait parler, ici et maintenant. Je l'aurais sermonné sur son manque de gentillesse à mon égard, j'étais affamé d'histoire du Nord, mais il dit une phrase qui me fit froncer les sourcils.

- Ce n'est pas important. Et toi alors, qu'as-tu à raconter ? C'est donc ici que tu vis désormais ? Tu as abandonné le Nord pour... Ca ?

Lui riait et moi, je le regardais avec mon air mauvais qui n'envisageait rien de bon. Tout bon nordien qui habitait l'île aux ours savaient, ils savaient que ce regard pouvait être amadoué, parce que ce n'était pas un vrai regard de colère. Je finis par faire une petite mou en enlevant ma main de son bras et je m'arrêtai brusquement.

- Ne fait pas ça, ne fait pas ta Dacey. J'ai eu suffisamment de moral comme ça ! Alors si tu ne veux pas que j'enfonce ses roses dans ton gosier, je te conseillerais de te taire.

Je finis par lui sourire et je repris son bras avant de reprendre cette lente marche. Je n'en pouvais plus de voir ses fleurs partout, à chaque coin, il y en avait. Apparemment, j'étais la seule à en être choqué. C'était incroyablement monotone de les voir, alors en arracher une ne m’ennuierait aucunement.

- La robe te sied à merveille...

Cette phrase sortit de nulle-part me fit rire, un rire suffisamment gras pour me rappeler fièrement mes origines. Après avoir suffisamment fait de bruit, je finis par lui frapper l'épaule avec toute la force que je pouvais donner.

- Qu'est-ce qui t'arrive ? Tu as pourtant déjà vu des Mormonts en robe, ressaisis-toi mon garçon ! Et puis, me complimenter ne vous sied guère monsieur Snow finis-je par dire en imitant avec perfection l'air hautain des biefois.

Nous étions dorénavant observés par les autres promeneurs, j'avais dorénavant l'habitude d'être dévisagé de la sorte. J'étais une étrangère de nordienne, je riais dans les allées fleuries, à leurs côtés. Parfois, j'avais l'impression qu'ils avaient peur de moi, j'étais une femme qui selon les rumeurs, se changeait en ours. Auparavant, nous étions peu connues ici, nous les Mormonts, mais avec mon arrivé, les choses avaient changé. Je les fixais à mon tour, mais en gardant ce sourire de façade, celui que je gardais dans des situations compliquées. Finalement, Jon brisa le léger silence que j'avais installé.

- Drôle de retrouvailles, non ? La dernière fois que l'on s'est vu, nous allions au Mur, pensant qu'on pouvait refaire le monde. On était juste deux amis, deux compagnons de route, deux guerriers. Et voilà maintenant que Jorelle Mormont porte une robe et se coiffe comme une véritable Lady. Que se passe-t-il, Jorelle ? Tout va bien ?

Il me prit de cour, en l'espace d'un instant, toute la joie que j'avais pu exprimer se dissipa sous des traits inquiets. C'était ce ton grave qu'il avait employé, ce visage renfermé et puis le faite que non, je n'allais pas bien. Si je n'étais pas aussi secrète, je lui aurais tout dit, tout ce que j'avais sur le cœur, tout ce qui me tenait réveillé la nuit et lorsque je trouve enfin le sommeil, tout ce qui me réveillait. Non, à la place, je préférais tout garder pour moi et prouver que je n'étais pas faible, que j'étais une Mormont et que les Mormonts ne flanchaient pas, jamais.

- Oui, pourquoi tu me demandes cela Jon ? Est-ce que toi, tu vas bien ?

Je devais garder bonne figure, parce que tel était mon devoir. Je pouvais le penser, j'exprimais de la honte à ressentir cette peur d'être différente des miens, mais je ne m'autorisais pas à le dire. Rire avait été une bulle de fraîcheur, mais nous devions revenir à la réalité et la réalité n'était pas belle à voir.

- Il est vrai que nous avons tout les deux évolués, peut-être pas comme nous l'avions imaginé, mais parfois le changement à du bon. N'est ce pas ?

Je cherchais peut-être à me convaincre moi-même, mais je ne pouvais vraiment pas dire le fond de ma pensée.

- Tu ne vas réellement pas me dire pourquoi tu es ici et non chez nous ?

Je m'étais arrêté, l'obligeant lui aussi à stopper le pas. Je me mis devant lui, pour qu'il ne puisse pas regarder ailleurs. S'il ne me répondait pas, Rhaenys le ferait. Je pouvais être suffisamment enquiquinante pour réussir.


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Je crois qu'on s'est perdu.

Il ne se ferait jamais aux lieux, plus il y marchait et plus l'air embaumait les fleurs et plus il semblait faire chaud. De sa main libre, il écartait d'ailleurs un peu son col, mal à l'aise. Pour un fils du Nord, né dans la neige si l'on pouvait dire, ces lieux étaient bien chaud voir même quelque peu étouffant, même s'il ne portait pas sa sempiternelle fourrure. Il croisait des personnes et il se sentait presque comme un sauvage, avec sa barbe noire, ses quelque boucles rebelles, alors qu'eux semblaient tous propres et ordonnés, même leur cheveux, aucun ne semblait oser se rebeller. Il se sentait sauvage avec sa cicatrice en plein visage quand les autres ne semblaient rien avoir de tel, à croire qu'aucun conflit n'apparaissait en ces lieux. C'était déstabilisant, oui. Et même s'il avait été éduqué avec des valeurs et éduqué comme tout Stark, il se sentait nettement différent des gens d'ici ce qui lui donnait davantage envie de retourner au Nord. Mais il lui restait une étape non-négligeable.

Elle lui demandait de "ne pas faire sa Dacey" et il riait juste, ne répondant pas à sa remarque. Au moins, elle restait en contact avec sa famille et n'était pas totalement coupée, c'était toujours ça. Les échanges de corbeaux avec le Nord seraient de plus en plus dur à mesure de l'Hiver. Il ne parvenait pas à imaginer Jorelle rester au Bief quand le Nord entrait en plein hiver, cela ne lui ressemblait pas du tout.

Oui, il avait déjà vu des Mormont en robe. Lyra, Dacey. Mais Jorelle ? Il se mettait alors à imaginer Maege en robe comme celles des Biefoises et à nouveau, Jon se mettait à rire, il passait déjà pour un sauvage, il n'était plus à ça près. Au moins, il pouvait se targuer d'être bien vivant et non pas une poupée qu'on dirigeait.

« Ah voilà, une réaction normale. C'est pas trop tôt. »

Il avait parlé avec Rhaenys, celle-ci semblait apprécier la franchise et que les personnes parlent directement, ce qui avait été finalement reposant, mais de retour ici, il sentait qu'il devait peser ses mots. Ce qu'il avait hâte de partir, il ne le se dirait jamais assez.

« Arrête tes histoires Jorelle. Rester ici ne te ressemble pas. L'Hiver vient. Et tu le sais. Tu comptes rester là à porter ces robes et suivre la Reine Rhaenys ? Pourquoi ? »

C'était peut-être un peu trop brutal mais il ne comprenait définitivement pas ce que Jorelle faisait ici. Elle aurait pu être garde, mais ça ? Jon s'inquiétait pour son amie, d'une certaine façon. Ou était-ce une partie de Jorelle qu'il n'avait jamais vu, qu'elle n'avait jamais désiré montrer ? Et puis finalement, qu'en savait-il des désirs de femmes ? Rien. En fait, il n'avait jamais considéré les Mormont comme les autres femmes. Elles avaient été comme des hommes, elles n'étaient pas effrayantes -dans sa notion de ce qui pouvait effrayer chez une femme-, il s'entraînait avec elles, il avait presque été élevé avec elles. Peut-être était-ce bon de lui rappeler qu'elles étaient comme toute autre femmes. Il se retenait d'hausser les épaules pour appuyer cette pensée qui lui traversait l'esprit.

« Pourquoi je suis ici ? Je te l'ai dis, je... suis venu voir le reine Rhaenys. Comme toi, pourquoi es-tu ici ? Quant au changement, je dirai qu'ils ne sont pas tous bons, surtout ces changements nous font oublier qui nous sommes. »

Tant pour elle que pour lui, cette réflexion lui échappait et portait à réfléchir, le changement, il était né fils bâtard de Rhaegar et Lyanna, mais avait été éduqué par Eddard, il avait été Snow pendant plus de quinze années et était maintenant Stark. Là, juste maintenant. Il aurait pu le dire à son amie, après tout, ce n'était pas une petite nouvelle, c'était même une énorme nouvelle. Mais il peinait tant à le croire, il n'était même pas venu pour cela. C'était un cadeau inespéré. Mais s'il le disait à Jorelle, il savait que cela aurait soulevé d'autres questions. Et s'il disait qu'il était Stark, elle penserait fils d'Eddard, mais si elle lui demandait, il devrait dire non, fils de Lyanna, et comment expliquer qui était son père ? La reine lui avait conseillé de ne pas le nommer et il comptait bien suivre ce conseil. Mais Jorelle n'était-elle pas son amie ? Ne méritait-elle pas de savoir ? Et le pire était qu'elle les avait forcé à s'arrêter et qu'elle le forçait à la regarder. Il cherchait ses mots.

« Ta reine m'a fait un grand cadeau. Et je n'aurais sans doute pas assez d'une vie pour la remercier. Je... enfin... C'est... difficile. Je crois. Ou peut-être pas. Arrête ton manège, Jorelle Mormont ! »

Il n'aimait pas particulièrement le regard qu'elle avait posé sur lui, ni l'insistance alors qu'il n'avait pas réfléchis à ses mots, c'était si soudain, trop même. Il pouvait réfléchir vite au combat mais là, c'était un autre auquel il ne s'était pas préparé.

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Le loup blanc et l'ourse, deux créatures qu'on s'attendrait pas à voir au fin fond des champs de fleur.
Je crois qu'on s'est perdu.

Une simple phrase, quelques petits mots avaient réussit à me faire taire. J'étais interdite devant sa réaction, mais encore davantage devant ma conduite. Je suis resté là, muette, à l'observer pendant qu'il dénigrait mes choix. À attendre qu'il finisse de me sermonner comme le ferait Dacey. Il m'avait répondu avec une violence telle que je le reconnaissais à peine. Arrête tes histoires, cette phrase résonnait encore dans mon esprit. J'étais abasourdie, si bien qu'il pût lire sur mon visage ma surprise et le choc que je venais d'avoir. Il me reprochait ce que tout le monde désapprouvaient. Il est vrai que vivre ici, dans ce coin fleuri, n'était pas de mon fait, mais j'avais fait le choix de suivre une reine qui n'était pas la mienne. J'avais fait le choix de partir loin des miens et c'est ça qu'ils ne me pardonnaient pas. Toutefois, le loup blanc avait raison sur un point, l'hiver vient et cela me détruisait littéralement. Je ne serais pas là. Je ne vivrais pas ses heures sombres avec les personnes que j'aime le plus, mais je ne pouvais pas non plus rester auprès d'eux. Je n'étais pas encore prête à rentrer, pas maintenant, pas après tout ce que j'avais vécu et tout ce qui me restait à faire. Ici, dans ce lieu incroyablement ensoleillé, je devais me reconstruire pour devenir plus forte. Jon voulait savoir pourquoi je voulais rester auprès de Rhaenys et d'une manière très subtile, il réussit à me faire comprendre que je ne faisais pas partie de cette catégorie de femme. Je n'étais pas de celle qui portait des robes. Bien sûr que tout ça ne me ressemblait pas, mais c'était justement le but.

-Jon, ne fait pas ça. Ne continue pas sur cette voie.

Je continuais de mettre un pied devant l'autre, mais au lieu de le regarder lui, je fixais les autres promeneurs. Je n'avais plus assez de force pour me battre pour mes décisions, de défendre ma position auprès de Rhaenys. J'étais à bout de forces. Et en plus de ça, je n'avais pas à me justifier auprès de lui. Il n'était pas ni mon époux, ni mon frère. Il n'était qu'un ami. Un ami qui ne respectait pas mes décisions et qui me culpabilisait. Il me poussait dans mes retranchements, mais je refusais une fois encore de le laisser voir mes faiblesses. Partir découvrir le reste du monde n'était pas la seule raison de mon départ, je voulais vivre autre chose que des attaques incessantes, être une autre personne pour un temps. Sortir du nord pour vivre autrement. J'aimais réellement mon île, j'étais prête à mourir pour les habitants de l'île aux Ours, mais je voulais juste autre chose, ne plus être qu'une guerrière.

J'avais espéré qu'il change de sujet, mais il revint dessus. Est-ce une manière de changer à son tour de sujet ? Où était-il juste buté ? Mais ce n'était pas cela qui me dérangeait le plus :« Quant au changement, je dirai qu'ils ne sont pas tous bons, surtout ces changements nous font oublier qui nous sommes ». Venait-il réellement d'insinuer que j'oubliais qui j'étais ? Mes racines ? Mes sourcils se froncèrent. Certes, j'étais un peu perdue depuis cette guerre, mais cela ne lui donnait pas le droit de dire cette phrase, pas à moi.

- Je n'ai pas oublié qui je suis. Ce n'est pas parce que je suis loin du nord que j'ai oublié qui est véritablement mon peuple. C'est vrai, je suis loin de chez nous, mais tu l'es toi aussi. Tu penses que jamais je ne reviendrais ? Je n'ai jamais dit que mon départ était définitif, je rentrerais quand je serais prête. Et sache une chose, ce n'est pas à toi de me dire que mes choix ne sont pas les bons. Je suis libre de faire ce qui me plaît, que ça soit une erreur ou non. Maintenant, j'espère que tu auras la décence d'arrêter de me questionner sur les raisons de mon départ et d'accepter une fois pour toutes que je ne suis pas qu'une Mormont, que je ne suis pas comme mes sœurs, mais surtout d'accepter que je suis partie.

Prise par l'énervement, je m'étais emporté, mais ce n'était pas la première fois que j'élevais la voix devant Jon. Comme tout le monde, il avait déjà eu le droit d'être la cible de mes cris. Je n'étais pas une femme qui portait des robes, mais de celle qui s'emporte rapidement. Mais ce qui était bien avec moi, c'est que je pouvais revenir à la normal très rapidement. Si lui n'allait pas avoir de réponse, moi je comptais bien en avoir une. Il utilisait le terme : « Ta reine ». Il n'était pas le premier à lui dire ça. Et beaucoup oubliaient que je restais à ses côtés parce qu'elle était mon amie et non parce qu'elle était reine. Rhaenys était pour beaucoup catégorisait comme étant la fille d'un Targaryen, mais moi, j'avais réussi à la voir autrement. Au-delà de son titre et de son nom, elle était mon amie. Tout simplement.

- J'arrêterais mon manège si tu me dis quel cadeau elle t'a offert. Tu m'en as trop dit pour te taire maintenant.

Je lui avais repris le bras et continua à le balader dans les couloirs fleuris du Bief. Que pouvait être ce cadeau ? Et pourquoi la reine du sud lui offrirait un cadeau ? Et pourquoi je n'étais pas au courant ? Et... trop de question...

- Je ne rentre pas maintenant parce que je ne suis pas prête, pour le moment, j'ai besoin d'être ici. C'est à toi maintenant. Quel est ce cadeau ?

Je ne voulais pas lui confier cette pensée, mais je voulais vraiment savoir pourquoi il était ici. En réalisant cette action, j’espérais qu'il en ferait tout autant.


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