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L'allégeance prêche t'elle l'amitié ? [Pv Gudbjoern]

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L'allégeance prêche t'elle l'amitié ?

An 299 Lune 9 Jour 24

Nul ne peut dire avec certitude quand le monde a commencé. C'est ce que j'ai compris en laissant mon regard sombrer dans les divers livres qui composaient la bibliothèque de Corneilla cette nuit. Aussi loin que mes souvenirs puissent éclairer l'esprit de leurs étranges lueurs mystiques, Hoster a toujours aimé se confiner en ce lieu. Sombre, froid, poussiéreux quand d'autres préféraient apprendre le maniement des armes lui aiguisait son esprit et ses connaissances sur notre monde. Pourtant je ressentais un besoin intriguant, éveillant ma curiosité j'avais poussé la porte de ce cloître désordonné éclairant à la lueurs des bougies les nombreux récits que notre maison avait engrangé depuis des années, des décennies, des siècles. C'est dans les livres que je trouvais se soir un intérêt prononcé issu d'une conversation qui m'avait conforté dans l'idée qu'il n'y avait pas meilleur allié que les traces recueillies par les hommes du passé. Les rangées désordonnés qui m'entouraient avaient peut être les réponses aux questions qui me maintenaient éveillées une nuit de plus.
Mes doigts effleuraient les reliures  abîmés et décharnés des plus vieux ouvrages. Si le culte que je vouais aux Anciens-Dieux était irréfutable à mes yeux, que j'en connaissais le dogme et les différents rites bien que quelques peu obscurs. J'envisageais de me tourner vers des sources encore bien plus anciennes. L'Âge de l'Aube attirait et suscitait chez moi un appétit tout autre que la soif et la nourriture.

La raison de ma venue était celle d'un enfant, aujourd'hui devenu homme tout comme moi. Nous avions appris à grandir ensemble malgré nos différents et notre passé. Les Dieux eux pourtant avaient semble t-il déjà tout planifiés. Sa confiance et son dévouement n'était pas à prouver, il était une arme, un rempart qui écraserait chacun de nos ennemis, de mes ennemis. Ce qu'il me racontait attisait la flamme du savoir, de la connaissance de mes yeux fatigués trouvant extraordinaire qu'une pareille chose ai pu vivre et exister. On sait peu de chose des géants, nul n'a collecté leurs contes, légendes et récits. Les derniers rapports fiables de patrouilleurs de la Garde de nuit derniers hommes à avoir vu des géants en vie affirmaient qu'ils étaient couverts d'une fourrure drue et n'étaient pas simplement des hommes très grands comme dans les contes pour enfants. Ils n'avaient ni rois ni seigneurs. S'étaient des créatures de l'aube énormes et puissantes à l'esprit simpliste. Ils n'avaient pas de foyer sinon les grottes et les grands arbres pour les abriter. Une fable de plus qui était pourtant belle et bien réelle. Je reposais et fermait le livre dans un claquement sourd duquel émanait un voile de poussière doucement retombé sur le bord de la table à l'allure solide et aux stigmates d'autrefois. Les maigres recherches infructueuses ne m'apprenaient rien de plus que je ne savais déjà mais, cela avait occupé et attardé l'âme errante se profilant et s'extirpant de cette salle à la lumière fébrile d'une bougie.

J'arpentais avec fermeté les marches me menant à ma chambre. Autour de moi le vide semblait m'envahir. Avais-je jamais voulu rendre ma vie plus accueillante et avenante ? Il fut un temps oui j'avais touché, effleuré cette vie qui me semblait si lointaine désormais. Père m'avait déjà présenté à cette épouse qui en cette nuit me manquait terriblement. Je ne partageais rien de plus intime que l'esprit et le plaisir de sa compagnie. Elle semblait sortir d'un rêve dans lequel je restais là éveillé à l'épier et à maintenir avec force l’œil fatigué sur sa longue chevelure étoilée. Le temps a gagné et pourtant je garde en moi la tristesse qui modela et façonna mon corps, mon âme toute entière. Aucun remède ne peut assouvir la colère, toute la rage que je contiens en moi. L'équilibre depuis longtemps fut brisé comme l'humanité toute entière sonnant l'avènement de l'Âge des Héros. Me laver des marques de la tristesse mais pourquoi faire ? Ma tristesse m'appartient et je ne peux y renoncer. Trônant sur cette chaise je prenais le temps d'écrire et mettre à plat le fond de ma pensée. C'était une façon comme une autre de me soulager du poids qui pesait sur mes épaules. Il valait mieux pour tous que personne ne sache un jour ce que j'y consignais depuis plusieurs années maintenant.

Un bruit sourd semblant tenir plus du martèlement d'une porte interpella et aiguisa mes sens. Je terminais en hâte mes écrits reposant la plume au devant de la table trônant et remplissant l'espace de cette pièce qui était mienne. J'apposais mon regard sur l'immense porte en chêne et répondais à la demande respectueuse qui dérangeait ma personne à cette heure tardive de la soirée.

« Entrez ! »  

© LYLOU


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Le bercail. Cela faisait maintenant un peu plus d’une semaine que je m’étais absenté et je dois dire que revenir ici faisait toujours autant plaisir. Quand je suis parti, j’entendais parler de la femme avec laquelle on comptait marier mon ami, aujourd’hui, je rentre sans réelle bonne nouvelle. Ainsi vont les choses, je présume. Ma foi, j’espère que l’arrivée de sa dame et que toutes ces histoires politico compliquées se passent bien pour lui. Je présume que j’aurais de toute façon l’occasion de le savoir assez vite. Alors que j’arrive aux abords du château, celui-ci semble être fermé, comme l’indiquer le pont levis relevé. C’est alors que je descends de mon cheval, tranquillement, afin de m’annoncer suite à quoi l’un des gardes décide d’abaisser le pont levis. Bon choix, j’aurais été grognon à devoir passer la nuit dehors. M’enfin, l’on me laisse alors entrer tandis que je rentre tranquillement mener mon cheval à l’écurie, laissant le garçon d’écurie s’en charger tandis que, sans réellement pousser à quelconque réflexion, je monte directement voir Bryden dans ses appartements ou un garde croisé en chemin m’annonce la présence. Parfait, donc. J’entre donc dans le long couloir menant à ses appartements, pour venir d’un geste solennel frapper à sa porte. Quelques instants plus tard, il m’invite à entrer, ce que je fais, poussant la porte pour venir m’avancer de quelques pas et incliner faiblement la tête dans sa direction, comme j’ai pour habitude de le faire pour le saluer. Ce n’est que là que je me rappelles un détail, un simple détail, mais tout de même présent : Le sang sur ma tenue. Je le vois déjà venir, avec un commentaire du genre « tu aurais pu prendre un bain et te changer avant de venir ». Cette pensée m’arrache un fin sourire alors que je relève les yeux vers lui.

-Brynden, quand au sujet pour lequel tu m’as envoyé, je suis désolé, mon vieil ami, pour l’instant, je n’ai pu obtenir aucune information quand à ton frère. Ils n’en savent rien pour le moment. Je me suis porté volontaire pour aider aux recherches, si jamais le besoin s’en fait sentir et si tel est ton choix.

Je marque une pause, une pause simple, alors que je viens simplement passer une main sur mon cuir, glissant mes doigts sur le sang séché.

-J’ai croisé quelques Caïd qui faisaient payer des « taxes » à ton peuple, j’en ai déjà éradiqué une bonne partie, ça me donnerait l’occasion d’effectuer le coup de grâce, au passage.

Mes mots sont simples et n’offrent aucun sentiment supplémentaire. Il me connait. Il sait que je n’apprécie que moyennement certains de ses frères, sans doutes est-ce dû au fait qu’ils aiment à le charrier, plus jeune. Ce que je sais, cependant, c’est que j’ai tout de même juré fidélité à sa famille et ils en font eux même partie. Les choses sont d’une simplicité affolante, dans le fond. J’essuie paisiblement un peu du sang séché sur mes mains avant de venir ramener mes cheveux en arrière, derrière mes oreilles afin de dégager mon regard. Je fixe alors Brynden, calmement. Mon respect envers lui ne fais sans doutes plus aucun doutes depuis longtemps et il sait très bien que je n’ai jamais été particulièrement à l’aise avec les formes et autres détails de ce genre, pour moi, c’est se compliquer bêtement la vie. C’est comme vouvoyer quelqu’un. Je n’ai pas besoin de vouvoyer Brynden pour lui montrer mon respect et ma loyauté. Je connais ma place, il connait ma place. Je suis un guerrier, un guerrier qui n’as pas besoin de subtilité inutile pour vivre. Bien entendu, quand il le faut, je sais aussi faire des courbettes, mais ce n’est pas pour autant que je vais me mettre miraculeusement à apprécier cette habitude aussi débile qu’inutile, finalement. Ces choses là ne sont là que pour flatter l’égo des puissants. Je préfère amplement le système qu’emploient les gens de dehors, ceux qui n’ont pas de maîtres. Le fort est respecté pour ce qu’il est. Bien que la encore, ce n’est pas car l’on cogne le plus dur que l’on est fort. C’est donc, dirons-nous, un cercle sans fin. Mais peu importe finalement, j’aime assez ma place ici, Quoi qu’il arrive, je sais une chose : Je pourrais toujours compter sur Brynden, qu’au final je considère plus comme un frère qu’autre chose, et lui sait qu’il en est de même pour moi, bien que je ne pense pas qu’il me considère forcément ainsi. Pour le moment, je n’ai rien de particulier à ajouter, mais ce n’est là pas utile. J’ai été machinal dans mon annonce quand à ces bandits foireux, mais je suis bien conscient que ce n’est pas spécifiquement le moment idéal pour lui avoir fait part de ce détail. En tout cas, tout ce qu’il me reste à faire là, c’est d’attendre sa réaction.
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L'allégeance prêche t'elle l'amitié ?

An 299 Lune 9 Jour 24

La robuste silhouette se dessina sortant de la pénombre et me dévoila un homme que je ne connaissais que trop bien depuis de nombreuses années. Musculature saillante, tenue quelque peu négligée aux allures triviales d'un mercenaire à la solde du plus craintif ou onéreux. Cette face carrée  à la mâchoire puissante et au regard glaçant comme l'eau d'une rivière gelée. Derrière cette barbe et ces bouclettes assombries se cachait Gudbjoern. Fidèle serviteur de mon père et ami de son premier fils. Le regard fiévreux et désireux de laisser mes paupières closes pour enfin me reposer laissa place à la nervosité et les nerfs éprouvés reprenant du service. Je laissais une légère plissure se former sur mes lèvres et hochait la tête en réponse au sien. Cette forme de salut que nous gardions pour nous entre compagnons, amis, frères d'armes depuis l'enfance.

J'étais curieux et craintif, l'oreille tendu maintenant ma posture sur ce siège en bois massif à la recherche d'informations. Ces paroles même ne pouvaient hélas me satisfaire, l'issu de cette guerre dont mon père avait soutenu et appuyé l'envoi de quelques hommes et du deuxième fils de la maison Nerbosc n'avait à mes yeux qu'un sens diplomatique et qui devait faire payer du sang de mon frère et de nos hommes ce lien qui reliait Mallister et Nerbosc désormais. La guerre semble perdue d'avance et pourtant nous nous sommes pliés à la volonté de la reine du Nord. Par vengeance, par haine, par folie désirant plus qu'un esprit revanchard à perpétué dans les foyers des familles qui allaient assurément perdre, un père, un époux, un fils, un frère dans cette bataille sanguinaire. Notre posture n'était pas la plus avantageuse et se jeter ainsi dans la gueule du Kraken ne faisait que conforter et attiser la colère de cette sale raclure  des océans et des mers salés. Le devoir, l'honneur était notre mot d'ordre et malgré cela je ne pouvais me résoudre à abandonner l'idée que je voulais voir l'un des miens rentrer ici sur ces terres en vie. Car si nous étions prêts à mourir par honneur et pour défendre nos terres je ne voulais pas une seule seconde penser enterrer un cercueil vide en pensant que le corps de Lucas pourris et se décompose au fond d'une mer loin des siens et de son foyer.

Mon visage restait neutre face aux paroles de Gudbjoern. J'attendais qu'il termine son rapport de mission qui avait occupé un moment mon esprit sans obtenir les réponses que nous souhaitions finalement.  Il était peut être trop tôt pour dire ce que les Anciens-Dieux avaient prévu pour nous.

« Merci Gudbjoern, ton dévouement me va droit au cœur. Hélas je crains que nous aillons un problème plus urgent à régler. » Déclarais-je passant une main sur mon visage baillant et déviant mon regard sur l'une des nombreuses cartes de la région du Conflans apposée sur le bois. J'avais ce sourire malsain au coin des lèvres, celui qui rappelle à mon bon souvenir quel homme j'étais et quel part d'ombre m'habitait sournoisement, perfidement dans ma tête quand il s'agissait de prendre à bras le corps les obstacles qui se dressaient contre ma maison.

« Ce problème porte le nom de Bracken... » Terminais-je prenant un air grave empreint d'une certaine aigreur et faisant monter en moi une colère sans nom. Le calme avant la tempête dirions nous quand mon œil aiguisé croisa celui de Gudbjoern nous avions tout deux compris de quoi il s'agissait et ce que cela impliquait pour tout les deux.

 

© LYLOU


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Il était là, à recevoir les informations que je lui offrais comme si je lui annonçais simplement le jour nouveau, je crois que si j’étais venu le tirer de son sommeil, il se serait montré à moi plus émotif, et quelques souvenirs peuvent sans mal le montrer. Mais tel était Brynden. Depuis qu’il avait pris sur ses épaules le poids de sa maison, depuis qu’il a choisi de donner son corps et son âme à ses obligations, il semble ainsi, vivre reclus de ses propres émotions mais dans le fond, je sais que ça le pèse bien plus qu’il ne souhaite le montrer. Il reste inquiet pour son frère. J’espère que sa dame, fraichement arrivée, saura le dérider plus efficacement que le vieux frère que je suis. Bien que dans le fond, j’ai toujours pensé qu’il avait une allure bien classe, à se montrer ainsi, sûr et droit, sans doutes, sans peurs, sans tourments quelconques. Sur ce point sans doutes se voit-il bien plus fort que moi. Bien que ce n’est sans doutes pas la question qui nous amène à un tel discourt. Au diable les bandits, j’arracherais leurs os bien assez tôt, de toute façon. Il reste donc là, à encaisser mes mots, à les avaler d’un coup net pour mieux pouvoir les craquer brutalement et me faire comprendre que le sujet est passé, pour l’instant. Son allure change, et le fin sourire qui s’affiche sur son visage me fait directement comprendre de quoi il en retourne. L’envie de sang, l’envie de faire payer. Il pourrait déverser sa rage sur les ïles de fer, mais il sait très bien que ce ne sont pas eux, les idiots de l’histoire. Je n’aimerais franchement pas être à la place de Malister le jour ou il lui remettra la main dessus. Si toutefois il s’en sort.

Je sors alors de mes pensées, suivant son regard sur la carte un instant, avant de revenir le planter en le sien. Plus important, hein ? Je pense donc pouvoir présumer qu’il à du, en mon absence, obtenir des informations complémentaires. L’heure est donc au sang, au sang qui va très bientôt couler à flot. Cette idée m’arrache un fin sourire, léger mais pas pour le moins franc alors que je viens machinalement croiser les bras. C’était un signe simple qui démontrait la prise totale de mon attention, je ne sais ce qu’il à en tête, mais il semble fin prêt à porter l’attaque et sur ce point, mes bras et mon âme en frémissent à l’avance. Je ne réagis pas spécifiquement à la mention de mon dévouement, ces mots ne me flattent plus depuis longtemps, mais il n’est pas idiot, il ne le dit pas pour rien et pour cela, j’hoche simplement faiblement la tête. Lui et moi nous connaissons depuis longtemps. Là ou il apprenait dans les bouquins, j’apprenais à l’épée, puis je lui ai appris à l’épée et je lui ai montré que survivre n’était en rien une tâche simple. Et pourtant malgré tout, malgré tous les coups et les éclats sanglants, sa confiance n’a jamais cessé de croitre. Comment pourrais-je ne pas être dévoué à un tel homme ? Un homme qui à sur porter sa confiance à un simple merdeux trouvé dans un village dévasté, qui l’as accepté, enfant, qui à su comprendre que ses coups n’étaient pas pour l’amocher, mais pour le rendre plus fort ? Je ne suis pas un leader, je ne suis pas un chef. Je suis un bras, un bras armé. Cet homme, est sans doutes le plus digne à pouvoir empoigner cette arme pour la brandir en son nom et c’est bien cette image que ma dévotion, que mon dévouement est impartial. Son père est un grand homme, mais Brynden, lui est quelqu’un de fort. Il suffit de le voir en cet instant pour le comprendre, il serait prêt à dévaster montagnes et d’assécher nombre de rivières pour pouvoir protéger son nom, sa famille. Le tout, en leur accordant l’importance qui est juste. Pour ma part, je ne suis qu’un idiot, un idiot qui brandit sa lame en son nom, mais qui est bienheureux ainsi. Je n’ai jamais aspiré à plus, je n’ai jamais espéré plus. L’importance que m’accorde les Nerbosc, non pas comme guerrier ou ami, non pas comme soldat ou décoration, mais comme humain, dès le jour ou son père m’as ramassé dans ce village miteux, m’as toujours satisfait. Si le moins que je puisse faire pour eux, c’est de faire couler le sang de leurs ennemis, alors je mourrais comme j’ai vécu, dans le sang, comblé. Bien entendu, qui suis-je pour cracher sur d’autres avantages ? bien loin de moi est cette idée. Qui sait ce que cette vie me réserve, après tout. Tant, demain, je saurais trouver une femme et fonderais une famille, tant, demain, un homme, plus fort et courageux fera couler mon propre sang. Ce sont deux scénarios tout à fait possibles et cohérents, avec la vie que je mène.

Ainsi donc, Les Bracken sont notre prochain gibier. Cette idée me plait assez, il est temps de mettre un terme à toute cette mascarade qui dure depuis maintenant trop longtemps. J’hoche simplement, à nouveau, à ses mots, à son annonce, le fin sourire qui s’était tracé un peu plus tôt sur mes lèvres se montrant visiblement assez solide pour ne pas s’effacer. Dans le fond, je dois avouer que je ne sais pas grand-chose de cette histoire, de ce conflit qui dure depuis maintenant bien longtemps. Sans doutes me l’as ton déjà contée à maintes reprises, mais je dois dire que je n’y ai jamais accordé une réellement importance. Non pas dans le sens de l’importance que les faits ont à mes yeux, mais dans le sens ou finalement, peu m’importe ce qui s’est produit, Brynden veux la mort de leur nom, alors je serais heureux, si il le faut, d’offrir ma propre vie en ce fait, en ce nom. Les choses me sont aussi simples, aussi concises, aussi précises que cela.


-Bien, sur quel front veux tu me voir combattre ?

Cette question était simple. J’avais déjà eu l’occasion de prouver ma valeur et ma force, j’avais déjà aussi eu l’occasion de démontrer ou je m’en sortais le mieux et il connait mes points forts et mes faiblesses, sans doutes mieux que quiconque, car il est celui qui me commande, il est celui en qui ma propre confiance est totale, telle une lame qui jamais ne s’est émoussée et qui, sans nul doutes, jamais ne s’émoussera. L’aspect du front est simple, il l’a bien compris au fil du temps ou cette même question revenait résonner à ses oreilles. Il possède à cet instant, toute mon attention et sans doutes cela doit se lire dans mon regard, comme si j’attendais déjà qu’il me dévoile sa stratégie, comme si j’étais prêt à partir sur l’instant, sans même prendre le temps de prendre un bain et de nettoyer mon cuir. Je reste donc là à l’observer, partageant d’une certaine façon le plaisir qu’il doit éprouver à la simple idée de rayer leur nom de leur histoire, de libérer sa famille de ce poids. Bien que ce sois rationnellement pour des raisons différentes. Quoi que finalement, peut être pas tant que ça. Lui, le fait pour son nom et moi pour le sien. Donc finalement, nos raisons ne sont peut être pas si éloignées.

-J’espère que j’aurais au moins le temps de profiter d’un bon ragout, avant de partir, cette fois.

Mon ton se veut taquin, j’ai estimé le moment opportun à arracher un sourire à mon vieil ami, si toutefois il se laisse surprendre, bien qu’il faille être spécialement froid pour ne pas succomber aux charmes d’une blagounette au moment ou la pression ambiante semble s’approcher de son paroxysme. En effet, je ne doute en rien de l’effet de cette nouvelle sur nos deux cœurs renforcés par l’acier. Vous devez me pensé faible et adulateur, mais dans le fond, ce sont d’autres forces qui m’animent. J’ai appris à aimer cette famille comme si c’était la mienne et bien que je n’en fasse pas réellement partie, ils ont su me traiter comme une sorte d’égale et pour l’un d’eux, un frère. Je ne suis donc qu’un frère, heureux de vouer mon épée à un nom, moi qui n’en possède aucun. Pour la suite, mon ton se fait mine de rien plus sérieux.

-En tous les cas, tu sembles bien te porter, j’en suis heureux, mon ami.

Je peux sans mal deviner le chagrin qui doit l’habiter, j’ai moi-même perdu ma famille, ma mère sous mes propres yeux d’enfants et je peux sans mal me projeter la douleur que je ressentirais à le perdre lui, que j’estime comme mon propre frère. Mes mots sont francs, directs. Il me connait, il sait que je suis bien peu fort pour jouer sur la dentelle, je préfère la franchise nette et dure. Je ne passerais pas par quatre chemins au risque de ramener son esprit au sujet à éviter crucialement.

-Si tu as besoin d’une partenaire de beuverie, tu sais que tu n’as aucunement à hésiter.

Un fin sourire se dessine. Ça ne serait pas la première fois. On en à fait, mine de rien, des belles, lorsque nous étions dans la jeune vingtaine et je sais pertinemment que même si certaines choses n'ont pas besoin d'être dites, les dire peut avoir un aspect bien précis, dans le cas présent, il saura le comprendre, il saura appréhender comme il le faut, je le sais. M’enfin, nous verrons bien.
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L'allégeance prêche t'elle l'amitié ?

An 299 Lune 9 Jour 24

Enfant il était déjà prêt à saigner pour  notre blason. Combattre et défendre ceux qui l'avaient recueillis et élevés et participer à sa manière à la suprématie que nous aspirions à exercer pour rendre le Conflans plus fort,  plus fier et  plus puissant qu'il n'a jamais été jusqu'à maintenant. Des années à vivre entre ces murs, à vagabonder de part et d'autres de nos terres et il était aujourd’hui venu l'heure de la revanche. Il fallait faire cesser les belles paroles trop souvent abusés et si souvent fourvoyés. Les tambours d'antan raisonnent et grondent au Val Nerbosc car bientôt un nouveau front s'ouvrirait laissant les corps, monceaux de cadavres brisés, lapidés, déchirés sur le sillage de notre armée. Bientôt les torches enflammées à  travers la nuit feront chemin à travers les plaines. Bientôt le sang et l'acier chanteraient tout deux à nouveau côte à côte. Et pour cela Gudbjoern j'aurais besoin de toi. Nous ferons face à un ennemi commun rappelant au monde que les Nerbosc n'oublient pas et pardonnent encore moins.

« Ta place est en première ligne tout comme moi. Je t'imagines mal prendre place dans l'arrière garde de mon père Gudbjoern. »

La discussion se voulait décontracte et empreint à la plaisanterie. C'était tout lui pensais-je alors que je prenais mes aises sur ma chaise en tendant mon bras et l'invitant à s'asseoir à mes côtés.

« Assis-toi donc tu as fais une longue route depuis Salvemer. Tu mérites bien de te reposer. » Déclarais-je avant de faire crisser ma barbe de mes doigts rugueux en l'observant de plus près à la faible lueur des chandelles et des torches suspendus aux murs. Ma position d'héritier et les bons conseils de mon père nous ont permis d'obtenir des alliances prometteuses. Mallister, Halton et bien d'autres soutiennent Lord Tytos Nerbosc dans cette querelle qui semble nous suivre depuis des siècles et des siècles sans jamais pouvoir pencher la balance d'un côté ou d'un autre et pourtant aujourd'hui je suis convaincu que les Anciens-Dieux sont prêts à nous rendre ce qui nous est dû de droit.

« Tu sembles bien portant toi aussi l'ami. Mais, nous savons tout deux que les apparences peuvent nous induire facilement dans l'erreur. » Je laissais mes yeux se plisser laissant mon visage se déraidir et mes dents acérées s'afficher un court instant sous l''expiration de l'air au sein de mes poumons. Je me redressais laissant mes pas me guider vers une bouteille d'hypocras que je gardais au coin d'une table et apposais face à mon compagnon d'armes un gobelet que je remplissais lentement du breuvage puis faisais de même avec le mien. Je tendais instinctivement mon gobelet le cognant contre le sien le regard empreint d'un sérieux moralement affable.

« À l'honneur ! Puisse t-il emplir nos cœurs nos chopes et nos lits ! » Tonnais-je avant de m'envoyer une bonne lampée cul-sec dans le gosier et m'essuyer du revers d'une main la barbe rougeoyante que j'arborais et sur laquelle ruisselait l'alcool telle l'eau sur la roche.

 

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Sur ce point, nulle surprise, le front sera commun et uni, franc et fort, direct et puissant. Je n’aspires pour le coup à rien de plus à ce sujet, aucune idée ne m’est plus douce et quoi que l’on en dise, il est clairement plus plaisant de pouvoir regarder son ennemi en face, lorsque sa lame lui transperce la chair pour venir arracher jusqu’au dernier soupçon de vie dans ses veines. Sa réponse m’indiqua cependant une autre information, pour être plus précis, celle que j’attendais exactement : Il me reste un peu de temps devant moi avant que nous n’y arrivions. Effectivement, une guerre se prépare. L’on n’emploie pas ces termes pour rien, la préparation ne se fait pas en deux jours et tout ce qu’il viens d’effectuer à ce moment précis, c’est m’annoncer que la décision est prise et mesurée, que tous les fragments de détails et toutes les putains et marées sont en train de se préparer à faire leur œuvre pour que le jour venu, le jour ou il aura besoin que je me tiennes à ses côtés, tout soit prêt pour pouvoir m’offrir assez de sang pour me rassasier pendant des mois. Voilà le message qu’il venait de me céder, voilà les mots que je viens d’entendre. J’hoche alors, faiblement, mon sourire ne s’effaçant pas. J’entends aussi sa proposition suivante. Je sens bien la fatigue dans le corps de mon vieil ami, elle est logique, je suis moi-même arrivé tard, sans faire attention à ce genre de détails. Mais maintenant que je suis là, il serait sans doutes mal venu que je le laisse se reposer face à cette proposition. Je portes une main à l’épaisse cape de peau et de fourrure qui trône dans mon dos, ou tout du moins, à l’attache qui la maintiens, à l’avant de ma tenue, pour finalement la détacher, la laissant tomber un instant pour l’attraper au passage, venant la déposer sur le dossier du siège qu’il me propose, afin de pouvoir m’installer plus confortablement, dévoilant ainsi, mes bras saillants et encore partiellement tachés du sang des fourbes qui avaient osé vouloir voler son peuple, je l’observe donc, alors qu’il verse dans deux godets notre portion d’alcool du soir, venant, dans un geste parfaitement rendu, m’offrir le loisir de trinquer avec lui, comme nous le faisions plus jeune. Cette image, en plus d’un nouveau sourire, m’arrache quelques pensées, quelques souvenirs. Bien entendu, je réponds à son geste alors que les récipients viennent s’entrechoquer entre eux. Bien entendu, nous trinquons avec force, non comme des enfants. Viens ensuite sa fine tirade, le tout se déroule assez vite, je finis cependant par prendre parole à sa suite :

-Pour ce qui est du lit, de part le Cœur, mon ami, il semble que ton honneur t’offre une longueur d’avance sur moi.  

C’est aussi, à ma façon, une manière de tenter de glâner quelques informations sur l’arrivée de sa promise et si, bien entendu, tout s’est bien passé. Je l’observe d’ailleurs de façon amusée, je ne me cache pas de me témoigner ainsi en ami, et non en loyal guerrier. Je porte finement le verre à mes lèvres, ensuite, venant prendre une lampée de l’hypocras qu’il m’offre si sympathiquement, après en avoir un instant humé l’odeur, visiblement satisfait de son choix. Mais là encore, il me connait, rien de bien surprenant. Après tout, bien qu’ayant mes préférences, j’aime à changer de tonneau, de temps en temps.

-Pour te répondre, oui, je vais bien. Les voyages ne m’ont jamais dérangé, j’aurais simplement aimé t’apporter de bien meilleures nouvelles et tu sais bien que je me porte bien mieux à régler les besognes sur le terrain qu’à te servir de femme de chambre.

Je ris un peu,  sur le coup, voilà une nouvelle tentative d’arracher un fin sourire à mon vieil ami.

-Cependant, tu me sembles fatigué, mon vieil ami. Puis-je faire quelque chose afin de t’alléger un peu ?

Ma demande est légitime, franche. Comme je l’ai dit plus tôt, inutile de passer par quatre chemins, il mérite mieux que ça, il mérite que l’on se montre franc à l’hauteur de son honneur.

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L'allégeance prêche t'elle l'amitié ?

An 299 Lune 9 Jour 24

Sous cette allure guerrière bravant ciel et terre pour ma maison, un symbole qu'il avait adopté si jeune, si innocemment jeune que nous étions. Il restait le jeune garçon robuste prêt à me défendre des mauvais coups face à mes détracteurs. Parfois pour m'apprendre quelque chose il lui fallait lui même pauser la main sur moi. Quelques coups, contusions et puis nous n'étions que des enfants apprenant de nos erreurs. À travers ce mirage que nous offrions tout deux inconsciemment en spectacle des adultes nous surveillant nous apprenions à survivre ensemble. L'ironie de la chose était qu'il fallait grandir, devenir adulte, faire nos preuves et marqué de nos pas le chemin sinueux de la vie pour nous rendre compte finalement qu'à travers le jeu, nous nous préparions à survivre à ce dangereux lieu que nous appelions foyer, maison, terre, territoire, royaume, Westeros. Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas autant pris plaisir à me remémorer le passé. Trop souvent jonchés de nos propres échecs aussi insupportable que nous préférerions peut être mourir d'épuisement plutôt que d'en rêver la nuit. Avec le temps nous comprendrions sûrement qu'aujourd'hui ou demain nous serions peut être amener à prendre une décision qui signerait la fin de notre monde aussi petit et infime qu'il fut peut être en réalité. Il était avant tout la chose la plus importante à nos yeux.

La boisson aidait à garder l'esprit vif ou presque. Elle m'aidait à me divertir, me contenir face à des plaies cicatrisés et peine perceptible et qui pourtant en quelques instants pourraient retrouvées leurs états d'origines à m'en faire saigner aussi abondamment que l'eau d'une rivière ruisselante et chancelante à travers la plaine.

« Je crains pour une fois que l'honneur n'a rien à voir là dedans mon ami. » Déclarais-je en prenant une bonne gorgée et souriant timidement à sa remarque bien tournée. « Disons que les Anciens-Dieux se sont pencher sur le pauvre serviteur que je suis. » Poursuivais-je en affichant un maigre sourire tout en pensant qu'effectivement peut être que le fruit du hasard avait bien fait les choses ou que mon père avait encore pris l'une de ses fabuleuses et sages décision. Je laissais un râle satisfait envahir mes poumons d'air observant mon gobelet pas mécontent du breuvage que je prenais le temps de savourer. Je faisais un signe de main au fil de la discussion sur sa mission initiale il n'y avait rien d'autres à ajouter. Les bonnes et mauvaises nouvelles viendraient tôt ou tard et j'étais trop fatigué pour me soucier désormais du destin de mon frère Lucas. « Lucas est un grand garçon maintenant, si son destin est de mourir demain comme nous tous ici bas c'est que c'était la volonté des Anciens-Dieux. » Terminais-je en passant la paume de ma main droite contre mon œil droit essuyant machinalement ma paupière qui se voulait lourde et légèrement piquante. Une façon de se maintenir éveiller, de continuer à discuter. Je terminais de gratter l'arc externe de mon arcade sourcilière l'écoutant, souriant et acquiesçant par moment à son humour un peu simpliste et si controversée que seul Gudbjoern avait le don d'avoir sur cette terre. Le rire est un bon remède aux maux qui nous affligent et en cet instant j'en avais bien besoin. Ses allusions de femme de chambre me faisaient sourire et je m'étonnais moi même à rire de cette plaisanterie si fidèle au personnage qu'il était à lui seul.

« Nous savons tout deux que tu ferais une piètre femme de chambre. » Déclarais-je légèrement grisé et riant de cette blague auquel je me laissais tenter à imaginer Gudbjoern tenir une chandelle et un pot de chambre en robe de chambre. Quel drôle d'idée il avait eut là. « Fatiguer ? Je ne suis pas encore marié et lord que tu me vois déjà comme le vieillard grisonnant à la sagesse inégalée et entourée d'une flopée juvéniles prêts à nous enterrer ? » Répondais-je en riant légèrement car si cette idée était fondée nous savions tout deux que nous ne voudrions certainement pas terminé ainsi. Nous voudrions mourir avec honneur, l'arme en main ni trop jeune ni trop vieux idéalement. L'utopie et la chance de notre côté nous serions sûrement exaucé en menant cette guerre interne contre les Brackens. « Pour l'instant me tenir compagnie et discuter avec un vieil ami c'est la meilleure façon d'alléger nos cœurs et nos esprits. » Déclarais-je lui lançant un regard amical et continuais-je. « Bien sur l'alcool est de mise, c'est une close non négociable aussi tardivement la nuit. » Terminais-je laissant ma main libre gratter la joue parsemée de poils que j'arborais fièrement.

« As-tu jamais pensé à en apprendre plus sur le passé, ton passé Gudbjoern ? » Lançais-je curieusement intrigué moi même par ma propre question au sujet de ce sang si rare et si unique coulant dans ses veines.  


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Le passé. Que représente t-il, quel poids à t-il, quel impact procure t-il réellement à nos vies, notre mentalité, notre moralité ? C’est là une question à la fois intéressante et profonde. Certains dirons que ce qui ne nous tue pas nous rends plus fort, d’autres avancent que ce sont des épreuves procurées par les dieux pour nous guider, nous tester. D’autres dirons que ce ne sont que des évènements aléatoires venant battre sur nos épaules, sur notre histoire et qui nous amène de façon indéniable vers un futur tout aussi aléatoire. D’autres se cacheront derrière l’idée préconçue que finalement, tout est écrit et que tous les dieux nous offrent la vie dans un chemin simple, qu’ils ont une sorte de plan pour chacun de nous. Pour ma part, je pense que nous ne sommes rien de plus que des putains de morceaux de métal et que cette vie, ben c’est un peu comme notre chienne de forgeronne à tous. Qui tiens le marteau dépends sans doutes des croyances, je dirais que ce n’est pas, et de loin, le plus important. L’important n’est pas non plus de savoir combien de coups on peut recevoir. Je pense pouvoir m’avancer comme étant la preuve vivante que l’humain est une race des plus solides. Cette vie ne m’as rarement fait de cadeau que je n’ai pas pris par la force, que ce soit en la démontrant ou en tuant. Il n’y à pas de secrets là-dessus. Non… Pour moi, l’important, c’est de savoir ce que l’on veut devenir, finalement et sur ce point, nous sommes seuls maîtres. De mon point de vue, peu importe le mur, peu importe la barrière, peu importe l’idée, peu importe tout ce qui devra se trouver sur ma route. Je me battrais toujours pour atteindre mon but, pour devenir et demeurer ce que j’ai choisi d’être, même si au final, je dois finir seul, pour ça. Mais le serais-je vraiment ? Dans la mesure où je pense mourir sur un champ de bataille bien trop jeune pour pouvoir voir ma barbe blanchir, je serais sans doute seul, bien que je sais que Brynden m’offrira une sépulture des plus dignes. En tout cas, je l’écoute et réponds à son sourire d’un des miens, francs et sûr à la fois.

-et c’est une attention des plus méritées, mon vieil ami. Tu es sans aucun doutes leur « pauvre serviteur » le plus méritant.

Il en vient ensuite à montrer son aise, avant que comme je m’y attendais, je ramène l’ambiance à un sujet plus sombre, ce à quoi, je réponds à ses mots d’un hochement de tête léger, pour ne pas prolonger le sujet. De toute façon, il sait sans aucuns doutes déjà ce que je pense à ce sujet, pas besoin de tourner autour du pot. C’est ensuite que je ne pus que finir satisfait de mon effet car effectivement, je suis parvenu à lui arracher un rire. Il n’est rien de plus satisfaisant pour moi à cet instant que de pouvoir libérer l’homme que j’estime comme un frère du poids de son sérieux un simple instant. Chose que je viens d’accomplir. Pour couronner le tout, je le vois enchainer sur cette même lancée avec une contre attaque aussi bien trouvée que juste. Cette fois donc, c’est lui qui parviendra à m’arracher un rire. Un rire léger mais bel et bien franc. Une fois les rires calmés, il surenchérit avec quelques mots d’esprit, quelques mots justes et bien pesés car dans un sens, c’est aussi les mots de mon propre ressenti qu’il m’offre là. L’alcool à toujours ceci dit été de mise, en toute journée et à toute heure, de mon côté, je ne le relèverais donc pas comme quelque chose d’exceptionnel. Cette fois, il marque une courte pause me questionnant ensuite sur mon propre passé. Vous savez, je connais bien Bryden. Parler d’alléger son cœur et son esprit pour ensuite me questionner sur ma curiosité du passé. Je ne sais si il porte un message sous-jacent à ses mots, mais il est vrai que dans le fond, je ne connais aucunement d’information  me permettant de retrouver, d’une façon ou d’une autre, des traces de mon propre passé. Si ce n’est d’aller directement là ou il m’a trouvé mais… il n’y reste plus rien d’autres que des ruines. Le temps à repris ses droits et l’endroit est devenu plutôt inhabitable. Je n’ajoute rien sur l’instant, venant à mon tour porter mes doigts rugueux jusqu’à ma barbe, m’offrant un fin massage du menton alors que je réfléchis. Bien sûr, je me suis déjà posé cette question mais je ne suis jamais arrivé sur une décision simple me poussant à partir en voyage pour aller quérir des informations. Je finis cependant par prendre la parole, décidant de faire d’une pierre deux coups. Le sujet d’entrée sera ceci dit sensible, assez pour que je me permette à m’enfiler une bonne lampée, manquant de vider mon godet à cette simple tentative. Je ne me fais ceci dit aucun soucis quand au retour alcoolisé dans celui-ci.

-Mon vieil ami, Je vais te dire les choses comme je les penses, comme elles sont. Mon plus vieux souvenir, ou tout du moins, celui dont je me souviens le mieux remonte à ce jour funeste ou ton père m’a trouvé et ramassé au milieu des cadavres des sauvageons et des membres du village ou je vivais, et j'apprenais la forge. J’étais alors qu'un jeune garçon, je n’avais même pas dix ans mais mon corps robuste avait poussé le vieux forgeron à m’apprendre son art, celui de marteler le fer pour lui donner une forme, le tout afin de permettre à ce fer de marteler des cibles encore plus grosses et solides. C’est de ce cycle de départ, le plus commun des cycles, celui de la guerre et tu le sais comme moi. J’étais donc là, planqué sous des branches dans un coin, alors que ma mère s’est offerte sous mes yeux pour détourner l’attention des hommes de ma position. Elle m’a donné des directives simples. Ne pas regarder, ne pas faire de bruit. Mais ses hurlements m’ont forcé à relever les yeux, à comprendre qu’ils l’avaient presque tuée avant de commencer à la ravager.

Je marque une fine pause, mon regard trahissant sans doute le fond de ma pensée, ainsi que mon ton, sans doute devenu bien dur, brutal. Il connait mes principes, l’honneur que je porte, les valeurs que j’accorde à certaines choses. Je reprends ensuite, bien que le début de ma phrase suivante m’arrache un sourire nerveux, j’encaisse et continue

-Je crois même avoir vu un de ces hommes entreprendre de lui grignoter un bout de chair. Je suis alors sorti de ma cachette, hurlant ma rage avant d’envoyer un coup de poing dans la gueule de l’un d’eux, il à craché quelques dents, mais je n’étais encore qu’un enfant, même robuste, je ne faisais pas le poids. C’est là qu’il est arrivé, le forgeron, pour m’aider dans ma tâche, ragaillardi sans doute par mon propre courage. Il a tiré sa masse et à fracassé quelques crânes brutalement. Il avait de la force, c’était indéniable, il savait aussi combattre mais… C’était malheureusement insuffisant. Deux des hommes sont parvenus à en venir à bout tandis que ma mère était là à m’observer, pleurant, pensant qu’elle allait perdre son fils face à ces merdes et pour être totalement franc… j’étais terrifié.

Qui pourrait me le reprocher, finalement ? Je me rends alors compte de ce moment, de l’importance de ce moment. De toutes les conversations que j’ai eues, que ce soit avec lui ou son père, je me suis toujours retenu de parler de cette histoire. De ce premier souvenir, comme si cette histoire, cette violence et cette brutalité m’avaient poussé à oublier le passé, d’oublier mon enfance, d’oublier les efforts de mes parents pour que je demeure en vie. Je ne saurais même pas vous avancer leur nom sans marquer une hésitation. Je reprends ceci dit, à nouveau. A cet instant, sans doute la peine, finalement était le sentiment le plus visible dans mon regard. Sans doutes car j’étais déjà en train de me souvenir de la fin de cette histoire, de la fin du récit de mon enfance.

-J’ai eu la chance de prendre conscience d’une chose : Ces fils de pute venaient de ravager ma mère et de tuer le seul homme qui avait gagné mon respect d'enfant. Je n’avais pas le temps de pleurer, je n’avais pas le temps de me recroqueviller sur moi-même et de m’abandonner à les suivre. Ma mère me parlait souvent de mon père, comme d’un homme fort et droit, un homme qui n’aurait jamais accepté ça. J’ai donc ramassé le marteau de forge dans les mains du cadavre encore chaud du vieux forgeron et j’ai entrepris de cogner, encore et encore, jusqu’à ce que le bruit sourd des craquements de leurs os sous le poids de mon arme et de mes poings ne finisse par me faire comprendre qu’ils étaient enfin morts.

Je marque alors un nouvel instant, plus court, le temps de prendre une inspiration et de constater que mon verre était à nouveau rempli. Sans doute mon vieil ami avait pensé que ce geste m’aiderait à avaler mes mots, ou tout du moins à les lui offrir. Je prends donc sur moi et continue.

-Avant même que je ne puisse comprendre mon œuvre, j’ai constaté que ma mère, bien qu’aux portes de la mort, était encore consciente et elle en vint à me demander l’irréalisable : Lui accorder le repos et brûler les corps. Encore une fois, une seule idée à guidée ma réaction : « Comment aurait agi mon père ? » Je n’étais qu’un enfant, un jeune idiot robuste et avec bien trop peu de cervelle pour être capable de paniquer. C’est tout du moins l’impression que j’en ai aujourd’hui, avec du recul. Ton père est arrivé ensuite, lorsque je finis de placer les corps sur un bûcher pour les allumer, après avoir percé le cœur de ma propre mère de la dernière création du forgeron, ne voulant pas souiller le cadavre de ma propre mère d’une arme ayant appartenu à ces enfoirés qui l’avaient ravagée et tuée.  Il m’a donc trouvé, à genoux et en larmes, tandis que je vivais le contrecoup des événements et qu’enfin, je réalisai le poids et les conséquences de mes propres actions.

Je reprends une lampée, parler autant donne soif, c’est indéniable. Mais si bien lancé, je ne vais pas me stopper en si bonne voie. Je reprends mon récit en lui offrant un sourire amusé, le souvenir suivant semble plus joyeux.

-Sais-tu quelle à été ma première réaction, lorsqu'un de ses hommes est descendu de son cheval pour venir me ramasser ? J’ai empoigné l’arme qui m’avait servi à achever ma mère pour tenter de le tuer à son tour, marqué par les événements qui venaient de se produire. Il m’a cependant fait capturer vivant et m’as permis de retrouver un toit et une existence j'avais alors environ neuf ans, ne pouvant l'affirmer clairement n'ayant aucune affirmation à pouvoir offrir sur ma date de naissance, tandis que tu en avais dix.

La fin de cette phrase est significative et simple, c’est l’heure aux souvenirs d’enfants, à ces premières années de vie réellement joyeuses, en paix. Bien que finalement, on pourra facilement dire que je suis sorti à la recherche de la guerre car… Oui, je ne connaissais sans doute plus que ça. Cette bataille, cette scène sanglante d’avant mon arrivée. Ce souvenir unique, marquait bien, comme au fer rouge, à quel point mon esprit semblait s’être préparé au pire, sans penser au meilleur.

-D’aussi loin que je me souvienne, déjà gosses, on était bons amis. Assez pour que je me permette de m’interposer quand tes frères te cherchaient des noises, tu te souviens ? D'ailleurs, je me souviens à quel point mon intégration fut compliquée. Il ne passait pas une journée sans que l'on vienne me chercher des noises et indéféctiblement, je continuais mon chemin. Il arrivait même que je doive en venir aux mains et à chaque fois, peu importe le nombre de fois ou je rentrais amoché dans le coin qui me servait de chambre, peu importe l'état de mon corps, de mes os et la quantité de sang que j'avais perdu, je rentrais jamais comme étant le plus amoché du lot. Et là, ton père à compris que de tous les futurs possibles, seul celui contenant la prise d’armes pourrait réellement me convenir. Il m’as vu m’interposer face à des êtres plus grands que moi pour protéger des choses simples, mais auxquelles mon esprit accordait une réelle valeur telles que la simple notion d'honneur, moi qui n'étais qu'un pouilleux. Il m’as aussi vu prendre soin de leur offrir une dérouillée radicale, en tout cas, bien plus souvent qu’un enfant aurait normalement pu le faire. Il à donc choisi un de ses meilleurs guerriers et lui à ordonné de me former au combat après m’avoir posé une seule question : « Jurerais tu de protéger et d’aider mon héritier, autant de fois qu’il le faudra, au prix et au péril de ta vie si il le faut ? » Bien entendu, j’étais encore jeune, bien trop pour saisir toutes les formalités de cette « demande ». Mais dans mon esprit, les choses étaient claires. Je lui devais la vie, et malgré le fait que je ne possédais rien, tu m’avais toi-même accepté et apprécié. Je n’avais nullement besoin de plus.

Bien entendu, suite à cette longue tirade, je reprends une lampée. Par chance, je suis on ne peut plus résistant à l’alcool. Sans doute le sang massif qui coule dans mes fines veines. Et il en va de soi que lorsque j’ai répété les mots de son père, j’ai pris un ton volontairement bourru et amical, comme pour tenter de détendre l’atmosphère de cette enfance qui m’avais tant marqué, de ce souvenir aussi lointain que douloureux, encore aujourd’hui. Mais il en va de soi que ce souvenir fait aussi ma force. Combien de fois ma volonté à été démontrée ? Il ne va de part aucun doutes que ce souvenir m’as, vous vous en doutez, poussé bien plus d’une fois à ne pas abandonner, à toujours avancer, toujours plus fort, toujours plus loin.

-Comme on à pu s'y attendre, les railleries et autres passages à tabac se sont démultipliés, l'on voulait me tester, moi, le fils d'une catin sauvageonne qui avait réussi à se faire mettre en cloque par un faiblard du sud. Ce qu'ils ignoraient, c'est que ma mère possédait réellement du sang de géant et que mon père était lui même du nord. Certes pas du mur, mais du nord, bien que je ne saches d'ou. Déjà à cet âge là, ton père jurait ma dévotion et ma détermination comme sans failles, tu te souviens ? Plus jeune, j'ai toujours été particulièrement Zélé bien qu'avec du recul, je suis heureux d'être capable d'un peu plus de discernement aujourd'hui !

Je ris un peu à ces mots finaux, il est vrai que les excès de zèle ont été un des problèmes de mon enfance. Un problème que j’ai mis du temps à résoudre mais que je vois aussi comme ayant été une phase existentielle importante qui m’as, d’une certaine façon, directement mené à ce que je suis aujourd’hui.

-Les années ont donc passées ainsi. Et nous sommes devenus des jeunes hommes. Tu étais fort, tu as grandi rapidement, délaissant ton enfance et ton innocence au prix de tes devoirs et obligations tandis que je passais plus de temps à m’entraîner qu’à réellement te soutenir, bien que tu as sans doutes toujours su qu’il te suffisait de me faire un simple signe, pour que je viennes broyer n’importe quel crâne en ton nom ou… tout simplement de se partager une bonne bière. Tu m’as vu affronter bon nombre d’ennemis, tu m’as vu en affronter en duel, ou même seul face à plusieurs et tu m’as vu m’en sortir à de bien nombreuses reprises, blessé ou non. Tu sais quelle est ma force, et je ne parle pas de celle que je porte en mon corps, mais de celle qui m’as toujours poussé à me relever et à avancer, encore et encore, peu importe l’ordre donné, peu importe la tâche, peu importe la difficulté... J'ai toujours, d'aussi loin que je me souvienne porté un fonctionnement particulier. Comme si en mon cœur existait une sorte de déclic et quand ce déclic se produit, mon cœur quitte celui de l'homme pour devenir celui du guerrier, du sauvage qui aime combattre et tirer son arme pour briser des os. Cependant, l’arme que je porte à ma ceinture n’a été forgée que pour une seule chose…

Je ne me rehausse pas, je ne me jette aucune fleur, je ne me vante pas. Les mots que je prononce sont des mots qui ont déjà été donnés, que ce soit par lui, son père ou encore les hommes qui croient et poussent ma légende à son paroxysme. L’on m’a effectivement vu perdre des combats, comme tous les monde, mais à chaque fois, alors que j’étais au sol, je me relevais et retournais combattre, et ce jusqu’à ce que mon adversaire perde car, sinon je ne serais pas là aujourd’hui pour en témoigner,  personne n’as jamais réussi à me tuer. Les nombreuses cicatrices sur mon corps démontrent ceci dit que jamais je n’ai été parfait. Je n’ai, pour l’instant, qu’été le meilleur.

-Protéger, peu en importe le prix. Et peu en importe le prix, je respecterais mon serment. Sans doute ainsi suis-je destiné à mourir dans ton ombre, mais cette perspective me sied. Après tout, je suis le fils d’un corbeau, sans héritage, et d’une sauvageonne. Puis, ton père m’as fais une demande, celle de t’aider à devenir encore plus fort, de combler tes lacunes physiques afin que ton corps soit aussi sain que ton esprit. De là, bon nombre de guerriers de bonne famille fidèles à ta familles sont venues afin de vérifier une bonne fois pour toute la véracité de ces rumeurs, de ce que je suis, de si, oui ou non, je suis digne de me tenir au côté de leur héritier. Certains ont même commis l'erreur idiote d'essayer de m'ôter la vie, avant de perdre la leur. Les ordres étaient de faire de toi l’Héritier idéal de son nom. Bien entendu, je suis certain que tu te souviens de notre premier entrainement, quand je suis venu attraper le pied de ton siège pour t’envoyer au sol et que je t’ai volontairement poussé au combat. C’est d’ailleurs là la première fois que je me suis autorisé à faire couler ton sang et je dois dire que tu t’es mieux défendu que je ne le pensais. Puis, bien d’autres ont suivi et à chaque fois, je t’ai vu progresser et je dois avouer que j’ai moi-même sans doute progressé de cet exercice au point sans doute de chasser les doutes et les craintes qui obscurcissaient mon esprit. Je pouvais faire couler ton sang, ce n'est pas faire couler le leur qui allait me déranger et ainsi, peu à peu, ma réputation est devenue assez solide pour que personne ne puisse rien trouver à redire.

Je marque une nouvelle pause, semblant absent un instant, songeur. Puis je reprends, avec un fin rire

-Par la suite, combien se sont moqués de te voir « gardé comme une fillette » et je t’ai vu les rétamer bien en beauté Sans doutes était-ce là leur façon de trouver une façon détournée de m'atteindre, mais cela t'as permis d'affirmer ton nom et ta position.

Finalement, après avoir posé mon godet –et vidé, bien entendu- je tends faiblement les bras sur le côté, comme pour imager la suite, comme pour l’élever.

-Finalement, le jour présent est arrivé et quoi qu’on en dise, tu es devenu un héritier digne tandis que je reste là, fidèle à mon serment et à mon honneur à veiller à ce qu’assez de sang ennemi coule pour que l’on puisse craindre ton nom et celui de ta famille.

Je lui souris, fort et fier. Il est le premier, il est le seul à qui le cœur m’a parlé de tout dévoiler ainsi. Il est mon frère, l’unique que malgré les liens que j’ai pu tisser, j’estime encore comme un réel membre de ma famille. Son père est à mes yeux un père, oui, mais cette pensée n’est pas guidée par la même force, le même impact.  

-Je me souviens aussi du jour ou tu as lancé cette « rumeur », rumeur qui, au vu de mes faits d’armes que j’ai effectué, n’a eu aucun mal à être gobée. Celle de « Gudbjoern l’ours au service des anciens dieux, possesseur du sang des géants ». J’ai ri jusqu’à m’égosiller bien que nous sachions déjà tous deux que cette rumeur était en partie fondée. Ma mère possédait en elle une partie de leur sang et elle m’en à légué en ce nom quelques avantages physiques. Malheureusement, là ou j’ai hérité de leur structure solide et forte, mon corps à gardé la morphologie d’un humain, ce qui, comme tu le sais, peux m’être fatal selon circonstances. Mais jusque là, je suis toujours parvenu à m’en tirer et je compte bien faire en sorte que cela ne change pas.

Bien entendu, je prononce mon imitation avec un ton adéquat, imitant un guerrier massif et brutal, jouant des épaules comme pour donner un effet théâtral à ce geste. En réalité, personne n’avait la certitude sauf moi à ce moment que j’en possédais. C’est son père, en me voyant m’entrainer, qui avait lancé cette « blague » un jour ou ils m’ont permis de manger à leur tablée. Bien entendu, lors d’un entrainement un peu trop poussé, mon frère à eu l’occasion d’avoir son lot d’inquiétudes quand mon corps m’as finalement fait constaté ma limite. Heureusement, mon corps devenu celui d’un guerrier aguerri à su repousser cette limite assez loin pour ne pas qu’elle représente un danger immédiat. Mais elle est bien là, existante et présente, pesant sur mes épaules à chaque combat. Je prends un instant, réfléchissant à nouveau à tout ce que je venais de dévoiler. Je crois que je n’ai de ma vie jamais autant dévoilé de choses à quiconque. Il est donc temps d’en finir avec tous ces souvenirs. Il est temps de permettre à la personne qui à pu en hériter, d’assimiler toutes ces informations et d’en voir finalement la fin.

-M’enfin, il me semble que je me suis légèrement égaré, je vais donc m’en revenir à mon idée principale. Brynden, Peu importe le nombre de doutes qui embrument ton esprit, peu importe les moments de faiblesses et les pas en arrières, garde en mémoire que mes armes et ma force te seront toujours acquises, que tu pourras compter sur ma présence pour t’enfiler une bière et sur ma fureur pour faire frémir autant d’adversaire qu’il le faudra. Car hier comme aujourd’hui, j’ai juré fidélité à ta famille. Car à jamais, j’honorerais ce serment et que quoi qu’il arrive, si le sang doit couler dans notre camp, ce sera le mien. C’est aussi là les seuls souvenirs que je possède, les moments qui ont marqués mon esprit et mon serment. A moins de monter à chateaunoir pour tenter de découvrir qui était mon père, je n’ai malheureusement aucune chance d’obtenir réponse et je doute que j’y sois le bienvenu, s’ils apprennent que je suis l’enfant d’un homme qui, d’une façon ou d’une autre, semble les avoir trahis.

Mes mots sont on ne peut plus simples, mais pourtant d’une véracité que je jugerais d’absolue et de simple. Finalement, j’attrape la bouteille pour venir remplir mon godet, l’observant, comme pour tenter de déceler une quelconque finalité sur son visage, bien que je ne m’inquiète nullement de la retrouver bientôt, dans ses mots. En fait, je me rends compte maintenant que mon récit est parvenu à me rapporter quelques souvenirs, a me rappeler d'où venait mon père, je veux dire... Qu'il était corbeau, qu'il était fier et fort. Finalement, je ne saurait dire si j'en suis digne ou non. Si... Son bârard de fils aurait fait sa fierté comme mon frère fait celle de son propre père. Allez savoir. Le saurais-je un jour?
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L'allégeance prêche t'elle l'amitié ?

An 299 Lune 9 Jour 24

Le feu dans l'âtre crépitant arbore des couleurs accoutumées des fêtes données en l'honneur des « Anciens-Dieux ». Cette nuit notre discussion fut longue et empreinte d'une certaine nostalgie. Indescriptible était le mot qui se posa le bout de mes lèvres. J'écoutais attentif, patient, à l'écoute des paroles que je buvais tout autant que nos chopes se vidaient avec le temps. Pauvre serviteur s'était un mot à l'utilisation si peu commune à mon oreille et ma vision des choses que je n'y avais pas prêter attention. Pourtant au fond de mon esprit quelque chose en moi me faisait prendre conscience  que nous n'étions que des pions utilisés à des fins que nous ignorions tous encore à cet instant et quand la mort se fera sentir comprendrions au dernier soupir le dessein heureux ou malheureux qui nous a été destiné.

Ainsi je l'écoutais tardivement dans la nuit dont les quelques rayons du soleil commençaient déjà éclairer faiblement mais sûrement le ciel éparse et gris éblouissant et camouflant les étoiles de cette nuit. Nous n'étions plus des enfants et pourtant j'avais cette impression aussi faible soit-elle retentir en moi et rendre à mes yeux leur crédulité, leur insouciance si peu fut elle quand nous nous rencontrions pour la première fois. Ma mémoire ne me faisait aucunement défaut, j'avais l'esprit vif et ressasser ainsi le passé faisait surgir bien des souvenirs malgré la fatigue et l'ivresse de l'alcool parcourant mes veines. Bientôt les lèvres se mutèrent dans un silence qui pourtant en dit long sur les deux protagonistes assis ici et là à se toiser et à partager un instant commun à de vieux amis foulant cette terre à travers la pénombre de la nuit et se demander lequel de l'un ou de l'autre allait devoir quitter ce monde avant ou après l'autre ? Ce genre de sentiment d'amitié, de fraternité que peu de personnes partagent voilà ce qu'ils étaient partageant la vision de mourir vieux mais pas trop et de la seule façon qu'ils puissent ironiquement se persuader d'avoir un jour ou bien l'autre.

« Décidément je ne te savais pas si bavard. » Déclarais-je laissant s’afficher derrière le collier de barbe rousse que j'arborais mes lèvres s'étirer et dévoiler un léger sourire face à ce long monologue si peu commun d'habitude à Gudbjoern. « J'ai ta confiance Gudbjoern, ta force, ta détermination et ta loyauté font de toi un véritable ami et un frère. Peu de gens peuvent s'en vanter ne crois tu pas ? » Terminais-je le regardant du coin de l’œil laissant déverser la dernière gorgée d'alcool dans ma bouche se déverser le long de ma gorge et parcourir mon corps. Il était peut être temps que nous trouvions tout deux un moment de repos bien mérité pour l'un et plus que nécessaire pour l'autre.
Je me redressais lentement empoignant les pommeau de ce siège centenaire aussi vieux qu'un des nombreux arbres dévoilant leurs ramures dégarnies et leur écorce craquelées de part et d'autres sur le domaine Corneilla. Je m’apposais contre le mur mes yeux fixant l'extérieure proche de l'embrasure me permettant d'obtenir au plus près de ma personne l'air rafraîchissante et pure dont j'avais besoin. « Nous devons nous préparer au pire... Notre position délicate ne cesse de me préocuper et pourtant le Conflans a besoin de nous pour renaître des cendres des erreurs passées. » Reprenais-je resserrant l’étreinte de mes bras croisés contre mon torse avant de tourner ma tête en direction du guerrier. « Penses-tu que nous sommes de taille face à ce qui nous attend ? » Déclarais-je d'un ton solennel et plus sérieux que jamais. Cela se lisait sur mon visage, j'avais besoin de bien des conseils, des avis, mais par dessus tout d'amies en qui je pouvais avoir confiance et m'épauler dans cet impérieux dessein, ce chemin que nous emprunterions sans retour possible.


 

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