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Event 3 : Une riposte houleuse.

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Rhaenys Targaryen
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Rhaenys Targaryen

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Une riposte houleuse


Aegor acquiesça ses paroles à son plus grand soulagement. Il l’informa également que Lord Mallister avait envoyé un corbeau le matin même, ce qui éveilla sa curiosité. Il demandait de l’aide, mais elle n’enverrait pas d’aide si ce n’était pas nécessaire. Elle ne voulait pas envoyer des hommes mourir en mer loin de chez eux pour déclencher une nouvelle guerre. Elle enverrait des hommes pour obtenir la paix qu’elle avait commencé à négocier avec la seiche. Personne ne mettrait à mal cela. Elle avait l’appui de sa main et au final c’était tout ce qui lui importait car son époux était plus friand d’alcool qu’autre chose.
« Répondez lui, que les navires du Sud ne partiront pas tant que je n’aurais pas une situation clair de ce qu’ils se passent là-bas. Et si la situation sur les iles me convient, je n’enverrais personne se battre. »

Les mots étaient clairs et nets. La discussion était close cependant, Rowen ne l’entendait pas de cette oreille provoquant la colère du Dragon Ensoleillé de façon instantanée. Il voulait gouverner le Royaume à sa place alors qu’il sombrait dans la boisson.
« Et bien si Sa Majesté le Roi consort veut guerroyer qu’il aille rejoindre le Royaume du Nord. Si le Bief veut se battre contre l’avis du conseil restreint, je crains que des sanctions soient à prendre. La situation ne concerne guère que le Bief mais tout le Royaume. Et un Roi alcoolique n’a guère de parole car son esprit n’est clair sur la situation. Et je ferais en sorte que Mon enfant vive dans un monde en paix. Fin de la discussion Majesté, retournez boire, cela vous réussit beaucoup mieux. »

Rhaenys se tourna vers Aegor en se tenant le ventre. Quand la colère grimpait et s’emparait d’elle, de vilaine contraction la transperçait de part en part. Elle en était à la fin de sa quatrième lune et cinq en restait encore. Et son ventre était déjà bien rond et régulièrement douloureux. Elle se doutait que tout ne se passerait bien, son sang Targaryen jouerait contre elle à un moment où à un autre.
« Envoyez ma réponse et non celle du Roi à Lord Mallister. Et si le Sud est amené à prendre les armes, j’aurais besoin d’un homme de confiance pour une certains missions et je comptais vous la confier messire car je ne peux guère me rendre sur place dans mon état. »

Un garde entra et fit rentrer un vagabond. William Wells, commandant de la garde régine porta sa main sur l’épée mais d’un geste de main, la jeune femme leur déconseilla de faire quoique ce soit.
« Je vous écoute jeune homme, qu’y a-t-il de si urgent pour interrompre le conseil restreint. »

Le jeune homme se présenta sous le nom de Barroth, il venait de Froide-Douve. Tyssier. Gwynesse…Le nom de la jeune fille que Rhaenys voulait sortir des Iles par la diplomatie ou par la force. Il voulait aider à récupérer la jeune biefoise. Cela attendrit le cœur de la jeune Reine.
« Nous ne partirons peut-être pas Barroth. Il faut que vous ayez conscience de cela. Les navires sont là mais ils ne partiront que sur mon ordre. Mais en quoi pouvez-vous être utile si les navires étaient amenés à partir vers les Iles. Savez-vous combattre ? Savez-vous naviguez ? Ou autres ? »

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Une riposte houleuse



   
Norne Bonfrère

L'air marin montait jusqu'aux narines des milliers d'hommes postés sur les boutres qui ramaient dans une cohésion parfaite. Les Fers-nés sont naturellement doués pour ça. Quand on grimpe sur l'un de ces navires, que l'on rame, que l'on aborde un vaisseau ennemi rien ne peut nous arrêter. Les guerriers des Îles de Fers ne font plus qu'un avec leurs bateaux semant chaos et destruction. Sur le vaste océan il n'y avait pas plus solide, rapide, et efficace. Nous étions et incarnions les monstres marins qui demeuraient sous l'océan pour mieux surgir des eaux et dévorer nos proies. Notre impétuosité et notre rage grondait lentement à l'intérieur de nous. Nos tripes, notre sang bouillonnaient attendant cet instant comme une délivrance qui livre aux requins leurs repas ardemment désirés.  

Euron voulait nous domestiquer. Nous vendre une vie ou le mot paix n'a jamais été d'actualité. J'estimais cet homme qui avait maintes fois livré batailles avec nous mais, son changement d'attitude n'était pas digne de lui. Nous n'étions pas des pions, de vulgaires sujets que l'on peut rejeter à la mer quand ils deviennent trop gênants. Non nous n'étions rien de tout ça et ployer le genoux pour mieux nous museler serait la dernière erreur qu'il commettait envers son peuple.  Je préférais réduire en cendre jusqu'au nom de ma maison plutôt que de voir une quelconque reine nous accueillir avec ce regard méprisant et suffisant que la royauté porte sur son royaume en clamant le mot paix. J’emmerde, je les emmerdes tous autant qu'ils sont eux et leurs manières de vouloir faire taire et soumettre le monde à leur volonté. J'avais de l'admiration pour lui mais, elle avait ses limites. Euron pensait pouvoir se reposer sur ses acquis mais, c'est une chose inacceptable que de tourner le dos à des décennies d'histoire gravé dans la roche des Îles de Fers. Honorer la mort et nos ancêtres et rendre au centuple ce que nos ennemis leurs avaient infligés voilà le but le plus simple et le plus enclin à satisfaire les cœurs froids faits de sel et de fer qui tonnaient telles les tambours d'antan contre nos torses.

Nous passions nos messages de boutre en boutre et l'un d'entre eux déclarait ouvertement n'avoir aucun signe de Victarion Greyjoy. Mes yeux se posèrent sur la flotte avançant plus en avant au large des côtes des îles alors que la quarantaine de boutres sous mon commandement allaient en faire de même j’apercevais la flotte d'Asha Greyjoy qui se postait au large de Pyk attendant quelque chose ou plutôt quelqu'un. Qu'est ce qui pouvait bien la retenir plus longtemps ici ? Pensais-je crissant machinalement ma barbe. Je commandais à mes hommes de stopper l'avancée de notre flotte pour former un amas bien organisé de navires au niveau de cette flotte dont j'avais entendu quelques péripéties. Dans mon intérêt et celui de mes hommes je faisais taire ces rumeurs car nous pouvions très bien nous passer d'eux. Un Fer-né bavard sur mon navire ne semblait pas comprendre l'enjeu de maintenir la soif de vaincre et le moral de nos troupes. J'avançais dangereusement, fondant sur ma cible avant de lui asséner un coup de poing en pleine figure le faisant tomber à la renverse et provoquant le silence autour de moi. Ma mâchoire se rétracta laissant un filet salivaire se détacher de mes lèvres. J'observais mes hommes qui toisaient leur capitaine, leur chef, leur leader sur ce navire et tous les autres sous mon commandement avant de leur déclarer de vive voix ma façon de penser de ce genre d'attitude.

« Y'a t-il d'autres volontaires souhaitant exprimer leurs inquiétudes ? Tout le monde a compris la leçon ? ! L'un d'entre vous à quelque chose à rajouter ? ! » Tonnais-je entre mes dents avant de poursuivre sans qu'aucun n'ose répliquer. « Nous n'avons pas besoin de Victarion Greyjoy, pas plus que Euron Greyjoy qui à l'heure ou je vous parle pourrit au fond d'une cellule humide et froide. » Je massais ma main droite pour le crochet du droit que j'avais donné à cette foutue gueule d'ivrogne doublé d'un imbécile gisant au sol. « Nous compterons sur nous même, car c'est ce que nous sommes, c'est ce que nous faisons ! » Terminais-je avant de laissé s'échapper une dernière parole audible aux plus près de ma personne. « Vous vouliez Victarion pour mener votre guerre. Je vous offre Norne Bonfrère. » Je scrutais la flotte d'Asha Greyjoy attendant un mouvement, un message de leur part. Sans quoi nous prendrions la route pour rejoindre le reste de la flotte tôt ou tard.
 
     

         
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"EVENT 3"


"Une riposte houleuse"


Année 299, 9e lune, 4e semaine

Le bruit du vent qui sifflait au travers des barreaux couvrit les pas qui s'approchèrent doucement de la porte de sa cellule. Le kraken fixait encore le sol lorsque, soudain, le petit volet de bois incrusté dans le battant de la porte s'ouvrit, lui faisant relever la tête dans un geste sec, presque brusque. Farouche et agressif était le regard qu'il jeta à l'encadrement. Plissant son oeil unique, il dardait son regard sur l'ouverture. Il n'espérait rien de bon de cet événement qui venait de le surprendre dans sa monotonie  et s'attendait au pire car, après tout, il n'était rien d'autre qu'un animal en cage. La lumière grise qui filtrait de la fenêtre de la geôle découpait à contre jour les traits acérés et fatigués de son profil droit; mais, dans la pénombre projetée sur son oeil par la silhouette de son arcade sourcilière, brillait clairement l'oeil pâle du Choucas. Epuisé, certes, il luisait pourtant dans l'obscurité. L'autre restait ainsi qu'il l'avait toujours été, caché sous le morceau de cuir noir.
        Ce fut sans mal qu'il reconnut la peau burinée et les yeux bruns qui le cherchaient dans l'ombre. S'il n'avait pas été aussi soupçonneux d'une telle visite, sans doute se serait-il déjà jeté contre la porte, emporté par la rage folle que lui inspirait la vue de ce visage familier et ennemi. Quand sa voix feutrée perça le silence, il déglutit à l'écoute de ce qu'elle lui annonça. Le ton d'Asha était quelque peu blasé,et ajouta sans le vouloir une pincée de morosité à l'humeur pourtant déjà bien sombre de son oncle. Ce dernier resta quelques instants silencieux, comprenant enfin le but de l'armada rassemblée par son cadet, et cette réflexion lui arracha un sourire en coin. C'était Victarion tout craché. Une menace, ou peut importe ce que la reine du Bief représentait pour lui, n'était bonne qu'à être supprimée au plus vite. Une décision qui contrariait profondément l'ainé des Greyjoy. Sa machoire se serra et, sous sa chemise de lin sale, sa poitrine se souleva dans une inspiration irritée.
Fulminant malgré le flegme qu'il affichait devant sa geôlière, il dardait toujours son oeil bleu sur la porte, soutenant le regard brun de la capitaine. Cette information qu'elle venait nonchalament de lui servir avait enfoncé un peu plus dans les abysses ce qu'il avait construit et qu'il avait vu jeté dans les profondeurs par ses soit-disant frères. Cette exécution -si jamais elle devait avoir lieu- signerait la fin de son règne, qui était mort avant d'avoir commencé. Cette exécution servirait sans doute d'apéritif aux fer-nés, dans le seul but qu'ils trouvèrent enfin le courage d'abattre le seul homme qu'ils blâmaient vraiment dans toute cette histoire. Lui-même. Une perspective loin d'être réjouissante pour le suzerain déchu qui, buté, resta muet comme un poisson, laissant sans réponse ni suite la discussion singulière entamée par la jeune femme. Quelques longues secondes passèrent ainsi, avec seulement le ressac comme refrain à leurs oreilles. L'ego du Choucas l'encourageait  à se murer plus encore dans son silence, comme animé du désir de se faire ainsi oublié et qu'elle partit rapidement sans plus le déranger davantage. Il attendit ainsi, imperturbable, près d'une minute.

"Pourquoi es-tu venue?"trancha-t-il sèchement après avoir constaté que sa nièce ne semblait finalement pas prête de s'en aller. Son ton était froid, et pourtant sa rancoeur se teintait de la pointe de malice qui le caractérisait, comme s'il s'amusait de cette entrevue. Après tout, si c'était le  suzerain déchu qui se tenait emprisonné dans sa geôle, la vérité était qu' ils étaient tous deux enfermés. Lui dans sa cellule, elle si près de cet héritage qu'on lui refusait et qu'elle n'arrivait pas à reprendre. Etrangement, il n'enviait guère la cage dorée de sa nièce.


   
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Elyas Peake
Que vengeance soit faite.



       
pnjisation

La nouvelle était tombée sans qu'il ne la comprenne, sans même qu'il ne l'imagine. Les couronnes du Nord demandaient vengeances, les couronnes du Nord filaient vers les îles de fer. Il les aurait rejoint en quelques secondes s'il n'avait eu d'autre obligation. Aujourd'hui, Elyas n'était plus un simple héritier de famille. Il devait en référer à la reine avant de filer n'importe où. Maitre de guerre de la reine, ses décisions n'étaient plus uniquement commandées par ses pulsions.

Il avait pour l'instant gardé le silence mais bouillait de plus en plus. Il avait apprit qu'Isendre promettait la main d'Alyssa à quiconque ramenait la belle à bon port. Elle qui était aujourd'hui héritière de Beaumarché. Mais cela importait peu à Elyas. C'était elle qu'il désirait. Il regarda le roi consort, pour une fois d'accord avec lui. Il voulait se rendre là bas, les faire goutter le fils de son épée, voir les tripes de celui qui avait enlevé la jeune Desdaings. Ne comprenait-elle donc pas ? Il en allait de la vie de deux enfants innocentes.

L'intervention du gamin le fit sourire. Ce miard avait ce qu'il fallait et Elyas fini par se racler la gorge avant de finalement ouvrir la bouche, pour la première fois depuis qu'avait commencé cette réunion.

Je me dois de m'y rendre aussi.Je protégerais le gamin mais Alyssa Desdaings est une personne chère à mes yeux. J'ai promis à son frère alors qu'il était encore en vie que je la protégerai. J'ai failli à mon devoir et il en va de mon honneur de recuperer l'héritière de Beaumarché.

Il se ferait discret si Rhaenys le voulait. Mais il ne pouvait rester sans rien faire, les mains croiser en attendant alors que s'ils s'alliaient tous, ils pouvaient la faire sortir, ils pouvaient faire sortir la petite Tyssier et Alyssa. La réponse de la reine était plus qu'importante pour lui. Il avait fait une promesse. Mais n'était-ce que la promesse qui l'attirait vers les Îles de fer ?
   

       
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Event 3
Îles de Fer


UNE RIPOSTE HOULEUSE


Année 299, 9e lune, 4e semaine

Ses yeux parcouraient comme il le pouvait l'intérieur de la cellule. Elle n'était pas immense, ça n'était donc pas bien compliqué, mais l'obscurité des lieux ne l'aidait pas. Puis soudain elle le vit, elle capta un rayon de lumière se reflétant dans son iris bleuté. Elle se figea instantanément, ses mâchoires se serrèrent sans qu'elle ne s'en rende compte. Le voir faisait ressurgir en elle une colère à laquelle elle ne songeait plus quand elle s'était mise en tête d'aller lui rendre visite. Pourquoi était-elle là ? C'était une bonne question ! Même elle ne le savait pas vraiment. Elle avait des bribes de réponses, bien entendu, mais était-il vraiment judicieux de toutes les lui dévoiler ? Certainement pas non. « Vous me manquiez M'n Onc' ! » répondit-elle intérieurement, sur ce ton moqueur qui lui était tant familier. Bien sûr ça n'était pas vrai, pas vraiment, mais elle aurait trouvé la blague drôle dans un autre contexte. Sauf qu'il n'était pas autre justement, alors elle garda ce propos pour elle. « Pour te voir pourrir, comme t'as laissé pourrir Balon ! » Cette fois-ci c'était la colère et la rancœur qui prônaient. Mais encore une fois, elle se l'était dit à elle-même, fâcher le Choucas n'était certainement pas dans ses priorités. Elle n'était pas venue là pour régler ses comptes, du moins pas cette fois, cela pouvait encore attendre. Elle haussa les épaules, même s'il ne pouvait pas le voir, et lâcha un petit soupir. Lui dire qu'elle avait besoin de son aide et de ses conseils ? Il jubilerait et se ferait un plaisir de ne pas lui répondre. Toutes ces réflexions ne l'avançaient guère sur la marche à suivre.

« Tu connais Victarion aussi bien que moi ! Si ce n'est mieux... Au combat, il est redoutable, des batailles il en a gagné ! Toutes même, sauf une comme il l'aime à le rappeler... les victoires hein, pas sa défaite ! Mais tu sais comme moi que dès qu'il s'agit de réfléchir... ça ne suit plus la dedans ! »

D'un doigt elle se mit à se tapoter la tempe.

« Je trouve que son plan est idiot... voilà tout. Et comme si ça suffisait pas, il a réussi à convaincre la quasi totalité des Îles de le suivre dans sa guerre illusoire. Et pour couronner le tout, je dois le suivre sagement, si je ne veux pas croupir comme toi ou pire... Et tu sais comme j'aime sentir l'embrun sur mon visage, mes pieds sur le pont glissant... »

Elle pensait sincèrement ce qu'elle disait, mais elle savait aussi qu'Euron ne manquerait pas de visualiser ce dont elle parlait, ce qui ne ferait que remuer plus encore le couteau dans la plaie. Et en même temps, avec ce qu'elle venait de dire, elle ne pourrait pas vraiment lui reprocher d'en avoir parlé, ses arguments étaient justifiés.

« Alors je crois que je suis en train de gagner un peu de temps... »

Elle baissa le visage vers ses pieds. Elle adorait naviguer et l'idée d'être aux commandes de son Vent Noir la réjouissait, mais cette joie était vite obscurcit par l'avenir qui se dessinait d'après elle pour ses Îles de Fer. Certes, ça allait être agréable de voguer puis d'aller casser un peu de ces hommes des contrées vertes, mais après quoi ? Depuis leur dernière attaque sur Villevieille, ils devaient être plus sur leurs gardes, malgré l'accord passé entre Euron et sa petite reine. Et puis le contexte n'était plus le même par là-bas, les choses étaient revenues à la normale. Ils pouvaient certes gagner, mais pas sans essuyer de pertes. Et après ? Après il allait falloir assumer les représailles du Sud, et elle savait pertinemment qu'à moins d'un miracle, ils ne pouvaient pas faire face à ça. Elle voulait voir ses Îles prospérer pas courir au suicide. Les banquets du Dieux Noyés pouvaient bien attendre, il y avait tant de choses à faire, à voir d'abord à la surface.

« Si vous avez un dernier conseil M'n Onc' peut-être, avant que je parte ? Je passerai le bonjour à votre femme si vous voulez ! »

Peut-être que la mention de l'Ourse susciterait un peu plus de réactions chez lui.

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"EVENT 3"


"Une riposte houleuse"


Année 299, 9e lune, 4e semaine

"For what we want most, there is a coast that must be paid in the end"

Le vent froid sifflait, s'engouffrant dans l'ouverture que lui avait offerte Asha au travers de la porte. Il glissait sur le dos du Choucas dont le corps était déjà figé et se forçait à ignorer sa morsure dans l'humidité désagréable de la cellule.  Un frisson le pris soudain et fit trembler sa respiration, pourtant, le fer-né aux cheveux de cendre ne bougea pas d'où il était, assis sur ce rebord de pierre aussi froid que la glace.  Son menton était incliné vers sa poitrine, et il posait un regard farouche sur le visage de sa nièce qu'il apercevait, aussi pâle que la lune, par l'interstice qui la dévoilait.
A mesure qu'elle parlait, son oncle devina l'amertume et le doute dans ses propos et il comprit rapidement où elle souhaitait en venir. Cependant, ce qu'elle voulait de lui restait un parfait mystère. Voulait-elle qu'il la rassure? Qu'il lui donne une solution à cet épineux problème? Qu'il déposa un baiser sur son front avant de partir?  Soudain, des plis se formèrent au sommet de l'arrête finement dessinée de son nez, et son oeil se plissa, farouche, lorsqu'elle le provoqua de ses insinuations peu à même de remonter le moral d'un homme qui avait été libre toute sa vie et qui se voyait aujourd'hui coincé entre quatre murs aussi noirs que du sang séché. Elle lui faisait sentir le parfum de la vie alors que lui goutait ici un aperçu du tombeau.

A nouveau, le silence s'installa lourdement entre eux deux, aussi présent que la porte qui les séparait. Le prisonnier n'avait cependant pas été sourd à la détresse morale de sa nièce, qu'il décida d'ignorer, la laissant patauger dans le marasme provoqué par elle, par Victarion, par les autres seigneurs des îles plutôt que de la prendre en pitié face au cas de conscience qu'elle affichait ouvertement devant lui. Il la regardait avec, sculpté sur ses traits, la même expression dure et infranchissable, bien que son coeur palpita d'une satisfaction égoïste.
Les poils de sa nuque s'étaient hérissés, non pas à cause du froid, mais en apprenant des lèvres d'Asha la survie de son épouse. Il n'était pas dupe et savait que ces mots étaient loin d'avoir échappé simplement à sa nièce qui souhaitait manifestement entendre à nouveau sa voix avant de partir rejoindre les quais, où ses hommes devaient l'attendre, à piaffer comme des chevaux qui attendaient qu'on leur ouvre la porte de l'écurie.
 Boudant dans sa cage, le Choucas lui tournait pourtant maintenant le dos, lui exposant le plumage noir de ses ailes repliées.  Mais il ne la laisserait pas partir sans avoir jeté  un dernier croassement dans ce silence si différent de celui qu'il affectionnait, en mer, sur le pont de son navire. Puisqu'elle voulait un conseil, il lui jetterait une corde  comme on jette un cordage à un futur noyé, mais sans lui dire où l'autre bout la mènerait...

" Si tu as du courage, quitte ce château, rassemble tes hommes et prends la mer ." Trancha-t-il soudain dans le silence d'une voix calme et dure. "Si tu en as le courage, fais voile vers l'Ouest. Et ne te retournes pas."

Comme il fallait de la force pour aller contre le vent, il fallait un courage inhumain pour se laisser porter par lui. Abandonner son destin aux caprices qui remuaient une âme mortelle, ignorer les ordres, les conventions, renoncer aux acquis et aux promesses; et porter son regard non plus vers ce que l'Histoire leur montrait, mais vers un avenir nouveau. Dédaigner les ordres du nouveau suzerain, abandonner ses soutiens qui partaient en guerre, abandonner les îles de Fer, et bien plus encore pour celle qui clamait en être l'héritière... D'un geste lent, il se détourna pour regarder à nouveau l'interieur de sa geole alors qu'une lueur malicieuse faisait briller son oeil fatigué. Contre cette lueur d'espoir qu'elle lui avait offerte en lui parlant de la Mormont, il avait conscience de semer le doute dans son esprit déjà suspicieux à son égard. Mais il était le Choucas, il n'avait que rarement été trompé par son instinct lorsqu'il s'agissait d'éviter la mort et de ce conseil mystérieux qu'il confiait à sa nièce il se déchargeait de la minuscule dette qu'il avait envers la Greyjoy.
Mais il était aussi Euron Greyjoy, et laisser un ennemi-car c'était ce qu'elle demeurait être pour lui- sans avoir suffisamment semer le chaos dans son esprit aurait été faire insulte à sa propre réputation. Aussi, il rajouta avec une pointe de défi dans sa voix soudain gonflée par la chaleur d'un ton provoquant, presque amusé, tandis qu'il appuyait nonchalamment son dos contre le mur de pierre, ces quelques mots:
"Et... si tu as plus de courage encore, laisse ta barque amarrée aux quais et  va dans la bataille avec le Silence ."
Ce dernier défi, tout comme le précédent, pouvait désarçonner, semblait incongru même voire sans valeur. Euron lui lança un dernier regard, tentant de percevoir la réaction de sa nièce au travers du petit encadrement de bois rongé par le sel. Choisirait-elle de se battre pour sa propre liberté en abandonnant ses chaines et en débutant une nouvelle vie, ou bien provoquerait-elle enfin ceux qui n'avaient de cesse de lui dénier sa place en s'appropriant enfin ce titre qu'elle n'avait fait que réclamer jusque là, comme une fillette contrariée? Il n'y avait pas de sourire pour étirer les lèvres du Choucas, quand bien même ces deux conseils semblaient des trompe-la-mort que seul un miracle pourrait faire tourner à son avantage. Un miracle, ou encore le grain de folie qui avait porté si haut son oncle dont la seule défaite avait outrepassé le succès de bien des hommes.




   
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Une riposte houleuse
évent

La bataille, pour le Conflans, se passait sur deux fronts.

Edric Mallister sur la mer, Patrek Mallister sur la baie. Il avait renvoyé sa femme chez elle, aux Jumeaux et en avait profité pour soutirer un nombre, disons, convenable, d'hommes armés et capable de monter sur deux bateaux pour les suivre en guerre, un était avec lui et l'autre avec Edric. En guerre, ils l'étaient. Voilà trop de temps, trop d'années, que le Conflans se laissait marcher dessus par cette vermine marine. Il était temps que cela prenne fin, un jour ou l'autre. Ah, il l'attendait depuis longtemps, ce moment.

Chaque minutes, Patrek attendait des nouvelles de part delà la mer.

Edric Mallister avait veillé à rester suffisamment loin des côtes des Îles de Fer dans un premier temps. Observer était le meilleur moyen, pour l'aigle, avant d'attaquer. Observer sa proie, calmement, un bateau à l'avant les autres en retrait. Ils avanceraient lentement au gré des vagues, mais plus le temps passait et moins la mer semblait apte à coopérer à leur mission, la brume s'épaississait et finissait par lui cacher la vue même avec sa longue vue. On ne verrait bientôt plus les étendards Mallister, Frey, Desdaings et Mormont. Après avoir observé, l'ennemi, Edric avait décidé qu'il était temps pour se préparer à l'attaque, mais la brume serait-elle d'une aide aux Conflanais? Il fallait l'espérer. Un bateau des Frey, plus exactement, était présent, parmi les nombreux autres de la maison Mallister, mais tout cela n'était qu'un avant goût de ce qui arriverait, oh oui, un avant goût. Patrek ruminait depuis le bateau qu'il venait d'engager sur la baie, après un dernier au revoir à Salvemer. Ses hommes le suivaient. Vaillants, fidèles, courageux, ils l'étaient, ils avaient peur mais ils taisaient cette peur. Ce serait pour Jason Mallister, ce serait pour la maison Ryger, pour la maison Desdaings, pour les maisons qui avaient péris sous la lame ennemis. Ils seraient vengés tôt ou tard, la mer entouré les Îles de Fer serait rouge sang alors et elle serait renommée. Patrek était ambitieux, mais surtout vindicatif. Puissent les Sept leur être favorable. Puissent-ils les regarder.

Une autre lettre lui parvenait finalement, deux similaire, même. Deux corbeaux. Patrek prenait cette lettre. Cette lettre devait avoir été envoyée peu après la première à en juger l'écriture hâtive. Elle commençait déjà à dater de quelque jours et l'écriture était presque effacée, Patrek en vint à se demander si elle n'avait pas été arrosée par les vagues.

Il semblerait que les Mallister n'étaient pas les seuls à avoir armés leur voiliers et brandit les étendards. Patrek ne recevrait sans doute jamais la réponse de la reine Rhaenys écrite par Aegor du Rouvre, mais il put néanmoins se décider à renvoyer une lettre, d'ici à ce qu'il arrive avec la seconde et plus grosse vague prête à l'attaque.

Patrek se décidait à envoyer une lettre brève, mais simple, à la jeune reine du Sud ; les snekkars sont prêts, les snekkars sont armés, les étendards sont levés. Patrek n'aurait pas la réponse de la jeune reine à temps, quelle réponse il recevrait il n'en saurait jamais rien. Il espérait juste que cette lettre finisse de la convaincre. En attendant, le Nord et le Conflans feraient voile commune. Il était temps que cela prenne fin. La seconde vague, celle de Patrek, mettrait plus de temps à arriver mais la première vague espérait parvenir à voir à travers la brume pour prendre une décision ferme et définitive. L'attaque. En mer, les fernés étaient sans doute plus forts, mais il ne fallait pas douter, pas un seul instant. Ils avaient nombreuses idées et les Îles de Fer sauraient quel effet cela faisait, de se faire ravager..

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Event 3
Que vengeance soit faite.



       
Le chant des sirènes annonce la fin de l'homme.

La houle restait calme, endormie telle la plaie d’un infirme qui attendait le moment opportun pour réveiller son trépas. Cette dernière s’accompagnait de cette brume épaisse, saisissante, pareille aux chaînes d’un condamné dont l’étreinte n’en devenait que plus serrée. Le Dieu Noyé était-il contre eux ? Beaucoup auraient prétendu l’inverse, tant la navigation coulait dans les veines de chacun des protagonistes de cette assemblée silencieuse. Beaucoup chantaient les louanges d’une victoire à venir, les regards s’éveillaient à mesure que le bruissement de l’eau battait contre le bois épais de chaque bâtiment. Et pourtant, le cœur de la Bonfrère se serrait davantage. Sa joie prenait son envol pour partir par delà ce brouillard. Quelque chose n’allait pas. Incapable d’y mettre une raison, le silence retombait comme la peine capitale s’abattait sur les nuques de ses victimes. Et elle avait beau lancer un regard en direction de son capitaine, le voir endosser son héroïque et non contesté morosité de circonstances, il n’en restait pas moins qu’elle avait l’impression que ses dires sonnaient faux. Le Timbal était comme elle à cet instant, méfiant, mais surtout sur des gardes qu’il ne pensait pas avoir à prendre pour aller conquérir ce territoire. Quelque chose allait contre eux. Mais ils devaient agir comme si rien de tout cela ne les touchait, comme si ils savaient qu’ils remporteraient cette victoire, pour le bien de leur équipage. Le Choucas les avait maudits. Gysella était prête à payer le fer-prix pour que cette idée reste intacte dans son esprit pendant tout le long de cette mission. De sa cellule, elle était persuadée qu’il avait invoqué le mauvais esprit, rien que pour venger son orgueilleuse vanité de ce sort qu’ils lui avaient tous infligé.  Peut être était-il même parvenu à réaliser son dessein sans grande peine, puisque les messages se transféraient d’un boutre à l’autre pour annoncer une absence bien importante à ce raid. Victarion Greyjoy les avait abandonnés… La déception se traduisait sur le regard de la jeune femme alors que tous ses espoirs concernant cet homme se trouvaient complètement éclatés, noyés dans les profondeurs de la mer. Vers où allaient-ils à présent ? Qui devaient-ils suivre ? Les questions ne faisaient que s’enchaînaient un peu plus dans l’esprit de la blonde, des questions qu’elle ne pouvait plus taire et qui l’amenèrent à trouver son capitaine. « Qui devons-nous suivre, Capitaine ? » Bien sûr, la réponse était évidente, leurs instincts étaient ce qu’il y avait de mieux, mais le Dieu Noyé représentait toute la volonté nécessaire pour mener à bien cette expédition. « Ne me réponds pas par fanatisme Denys, j’ai besoin d’une réponse concrète… » Elle venait de le tirer par le bras pour le prendre en aparté, loin des regards, loin des oreilles indiscrètes qui auraient pu les prendre en flagrant délit concernant ce doute. « Je te suis, mais j’ai besoin de connaître le nom de celui qui nous mènera vers la victoire plutôt que taire celui qui nous entraîne vers le suicide. » Ses yeux fixaient les iris clairs de son capitaine alors que l’impatience envahissait un peu plus son être. Mais alors qu’elle attendait une réponse qui aurait su éveiller ses attentes les plus secrètes, un des hommes s’égosilla de l’autre côté du pont. « Ennemis en approche. » Quoi ? La jeune femme détourna son regard pour essayer de scruter l’horizon, la brume épaisse l’obligeant à plisser ses yeux afin d’essayer d’y voir plus clair. Gysella se mit à courir pour rejoindre le marin en question et c’est alors qu’elle reconnût les affres d’un navire. « Tous à vos postes ! On va leur montrer à ces terriens ce que la mer a à leur offrir. Ce qui est mort ne saurait mourir. » « Ce qui est mort ne saurait mourir », la devise se transmettait d’un marin à l’autre, d’un frère à l’autre, d’un fer-né à l’autre afin que le courage ne vienne reprendre de ses droits et leur permette à tous de se défendre du mieux qu’ils le pourraient. Il en était de leur nom, il en était de leur nation, il en était de leur héritage et pour rien au monde, ils ne laisseraient des étrangers s’en prendre à leur patrie. « Je te maudis Euron Greyjoy. Où que tu sois je prie pour que le sel t’étouffe et te dessèche et que la charogne dévore tes entrailles. » Chuchotait la Bonfrère, alors que sa colère grandissait et qu’elle avait enfin trouver un coupable. Restait à savoir qui serait le salvateur à présent.
   

       
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Qui suivre ? C'était une excellente question. Tous ceux censé être les leaders de cette expédition ne répondaient pas à l'appel. Les rumeurs circulaient vite de navire en navire. Cela ne présageait rien de bon. Sans leader, les individualités referaient bientôt surface ce qui n'était pas toujours bon. Gysella semblait s'en inquiéter. Les Greyjoy commençaient vraiment à les lui briser menu. En fin de compte, il ne pouvait compter que sur sa haches, son bouclier, son équipage et les têtes censées de son peuple. Il allait lui donner une réponse très clair et très précise sur ce qu'il pensait de la situation.

«Pour l'instant je n'en sais foutrement rien. Il se pourrait bien que cet homme se tienne devant toi.»

Un homme d'équipage cria des mots fatidiques indiquant que l'ennemi arrivait. Quel ennemi ? Les Biefois n'étaient sans doute pas au courant qu'ils arrivaient à moins qu'ils ne se soit mis à les épier récemment. Par le Dieu Noyé, cette nouvelle n'était pas prévue. Denys monta sur le pont suivit de Gysella. Une chose était sûr : l'ennemi devait être assez proche pour que l'on puisse l’apercevoir à travers la brume. La Bonfrère prit le relais de Longmât qui n'avaient pas encore réagit. Le Timbal ne s'était pas trompé en disant qu'elle finirait peut-être un jour à la tête de son propre boutre. Elle ferait sans doute aussi un bon second. Tout le monde fut sur le branle bas de combat et Denys fila avec un jeune homme dans sa cabine pour enfiler son armure. Le sang et l'action lui avait manqué mais avant d'aller se changer, il alla crier un ordre.

«Virez légèrement à bâbord. Mettez nous en position parfaite pour aborder ces raclures. Nous allons leur montrer qui règne sur ses mers ! Ce qui est mort ne saurait mourir ! »

Le Timbal acheva de se préparer pendant que son Snekkar se rapprochait d'un bateau ennemi. La brume était autant leur alliée que leur ennemie. Se frayant un chemin à travers la foule, son heaume dans la main, suivit par le jeune membre d'équipage portant le bouclier et la hache du Timbal, il chercha la Bonfrère et finit par la trouver. Il lui adressa quelques mots sans prendre de gants. A l'approche d'un assaut, il était comme un animal sauvage prêt à se remplir la panse en chassant ses proies.

«T'as intérêt à t'en sortir la Bonfrère. Je compte bien savourer leurs navires en flamme avec toi avant de passer à d'autres célébrations plus réjouissantes ha ha ha. Tue en le plus que tu peux.»

Les navires se rapprochaient de plus en plus et les hommes n'attendaient plus qu'une chose : le signal de leur capitaine pour se jeter à l'abordage. D'autres Snekkar de la flotte du Timbal se dirigeait vers le bateau mais la Phalange serait la première à se jeter sur l'ennemi !.

«MAINTENANT ! CE QUI EST MORT NE SAURAIT MOURIR !»
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Event 3
Que vengeance soit faite.



       
Que sonne le tocsin de vos adieux.

Les fers-nés commençaient à se poser des questions. Trop de question. L’absence d’un vrai leader pour ce peuple n’était pas une chose qui serait à leur avantage. Bientôt l’ambition et la fierté de chacun voulurent prendre le dessus. Chacun se sentant capable de mener la flotte de fer jusqu’à Villevieille afin d’y couper la petite tête de la jeune Reine. Le chaos régnerait et la disparition de Victarion n’aidait pas. Les promesses s’envolaient loin avec son absence, mais peu importait, les fers-nés iraient avec ou sans chef.

Mais c’était sans compter sur la flotte du Conflans qui fendait les flots à vive allure. Organisé, mené par Patrek Mallister, reléguant ses ordres aux différents capitaines. Ils n’avaient pas l’avantage du nombre, mais la surprise et l’organisation étaient dès leur. L’épais brouillard avait camouflé leur arrivé. Ce fut Gysella Bonfrère, second sur la Phalange qui repéra les premiers boutres du continent. Le snekkar de Denys Timbal serait le premier en ligne de mire. Le mot se passait de navire en navire, et les fers-nés durent modifier leur direction. Mais sans chef, sans leader, le chaos s’installa. Certains se heurtèrent dans d’horrible craquement de bois. La flotte de fer s’autodétruisait dans la manœuvre. Orienté pour partir au Sud, il devait se retourner pour affronter l’attaque au Nord. Les cloches sonnèrent à Pyke, donnant l’alerte. La bataille allait commencer.

Victarion Greyjoy contemplait la bataille au contre bas. Visiblement le Nord de ce royaume lui avait coupé l’herbe sous le pied dans son entreprise d’assassiner la Reine du Sud. Mais désormais il était trop tard pour descendre, se battre. Il regardait, contemplait, le regard dur se demandant comme tout ceci allait finir. Chacun voulait sa revanche, chacun voulait l’emporter. Au cas-où il se barricada dans la salle du trône de Grès.

L’affrontement dura plusieurs jours, les corbeaux volaient entre le Conflans et le Bief mais la jeune Reine n’avait aucun prétexte pour attaquer les Iles de Fer. Les snekkars étaient peut-être prêt à se battre, mais tant qu’elle n’avait pas la raison, les navires du Royaume du Sud ne bougeraient pas. Alors elle laissa l’affrontement se dérouler entre le Conflans unit aux Mormont et les fers-nés.

   

       
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Une riposte houleuse
évent

Les hommes du Conflans étaient vaillants, ils avaient tous reçus une mission, un but précis, mettre fin au conflit les opposants aux fernés, conflit qu'ils subissaient depuis trop de siècles. Les fernés n'étaient pas fidèles entre eux, ils étaient lâches et faibles aux yeux de l'Aigle de Salvemer. Cela jouerait en leur faveur, car les hommes du Conflans ne reculeraient pas. Abattre le plus d'ennemis, là était leur mission. Couler le plus de ses flottes par le fond. Ce n'était pas sous sa seigneurie que cette vermine pillerait ses terres, on ne tuait pas non plus un Mallister impunément. Le Conflans avait été trop gentil, trop coulant, trop permissif, il en était fini de ce temps. L'Aigle ruminait cela, tandis que son oncle était parmi la première vague.

" HOMMES DU CONFLANS ET HOMMES DU NORD. L'HEURE DU COMBAT EST PROCHE. CHAQUE MINUTE NOUS RAPPROCHE D'EUX. PAR LES SEPT, LES ÎLES-DE-FER CONNAÎTRONT LA VENGEANCE, ILS PAIERONT LE PRIX DE LEUR VIE ! POUR LE CONFLANS ! POUR LA MAISON MALLISTER ! POUR LA MAISON DESDAINGS ! POUR LA MAISON RYGGER ! POUR LA MAISON MORMONT DONT ILS ONT KIDNAPPES LA FILLE, POUR LES MORTS DE NOS FAMILLES ! IL EST TEMPS QUE CELA CESSE ! "

Edric criait afin d'être entendu, il levait son épée. Nombreux mourraient, car bataille il y aurait. La discussion semblait impossible avec eux, les fernés semblaient trop idiots pour comprendre ce que le mot discussion signifiait. Les hommes suivaient, levant eux aussi leur épées. Ce serait, pour nombreux, leur premier combat, pour nombreux autres leur dernier. Jeunes et vieux, nordiens et conflanais, Frey, Mallister, Ryger, Nerbosc même ! Ils s'allieraient au combat et même dans la mort. La flotte avançait et retournant à sa longue-vue, Edric pouvait voir les bateaux ennemis parmi la brume épaisse. Il était trop tard pour reculer, il fallait y aller. La confrontation tant attendue. Patrek Mallister arriverait nombreuses heures après, mais elle arriverait en seconde vague pour soutenir l'affront. Des cris pour s'encourager, les marins étaient aussi effrayés qu'excités.


Et les marins avaient foncés à la bataille. Les marins avaient profité du chaos chez les fernés et de leur effet de surprise pour couler les premières barques qu'ils avaient croisés, sans doute des hommes rentrant à bon port. Et bien, ils ne rentreraient plus.

Patrek était arrivé après des heures alors que la flotte d'Edric avait commencé à être minime. Patrek était arrivé avec les Frey, en plus de ses propres bateaux et du reste de la flotte des Mormont. Ils étaient toujours plus nombreux que la première vague et avaient profité pour encercler ces snekkars. Parler ? Il n'avait vu Euron ni Victarion. Ca l'avait fait rire sur l'instant. Leur guerriers totalement éparpillés sans ordres direct, à quoi pouvaient-ils s'attendre de concret ? Patrek en avait profité pour faire couler - au péril de nombreux des siens - tant de flottes qu'il avait pu. Mais après quelque jours, la fatigue se ressentait énormément, après quelque jours, il fallait trouver une alternative. Les fernés étaient prêts à en découdre et ne craignaient pas la mort, les conflanais et nordiens non plus. Aucun des deux clans ne hisserait drapeau blanc, Patrek en était persuadé..

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Event 3
Que vengeance soit faite.



       
Un vagabond en route vers son destin

Barroth observait en silence cette femme qui était face à lui sans savoir ce qu'il devait dire ou même fait étant donné que la seule Noble qu'il côtoyait vraiment était Gwynesse et il fallait avouer qu'il n'avait pas besoin de faire tout ça avec elle. Elle n'aimait pas entendre parler des courbettes ou même du respect qu'il aurait dut avoir à ses côtés. Barroth disait toujours ce qu'il pensait en sa compagnie et donc face à ce genre de femme il était légèrement perdu. Essayant de laisser un sourire s'étendre sur son visage le jeune homme l'écoutait réfléchissant à ce qu'il savait faire pour prouver qu'il ne servirait pas à rien en les suivants sur les Iles. Il n'était pas comme les chevaliers qui s'entrainaient depuis qu'ils étaient petits, non lui avait appris seul dans la forêt et n'avait jamais combattu contre un homme mais au fond de lui il savait qu'il pourrait aider. Qu'il avait le courage et la force de sauver Gwynesse et de la ramener chez elle pour essayer de reprendre une vie normale. Ne la quittant pas une seule fois du regard le jeune homme reprit la parole essayant de trouver ses mots avant et d'éviter de montrer qu'il était gêné face à tout ce qui était en train d'arriver.

"J'ai vécu toute ma vie seul dans la forêt et j'ai donc apprit à me battre pour survivre, je suis plus doué avec un Arc et des flèches mais je peux vous jurer que je ne serait pas un poids lourd dans ce genre de combat."

Il ne mentait pas et était quelqu'un qui se débrouillait tout seul depuis maintenant pas mal de temps alors Barroth savait qu'il trouverait toujours quelque chose à faire, après tout il était un garçon assez rusé. Restant debout tout en croisant doucement ses bras contre son torse le jeune homme réfléchissait en silence à ce qu'elle venait de dire sentant son coeur se serrer petit à petit dans sa poitrine. Elle n'était pas sur d'envoyer des bateaux contre les Iles et le Vagabond ne savait donc pas si il allait pouvoir enfin laisser un petit espoir envahir son coeur pour retrouver cette fille qui était dans ses pensées. Ne sachant pas si il pouvait poser des questions le jeune homme pinça doucement ses lèvres essayant de se retenir mais son côté vagabond reprenait souvent le dessus et sans qu'il s'en rende compte il reprit la parole.

"Puis je vous demander pourquoi vous n'êtes pas sur d'envoyer des navires sauver Gwynesse?"

C'était osé de poser des questions à cette femme mais il ne comprenait pas la politique étant donné que lui serait parti directement à sa recherche. Mais il ne ressentait aucun colère contre cette femme après tout elle avait tous les droits et si elle jugeait que les navires devaient rester au port c'était surement pour une bonne raison même si l'envie d'aventure, de sauvetage et de revoir ce visage qui lui manquait prenait souvent le dessus.  

   

       
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Event 3
Îles de Fer


UNE RIPOSTE HOULEUSE


Année 299, 9e lune, 4e semaine

Asha gesticulait devant la porte du cachot. Elle commençait à s'impatienter à douter de l'ingéniosité de son idée de s'être arrêtée ici de la sorte. N'était-elle pas en train de nourrir et de revigorer la bête, ne serait-ce qu'en lui parlant ? Il était certain qu'elle ne voulait pas prendre ce risque. Mais en cet instant, aucune des solutions qui lui étaient proposées ne l'emballait. Elle avait l'impression que quoi qu'il arrive, elle serait obligée d'agir à contre cœur. Elle n'avait aucune envie de demander de l'aide à Euron, et voilà pourtant qu'elle comptait sur lui pour avoir une illumination. Elle trouvait l'idée de son autre oncle complètement stupide, et pourtant si elle voulait rester en vie, elle n'aurait d'autre choix que de finir par rejoindre les troupes. Elle ne voulait pas fuir les Îles de Fer, elle voulait récupérer ce qui lui revenait de droit, ce pourquoi elle avait travaillé des années durant, ce pour quoi elle avait été formée, et pourtant cela semblait la seule solution pour pouvoir agir en toute liberté, sans avoir à regarder par dessus son épaule pour le restant de ses jours. La réponse de son oncle se fit d'ailleurs attendre, il aimait toujours autant entretenir son audience, son petit séjour dans de telles conditions ne l'avaient donc pas changé. Elle s'apprêtait à tourner les talons quand sa voix rauque brisa le silence. Il lui conseillait de quitter les Îles si elle en avait le courage. Cette réflexion lui tira un rire sarcastique.

« Voilà bien què'que chose qui vous plairez hein ?! A toi et à Victarion... »

Elle ne voyait pas bien ce qu'il y avait de courageux à renoncer à tout ce pour quoi elle s'était battue, au contraire, elle aurait plutôt l'impression de choisir la solution de facilité et de baisser les bras. L'idée d'offrir son héritage aussi facilement à ses oncles qui bafouaient la mémoire de Balon lui tordait le ventre tout comme l'éventualité qu'on la perçoive comme une lâche. Mais le Choucas n'avait visiblement pas terminé, voilà qu'il la défiait de naviguer avec Le Silence. Mais cette fois-ci, la remarque ne la fit pas rire. Elle se contenta de grimacer, réfléchissant à toute vitesse à sa proposition, l'envisageant dans tous les sens. Était-ce une bonne idée ou une mauvaise ? Il était clair que c'était un navire qui inspirait le respect, mais si elle le prenait de la sorte, elle ne payait pas le fer-prix et on pourrait simplement penser qu'elle s'alignait derrière Euron et ça, c'était hors de question. Alors qu'elle allait lui répondre, des bruits de course dans le couloir attirèrent son attention.

« C'est Victarion ! » commença un de ses hommes avant qu'Asha ne le coupe d'un regard noir et d'un geste de la main.

Elle s'écarta de la cellule de plusieurs mètres et demanda au marin à l'air agité de lui confier tout bas ce qu'il avait à lui dire. Il n'y avait pas besoin que le Choucas ait plus d'informations encore. Apparemment, Victarion était introuvable, personne ne l'avait vu embarquer, personne ne voyait son navire personnel. Le sang d'Asha ne fit qu'un tour. L'occasion était trop belle pour la rater ! Elle revint en arrière quelques secondes, le temps de remercier son oncle pour son temps et sa proposition, un sourire radieux aux lèvres, qui ne manquerait pas de le faire se questionner, pour son plus grand plaisir. C'était décidé, elle allait voguer à pleines voiles pour rattraper les premiers navires pour les convaincre de changer leurs plans, elle espérait simplement qu'il n'était pas déjà trop tard. A peine avait-elle quitté le château et regagné son pont que les ordres fusaient dans tous les sens, accompagnés d'encouragements. Ils avaient pas mal de retard à rattraper à présent si elle voulait réussir.

Elle fut surprise de trouver Norne Bonfrère non loin de là. Il avait du s'arrêter en voyant que les navires de La Seiche n'étaient pas partis. Alors qu'elle approchait son boutre du sien pour lui expliquer rapidement ce qu'elle comptait faire, une nouvelle vint à nouveau tout bousculer. A l'avant, les premiers bateaux de la Flotte de Fer venait de rencontrer des bateaux ennemis. Information qui ne manqua pas de faire jurer Asha. Pendant un instant elle se demanda ce qu'elle devait faire ? L'idée de retourner chez son Oncle Harloi pour s'assurer que sa famille et son invitée se portaient bien lui traversa l'esprit. Mais la fatalité que son peuple avait besoin d'elle écarta toutes autres possibilités que celle de les rejoindre et de les aider du mieux qu'elle le pouvait.

« Qarl, jte confie Le Vent Noir, mais d'abord, aide moi à récupérer Le Silence ! »

Elle lu l'étonnement sur le visage de ses hommes qui venaient de l'entendre, mais aucun d'eux n'osa la contester. Le calcul était vite fait, on n'allait pas cracher sur un bateau supplémentaire, surtout pas un dont la renommée était-elle qu'il était craint sur toutes les mers. Tant pis si les fer-nés la voyait aux commandes du navire du Choucas, elle aurait tout le temps de leur expliquer par la suite. Mais elle ne pouvait pas négliger qu'un tel boutre pouvait créer la différence sur ce genre de bataille, elle espérait qu'un certain nombre de leurs ennemis trembleraient et perdraient courage à la simple vue des voiles noires et de la coque pourpre.

Ce ne fut pas simple de rejoindre le front de la bataille. A son arrivée, Asha ne put que tristement constater les pertes qui avaient eu lieu de leur côté. La seule satisfaction était qu'il y avait également une bonne quantité de l'autre côté des lignes. Accompagnée de ses navires habituels et de ceux de Norne Bonfrère qui lui avait emboîté le pas, Asha fit de son mieux pour effrayer ceux qui n'étaient pas encore engagés dans la bataille, mais quand cela ne fut plus suffisant, les premiers véritables combats eurent lieu, abordant navires après navires ennemis, repoussant leurs tentatives d'abordages. Heureusement pour elle, ils étaient peu à être assez téméraires pour tenter de s'attaquer de front au navire du Choucas. Dès qu'elle croisait un boutre fer-nés, elle y allait de son cri de guerre, de paroles de ralliement et d'encouragement, sans oublier les paroles du Dieu Noyé qui leurs étaient si chères. Et le manège continua de la sorte durant plusieurs journées, au grès des marées et des mouvements de tout le monde, y compris la météo. Les bateaux fer-nés se reliaient sur le front, permettant à ceux qui venaient de combattre de prendre un peu de repos et aux blessés de se soigner. Puis le roulement avait de nouveau lieu. A des moments, Asha était persuadée qu'ils prenaient l'avantage, puis cette impression tournait. Avant de revenir. Elle venait à se demander combien de temps un tel manège pouvait durer. Mais ni elle, ni les fer-nés qu'elle croisait ne baissaient les bras, ça n'était pas dans leur coutume. Alors que Le Silence abordait un nouveau navire Desdaing, un peu plus loin, sur le pont d'un navire aux couleurs des Mallister, il lui sembla reconnaître un visage. Mais déjà, elle devait détacher ses yeux de la silhouette pour contrer une épée grâce sa hache, rugissant de plus belle.

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"EVENT 3"


"Une riposte houleuse"


Année 299, 9e lune, 4e semaine

"Welcome to the end of eras
Ice has melted back to life
Done my time and served my sentence
Dress me up and watch me die
If it feels good, tastes good
It must be mine
Dynasty decapitated
You just might see a ghost tonight

And if you don't know, now you know

I'm taking back the crown
I'm all dressed up and naked
I see what's mine and take it"

En regardant sa nièce partir, le Choucas laissa échapper un soupir qui se mêla au ressac. Il avait froid, il avait faim et tout ce qu'il possédait n'était que cette vue sur la mer. Tout à coup privé du visage pâle d'Asha, les murs de sa geôle lui parurent plus sombres encore, comme dépossédés de la seule lueur de vie qui était venue  à lui depuis des jours.  Un homme était venu, il le savait, il l'avait entendu. Mais, ainsi enfermé, il n'avait guère pu entendre leur échange même s'il avait remarqué la précipitation de la jeune femme alors qu'elle avait pris congé de lui. Son œil glaçant et gris comme un jour de pluie se baissa jusqu'à regarder le banc de pierre que sa main droite caressait pensivement.
Il n'avait pas vu grandir Asha, tout comme pour ses propres enfants, il avait abandonné leur enfance afin de vivre sa propre vie. Aucune ancre n'était assez profondément enfoncée dans le sol pour retenir indéfiniment l'Oeil de Choucas sur les terres, pas même son propre sang. Pourtant, il la connaissait. Oui. Mieux qu'elle ne pourrait l'imaginer. Il la savait orgueilleuse, et entêtée. Aussi, il ne s'attendait guère à ce qu'elle cède à l'envie de quitter les îles. Au fond de lui, il savait. Il savait qu'elle n'était pas femme à répondre positivement à une solution de facilité, de sécurité. Il savait. Elle n'allait pas résister au défi que représentait cette occasion unique pour elle de naviguer sur un navire tel que le sien. Le défi était trop grand, trop tentant pour qu'elle  y renonça, et elle s’engouffrerait dans la brèche qu'il lui avait ouverte comme une vague furieuse. Après tout, comment refuser de conduire le Silence, ce bâteau de légende, au coeur de la bataille? Son aura seule lui assurerait de faire deux fois plus de victimes et de fuyards que sur un navire ordinaire, tout en lui garantissant la sécurité d'être protégée par la réputation des voiles noires. Un laisser-passer au travers du sang et des océans. Vraiment?
Un sourire mince étira les lèvres du Choucas. Son regard était abaissé vers sa main, vers la pierre sombre et humide que ses doigts parcouraient comme la chevelure d'une femme. Dans l'obscurité de sa cellule, sa silhouette courbée se détachait, caressée par la lumière blanche et froide qui perçait de la minuscule fenêtre. Maintenant il comptait les heures. Combien de temps avant qu'un marin, féru des légendes qui courraient déjà sur le pirate, ne se rendit compte de l'imposture? Il fallait du courage pour mener le Silence dans la bataille, il n'avait pas menti. Asha allait faire forte impression en osant prendre le contrôle de ce navire si charismatique; il ne le nierait pas. C'était une main tendue vers sa pauvre nièce qui avait tant de mal à faire entendre sa voix dans la tempète, elle qui menaçait de se noyer sous les velléités des monstres marins qui l'entouraient comme autant de requins. Elle agripperait sa main, mais elle ne verrait pas, caché dans les embruns, l'autre poing de son oncle et ses doigts refermés sur sa hache.

Que ne donnerait-il pour voir la réaction des navires du Bief que l'armada des îles souhaitait emboutir lorsqu'ils se rendraient compte que le Choucas n'était pas à bord de son propre navire. Ils ne verraient alors qu'un mouton déguisé en loup et celui que l'on évitait avec sagesse deviendrait la cible perdue dans la bataille. Il était l'âme de ce navire, et même si les pieds du Choucas étaient posés sur la pierre de la prison, loin du ponton et de la voilure de nuit, ses ailes se refermeraient sur les traîtres.
Entouré du silence épais qu'il affectionnait, Euron ne savait qu'une chose: au premier cri qui retentirait sur le pont léché par le sang des victimes, l'alerte serait donnée, l'imposture dénoncée. La curée commencerait.





   
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Une riposte houleuse



   
Norne Bonfrère

Il fallait faire preuve de patience. Alors que mes hommes, marins chevronnés et guerriers fers-nés invétérés attendaient que le « Rascasse » délivre ses instructions au reste de sa flotte j'apposais mes mains rugueuses et froides contre le rebord humide et ferme de la dunette. Le pont surélevé à l'arrière de mon navire de guerre m'offrait une position idéale pour suivre les navires poursuivre le plan initial et obtenir un quelconque signe de mouvement de la flotte d'Asha Greyjoy. Faire preuve de patience, tempérer l'homme, le monstre, le guerrier que j'étais devenu après tant de temps à sillonner les mers et l'océan aux yeux du Dieu-Noyé. Le souvenir de la jeune Mormont me traversa l'esprit pensant à cette nuit ou j'avais joué une carte bien dangereuse et qui pourtant pouvait peut être délivrer l'homme de la bête qui prenait le dessus depuis de si longues et nombreuses années. Je me sentais plus léger et libre. Soulagé du poids culpabilisant de certaines pensés que j'avais gardé enfuient dans les tréfonds de mon âme. Ce fardeau que je portais avait l'espace d'un instant disparu en me livrant face à l'oursonne dont je n'avais plus eut de nouvelle depuis cette fuite improvisée. La culpabilité rongeait ma chair, mes os et profanait mon âme gravant à jamais à l'encre noire cette rencontre qui m'avait permit d'y croire.

Je ne perdais pas espoir et un jour sûrement les circonstances donneraient un sens à nos vies si divergentes et similaires à la fois. Le sifflement du vent dans la grand voile m'interpella. Levant mes yeux sur celle-ci je constatais que le vent était clément et qu'il était peut être temps pour la flotte que je menais de rejoindre le reste de la flotte qui s'était éloignée au large. Soudain Pyk lança son appel. Le tintement de la cloche de fer tonna à en faire trembler les maigres et fragiles fondations de la tour dans laquelle raisonnait l'alerte d'une attaque imminente. Mes oreilles entendaient et mes yeux sommaient à mon esprit d'agir. Agir vite et bien car il y avait aucune chance pour que la cloche ne soit utilisé à mauvais escient. L'un de mes hommes enjamba les marches jusqu'au pont supérieur et porta à ma main gauche la longue vue que j'empoignais et dirigeais vers l'horizon. La brume avait laissé apparaître une flotte se mouvant rapidement sur les navires de Denys Timbal qui avaient déjà fait le nécessaire pour contre manœuvrer et faire face à cet ennemi sorti de l'ombre se camouflant comme les rats en fond de cale des navires. Je rejoignais le haut du pont relevant la lorgnette à mon œil droit cherchant quels bannières arboraient ces vaisseaux. L'ours et l'aigle argenté s'étaient donc alliés dans une attaque éclair pour prendre en traître la plus grande flotte qui n'ai jamais existé en ce bas monde. Mes dents grincèrent de rage et peu à peu la colère envahissait mes veines. J’apercevais deux boutres qui dans la hâte rentrèrent en collision face à la précipitation des ordres formulés sans doute. Qu'à cela ne tienne pensais-je alors que j'ordonnais à la quarantaine de boutres sous mes ordres de libérer toutes les voilures et prendre la direction de cet ennemi en direction du Nord. Si Timbal avait été prit de court par les bannières conflanaises Mallister je gardais l'aplomb nécessaire à rendre cette offensive vaine et futile à mes yeux et ceux des milliers d'hommes sous mon commandement.

« Toutes voiles dehors ! Sonnez les cors noirs avec moi ! Allons rejeter ces continentaux sur leurs berges ! »


Un cri de guerre embrasa l’attroupement sur le pont et les voix à gorges déployées des guerriers fers-nés raisonnèrent à l'unisson avant de se mouvoir rapidement et sûrement sur les boutres. C'est dans une parfaite cohésion que la flotte du Rascasse rejoint par celle de la téméraire Asha Greyjoy fondèrent sur la maigre flotte adverse. La discussion fut brève mais le plan de la jeune seiche s'adaptait parfaitement à la situation. Nous les encerclerions par bâbord et tribord pendant qu'ils seraient focalisés sur les boutres qu'ils s'étaient empressés d'attaquer sans prendre en compte l'infériorité de leur nombre. Une attaque suicide des continentaux voilà tout ce que c'était à nos yeux. Mes compétences en tant que leader n'étaient plus à prouver et j'allais mettre fin à cette mascarade auquel les Mallister et Mormont pensaient pouvoir croire. Fendant la mer de nos vaisseaux et navires de guerres nous filions droit sur notre ennemi. Rejoindre le cœur du combat ne serait pas difficile et je pouvais compter sur le souffle puissant du vent pour rendre notre avancé aussi prompte à battre les tambours à en rompre la mer sous notre passage. Nous allions rendre leur mouvements impossible, resserrer l'étreinte tel un serpent autour de cet amas de bateaux se s'abordant les uns et les autres, fer-nés contre conflanais et nordiques. Unissant nos forces nous formions une ceinture encerclant l’entièreté de la flotte ennemi et nos vaisseaux pris  à partie. Leurs agissements se retournèrent contre eux. Le piège qu'ils avaient honteusement voulu monter ne pouvait pas rivaliser face aux centaines de navires dirigé par le « Silence » qui ne faisait que conforter le moral nos troupes en mer.

« Envoyons les par le fond ! La mer est nôtre, l'océan est nôtre ! Nous ne quémandons pas pour obtenir ce que nous voulons, NOUS LE PRENONS ! » Hurlais-je en donnant l'ordre d’assaillir sans le moindre répit l'ennemi. La boucle était bouclée et nous ne cesserions pas de tenir cette spirale infernale qui peu à peu resserrait son étreinte brisant les coques et  déchiraient les voiles de nos adversaires. Les volées de flèches pleuvaient des navires de la flotte Bonfrère offrant une couverture mortuaire et encerclant continuellement leurs proies. Je servais en pâture ces âmes qui n'auraient jamais du quitter la terre ferme. Qu'ils tentent de nous aborder bientôt nous étions assez proche pour faire déferler une pluie de flèches enflammées visant les voiles et les bras permettant la manœuvre des navires les rendant statiques et incapable de bouger.

Une poignée voilà tout ce que pouvait rassembler la flotte Mallister ? Ils devraient se contenter des navires de pêcheurs et des premiers navires qu'ils avaient vainement voulu encercler pour étouffer et créer un chaos qui ne verrait jamais le jour dans le cœur des centaines d'hommes qui embrassaient avec ferveur la mort et offrir leurs vies au Dieu-Noyé car la victoire était assurée. Tiens bon Gysella pensais-je au plus profond de moi arborant l'épaisse armure de fer sous mon manteau noir.
 
     

         
base acidbrain, modification zuz'

         
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